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29 mars 2013

Fortifications et effectifs nippons

milguerres @ 9 h 39 min

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

23 novembre Les américains libèrent Tarawa

Fortifications et effectifs nippons

Après avoir remplacé l’amiral Saichiro, l’amiral Shibasaki a encore renforcé le système défensif de Bétio, en construisant, près de 
l’aérodrome, un véritable fort, pour abriter son quartier général et ses transmissions.

 

 

 

Fortifications et effectifs nippons Keiji-Shibasaki-1

 

Keiji Shibasaki

C’est le 10 décembre 1941 que les Japonais prennent le contrôle de l’archipel de Tarawa et plus précisément de Betio mais il faudra attendre le 15 septembre 1942 pour que des troupes y débarquent (6e force spéciale de débarquement de la marine de Yokosuka). Au mois de décembre le 111e régiment de pionniers vient compléter la garnison avec pour but la construction des défenses et de l’aérodrome. En février 1943, l’amiral Saichiro arrive sur l’île, ensuite le 17 mars la 7e force de débarquement de la marine de Saseko vient renforcer les forces en présence et enfin, en mai, arrive sur l’île la 4e unité de construction. En août, l’amiral Sibasaki remplace Saichiro. Ainsi au moment de l’assaut allié l’amiral dispose de 2 617 combattants d’élites. Voici les forces en présence sur l’île :

3e (ex-6e) force spéciale de débarquement : 1 120 hommes ;
7e force spéciale de débarquement de la marine (7e Sasebo) : 1 497 hommes ;
111e pionniers : 1 247 hommes ;
4e unité de construction : 970 hommes.

Au total, les Japonais sont donc 4 744 mais le génie surtout constitué de Coréens n’est pas destiné au combat.

Les fortifications sont disposées de telle sorte qu’elles se protègent mutuellement assurant ainsi une grande cohésion dans la défense japonaise. Voici la constitution des fortifications nippones :

4 canons de 200 mm construits par Vickers ;
4 canons de 140 mm ;
6 pièces de 80 mm ;
4 canons de 127 mm de DCA ;
8 pièces de 75 mm de DCA ;
27 mitrailleuses lourdes de 13 mm de DCA ;
4 mitrailleuses lourdes de 13 mm en affût double de DCA ;
10 canons de montagne de 75 mm ;
6 canons de 70 mm ;
9 pièces de 37 mm ;
31 mitrailleuses lourdes de 13 mm ;
plusieurs dizaines de mitrailleuses de 7,7 mm.

Tarawa-Japonais-1



Des Japonais installent un canon de marine pris aux Britanniques sur l’atoll de Tarawa, avant l’attaque américaine

Forces américaines

Pour l’opération Galvanic, la Central Pacific Force fut constituée comme suit :

La Task Force 50 du contre-amiral Pownall constitué de 6 cuirassés, 6 porte-avions, 5 porte-avions léger, 2 porte-avions d’escorte, 3 croiseurs et 21 destroyers devait protéger la force d’invasion2.

La Task Force 50 est divisé en 4 Task Force.

La Task Force 53 du contre amiral Hill, divisé en 4 Task Force et comprenant la force de débarquement sur Tarawa et Makin. La TF 53 est constitué de :

3 cuirassés, 5 porte-avions d’escorte, 2 croiseurs, 9 destroyers ainsi que de 17 navires de transports divers. La force de débarquement sur Tarawa a été allouée à la 2e division de marines et le débarquement sur Makin à la 27e division d’infanterie. L’ensemble de ces unités nommées sous le nom de 5e corps amphibie est dirigé par le général Holland Smith.

La 2e division de marines devra partir de Nouvelle-Zélande et la 27e d’infanterie de Pearl Harbor. Le 2e bataillon de défense sera laissé en garnison à Tarawa et Apamama tandis que le 7e bataillon de défense devra tenir garnison sur Makin. La 2e division de marines reçoit la tâche la plus compliquée et dut subir pendant l’été 1943 un entraînement pour apprendre à se servir des engins de débarquement. La prise de Betio reçoit comme nom de code : Longsuit, la prise d’Apamama reçoit le nom de Boxcloth.

