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1 mars 2013

Annexion de la Moselle (1940)

milguerres @ 21 h 37 min

L’attitude du gouvernement de Vichy face à l’annexion de fait de l’Alsace-Lorraine 

 27 novembre Annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne nazie

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

 Annexion de la Moselle (1940)

La seconde annexion de la Moselle par l’Allemagne eut lieu le 25 juillet 1940, avec le rétablissement des frontières de 1871.

Contexte historique

La première annexion de la Moselle est entérinée par le traité de Francfort, le 10 mai 1871. La première annexion s’inscrit dans le processus de formation du second empire allemand. La plus grande partie de l’ancien département de la Moselle de 1792 est annexée pour former avec l’Alsace le Reichsland Elsaß-Lothringen, ou « Elsaß-Lothringen ». La Moselle restera allemande pendant quarante-huit années, avant d’être reconquise par la France. En 1940, elle sera de nouveau annexée, cette fois de facto, et séparée du reste de la Lorraine. La Moselle, ou CdZ-Gebiet Lothringen, est alors intégrée au Gau Westmark.
La seconde annexion de la Moselle se traduisit par quatre années de souffrances pour les Mosellans, expulsés, transplantés ou opprimés, et par la disparition de milliers de jeunes « malgré-nous » sur le front de l’Est, et de civils sous les bombes des belligérants.

