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28 avril 2013

Ethnologie de la Tunisie – séance du 21/10/1886 – Dr R. Collignon

milguerres @ 20 h 55 min

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La Tunisie au gré des conflits

 

 

  » SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1886. Ethnologie de la Tunisie » ;

PAR LE DOCTEUR R. COLLIGNON.

source :

Ethnologie de la Tunisie 

Collignon   lien Bulletins de la Société d’anthropologie de Paris  lien   Année   1886   lien Volume   9   lien Numéro   9   lien pp. 620-622    (http://www.persee.fr

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J’ai l’honneur de soumettre à la Société les cartes de répartition, localité par localité, de la taille et des indices céphalique et nasal en Tunisie. Ces cartes dressées à l’aide des mesures recueillies .dans le pays, pendant trois ans, portent * sur plus de l 300 sujets.

‘ De leur comparaison, ainsi que de l’étude des populations tunisiennes, on peut déduire que, malgré l’influence des croisements, les divers peuples, ou les races qui se sont surajoutés dans cette contrée, sont encore, à l’heure actuelle, parfaitement reconnaissables.

Grosso modo, ils se ramènent à 8, dont 5 sédentaires et 3 nomades. Ces types sont aussi distincts entre eux que les trois éléments principaux des populations françaises. Ce sont : 

I Sédentaires ou Berbères. 

1° Un type brachycéphale à 81, — mésorhinien à 72, — de petite taille, im,6i. Cet élément est relativement pur dans l’île de Djerbah, il se rencontre aussi à Kalaa, à Bizerte, et, en général, est entré dans la composition de toutes les populations algériennes ou tunisiennes dont l’indice céphalique moyen atteint 76 ef au-dessus.

2° Un type dolichocéphale à 74, — leptorhinien à C6, — de grande taille, lœ,67, à face étroite et longue. Très répandu dans toute la population et étroitement uni à tous les autres. Abondant surtout au nord et sur le littoral est.

3° Un type dolichocéphale à 73 environ, très-mésorhinien à 75, — de haute taille, lm,68, à peau brune, à face extrêmement étroite, front ‘et menton* fuyants, glabelle saillante et nez retroussé. 11 se localise dans la région sud, surtout dans le

(1)  Voir in extenso aux Mémoires.

Djerid. Son aire de répartition est exactement celle où les silex taillés se trouvent en abondance. Il semble représenter la plus ancienne couche de population du pays.

4° Un type dolichocéphale à 74, — mésorhinien à 70 ou 71, de petite taille, lm,63 environ, à face courte, large et dysharmo- nique. Se trouve dans la région montagneuse centrale, Ellêz, Kessera, etc., et, en général, partout où nous trouvons des monuments mégalithiques. Il présente de notables analogies avec les types néolithiques de Sordes et de l’Homme-Mort.

5° L’élément blond, assez rare, disséminé un peu partout, mais à l’état pour ainsi dire sporadique.

II. Nomades ou Arabes.

i° Type arabe classique, mésaticéphale, à 76 environ, très- leptorhinien, de taille au-dessus de la moyenne. Occiput’en point d’interrogation. Nez long et aquih’n vrai.

2° Type grossier ou assyroïde, à nez empâté mésorhinien, et à occiput rond. Rappelle exactement certaines sculptures assyriennes.

3° Type mongoloïde^ à cheveux droits, yeux triangulaires et nez aplati comme ceux des races jaunes, et peau jaunâtre.

Toutes ces races se sont croisées les unes les autres, dans des proportions qui varient suivant les lieux. En général, les Arabes se sont plus berbérisés que les Berbères arabisés.

On doit enfin tenir compte, bien que les mensurations ne puissent aussi bien nous renseigner à cet égard, des divers éléments qui se sont surajoutés violemment ou pacifique-, ment depuis la période historique : des Juifs, des Européens bruns et blonds ; soit anciens,, tels que Romains, Grecs et Vandales, soit modernes, Maltais, Italiens, Français, Espagnols, etc., enfin des Turcs et des Nègres.

Parmi tous ceux-ci, les uns se reconnaissent aisément soit par leur aspect physique, soit par leurs coutumes ; d’autres se sont si intimement fondus dans l’ensemble de la population, qu’il serait impossible de tenter de les en séparer.

 

 

Discussion

M. Topinard. M. Collignon distingue parfaitement le type de la race et je l’en félicite, car il y a beaucoup d’anthropo- logistes qui commettent la faute de les confondre. J’insisterai cependant sur ce qu’il ne faut pas perdre de vue ici. M. Collignon constate des types,il les décrit et eh donne la répartition. Fort bien, mais il n’en résulte pas que ces types répondent à autant de racés, c’est-à-dire qu’il y ait filiation entre eux et d’autres semblables qui ‘auraient existé antérieurement dans les mêmes parages ou ailleurs. Il en est qui peuvent être de formation accidentelle récente, sinon de simples apparences produites par de3 moyennes de caractères contraires, et ne sont par conséquent pas des types héréditaires, permanents, répondant à la notion d’ancienneté qui est l’essence, du mot race. En un mot, le travail.de M. Collignon est de la même nature que celui que j’ai faitau fort National dans la grande Kabylie, sauf que le sien est considérable et repose sur des mensurations. De’ part et d’autre, nous avons cherché et décrit des types, sans nous préoccuper des races auxquelles ils peuvent être rapportés.  » ‘ ‘

M. Collignon. Je suis de l’avis de M. Topinard/ relativement à la signification plus juste du mot type ; mais le mot race est d’un emploi plus commode dans Je langage courant. Au cours’ de mon mémoire, je me sers indifféremment des mots : racés, types, éléments ethniques. Pour la description, je distingue un type n° 1, un type n° 2, etc. Je crois pourtant que certains des types que j’ai isolés et décrits, sont assez nets et assez tranchés pour avoir droit au nom de race* notamment le type berbère n° 3, mais c’est là une question de sentiment sur laquelle je ne veux pas insister.

source : (http://www.persee.fr   _

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