180px-Holland_Smith

C’est le général Smith qui dirige les forces terrestres de l’opération Galvanic.

Le 25 octobre 1943 tout est fin prêt pour le débarquement sur Tarawa qui sera mené par le Regimental Combat Team 2 composé du 2e régiment de marines, du 2e bataillon du 8e régiment de marines. Le reste des bataillon du 8e régiment formant la réserve divisionnaire. Le 6e régiment de Marines est maintenu en réserve pour le 5e corps amphibie.

Les trois bataillons d’assaut devront se porter sur les plages de Red 1, Red 2 et Red 3. Ces plages sont situées au nord-est de l’île. Pour débarquer les Américains devront utiliser des LVT (landing vehicle tank) à faible tirant d’eau pour franchir la barrière de corail séparant l’océan du lagon. En outre le débarquement ne pourra se faire qu’à marée haute et faute de connaissances sur les fonds marins autour de Tarawa, les Américains ne purent être sûrs de leur coup. Pour le bombardement de l’île, les Américains ont prévu un long pilonnage de l’île avec l’artillerie de marine avant l’intervention de l’aviation. Le débarquement devra s’effectuer à 8 h 30.

Beach Red 3 se trouve à 500 mètres à l’est de la jetée et c’est là que débarquera Le 2e bataillon du 8e régiment de marines. À l’ouest de la jetée, le 2e bataillon du 2e régiment de Marines devra débarquer sur Beach Red 2 et enfin Beach Red 1 qui se trouve à l’extrême est et mesure 500 m comme Beach Red 2 sera le lieu de débarquement du 3e Bataillon du 2nd Régiment de marines.

Déroulement de la bataille de Tarawa

Le débarquement

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Ce Amtrac échoué sur la plage à Betio résume à lui tout seul la difficulté du débarquement sur l’île.

Parties au départ pour une grande manœuvre les troupes américaines ne
sont prévenues que trois jours avant du véritable objectif de leur
opération. Entretemps le régiment d’assaut devant attaquer en première
ligne sur Tarawa change de commandant, le colonel David Shoup remplace
le colonel Marshall, malade. Durant la progression de la flotte
américaine plusieurs escadrilles américaines se chargent du bombardement
sur Betio et les îles alentours du 13 au 19 novembre.
Ces bombardiers sont sous le commandement de la 7th Air Force provenant
de la Task Force 57. Le 19 novembre, les premiers navires apparaissent
au large de Tarawa et commencent le pilonnage des fortifications
nippones. Il faudra néanmoins attendre la nuit avant l’arrivée des péniches de débarquement.

Les Japonais finissent par repérer les Américains à 4 heures 41 et
déclenchent le feu de leurs batteries sans succès. Un peu plus tard les
premières troupes commencent à embarquer dans les premières péniches de
débarquement mais les transferts sont difficiles et les premières vagues
de LVT ont du mal à garder leur cohésion. À 5 h 42, la marine américaine stoppe son tir pour permettre à l’aviation d’attaquer Betio mais celle-ci n’arrivant pas les tirs reprennent à 6 h 5 mais entre temps les Japonais ont pu se reprendre. Finalement l’aviation arrive à 6 h 15 sans parvenir à remplir ses missions. Enfin, à 6 h 20, l’heure W, toute la flotte reprend ses tirs.

À 7 h 15, les premières péniches s’avancent dans le lagon
protégées par quelques dragueurs et destroyers qui ont pu s’approcher
des côtes. Néanmoins la confusion est grande et l’heure H est repoussée à
8 h 45. Néanmoins avant même l’arrivée des forces de débarquement un groupe d’homme dirigé par le lieutenant Hawkins, le Scout-Sniper Platoon
dut prendre pied sur la grande jetée pour y chasser les Japonais
risquant de prendre la plage en enfilade. L’opération fut une réussite
malgré le creusement d’un trou dans la jetée dû aux lance-flammes et qui gênera beaucoup l’accostage des munitions sur la jetée ultérieurement dans la bataille.

