La bataille de Messines
retour page d’Accueil retour à Les Batailles
retour à la Grande Guerre
retour à Les Champs de bataille où les Australiens combattirent
-
DEVOIR DE MEMOIRE POUR LES AUSTRALIENS
post à leur honneur, car selon quelques recherches effectuées sur divers sites…
leur présence n’est pas évoquée dans plusieurs batailles…
j’ai décidé de publier ces divers évènements pour leur rendre honneur…
-
La bataille de Messines 7 juin 1917
source : http://www.ww1westernfront.gov.au/fr/battlefields/messines-7-june-1917.html
images : wikipedia
Vers le milieu de l’année 1917, la guerre ne se passait pas bien pour les Alliés. La grande offensive française de mai sous le commandement du Général Robert Nivelle avait rapporté peu de succès et des mutineries dans l’armée française se soldèrent par le remplacement de Nivelle. Le désordre régnait en Russie ; le gouvernement impérial avait été renversé en mars et les événements en cours déboucheraient sur la prise de pouvoir de Lénine et des Bolcheviques en novembre et sur le retrait de ce pays de la guerre. Le mois d’avril 1917 avait été le mois le pire de la guerre pour ce qui était des « U bootes » allemands torpillant les flottes marchandes qui transportaient des matériaux de guerre essentiels vers la Grande Bretagne, et il semblait que la guerre sous-marine à outrance des Allemands fonctionnait bien. (C’est cette politique allemande qui causa l’entrée des Américains dans la guerre du côté des Alliés mais il faudrait attendre plus d’un an pour que l’armée américaine soit à même de débarquer en force en France.)
Dans cette situation, les Anglais saisirent l’initiative sur le front occidental. Sir Douglas Haig, commandant de la Force expéditionnaire britannique que desservait la Force impériale australienne, prévoyait une grande campagne en Belgique, « l’offensive de Flandres ». L’objectif d’ensemble consistait à rompre les lignes à l’est d’Ypres (Ieper) et à chasser les Allemands de la côte belge. L’un des avantages invoqués d’une telle approche était de priver les sous-marins allemands de leurs bases en Belgique. En outre, une campagne victorieuse, dans l’esprit de l’époque, « saperait » les nerfs de l’armée allemande et on espérait que l’Allemagne elle-même en serait démoralisée.
Le dernier volet de « l’offensive de Flandres » consistait en la prise de la crête Messines-Wytschaete au sud d’Ypres, à l’emplacement d’un saillant ennemi important vers les lignes alliées. Si on ne redressait pas la ligne à cet endroit, une attaque ultérieure vers l’est à partir d’Ypres créerait une ligne allemande s’allongeant sans cesse vers le sud et depuis laquelle les Allemands pourraient tirer à leur aise sur le flanc britannique. Pour ce qu’on appela la « bataille de Messines », les Anglais préparèrent le plan le plus détaillé jamais conçu pour une offensive britannique majeure. Les cibles de l’artillerie furent soigneusement calculées sur carte et un énorme barrage roulant d’artillerie et de mitrailleuses fut imaginé pour devancer l’artillerie. De grands modèles du terrain furent construits et étudiés par les troupes, notamment celles de la troisième division australienne commandée par le général de division John Monash.
Pendant deux ans, les compagnies britanniques et allemandes qui creusaient des tunnels avaient manœuvré et mené une guerre souterraine dans la zone de Messines. Les Anglais parvinrent à cacher aux Allemands qu’ils avaient foré 19 tunnels verticaux en profondeur en dessous des tranchées du front allemandes. À partir de novembre 1916, les mines les plus anciennes de la colline artificielle de Hill 60, situées à trois kilomètres au sud-est d’Ypres, étaient sous la responsabilité de la première compagnie australienne de creusement de tunnels. Leur tâche consistait en une bataille tendue pour organiser explosions et contre-explosions dans le réseau de tunnels afin de repousser l’ennemi le plus loin possible des mines profondes.
