La Hochseeflotte
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Les bâtiments de La Hochseeflotte
http://www.naval-encyclopedia.com/premiere_guerre_mondiale/pages/hochseeflotte/hochseeflotte.htm
Cuirassé classe Brandenburg (1892).
Le Brandenburg en 1914.
Certainement les plus anciens cuirassés de la marine Allemande en 1914, ils n’étaient plus que deux en service, deux autres ayant étés vendus aux Turcs. A l’origine la classe se composait du Brandenburg, du Kurfürst Friedrich Wilhelm, du Weissenburg et du Wörth. Ils furent approuvés en 1889, mis sur cale à Vulcan, Wilhelmshaven et Gemaniawerft en 1890, lancés en 1891-92 et achevés en 1893-94. Ils étaient d’un design inhabituel, avec trois tourelles au lieu de deux, la tourelle centrale étant équipée de pièce d’un calibre inférieur ( cal.35 au lieu de 40 ) pour pouvoir passer entre les deux roufs du milieu.Le calibre toutefois n’était que de 280 mm contre 305 sur la plupart des cuirassés de l’époque. La batterie secondaire fut renforcée rapidement de deux pièces de 105 mm supplémentaires, et les pièces de 88 étaient en barbettes. Les mâts militaires épais à la Française étaient garnis chacun de 4 mitrailleuses lourdes Spandau d’une utilité discutable contre les torpilleurs. Ils furent aussi les premies navires Allemands équipés d’une radio. En 1910, la Turquie, sortie d’un conflit dans les Blkans et s’apprêtant à un nouvel affrontement acheta 2 cuirassés de cette classe, le Wilhelm et le Weisenburg, rebaptisés Heirredine Barbarossa et Torgud Reis. ( Voir marine Turque ). Le Brandenburg et le Wörth de leur côté servaient encore en première ligne en 1914, mais dès l’année suivante, ils furent basculés à la défense côtière. L’année suivante, ils furent ancrés et utilisés comme ravitailleurs et pontons utilitaires, et désarmés en 1919.
Déplacement & Dimensions |
10 500 t ; 115,7 x 19,5 x 7,9 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 machines VTE, 12 chaudières, 10 200 cv. et 16,5 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | Tourelles 380, ceinture 400, barbettes 305 mm; Equipage 568. |
Armement | 6 canons de 280 ( 3×2 ), 8 de 105, 8 de 88 mm, 6 TLT 450 mm. |
Cuirassé classe Kaiser (1896-99).
Le Kaiser Barbarossa en 1914.
Cette classe de 5 cuirassés ( les « empereurs » ) comprenait les Friedrich III, Wilhelm II, Wilhelm der Grosse, Karl der Grosse et Barbarossa. Très différents des Brandenburg en tous points, ils allaient former la base des trois autres classes de pré-dreadnoughts suivants. Le premier fut approuvé en 1894 et mis sur cale en 1895, 1896 pour le Wilhelm II, 1896, 98 pour les autres. Ils furent lancés en 1896-1900 et achevés en 1898-1902. Leur artillerie principale régréssait à deux tourelles ( toujours de 280 mm contre 305 dans la Royal Navy ), mais idposaient d’une artillerie secondaire impressionnante avec pas moins de 18 pièces de 150 mm réparties en 6 tourelles simples et le reste en barbettes. Ils étaient assez hauts et et souffraient d’un manque de stabilité, et furent de ce fait reconstruits en 1907-1910. On rabaissa leurs superstructures, leurs cheminées, on allégea leurs mâts militaires, on enleva 4 pièces de 150 mm en barbettes pour les remplacer par 4 pièces de 88 mm, qui furent toutes également replacées sur la superstructure, de même que l’on déposa le TLT de poupe. Le Wilhelm II fut jusqu’en 1906 le navire-amiral de la Hochseeflotte à Kiel, mais en 1914, ces navires étaient en seconde ligne. En 1916, sans avoir vraiment combattu, on les désarma pour les utiliser comme pontons utilitaires. Trop lents et ayant une artillerie insuffisante, ils n’étaient plus compatibles avec la flotte de ligne Allemande à cette époque, surtout après le Jutland.
Caractéristiques en 1900:
Déplacement & Dimensions |
11 600 t ; 125,3 x 20,4 x 8,25 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines TE, 12 chaudières, 14 000 cv. et 17 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Puits munitions 254, ceinture 305, ponts 65, barbettes 305 mm; Equipage 651. |
Armement | 4 canons de 280 ( 2×2 ), 18 de 150, 12 de 88 mm, 6 TLT 450 mm. |
Cuirassés côtiers classe Siegfried (1889)
L’Aegir en 1914.
Symptomatiques de la philosophie de la marine Allemande avant l’arrivée sur le trône de Guillaume II et de ses ambitions, ces 8 cuirassés étaient des unités côtières n’ayant d’autre vocation que la défense des grands ports Allemands de la Baltique. Leurs dimensions n’autorisaient qu’un armement modeste, et ils étaient comparables aux cuirassés côtiers et monitors développés par les marines Scandinaves à la même époque. Leur configuration était singulière, avec trois pièces lourdes standard dont les deux avant étaient latérales. L’Odin et l’Aegir, les deux dernières unités, différaient des autres par l’armement ( 10 pièces de 88, 4 tubes lance-torpilles de 450 mm ), le blindage, les deux cheminées, les mâts militaires. La série comprenait outre ces deux navires, les Siegfried, Beowulf, Frithjof, Heimdall, Hildebrand, Hagen, mis en chantier en 1888-1893 et acceptés en 1890-96. Tous ces navires, après le Hagen dès 1898, furent reconstruits en 1900-1904. On leur ajouta deux pièces de 88 mm, ils furent allongés à 86,5 m, rééquipés de nouvelles chaudières leur donnant deux cheminées, le tonnage passant à 4158 tonnes. En 1914, ces 8 navires constituaient la VIe escadre du contre-amiral Eckermann au sein de la Hochseeflotte. En 1915, ils furent rétrogradés comme garde-côtes locaux, et ceci jusqu’en 1916, lorsqu’ils furent désarmés. On les vendit en 1919. Si quatre furent démolis dès 1919-1921 ( le Hildebrand s’échoua sur un banc de sable Hollandais pendant son transfert ), le Beowulf servit brièvement de brise-glaces, le Frithjof, l’Odin et l’Aegir furent reconvertis en cargos et survécurent jusqu’en 1929-35.
Déplacement & Dimensions |
4158 t ; 88,5 x 14,9 x 5,8 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 moteurs VTE, 6 chaudières, 6000 cv. et 14,5 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | Tourelles 203, ceinture 230, blockhaus 230, barbettes 203 mm; Equipage 280. |
Armement | 3 canons de 240, 10 de 88, 4 TLT 450 mm ( SM, 1 av, 1 ar, 2 flancs ) |
Cuirassé classe Wittelsbach (1900-01).
Le Zähringen en 1914.
Cette classe de 5 cuirassés ( première série de « régions » ) comprenait les Wittelsbach, Wettin, Zähringen, Schwaben, et Mecklemburg. Ils avaient étés commandés dans la loi de 1898 instaurée par Von Tirpitz alors ministre de la marine. Ils étaient assez proches des Kaiser précédents, mais une partie de leur artillerie secondaire en tourelles avait étée replacée en barbettes. On avait aussi digéré les leçons de conception des Kaiser en matière de hauteur de superstructures et de stabilité. La coque était de plus à pont continu. Tout comme pour les Kaiser, la tourelle avant était posée sur un pont de batterie, en surplomb du pont avant. Autre changement, la ceinture qui était renforcée. La vitesse était légèrement supérieure d’un demi-noeud. Ils étaient aussi plus lourds et nettement plus larges. Jusqu’en 1916 ils furent gardés en réserve au seine de la 4e escadre de ligne, qui n’effectua aucune sortie. Jugés trop vulnérables, ils ne furent pas engagés. En 1916 on les réaffecta à des rôles subsidiaires: Le Mecklemburg devint une prison flottante, les autres servaient de navire-école. En 1919, le Wittlesbach ( et le Lothringen de la classe Braunschweig ) furent convertis en transports de vedettes dragueuses de mines, emportant sur leur pont réemménagé 10 unités du du type F. L’expérience prit fin en 1921. Il fut rayé et démoli. Les autres partagèrent ce sort excepté le Zähringen qui fut converti en 1926 en cible contrôlée par radio. Il servit dans ce role jusqu’en décembre 1944: Ancré à Gdynia, il fut bombardé par la RAF et achevé par les Allemands.
