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11 février 2013

Entre conservatisme et réformisme (1953-1979)

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Guerre froide – Cold War – Halodnaïa vaïna

Bloc de l’Est   

Entre conservatisme et réformisme (1953-1979)

Avec la mort de Staline le 5 mars 1953, s’ouvre une nouvelle ère axée en politique extérieure sur la coexistence pacifique et le développement des échanges économiques avec l’Ouest, et au plan intérieur sur des réformes économiques mesurées, afin de consolider le progrès économique, de démontrer au monde entier la supériorité du communisme sur le capitalisme et de pérenniser le bloc de l’Est en l’état 21 22. Cette période de forts contrastes connaîtra de vraies tentatives de réformes économiques et politiques cherchant à concilier le modèle communiste soviétique avec les réalités nationales et sociales de l’Europe de l’Est, mais aussi le conservatisme soviétique s’affirmer le cas échéant par des interventions militaires – écrasement de la révolution hongroise en 1956 et du Printemps de Prague en 1968 – pour empécher en tout cas pour un tant l’explosion du bloc de l’Est. L’Ouest laissera faire, mais le développement des échanges économiques et culturels avec l’Est et les périodes de détente, en particulier l’Ostpolitik menée par la RFA à partir de 1969 contribuèrent à créer les conditions de l’effondrement à venir de l’empire soviétique.

Des réformes politiques pour faire face aux difficultés économiques
Malenkov, le début de la déstalinisation et le « Nouveau Cours »

La nouvelle direction collégiale soviétique formée à la mort de Staline annonce très vite un ensemble de réformes connues sous le nom de « nouveau cours » économique et politique. Le Premier ministre, Gueorgui Malenkov, en est le principal instigateur et demande est faite aux dirigeants des pays de l’est de suivre le même « nouveau cours » 21. C’est dans ce but et aussi pour rassurer après l’arrestation de Beria que se tient à Moscou du 12 au 14 juillet 1953 une réunion secrète du Kominform. Cependant, au sein de cette direction, Molotov et Kaganovitch restent fidèles à la ligne de Staline, tandis que Khrouchtchev représente une ligne médiane, en faveur de la déstalinisation mais pour le maintien du contrôle absolu par le Parti communiste. Les dirigeants les plus conservateurs des Démocraties populaires joueront à leur avantage de ces dissenssions pour se maintenir au pouvoir.

En RDA, le gouvernement annonce le 11 juin 1953 l’adoption du « nouveau cours » 23, sans pour autant revenir sur l’augmentation des quotas de production décidée peu auparavant et qui va fortement contribuer aux émeutes du 16 juin et des jours suivants, qui obligeront l’armée soviétique à intervenir et permettra à Walter Ulbricht de jouer de ses appuis au sein de l’armée et du clan conservateur au Kremlin pour se maintenir au pouvoir.

En revanche, en Hongrie le 4 juillet 1953 sur décision de Moscou, Imre Nagy devient Président du Conseil à la place de Matyas Rakosi qui reste cependant Premier secrétaire du parti, et annonce des mesures de libéralisation dans la ligne du « nouveau cours ». Mais yás Rákosi conserve de nombreux appuis au sein du parti et bénéficie de l’ambivalence de Khrouchtchev : le 18 avril 1955, il obtient la démission de Nagy et la restauration de la ligne économique conservatrice. Un an plus tard, la révolution éclatera ramenant très brièvement Nagy au pouvoir.

En Pologne, Boleslaw Bierut, tout en gardant en réalité un contrôle total sur le pays via un appareil policier développé, fait quelques concessions à la collegialité en ne gardant que le poste de Premier secrétaire du parti et annonce à son tour l’adoption partielle du « nouveau cours » le 29 octobre 1953.

Khrouchtchev, déstalinisation et conservatisme économique

La succession de Staline trouve son épilogue le 8 février 1955 par la victoire de Nikita Khrouchtchev qui force Malenkov à la démission. S’il poussera la déstalinisation notamment à travers son célèbre discours au XXème Congrès du PCUS 24, au plan économique il sera plus prudent et continuera de beaucoup favoriser les investissements dans l’industrie lourde aux dépens des biens de consommation, notamment pour soutenir la course aux armements dans laquelle il s’est lancée avec les États-Unis. Pour les démocraties populaires, le XXème Congrès apporte la confirmation du rapprochement avec la Yougoslavie de Tito et surtout la reconnaissance du pluralisme socialiste i.e. la possibilité ouverte à chaque pays d’adapter le modèle soviétique à ses particularités nationales, culturelles et économiques.