Le bombardement préliminaire de l’artillerie à Messines débuta le 31 mai 1917. Les Allemands réagirent avec des tirs d’obus lourds, y compris des obus à gaz phosgène tirés dans des zones que les troupes d’attaque devaient éventuellement traverser pour accéder à leurs lignes de départ. Pendant la nuit du 6 juin, le bois de Ploegsteert que les bataillons de la troisième division australienne devaient parcourir pour accéder à leurs lignes de saut était saturé d’obus à gaz, ce qui mit 500 hommes temporairement hors combat.
A 3 h 10 du matin le 7 juin, la cadence du barrage d’artillerie augmenta, 19 explosions importantes oblitérant les tranchées de la ligne de front allemande. L’infanterie provenant de neuf divisions se déplaça ensuite à travers le no man’s land. Les mines détruisirent les positions allemandes et brisèrent le moral des Allemands dans la zone avant. L’infanterie dut affronter une résistance acharnée dans quelques fermes en ruines et, pour la première fois, les Australiens trouvèrent des bunkers qu’ils surnommèrent « casemates ». Cependant, dès 5 h 30 du matin, le village de Messines fut pris par la division néo-zélandaise et les hauteurs principales furent prises sur toute la longueur du front de bataille. Alors que les troupes consolidaient les positions récemment remportées en se préparant aux contre-attaques allemandes escomptées, des troupes supplémentaires arrivèrent pour l’attaque de l’après-midi.
Les hommes de la quatrième division australienne se rassemblèrent dans la zone qui avait été prise par la division néo-zélandaise pendant la matinée. Ils étaient soutenus au sud par la troisième division australienne. Un grave contretemps au plan se produisit lorsque les Anglais, qui devaient avancer au nord des Australiens, furent retardés dans leur arrivée au point de départ. Le capitaine Arthur Maxwell qui commandait la compagnie australienne de l’aile gauche ordonna à ses hommes d’occuper l’ensemble de l’objectif britannique dans la ligne Oosttaverne que les Allemands avaient, par chance, abandonnée. L’extension de l’aile gauche de la quatrième division créa un vide au centre et la ligne Oosttaverne ne fut complètement prise qu’à l’issue de quatre jours et de quatre nuits de combats.
La bataille de Messines fut un « succès éclatant ». Elle élimina le saillant allemand au sud d’Ypres et ouvrit la voie à l’offensive principale qui devait débuter le 31 juillet 1917. Cependant, les deux divisions australiennes subirent près de 6 800 pertes.
Récits évoqués ci-dessous : cliquez ici pour accéder au site d’origine :http://www.ww1westernfront.gov.au/fr/messines/battle-of-messines.html
Messines (Mesen), parc de Paix de l’île d’Irlande
- Ils servirent ensemble dans ces tranchées – le Parc de Paix de l’Île d’Irlande
- De vaines tentatives de nous serrer dans les bras – la bataille de Messines, 7 juin 1917
- Le signal pour une boucherie – casemates à Messines
La seconde bataille de Messines
source WIKIPEDIA
Australian military truck travelling to Hill 63 during an attack on the ANZAC batteries in Messines.
Date juin 1917
Front line before Battle of Messines 7–14 June 1917.
Date 1919
Source The struggle in Flanders on the western front, 1917 p. 189
Auteur Gibbs, Philip, 1877-1962
-
La seconde bataille de Messines se déroule pendant la journée du 7 juin 1917 au sud du saillant d’Ypres et est remportée par la IIe armée du général Herbert Plumer.
Contexte et préparation de la bataille
Contexte militaire sur le front Ouest
Après le désastre de l’offensive Nivelle et la « boucherie du Chemin des Dames », Philippe Pétain décide de rester sur la défensive en attendant les chars et les troupes américaines. Douglas Haig, commandant en chef du BEF, opte, quant à lui, pour une grande offensive dans les Flandres. L’action préliminaire de cette dernière consiste alors à capturer la crête de Wytschaete (8 kilomètres de long et parfois 84 mètres d’altitude) afin de réduire le saillant (autour de Wytschaete) au sud d’Ypres. Cette tâche est confiée à la IIe armée du général Herbert Plumer qui devra attaquer le 7 juin 1917.