Déplacement & Dimensions |
12 600 t ; 126,8 x 22,8 x 8 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines TE, 12 chaudières, 15 000 cv. et 17,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Puits munitions 254, ceinture 305, ponts 65, barbettes 305 mm; Equipage 683. |
Armement | 4 canons de 280 ( 2×2 ), 18 de 150, 12 de 88 mm, 6 TLT 450 mm. |
Cuirassé classe Braunschweig (1902-04).
L’Elsass ( « Alsace » ) en 1914.
Cette classe de 5 cuirassés ( seconde série de « régions » ) comprenait les Braunschweig, Elsass, Hessen, Preussen, et Lothringen. Ils furent entamés en 1901-1902 à Schichau, Germaniawerft et Vulcan. Ils dérivaient étroitement des Wittlesbach précédents, mais leur artillerie secondaire en partie en barbettes et en partie en tourelles simples, passait au calibre 170 mm, ce qui était unique à l’époque, et comprensait quelque peu la faiblesse des 280 mm à la portée et au pouvoir pénétrant plus faible que les pièces Anglaises de 12 pouces. Ils avaient un nouveau dispositif de chaudières, la puissance et la vitesse étant en nette augmentation, et ils arboraient cette fois trois cheminées. Ils atteignaient 25,6 mètres de large, et de fait restaient assez stables. Leur tourelle avant était replacée en position normale. De loin les plus lourds pré-dreadnoughts Allemands, ils restèrent relativement inactifs au début de la guerre. Ils formaient la 4e escadre basée en Baltique et destinée aux éventuelles sorties de la flotte Russe. Du fait du manque d’ équipages, ils furent partiellement mis en réserve, étant officiellement rangés comme garde-côtes. En 1916, leur batterie secondaire fut enlevée et ils ne conservèrent que quelques pièces de 88 mm. En 1919, on convertit le Preussen et le Lothringen en porte-vedettes du type F. L’expérience fut interrompue en 1938, et le Preussen fut démoli, comme d’ailleurs les autres unités de la classe en 1931. Le Hessen en revanche servit de navire-cible contrôlé par radio, survécut à la seconde guerre mondiale et fut attribué en dommage de guerre à l’URSS en 1946 rebaptisé Tsel.
Déplacement & Dimensions |
14 200 t ; 127,7 x 25,6 x 8,1 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines TE, 16 chaudières, 17 000 cv. et 18,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Puits munitions 254, ceinture 305, ponts 65, barbettes 305 mm; Equipage 743. |
Armement | 4 canons de 280 ( 2×2 ), 14 de 170, 12 de 88 mm, 4 ML, 6 TLT 450 mm. |
Cuirassé classe Deutschland (1904-06).
Le KMS Pommern en 1916 ( « Poméranie » ).
Les cinq cuirassés pré-dreadnoughts de la classe Deutschland furent les derniers de ce type construits en Allemagne. Ils furent ordonnés en 1903-1905, alors même que le HMS Dreadnought était en construction. Ils furent achevés et acceptés en service en 1906-08, à l’époque ou les premiers Dreadnougts apparaissaient. De fait, ils étaient virtuellement surranés en 1914. Mais Tirpitz éluda ces critiques en arguant du fait que les futurs cuirassés Allemands nécéssiteraient un réamménagement du canal de Kiel, des travaux longs et particulièrement coûteux. Ils s’appuyaient très fortement sur le design des Braunschweig précédents, mais ils étaient un peu plus petits, disposaient de cheminées réarrangées, d’une puissance supérieure mais d’une vitesse inchangée, et d’une artillerie secondaire entièrement en barbettes. De même, leur artillerie tertiaire, passait de 18 à 20 pièces de 88 mm. Le blindage du pont était en léger recul, mais celui des tourelles, barbettes et boucliers, était augmenté. Comme ils étaient presque encore neufs en 1914, on les conserva en première ligne, au sein de la 2e escadre. En mai 1916, lors de la bataille du Jutland, ils eurent l’occasion de monter en ligne. Le Pommern eut à peine le temps de tirer quelques bordées avant d’être littéralement éventré par l’explosion d’une torpille dans une soute à munition, lancée par des destroyers Britannique de la 12 escadre. Jusqu’en 1917 ils restèrent inactifs, retirés de la Hocseeflotte, puis en dehors du Deutschland ferraillé en 1920, ils constituèrent le coeur de la force navale de la Reichsmarine de Weimar. Ils furent convertis en navire-école et reconstruits ( voir navis2GM ).
Déplacement & Dimensions |
14 000 t ; 127,6 x 22,2 x 8,2 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines TE, 16 chaudières, 19 000 cv. et 18,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Puits munitions 230, ceinture 305, ponts 50, barbettes 305 mm; Equipage 743. |
Armement | 4 canons de 280 ( 2×2 ), 14 de 170, 20 de 88 mm, 4 ML, 6 TLT 450 mm. |
Cuirassé classe Nassau (1908).
Le KMS Posen en 1918.
Les quatre Nassau ( Nassau, Westfalen, Rheinland, Posen ) furent les premiers cuirassés monocalibre Allemands. Ils arrivèrent après l’achêvement du Dreadnought Anglais, et avaient une configuration de 6 tourelles dont 4 centrales, toujours équipées de pièces de 280 mm. Cela lui donnait une bordée de 8 pièces de ce calibre, à comparer avec les 8 de 305 du Dreadnought. Pour l’armement secondaire ( absent sur le Dreadnought et ses successeurs côté Anglais ) était constitué de pièces de 150 mm, plus « standard » en barbettes. On retrouvait aussi la classique batterie de 88 mm, 10 pièces étant en barbettes et les autres sur les roufs, et les 6 tubes lance-torpilles sous-marins. Larges, ces navires avaient un roulis si limité qu’on s’abstint de les doter de quilles. Bons marcheurs, en forçant leurs chaudières à 26-28 000 cv, ils parvinrent à plus de 20 noeuds. Leurs essais furent longs et les deux derniers ne furent acceptés qu’en septembre 1910. Leur service actif fut sans histoires. En août 1916, le Westfalen fut torpillé par l’E23. Il fit eau de l’arrière, embarquant 800 tonnes, mais rentra bon port. Le Rheinland de son côté heurta un récif au large de Lagskär ( Norvège ), en avril 1918, embarquant 6000 tonnes d’eau de mer et ont dût lui retirer une partie de son blindage et tous ses canons sur place pour pouvoir le désengager et le tracter jusqu’à Kiel. Il ne fut jamais réparé. Contrairement aux autres cuirassés modernes de la Hochseeflotte, aucun ne fut conduit à Scapa Flow: Ils furent démolis sur place en 1920-24.
Déplacement & Dimensions |
18 750 t – 21 000 t PC; 146 x 27 x 9 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines TE à 3 cyl. , 12 chaudières Sculz-Thornycroft, 22 000 cv. et 19,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Ceinture 300, Batterie 160, coffrage interne 210, Tourelles280, Blockhaus 300, barbettes 280 mm; Equipage 1140. |
Armement | 12 canons de 280 ( 6×2 ), 12 de 150, 16 de 88 mm, 6 TLT 450 mm. |
Cuirassés classe Helgoland (1909).
Le SMS Ostfriesland en 1917.
