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28 janvier 2013

La bataille d’Abbeville

milguerres @ 15 h 19 min

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

La bataille d’Abbeville
du 28 mai au 4 juin 1940

En même temps que l’évacuation de Dunkerque et profitant que les forces blindées allemandes sont stoppées, le général Weygand (qui a remplacé Gamelin), tente à tout prix de creuser une route d’évasion à Abbeville.

La bataille d’Abbeville est une bataille qui se déroula du 28 mai au 4 juin 1940.

Côté alliés

Weygand a passé plusieurs ordres du jour offensifs :
• le premier est de couvrir les ports encore libres de Dieppe, Le Havre, Rouen alors que Calais, Boulogne et Dunkerque sont encerclés et tous sur le point de tomber;
• le deuxième est de repousser les Allemands de la tête de pont pour enfin ancrer une ligne défensive sur la Somme et mettre en place la « ligne Weygand ». On peut rapprocher cette idée du « miracle de la Marne » en 1914 arrêter les Allemands sur un fleuve et les contenir (Weygand tente ainsi de reproduire la manœuvre de Joffre). Encore une fois, on cherche à colmater et a établir un « front continu » et non pas à déstabiliser franchement l’adversaire. Pour les Français, l’opération est d’importance.

Côté allemand
• Pour les Allemands, il s’agit avant tout de protéger les flancs de leurs unités blindées qui combattent et contribuent, plus au nord notamment, à la prise des ports. Ils pouvaient très bien le faire de l’autre côté de la Somme et laisser les Français franchir le fleuve. Mais des décisions ont pesé sur l’OKH allemand pour que la tête de pont soit conservée. Lors du plan rouge (fall rot), les ponts d’Abbeville ne seront pourtant pas des passages privilégiés pour les Allemands, l’effort se fera plus à l’est. On peut donc dire qu’Abbeville revêt moins d’importance pour les Allemands que pour les Français.

Forces en présence
Côté Alliés

Weygand dispose, en récupérant ce qu’il reste des unités, de 400 chars, répartis entre la 1st Armoured Division restée en Normandie, de la 4e DCR du colonel de Gaulle et la 2e DCR du colonel Perré. Après l’échec de Montcornet, et de l’attaque dans le secteur de Crécy-sur-Serre, la 4e DCR est à nouveau complétée.
Il reçoit aussi la 5e DI britannique du général Fortune, venant de Lorraine.

Côté allemand

En face, sur le mont Caubert, se trouvent des éléments de la 57e division d’infanterie bavaroise « étirée en pelure d’oignon sur plusieurs dizaines de kilomètres1 », équipée de canons de 37 mm, des 88 mm de la Flak, de batteries de 105 et de 150 mm.

La bataille
Bataille de chars

En même temps que l’évacuation de Dunkerque, et profitant que les forces blindées allemandes sont stoppées, le général Weygand (qui a remplacé Gamelin) tente à tout prix de creuser une route d’évasion à Abbeville. Mais Weygand, au lieu de lancer toutes ses forces de blindés, envoie trois attaques successives. C’est la principale attaque blindée de l’ouest depuis le début de la guerre.
La 57e division tient le choc, bien installée sur ses positions défensives. Les Anglais perdent 66 chars et se replient le 27 mai. De Gaulle tente de prendre à son tour le mont Caubert et attaque pendant trois jours de suite avec 190 chars, le 22e régiment d’infanterie coloniale et 1 200 dragons portés.
L’attaque échoue à cause des 88 de la flak et par manque de soutien d’infanterie. De Gaulle est ensuite relevé par la 51e division écossaise et par la 2e DCR.
Le bilan de ces journées de combat se solde par une perte de 260 blindés et 200 tués du côté allié, et du côté allemand, 1 200 tués. Cette attaque montre que même une attaque de chars peut-être neutralisée par de l’infanterie lorsque celle-ci est bien installée et munie de canons anti-char, tels que les 88 de la Flak. Les Allemands rééditeront cette défense 4 ans plus tard, le 18 juillet 1944 lors de l’attaque de Montgomery à l’est de Caen.

Déroulement de la bataille

27 mai, 11 h : du château coliné de Oisemont, le colonel de Gaulle donne ses ordres aux chefs d’unité françaises et britanniques, en vue de déloger les Allemands installés sur le Mont Caubert et dans le triangle formé par les trois communes : Cahon-Gouy, Erondelle et Huppy.

