Milguerres

3 février 2013

LA CAMPAGNE DE TUNISIE

milguerres @ 22 h 25 min

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

La Tunisie au gré des conflits      Une histoire : Bizerte et la France

LA CAMPAGNE DE TUNISIE

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17 novembre 1942-13 mai 1943    
 

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La Campagne de Tunisie et le 15°RTS 

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LA CAMPAGNE DE TUNISIE camp_t10

 

À la suite du débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, Allemagne et Italie envoient des renforts en Tunisie pour s’assurer de la possession de Tunis et de Bizerte. Leur présence en Afrique est indispensable pour conserver la maîtrise de cette partie du bassin méditerranéen et retarder toute attaque alliée vers l’Europe.

Les premiers éléments germano-italiens arrivent en Tunisie dès le 9.
En trois semaines, quelque 70 000 hommes débarquent en renfort.
Dans le même temps, les troupes du maréchal Rommel, battues le 2 novembre à El Alamein, se replient vers la Tunisie, à travers la Libye, talonnées par les Britanniques.

En face, les forces françaises, sous les ordres du général Barré, commandant supérieur des troupes de Tunisie, ne comptent guère plus de 10 000 hommes, l’essentiel des troupes de l’armée d’Afrique étant stationné en Algérie et au Maroc. En attendant l’arrivée des Alliés qui progressent depuis Bône et Alger, les troupes françaises se chargent de couvrir la frontière algérienne en retardant l’avancée de l’ennemi.
Elles prennent position dans la région de Medjez-el-Bab, à soixante dix kilomètres à l’ouest de Tunis, et tiennent les régions montagneuses.
Après un premier accrochage, le 19 novembre, elles sont contraintes d’abandonner Medjez-el-Bab et de se replier sur Oued Zarga.
Repoussant les Français vers l’ouest, les troupes germano-italiennes constituent une tête de pont autour de Tunis et Bizerte tandis que les premiers éléments britanniques puis américains franchissent la frontière. Chacun des adversaires tente alors d’occuper le maximum de terrain. À la fin du mois, les Britanniques se lancent à l’assaut de Tunis mais une contre-offensive allemande déclenchée le 1er décembre les repousse. Les troupes allemandes, commandées par le général von Arnim, progressent en direction de la frontière algéro-tunisienne sans toutefois parvenir à enfoncer les positions tenues par les Français sur la dorsale montagneuse qui coupe le pays.

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Troupes allemandes à Tunis – photo ECPAD

Le relief tunisien se caractérise en effet par deux lignes de montagnes, la dorsale occidentale et la dorsale orientale, ou petite dorsale s’étendant du nord au sud, qui se rejoignent autour de Zaghouan, formant un V renversé. C’est dans ce relief compartimenté, ne présentant que peu de possibilités d’accès, que se déroulent des combats des plus acharnés.
Attaques et contre-attaques se succèdent dans des conditions climatiques particulièrement difficiles en cet hiver 1942-1943. La pluie ne cesse de tomber et les véhicules s’enlisent. Français et Alliés essuient les bombardements intensifs de l’aviation allemande qui conserve la maîtrise de l’air jusqu’à la mi-mars 1943. Maintenant la pression, les Allemands entendent profiter de leur avantage avant que les Alliés ne reçoivent de nouveaux renforts.

Reprenant l’initiative, ils lancent le 18 janvier 1943 une offensive qui leur ouvre le passage vers le sud et leur permet de s’enfoncer entre les deux chaînes de montagnes, contraignant les défenseurs de la dorsale orientale à se replier. Le 4 février 1943, arrivées au terme de leur retraite, les troupes du maréchal Rommel viennent renforcer au sud la ligne fortifiée Mareth, tenue par les Italiens. Le 14, les Allemands déclenchent une offensive en direction de Kasserine avec l’intention de prendre le front allié à revers. Les troupes germano-italiennes parviennent à enfoncer les lignes américaines, menaçant la frontière algérienne, mais n’exploitent pas leur succès. De part et d’autre, les
pertes sont importantes. Les troupes de Rommel se replient sur la ligne Mareth, menacée par la VIIIe armée britannique.
Début mars, les forces en présence comptent quelque 300 000 hommes dans les deux camps.

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Britanniques sur le front de Tunisie, avril 1943.

Le 16 mars, la VIIIe armée de Montgomery lance une attaque en direction de Gabès tandis que les Français se lancent à l’assaut de ladorsale orientale.
Von Arnim, successeur de Rommel rappelé en Allemagne, ne peut tenir un front qui s’étend sur près de 650 km et abandonne la ligne Mareth pour se replier vers le nord, sur Bizerte, Tunis et le cap Bon. Les Alliés et les Français gagnent du terrain mais l’ennemi, bien que sans renforts désormais et disposant d’un matériel insuffisant, ne se retire pas sans combattre, opérant de violentes contre-attaques. Une première offensive alliée sur Bizerte et Tunis est repoussée le 22 avril. La deuxième, lancée le 6 mai, après des bombardements aériens massifs, est victorieuse. Le 7 mai 1943, les Alliés entrent dans Bizerte et Tunis. Encore quelques combats et les ultimes noyaux de résistance sont pris. Le 13, les combats cessent avec la reddition de l’Afrikakorps et des Italiens du général Messe.
Le 20 mai, les vainqueurs défilent à Tunis, en présence du général Eisenhower et du général Giraud.