Il faut ensuite attendre 9 h 10
avant que les premières péniches du 3d BN du 2d régiment ne
franchissent la barrière de corail et s’approchent de la plage, mais à
ce moment les Japonais déclenchent un feu nourri qui détruit nombre
d’engins de débarquement. La compagnie I réussit à mettre en place une
tête de pont mais un poste japonais situé entre Beach Red 1 et Beach Red
2 prend en enfilade les marines. La compagnie K est bloquée tout comme la L qui perd 35 % de ses effectifs.

Le 2d Bn du 8th régiment arrive à 9 h 17
sur Red 3 en subissant très peu de pertes. Les compagnies réussissent à
s’enfoncer sur l’île. Cependant sur Red 2 la force de débarquement doit
subir un feu particulièrement nourri et les forces de débarquement
subissent de lourdes pertes ne pouvant établir une tête de pont solide.

Les vagues suivantes ne peuvent débarquer sur la plage et doivent
franchir le lagon avec de l’eau jusqu’à la taille voir jusqu’aux
épaules. Subissant le tir nippon, les Américains sont complètement
désorganisés. La plupart de l’efficacité normalement associée avec un
bataillon de débarquement est perdue en raison de cette malheureuse
situation.
Durant ce dur débarquement le lieutenant colonel Amey chef du 2d Bn du
2d régiment meurt et c’est le lieutenant-colonel Jordan pourtant simple
observateur de la 4th division de marines
qui prend le commandement d’une force totalement désorganisée par le
manque de radios et n’ayant pu établir une tête de pont de seulement 75 m de profondeur sur 300 m de large.

180px-LVT-2_2

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De nombreux LVT furent perdus lors du débarquement. Ici, un LVT face à Green Beach.

Tout comme Amey, le colonel David Shoup tente de débarquer sur Red 2,
après plusieurs transferts dans différentes péniches, Shoup réussit à
débarquer à 10 h 30 en parcourant les 200 derniers mètres avec de l’eau jusqu’à la taille.

De plus commence à se poser le problème des renforts, Shoup peu avant
de débarquer apprend du major Schoettel commandant le 3D bataillon sur
Red 1 que la situation est très précaire et que les péniches subissent
un feu nourri. Shoup lui ordonne de se porter sur Red 2 mais Schoettel
lui répond : « Nous n’avons plus rien à débarquer ». Le colonel Shoup décide donc d’envoyer 1er bataillon du 2e régiment tenu en réserve sur Red 2. Le bataillon du major Kyle s’en va donc débarquer et subit alors de lourdes pertes.

Ensuite le général Smith considérant la tête de pont sur Beach Red 3 suffisamment forte pour y lancer des renforts y envoie le 3e bataillon du 8e
régiment du major Ruud. Le débarquement se fait difficilement, le
bataillon subissant de lourdes pertes. Les deuxième et troisième vagues
après l’hécatombe subie par la première se dirigent vers la jetée
appelés par le colonel Carlson.
À la fin de la matinée, les Américains décident de débarquer des chars
pour soutenir les fantassins, sur Red 1, deux chars sont débarqués et
l’un est touché par un obus qui bloque le mécanisme de sa tourelle et
son canon est à son tour mis hors de combat. Le Sherman se replie donc
vers la plage. Le deuxième char est incendié par un obus de 75 mm.
Sur Red 2, 3 chars sont débarqués qui combattront tout au long de la
journée. Deux chars sont mis hors de combat. Enfin sur Red 3, 4 Sherman
sont débarqués, 3 Sherman sont détruits dont un par l’aviation
américaine. Le dernier qui fut pourtant touché, réussira à éteindre
l’incendie qui en fut la conséquence et combattit jusqu’à la fin de la
bataille de Tarawa.

Sur l’USS Maryland, le général Smith a bien du mal à connaître la situation sur Betio malgré l’observation aérienne ce pourquoi le colonel Carlson envoyé par Shoup ira l’informer de l’état réel des marines.