L’utilisation massive des sapes
La crête est tenue par les Allemands depuis 1914 et ces derniers ont mis à profit cette longue période pour la fortifier, la rendant ainsi quasiment inexpugnable. En conséquence, et pour éviter un nouveau bain de sang inutile, une longue préparation est nécessaire avant de lancer l’assaut. Les Britanniques ont alors recours à la vieille méthode des sapes dont le creusement a débuté, pour certaines d’entre elles, plus d’un an avant la bataille. 20 sapes ont ainsi été creusées entre la Cote 60 au nord et le village de Saint-Yves au Sud, certaines à plus de 30 mètres de profondeur, d’autres à 50 mètres derrière la première ligne allemande.
Pendant leur dur travail, les mineurs étaient confrontés à de multiples dangers : manque d’air, éboulements, bombardements, sondages et contre-sapes allemandes. Ils devaient, de plus, camoufler la terre dégagée afin d’éviter que les reconnaissances aériennes ennemies ne suspectent l’existence d’une sape au vu des tas de débris.
Le déroulement de l’assaut
Plumer avait disposé neuf divisions en première ligne et trois en réserve, il avait en outre ordonné une préparation d’artillerie de 17 jours précédant le jour de l’attaque. Dans la nuit du 6 au 7, un violent orage éclate et, quand il cesse, 19 sapes (une seule sape avait été découverte par les Allemands) contenant 454 tonnes d’explosif sautent sous les positions allemandes (il n’y avait aucune mine en dessous de la crête). Le bruit de l’explosion est effroyable et on raconte que le Premier ministre britannique David Lloyd George, l’aurait entendu depuis son cabinet du 10 Downing Street. Ce n’est donc pas un hasard si Plumer déclare à son état-major avant la bataille de Messines
« Gentlemen, we may not make history tomorrow, but we shall certainly change the geography. »
« Messieurs, nous n’écrirons peut-être pas l’Histoire demain, mais nous changerons certainement la géographie. »
Après les explosions, les Britanniques et les ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps) passent à l’attaque et réussissent à coiffer le point sud de la crête rapidement. En deux heures seulement, certaines unités atteignent la deuxième ligne allemande et à 7 heures les villages de Messines et de Wytschaete (libéré par les troupes Irlandaises : 16th Irish et le 36th Ulster division) tombent aux mains des Alliés. Les troupes de sa Majesté commencent alors à descendre le versant est de la crête et l’artillerie est poussée en avant. En début d’après-midi, les tanks et les troupes en réserve entrent en action. Enfin à 15 h 10, les objectifs sont atteints, la crête est tenue, les Britanniques s’enterrent et réussissent à contenir les contre-attaques allemandes.
Bilan et suites de la bataille
La victoire est totale, rapide et constitue un signe d’encouragement pour l’Entente. Lors de la bataille, les Britanniques perdent 17 000 hommes contre 20 000 hommes côté allemand dont 7 500 prisonniers. En outre les Britanniques parviennent à capturer 65 canons, 94 mortiers et 300 mitrailleuses. Découragé, fatigué, le Kronprinz Rupprecht, responsable du front ouest, s’attend à de nouvelles attaques et envisage de se retirer du plat-pays à l’ouest de Luys. Herbert Plumer souhaite lui aussi mener une telle campagne, mais Douglas Haig et Hubert Gough refusent, perdant ainsi l’initiative et surtout une occasion en or de repousser les troupes allemandes.
Finalement le succès de Messines démontre que la surprise, des objectifs limités et tenables constituent la bonne tactique. Mais Haig ne retient pas les enseignements de cette bataille et continue à lancer des offensives aussi meurtrières qu’inutiles.
Description VIEW EAST TOWARDS MESSINES ACROSS NO MANS LAND
Date 1er mai 1917
Source McMaster University, Fonds: WW1 Trench Maps: France, Box 2, Envelope 099, Database Number 233
Auteur Royal Air Force
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:WW1_Aerial_photograph_-_Messines_1917-06-05.jpg?uselang=fr
Description MESSINES
Date 5 juin 1917
Source McMaster University, Fonds: WW1 Trench Maps: France, Box 2, Envelope 034, Database Number 168
Auteur Royal Air Force
retour page d’Accueil retour à Les Batailles
retour à la Grande Guerre
retour à Les Champs de bataille où les Australiens combattirent