Les crises réprimées par la force

La mort de Staline en 1953 donne dans plusieurs pays le signal du déclenchement de mouvements ouvriers résultant avant tout de difficultés économiques. D’autres contestations, plus politiques et nées au sein même du parti communiste agiteront plus tard la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Ces pays et la RDA revêtent pour Moscou une importance considérable par rapport aux autres pays satellites : leur situation géographique directement face à l’Ouest est stratégique, et leur poids économique est prépondérant au sein du bloc de l’Est. Pour ces raisons, l’URSS ne prendra jamais le risque de les laisser basculer hors de son contrôle, quitte au besoin à employer la force militaire. En revanche, les Soviétiques laisseront, après la rupture sino-soviétique, l’Albanie s’allier à la République populaire de Chine maoïste, et adopter un positionnement autarcique. Ils laisseront aussi la Roumanie de Nicolae Ceaușescu prendre une certaine autonomie vis-à-vis du Pacte de Varsovie et en politique étrangère.

Les mouvements ouvriers de 1953

L’augmentation à marche forcée de la production industrielle et la collectivisation agricole épuisent le peuple et ne lui bénéficient que peu. La transition politique en URSS crée une période d’incertitudes propice aux contestations. Des grèves vont éclater dans plusieurs pays 25 : à Plovdiv et Khaskovo en Bulgarie qui est pourtant le plus fidèle allié de l’URSS, le 3 mai 1953 des grèves éclatent ; des grèves éclatent également en Hongrie et en Roumanie ; peu après en Tchécoslovaquie à Plzen et dans plusieurs villes de violentes manifestations se déroulent les 1er et 2 juin 1953.

Mais les évènements les plus graves se produiront en RDA. D’abord à Berlin puis dans d’autres villes, des émeutes éclatent en juin 1953. Elles font suite à la décision prise par Ulbricht d’augmenter de 10 % les normes de production industrielle, en contradiction avec les nouvelles orientations du Kremlin. Elles seront réprimées brutalement par l’armée soviétique 26. Tous ces mouvements, rapidement circonscrits par un mélange de compromis et de répression, inquiètent les autorités soviétiques car elles voient bien que très vite les slogans des manifestants ont dépassé les revendications économiques pour se situer sur le terrain de la contestation politique.

Crise de Budapest en 1956
Ce qui est resté dans l’histoire comme l’insurrection de Budapest fut une véritable révolution à l’échelle du pays, devenue tragédie sans égale dans l’histoire du bloc de l’est, dès lors que les soviétiques entreprirent de la briser par une intervention militaire qui fera des milliers de victimes 27.

La déstalinisation a pourtant commencé en Hongrie dès juillet 1953 avec l’éviction de Mátyás Rákosi par les soviétiques qui installent Imre Nagy comme Premier ministre. Mais Rákosi réussit à reprendre le pouvoir en contraignant ce dernier à la démission le 18 avril 1955 et poursuit une politique sécuritaire et répressive. Mais ces orientations ne sont pas conformes au cours de la déstalinisation ; aussi, Mikoyan et Souslov arrivent à Budapest le 17 juillet 1956 et imposent la démission de Rákosi qui réussit cependant à faire nommer à sa place Ernő Gerő, également conservateur. Quelques modérés dont notamment János Kádár entrent cependant au Bureau Politique dont Imre Nagy reste exclu. Pendant les trois mois qui suivent la contestation et la confusion se développent.

La révolte proprement dite commença le 23 octobre 1956 par une manifestation étudiante à Budapest qui entraîna la chute du gouvernement et le retour de Imre Nagy comme Premier ministre. Dans le même temps, Gerő fait appel aux troupes soviétiques pour rétablir l’ordre. Après quelques jours d’hésitation, Moscou décide d’intervenir massivement le 4 novembre. Nagy se réfugie à l’ambassade de Yougoslavie. János Kádár, nommé Premier secrétaire du Parti le 25 octobre, parvient à apparaître comme l’homme capable de concilier certaines des aspirations du pays et son maintien dans le bloc soviétique. Il cumule à partir du 4 novembre 1956 la direction du parti et du Gouvernement. Il dirigera la Hongrie jusqu’en 1988.
Soulèvement de Poznan en 1956[modifier]
Articles détaillés : Soulèvement de Poznań en 1956 et Octobre polonais de 1956.