À 15 h 30, la situation sur Betio est la suivante :

Tarawa-1943-1

plage de Bétio
sur Beach Red 1, la tête de pont est profonde d’à peu près 150 mètres ;
sur Beach Red 2, les marines s’abritent derrière le mur

antichar construit en troncs de cocotiers et le long de la
jetée(quasiment aucun marine sur la partie est de la plage). Tête de
pont sans aucune profondeur significative ;
sur Beach Red 3 enfin les marines ne sont présents que sur le rivage.

180px-Battle_Tarawa_Tank

Le reste d’un tank M4 Sherman détruit à proximité de la plage de Tarawa

C’est sur Red 1 que se passe la majorité des combats. Sur la plage le
major Ryan (qui remplace le major Schoettel) tente de réorganiser ses
troupes avant d’envoyer ses chars vers l’avant en les faisant d’abord
contourner la tête de pont, le chemin menant vers le centre de l’île
étant encombré de morts. Les deux Sherman restant réussissent avec l’infanterie à élargir la tête de pont qui atteint en fin de journée 500 m de profondeur pour 150 m de large. Se trouvent sur cette plage :

3d Bataillon du 2d régiment :

Débris de la cie (compagnie) K;

Débris la Cie i ;

Partie de la Cie L ;

Un peloton de la Cie M.

2e bataillon du 2e régiment :

1er peloton de la Cie E;

1er peloton de la Cie G;

2e et 3e peloton de la Cie H;

état major du commandant du bataillon.

1st Bataillon du 2d Marines :

3 officiers et 110 hommes débarqués ici par erreur.


-
Ces quelques hommes malgré leurs progression ne purent réduire au
silence les bunkers japonais dépassés par le manque de moyens adaptés et
les nippons en profiteront pour parfois tirer dans le dos des
américains. Néanmoins, à la nuit tombée, 600 m de terrain séparent Red 1 de Red 2.

À la fin du premier jour, l’ensemble des têtes de ponts américaines font une surface de 1 500 m²
et une attaque japonaise durant la nuit aurait certainement suffit à
repousser les Américains à la mer mais l’amiral Shibasaki faute de
moyens de communications fonctionnant en bon état ne peut rentrer en
contact avec ses hommes et leur ordonner quoi que ce soit.

Le 21 novembre

Au début du 21 novembre, Smith décide devant la demande de Shoup de faire débarquer le 1st Bn du 8th régiment sur Red 2. À 6 h 15 la première vague est débarqué dans le lagon et doit franchir les derniers 500 m
avec de l’eau jusqu’à la taille voire jusqu’aux épaules. Les 4
premières vagues sont dirigées vers la frontière entre Red 1 et REd 2,
zone battue par les tirs nippons qui s’étaient servis de cette position
pour prendre de flanc les Américains la veille. Ainsi les Américains
désorganisés arrivent sur la plage dans une situation confuse et sans
aucun matériel lourd pour réduire les points forts japonais. Sur les 199
hommes de la première vague, 90 sont encore en état de combattre. Le
major Hays chef du bataillon arrive à regrouper ses hommes et se posta à
l’extrémité ouest de Red 2 pour se préparer à rejoindre Red 1. De leur
côté les 1st et 2nd Bataillon du 2d régiment présent sur Red 2 devront
se porter vers le sud pour atteindre l’autre rive de Betio. Le major
Kyle réunit donc 300 hommes à peu près et se prépare à l’assaut. Peu
avant un peloton de mitrailleuses avait été chargé de mettre en place un
feu nourri sur les Japonais. En début d’après-midi, 3 compagnies du 1st bataillon, la plupart des survivants du 8th Marines et l’ensemble du 2e
bataillon. Après la traversée difficile du terrain d’aviation, les
Américains découvrent des positions japonaises abandonnées de l’autre
côté de l’aérodrome
et s’y établissent avant finalement d’atteindre la côte Sud mais
entourés de fortes positions ennemies et séparé du reste de la tête de
pont par la piste d’envol non sécurisée. Ainsi à 19 heures se trouvent
dans cette poche :

  • Company B (capitaine Williams) : 60 hommes ;
  • Company C (capitaine Clanahan) : 75 hommes ;
  • Company E (capitaine Tynes) : 15 hommes ;
  • Company F : 10 hommes ;
  • Company H : un peloton de mitrailleuses ;
  • unité lourde régimentaire : 10 hommes.


