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1 avril 2013

26 mai Bombardements alliés sur le Sud-Est et le Centre-Est de la France

milguerres @ 18 h 13 min

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 retour à la Seconde Guerre Mondiale

 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale   

 

26 mai

Bombardements alliés sur le Sud-Est et le Centre-Est de la France

Le bombardement du 26 mai 1944 est une opération militaire des Alliés qui a eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le sud-est et le centre-est de la France.

L’opération
Cette opération entrait dans le cadre du Transportation Plan, plan d’attaque des voies de communication, destiné à préparer le débarquement en Normandie, arrêté le25 mars 1944. Il s’agissait de détruire les infrastructures de chemin de fer, notamment les gares de triage, afin d’empêcher l’armée allemande d’acheminer des troupes et du matériel vers l’ouest de la France. La méthode était celle des Américains : bombarder de jour, en volant à haute altitude, pour éviter la DCA, cette méthode étant jugée plus préciseque celle des Britanniques, qui consistait à bombarder de nuit.
Entre 6 et 7 heures du matin, environ 900 avions américains de la 15th USAAF partirent de trois aérodromes de la région de Foggia, dans le sud de l’Italie : San Giovanni, Giulia et Stornara. Les bombardements eurent lieu entre 10 et 11 heures du matin, par un ciel clair. Les objectifs militaires furent fortement touchés, mais l’imprécision du bombardement à haute altitude fit de nombreuses victimes civiles. Les avions rentrèrent à leur base, avec très peu de pertes, entre 14 et 15 heures.
Les bombardiers utilisés étaient des Consolidated B-24 Liberator et des Boeing B-17 Flying Fortress. Ils étaient escortés de cinq groupes de chasseurs North American P-51 Mustang et Lockheed P-38 Lightning du 306th Fighter Wing.

Les villes bombardées
Chambéry

• À 9 h 40, les sirènes chambériennes retentissent.
• À 10 h 15, les premières vagues d’avions sont aperçues par les guetteurs de la tour du château des ducs de Savoie.
• Deux groupes de bombardement 454e (454th_Bombardment_Wing (en) et 459e escadrilles de bombardement 454th_Bombardment Wing (en)) du 304th Bomb Wing, soit 72 B-24 Liberator de l’USAAF.
• Environ 164 tonnes de bombes lâchées, soit 720 bombes de 227 kg chacune
• La gare de triage et 45 locomotives ont été détruites, la rotonde ferroviaire est intacte.
• L’immeuble de la Gestapo est également bombardé (environ 120 morts)
• Nombreux immeubles civils du centre-ville détruits faisant 200 morts, 300 blessés et 3 000 sans-abris (parmi les victimes, le docteur Jean Desfrançois), un tiers des immeubles du centre-ville est détruit (environ 10 à 12 hectares rasés)
Grenoble
• Deux groupes de bombardement (455th et 456th) du 304th Bomb Wing, équipés de B-24. Le bombardement touche également les villes voisines de Saint-Martin-le-Vinoux etSaint-Égrève1.
Lyon
• 3 groupes du 47th Bomb Wing visant la Gare de Lyon-Vaise et 3 groupes du 49th Bomb Wing visant la gare de Lyon-Mouche
• Les gares de triage de Lyon-Mouche et de Lyon-Vaise ont été détruites, ainsi que le siège de la Gestapo, qui occupait l’école de santé militaire, située 14 avenue Berthelot, près de la voie ferrée.
• Environ 1 000 morts

Nice et Saint-Laurent-du-Var
L’opération militaire aérienne du 26 mai 1944 menée sur Nice et Saint-Laurent-du-Var a durablement marqué les esprits dans l’agglomération niçoise par l’ampleur des destructions et des pertes humaines occasionnées aux azuréens. L’opération est menée par le 47th Bomb Wing2 de la 15e Air Force3. Cette unité compte 143 B-24 Liberator : 35 B-24 pour le 98e Bomber Group, 29 B-24 pour le 376e Bomber Group, 40 B-24 pour le 449e Bomber Group et 39 B-24 pour le 450e Bomber Group3. Les avions décollent de plusieurs bases du sud de l’Italie.
Les trois premières vagues ont pour objectif la destruction de la gare de triage et de marchandises de Saint-Roch au nord-est de Nice et les établissements Michel travaillant pour l’effort de guerre allemand. Elles se composent des 98e Bomber Group, 376e Bomber Group et 450e Bomber Group3.