Ces quatre cuirassés ( Helgoland, Ostfriesland, Thüringen, Oldenburg ) marquèrent une profonde avancée dans le design des navires de ligne Allemands. Bien que par la disposition d’artillerie, ils restèrent très influencés par les Nassau précédents, leur principale innovation était de passer enfin au calibre « standard » développé par les autres nations, le 305 mm. Toutefois lorsque ces navires furent achevés, en 1911 ( 1912 pour l’Oldenburg ), la Grande-bretagne était passée au calibre 343 mm. Bien plus grands que les Nassau, leurs trois cheminées groupées les distinguaient immédiatement. Luer armement secondaire était renforcé de 2 pièces au détriment de leur artillerie tertiaire, et le calibre de leurs turbes lance-torpilles passait à 500 mm. Ils étaient également plus rapides, et atteinrent 21,3 aux essais ( Oldenburg ). Leur blindage était également singulièrement renforcé, fidèles au principe Allemand selon lequel la protection prime l’armement. Ces bâtiments formaient une escadre, la 1ere, commandée par le Vice-amiral Von Lanz, avec les 4 unités de la classe Nassau. Ils participèrent la bataille de Skaggerak ( Jutland pour le monde Anglo-saxon ). Le 1er juin 1916, l’Osfriesland heurta une mine, et donna rapidement de la bande. Son commandant croyait à l’attaque d’un submersible, aussi il fit effectuer à son bâtiments de larges manoeuvres en « Z » afin d’échapper à un autre éventuel torpillage. Il rentra à 10 noeuds à bon port. En novembre 1918, la Hochseeflotte fut sommée de se rendre à Scapa Flow, mais ces quatre navires, comme les Nassau, considérés par les Anglais comme des navires « de seconde frappe », furent autorisés à rester en métropole, mais furent démolis en 1921-24. L’Ostfriesland fut converti en navire-cible et coulé en exercices.
Déplacement & Dimensions |
22 440 t – 25 200 t PC; 167,2 x 28,5 x 9 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines VTE à 4 cyl. , 15 chaudières Sculz-Thornycroft, 28 000 cv. et 20,3 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Ceinture 300, Batterie 160, coffrage interne 210, Tourelles 300, Blockhaus 300, barbettes 300 mm; Equipage 1300. |
Armement | 12 canons de 305 ( 6×2 ), 14 de 150, 14 de 88 mm, 6 TLT 500 mm. |
Cuirassés classe Kaiser (1911-12).
Le SMS Friedrich der Grosse en 1916.
Les 5 cuirassés ( et non 4 comme précédemment; Kaiser, Friedrich der Grosse, Kaiserin, König Albert, Prinzregent Luitpold ) qui consitituaient cette classe marquaient un nouveau jalon dans la conception des navires de ligne Allemands. Ils conservaient le calibre 305 mm ( en retrait par rapport à celui développé par la Grande-bretagne, les USA ou même la France ), mais la distribution des 5 tourelles ( au lieu de 6 ) était plus rationelle, avec deux pièces en échelon au centre, avec un large débattement qui leur permettait en principe de tirer toutes deux en bordée du même côté. La seconde avancée majeure était l’adoption pour la première fois de turbines ( déjà d’actualité dans la Royal Navy depuis 1906 ). La portée des pièces principales était améliorée grâce à de nouveaux affûts mod.1909. Après la bataille du Jutland, on supprima toutes les pièces de 88 mm sauf deux, des batteries Flak sur certains navires. ( leur armement initial comprenait déjà 4 pièces AA sur le rouf arrière ). Le blindage était renforcé au niveau de la ceinture et du blockhaus. Ils différaient au niveau des machines, ayant en principe 3 turbines Parsons ( construites sous licence ), AEG Vulcan ou encore Schichau, mais deux turbines et un diesel de croisière jamais finalement installé sur le Luitpold. Ce dernier avait 14 chaudières au lieu de 16 et filait 22 noeuds contre 21 pour les autres. Aux essais le Kaiser parvint à développer plus de 55 000 cv et filer 23,4 noeuds. En service en décembre 1912-décembre 1913, ils constituaient la IIIe escadre du vice-amiral Funke. Ils ne furent pas engagés réallement avant la bataille du Jutland en mai 1916, tirèrent quelques bordées mais sans recevoir de coups adverses. Ils n’eurent plus l’occasion de combattre ensuite et furent convoyés à Scapa Flow après l’armistice où ils se sabordèrent le 21 juin 1919.
Déplacement & Dimensions |
24 330 t – 27 400 t PC; 172,4 x 29 x 9,1 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 turbines Parsons, 16 chaudières Sculz-Thornycroft, 31 000 cv. et 21 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Ceinture 350, Batterie 170, coffrage interne 210, Tourelles 300, Blockhaus 350, barbettes 300 mm; Equipage 1300. |
Armement | 12 canons de 305 ( 6×2 ), 14 de 150, 12 de 88 mm dont 4 AA, 5 TLT 500 mm. |
Croiseur de bataille SMS Blücher (1908)
Le Blücher en 1914.
Le croiseur-cuirassé Blücher, du nom d’un grand général Prussien, fut rapidement classé comme « croiseur de bataille » du fait que son artillerie, bien que modeste, soit présentée comme celle d’un bâtiment monocalibre. Bien qu’il dérivait des bâtiments de la classe Scharnhorst, de par sa protection très légère, il en différait largement par l’emploi d’une artillerie répartie comme sur les cuirassés des classes Nassau et Helgoland. De ce fait, et ce malgré une vitesse relativement insuffisante, il fut considéré comme le premier croiseur-cuirrassé moderne de la flotte et servit de prototype. Se battant à la bataille du Dogger Bank, il fut touché à mort par une salve du Princess Royal et sombra quelques temps après, ayant essayé de s’échouer sur des bancs de sable.
Déplacement & Dimensions |
15 600t, 17 250t PC ; 162 x 24.5 x 8.70 m |
Propulsion | 3 turbines, 18 chaudières Schultz-Thornycroft, 34 000 cv. et 24.25 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | Barbettes 180 mm, Batterie 140 mm, ceinture 180 mm_Equipage 1026 |
Armement | 12 canons de 210 mm ( 6×2 ), 8 canons de 150 mm en barbettes, 16 canons AA 88 mm Flak, 4 TLT 450 mm ( SM ) |
Croiseur de bataille Seydlitz (1912)
Le Seyditz en 1914.
Proche des grands croiseurs de bataille de la classe Moltke, le Seydlitz en différait par bien des aspects. Navire unique, il possédait une coque à trois ponts successifs, configuration singulière, mais avec le même arrangement d’artillerie, et trois mille tonnes de plus en déplacement. Il était cependant plus puissant et plus rapide. Probablement l’unité de ce type la plus moderne qu’ait possédé une Nation en 1914, le Seydlitz prouva l’excellence de ses systèmes de conduite de tir à la fameuse bataille du Jutland. Son baptême du feu se fit à la bataille du Dogger Bank en 1914 ou il se battit contre le HMS Lion, encaissant trois de ses obus qui causèrent un incendie dramatique. Réparé, il reprit du service, sauta sur une mine en 1916 et, de nouveau réparé, participa à la bataille du Jutland, encaissant cette fois deux torpilles venant des destroyers HMS Petard et Turbulent, mais surtout 22 obus dont 16 de très gros calibre ( 381 mm ). Réussissant à y survivre par miracle, il regagna la côte Allemande, avec plus de 5330 tonnes d’eau de mer passés par ses déchirures de coque. Une nouvelle fois réparé, il gagna Scapa Flow comme le reste de la Hochseeflotte après l’armistice, s’y saborda en 1919, et fut renfloué pour être démoli en 1928.
Déplacement & Dimensions |
24 600t, 28 100t PC; 200.5 x 28.5 x 9.2 m |
Propulsion | 4 turbines Parsons, 27 chaudières Schultze-Thornycroft, 63 000 cv. et 26.5 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | Batterie 200, réduit central 220, tourelles 51, ceinture 300, blockhaus 350, barbettes 230 mm; Equipage 1425. |
Armement | 10 canons de 280 ( 5×2 ), 12 de 152, 12 AA de 88 Flak, 4 TLT 500 mm ( SM, flanc ) |
Croiseurs de bataille classe Moltke (1910-11)
Le Moltke en 1918.