Ces 180 hommes sans vivres ni eau et manquant cruellement de
munitions viennent de plus de subir une contre-attaque japonaise. Devant
la situation Shoup envoie plusieurs LVT chargé de vivres et de
munitions et enfin vers 18 heures le major Kyle arrive dans la poche et
le lieutenant-colonel Jordan lui laisse le commandement des hommes.

Du côté de Red 1, les hommes du major Ryan reçoivent l’ordre de
conquérir Green Beach sur la côte Ouest de l’île. Avec l’aide du
sous-lieutenant Greene observateur d’artillerie de la marine, il obtient
un soutien de deux destroyers qui après leur préparation d’artillerie
cèdent leur place à l’infanterie. À 11 h 10, les marines
se lancent à l’assaut et en une heure suppriment toutes défenses
nippones du secteur de Green Beach. Les Japonais, ayant il est vrai,
opposé une résistance bien faible. Malgré la faible profondeur de la
tête de pont (200 m), le général Smith envoie le 1st Bataillon du 6th régiment sur Betio le 2e
bataillon devant suivre. Mais le haut-commandement américain apprenant
par des sources peu sûres que les Japonais ont décidé de se replier sur Bairiki
(manœuvre possible à marée basse) décide d’envoyer le 2nd bataillon sur
l’île. Les hommes du major Jones (1st Bn) eux débarquent bien sur Green
Beach à 18 heures 40, en retard sur l’horaire prévu (17 heures.
Plusieurs chars légers M3 sont aussi débarqués mais avec une heure de
retard. Malgré ces contretemps, Jones prévoit une attaque pour 20
heures. Mais devant la demande de Shoup de reporter l’attaque au
lendemain, Jones annule l’offensive.

Sur Red 3 par contre, le 2nd Bataillon du 8th Régiment a bien du mal à
progresser car les Américains se trouvent à seulement quelques dizaines
de mètres du PC de l’amiral où se sont retranchés les soldats nippons.
Ainsi une attaque des marines de faible ampleur est facilement
repoussée. À la tombée de la nuit, 12 hommes prennent possession de la
jetée Burns-Philips pour empêcher les Japonais de s’y retrancher. Lors
de cette journée le major Shoettel chef du bataillon débarque enfin sur
Betio mais les hommes ne lui obéissent pas et Schoettel désespéré vient
demander des conseils à Shoup. Ce dernier lorsqu’il apprend que les
soldats refusent d’avancer par faute d’une mitrailleuse se met dans une
colère terrible. La campagne de Tarawa sera un long calvaire pour
Schoettel.

Ainsi à la fin du 21 novembre, les Américains sont pour la première
fois en position de gagner. Ils ont dégagé les alentours de Green Beach,
mis en place une poche étroite mais solide au sud de l’aérodrome et au
nord, la tête de pont s’étend sur 500 m de
part et d’autres de la grande jetée. Enfin, en fin de journée, Shoup
envoie comme message à Smith : « Nous sommes en train de gagner ». Smith
décide alors d’envoyer Edson (chef d’état-major de la 2d division) sur
l’île pour diriger les opérations logistiques sur Betio.

22 novembre 1943 : La progression américaine


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Le lance-flammes fut très utilisé par les marines pour réduire un à un les abris japonais.

Dans la nuit du 21, Edson et Shoup mettent en place les opérations
pour le 22. Conscient que les échecs précédents ont été dus à un manque
d’intervention de l’artillerie de marine, ils décident de faire intervenir les batteries des cuirassés. Ainsi de 7 heures à 10 h 30,
l’artillerie navale tire sur les positions japonaises avec l’aide de
quelques batteries débarquées sur l’île. Edson et Shoup prévoient trois
attaques :

Celle du 1st Bn du 6th régiment qui devra essayer de prendre contact

avec les unités présentent au sud de l’aérodrome en attaquant plein est.