Les 35 B-24 du 98e Bomber Group décollent à 6h33 de Lecce. Trois appareils doivent faire demi-tour pour panne mécanique. Les 32 B-24 restant emportent 71 tonnes de bombes de 500 pounds3. Les 29 Liberator du 376e Bomber Group décollent de San Pancrazio à 5h45 avec 76 tonnes de bombes de 500 pounds3. Les 39 Liberator du 450e Bomber Group décollent de Manduria à 6 heures. Un B-24 doit abandonner la formation pour des problèmes techniques. Les 38 B-24 restants emportent 95 tonnes de bombes3. Ce sont donc 99 B-24 Liberator qui se dirigent vers Nice en trois vagues rejoints par 38 B-24 du 449e Bomber Group en direction de Saint-Laurent-du-Var. Les 4 groupes de bombardiers B-24 se dirigent pour la formation du Box vers San Vito Di nommanndi, ville située à l’ouest de Brindisi dans les Pouilles à 1 000 mètres d’altitude. Rassemblés, les 137 B-24 se dirigent plein ouest en direction de l’île de Capri. Ils bifurquent ensuite de quelques degrés vers la droite en direction de la Corse traversée en diagonale. Les avions volent à 4 000 mètres d’altitude et sont rejoints par une unité de chasseurs P-38 Lightning au-dessus de la presqu’île de Revellata qui ferme la baie de Calvi à l’ouest. La formation américaine se dirige alors plein nord, traversant la Méditerranée jusqu’au key point du cap Mèle à l’est d’mperia en Italie. De là, les avions réalisent une grande courbe sur la gauche en direction de Tende alors située en Italie. Une fois Tende dépassé, les avions se dirigent sur Lantosque situé au nord/nord-est de Nice. Les quadrimoteurs se trouvent alors à 5 500/6 000 mètres d’altitude. Ils commencent à s’approcher de leurs cibles soutes ouvertes4. 3 groupes se dirigent en 3 vagues successives vers Nice et le quatrième, le dernier, se dirige sur Saint-Laurent-du-Var.

Les sirènes d’alerte sont déclenchées à Nice. La première vague est composée des 29 liberator du 376e Bomber Group. Aucun chasseur ennemi n’est présent pour gêner l’opération. Des tirs de défense antiaérienne allemande (la Flak) sont tirés depuis une zone boisée au nord de Nice, probablement depuis la colline Gairaut. Ils touchent légèrement quelques appareils. Il est 10h26. Les 29 liberator lâchent leurs bombes sur la gare Saint-Roch. La rotonde est touchée ainsi qu’une usine électrique proche et plusieurs dizaines de wagons de la SNCF. Les B-24 dégagent par la gauche en survolant le cap Ferrat3.
La première formation quitte l’objectif. Les Allemands sonnent alors la fin de l’alerte alors qu’arrive la deuxième vague. Des centaines de Niçois ont déjà quitté les abris et se trouvent dans la rue lorsque de nouvelles bombes éclatent3. Les 32 liberator du 98e Bomber Group prennent le relais à 10h28. La gare Saint-Roch est de nouveau touchée mais aussi les quartiers de l’abattoir, la route de Turin et de la République. La Flak se fait plus précise et endommage gravement un B-24 qui devra atterrir sur une base corse. Un des avions n’a pas réussi à larguer ses bombes et réussit finalement à les lâcher en mer3.
La troisième vague composée des 38 B-24 du 450e Bomber Group arrive alors à 10h31 avec l’escorte de chasse. Les bombardiers lâchent leurs bombes sur un objectif maintenant saturé par les explosions et la fumée. Des tirs de Flak éclatent des rives du fleuve Var sans faire de dégâts3. Gênée par les fumées, la troisième vague a confondu le vélodrome de Pasteur avec la rotonde. Elle lâche ses bombes entre le Paillon et les collines de Cimiez5.

