La Flotte Japonaise 1
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La Flotte Japonaise
Nihon Kaigun, la Marine Japonaise, trouve son origine dans l’ouverture de l’ère Meiji à la fin du XIXe siècle. En 1853, le Commodore Perry arrive au Japon, dans la baie d’Uraga, et force ce pays encore féodal à commercer avec les grandes puissances de l’ouest. La guerre civile entre clans nationalistes et traditionnels et le Shogunat, le gouvernement, prennent fin en 1869. Une petite force était constituée de navires disparates: L’Adzuma, l’ancien CSS Stonewall, construit à Bordeaux et achevé trop tard pour prendre part à la guerre de céssession, et qui fut capturé et revendu par l’Union au Shogun. C’était également le premier cuirassé Japonais. Un autre navire du même type, construit également pour les confédérés mais en écosse: Le Ryujo. Il y avait également la frégate à hélice Fujiyama, la frégate à roues Kasuga, la corvette Tsukuba, les canonnières Chiyodogata, Dai Ichi et Dai Ni Teibo, Moshun, et Hosho. De cet embryon naquit une flotte prenant de l’importance de manière proportionnelle à l’équipement de l’archipel en industries. Cependant, les chantiers manquaient d’expérience et les premiers ne délivrèrent leurs navires qu’en 1875, s’il on excepte le petit Chiyodogata: Les navires de ligne et cuirassés étaient toujours construits en Grande-Bretagne, et ceci jusqu’en 1906.
Pour ses croiseurs-cuirassés, la Japon fit d’abord appel aux ingénieurs Français. Ces derniers construisirent l’Adzuma, l’Unebi, les trois Matsushima, le Chishima. Les Allemands, en plus de fournir leurs excellentes pièces Krupp, construisirent le Yakumo, et le Sai Yen. Les Italiens fournirent les deux Kasuga. Les autres étaient d’origine Britanniques, Américaine, ou locale: Les chantiers de Yokosuka, Kure, ou Kobe. Mais Yokosuka détenait l’immense majorité des commandes grâce à ses équipements dignes des grands modèles Britanniques comme Armstrong, à Elswick. En 1905 ( voir fiche ), la marine Nippone était d’un tonnage tout à fait conséquent, déjà, pour affronter le poids-lourd du pacifique oriental, la Russie. Les officiers Japonais démontrèrent alors l’excellence de leur tactique, contredisant le peu de considération dans lesquelles on tenait cette « marine achetée ». Tsushima fut également un spectaculaire révélateur géopolitique, la porte que recherchait l’archipel pour faire son entrée dans le concert des puissants.
Sa flotte, peu inquiétée par les navires Russes, fut en outre renforcée d’unités capturées, et pas des moindres: 6 cuirassés, 4 croiseurs, 3 destroyers, et 2 gardes-côtes, ce qui lui pemit de gonfler encore d’un quart son tonnage déjà conséquent. Largement inférieure à la Russie en 1905, elle entrait en guerre en 1914 avec un flotte qui en valait presque le double. En fait, les constructions déjà considérables se poursuivirent bon train jusqu’ à cette date: S’ ajoutèrent aux captures de 1905, 2 cuirassés pré-dreadnoughts (Kashima), 4 dreadnoughts (Satsuma et Settsu ), 4 croiseurs de bataille (Tsuku et Tsukuba ), ainsi qu’une nouvelle classe de quatre navires, construits en Grande-Bretagne pour le premier, le célèbre Kongo. Il sera rapidement suivi des trois autres. S’y ajoutèrent les croiseurs Tone, Yodo, et les deux Chikuma. Elle compléta a flotte de destroyers par des unités plus conséquentes, la classe Asakaze, dont 32 virent le jour. Par la suite, les chantiers se consacrèrent à des destroyers plus lourds, destinés au rôle de conducteurs d’escadre: Les 4 Umikaze et Sakura.
Elle pouvait compter également sur le vieux croiseur cuirassé Chiyoda, le Yakumo, l’Adzuma, les deux Asama, les deux Kasuga; Les croiseurs de la classe Suma, Chitose, Tsushima, l’Akitsushima et l’Otowa. En outre, les deux Matsushima (1890) gardés en réserve servaient pour l’entraînement. Elle opérait également 17 destroyers anciens, des classes Ikazuchi, Murakumo, Akatsuki, Shirakumo, Harusame, ainsi que les torpilleurs de 1ere classe Hayabusa (15 navires), ceux de seconde classe, les 21-67 (29 unités), et les troisième classe N°1-59 (30). Les correspondances de numérotations n’ont rien à voir.
