De Nuremberg à Nuremberg
De Nuremberg à Nuremberg
film documentaire
De Nuremberg à Nuremberg est un film documentaire de Frédéric Rossif sur le régime nazi, dont le texte est écrit et lu par Philippe Meyer, et produit par Jean Frydman1.
Le titre fait référence aux rassemblements de masse nazis à partir de 1933 à Nuremberg, au début du règne de Hitler, et au procès de Nuremberg (1945-1946) après sa chute
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Le film est découpé en deux parties :
La Fête et le triomphe : ce segment s’ouvre avec le rassemblement du parti nazi du 15 septembre 1935, à Nuremberg, baptisé Le Triomphe de la volontéNote 1. Il se termine par la mort de Stefan Zweig, le 13 février 1942Note 2. Cette partie se concentre essentiellement sur la montée du nazisme, puis l’apogée de la guerre de conquête du Troisième Reich et de ses alliés.
La Défaite et le jugement : ce segment s’ouvre avec la description de la Résistance dans l’Europe occupée par les nazis, mettant en relief les divergences entre les mouvements de résistance, surtout entre les communistes et les autres. Il se termine par l’exécution des hauts responsables allemands, à la suite du procès de Nuremberg, et par des extraits d’une pièce de théâtre de Peter Weiss, Enquête sur AuschwitzNote 3, jouée à Berlin vingt ans après la chute de la ville. Cette partie se concentre sur le recul progressif des forces allemandes devant les forces des Alliés, conjugué avec la montée en puissance des mouvements de résistance, avant la défaite finale de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon ; puis la tenue du procès focalise le documentaire sur le détail des atrocités commises durant la guerre.
Réalisation : Frédéric Rossif
Musique : Vangelis
Genre : documentaire
Année de production : 19882
Année de diffusion : 1989
Pays : Drapeau de France France
Langue : français
Production : Antenne 2
Société de distribution en DVD : Éditions Montparnasse
Philippe Meyer : narrateur
Réalisation
Philippe Meyer et Frédéric Rossif décident que le texte narratif ne devra pas refléter une quelconque morale ou indignation, ou un parti pris, les faits simples étant à leurs yeux suffisants pour attirer l’attention et la réflexion du spectateur. Afin de laisser toute latitude à la visualisation du film, le texte, qui au départ devait être lu par un acteur, est finalement lu par son auteur, afin de s’assurer que la narration ne sera pas « jouée », mais sera au contraire la plus neutre possible, la plus proche d’un ton factuel2.
Meyer précise que certains faits, notamment le pacte germano-soviétique et ses corrélations (notamment le fait que l’essence des bombardiers allemands bombardant Londres avait été fournie par les Soviétiques), étaient peu connu en 1986, et que ce documentaire a fait découvrir à ses spectateurs certains aspects encore cachés du conflit2. Remis deux ans à Antenne 2 avant sa diffusion (1987), le film ne sera diffusé qu’après l’élection présidentielle française de 1988, afin de ne pas avoir l’air de prendre parti contre le candidat de l’extrême-droite2. D’autres arguments, tels que la possible « division des Français » sur le sujet, ou le fait que « le nazisme n’intéresse plus personne », seront avancés, bloquant encore pour un temps le passage à l’antenne du documentaire2.
Notes
↑ Le Triomphe de la volonté, film de Leni Riefenstahl, décrit le congrès de Nuremberg de 1934, alors que celui de 1935 s’intitule le « Congrès de la Liberté ». Le documentaire est donc erroné sur l’un de ces points.
↑ Zweig et sa femme ne se suicident que le 22 février, et non le 13.
↑ Le vrai nom de la pièce en français est L’Instruction, inspirée à son auteur par le procès des responsables d’Auschwitz entre 1963 et 1965, auquel il a assisté.
source texte : wikipedia
vidéo : youtube
Les procès de Nuremberg : synthèse et vue d’avenir
Document pdf :
Article paru dans : Politique étrangère N°3 – 1949 - 14e année pp. 207-218.
source : Persee
Bonne lecture !
Les procès de Nuremberg synthèse et vue d’avenir
La seconde guerre mondiale était à peine terminée que débutait le procès de Nuremberg, afin de juger les vaincus et déclencheurs du conflit, c’est-à-dire les principaux chefs nazis. Ils sont accusés de « crime contre l’humanité », concept forgé en 1919 à propos du génocide arménien et repris avec force au procès de Nuremberg, avec lequel il va se confondre. Ce procès clé dans l’histoire du 20e siècle durera dix mois.
Les Alliés ont choisi symboliquement la ville de Nuremberg, car c’est là que se tenaient les congrès du Parti nazi. C’est aussi dans cette même ville qu’ont été promulguées en 1935 les « lois de Nuremberg « , textes qui ont nourri le corpus raciste du Reich. La cité bavaroise disposait d’un vaste palais de justice, peu endommagé en 1945 et jouxtant une grande prison.
Officiellement ouvert le 18 octobre 1945, le procès s’est tenu du 14 novembre 1945 au 1er octobre 1946, devant un tribunal militaire international composé de représentants des quatre vainqueurs de la seconde guerre mondiale : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’URSS et la France. Bien que qualifié de « militaire », ce tribunal n’a rien d’une cour martiale et ses juges, à l’exception du général russe Nikitchenko, sont des civils. Au banc des accusés figurent 24 dignitaires nazis et six organisations nazies. L’ambition du procès est aussi de contribuer à « dénazifier » l’Allemagne, et à fonder un nouveau droit international.
L’idée de punir les criminels de guerre est lancée dès 1941 par le premier ministre britannique, Winston Churchill. « Le châtiment des crimes » nazis « doit être désormais, l’un des objectifs de cette guerre « , dit-il alors. En octobre 1942, alors que le conflit devient mondial, Londres et Washington se déclarent prêts à créer une commission d’enquête sur les crimes de guerre. Un an plus tard, le 30 octobre 1943, la déclaration de Moscou, signée conjointement par Churchill, Staline et Roosevelt, ajoute que les responsables d’atrocités « dont les forfaits n’ont pas de localisation géographique particulière seront considérés comme grands criminels de guerre ». Lors de la conférence de San Francisco, en juin 1945, qui voit la création de l’ONU, les vainqueurs décident que ces « grands criminels » seront jugés par un tribunal international.
Les Américains veulent un procès public, les Anglais et les Français défendent l’idée d’un procès à huis-clos, les Russes prônent l’exécution sommaire et sans procès de 50 000 criminels de guerre. Finalement, la conception américaine l’emporte.