Chronologie
Année 1939

Dès la déclaration de guerre le 3 septembre 1939, près de 30 % du territoire de la Moselle se trouve entre la Ligne Maginot et la frontière allemande2. 302 732 personnes, soit 45 % de la population du département, sont évacuées pendant le mois de septembre 1939 vers des départements du Centre et de l’Ouest de la France, essentiellement la Charente, laCharente inférieure, la Vienne, la Haute-Vienne et enfin la Haute-Loire qui accueillent les mineurs3. L’ordre d’évacuation pour les villages frontaliers comme Oberdorff est donné dès le 1er septembre4. Parmi les quelque 300 000 évacués, 200 000 reviendront après la défaite5.
Année 1940
De la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne le 3 septembre 1939, à juin 1940, la « drôle de guerre » donne l’illusion à la France qu’elle tiendra ses positions grâce à la ligne Maginot et à la vaillance de ses troupes, et qu’elle obtiendra la victoire, comme en 1918.
Le 14 juin 1940, Metz est déclarée « ville ouverte ». Le 17 juin 1940, l’entrée des troupes allemandes dans cette ville marque le début d’une répression brutale, dont les Messins et les Mosellans ne se relèveront qu’en 1945. Le lendemain, le représentant de l’État à Metz, le préfet de la Moselle, est arrêté, signe de la défaite de la France. Quatre jours plus tard, la signature à Rethondes d’un traité d’armistice, entre la France et l’Allemagne, ôte les derniers espoirs aux Mosellans.
Pourtant un mouvement de résistance, l’« Espoir français », se forme en juillet 1940, pour conjurer le mauvais sort et préparer le retour des troupes françaises. Il sera actif plusieurs mois. Dans le même temps les premières expulsions ont lieu dans la plupart des villes de Moselle. L’ancienne frontière de 1871 est rétablie le 25 juillet, marquant de facto l’annexion du département de la Moselle au Reich allemand. Le jour même, la Gestapo s’installe à Metz6.
Le Gauleiter Josef Bürckel prend ses fonctions le 7 août 1940 à Sarrebruck, en tant que nouveau chef de l’administration civile allemande en Moselle. Le « CdZ-Gebiet Lothringen » remplace officiellement le département de la Moselle. Le 8 août 1940, le préfet Bourrat est expulsé de ce nouveau « territoire allemand ». Les Messins résistent en silence et organisent une manifestation patriotique, place Saint-Jacques à Metz : la statue de Notre-Dame est fleurie aux couleurs tricolores. Les autorités allemandes réagissent immédiatement et expulsent le lendemain l’évêque de Metz, Mgr Heintz. Des milliers de Messins, fonctionnaires, patriotes, ou anciens militaires, sont à leur tour expulsés.
Pour conjurer la résistance passive des Messins, le Gauleiter Bürkel organise en grandes pompes son entrée officielle à Metz, le 21 septembre 1940. Il se fait remettre les clés de la cité par Roger Foret, le dernier maire allemand de la ville en 19187. Résidant principalement à Neustadt dans le Palatinat, il ne reviendra que rarement à Metz. Informé des contrariétés de Bürkel au sujet des Lorrains mosellans, Hitler donne des ordres pour que la Moselle soit « germanisée en 10 ans ». Une ordonnance porte donc le 28 septembre 1940 sur la germanisation obligatoire du nom des habitants mosellans.
Les Mosellans étant toujours réticents face à l’occupant, 60 000 Mosellans francophiles ou francophones, jugés « indésirables », sont expulsés vers la France, du 11 au 21 novembre 1940. Le 30 novembre, la Moselle est réunie à la Sarre et au Palatinat pour former une nouvelle province allemande, le Gau Westmark. Conscient du ressentiment des Mosellans, le Führer Adolf Hitler ne fera pas de long discours à la population civile, lors de sa venue à Metz, le jour de Noël, 25 décembre 19408. Hitler se contentera de rendre visite à la 1ère division SS, stationnée dans le secteur de Metz depuis août 1940, passant la nuit du 25 au 26 décembre à l’Hôtel des minesnote 1de l’avenue Foch, en compagnie de Sepp Dietrich et des cadres de cette unité8. Le lendemain 26 décembre 1940, après avoir passé en revue ses troupes d’élite, Hitler leur fit un discours9, et se rendit dans l’après-midi à Sarrebourg, puis à Lutzelbourg, où il fut reçu vers 17 h à l’hôtel des Vosges, pour fêter Noël avec les hommes du 125e régiment d’infanterie8. Hitler repassera à Metz, cette fois secrètement, dans la nuit du 16 au 17 juin 1944, pour se rendre auWolfsschlucht II de Margival.
Année 1941
Le 25 janvier 1941, un appel veut inciter les Mosellans à entrer dans l’organisation des Hitlerjugend. La germanisation des esprits se poursuit lentement, mais sûrementnote 2. LesBund Deutscher Mädel ( BDM ) recrutent activement dans les écoles mosellanes. Le ministre de l’Éducation et de la Propagande du Reich, Joseph Goebbels, se déplace en personne à Metz en 1941, pour visiter les locaux du Metzer Zeitungnote 3, un journal de propagande incitant les Mosellans à adhérer aux organisations nazies10. Pour échapper à cette pression quotidienne, 6 700 optants émigrent vers la France, entre le 6 avril et le 3 mai 1941.
La répression policière se fait plus brutale, et les premières condamnations prononcées par le tribunal spécial de Metz tombent le 20 avril de la même année. Le 23 avril 1941, le décret d’incorporation des Mosellans, garçons et filles de 17 à 25 ans, dans le Reichsarbeitsdienst ( RAD ) est publié en Moselle.
Le 18 juin 1941, un an après l’appel du général de Gaulle, des membres du mouvement « l’Espoir français » sont arrêtés. Un mois plus tard, le groupe « Mario » se forme autour du résistant communiste Jean Burger. Le 28 juillet, 101 prêtres sont expulsés vers la France.
Année 1942
Le Grand Séminaire de Metz, devenu inutile, devient une prison pour la Gestapo. Le groupe gaulliste Dehran se crée le 30 janvier 1941, peu de temps avant le démembrement de la filière d’exfiltration de sœur Hélène Studler. Pour faire face aux pertes allemandes de plus en plus nombreuses, le « Kriegshilfsdienst » ( KHD ) enrôle de force des auxiliaires féminines en Moselle, à partir du 16 juillet 1942 : les « Malgré-elles ». La police allemande arrête les membres d’un réseau d’évasion à Rombas, le 30 juillet 1942.
Alors que la Hitlerjugend devient obligatoire pour les jeunes mosellans le 4 août 1942, une ordonnance instituant le service obligatoire dans la Wehrmacht pour les Mosellans est promulguée le 19 août 1942. Dix jours plus tard, une seconde ordonnance, portant sur l’octroi de la nationalité allemande à l’ensemble des Mosellans, rend applicable l’incorporation des jeunes gens dans l’armée allemande, les futurs « Malgré-nous »note 4. Les classes 1920-1924 sont immédiatement appelées sous les drapeauxnote 5. Tous les habitants de l’Alsace-Moselle annexée au IIIe Reich savaient comment Hitler, et les nazis, avaient anéanti en Allemagne toute opposition au régime. Refuser la germanisation et la nazification était donc suicidaire. Pourtant, certains choisissent de s’engager dans la résistance.
Le procès des membres de « l’Espoir français » se tient le 30 septembre 1942. Les premières condamnations de Mosellans tombent dès le 2 octobre, pour faire sentir aux civils le pouvoir coercitif de l’Allemagne nazie. Le 18 octobre de la même année, l’incorporation dans l’armée allemande des premiers Mosellans, des classes 1922, 1923 et 1924, marque pour certains le début d’un cauchemar sans nom, qui se terminera au mieux, dans les camps d’internement soviétiques, comme celui de Tambov.
En novembre 1942, l’arrestation des membres des réseaux d’évasion de Forbach et de Lorquin rappelle aux Mosellans l’emprise impitoyable de la Gestapo sur la population civile.
Année 1943
Poursuivant la politique de germanisation, plus de 10 000 patriotes ou résistants à l’annexion sont expulsés de leurs foyers et transportés, par la Gestapo, en Silésie, en Pologne, ou dans les Sudètes, entre le 12 et le 28 janvier 1943. Ces familles d’agriculteurs, de travailleurs ruraux ou de mineurs, sont ainsi contraintes d’enrichir le Reich, sans espoir de retour.
Pourtant, les Mosellans continuent de se rebeller et le train qui conduit les recrues du RAD, de Sarrebourg à Sarreguemines, est mis à sac, le 18 février 1943. Le 12 mai 1943, l’arrestation des passeurs du réseau de Rehtal11 allonge la liste des condamnations. Preuve de la révolte contre l’occupant nazi, 1 250 incorporables mosellans, ayant déjà servi dans l’armée française, se rebellent à Sarreguemines le 25 juin 1943.
Le 20 septembre 1943, le chef du réseau Mario, Jean Burger, est arrêté. Pour faire face à l’insoumission, ou aux désertions des Mosellans, une ordonnance consacre la responsabilité collective du « clan », en cas de défaillance d’un appelé, le 1er octobre 1943. L’insoumis expose donc maintenant sa famille à des représailles implacables. La répression se faisant plus brutale encore, le fort de Queuleu devient un camp d’internement en octobre 1943 et le camp de Woippy ouvre le mois suivant, en novembre 1943. Le 15 décembre de la même année, les membres du groupe Derhannote 6 sont à leur tour arrêtés.
Année 1944
Le 3 juin 1944, l’armée allemande mène une expédition punitive contre le maquis de réfractaires de Longeville-lès-Saint-Avold. L’étau se resserre inexorablement sur la population mosellane. Au cours du mois de juin, des représailles sont décidées aussi à Porcelette, à Honskirchet à Vittersbourg, à l’encontre des insoumis mosellans. À l’été 1944, la roue du destin tourne en faveur des Alliés et des Mosellans. Les résistants Alfred Krieger et son adjoint Scharff en profitent pour structurer les FFI dans la région. Le 17 août 1944, le fort de Queuleu est évacué dans la hâte. En septembre 44, la brigade Alsace-Lorraine est créée. Elle permet aux Mosellans de se battre pour leur pays. Alors que labataille de Metz commence, le camp de Woippy est abandonné, le 1er septembre 44. Le 20 septembre, le Gauleiter Bürckel déclare la partie sud-ouest du CdZ-Gebiet Lothringen « zone des armées ». Il est par conséquent interdit de franchir une ligne allant d’Apach au Donon, et passant par Sierck, Courcelles, Faulquemont, et Sarrebourg12. Le Gauleiter Bürckel se suicidera peu après, le 28 septembre 1944. Après trois mois de combats, la bataille de Metz prend fin. La ville est enfin libérée le 22 novembre 1944, après quatre ans d’annexion. Les combats se poursuivent maintenant à l’Est du département, sur la Sarre.
Le bilan matériel de l’année 1944 est très lourd. À partir du printemps 1944, les bombardiers américains se sont succédé par vagues au-dessus de la Moselle, faisant d’énormes dégâts collatéraux. Si les populations civiles furent durement touchées, les dégâts matériels furent plus grands encorenote 7. Les dévastations sont généralisées dans la vallée de la Seille, entre Dieuze et Metz, et au nord d’une ligne Forbach-Bitche. 23 % des communes de la Moselle furent détruites à plus de 50 %, et 8 % des communes le furent à plus de 75 %13. Dans la seule journée du 9 novembre 1944, pas moins de 1 299 bombardiers lourds B-17 et B-24 déversèrent 3 753 tonnes de bombes, de 1 000 à 2 000 livres, sur les ouvrages fortifiés de la Moselstellung et les points stratégiques situés dans la zone de combat de la IIIe armée14. Ce funeste ballet aérien ne prendra fin, au-dessus de la Moselle, qu’en mars 1945, lorsque le département sera entièrement libéré. L’épuration politique s’organise en Moselle. Fin décembre 1944, 150 Allemands sont arrêtés dans le département et conduits au fort de Queuleu15.
Année 1945
Dans la première quinzaine de janvier 1945, 700 autres allemands sont arrêtés en Moselle et envoyés au fort de Queuleu, qui sera utilisé jusqu’en mars 1946, pour l’internement des Allemands et des suspects jugés « dangereux », soit plus de 8 000 personnes en Moselle15. Alors que l’Opération Nordwind de l’armée allemande déstabilise les troupes américaines, et inquiète les populations civiles en Moselle, la France annule les mesures prises par le Reich en Moselle, le 12 janvier 1945. Le département ne sera entièrement libéré que le 21 mars 1945, après de durs combats, qui éprouveront autant les soldats que les populations civiles. L’armée allemande capitule à Reims le 7 mai 1945. Les dirigeants nazis sont arrêtés un peu partout en Europe. Le tribunal international de Nuremberg ouvre un procès qui durera de novembre 1945 à octobre 1946 : il reconnaît l’incorporation de force des Malgré-nous comme un crime de guerre, refermant la page de cet épisode tragique de l’histoire de la Moselle.

