17 juillet Rafle du Vel’ d’Hiv’
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Chronologie de la Seconde Guerre mondiale
17 juillet 1942 : Rafle du Vel’ d’Hiv’
La commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv’ à Drancy
La célébration des 70 ans de la rafle du Vel’ d’Hiv’, au cours de laquelle 13 152 juifs étrangers réfugiés en France furent arrêtés, les 16 et 17 juillet 1942, débute à Drancy. Une cérémonie aura lieu à partir de 11 heures à la cité de la Muette, devant l’ancien camp d’internement d’où furent déportés vers les camps d’extermination nazis des milliers de juifs, victimes notamment de la grande rafle de juillet 1942, a dit le rabbin Moché Lewin, porte-parole du grand rabbin de France. La commémoration officielle aura lieu dimanche 22 juillet au matin sur l’emplacement du Vel’ d’Hiv’, à Paris, détruit en 1959, en présence du président de la République, François Hollande.
Sur les 13 152 personnes arrêtées par la police française lors de ce qui fut la plus grande rafle de juifs en France sous l’Occupation, 8 160 furent enfermées au Vélodrome d’Hiver. Retenus dans des conditions inhumaines pendant quatre jours, 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants furent entassés sur les gradins de ce stade voué aux courses cyclistes, avant d’être emmenés dans les camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers (Loiret). Là, quelque 3 000 enfants en bas âge furent brutalement séparés de leurs parents, et déportés les premiers vers Auschwitz via Drancy.
« AFFREUSE OPÉRATION »
En 1961, lors du procès à Jérusalem d’Adolf Eichmann, le criminel de guerre responsable de la logistique dans l’exécution de la « solution finale », Georges Wellers, un scientifique, témoigna sur l’« affreuse opération » des enfants de Drancy, en août 1942 : « On les conduisait dans des chambres où il n’y avait aucun mobilier, simplement des paillasses sur le sol… des paillasses sales, dégoûtantes, pleines de punaises [...] Il y avait beaucoup de petits enfants de 2, 3, 4 ans, qui ne connaissaient même pas leur nom. [...] Il est arrivé quelques fois que toute une chambrée de 120 enfants se réveille au milieu de la nuit. Ils ne se possédaient plus, ils hurlaient, réveillaient les autres chambrées, c’était affreux. »
Deux expositions consacrées aux enfants victimes de la Shoah se tiennent à Paris, au Mémorial de la Shoah et à l’Hôtel de Ville. Une troisième, intitulée »La rafle du Vel’ d’Hiv’ : les archives de la police » s’ouvre lundi à la mairie du 3earrondissement de Paris.
Une majorité de jeunes ignore ce qu’est la rafle du Vel’d'Hiv
Une majorité des moins de 35 ans (de 57 % à 67 %) ne sait pas ce qu’est la rafle du Vel’ d’Hiv’, selon un sondage du CSA publié lundi 16 juillet. 67 % des 15-17 ans, 60 % des 18-24 ans et 57 % des 25-34 ans répondent non à la question : « Avez-vous déjà entendu parler de la rafle du Vel’ d’Hiv’ ? » Mais 25 % des plus de 65 ans n’en ont pas non plus entendu parler, pour une moyenne tous âges confondus de 42 %. – (avec AFP)
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Rafle du Vél’ d’Hiv’ : les archives s’ouvrent
Arrivée d’internés arrêtés lors de la rafle du Vel’ d’Hiv’ des 16 et 17 juillet 1942, au camp de Drancy. Crédits photo : Préfecture de Police
Des documents policiers sont dévoilés soixante-dix ans après l’opération contre les Juifs parisiens.

Soixante-dix ans plus tard, l’infatigable président de l’association Histoire et mémoire du IIIe arrondissement habite toujours rue de Saintonge. Il est à l’origine d’une exposition qui met en lumière, pour la première fois, des documents uniques issus de deux commissariats du IIIe arrondissement. «Il faut savoir que tous les registres des commissariats ont été passés au pilon à la Libération, rappelle Charles Tremil. Sauf ceux des commissariats des Enfants rouges et des Arts et métiers».
Parmi les registres conservés, tous écrits à la main, l’un liste toutes les familles de l’arrondissement venues chercher une étoile jaune en 1942. Un autre recense les gens venus déposer leur poste de TSF, en 1943, quand même l’écoute de la radio était interdite aux Juifs. Les mains courantes, quant à elles, illustrent la préoccupation principale des Parisiens à l’époque: survivre. La misère est telle qu’une tonne de charbon est volée au sein même du commissariat des Enfants rouges! Ces pièces uniques, Charles Tremil les a découvertes au service des archives de la Préfecture de police.
«C’est une adresse d’initiés, reconnaît la commissaire divisionnaire Françoise Gicquel, en charge des 17 kilomètres d’archives de la Préfecture de police. Mais, depuis dix ans, il y a une vraie politique d’ouverture à vocation pédagogique. Ces archives sont uniques au monde car elles racontent la vie quotidienne des Français depuis le XVIIe siècle. Y compris sous l’Occupation où les rapports de quinzaine des RG rendaient fidèlement compte de l’état d’esprit de la population.»