Les objectifs militaires sont atteints mais les civils des quartiers Saint-Roch, Riquier, Pasteur et République à Nice sont durement touchés : 5 600 sinistrés, 438 immeubles détruits ou endommagés (dont les Abattoirs et le dépôt T.N.L.), 5 locomotives et 160 wagons détruits et 50 % des voies de la gare de marchandises de Saint-Roch hors d’usage5. Les chiffres du bilan humain varient selon les sources : 313 tués, 153 disparus et 473 blessés pour L’éclair des 28, 29 et 30 mai 19446, 384 tués et disparus et 480 blessés75, 313 ou 384 tués et 153 disparus3, 384 morts, 480 blessés, 100 disparus, 5 600 sinistrés, 139 établissements commerciaux endommagés ou détruits8. Tous ces chiffres assez différents regroupent certainement les 46 victimes de Saint-Laurent-du-Var (dont de nombreux Niçois passagers du train) avec celles de Nice. Une fourchette large à partir de ces chiffres permet d’estimer un bilan supérieur à 300 tués dont une centaine de disparus rien que pour Nice9. Une recherche plus approfondie à l’état-civil de Nice couplée avec un inventaire des sépultures demeure donc nécessaire pour y voir plus clair. Cependant, le bilan restera toujours indicatif du fait des nombreux débris humains non identifiés récupérés dans les décombres. Les obsèques solennelles de 208 victimes ont en tout cas lieu le dimanche 28 mai devant l’Église Notre-Dame-des-Grâces de Nice5 en présence des autorités allemandes.

La quatrième vague se compose de 40 appareils B-24 Liberator du 449e Bomber Group emportant 94 tonnes de bombes. Ils décollent à 5h45 de San Pancrazio. 2 appareils doivent abandonner la formation pour des problèmes techniques. Les 38 autres poursuivent la même route que les 3 autres groupes3. Les objectifs sont les ponts du Var (le pont-rail Napoléon III traversé par la RN7 qui enjambe le fleuve Var à l’entrée Ouest de Nice et relie Saint-Laurent-du-Var à Nice et un autre pont en construction plus au sud). Les Liberator arrivent depuis Tende en suivant le fleuve Var. Il est 10h391011. Le drame se prépare. Au même moment en effet, un train omnibus de voyageurs s’engage sur le pont-rail. L’alerte aérienne étant déclenchée, le train s’arrête peu avant la gare de Saint-Laurent-du-Var et les passagers sortent se réfugier dans les fossés de la voie12. De leur côté, les pièces d’artillerie allemandes bordant les rives du Var ajustent facilement leurs tirs sur les B-24. Les avions lâchent leurs bombes dans un déluge de d’obus allemands. Un mitrailleur de sabord d’un appareil est gravement blessé aux yeux et quatre Liberator sont durement touchés3. Le pont-rail est atteint par 5 bombes mais non détruit813 et le deuxième pont inachevé est également endommagé. Le train de voyageurs est touché et de nombreux civils sont également tués à Saint-Laurent-du-Var ainsi que des bâtiments détruits notamment dans le quartier de la gare5. Le bilan est d’au moins 53 tués1415. Le groupe de bombardiers a à peine dépassé les côtes niçoises que le B-24 H 41-28972 surnommé Hi Life est touché par un obus qui explose au niveau des sabords latéraux. L’appareil se brise en deux. Aucun membre de l’équipage ne survit à l’explosion du quadrimoteur qui tombe en mer entre 10h40 et 10h42 au sud de Nice, à moins de 2 kilomètres de l’embouchure du fleuve3. Un seul corps d’aviateur est retrouvé dérivant et ramené au port de Nice par des pêcheurs. Les Allemands avertis récupèrent le corps et l’identifient grâce à une étiquette cousue dans la doublure du blouson comme étant le sergent Howard R. Jonhson, l’opération-radio. Le corps est déposé dans un cercueil et inhumé au cimetière de Caucade dans un des carrés militaires, piquet1, allée numéro 483. Le 23 décembre 1944, les militaires américains exhument le corps pour le diriger sur Draguignan. Là, on se rend compte en fouillant les vêtements (carte d’identité dans le porte-feuille et sous-vêtements avec un nom), qu’il s’agit du corps du sergent Elmer J. Boehnke, l’assistant mécanicien du B-24. Il est inhumé au cimetière militaire américain de Draguignan, Plot D, allé 2, tombe 1916. Aucun autre corps des 11 membres d’équipage n’a été retrouvé. L’équipage se compose : du sous-lieutenant Gérald E. Warner, pilote ; du sous-lieutenant Franck E. Sterner, co-pilote ; du sous-lieutenant Claude E. Spyres, navigateur ; du sous-lieutenant Harold W. Tanner, bombardier ; du sergent Robert C. Slusher, mécanicien, mitrailleur de la tourelle dorsale ; du sergent Howard R. Johnson, opérateur-radio, mitrailleur de sabord ; du sergent Elmer J. Boehncke, assistant mécanicien, mitrailleur de sabord ; du sergent Robert W. Muller, mitrailleur ; du caporal Lawrence M. Merrifiel, mitrailleur et du caporal Charles W. Smith, mitrailleur17. Les vestiges de l’appareil se trouvent probablement encore aujourd’hui dispersés devant l’embouchure du fleuve Var, recouverts par des tonnes de vase et d’alluvions charriés par le fleuve Var. Les pêcheurs ont en effet affirmé que des vestiges d’avion ont parfois causé des dégâts au matériel de pêche en crochant les filets18.