Au même moment, le 1st bn du 8th régiment devra attaquer vers

l’ouest depuis Red 2 pour anéantir la poche japonaise située entre Red 1 et Red 2.

Enfin le 8th régiment à l’est, devra agrandir la tête de pont au-delà de la petite jetée.

L’attaque contre la poche japonaise commence à 7 heures avec le

soutien des chars légers (trois de la compagnie C). La force d’assaut est ainsi composée du nord au sud de : la compagnie B le long de la plage ;

la compagnie A au centre ;

la compagnie C au sud.


L’attaque est lente, les marines devant éliminer
méthodiquement les points de résistances japonais. Malgré le soutien des
chars M3, les Américains ont du mal à en venir à bout (le calibre des
obus des M3 qui sont de 37 mm sont insuffisants). Les fantassins essaient alors ici ou là d’utiliser des bangalores et des charges de TNT.
Avec la perte d’un des chars, les deux autres sont remplacés par une
section de Halfs Tracs fraîchement débarqués possédant des canons de 75 mm. Ainsi à la fin de la journée, la poche japonaise est toujours existante.

Pendant ce temps l’attaque du 1st Bn sur Green Beach commence bien.
Malgré un retard dans l’attaque qui commence à 8 heures 15 l’offensive
réussit grâce à une forte cohésion entre chars et infanteries. Les chars
Sherman détruisant les bunkers et autres nids de mitrailleuses, les
fantassins abattant les Japonais se lançant sur les chars avec une mine
magnétique. À 11 heures, les hommes du 1st Bn réalisent la jonction avec
les hommes situés dans la poche. Les Japonais perdent 250 hommes alors
que les Américains ne perdent que très peu d’hommes. Ainsi excepté la
poche entre Red 1 et Red 2, l’ensemble de la partie occidentale de l’île
est conquise. Le major Jones disposera pour l’offensive du lendemain de
l’ensemble des chars et d’une aide substantielle de l’artillerie navale
et aérienne. De plus l’ensemble du 8th régiment (excepté le 1st Bn)
devront aussi attaquer à l’est malgré l’opposition de leur chef
considérant ses hommes comme trop fatigués.

Enfin l’assaut du 2nd Bn du 8th régiment près de la jetée Burns
Philips a comme but de capturer trois points de résistance japonais (un
nid de mitrailleuses sous coupole blindée, un autre nid abrité par des
troncs de cocotiers et un abri bétonné). À 9 h 30
des tirs de mortier permettent de détruire l’abri en cocotier qui
explose en flamme, sa cargaison de munitions étant touchée. À peu près
au même moment, des chars Sherman
tirent sur la coupole blindée permettant aux fantassins de partir à
l’assaut. Face à l’abri bétonné l’avance se fait grâce aux lance-flammes
des forces du génie.
Malgré une contre-attaque japonaise, l’abri est capturé au bout d’une
heure de combat. Les Japonais encore coincés dans le bunker tentent de
s’enfuir mais les marines bouchent systématiquement chaque entrée et causent un véritable massacre à la mitrailleuse et à la grenade.
Enfin des bulldozers du génie bouchent les entrées enfermant les
nippons dans le bunker. La prise de ces points fortifiés permet aux marines
de progresser sans aucune difficulté à l’est, rencontrant en faisant
sauter les défenses japonaises, les cadavres des Nippons s’étant fait hara-kiri.

Pendant la journée, le 3rd bataillon du 6e régiment débarque enfin sur Betio après avoir passé une nuit dans les péniches. À 12 heures, le général Holland Smith (chef de la 2e division de marines)
débarque lui aussi à Green Beach. Il décide d’installer son PC sur Red 2
et pour éviter de traverser le terrain nouvellement conquis (où
subsistent parfois quelques Japonais), le général se rend à Red 2 en
Amtrac qui se fait toucher par une mitrailleuse. Holland Smith est alors
secouru par une autre péniche qui l’amène à bon port. Le plan d’attaque
pour l’après-midi est le suivant :

  • Le 1st bataillon du 6e régiment devra attaquer vers l’est et capturer un fossé antichar à l’est de la piste d’aviation.