Épilogue
Lors de l’épuration en Moselle, la France prit en compte le statut particulier du département pendant la guerre. 4 178 jugements furent prononcés par la Cour de Justice de la Mosellenote 8. Sur ce nombre, il y eut 859 acquittements et 3 243 condamnations, dont 28 à la peine capitale, 288 aux travaux forcés, 952 à des peines de prison16. Sept exécutions sommairesnote 9seulement, ont été à déplorer sur l’ensemble du département. Au sortir de la guerre, le bilan humain est très lourd en Moselle. Aux soldats mosellans morts pour la France entre 1939 et 1945, ou pour l’Allemagne entre 1942 et 1945, il faut ajouter des milliers de civils qui périrent dans les camps d’exterminationnote 10, ou sous les bombes des Alliés. La population mosellane passa de 696 246 habitants en 1936, à 622 145 habitants au recensement de 194613, soit une perte de plus de 11 % de la populationnote 11. Pour réparer les dégâts provoqués par l’annexion et combler le déficit de main-d’œuvre en Moselle, pas moins de 26 000 prisonniers de guerre allemands participent dès 1945 à l’effort de reconstruction en Moselle17. Appréciant la force de travail de cette main d’œuvre disciplinée, notamment dans les mines17, les élus locaux obtiennent, en juillet 1947, la possibilité d’accorder un statut de « travailleurs libres » aux prisonniers de guerre allemands18, malgré les fortes réticences de Paris, qui craignait un nouvel apport de population germanique dans les anciens territoires annexés18. Un an plus tard, le gouvernement Schuman étendit cette mesure libérale aux anciens nazis, cadres du NSDAP ou Waffen-SS18. Une page douloureuse de l’histoire mosellane se tournait définitivement, pour laisser place à des relations franco-allemandes apaisées, placées sous les auspices de l’Europenote 12.