28 mai : l’attaque française commence à 17 h. Le premier objectif à atteindre est le village d’Huppy. Des tirs précis et intenses d’antichars allemands harcèlent les blindés français. De Gaulle est présent sur tous les points chauds, circulant à bord de sa berline noire au milieu des chars et des éclatements d’obus pour animer l’offensive. À la tombée de la nuit, les blindés français sont parvenus à atteindre Les Croisette sur la commune de Béhen. De Gaulle se rend alors au château de Mérélessart et y rédige l’ordre référencé suivant : « PC 28 mai, 23 h, 4e DCR; E-M, 3e Bureau, n° 187/3P » pour les directives du lendemain. Cet ordre se termine au point IX par un éloge à ses troupes en ces termes : « Quoique avec un peu de lenteur dans le démarrage et d’hésitation dans la droite, la 4e DCR, a brillamment mené son attaque du 28 mai ».

29 mai : vers 4 h du matin, les 60 pièces d’artillerie allemande entreprennent un pilonnage de la région d’Huppy. À 8 h, de Gaulle revient aux Croisettes et ordonne au chef de bataillon Petit d’attaquer avec ses chars les monts Cauberts. Des canons antichars allemands, bien camouflés sur la pente de ces monts, arrêtent l’avancée des blindés français qui subissent des pertes importantes. En fin de matinée, ils ont quand même atteint les villages de Béhen, Bienfay, Moyenneville et Mareuil. À Béhen, ils sont étonnés de voir le village désert et constate alors que les habitants sont enfermés dans l’église, alors qu’à Boencourt, hameau de la dite commune de Béhen, ils sont prisonniers dans la salle de classe. Après les avoir délivrés, ils apprennent que les Allemands avaient enfermé les 250 personnes présentes dans le village durant les deux nuits précédentes, pour cause de sabotage des fils téléphonique de la commune coupés.
L’infanterie du 22e RIC a réussi à occuper les vergers au nord de Villers-sous-Mareuil. Le lieutenant Du Chatelet pénètre dans Mareuil avec cinq chars après avoir détruit une barricade. Dans le courant de l’après-midi, les Allemands contrattaquent dans les bois de Villers-sous-Mareuil contre le 4e bataillon de chasseurs à pied.

La journée s’achève par un duel d’artillerie. Le colonel de Gaulle commandant la 4e DCR installe alors son PC au château d’Huppy où il prend quelques moment de repos.

30 mai : le colonel de Gaulle décide d’effectuer dès l’aube une percée vers Moyenneville et Cambron. Les canons antichars allemands, toujours bien camouflés sur le mont Caubert, arrêtent l’avancée des chars français qui subissent des pertes importantes. Le 1er bataillon du 22e RIC qui tient les hauteurs dominant Mareuil ainsi qu’une bonne partie de ce village, se fait à nouveau pilonner dans l’après-midi, par les canons de 105 mm de l’artillerie allemande.
Les Allemands lancent cinq contre-attaques qui sont toutes repoussées, tandis que l’aviation française bombarde les pentes de Mareuil et les ponts d’Abbeville.

En fin d’après-midi, des hauteurs de Villers-sous-Mareuil, le colonel de Gaulle, vêtu de sa veste de cuir, observe à la jumelle les différentes phases de la bataille, puis décide l’arrêt des combats. Il se rend alors au PC du colonel Le Tacon, commandant le 22e RIC installé au château d’Huchenneville, pour le féliciter et l’informer de ses nouvelles décisions.
Le bilan de ces combats est très lourd. La 4e DCR du colonel de Gaulle, a subi des pertes de 800 hommes. En matériel, 113 blindés sont inutilisables, il n’en reste que 54. Mais, elle a en revanche, détruit avec son artillerie de nombreuses armes antichars et aussi décimé la 57e ID bavaroise. Elle a également capturé près de 400 prisonniers allemands et pris à l’ennemi un matériel important.
31 mai : la 4e DCR est relevée par la 2e DCR, et le 22e RIC par la division écossaise du général Fortune.
Après avoir reçu un rapport du colonel de Gaulle, le général Altmayer réunit à Saint-Maxent les généraux commandant la 51e DI anglaise, la 4e DCR, les 2e et 5e DLC. Ils lui exposèrent leur situation et l’état de leur troupes après l’opération des trois journées précédentes dans la région d’Abbeville.

1er juin – 3 juin : reprise de l’attaque des têtes de ponts à Saint-Valery par les Écossais et à Abbeville par la 2e DCR. Le général Fortune installe son PC avancé à Martainneville.

4 juin : l’attaque partit à l’heure dite, les débuts à Yonval permirent de présumer un succès, mais une violente contre-attaque ennemie en direction de Bienfay renversa la situation. La 51e DI écossaise revint sur la base de départ. Le général Fortune décide à ce jour de ne plus lancer une nouvelle attaque et fait replier les chars restants de la 2e DCR sur la Bresle pour s’y reformer et panser ses blessures.