Lors de cette mission du 26 mai 1944 sur Nice et Saint-Laurent-du-Var, seul l’appareil B-24 41-28972 Hi Life a été abattu avec ses 11 membres d’équipage au-dessus de Saint-Laurent-du-Var. Philippe Castellano indique qu’un autre avion, endommagé, doit se poser en urgence en Corse. Eddy Florentin indique à tort que ce Liberator s’écrase en Corse8. Tous les autres B-24 rentrent à leur base entre 15 et 16 heures19. Dans le cadre de cette même opération, Eddy Florentin indique cependant qu’un autre Liberator tombe au nord de Calvi8. L’information est à préciser. Il s’agit du B-24 42-78303 rattaché au 460e bomber-group avec 10 hommes à bord au lieu de 11. Cet avion participe au bombardement du 26 mai sur la gare de triage de Lyon-la-Mouche à 10h41. Une fois le bombardement réalisé, les appareils retournent à leur point de départ au sud de l’Italie. Le B-24 commence à avoir des ennuis mécaniques vers 10h50. Un moteur finit par s’arrêter suivit du système hydraulique. L’appareil parvient à continuer à suivre sa formation. Cependant, arrivé au-dessus d’Annot, un deuxième moteur doit être coupé. Le pilote donne alors l’ordre de se préparer à évacuer par trois courtes sonneries. Cependant, trois hommes croient qu’il faut évacuer tout de suite et se parachutent. Le pilote décide alors d’essayer de rallier la Corse. Cependant, à 12h10, encore à 28 kilomètres de Calvi, tous les moteurs sont stoppés. 5 membres d’équipage se parachutent et l’avion percute violemment la mer. Le pilote, Firman Suzank, n’a pas pu se parachuter et est tué. Les 5 rescapés nagent en attendant un navire de secours mais l’un d’eux, le sergent Edward Mac Combie, disparaît sous l’eau sans réapparaître. Deux heures plus tard, une vedette de la Navy ramène les survivants à Calvi20. Concernant les 3 hommes parachutés au dessus des Alpes-Maritimes, deux, les sergent Ricketts et Kenneth Wiemers, sont arrêtés par les Allemands. Le troisième, le sergent Harold Meyer, est recueilli par les résistants21