En matière d’unités capturées, elle opérait également le cuirassé Iwami ( ex-Orel, classe Borodino ), les Sagami et Suwo ( ex-Peresviet et Pobedia, classe Peresviet ), le Hizen ( ex-Retvizan ), le Tango ( ex-Poltava, classe Petropavlovsk ), et le Iki ( ex-Nikolai I, classe Imperator Alexander II ), comme navire de défense côtière. Elle utilisait également des Croiseurs-cuirassés ex-Russes, comme l’Aso et le Tsugaru ( ex-Bayan et Pallada, classe Bayan ), le Soya ( ex-Varyag ), et le Suzuya ( ex-Novik ); des cuirassés de défense côtière comme les Mishima et Okinoshima ( classe Admiral Ushakov ), les destroyers Fumizuki, Yamabiko et Satsuki ( classes Puilki et Boiki ). les modifications opéréres consistaient à remplacer systémetiquement les pièces d’artillerie Russes par des modèles Armstrong, standard de la marine Japonaise. Pour les cuirassés, on déposa également les mâts cuirassés pour des mâts plus simples. les superstructures les plus hautes furent rabaissées.
Cuirassés:
-Pré-dreadnoughts: Fuji (2), Shikishima (2), Kashima (2), Asahi, Mikasa. Ex-Russes: Iwami, Hizen, Tango, Sagami; Suwo, Iki. Côtiers: Mishima (2), ex-Russes.
-Dreadnoughts: Satsuma (2), Settsu (2).
Croiseurs:
-Croiseurs de bataille: Tsukuba (2), Ibuki (2), Kongo.
-Croiseurs cuirassés: Chiyoda, Asama (2), Idzumo (2), Yakumo, Adzuma, Kasuga (2), ex-russes Aso (2), Soya, Suzuya.
-Croiseurs: Takachiho, Matsushima (2), Akitsushima, Suma (2), Chitose (2), Tsushima (2), Otowa, Takao, Tatsuta, Chihaya, Tone (2), Yodo (2), Chikuma (3).
Destroyers:
Classes Ikazuchi (6), Murakumo (6), Akatsuki (2), Shirakumo (2), Harusame (7), Asakaze (32), Umikaze (2), Sakura (2), 3 ex-Russes.
Torpilleurs:
Haute mer: Classes Hayabusa (15), Côtiers 2e classe N°21-67 (29) et 3e classe N°1-59 (30).
Submersibles:
N°1-7 ( Holland ), N°8-12 ( Vickers ).
Canonnières:
Haute mer: Saga. Côtières: Uji. Fluviales: Sumida, Fushimi, Toba.
Divers:
Dragueurs de mines: Classes Natsushima (2)-11 durant la grande guerre.
Tonnage en août 1914:
Cuirassés 20
Croiseurs de bataille 5
Croiseurs 34
Destroyers 62
Torpilleurs 74
Sous-marins 11
Divers 2
Constructions de guerre (1914-18):
Le Tosa après son lancement (1921).
Durant le conflit, la courbe exponentielle de construction s’accéléra encore. Il était clair que l’Archipel voulait faire son entrée dans le domaine des superpuissances navales. Sur le papier, en 1918, elle dépassait allègrement toutes les marines traditionnelles et se classait en troisième position derrière la Grande-Bretagne et les USA. Un état de fait que constata et confirma le traité de Washington.
Cuirassés:
Largement inspirée du Croiseur de bataille Kongo, construit en Grande-Bretagne, la classe Fuso, entamée en 1912 fut terminée en 1915 et 1917. Les deux Ise suivants, terminés en 1917 et 1918, étaient leur répétition. Enfin, les deux Nagato, commencés en 1917-18, ne furent achevés qu’en 1920 et 1921, trop tard pour le conflit mais assez tôt pour échapper aux coupes sombres du traité de Washington.
Croiseurs de bataille:
On note l’achêvement des trois autes unités de la classe Kongo (1914, et 1915). Le Hiei, achevé le 4 aôut, était en période d’essais. D’autres étaient en cours d’étude, mais ils furent entrepris trop tard ( voir plus loin ).
Croiseurs:
Aucun ne fut construit assez tôt pour participer au conflit: Faisant partie du plan concernant aussi le Nagato, ils furent achevés en 1919 pour les deux premiers (Tenryu), 1920 à 1925 pour les 9 autres des classes Kuma et Nagara.