Prenant la succession du Von der Tann, la classe Moltke ( KMS Moltke – KMS Goeben, lancés en avril 1910 et mars 1911, mis en service en mars et août 1912 ) était très nettement améliorée, avec une coque aux formes plus étudiées, plus « prismatique », une disposition toujours en échelon pour les pièces centrales mais une tourelle supplémentaire à l’arrière ( et non à l’avant pour des raisons de stabilité, du fait de la hauteur du gaillard ). Les nouveaux affûts des pièces avaient une élévation inférieure, ce qui fut corrigé par la suite. Durant la guerre, on enleva deux, voir quatre pièces de 152 mm sur le Goeben. Quand aux 12 pièces de 88 mm en barbettes, elles furent supprimée fin 1916 et rempacées par quatre pièces de 88 mm L/45 Flak. Très bon marcheurs, ces deux navires accrochèrent 28 noeuds aux essais en développant plus de 85 000 cv. Fin 1916 toujours, deux nouveaux postes de tir furent ajoutés aux mâts militaires, renforcés, tandis que des projecteurs additionnels furent placés. Le Moltke combattit au Dogger bank en août 1914 et fut torpillé le 19 par le submersible E3, sans grands dommages. Il parvint à mettre au but 6 coups sur le HMS Tiger pendant la bataille du Jutland, encaissant lui-même quatre coups de gros calibre sans difficultés. Le 24 avril 1918 toutefois, lors d’une sortie en mer, un grave accidet de turbine désintégra son arbre d’hélice et causa une voie d’eau de 2000 tonnes. Isolé en plaine mer du Nord, il était stoppé pour réparations pour 36 heures et reçut une torpillé de l’E42. Il y survécut toutefois mais fut interné à Scapa Flow, sabordé en 1919, puis démoli en 1927. De son côté le Goeben était le navire-amiral de l’escadre de la méditerranée en 1914. Surpris par la déclaration de guerre, il réussit à rejoindre les Dardanelles et la Turquie. Officiellement intégrés à cette marine, il fit sa carrière jusqu’en 1918 en combattant les Russes en mer noire. Il fut ensuite intégré plus officiellement comme le Yavuz Sultan Selim à la marine Turque et servit jusqu’en 1971…
Déplacement & Dimensions |
22 616 t, 25 300 t PC; 186,5 x 29,5 x 9 m |
Propulsion | 4 hélices, 4 turbines Parsons, 24 chaudières Schultze-Thornycroft, 52 000 cv. et 25,5 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | Batterie 200, réduit 200, tourelles 230, ceinture 250, blockhaus 350, barbettes 230 mm; Equipage 1355. |
Armement | 10 canons de 280 ( 5×2 ), 12 de 150, 12 de 88, 4 TLT 500 mm ( SM, 1 av, 1 ar, 2 flancs ) |
Croiseurs de bataille Von der Tann (1909)
Le Von der Tann en 1917.
Sans doute considéré à juste titre comme le premier véritable croiseur de bataille de la marine Allemande, le Von der Tann se démarquait du Blücher – souvent référencé comme un croiseur-cuirassé – par une artillerie conforme au genre, composée de pièces de 280 mm. En l’occurence la dotation était de 8 pièces répartis, ce qui était la mode à l’époque, en quinquonce ( ou « en échelon » )en position centrale. L’espace généreux disponible permettait à ces pièces centrales un débattement leur permettant en principe une volée complète des 8 pièces en bordée. Cet unique bâtiment était d’ailleurs vu comme supérieur aux Indefatigable et Invincible de la marine Britannique qui adoptaient la même configuration. Ballasté, quillé, il était aussi très stable. La batterie secondaire était regroupée au centre, ce qui pemettait de mieux la protéger, tout comme les puits à munitions des tourelles centrales. Les 16 pièces de 88 mm SKL/45 se répartissaient en 8 barbettes en proue et en poupe, les autres étant disposés en barbettes de roufs avant et arrière. Ils furent tous enlevés en 1917 et remplacés par deux pièces en affût AA à l’arrière. Aux essais, ce navire parvint à atteindre 27,6 noeuds en forçant ses chaudières à 79 000 cv. En dehors de quelques sorties sans faits notables, dont des bombardements de villes côtières Brritanniques en 1914, l’heure de gloire du Von der Tann vint à la bataile du Jutland en mai 1916: Dès les premières 15 minutes il envoya par le fond son alter ego Britannique HMS Indefatigable. Plus tard cependant, il encaissa 4 obus de gros calibres mettant hors service ses deux tourelles arrières, tandis que les deux avant connurent des pannes électriques qui firent que le navire fit encore face pendant un quart d’heure avec uniquement sa batterie secondaire… Il ne fit plus parler de lui jusqu’à l’armistice, étant conduit à Scapa Flow puis sabordé le 21 juin 1919, renfloué en décembre 1931 et démoli.
Déplacement & Dimensions |
19 064 t, 21 700t PC; 171.6 x 26,6 x 9 m |
Propulsion | 4 hélices, 4 turbines Parsons, 18 chaudières Schultze-Thornycroft, 43 600 cv. et 24.7 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | Batterie 150, réduit central 180, tourelles 230, ceinture 250, blockhaus 250, barbettes 230 mm; Equipage 1174. |
Armement | 8 canons de 280 ( 4×2 ), 10 de 150, 16 de 88, 4 TLT 450 mm ( SM, 1 av, 1 ar, 2 flancs ) |
Croiseurs cuirassés classe Victoria Luise (1896-98).
Le Freya en 1914.
La seconde classe de « croiseurs-cuirassés » Allemands, apparut à la suite du Kaiserin Augusta, depuis devenu navire-école. Il s’agissait de navires plus ramassés, donc plus maniable, que ce dernier, mais plus lourds, et le déplacement allait varier selon les unités. La classe, entamée en 1896 à Weser, Vulcan et Dantzig, allait comprendre les Victoria Luise, Herta, Freya, Vineta et Hansa, lancés en 1897-98 et acceptés en service en 1898-99. Ils étaient plus puisseamment armés, équipés de pièces de 210 mm en tourelles simples et d’une batterie de 150 mm. Les pièces de 105 mm étaient bannies de ce type de navire. Ils arboraient pour la première fois cette caractéristique proue combinant les avantages d’une proue de clipper et un éperon. La protection n’était guère élevée, mais ils étaient rapides, et servirent de base aux développements qui allaient suivre. Arborant de massifs mâts militaires, trois cheminées, et lourds dans les hauts, ils furent reconstruits ( nouvelles chaudières, mâts simples, deux pièces de 150 mm et 10 mitrailleuses lourdes enlevées, un 88 mm ajouté ). En 1914 ils constituaient la Ve escadre d’éclairage, le Freya servant de son côté de navire-école dns l’escadre de l’est. Par la suite, en 1915, les quatre unités furent à leur tour reclassées comme navires-école, dans la même escadre, puis en 1916 désarmés ( à part le Freya ) et utilisés commes navires utilitaires. On tenta de réutiliser le Victoria Luise en 1920 comme cargo après une profonde transformation, mais il ne fut en réalité que peu réussi et démoli deux ans plus tard. Les autres bâtiments furent démolis en 1919-21.
Caractéristiques en 1914:
Déplacement & Dimensions |
6400 – 6600 t ; 110,6 x 17,4 x 6,94-7 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines TE, 8 chaudières, 10 500 cv. et 18,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Ponts 100, barbettes 100 mm, Tourelles 100 mm; Equipage 477. |
Armement | 2 canons de 210 ( 2×1 ), 6 de 150, 11 de 88 mm, 3 TLT 450 mm. |
Croiseur-cuirassé SMS Fürst Bismarck (1897).
Le Fürst Bismarck après son dur service en Asie, en 1909.