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Les derniers défenseurs de Bizerte sont faits prisonniers par une patrouille du Corps franc d’Afrique, mai 1943.

Quelque 250 000 soldats de l’Axe sont faits prisonniers. Les Alliés comptent plus de 60 000 tués, blessés ou disparus, dont 10 000 Français sur les quelque 75 000 engagés. Allemands et Italiens sont définitivement rejetés hors d’Afrique et perdent le contrôle de la Méditerranée où les convois alliés peuvent à nouveau circuler. L’Italie se retrouve désormais à la merci d’un débarquement. L’Afrique du Nord peut devenir la base d’opérations vers l’Europe. Pour les Français, la campagne de Tunisie marque le retour de l’armée d’Afrique dans la guerre, aux côtés des Alliés et des Français libres.

Les forces françaises qui participent à la campagne de Tunisie aux côtés des Alliés comprennent des troupes de l’armée d’Afrique, placées sous les ordres du général Juin, commandant des forces terrestres en Afrique du Nord, et des Forces françaises libres.
Elles se composent initialement de régiments du Commandement supérieur des troupes de Tunisie (CSTT), renforcés par des troupes venant d’Algérie et du Maroc qui forment le XIXe corps d’armée.

Fin novembre, elles comptent donc également la division de marche de Constantine, la brigade légère mécanique, la division de marche d’Alger, la 1re division de marche du Maroc, la division de marche
d’Oran ainsi que le Corps franc d’Afrique créé le 25. En février 1943, le CSTT est intégré au XIXe CA. Ces troupes sont constituées en différents groupements évoluant en fonction du déroulement des opérations. Après avoir assuré la couverture de l’arrivée des Alliés, l’armée d’Afrique s’illustre tout au long de la campagne. Défendant opiniâtrement ses positions ou reprenant pied à pied celles tenues par l’ennemi en dépit de l’insuffisance des moyens matériels, elle livre de durs combats pour s’assurer la maîtrise des dorsales.

Les Forces françaises libres se composent de deux divisions : la 1re DFL du général de Larminat et la force L commandée par le général Leclerc.
Venant de Libye, elles interviennent en vagues successives à partir de février 1943. La force L, chargée d’assurer la couverture du flanc gauche de la VIIIe armée britannique, se distingue notamment dans les combats du sud tunisien et la 1re DFL en prenant part aux violents combats contre les forces germano-italiennes repliées sur le cap Bon, dans le nord tunisien.

 

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Après la conquête du Fezzan (Libye), les troupes de Leclerc, intégrées à la VIIIe armée
britannique sous le nom de force L, prennent part aux combats de Tunisie.

 

Kasserine et la ligne Mareth (14-22 février, et 20-25 mars 1943)
http://www.secondeguerre.net/articles/evenements/af/43/ev_kasserinemareth.html

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Soldats américains dans la passe de Kasserine

Tunisie
Les Allemands craignaient une offensive alliée en direction de Sfax, ce qui aurait coupé leurs forces en deux. Pour neutraliser cette menace, ils projetèrent d’attaquer la base de ravitaillement alliée de Tébessa. Mais, pour ce faire, il leur fallait forcer le col de Kasserine. Les forces allemandes étaient composées des 10e et 21e Panzerdivisionen du général von Arnim et d’unités de l’Afrikakorps d’Erwin Rommel. Les Alliés, quant à eux, disposaient du 2e corps américain du général Lloyd R. Fredendall et d’éléments de la 1ère armée britannique, commandée par le général Anderson.

Kasserine
Le plan des Allemands était le suivant : von Arnim devrait attaquer Kasserine avec toutes ses forces blindées, tandis que les troupes de Rommel attaqueraient par le sud, les deux devant se rejoindre au col de Kasserine. Le 14 février 1943, les Panzerdivisionen de von Arnim prirent Sidi Bou Zid et repoussèrent la contre-attaque lancée par la 1ère DB américaine. Le 15 février, l’Afrikakorps prit Gafsa (au sud) et se dirigea vers Kasserine. Le 19, Rommel envoya la 21e Panzerdivision attaquer Tébessa et Thala.

En réplique à cela, le général Alexander prit le commandement et envoya la Ière armée britannique renforcer les positions américaines. Ces troupes empêchèrent Rommel d’effectuer sa percée. Le 22 février, Rommel replia ses troupes sur la ligne Mareth. Trois jours plus tard, Kasserine et Sidi Bou Zid furent repris par les Alliés.