Le décès à Moscou de Bolesław Bierut le 12 mars 1956, pendant le XXème Congrès du PCUS ouvre des débats difficiles au sein du Parti ouvrier unifié polonais (POUP) sur la ligne à suivre et la désignation d’un successeur 28. Le Plenum du Comité Central du POUP va se réunir trois fois en quelques mois, marquant les temps politiques forts de la crise qui va secouer le pays. Le 21 mars 1956, le VIème Plenum élit Edward Ochab pour le remplacer. Des émeutes vont éclater à Poznań le 28 juin 1956 ; elles seront réprimées par l’armée polonaise sous les ordres du général russe Stanislav Poplavsky et du Maréchal Konstantin Rokossovski, Ministre de la Défense d’origine polonaise mais vu comme un russe par les polonais. Pour autant l’agitation ne cesse de croître dans le pays, ce qui conduit à l’issue du VIIème Plenum tenu en juillet à des annonces importantes pour reprendre l’initiative : tenue d’élections générales dès le 16 décembre, obtention d’un prêt auprès de l’URSS, rattachement de l’administration pénitentiaire au ministère de la justice, rapatriement de polonais détenus en URSS. L’agitation et les débats d’idées continuent de se développer, beaucoup demandent le retour de Gomulka. La tension culmine entre les 19 et 21 octobre, Władysław Gomułka est élu Premier secrétaire du POUP au cours du VIIIème Plenum, sur un programme alliant réformisme et fidélité à l’Union Soviétique. À son retour de Moscou, le 19 novembre, Gomulka a reçu un accueil presque triomphal à Varsovie. Il avait conclu un nouveau pacte avec l’U.R.S.S. Le Kremlin lui avait donné l’assurance qu’il pourrait continuer sa politique de libéralisation et de démocratisation dans le cadre du communisme national polonais. Le nouveau chef du POUP se voyait ainsi récompensé de la tactique prudente et habile qu’il avait adoptée depuis sa réhabilitation, exactement un mois plus tôt. Il avait évité à son pays le terrible sort de la Hongrie 29.
 Le Printemps de Prague en 1968
Antonín Novotný dirige la Tchécoslovaquie depuis 1951 selon un modèle très stalinien. La situation économique et sociale difficile au début des années 1960 l’oblige à lâcher un peu de lest au plan des libertés à partir de 1963 et à lancer une réforme économique au début de 1967. Mais dans un pays de forte tradition libérale et démocratique, la contestation va se développer dans les milieux intellectuels et au sein même du Parti Communiste Tchécoslovaque (PCT) : en octobre 1967, Alexander Dubček conteste ouvertement Novotný au cours d’une réunion du Comité Central 30 et finit par obtenir le soutien de Léonid Brejnev. Le 5 janvier 1968, il remplace Novotný à la tête du Parti. Des réformes politiques importantes sont rapidement lancées afin d’instaurer un socialisme à visage humain et la liberté de la presse est rétablie. Les réformateurs deviennent plus audacieux et radicalisent leurs positions. Le 27 janvier 1968, l’écrivain Ludvík Vaculík publie un appel à la démocratie, le manifeste « Deux mille mots qui s’adressent aux ouvriers, aux agriculteurs, aux fonctionnaires, aux savants, aux artistes, à tous » 31.

À partir du mois de mai 1968, Brejnev s’inquiète fortement de la perte de contrôle de la situation par le PCT, engage des négociations avec le nouveau pouvoir tchèque, et obtient le soutien de certains dirigeants de l’Est qui craignent la propagation de ce vent de démocratisation à leur pays. Malgré les assurances données par Dubček en plusieurs occasions, des troupes du Pacte de Varsovie, essentiellement soviétiques, envahissent le pays dans la nuit du 20 au 21 août 1968, mettant fin au printemps de Prague 32. Le gouvernement donne l’ordre à l’armée de ne pas résister, mais d’importantes manifestations ont lieu qui contraignent Moscou à une normalisation progressive. Dubček conserve un temps l’apparence de sa fonction, mais le pouvoir réel passe entre les mains de Gustáv Husák qui devient Premier Secrétaire du PCT le 17 avril 1969. Les déstitutions seront nombreuses à tous les échelons, des procès seront organisés et toutes les réformes politiques annulées, revenant ainsi à une stricte orthodoxie qui durera pendant les 20 ans qui suivront jusqu’à la chute du régime en 1989.
 Mouvements sociaux et émergence de Solidarność en Pologne
En 1970, des grèves dans les chantiers navals situés à proximité de Gdańsk avaient été réprimées faisant des dizaines de victimes. Dix ans plus tard, une nouvelle grêve éclate le 14 août 1980 dont naîtra le syndicat Solidarność qui sera dirigé par Lech Wałęsa.
Les répercussions de la rupture entre Moscou et Pékin sur les démocraties populaires[modifier]
Article détaillé : Rupture sino-soviétique.