Dans les tables Allemandes, les navires de la classe Victoria Luise étaient classés comme « croiseurs lourds de 2e classe ». Le Fürst Bismarck ( Chancelier Bismarck ) fut considéré comme un croiseur lourd de 1ere classe. En fait il s’agissait du premier vrai croiseur-cuirassé Allemand. Il servit de modèle pour les 7 bâtiments qui suivirent, du Prinz Heinrich au Gneisenau. Bien plus lourd ( 11 300 tonnes standard contre 6400 ), il était aussi mieux protégé au niveau de la ceinture, du pont, et des blindages de boucliers. L’armement principal était bien plus important, avec des tourelles doubles et des pièces de 240 mm contre des simples et 210 mm pour les Victoria Luise, mais également 12 pièces de 150 mm au lieu de 8, et trois tubes lance-torpilles de mieux. Sa carrière fut pour l’essentiel réalisée en Asie: Il apareillait en juin 1900 pour la Chine, et jettait l’ancre à Tsing Tau, le comptoir et base navale Allemande de Chine. Il fut engagé lors de la révolte des Boxers. Endommagé, il fut envoyé à raparation à Nagasaki. Les opérations sur les côtes de Chine reprirent en 1902, il y fut de nouveau touché et raparé à Nagasaki, avant de se voir attribué le rôle de navire-amiral de la flotte asiatique. Mais son état se déteriorant, le Fürst Bismarck fut rappelé en métropole pour une plus ample remise à niveau, doublée d’une reconstruction. Il revint en juin 1909 à Kiel, et fut reconstruit comme navire de tests de torpilles. En 1914, il était à l’ancre à Kiel, jugé impropre au service, même pour les gardes-côtes. A partir de 1915 il était utilisé comme navire-école des charbonniers, puis pour les officiers des dirigeables et des U-Bootes en 1917, et en 1918 comme bâtiment-base. Il fut rayé des listes en juin 1919 et démoli peu après.
Caractéristiques avant 1910:
Déplacement & Dimensions |
11 281 t standard; 127 x 20,4 x 8,46 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 machines TE, 6 chaudières Schulz-Thornycroft, 13 800 cv. et 18,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Pont 50 mm, ceinture 200, boucliers 200 – 100 mm; Equipage 621. |
Armement | 4 canons de 240 ( 2×2 ), 12 canons de 150 ( 12×1 ), 10 de 88 mm, 4 ML Mauser 8 mm, 6 TLT 450 mm. |
Croiseurs-cuirassés classe Prinz Adalbert (1901-02).
Le Prinz Adalbert en 1914.
Suivant le Prinz Heinrich, deux bâtiments améliorés furent construits, un à Kiel ( le Prinz Adalbert, lancé en 1901 et accepté en 1904 ), et un à Blohm & Voss ( le Friedrich Karl, lancé en 1902 et accepté en 1903 ). Ce fut la première classe de ce type de bâtiments en Allemagne. Ils revenaient à une artillerie de 4 pièces principales en tourelles doubles, mais passé à 210 mm plutôt que 240. On lur ajouta également deux pièces de 88 mm de plus que le Prinz Heinrich. La vitesse progressait légèrement grâce à une puissance plus importante, avec une réparition de chaudières leur donnant trois cheminées au lieu de deux. Le blindage restait identique, de même que leurs mensurations, mais le tonnage progressait légèrement. Ils faisaient appel à des finitions de protection utilisant largement le bois. Ils furent critiqués à cause de leur propention à faire eau au niveau de leur batterie basse par gros temps. Dès le début de son service, le Prinz Adalbert fut affecté comme navire-école des canonniers. Il ne prit part à des exercices de la Hochseeflotte qu’à la veille de la guerre et attaché à la flotte de la baltique où il prit part à plusieurs opérations avant de périr au large de Libau, torpillé par le submersible E8 le 23 octobre 1915, sombrant rapidement avec presque tout son équipage, dont les survivants moururent gelés, sauf trois hommes. Le Friedrich Karl de son côté fut affecté à partir de 1903 à l’ecorte du paquebot SS König Albert qui fit la tournée des grandes villes méditerranéennes avec l’empereur Guillaume II. Il fut très actif et fit des visites de courtoisie et des execrcices d’escadre. En 1909 il fut utilisé comme navire-cible de tests de torpilles, puis comme brise-glaces auxiliaires, réparé en 1914 puis affecté à la Baltique. Il sauta sur une mine le 4 novembre 1914.
Déplacement & Dimensions |
9720 t standard; 126,5 x 19,6 x 7,8 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines TE, 9 chaudières Schulz-Thornycroft, 18 500 cv. et 20,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Pont 50 mm, ceinture 100, boucliers 200 – 100 mm; Equipage 586. |
Armement | 4 canons de 210 ( 2×2 ), 10 canons de 150 ( 12×1 ), 12 de 88 mm, 4 ML Mauser 8 mm, 4 TLT 450 mm. |
Croiseur-cuirassé SMS Prinz Heinrich (1900).
Le Prinz Heinrich en 1914 après sa reconstruction.
Conçu dès le départ comme un croiseur colonial, le Prinz Heinrich ( Prince Henri ) était une version réduite à l’armement allégé ( 2 pièces de 240 mm, 2 pièces de 150 mm et 2 tubes lance-torpilles en moins ), mais plus rapide du Fürst Bismarck. Il faisait largement appel à des doublages de cuivre et de bois. Le blindage de ceinture était ramené à 100 mm, mais mieux réparti, et s’ajoutait aux blindages de boucliers, avec un armement secondaire concentré au centre du navire, une caractéristique reprise pour les autres unités de ce type. Après sa mise en service en mars 1902, il fut attaché à la 1ere escadre. Il passa ensuite navire-amiral du groupe de reconnaissance de la 1ere escadre. Il resta deux ans sans affectation, puis reprit du service en 1908 comme navire-école des canonniers, jusqu’en 1912. En 1914 il était de nouveau opérationnel, ayant été reconstruit partiellement. ( Il perdit notamment ses pièces de 88 mm en barbettes ). Il était jugé trop lent et mal protégé pour la mer du Nord, aussi fut-il affecté à la Baltique, d’abord comme garde-côtes, et patrouillant dans l’estuaire de la Jade. En 1915 il effectua des mouillages de mines, des bombardements côtiers ( comme Libau ), et sur les îles côtières de la Baltique. En 1916, son équipage fut dispersé et il resta à l’ancre comme navire-caserne, et démoli en 1920.
Caractéristiques en 1914:
Déplacement & Dimensions |
9652 t standard; 126,5 x 19,6 x 8 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 machines TE, 6 chaudières Schulz-Thornycroft, 15 700 cv. et 20,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Pont 50 mm, ceinture 100, boucliers 200 – 100 mm; Equipage 567. |
Armement | 2 canons de 240 ( 2×2 ), 10 canons de 150 ( 12×1 ), 10 de 88 mm, 4 ML Mauser 8 mm, 4 TLT 450 mm. |
Croiseurs-cuirassés classe Roon (1903-04).
Le Yorck en 1916.
Virtuellement identiques aux Prinz Adalbert précédents, le Roon ( lancé à Kiel en 1903 ) et le Yorck ( à Blohm & Voss en 1904 et nommé d’après un célèbre généralissime Prussien de l’époque napoléonienne ) n’en différaient principalement que par quelques aménagements de détails du blindage, et surtout la vitesse, du fait d’un appareil propulsif plus important, se traduisant par un tonnage et une largeur accrues, une longueur supérieure pour optmiser l’hydrodynamique et quatre cheminées au lieu de trois. Par leurs silhouette, on pouvait aisément les confondre avec les Scharnhorst suivants, qui leur étaient cependant bien supérieurs. Le Roon fut affecté au groupe de reconnaissance de la 1ere escadre de la Hochseeflotte. En 1914, il était affecté à la 3e escadre. En août 1914 il assista le magdurg en Baltique, sauvant une partie de son équipage. Il fut ensuite utilisé comme garde côte, patrouillant à l’entrée de la mer Baltique, puis bombarda Libau, protégea des mouillages de mines et couvrit les troupes d’invasion des îles de la Baltique. En 1916, jugé trop dégradé par ses conditions de service, il fut utilisés comme navire-école des cadets et de navire-test pour les torpilles. En 1918 on envisagea de le transformer en transport d’hydravion, mais le projet resta mort-né et il fut démoli en 1921. Le Yorck de son côté effectua des tests de TSF en Atlantique, étant affecté à l’escadre de reconnaissance. En 1910, il subit à l’ancre une explosion de chaudières, puis l’une de ses vedettes sauta sur une mine. Enfin, il heurta le torpilleur S178 qui sombra suite à la collision. Utilisé comme garde-côtes, le Yorck assista ensuite des opérations en mer du Nord. Au retour il traversa un champ de mines Allemand mal référencé et sombra après en avoir heurté 2, le 04 novembre 1914.