Si les archives peuvent être consultées sur place, en exposer une partie au public était moins évident. Décidé à associer la Préfecture de police à l’exposition qu’il préparait sur le IIIe arrondissement sous l’Occupation, Charles Tremil a sollicité l’autorisation auprès de Michel Gaudin, ex-préfet de police de Paris. «Accepter d’afficher des documents sensibles, rarement à l’avantage de l’administration française, c’est au fond une belle preuve de la vitalité de notre démocratie», sourit le septuagénaire, qui souligne que si la hiérarchie policière collaborait, de nombreux témoignages ont prouvé que la base tiquait.
Les policiers prévenus la veille
«Pour éviter les fuites, les policiers réquisitionnés pour la rafle n’ont été prévenus que la veille. Les équipes étaient composées de deux policiers qui ne se connaissaient pas et étaient systématiquement accompagnés d’un soldat allemand», souligne la commissaire Françoise Gicquel. Malgré tout, des familles ont pu être averties. Comme le prouve une lettre du 16 juillet, 8 heures, qui note que l’opération se trouve ralentie car «beaucoup d’hommes ont quitté leur domicile hier».
Personne n’imaginait qu’on arrêterait les femmes et les enfants. Une note du 21 juillet détaille pourtant l’impensable: «Opération de ramassage des Juifs: hommes 3 118, femmes 5 919, enfants 4 115. Soit 13 152 arrestations.» Le 22 juillet, un télégramme lapidaire envoyé à 8 h 40 conclut: «Opérations terminées définitivement au Vél’ d’Hiv à 8 h 30. Vél’ d’Hiv évacué en totalité.»
Au milieu de ces registres et circulaires à la froideur toute administrative, des extraits du journal d’Hélène Berr, étudiante juive d’une vingtaine d’années qui chroniqua son quotidien de 1942 à 1944, ajoutent une touche d’humanité à l’exposition qui devrait durer jusqu’au 15 septembre. «Et un peu au-delà, espère Charles Tremil. Que les écoles aient le temps de venir.»
Du 16 juillet au 15 septembre 2012,
à la mairie du IIIe de Paris, 2, rue Eugène-Spueller. De 8 h 30 à 17 heures sf dim.
Voir également tous les articles ci-dessous :
Les archives de la police sous l’Occupation en ligne en 2015
Joseph Weismann, le rescapé du Vél’ d’Hiv
Vel d’Hiv: hommage aux victimes à Paris
Quelques oeuvres
Titre : Je vous écris du Vel d’Hiv
Auteur : TAÏEB, Karen
Auteur : ROSNAY, Tatiana De
Éditeur : Robert Laffont
Les 16 et 17 juillet 1942, 4 500 policiers sont mobilisés pour réaliser la plus grande rafle à l’encontre des Juifs jamais organisée dans Paris et sa banlieue. 12 884 personnes sont arrêtées : 3 031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants. Les individus ou familles sans enfants seront dirigés sur le camp de Drancy, les autres, avec enfants, vers le Vélodrome d’Hiver. Dans ce lieu, jusque-là temple du sport, des milliers de personnes vont tenter de survivre pendant plusieurs jours. Les 6 000 Juifs envoyés à Drancy seront déportés rapidement, ceux du Vel’ d’Hiv sont transférés dans les camps du Loiret, de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Le 22 juillet, soit six jours après le début de la rafle, le Vel’ d’Hiv a été entièrement évacué.
On parle beaucoup et souvent de la rafle du Vel’ d’Hiv. Mais à y regarder de plus près, on ne sait pas grand chose. Seuls une photo, quelques documents et des lettres disent la violence de l’arrestation, les conditions dramatiques de l’enfermement, la faim, les maladies, le bruit, les odeurs… À travers eux on a découvert l’enfer du Vél’ d’Hiv. Ces lettres, ce sont quelques mots jetés à la hâte sur un bout de papier, remis à des mains complaisantes. Pour plus de 8 000 personnes internées au Vél’ d’Hiv, moins de vingt lettres ont été retrouvées.
Pour la plupart inédites, elles étaient conservées aux archives du Mémorial de la Shoah. Pour la première fois, les voici rassemblées et publiées dans cet ouvrage. Toutes sont clandestines puisque qu’aucune correspondance n’était autorisée.
Ces lettres sont terrifiantes de vérité, de détails. Mais elles constituent aussi malheureusement seulement le point de départ de l’horreur puisque, à une exception près, toutes les personnes dont nous reproduisons les lettres dans ce volume vont être assassinées dans les camps de la mort. En dehors de ces quelques mots tracés de leur main, il ne reste pas grand-chose d’eux.
Titre : L’envolée sauvage T3 : Le lapin d’Alice
Auteur : Laurent Galandon
Auteur : Hamo
Éditeur : Bamboo
Date d’édition : 2012-10-31
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