On notera également ce qui arrive ce même 26 mai 1944 au B-17 42-39999 appartenant aux groupes qui se dirigent vers Saint-Étienne le 26 mai 1944. Un incendie se déclare en effet au niveau de la tourelle dorsale. L’avion quitte la formation à 9h27. Le copilote, le sous-lieutenant Earl Rodenburg, le bombardier Paul Smith, le navigateur Fred Letz et le mitrailleur de la tourelle dorsale, le sergent Harold Bolick s’éjectent tandis que l’incendie se propage à bord. Le pilote branche le pilote automatique pour partir lutter contre l’incendie avec les 5 hommes restant. Le pilote finit même par demander la permission d’abandonner l’appareil mais finalement l’incendie est maîtrisé. L’appareil atterrit d’urgence à Ajaccio en Corse alors que son système de freinage ne répond plus22. Que deviennent les 4 autres parachutés au-dessus de l’arrière-pays niçois ? Le parachute du bombardier Paul Smith ne s’ouvre pas et celui-ci s’écrase au sol3. Le navigateur Fred Letz et le mitrailleur de la tourelle dorsale, le sergent Harold Bolick sont récupérés par les partisans italiens dans la vallée des Thermes à Valdieri en Italie3. Le copilote, le sous-lieutenant Earl Rodenburg, atterrit à quelques kilomètres au nord-ouest de Breil-sur-Roya. Il est pris en charge par des résistants3.
Plusieurs monuments lapidaires rappellent cette tragique journée à Nice23. Une plaque commémorative sans nom se trouve ainsi dans un petit espace vert place de la Brigue à Nice24. Le Monument Aux Morts des agents S.N.C.F. du dépôt Saint-Roch à Nice comporte les noms de plusieurs agents tués dans le bombardement du 26 mai 194425. Le Monument Aux Morts du quartier Pasteur à Nice comporte deux portions entièrement dédiées aux victimes du 26 mai 194426. Celui du quartier Riquier comporte une portion dédiée à ce même bombardement27. Sur la façade de l’immeuble situé 34 avenue Denis Séméria à Nice se trouve une plaque commémorative pour Joseph Milano, sous-chef de dépôt S.N.C.F. tué dans le bombardement au dépôt S.N.C.F. de Saint-Roch à Nice28. Une plaque commémorative érigée en 1959 et située au 63 bis boulevard de l’observatoire, route de la grande corniche, rappelle le décès dans ce secteur de Joséphine Bonifassi et de trois enfants de la même famille : Madeleine, Marguerite et Nicolas Marro29. Le drapeau de la défense passive et de la protection civile de Nice est installé depuis le 9 décembre 2009 dans le salon royal de l’hôtel Negresco de Nice. Une plaque commémorative précise qu’ « il commémore l’action des Agents de la Défense Passive qui ont servi bénévolement la population niçoise durant la dernière guerre mondiale et se sont illustrés lors du bombardement aérien du 26 mai 1944″.