Porte-avions:
La Marine Nippone sera l’une des premières à en utiliser: En 1914, elle reconverrtit un ancien cargo Britannique capturé en 1905, alors sous pavillon de Saint-André. Rebaptisé Wakamiya et emportant deux bombardiers Farman, lancés depuis une petite plate-forme, ce navire participa aux opérations contre la colonie Allemande de Tsing Tao. Le Hosho, beaucoup plus célèbre, fut en fait le premier porte-avions au monde conçu dès le départ dans ce rôle ( précédant l’HMS hermès Britannique ). Par conséquent, achevé en 1922 seulement, il put constituer après-guerre le noyau autour duquel la marine Japonaise allait construire sa stratégie navale la conduisant au 7 décembre 1941.
Destroyers:
La production de guerre ne fut pas au niveau de celles de la RN et des USA: Aux 10 Kaba, succédèrent les 4 Momo, les 6 Enoki, les 4 Isokaze, les 2 Urakaze, les 2 Tanikaze. Tous virent le conflit. En revanche, son plan de 1918 prévoyait de rattraper les marines alliées, et vit la construction de 1919 à 1924 de 15 Minekaze, 21 Momi, 8 Wakatake et 9 Kyokaze.
Submersibles:
Consciente du potentiel de cette nouvelle arme, l’état-major détacha une commission d’étude auprès des bureaux d’ingénieurs Britanniques, Américains, Français. Le premier submersible Nippon date de 1905. Il s’agit de l’excellent modèle construit par John Holland, commun désormais aux Américains comme aux Britanniques. Les N°1 à 5 (1905), achetés aux américains en pièces détachées seront convoyés en secret au Japon, par train et bateau, et assembées à Yokozuka. Ils seront suivis des N°6 et 7 construits à Kobe et Kawasaki sous supervision de la firme Holland.
L’étape suivante consista en 1909 à faire appel à Vickers-Barrow pour les N°8 et 9, construits intégralement en Grande-Bretagne et ramenés au Japon par cargo ( C1 Vickers ). Les N°10, 11 et 12 du type C2 Vickers seront acheminées en sections préfabriquées à Kure pour addemblage final en 1911. Les C3 ( N°16 et 17 ) seront en fait construits en 1916, mais étaient déjà périmés à leur lancement.
Ces tentatives aboutirent au type VK ( Vickers-Kawasaki ), le N°13 terminé en 1912. Pendant ce temps, des commandes furent passées en France, concernant des unités du type Schneider-Creusot, mais dont le premier exemplaire achevé fut saisi par la France et réincorporé à sa flotte sous le nom d’Armide. Le N°15 et le N°14 ( second, l’autre était l’Armide non délivré ) furent les premiers vrais submersibles Nippons, le type K ou Kaigun. Ils furent intégrés à la flotte japonaise en 1917 et 1918.
Durant la grande guerre, les Japonais firent appel aux Italiens pour leur classe F ( F1 et F2, N°18, 21, 31-33 ), mis tardivement en service en 1919. Tous les autres feront partie du plan naval de masse des années 20: Les clase « L », d’inspiration Vickers-Kawasaki (9), les K, « Kaigun » spécifiquement Nippons sur un design basé sur le modèle Schneider-Laubeuf, plus modernes à leurs yeux. Il s’agit des K1 (2), K2 (3), K3 (10), K4 (3), et KS mouilleurs de mines (4), construits entre 1917 et 1924. Aucun ne participa aux opérations de la grande guerre.
il faut noter que les Japonais reçurent après-guerre des unités Allemandes au titre de dommages de guerre: Les côtiers U46 et 55 (O2, O3), deux petits UB de haute mer (O6, O7), trois mouilleurs de mines UC (O1, 4, 5). mais surtout ils obtinrent les plans des U-Kreuzer de 1917-18, redoutables sous-marins océaniques qui inspirèrent largement les types construits à partir du milieu des années 20: Le I-1 était à ce titre virtuellement une copie de l’U 142.
Canonnières:
Aucune durant le conflit mais La seule canonnière de haute mer construite après sera l’Ataka (1922) et les 4 fluviales Seta.
Divers:
Dragueurs de mines: Classe Natsushima (11), suite de la série intiée en 1911, le mouilleur de mines Katsuriki (1916), et 10 cargos armés réquisitionnés au temps de la guerre Russo-Japonaise et réactivés, de même que 12 canonnières à partir de vapeurs réquisitionnés, et une centaine de chalutiers armés en 1914-18 dont 33 furent maintenues en services jusqu’à la seconde guerre mondiale. Les premières VLT Japonaises furent achetées après guerre aux Britanniques Thornycroft CMB (1920).
Constructions 14-18:
Navires de ligne 7
Croiseurs
Destroyers 28
sous-marins 4
Divers 17+122
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