Le 6 mars, les 10e, 15e et 21e Panzerdivisionen furent envoyées en direction de Médenine (où se trouvaient les dépôts de ravitaillement britanniques). Mais les Alliés stoppèrent les blindés allemands qui durent se replier après avoir perdu 1/3 de leurs effectifs. Kasserine coûta 2 000 hommes aux Allemands, 2816 tués et blessés aux Américains, auxquels il faut ajouter 2 459 prisonniers. Les autres forces alliées, toutes nationalités confondues, perdirent plus de 5 000 hommes.

 

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Le fossé antichar de Mareth

La ligne Mareth

Rommel dut quitter l’Afrique du Nord le 12 mars 1943, sous ordre personnel de Hitler. Von Arnim se retrouva seul chef des forces allemandes en Tunisie. La VIIIe armée britannique (commandée par le général Montgomery), qui se trouvait sur place, reçut des renforts qui se matérialisèrent sous la forme des Forces Françaises libres du général Leclerc. Le 20 mars, un gigantesque assaut fut lancé contre les positions allemandes – le front était large de 30 km ! Le 30e corps attaqua parallèllement à la côte, au sud, le 10e corps néo-zélandais, composé de la 2e division et de la 8e bridage de blindés et dirigé par la général Freyberg, encercla les Allemands.

Le 26, la 2e division parvint à El Hamma, se retrouvant ainsi sur les arrières allemands, et complétant l’encerclement. La 1ère DB coupa les lignes allemandes en deux. La 1ère armée germano-italienne (commandée par le général Messe) fut forcée de battre en retraite en direction de Gabès, et venait de perdre 70 000 hommes. Montgomery prit Gabès le 6 avril, capturant 2 000 soldats de l’Axe et forçant le restes des troupes à se replier encore plus au nord.

La jonction entre les forces américaines et britanniques eut lieu le 7 avril ; toute résistance allemande cessa le 11.
Kasserine fut la dernière grande offensive allemande en Afrique du Nord

 

 

Les soldats du FSEA en action lors des attaques menées contre les djebels Bou Jerra et El Asker en Tunisie.

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Description : Les soldats du FSEA (Front du Sud Est Algérien) en action lors des attaques menées contre les djebels Bou Jerra et El Asker en Tunisie. Portrait en pied d’un soldat du FSEA sur une plage de Gabès.
Date : Avril 1943
Lieu : Tunisie / Djebel Bou Jerra / Djebel El Asker / Gabès
Photographe : Inconnu
Origine : SCA – ECPAD
Référence : TERRE-39-770

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Description : Véhicules transportant des troupes du FSEA (Front du Sud Est Algérien) sur une piste située au nord du Chott Djerid.
Date : Avril 1943
Lieu : Tunisie / Djebel Bou Jerra / Djebel El Asker / Gabès
Photographe : Inconnu
Origine : SCA – ECPAD
Référence : TERRE-39-768

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Description : Portrait de groupe de soldats britanniques gardant des prisonniers italiens.
Date : Avril 1943
Lieu : Tunisie / Djebel Bou Jerra / Djebel El Asker / Gabès
Photographe : Inconnu
Origine : SCA – ECPAD
Référence : TERRE-39-679

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Description : Portrait de groupe de prisonniers italiens sur les positions du Djebel Bou Jerra (position du FSEA, Front Sud Est Algérien).
Date : Avril 1943
Lieu : Tunisie / Djebel Bou Jerra / Djebel El Asker / Gabès
Photographe : Inconnu
Origine : SCA – ECPAD
Référence : TERRE-39-681

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Description : Un camion Laffly S 15 R (tracteur de dépannage de chars) du 12e ou du 9e RCA (régiment de chasseurs d’Afrique) dans le secteur des Djebels Bou Jerra et El Asker du FSEA, Front du Sud Est Algérien.
Date : Avril 1943
Lieu : Tunisie / Djebel Bou Jerra / Djebel El Asker / Gabès
Photographe : Inconnu
Origine : SCA – ECPAD
Référence : TERRE-39-694

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Description : Progression d’un char Somua S 35 du 12e RCA (régiment de chasseurs d’Afrique) dans les djebels Bou Jerra et Asker du nord du Chott Djerid, Front du Sud Est Algérien.
Date : Avril 1943
Lieu : Tunisie / Djebel Bou Jerra / Djebel El Asker / Gabès
Photographe : Inconnu
Origine : SCA – ECPAD
Référence : TERRE-39-715

Document pdf à télécharger : Collection « Mémoire et Citoyenneté » n° 34 LA CAMPAGNE DE TUNISIE

 

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Collection « Mémoire et Citoyenneté » n° 34 LA CAMPAGNE DE TUNISIE

SOURCES
-Collection « Mémoire et Citoyenneté » n° 34
DIRECTION DE LA MÉMOIRE, DU PATRIMOINE ET DES ARCHIVES
Ministère de la Défense
– http://www.secondeguerre.net/articles/evenements/af/43/ev_kasserinemareth.html
– Images wikipedia – ECPAD

 

Journal des débats politiques et littéraires   1943/05/17 (Numéro 1028).

 

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