Explosion de la Yougoslavie
Explosion de la Yougoslavie
Carte de l’ancienne Yougoslavie
L’après-Tito : en janvier 1980, Tito, âgé de 87 ans et gravement malade, est hospitalisé. Il meurt le 4 mai 1980 après une longue agonie. Après son décès, le poste de Chef de l’État est assuré selon un système de présidence tournante : les dirigeants de chaque République assument à tour de rôle, en se succédant chaque année, le poste de Président de la Présidence de la République. La Ligue des communistes de Yougoslavie, dont Tito était demeuré le chef jusqu’au bout, adopte le même mode de fonctionnement décentralisé. La Yougoslavie n’a plus de pouvoir exécutif central fort ; les difficultés économiques persistent, la décentralisation et l’autogestion contribuant à ralentir les prises de décisions. Les tensions entre les différentes nations de la république s’accroissent. Conflit des nationalités : en 1986, Slobodan Milošević devient chef de la Ligue des communistes de Serbie, et contribue à une critique en règle de la bureaucratie et du système politique, appelant à une « réforme sociale ». Sa politique est également nationaliste et proteste contre le sort fait aux populations serbes du Kosovo. Les Serbes manifestent également en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, tandis que les tensions ethniques s’accroissent. Le parlement serbe vote la réintégration du Kosovo et de la Voïvodine au sein de la République serbe. En Slovénie, les appels à la démocratisation se multiplient en 1988, nullement réprimés par l’appareil communiste local. En décembre 1989, le parlement slovène légalise les partis politiques ; la Croatie s’engage vers la même voie et vote le multipartisme en janvier 199036.
Premières élections libres : le 20 janvier 1990, la Ligue des communistes de Yougoslavie se réunit à Belgrade et annonce « la fin du socialisme autoritaire » ainsi que le passage à une économie mixte. En avril 1990, la Slovénie organise des élections libres : l’opposition remporte une victoire massive, les communistes ne recueillant que 17 % des suffrages. Le même mois, la Croatie vote également, l’Union démocratique croate de Franjo Tuđman remportant la victoire. Dès septembre, les Serbes de Croatie commencent à multiplier les protestations publiques. En Serbie, les communistes fusionnent en juillet avec l’Alliance socialiste pour devenir le Parti socialiste de Serbie, qui remporte les élections de décembre, boycottées par les Albanais, tandis que Slobodan Milošević est élu au suffrage universel Président de la République socialiste de Serbie. Au Monténégro, proche allié de la Serbie, le président sortant Momir Bulatović est réélu avec 77 % des voix au second tour. En Bosnie-Herzégovine, les élections se tiennent du 10 novembre au 9 décembre ; le Parti d’action démocratique, fondé en mai par Alija Izetbegović et représentant les Musulmans, remporte la majorité. En Macédoine, les réformistes, alliés aux communistes, remportent le plus grand nombre de sièges, mais pas la majorité absolue : le VMRO, nationaliste, devient le parti le plus important.
Éclatement de la fédération : La Yougoslavie a encore un gouvernement fédéral, dirigé par Ante Marković mais le 26 juin 1991, les républiques de Croatie et de Slovénie proclament leur indépendance, marquant le début de longues années de guerre.
source Wikipedia