Notes
1. ↑ L’ »Hôtel Royal » servira de PC à l’armée américaine le 22 novembre 1944. in Anthony Kemp: Lorraine – Album mémorial – Journal pictorial : 31 août 1944 – 15 mars 1945, Heimdal, 1994, (pp.340-341).
2. ↑ L’apprentissage de l’Allemand à l’école se fait notamment par des comptines allemandes, comme « Hänschen klein » pour les plus jeunes, ou l’apprentissage de l’histoire mouvementée des Germains pour les plus âgés.
3. ↑ Le « Metzer Zeitung » reprend insidieusement le titre d’un journal de Metz fondé en octobre 1871 par les frères Lang, et qui avait cessé ses éditions le 15 novembre 1918. ( François Roth: Le Temps des journaux 1860-1940, Presses universitaires de Nancy, Bar-le-Duc, 1983, p.80 ).
4. ↑ L’incorporation dans les troupes allemandes de plus de 380 000 Alsaciens-Lorrains en 1914, et leur conduite exemplaire pendant la Première guerre mondiale, servit de prétexte à la propagande nazie, qui voulait exploiter la fibre patriotique des anciens combattants. Le résultat fut pour le moins mitigé, et la plupart des officiers mosellans de la Grande Guerre refusèrent de prendre la carte du NSDAP et les privilèges qu’elle conférait.
5. ↑ À partir du 16 février 1943, l’appel sous les drapeaux est étendu aux classes 1914-1924 et progressivement aux classes 1925, 1926 et 1927.
6. ↑ Joseph Derhan, ouvrier à Hagondange avait formé dès 1942 un « groupe gaulliste ».
7. ↑ En 1951, on recensa 44 600 bâtiments totalement détruits et 141 009 partiellement atteints.
8. ↑ Une section fut ouverte à Metz du 18 juin 1945 au 19 décembre 1947, et une autre à Sarreguemines, du 18 juillet 1945 au 17 janvier 1947.
9. ↑ Cinq exécutions ont eu lieu entre le 11 septembre et le 5 octobre 1944 et deux en 1945, après la libération du département.
10. ↑ La seule communauté juive de Metz a perdu plus de 1 600 âmes dans les camps de concentration.
11. ↑ Les cantons de Bitche et de Volmunster ont le plus souffert avec une diminution de plus de 40 % de la population. (Le Républicain Lorrain)
12. ↑ Le plan Schuman entraîna la création de la CECA qui est à l’origine de l’actuelle Union européenne. (Dossiers d’Hérodote : 9 mai 1950 [archive]

source wikipedia

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