L’avance commence à 12 h 30.
Malgré la fatigue accumulée par l’offensive du matin, la compagnie A
soutenue par un Sherman et 7 chars M3 Stuart se met en route. Légèrement
en arrière, se trouve la compagnie B et la compagnie C est gardée en
réserve. L’assaut commençant à 13 h 30
est stoppé dès les premiers mètres par une tourelle blindée. Il faut
une heure et demie de combat et l’intervention du Sherman pour continuer
l’avance. À 15 heures, les marines assoiffés reçoivent de l’eau
et la compagnie B passe en tête pour continuer l’attaque à 16 heures. Le
compagnie C est elle envoyée relever le 2nd bn du 8th régiment au sud
de la poche japonaise située à proximité de la jetée Burns-Philips. Les
autres marines malgré leur attaque ne peuvent avancer et à 18 h 30,
s’enterrent. Dans la soirée, les Américains comptent 200 morts nippons
sur le terrain conquis et la poche japonaise de Burns-Philips est enfin
réduite. Malgré le fait qu’excepté la poche entre Red 1 et 2 toute la
partie occidentale de l’île est conquise, l’optimisme ne règne pas
encore parmi l’état-major américain. Le général Smith demande que soit
débarqué pour le 23 novembre le 2d bataillon du 6th Marines sur Green Beach et que le 3rd Bn du 6th régiment débarquant sur Green Beach se porte vers l’est de l’île avec tous les chars.

La contre-attaque japonaise


220px-Tank_at_Tarawa

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Char léger Type 95 Ha-Go détruit au cours de la bataille.

Néanmoins le soir du 22 novembre, pour la première fois, les Japonais
lancent une offensive importante contre les Américains. Acculés dans la
partie orientale de l’île, ils ne peuvent en effet gagner qu’en lançant
une offensive leur permettant de repousser les Américains à la mer. À 19 h 30,
une première offensive de faible envergure lancée par 50 hommes arrive
avec détermination à forcer le passage dans les lignes américaines mais
les marines réussissent sans trop de problèmes à combler la
brèche. Convaincus qu’une offensive plus importante est en préparation,
les Américains mettent en place un tir d’artillerie à 75 m
des premières lignes américaines. Bien que les tirs des batteries ne
gênent en rien la préparation japonaise, ceux-ci ne peuvent localiser
les nids de mitrailleuses américains, ce qui les empêche de déclencher
leur offensive. À 23 heures, deux petites offensives devant tester les
positions américaines sont lancées et repoussées sans aucune
difficulté ; dans l’attente d’une nouvelle grande offensive, le tir de
barrage redouble d’intensité et le major Jones demande à la marine le
bombardement des arrières japonais. À 3 heures du matin, les Japonais
tirent à l’aide de mitrailleuses et de canons sur les positions des marines,
ces derniers ripostent avec des mortiers et en envoyant des volontaires
lancer des grenades près des canons japonais. Finalement à 4 heures du
matin, une offensive de 300 hommes est enfin lancée par les Japonais,
qui sont stoppés net par l’artillerie. Après une heure de combat, ils
battent en retraite en laissant sur le terrain 200 des leurs.

Lorsqu’ils progresseront à leur tour, les américains découvriront en
outre 125 cadavres, tués par les destroyers USS Schreder et USS Sigsbee.
La contre-attaque japonaise, bien que courageuse, n’avait aucune chance
de rejeter les Américains à la mer car ils étaient au soir du 22 novembre
sur des positions solides. On peut sûrement penser qu’une
contre-attaque japonaise au soir du débarquement aurait eu toutes les
chances de repousser les Américains, mais cette offensive arrive à un
stade trop avancé de la bataille et avec bien trop peu d’hommes.