Déplacement & Dimensions |
10 104 t standard; 127,8 x 20,2 x 7,8 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines TE, 10 chaudières Schulz-Thornycroft, 20 000 cv. et 21 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Pont 50 mm, ceinture 100, boucliers 200 – 100 mm; Equipage 586. |
Armement | 4 canons de 210 ( 2×2 ), 10 canons de 150 ( 12×1 ), 14 de 88 mm, 4 ML Mauser 8 mm, 4 TLT 450 mm. |
Croiseurs-cuirassés classe Scharnhorst (1906).
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Le Scharnhorst et Gneisenau, nommés d’après de célèbres généraux Prussiens au temps des guerres Napoléoniennes, furent les ultimes croiseurs-cuirassés Allemands. Ils furent mis en chantier à Blohm & Voss et à Weser, en 1905, lancés en mars-juin 1906 et achevés en 1907 et 1908. Très inspirés des Roon de 1903, ils en conservaient l’apparence. Ils étaient toutefois nettement plus grands, mieux protégés, et mieux armés, grâce au choix de les équiper de 8 pièces de 210 mm en tourelles et barbettes. Ils étaient conçus pour s’opposer avec succés à leurs équivalents Britanniques, les Minotaur et Shannon. De peu d’utilité dans la Hochseeflotte face aux rapides navires de ligne Anglais, ils furent tranférés à l’escadre du pacifique sous le commandement de Von Spee, avec lequel ils allaient se forger une véritable légende. En 1909 ils étaient basés à Tsing-Tao. Avec le déclenchement de la guerre, et l’entrée en lice du japon contre les empires centraux, leur place n’y était plus sûre, et l’escadre apareilla pour livrer une guerre au commerce dans l’est du pacifique et sur la côte ouest de l’amérique du sud. La suite est connue: Le seul écueil possible dans le secteur du cap Horn était l’escadre de l’amiral Cradock, basé aux îles Malouines. Ce dernier n’eut d’autre choix que d’affronter son rival avec des forces inférieures, afin de lui interdire le passage dans l’Atlantique. La rencontre eut lieu à Coronel le 1er nov. 1914. Le Good Hope, le Monmouth, y furent coulés. Les Allemands n’eurent aucun dégât. L’escadre passa le cap Horn et se retrouva à harceler les convois venant d’argentine et du Brésil. Mais une force Britannique fut rassemblée prestement pour traquer Von Spee. Ce dernier dût livrer bataille le 8 août 1914 au large des Falklands. Face aux croiseurs de bataille Anglais, le Scharnhorst et le Gneisenau furent écrasés…
Déplacement & Dimensions |
12 800-13 000 t ; 144,6 x 21,6 x 8,37 m |
Propulsion | 3 hélices, 3 machines 3 cyl. TE, 6 chaudières, 28 800 cv. et 23,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Ceinture 150 mm, Pont 60 mm, Blockhaus 200 mm, tourelles 170, barbettes 150; Equipage 764. |
Armement | 8 canons de 210, 6 de 150, 18 de 88 mm, 4 ML Mauser, 4 TLT 450 mm SM. |
croiseurs légers classe Kolberg (1908)
Le Mainz en 1914.
Les quatre croiseurs de la classe Kolberg sont en droite ligne dérivés des unités de la classe Dresden, mais leur déplacement fait un bond en avant, et leur armement est augmenté de deux pièces. Ils furent tous les quatre construits dans des chantiers différents, à Dantzig, Stettin, et Kiel, de façon à tester des systèmes de turbines différents. Cette classe comprenait le Kolberg ( lancé en 1908 ), le Mainz ( 1909 ), le Cöln ( 1911 ) et l’Augsburg ( 1910 ). Le Mainz et le Cöln patrouillant de concert en mer du nord furent coulées le 28 août 1914 par des croiseurs de bataille Anglais. Le Kolberg deviendra comme l’Augsburg une réparation de guerre après l’armistice, le premier devenant le Colmar sous pavillon Français et le second servant dans la marine Japonaise et les deux étant démolis après une courte carrière.
éplacement & Dimensions |
4360t, 4915t PC_130x14x5.4m |
Propulsion | 2 turbines standard, 4 chaudières, 6600 cv. et 20 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | pont 40 mm, boucliers de canons 50 mm, casemate 100 mm; Equipage 367 |
Armement | 12 canons de 105 mm ( simples ), 2 TLT 450 mm ( SM, flanc ), 100 mines. |
Croiseurs classe Gazelle (1898-1902).
Le SMS Ariadne en 1914.
Cette classe de croiseurs dits de « 4e classe », furent en fait définis comme de bons compromis entre des canonnières ou avisos coloniaux et des éclaireurs d’escadre. Ils furent définis à partir du Hela ( 1895 ), classé comme aviso, mais leur poupe était réhaussé pour former un gaillard d’arrière, leur armement était nettement renforcé ( au lieu des quelques pièces de 88, une batterie de 10 pièces de 105 mm ), ils étaient également mieux protégés avec un blindage de pont, mais utilisaient les mêmes machines. Au final, ces bâtiments n’étaient pas « sous armés » comme précédemment et capables d’assurer leur rôle sans crainte des destroyers et torpilleurs adverses. Ils furent au nombre de 10, construits dans plusieurs chantiers, Germaniawerft, Weser, Dantzig, et un unique à Howaldswerke, toujours à Kiel. Il s’agissait des Gazelle, Niobe, Nymphe, Thetis, Ariadne, Amazone, Medusa, Frauenlob ( littéralement « louanges féminines » ), Arcona, et Undine, acceptés en service en 1900-1904. Ils étaient reconnaissables également à leurs deux cheminées, et leur éperon à l’ancienne mode. Les plus anciens de ces navires étaient relégués à la défense côtière en 1914, et à partir de 1916 la plupart furent relégués à des missions de second plan et progressivement désarmés. L’Ariadne participa à la bataille d’Héligoland en août 1914 et y fut coulé. L’Undine fut torpillé en Baltique par l’E19 et le Frauenlob périt lors de la bataille du Jutland, torpillé par le croiseur Southampton. Le Gazelle fut démoli en 1920, mais les autres survécurent un temps. Les Nymphe, Niobe et Amazone furent entièrement reconstruits et servirent jusqu’en 1931-32, le premier étant vendu aux Yougoslaves, puis capturé par les Italiens en 1940. Sa carrière mouvementée continua juqu’en 1943 – ( Voir Navis2GM ).
Déplacement & Dimensions |
3033-3130 t; 105 x 12,2 x 5,4 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 machines TE, 4 chaudières Schulz-Thornycroft, 6000 cv. et 20 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Pont 50 mm, Coffrage interne 70 mm; Equipage 260. |
Armement | 10 canons de 105 ( 10×1 ), 10 ML Mauser 8 mm, 3 TLT 450 mm. |
Croiseurs classe Bremen (1903-05).
Le KMS Posen en 1918.