À Saint-Laurent-du-Var, un espace de recueillement a été aménagé place Adrien Castillon « à la mémoire de nos morts victimes civiles de l’Occupation ». On y trouve deux plaques commémoratives (avec quelques erreurs) qui comportent les noms des victimes de bombardement. La seconde plaque est principalement dédiée au bombardement du 26 mai 1944 et comporte 45 noms3031. Les plaques commémoratives de la place Adrien Castillon comportent quelques erreurs et imprécisions. Les plaques indiquent ainsi deux inconnus au lieu d’un32. On observe au passage que le dénommé Jules Lambol s’appelait en fait Paul Jules Lambolez. De plus, il manque le nom de 10 victimes : Marius Martin décédé à Saint-Laurent-du-Var dans le bombardement (jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal de Grasse le 12 juin 1945), Jules Pellegrino, Anaïs Pellegrin, Fernand Chouvet, Francis Faraut, Marie Schaëfer décédés de leurs blessures le 26 mai à Antibes, Nicolas Tcherniavsky et Pierre Wagrez décédés de leurs blessures le 27 mai à Antibes, Adelaïde Lépine épouse Giroudon décédée à Cagnes-sur-Mer des suites de ses blessures le 26 mai 1944 et inscrite sur le Monument Aux Morts de Cagnes-sur-Mer33 et enfin Ernestine Auzias décédée de ses blessures le 4 août à Antibes. Enfin, une précision est nécessaire concernant Joseph Ladet dont le nom est inscrit sur cette plaque mais qui est en fait décédé à la gare Saint-Roch à Nice. Le bilan définitif est donc de 53 tués identifiés.

La commune de Saint-Laurent-du-Var a subi au total 23 bombardements au cours desquels 103 maisons ont été détruites et 782 endommagées. 69 personnes ont été tuées dans ces bombardements, notamment dans celui du 26 mai 1944 (4 tués et non pas 3 dans le bombardement allié du 18 décembre 1943, (53 le 26 mai 1944, 5 le 2 août 1944, 5 le 6 août 1944 et enfin 2 dans des bombardements allemands au mortier le 28 août 1944). Pour ces souffrances endurées dans les bombardements mai aussi pour ses soldats, ses résistants et ses civils morts pour la France, la commune a obtenu une citation à l’ordre de la Brigade avec attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Cette citation est inscrite sur une plaque commémorative visible dans le hall de la mairie de Saint-Laurent-du-Var, esplanade du Levant34. Dans l’église du vieux village, une plaque commémorative liste les 23 bombardements subis par la commune entre 1943 et 1944 dont notamment celui du 26 mai 1944. La plaque rappelle qu’une partie des habitants a financé une plaque commémorative qui remercie Notre-Dame du Laghet pour les avoir protégés lors des bombardements. Cette plaque est visible au sanctuaire de Notre-Dame du Laghet à La Trinité (Alpes-Maritimes)8. Une plaque commémorative se trouve également dans l’église Saint-Marc à Villeneuve-Loubet. Elle se trouve sous la statue de Sainte-Thérèse. On peut y lire :Reconnaissance à Sainte-Thérèse pour le 26 mai 1944 – Élisabeth de Panisse Passis35
Le cimetière communal de Caucade à Nice comporte un carré des victimes civiles dans le carré n°68. Il ne s’agit pas d’un carré militaire. Les tombes sont à la charge des familles et non pas du souvenir français. Ceci explique qu’aujourd’hui, beaucoup de tombes ne portent plus d’indication sur l’identité de la personne inhumée. La plupart des personnes inhumées dans ce carré sont des victimes du bombardement du 26 mai 1944 mais on trouve également des victimes d’autres bombardements, des résistants ou des victimes du travail obligatoire. D’autres victimes du bombardement du 26 mai 1944 sont disséminées dans les différents cimetières et Nice et de son agglomération. Le carré militaire du cimetière Saint-Marc à Saint-Laurent-du-Var regroupe plusieurs corps de civils tués le 26 mai 194436.

Saint-Étienne
• cinq groupes de bombardement, dont le 463 rd, du 5th Bomb Wing, soit 176 B-17
• environ 450 tonnes de bombes lâchées
• la gare de triage a été touchée par quelques bombes (réparations effectuées en trois jours); par contre, c’est dans le quartier du Soleil situé immédiatement au nord de la gare qu’il y eut le plus de morts.
• 912 morts parmi lesquels 24 élèves et 8 maîtres de l’école primaire du quartier de Tardy

