Milguerres

27 janvier 2013

Forteresse d’Oscarborg

milguerres @ 16 h 22 min

 retour page d’Accueil

 retour à la Seconde Guerre Mondiale

Forteresse d’Oscarborg

AUTEUR JJ auteur et membre de l’équipe de  : http://www.fortiff.be/

post publié sur : http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t3362-lallemagne-touche-le-danemark-et-la-norvege#27627

Bonjour
Voici un petit reportage de ma main sur la forteresse d’Oscarborg, et sur la batterie lance-torpilles de Kaholm, qui coulèrent le Blücher, le 9 avril 1940.
La forteresse d’Oscarborg est située sur une île, à une trentaine de kilomètres d’Oslo, au milieu de l’Oslofjord, qui ne mesure, à cet endroit, que 1500 mètres de large. Construite à partir de 1845, selon les principes de Montalembert, son armement a naturellement évolué au cours des ans. En 1940, elle est armée essentiellement de 3 canons de 28 cm Krupp Mle 1891, installés entre 1891 et 1893, et baptisés Moïse, Aaron et Josué.
Sur un îlot situé en arrière d’Oscarborg, et relié à celle-ci par une passerelle, la batterie lance-torpille de Kaholm a été réalisée entre 1899 et 1901. C’est une installation souterraine, armée de trois berceaux immergés, permettant le lancement sous-marin de torpilles Whitehead de 45 cm.
Le Blücher était un croiseur lourd, jaugeant 18200 tonnes, soit bien au delà du tonnage autorisé par les accords Washington. Son blindage de ceinture variait de 70 à 80 mm, celui de pont de 12 à 50 mm, et celui des tourelles de 70 à 105 mm. Il était armé de 8 canons de 20,3 cm SKC/34 en 4 tourelles doubles, de 12 affûts doubles de 10,5 cm, de 12 canons de 3,7 cm AA, de 24 canons de 2 cm AA, de 12 tubes lance-torpilles de 53 cm, et de deux hydravions. Son équipage comptait 1450 hommes, officiers compris. C’était un navire assez malchanceux, qui avait connu panne sur panne depuis son armement, nécessitant des séjours prolongés à l’arsenal, et son équipage manquait d’entraînement.
Le 8 avril 1940, à 23 heures, dans le cadre de l’opération Weserünbung, qui vise l’invasion de la Norvège, le groupe d’attaque N° 5 franchit l’embouchure du fjord d’Oslo. Il comprend, d’avant en arrière, le croiseur lourd Blücher, l’ex-cuirassé de poche Deutschland, rebaptisé Lützow, le croiseur Emden et 3 torpilleurs. Ces navires sont surchargés d’environ 2000 hommes, constituant le corps de débarquement. Le Blücher transporte ainsi 800 hommes de la 163e Id, ainsi qu’une fanfare chargée de jouer l’hymne allemand à l’arrivée à Oslo !
Après avoir passé sans encombre les premières défenses du fjord (les commandants de ces batteries ont attendus en vain un ordre qui ne pouvait pas venir, étant donné le désordre à Oslo), le groupe 5 parvient vers 4 heures du matin, le 9, à hauteur de la forteresse d’Oscarborg. Le commandant de celle-ci, le colonel Eriksen, a été prévenu de l’approche d’une force navale étrangère. Il n’a pas reçu d’ordre précis, mais ses consignes permanentes sont d’ouvrir le feu sur tout navire cherchant à forcer le passage. En bon soldat, il va les appliquer à la lettre, c’est pourquoi l’histoire a retenu son nom, et a oublié celui des autres commandant de batterie. Pas de c……., pas de gloire!. Il n’a pas assez de personnel pour armer les trois pièces, et seul Aaron et Moïse seront servis. A 4 heures 21, il fait ouvrir le feu sur le Blücher qui débouche de la brume, à moins de 1500 mètres. Il est suivi par les pièces de 15 cm de la batterie de Kopas, situés sur la rive gauche du fjord. Impossible de rater la cible à si courte distance, et le Blücher est touché par plusieurs obus des 2 calibres, au PC de tir, puis dans le hangar des hydravions. L’essence enflammée s’infiltre et les incendies font rage. Le navire est rapidement désemparé. Sa riposte est désordonnée et inefficace et, lorsqu’il passe devant la batterie lance-torpille de Kaholm, dont les Allemands ignoraient l’existence, celle-ci lui expédie deux torpilles qui ouvrent d’énormes brèches sous la ligne de flottaison. Le navire est perdu et, malgré les efforts de son équipage, il coule à 6 heures 22, entraînant avec lui plus de 1000 hommes. Il gît toujours à 90 mètres de profondeur, dans le fjord d’Oslo. Le Lützow, lui-même pris pour cible, ne demande pas son reste et fait demi-tour à 4 heures 40, avec les autres navires du groupe.
L’exploit des canonniers du colonel Eriksen leur vaudra un copieux bombardement des Stuka de Lutwaffe, qui durera pratiquement toute la journée 9, avant que le colonel, jugeant la résistance inutile après l’ouverture des pourparlers précédant la capitulation, ne décide de cesser la résistance. Le Lützow et les autres navires pourront enfin parvenir à Oslo, avec une journée de retard.
Aujourd’hui, Oscarborg est un magnifique musée de la fortification de côtes, qui possède encore son armement de 1940, et tant de merveilles exposées qu’il serait vain d’en dresser l’inventaire…
Quand à la batterie lance-torpilles, modernisée par les Allemands, puis par les Norvégiens en 1963, elle était armée en dernier lieu de torpilles britanniques Mk VIII. Elle est également visitable.
JJ

Forteresse d’Oscarborg 29ge8va

Oscarborg Batterie Krupp

2ngsil4

Oscarborg Pièce Aaron

2r7rlgx

Oscarborg Pièce Moïse

15q8481

Oscarborg Coupole de 10,5 cm SKC 32

10gz1vq

Oscarborg Canon de 47 Mle 37

auujwh

Oscarborg Affût double de 15 cm SKC/28 (Graf Zeppelin)

1zzgfsz

Oscarborg canon de 25 APX Mle 37

14ig38j

Oscarborg Le colonel Eriksen

fe19tt

Kopas Casemate norvégienne Guerre Froide" armée d’un 10,5 cm SKC32

zip1jb

Kaholm Plan

aewgw8

Kaholm Alvéole 1 et têtes explosives

sw62iv

Kaholm Berceau lance-torpilles

98hl55

Kaholm Torpille Mk VIII

2e18zty

Kaholm Entrée

2n0k28z

Kaholm Vue générale
Toutes photos de l’auteur

 retour page d’Accueil

 retour à la Seconde Guerre Mondiale

Les commentaires sont desactivés.

Ostduvalderoost |
Nikeairjordan99 |
Donsipeny |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Cercle Généalogique de la D...
| Nikefrair
| Soldeburberryk