Cette classe de croiseurs légers comprenait 7 unités portant des noms de villes, une tradition venue de la Grande-Bretagne et adoptée par la Hochseeflotte. Il s’agissait des Bremen, Hamburg, Berlin, Lübeck, München, Leipzig et Dantzig. Bien qu’étroitement dérivés des Gazelle précédents, ils étaient plus grands, lourds, et rapides, mieux protégés notament au niveau des ponts contre les tirs paraboliques, arborant en outre trois cheminées. Par ailleurs, le Lübeck fut le premier navire de cette taille à utiliser des turbines, à titre expérimental. Ces navires furent mis en chantier à Weser, Vulcan et Dantzig en 1902-1904, lancés en 1903-1905, et acceptés en service en 1904-07. Comme les Gazelle, ils arboraient un très long éperon proéminent à la mode Française. Ce furent les derniers, car à partir des Königsberg, on en vint à une proue plus raisonnable que ce style en « soc de charrue », rendant le navire prompt à s’enfoncer par l’avant dans le gros temps. Ces bâtiments servirent outremer avant la guerre. En 1914, ils étaient dispatchés entre l’escadre de la Weser et de la Jade ( Berlin ), ainsi que de l’escadre de la Baltique ( Lübeck ). Les autres étaient dans la IIIe escadre d’éclairage ( München, Dantzig ). Le Bremen fut modifié pour recevoir 2 pièces de 150 mm sur ses gaillards à la place des 4 pièces de 105 qui s’y trouvaient, avec une mâture et des cheminées modifiées. Il en sortit en 1915, et sauta sur une mine en Baltique la 17 février. Le Lübeck fut également modifié, recevant en sus des TLT de 500 mm, des rails pour 50 mines, et une nouvelle proue plus marine. Le Berlin fut modifié pour être utilisé en 1916 comme mouilleur de mines. Le Leipzig était présent dans l’escadre de Von Spee lors de la seconde bataille des Malouines, et y fut coulé. Le München et le Berlin, après quelques opérations, furent désarmés fin 1916. Les Dantzig, Lübeck et München furent accordés en dommages de guerre et démolis. Le Berlin et le Hamburg, acceptés dans la Reichsmarine, furent désarmés en 1931 et 1935 mais utilisés encore par la Kriegsmarine ( Voir navis2GM ).
Déplacement & Dimensions |
3760 t -3800 t PC; 111 x 13,3 x 5,6 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 machines TE, 6 chaudières Schulz-Thornycroft, 11 750 cv. et 23 noeuds max. |
Blindage, Equipage | Pont 80 mm, Coffrage interne 100 mm; Equipage 288. |
Armement | 10 canons de 105 ( 10×1 ), 10 ML Mauser 8 mm, 2 TLT 450 mm. |
Croiseurs légers classe Königsberg (1905-07).
Le Königsberg en 1915.
La classe Königsberg comprenait 4 unités plus ou moins dérivée des Bremen. Il s’agissait des Königsberg, Nürnberg, Stuttgart, et Stettin, construits à Kiel, Dantzig et Vulcan, achevés en 1907-1908. Nettement plus grands que les Bremen, ils étaient également plus rapides, le Stettin expérimentant de son côté un jeu de turbines Parsons. Le Königsberg différait des autres par ses cheminées également espacées et reçut des modifications destinées à augmenter son rayon d’action ( qui passa à 5720 nautiques contre 4120-4170 pour les autres ). Le Stuttgart et le Stettin, en 1917, reçurent des pièces de 75 mm AA. Le plus célèbre par sa carrière est le premier. Connut en livrée coloniale blanche et gris clair, affecté à Dar-es-Salaam sur la côte Tanzanienne, il commença à s’en prendre au commerce Anglais en océan Indien. Traqué rapidement par la Royal Navy, bloqué dansl’estuaire de la Rufiji, il fut bombarder par les monitors de la classe Humber et finlement sabordé le 11 juillet 1915. Le Nürnberg de son côté faisait partie de l’escadre asiatique de Von Spee. Il fut coulé lors de la seconde bataille des Falklands le 8 décembre 1914. Le Stuttgart servit autant dans la Hochseeflotte ( IIIe escadre ) que comme navire-école des canonniers. En mai 1918 il fut converti en transport d’aviation et finalement démoli en 1921. Le Stettin servit au sein de la IIIe escadre de la Hochseeflotte puis à partir de 1917 comme bâtiment-base de l’école des sous-mariniers. Il fut accordé à la Grande-Bretane en dmmages de guerre et ferraillé en 1923.
Déplacement & Dimensions |
2082 t – 2200 t PC; 104,6 x 11 x 4,6 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 mot. TE, 4 chaudières standard, 6000 cv. et 20 noeuds max. |
Blindage, Equipage | aucun; Equipage 195. |
Armement | 2 canons de 88, 6 de 50 mm, 3 TLT 450 mm. |
Croiseurs légers classe Dresden (1908)
L’Emden dans l’escadre du pacifique, en livrée Blanche Coloniale, août 1914.
Le SMS Emden, était un croiseur dit « léger » de la classe Dresden, comptant le Dresden et l’Emden, lancés en 1907-7908 et entrés en service en 1908-1909. Leur conception différait peu de celle de leurs prédécesseurs de la classe Königsberg dont ils constituaient une amélioration. Plus grands d’un mètre, plus larges de 30 cm et plus lourds de 200 tonnes, ils étaient légèrement plus rapides ( 23.5 et 24 noeuds contre 23 ), mais possédaient la même puissance de feu. Cependant leurs destins furent parmi les plus intéressants car des plus aventureux et romanesques. ( Voir la page spéciale consacrée à l’odyssée de l’Emden et à son équipage ).
Le Dresden fit en effet partie de la force internationale déployée au cours de la révolution mexicaine en 1910. Lorsque la guerre éclata, il se hâta de se placer en poste dans l’est de l’océan Indien. Passant par le cap de Bonne-Espérance, il descendit sur l’atlantique sud à la recherche de proies de chasse. Ce fut l’un des « raiders » déployés par la guerre de corsaires menée par l’Allemagne au trafic marchand allié. Faisant partie de l’Escadre de l’Amiral Von Spee, il se signala au combat au cours de la première bataille des Falklands, opposé aux unités de l’amiral anglais Cradock. S’échappant dans le pacifique, il fut poursuivi par les croiseurs Kent et Glasgow et se réfugia au large de l’île Chilienne de Mas a Fuera. Refusant de se rendre, il se saborda le 14 mars 1915.
Déplacement & Dimensions |
3664t, 4268t PC_118x13.5×5.5 m |
Propulsion | 2 hélices, 3 moteurs 4-cylindres, 12 chaudières standard, 13 500 cv. et 23.5 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | pont et tourelles 30-50 mm, ceinture 30 mm, casemate 100 mm_Equipage 361 |
Armement | 10 canons de 105 mm, 4 canons de 102 mm, 2 TLT 450 mm de flanc ( SM ) |
Croiseurs légers classe Magdeburg (1911).
Le Strassburg en 1914.
La classe Magdeburg marquait un tout nouveau jalon dans la conception des croiseurs Allemands: Nettement plus grands que les Kolberg ( 5600 tonnes PC contre 4900 ), ils concentraient en outre un panel d’améliorations considérables: Ils furent les premiers à disposer d’une ceinture en nickel courant sur 80% de la ligne de flottaison, et soudée à la coque elle-même, comme partie intégrante de sa structure. La coque étai montée un utilisant une technique de cadres longitudinaux, et l’hydrdynamique avait étée retravaillée de manière intensive, comme en témoigne la proue de clipper. L’abandon du gaillard d’arrière était d’autre part une nécéssité pour donner à ces bâtiments une capacité de mouiller de mines. Ces quatre bâtiments ( Magdeburg, Breslau, Strassburg, Stralsund ), achevés en août-décembre 1912, avaient des turbines différentes, et des vitesses admises entre 27,5 et 28,2 noeuds. En 1915-16, le Strassburg et le Stralsund furent réarmés avec 7 pièces de 150 mm, 2 de 88 AA et deux TLT supplémentaires sur le pont. Le Breslau ft réarmé avec deux pièces de 150 mm en 1916 et 8 en 1917. Le Magdeburg effectuait une sortie de minage en baltique le 26 août 1914 lorsqu’il s’échoua sur un récif de l’île Odensholm et fut ensuite bombardé par un croiseur Russe. Ce dernier fit prisonnier l’ééquipage et récupéra le livre de codes de la Hochseeflotte qui fut transmis à l’intelligence service Britannique. Le Breslau de son côté était le matelot du Goeben, l’escadre de méditerranée du contre-amiral Souchon. Réfugié à Constantinople, il fut officiellement acquis par la marine Turque et devint le Midilli. Il sombra le 20 janvier 1918 en heurtant des mines au large d’Imbros. Le Strassburg survécut à la guerre et fut tranféré aux Italiens, devenant le Taranto ( v. Navis 2GM ). Le Stralsund connut un sort similaire, et fut offert à la France, renommé Mulhouse et démoli en 1935 à Brest.