Notes et références
1. ↑ monsaintegreve.expertpublic.fr [archive] Quand Saint-Égrève se souvient.
2. ↑ Ce site est en anglais, se le faire traduire par Google, si besoin est.
3. ↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q et r Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, page 61-62-63-66 et 74
4. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, pages 62-63.
5. ↑ a, b, c, d et e Voir le billet du 29 mai 2007 écrit par Patrick Allemand [archive], vice-président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, pour les commémorations du 63e anniversaire du bombardement du 26 mai 1944.
6. ↑ Cité par Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, page 61.
7. ↑ Jean-Louis Panicacci, En territoire occupé – Italiens et Allemands à Nice 1942-1944, Éditions Vendémiaire, Paris, 2012, page 131
8. ↑ a, b, c, d et e Eddy Florentin, Quand les alliés bombardaient la France 1940-1945, Perrin, 2008, page 540
9. ↑ On observe que tous les actes de décès des victimes dressés à Nice consignent 10h30 comme heure de décès, hors personnes décédées de leurs blessures.
10. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, pages 61 et 63.
11. ↑ On observe cependant que tous les actes de décès des victimes dressés à Saint-Laurent-du-Var consignent 9h45 comme heure de décès, hors personnes décédées de leurs blessures. Il faut probablement y voir la différence entre l’heure Française (9h45) et l’heure Allemande (10h45) imposée par les vainqueurs nazis durant l’Occupation de la France
12. ↑ Voir jugement déclaratif de décès de Marius Martin rendu le 12 juillet 1945 par le tribunal civil de Grasse transcrit le 23 juillet 1945 à Saint-Laurent-du-Var et le 26 juillet à Antibes.
13. ↑ D’où deux nouveaux raids le 2 août 1944 (5 tués) et le 6 août 1944 (6 tués).
14. ↑ Recherches personnelles de Jimmy Tual, professeur d’Histoire-géographie, notamment à l’aide des actes d’état-civil des communes concernées.
15. ↑ Sans indiquer de source, Eddy Florentin donne un bilan de 52 tués et 58 blessés dans son ouvrage Quand les alliés bombardaient la France 1940-1945, Perrin, 2008, page 539 tout comme Philippe Castellano dans son ouvrage Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, page 62.
16. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, page 67.
17. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, page 70.
18. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, pages 67-68.
19. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, pages 61-71.
20. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, page 80.
21. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, pages 80-81.
22. ↑ Philippe Castellano, Liberator, Épopées tragiques dans les Alpes-Maritimes et l’Est Varois, CA, octobre 1994, pages 73-74.
23. ↑ Lire Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire de la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Éditions Serre, Nice, 1997, pages 32 et 33.
24. ↑ Voir le relevé de la plaque commémorative de la place de la Brigue à Nice [archive].
25. ↑ Voir le relevé du Monument Aux Morts du dépôt Saint-Roch à Nice [archive]
26. ↑ Voir le relevé du Monument Aux Morts du quartier Pasteur à Nice [archive].
27. ↑ Voir le relevé du Monument Aux Morts du quartier Riquier à Nice [archive].
28. ↑ Voir le relevé de la plaque commémorative pour Joseph Milano [archive].
29. ↑ Voir le relevé de la plaque commémorative du boulevard de l’observatoire à Nice [archive]
30. ↑ Voir le relevé des stèles commémoratives pour les victimes des bombardements sur Saint-Laurent-du-Var [archive].
31. ↑ Voir Photos de l’espace de recueillement et des stèles commémoratives à Saint-Laurent-du-Var [archive]
32. ↑ Il existe un autre décès d’un inconnu à Saint-Laurent-du-Var en 1944. Il s’agit d’un militaire italien dont le corps a été retrouvé le 20 octobre 1944 au quartier du Lac. Le décès remonte probablement au 23 juin 1944, date de l’explosion d’une mine dans le secteur.
33. ↑ Voir le relevé du Monument Aux Morts de Cagnes-sur-Mer [archive].
34. ↑ Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire de la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Éditions Serre, Nice, 1997, page 111.
35. ↑ Recherches personnelles de Jimmy Tual, professeur d’Histoire-géographie.
36. ↑ Voir le relevé du carré militaire du cimetière Saint-Marc de Saint-Laurent-du-Var [archive].