22e régiment d’infanterie coloniale
Le fait que le 22e RIC lui soit alloué force le colonel de Gaulle à modifier le plan élaboré par son chef d’état-major, le commandant Chomel.
• L’attaque sur Abbeville sera donc faite par trois mouvements parallèles.
o L’infanterie divisionnaire, le 4e BCP et les chars lourd B1 bis à gauche.
o Le II/22e RIC et les chars légers R35 au milieu.
o Le I/22e RIC et les chars de cavalerie Somua et H39 à droite.
o Le III/22e RIC en réserve.

L’attaque du 28 mai est la seule grande offensive lancée par les Alliés. Précédés par un matraquage d’artillerie, les Français bousculent le dispositif allemand. Le régiment occupe Mareuil-Caubert, face à la 57e division du generalleutnant Oskar Blümm.
Au nord, les I et II/22e RIC ont pris le village de Villiers, puis le bois face au mont Caubert, mais celui-ci résiste toujours. Les pertes à Abbeville sont de 500 morts. Le 30 mai, la 4e DCR est relevée et le 22e est remplacé par les Écossais.
La bataille d’Abbeville qui vit attaquer plus de 500 chars et 4 divisions d’infanterie constitue la plus grande offensive que les Allemands aient subi avant la bataille de Koursk.

Le 22e RIC combat toujours les 5,6 et 7 juin sur la ligne Weygand (dans la région d’Airaines). Obligé de se retirer, il est acculé à la mer près de Saint-Valery-en-Caux. Mal nourris, sans ravitaillement en vivres et en munitions, épuisés, combattant toujours, ce qui reste du régiment (environ 400 hommes) se réfugie dans une ferme qui servira d’ultime défense. Le régiment refuse de se rendre et décide de faire « Bazeilles ». Les Panzer sont appelés en renfort et crachent de tous leurs tubes sur la ferme, mais l’infanterie allemande ne progresse pas. Le combat dure 3 heures et faute de munitions, le colonel Le Tacon décide de se rendre.

Le 22e RIC compte alors 2 200 tués ou blessés.
Pour un article plus général, voir : 22e régiment d’infanterie coloniale .

Conséquence et conclusion

On présente généralement la bataille d’Abbeville comme un succès réel mais d’ampleur limitée, qui à lui seul était bien incapable de renverser le cours de la campagne, et qui s’est avéré inutile en raison de la déroute finale. La bataille d’Abbeville finissait à peine que Dunkerque tombait déjà (4 juin), sonnant quasiment l’espoir d’une victoire de l’armée française.
Henri de Wailly, dans De Gaulle sous le casque, est encore plus sévère puisqu’il compare l’entêtement de de Gaulle à attaquer de front le mont Caubert à l’entêtement des chevaliers français à Crécy.

Remarques
Le colonel de Gaulle fut nommé général de brigade, le 24 mai 1940, à titre temporaire avec effet au 1er juin.
À la suite de cette bataille d’Abbeville, le général de Gaulle est cité à l’ordre de l’Armée en ces termes : « Le 7 mai 1940, à peine formée, la 4e DCR, sur les ordre du colonel de Gaulle a été jeté dans la bataille.
Isolée de toute unité combattante au nord de l’Aisne au cours d’actions sur Montcornet, Crécy-en-Serre et dans les massif de Laon, a pris l’ascendant sur l’ennemi. Quelques jours plus tard, par une série de fougueuses attaques, a arrêté l’ennemi débouchant d’Abbeville …. La 4e DCR a bien mérité de la Patrie ».

Notes et références
1. ↑ Henri de Wailly

 

 

De Gaulle sous le casque : Abbeville 1940 (Henri de Wailly)
http://fboizard.blogspot.com/2007/01/de-gaulle-sous-le-casque-abbeville-1940.html
Publié par fboizard
-
La bataille d'Abbeville  gaulle10

Ouvrage assez peu flatteur pour Charles De Gaulle. On sent par ailleurs au ton que l’auteur n’est pas un gaulliste forcené.
Avec la 4ème DCR, les 28,29,30 mai 1940, le général De Gaulle s’est créé l’occasion de reprendre Abbeville et l’a laissé passée. Très handicapé par l’absence de liaisons radio, il n’a pas su sentir le moment où les Allemands flanchaient et leur a donné le temps de se reprendre. Bref, il n’a pas eu d’inspiration napoléonienne ; pas de Montmirail pour la campagne de France de 1940.
De plus, il a attaqué de front, négligeant les conseils, qu’on peut estimer meilleurs a posteriori, de manoeuvrer. Il a été arrêté principalement par 3 canons de 88 mm judicieusement placés : les chars privés d’infanterie à cause de mauvaises liaisons ont été tirés comme des lapins.

