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4 avril 2013

4 octobre 1945 Ouverture du procès de Pierre Laval

milguerres @ 23 h 55 min

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4 octobre 1945 Ouverture du procès de Pierre Laval

 Pierre Laval 

 

Laval comparait devant la Haute cour de justice en octobre 1945. Particulièrement inconscient de la gravité des actes qui lui sont reprochés, Laval parlait fréquemment à ses proches du jour où il reprendrait sa carrière politique… Il semblait sincèrement persuadé de pouvoir encore convaincre ses juges du bien-fondé et de la nécessité de sa politique. La haine générale accumulée contre lui pendant l’Occupation éclate au grand jour à son entrée dans le box des accusés : très vite, Laval est hué et insulté par les jurés (dont plusieurs sont d’anciens collègues au Parlement, qu’il s’est pris inconsidérément à tutoyer familièrement), il est de fait empêché de parler et de se défendre[réf. nécessaire]. Il est exclu de son procès[réf. nécessaire], et la défense refuse de plaider en protestation. La presse résistante elle-même condamne le naufrage pénible du procès. Le général de Gaullereçut la visite des avocats de Laval, Jacques Baraduc et Albert Naud. Il sollicita l’avis de son ministre de la justice, suite à quoi il refusa à commuer la condamnation comme à ordonner un second procès60. Laval n’en est pas moins beaucoup trop compromis pour que le verdict de culpabilité fasse de toute façon le moindre doute[réf. nécessaire]. Il est condamné à mort le 9 octobre pour « Haute trahison en ayant aidé l’ennemi et violé la sécurité de l’État[réf. nécessaire] ».

« L’affaire Laval a été abominable, abominable en ce sens que l’instruction a été bâclée au vrai sens du mot. Le procès a été mal conduit. Il n’a pas disposé des garanties nécessaires; je suis le premier à le reconnaître. Mais cela ne veut pas dire que Laval était un innocent. Si on disposait maintenant du temps nécessaire – fût-ce un an, deux ans, trois ans – pour réexaminer un à un tous les arguments et tous les moyens de défense de Laval, on arriverait à la même condamnation, la seule qui s’imposait : la mort ! »

— Pierre-Henri Teitgen, Garde des sceaux en 1945, in Douze balles dans la peau pour Pierre Laval, film de Yves Boisset.

L’exécution

« C’est à proximité du château d’eau, en bordure du chemin de ronde, que fut fusillé, le 15 octobre 1945, Pierre Laval, jugé intransportable après sa tentative d’empoisonnement.
Son exécution, bâclée, se déroula à quelques pas des fenêtres de la troisième division dont les détenus huèrent le procureur général Mornet. »

— Pierre-Denis Boudriot, L’Épuration

Alors qu’il avait tenté de se suicider le jour de son exécution en avalant une capsule de cyanure, les médecins lui firent deux piqûres de camphre, puis procédèrent à un lavage d’estomac. Son état s’étant sensiblement amélioré, il fut amené devant le peloton d’exécution qui le fusilla le 15 octobre 1945, dans la cour de la prison de Fresnes. Dans Le Procès Laval : Compte rendu sténographique (1946), réalisé sous la direction de Maurice Garçon, les derniers moments de Laval sont décrits en ces termes :

« Le 15 octobre, vers 9 h du matin, M. le Procureur Général Mornet, accompagné de M. le Président de la Commission d’Instruction Bouchardon, se présentèrent à la prison de Fresnes dans la cellule du condamné, lui annoncèrent que le moment était venu d’expier. Pierre Laval était couché et parut ne pas entendre. Rapidement on comprit qu’il était sous le coup d’une intoxication et le docteur Paul, médecin légiste, qui était présent, lui fit une piqûre de morphine. On trouva sur les couvertures du lit une ampoule qui avait contenu du poison que le condamné venait d’absorber, ne voulant pas, avait-il écrit, tomber sous des balles françaises. Il devint évident au bout de peu de temps que le poison était éventé. Les médecins firent deux piqûres de camphre, puis procédèrent à un lavage d’estomac. Le condamné rendit la plus grande partie de la substance toxique qu’il avait absorbée et se ranima assez rapidement. Son état s’étant amélioré, il fut décidé, puisqu’il pouvait se tenir debout et marcher, que l’arrêt serait exécuté. Pierre Laval, qui s’était habillé et qui maintenant paraissait rétabli, marcha d’un pas ferme jusqu’à la porte de la prison et monta dans le fourgon qui le conduisit derrière la prison de Fresnes devant une butte qui pendant la guerre avait servi aux Allemands de lieu d’exécution. Quelques minutes suffirent pour le conduire au poteau. Il refusa l’escabeau qu’on lui proposait pour s’asseoir, se laissa lier au poteau et mourut61. »

Il fut inhumé dans une fosse commune du cimetière parisien de Thiais. Le 15 novembre suivant, la famille ayant obtenu l’autorisation, il fut exhumé puis enterré au cimetière du Montparnasse où il repose avec sa femme Jeanne Laval (19 novembre 1888-10 décembre 1959) née Claussat, sa fille Josée et son gendre René de Chambrun.

Alors que huit demandes en révision du procès Pétain ont été rejetées, aucun défenseur de Vichy n’a pris la peine, ou le risque, de demander la révision du procès de Laval. Seule la famille de Laval et en particulier son gendre René de Chambrun, mari de sa fille unique Josée et ardent défenseur de sa mémoire, milita pour sa réhabilitation, mais en pure perte.

Jean Jardin (1904-1976), son directeur de cabinet, fut aussi son éminence grise et continua à jouer ce rôle après la guerre auprès d’autres personnalités.

 

 

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