La bataille du golfe du Saint-Laurent
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Chronologie de la Seconde Guerre mondiale
La bataille du golfe du Saint-Laurent
La bataille du Saint-Laurent s’est déroulée entre 1942 et 1944. Elle opposait les sous-marins allemands et la marine royale canadienne. Cet affrontement a été l’un des conflits marquants de la bataille de l’Atlantique. Les Allemands ont déclenché la bataille du Saint-Laurent en bloquant le port du même nom, point stratégique de ravitaillement pour les armées alliées. La bataille du Saint-Laurent s’est soldée par une victoire alliée.
Pendant ce temps, au Canada, la guerre des submersibles allemands prend une tournure plus menaçante encore. La Marine royale canadienne et le Corps d’aviation royal canadien sont parvenus à limiter les pertes au large de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve, pendant la première moitié de 1942, mais il reste un immense territoire exposé, le golfe du Saint-Laurent. Les énormes engagements pris sur les routes maritimes océaniques laissent très peu d’avions et pratiquement pas de navires de guerre pour la défense du golfe.
La nuit du 11 mai, un cargo jaugeant 5 000 tonnes est torpillé à peine à 13 kilomètres de la côte gaspésienne. Quelques heures plus tard, un second cargo est frappé. Soudain, les Canadiens constatent que la guerre est à leur porte, en vue de la rive. Les flammes et les éclats de l’explosion sont observés de la côte et les survivants épuisés du premier navire, le Nicoya, un bananier britannique transformé en transport de fournitures de guerre, sont ramenés à terre. Six hommes périssent dans cette attaque. L’équipage du deuxième navire, le Leto, un cargo néerlandais affrété par le ministère des Transports de guerre britannique, est recueilli par des navires proches. Certains survivants s’agrippaient à de minuscules radeaux et à des débris, un seul canot ayant pu être mis à l’eau. Douze marins perdent la vie.
Une fois encore, la marine organise des convois et l’aviation affecte le maximum d’avions à leur survol, ce qui ne semble toutefois pas suffisant. Bien des facteurs semblent enlever toute efficacité aux moyens de défense : l’achalandage des routes maritimes du golfe et du fleuve, les nombreuses fosses profondes pouvant abriter des sous-marins et les problèmes liés au matériel de détection sous-marine dans les eaux complexes. Début octobre, sept sous-marins ont coulé 19 navires marchands et deux escortes navales dans le fleuve Saint-Laurent. L’une des victimes est un marmiton de 16 ans de Verdun (Québec), à bord de son premier navire, le SS Carolus, coulé le 9 octobre 1942.
Et puis le 14 octobre, le vieux traversier Caribou, qui des années durant a transporté des passagers entre Sydney et Port-aux-Basques, est aussi envoyé par le fond au beau milieu du détroit de Cabot, à peine à soixante-quatre kilomètres de son port d’arrivée à Terre-Neuve. Des 237 passagers, 136 périssent.
Le traversier avait coulé si rapidement qu’un seul canot de sauvetage avait pu être lancé. … Au total, 237 personnes se trouvaient à bord du Caribou : 73 civils, 46 membres d’équipage et 118 militaires canadiens et américains. Seulement 101 personnes survécurent. La moitié des militaires et les deux tiers des civils, y compris au moins cinq mères et 10 enfants, périrent. Tout l’équipage mourut, à l’exception de 15 membres, ce qui prouve leurs efforts héroïques pour mettre les passagers désorientés à l’abri de la coque qui coulait. Parmi les membres d’équipage disparus figuraient le capitaine Ben Taverner, deux de ses fils, ainsi que cinq autres paires de frères, ce qui brisa le coeur de nombreuses familles de Port-aux-Basques et de Channel, les deux localités du sud-ouest de Terre-Neuve pour lesquelles les traversiers avaient été depuis longtemps une entreprise communautaire et un mode de vie.18
Devant le risque de multiples attaques par des U-boot en vue de terre, le gouvernement ferme le golfe et le fleuve à la navigation internationale en 1942 et ne les rouvre qu’en 1944. Seulement de petits convois côtiers et des navires de guerre sont autorisés à y passer.
L’impossibilité d’avoir accès au port de Montréal entrave singulièrement l’envoi du matériel du Canada. Le port de Montréal offre alors plus que l’accès à d’importantes usines de fabrication comme celle de la Montréal Locomotive Works (fabrication de chars); il est aussi bien relié par voie ferrée au couloir industriel de l’Ontario et du Québec. De plus, au Canada, il possède les meilleures installations, et sa main-d’oeuvre est qualifiée et abondante. Enfin, un navire partant de Montréal et naviguant à dix noeuds met à l’époque une demi-journée de moins pour se rendre à Liverpool que s’il part de New York.
La quantité de fret expédié du Canada tombe alors de plus du quart, voilà en somme une victoire remportée par les sous-marins allemands presque sans difficulté.
http://www.linternaute.com/histoire/jour/evenement/14/10/1/a/60553/bataille_de_saint_laurent.shtml
http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/varia/mer/bataille-golfe