Mao Zedong juge Moscou trop conciliant avec l’Ouest et s’estime porteur de la vraie tradition révolutionnaire marxiste-léniniste 33. Le fossé s’élargit progressivement entre les deux Grands du monde communiste. La rupture intervient à l’été 1960 avec le retrait de l’aide soviétique à la Chine. Les démocraties populaires sont avant-tout dépendantes de Moscou et elles trouvent dans cette rupture une opportunité de s’émanciper un peu de la tutelle des soviétiques, occupés à traiter la situation en Asie. Cependant leur commerce avec la Chine va s’en trouver affecté. Elles adopteront dans l’ensemble une ligne prudente officiellement alignée sur Moscou, mais sans aller à la rupture avec Pékin.

L’Albanie, la plus pauvre des démocraties populaires, fera exception que son leader Enver Hoxha placera dès l’été 1959 dans la dépendance et sous la protection de la Chine.

Un autre pays, la Roumanie profitera de cette situation et des difficultés de Khrouchtchev faisant suite à ses échecs à Berlin et Cuba en 1961-1962 pour refuser une tentative de plus forte centralisation des décisions économiques à Moscou et peu à peu gagner une position d’autonomie sans pour autant se mettre en retrait de l’appartenance globale au monde communiste, un peu comme de Gaulle le fera vis à vis des États-Unis.
 Ouverture à l’Ouest (années 1970)
1973 voit l’ouverture de la CSCE et le lancement d’un dialogue multilatéral est-ouest en matière de coopération et de sécurité européennes appelé « processus d’Helsinki », qui s’inscrit dans la phase dite de « dégel » dans les relations entre l’Europe occidentale et le bloc communiste. En 1975, signature de l’Acte final d’Helsinki qui arrête le périmètre et les principes d’action de la CSCE.
 Ostpolitik (1969-1973)

L’Ostpolitik est la politique d’ouverture vers les pays d’Europe de l’ESt et l’URSS menée à partir d’octobre 1969 jusqu’en 1973 par le gouvernement ouest-allemand dirigé par le Chancelier Willy Brandt à qui elle valut le Prix Nobel de la paix en 1971. les traités signés dans ce cadre entérinent les frontières issues de la seconde guerre mondiale, notamment la Ligne Oder-Neisse et aboutissent à une reconnaissance mutuelle de la RFA et de la RDA qui deviendront membres de l’ONU en 1973.
 Développement des échanges économiques Est-Ouest
Le pouvoir communiste devient vite conscient du prestige qu’il peut retirer de succès dans le domine spatial ou sportif, très visibles dans leurs pays comme à l’Ouest. Les réussites du Programme spatial de la Russie dans les années 1957 à 1961 avec une série de « premières » présentent en plus l’intérêt de mettre en œuvre des technologies utilisées dans le domaine militaire. Le Bloc de l’Est dans son ensemble trouvera avec le sport un moyen de proclamer la supériorité de sa jeunesse. Les politiques sportives menées par les États répondent à plusieurs objectifs : pour les pays d’Europe de l’Est dont souvent les frontières ne correspondaient pas au legs de l’histoire, le sport était un moyen de transcender les origines différentes et de contribuer ainsi à construire des états-nations solides. Il était aussi le vecteur du développement de modes de vie sains, propres à lutter contre l’alcoolisme et l’arriération de certaines zones. Au plan international, le sport est pour la RDA le moyen de rivaliser avec la RFA et de se faire accepter dans le concert des nations y compris à l’Ouest. Aux Jeux olympiques de Munich en 1972, pour la première fois les sportifs de la RDA concourent sous leur propre drapeau ; la RDA s’y classe troisième avec 66 médailles et la RFA quatrième avec 40 médailles.

source wikipedia

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