Henri de Wailly n’hésite pas à faire le parallèle avec Crécy : les Français, supérieurs en nombre, attaquent follement, de front et à répétition, un ennemi bien retranché et doté d’armes nouvelles à longue portée (longbows dans un cas, 88 mm dans l’autre), préférant le courage et la charge à la réflexion et à la manoeuvre.
Enfin, De Gaulle a été cassant et injuste, voire odieux, avec ses subordonnées (ce qui explique je pense qu’aucun de ses officiers n’ait rejoint la France Libre, certains ont fait partie des armées de la Libération.)
Tout cela ne devrait pas étonner outre mesure : De gaulle était plus un théoricien, un stratège et un politicien qu’un tacticien et un meneur d’hommes. Son expérience du combat était d’ailleurs assez limitée (il a été blessé très vite en 1916).
A la lumière de ce qu’on a appris depuis de l’engagement de blindés, en connaissant ce que d’autres ont fait, on ne peut toutefois s’empêcher de penser que cet homme là pouvait mieux faire. Une des qualités de De Gaulle est sa capacité à apprendre, peut-être, si il avait poursuivi une carrière militaire, se serait-il amélioré.
Il s’est tout de même montré énergique et résolu, cependant, on aurait pu espérer mieux sur le terrain d’un prophète de l’arme blindée.
Ainsi, le destin de De Gaulle a basculé : lui qui hésitait encore entre destin militaire et destin politique avant Abbeville, a choisi la politique.
Enfin, tout cela s’incrit dans un tableau plus général. Sur le front de la Somme, à la fin mai, les Alliés avaient la supériorité numérique en chars, les blindés allemands étant concentrés autour de Dunkerque. Pourtant, aucun engagement ne fut victorieux.
De Gaulle, et on retrouve le stratège, aurait préféré éviter ces couteuses escarmouches et retirer les blindés en deux corps, au nord et au sud de Paris, de manière à menacer l’attaque allemande à prévoir en juin. Et, effectivement, les quelques 500 chars perdus vainement fin mai ont cruellement manqué une semaine plus tard.
On peut se demander si cette bataille de la Somme ne s’inscrit pas déjà dans la stratégie de Weygand de tout mettre en avant, de ne garder aucune réserve, afin qu’en cas de défaite, prévisible, l’armistice soit inévitable.
On a accusé Pétain de trahison, mais Weygand ne fut, hélas, pas un mauvais précurseur, car n’est-ce pas traitrise de la part d’un chef que de se battre en anticipant de se rendre ?
Au fond de la défaite de 1940, il reste un mystère. Certes, Hitler avait bien préparé le terrain politique, mais un tel effondrement moral, notamment des chefs, comment fut-ce possible ?
Puisqu’on parle de campagne de France, on peut faire la comparaison avec celle de Napoléon, il a été vaincu par la trahison de Marmont et par son infériorité numérique, mais tous s’accordent à considérer qu’il y a montré du génie.
A contrario, lors de la campagne de 1940, on a vu d’admirables actes d’héroïsme mais les chefs sont tous plus ou moins passés pour des minables et ceux qui ne l’étaient pas avaient le défaut d’être à des postes assez subalternes, ce que l’on peut, en des circonstances aussi dramatiques, leur reprocher. De Gaulle avait compris que, dans les situations de périls, les routines du temps de paix, le respect du protocole, la voie hiérarchique, pouvaient très bien accélérer le désastre. Or, à ma connaissance, à part De Gaulle, il ne s’est trouvé personne pour rompre avec les habitudes. Le mieux placé était évidemment P. Reynaud, il n’a pas été Clémenceau ; G. Mandel non plus.
Aujourd’hui, ne sommes nous pas dans la même situation ? La politique à suivre en 2007 est bien plus claire qu’en 1940, c’est celle qui a déjà été suivie avec profit par tant de pays : réduire drastiquement et rapidement la dépense publique, en mettant les fonctionnaires en mesure de choisir et de prendre leurs responsabilités. Pourtant, on ne trouve personne pour porter cette politique limpide.
J’espérais, naïvement je le reconnais, que la campagne présidentielle nous permettrait de jauger la capacité de N. Sarkozy. Malheureusement, son adversaire socialiste est si nulle qu’il n’y a pas de débat.
Il est vrai qu’une défaite militaire est un fait visible pour tous et donc suscite des réactions. Une défaite économique comme celle que nous vivons (si nous avions eu la même croissance que la Suède ces 15 dernières années, le salaire moyen annuel serait plus élevé de 6000 € (à vérifier, mais c’est l’ordre de grandeur)) peut être niéé, maquillée, contournée, dissimulée ; d’où les discours sur la « mondialisation ultra-libérale » qui serait une catastrophe (« naturelle » ou affreux complot, au choix) venant de l’extérieur. Il est tout de même bizarre que ça soit une catastrophe seulement pour l’Europe continentale, et encore, essentiellement dans sa partie ouest (un affreux complot anti-européen, quoi !!!).
Publié par fboizard

 

 

Monument Bataille d’Abbeville

monume13

http://www.panoramio.com/photo/46292806

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