 Le Matin (Paris. 1884) source gallica bnf
1944/05/26 (Numéro 21802).
 26 mai  Bombardements alliés sur le Sud-Est et le Centre-Est de la France bombar11

La Croix (1880) source gallica bnf
1944/05/26 (Numéro 18810).

 

 bombar13

Sète
25 juin 1944 
:

bombardement de Sète (gare de triage), Balaruc (Raffineries de pétrole) et Frontignan (raffineries de pétrole) par la 15th USAAF. source wikipédia

et d’autres faits …

SETE sous l’occupation Allemande

L’année sanglante 1944
En février 1944, l’ordre général d’évacuation est donné. Ne resteront que quelques catégories de personnes jugées indispensables (fonctionnaires, membres du corps médical) qui assureront le minimum de bon fonctionnement de la ville.7000 personnes sont évacuées
C’est alors que survient le 25 aout vers 10 h un violent bombardement avec les B24 Liberator de la 15th Tactical Air Force sous le commandement de James A Mollison qui vise à la fois la raffinerie de FRONTIGNAN et les installations portuaires et industrielles de SETE.
Compte tenu de l’évacuation préalable on ne comptera « que »47 morts dont 39 à FRONTIGNAN. Mais cela accélère l’évacuation. Le 15 aout par exemple, jour du débarquement en Provence 6000 personnes quittent la ville.
Le18 aout les Allemands reçoivent l’ordre d’évacuer la région et donc la ville de SETE, mais avant leur départ ils décident de détruire les installations portuaires. Le lendemain en quelques heures des mines font sauter le môle Saint Louis les quais et les ponts tandis qu’un croiseur tire au canon sur le brise lames et détruit le phare. Le souterrain de la tranchée du fort Saint Pierre explose et remplit cette tranchée de gravats.
Heureusement les agents des ponts et chaussées, les marins et les cheminots réussissent à désamorcer les mines de certains ponts, quais ou immeubles.
Après le bombardement du 25 juin et les destructions du 19 aout il ne reste plus que 950m de quais utilisables sur 5149 et 5 postes à quai sur 47 .Deux ponts basculants dont le Tivoli sont détruits ou endommagés comme la plupart des grues. Seul le pont Maréchal Foch de la SNCF est intact. Le port et les canaux sont minés. Les remorqueurs et la principale drague n’existent plus. Il y a eu 481 immeubles détruits 2325 endommagés et seulement 1494 intacts. La ville est déclarée sinistrée. On compte 202 personnes ayant trouvé la mort du fait de la guerre (101 soldats 60 civils 15 déportés 15 FFI ou résistants et 10 STO).Le recensement de 1946 montre que la population a régressé de 16%par rapport à 1936.La ville est ramenée à 31203 habitants : le même chiffre qu’en 1896 !!!!!!
L’armée Allemande n’est restée que 2 ans mais a laissé un lourd passif.
Il faut commencer par déminer les canaux. La circulation routière est rétablie fin 1944et ferroviaire au début de 1945 ainsi que la navigation sur le canal du Rhône à SETE. Le trafic du port tombé à 25.815 tonnes en 1944remonte à 757.270 tonnes en 1945 et à 1.454.130 tonnes en 1946.
SETE mettra cependant plusieurs années avant de retrouver sa prospérité son rayonnement et son attrait du bien vivre que nous connaissons aujourd’hui
source :
http://www.sete-de-coeur.fr/250/SETE-sous-l%E2%80%99occupation-Allemande-(7%C2%B0-partie).html

bombar14

Frontignan
25 juin 1944 : bombardement de la raffinerie de pétrole, de la gare et d’une partie du centre-ville de Frontignan par la 15th USAAF, faisant une quarantaine de victimes.

le-bom10

le-bom11

sources
wikipedia
http://clairdeplume34.over-blog.com/article-25-juin-1944-a-frontignan-un-bien-triste-anniversaire-76963548.html

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