La fin de la bataille

Avec l’échec de la contre-attaque japonaise, la résistance sur l’île faiblit fortement. Néanmoins, les marines doivent encore conquérir l’est de celle-ci. C’est le 3e bataillon du 6e régiment dirigé par le lieutenant-colonel MacLeod qui a pour but de conquérir la partie orientale deBetio.
La « compagnie I » est placée au nord, la « compagnie L » au sud et la
« compagnie K » est en réserve. L’assaut commence à 8 heures, précédé
par un violent bombardement de l’aviation puis de l’artillerie et enfin
de la marine. Malgré tout 500 Japonais sont encore présents sur Betio.
au même moment, le 3e bataillon franchit les lignes
américaines pour assaillir les positions japonaises défendues par deux
fossés antichars. 2 Sherman et 7 chars M3 ouvrent la route aux
fantassins et à des équipes de lance-flamme. L’objectif est conquit très
rapidement et quasiment sans combat et les Américains continuent leur
progression. C’est la compagnie qui rencontre la première vraie
résistance japonaise constituée d’abris bétonnés et de mitrailleuses.
Devant l’impossibilité d’une attaque de front pour la compagnie I, la
compagnie L décide de flanquer les nippons par le sud et de continuer
leur avance. Assez rapidement, les marines atteignent l’extrémité
est de l’île car les Japonais plutôt que de se rendre décident de se
donner la mort. Les derniers Nippons cantonnés dans leurs abris sont
éliminés au lance-flamme. Pendant ce temps, la compagnie I finit par
réduire définitivement l’emplacement japonais encerclé. Ainsi, à 13
heures, McLeod et ses hommes atteignent le bout de l’île et ne comptent
comme pertes que 9 tués et 25 blessés, capturant 14 hommes (surtout
coréens) et dénombrant 475 cadavres japonais.

La dernière poche japonaise réduite

Alors que le 3e bataillon conquiert l’est de l’île, la dernière poche japonaise entre Red 1 et Red 2 est réduite par une attaque du 1er Bataillon du 8e
régiment doté de half-tracks, de lance-flammes et d’une équipe de
démolition. De plus deux canons de 75 automoteurs et un peloton de marines devra attaquer par la côte pour surprendre les Japonais. Enfin, venu de l’ouest le 3e bataillon du 2e
régiment du major Schoettel devra attaquer le côté occidental de la
poche. L’attaque américaine se concentre surtout sur un puissant abri où
la plupart des Japonais ont trouvé refuge. Le bunker est détruit à
coups de canons et d’explosifs. Après cela, la conquête des dernières
positions japonaises surtout constituées de quelques mitrailleuses sont
méthodiquement détruites par les Américains. Ainsi à 13 heures, tout
combat cesse et les marines capturent quelques prisonniers.

Ainsi, le 23 novembre, la bataille de Tarawa est terminée avec à midi
l’atterrissage d’un avion sur la piste de Betio. Durant l’après-midi,
l’amiral Hill débarque dans l’île où des compagnies de lance-flammes
brûlent tous les abris japonais pour tuer d’éventuels survivants. Malgré
la fin de toute résistance, les marines mettront plusieurs jours
avant de tuer le dernier Japonais. Ainsi dans la nuit du 23 au 24
novembre, deux soldats et un officier sont tués à l’arme blanche par des
Japonais. 14 Nippons furent tués cette nuit-là, animée par l’erreur
d’un soldat américain qui lança une grenade dans ce qu’il croyait être
un abri et qui se trouva être un entrepôt de munitions. Ainsi toute la
nuit fut ponctuée de multiples explosions. Dans la soirée du 23
novembre, le général Smith plaça d’ailleurs tous les Américains en
position défensive pour repousser un éventuel débarquement

Ce débarquement fut néanmoins utiles pour le haut commandement
américain, qui se servit de cet échec relatif (quant au nombre de
pertes) pour planifier les futurs débarquements et surtout le débarquement de Normandie  

source : http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t4410-bataille-la-plus-sanglante-tarawa

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23 novembre Les américains libèrent Tarawa

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