Déplacement & Dimensions |
4570 t – 5587 t PC; 138,6 x 13,4 x 5,1 m |
Propulsion | 2/3/4 hélices, 2/3 turbines, 11 chaudières standard, 29 900-35 500 cv. et 27,5 – 28,2 noeuds max. |
Blindage, Equipage | aucun; Equipage 354. |
Armement | 12 canons de 105, 2 TLT 500 mm, 120 mines. |
Croiseurs classe Nautilus (1906).
Le SMS Albatros en 1916.
La marine Impériale Allemande alignait un certain nombre de mouilleurs de mines auxiliaires mais seulement deux bâtiments spécialisés, les croiseurs Nautilius et Albatros. Bien que confondus dans la même classe, ces navires étaient dissemblables en apparence, quoique l’armement, la propulsion, la vitesse, le déplacement soient proches. Le Nautilus ( Minendampfer A ) arborait le style d’un grand yacht, avec une proue de clipper terminée par un bout-dehors, une poupe élancée, et une coque assez haute. Il fut lancé à Brême en 1905 et achevé en 1907. Son déplacement était de 2345 tonnes à pleine charge. L’Albatross de son côté avait une proue combinant éperon et forme clipper, une coque plus basse, mais la même poupe élancée. Son aspect était bien plus martial. Il éait aussi plus lourd, et fut construit deux ans plus tard sous le nom de Minendampfer B, achevé en mai 1908. Leur armement ne comprenait que des pièces légères, groupés par paires. Le Nautilus fut ensuite reconstruit comme son sister ship en 1910. Ce dernier mouilla trois champs de mines dès août 1914, les Lister, Vortrappe et Hever Sperre. Il mouilla ensuite des mines devant la Humber avec le Mainz. Puis en comagnie de l’Albatross et du Kaiser, il mouilla le grand champ défensif Alpha en baltique, derrière le Skagerrak, puis le Rif Sperre en mai 1916. Il resta ensuite en Baltique, patrouillant près des Aaland. En décembre, il fut ancré et débarrassé de son équipage, rayé des listes en mars 1919 et utilisé comme coque utilitaire jusqu’en 1928 avant d’être démoli à Copenhague. L’Albatross de son côté heurta le Wartburg en 1911. Après réparations, il mouilla des mines devant la Tyne en août 1914, et en septembre avec son sister-ship devant helgoland. Il mouilla ensuite en plusieurs sorties 550 mines devant l’île de Bogskär dans le nord de la Baltique, mais échappa de peu à la destruction par une escadre de croiseurs Russes en juillet 1916. Une bataille de poursuite s’ensuit, et le croiseurs Allemand, réfugié à Gotland, se voit pilonné, évacué et containt au sabordage, le 2 juillet 1915.
Déplacement & Dimensions |
2208 t – 2506 t PC; 100,9 x 11,2 x 4,4 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 mot. VTE, 4 chaudières standard, 6600 cv. et 20 noeuds max. |
Blindage, Equipage | aucun; Equipage 208. |
Armement | 8 canons de 88 ( 4×1 ), 200 mines ( 288 selon d’autres sources ). |
Croiseurs légers classe Karlsruhe (1912).
Le Rostock en 1915.
Le Karlsruhe et le Rostock entamés en 1911 et opérationnels en janvier et février 1914 furent construits tous deux à Kiel ( Germaniawerft et Howaldswerke ). Très inspirés des Magdeburg dont ils reprenaient l’essentiel, ils étaient cependant plus marins grâce à l’adoption d’un pont avant plus haut à la proue. Ils étaient cependant aussi moins puissants et moins rapides. L’armement initial de pièces de 105 mm fut jugé trop faible mais ils ne reçurent pas de pièces de 150 mm: La guerre ne leur en laissa pas le temps. Le Karlsruhe venait de rallier les caraïbes et participait à l’inauguration du canal de panamà. Il devait remplacer le Dresden sur cette station. La guerre débutant, il fit alors office de corsaire dans l’Atlantique, coulant 17 navires pour 76 000 tjb. Cependant le 4 novembre, il fut l’objet d’une explosion accidentelle interne si violente qu’il eut des voies d’eau et coula rapidement, les rescapés étant repêchés par deux vapeurs Allemands. Le Rostock de son côté servait dans les forces de reconnaissance, servant de meneur pour les escadrilles de destroyers. Il participa à la bataille d’héligoland le 28 août 1914, celle du Dogger Bank le 24 janvier 1915 et à la bataille du Jutland et reçut une torpille dans sa salle des machines. Prenant de la gîte il fut évacué et sabordé par les V71 et 73 le 1er juin 1916.
Déplacement & Dimensions |
4900t – 6200 t PC; 142,2 x 13,7 x 5,5 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 turbines, 14 chaudières standard, 26 000 cv. et 27 noeuds max. |
Blindage, Equipage | aucun; Equipage 373. |
Armement | 12 canons de 105, 2 TLT 500 mm, 120 mines. |
Destroyers classe S90-125 ( 1898-1904 )
Le T 108 en 1914. Cliquez p. agrandir
Dénommés « Torpedoboote Zestörers » ( destructeurs de torpilleurs ) ces navires correspondaient parfaitement dans leur nomenclature à leur fonction. Le terme « destroyer » fut ensuite dans toute les marines employé sans faire mention de leur gibier, les torpilleurs. Il ne s’agissait as d’une classe homogène mais d’une collection de petites séries construites généralement à Schichau, Elbing, le grand spécialiste des torpilleurs. Ce furent les premiers destroyers Allemands. On pouvait les sub-distinguer en sept sous-séries, les S90 ( 12 unités ), S102 ( 6 ), G108 ( 6, Germaniawerft ), S114 ( 6 ), S120 ( 5 ), l’unique S125 et les S126 ( 6 unités ). Ils formaient 7 escadrilles. Ils s’inspiraient du D9 et du D10, possédaient tous deux cheminées, trois tubes en partie décentrés dont un derrière le gaillard d’avant, caractéristique reprise pour tous les autres destroyers Allemands jusqu’en 1918. Ils furent réarmés pendant la guerre avec des 88 mm, et classés comme torpilleurs ( « T » ). Des pertes de la guerre, 5 furent coulés au combat, un sabordé à Tsing Tao, un sauta sur une mine , deux perdus par collision.
Déplacement et dimensions | 388-474 tonnes standard, 420-490 t PC ; 63-65 x 7 x 2,7 m. |
Propulsion | 2 hélices, 2 mach. TE, 2 chaudières standard, 3900-6500 cv et 26,5-28 noeuds |
Blindage et Equipage | Equipage 57-61 |
Armement | 3 canons de 50 mm, 3 TLT 450 mm. |
Cuirassés classe Bayern (1916)
Le cuirassé « Bayern » représente l’aboutissement des Dreadnoughts Allemands. Le Bayern et le Baden, de par leur conceptions très modernes, incarnent parfaitement l’évolution future de ce type de bâtiment. Répondant aux Queen Elisabeth Britanniques, ils disposent d’une artillerie équivalente en calibre tout en étant plus courts de 15 mètres mais plus larges de 3, ils ont en outre le même déplacement, et une vitesse légèrement inférieure. Leur système de conduite de tir, du même modèle que celui des croiseurs de bataille de la classe Hindenburg était cependant largement plus avancé et suscita le plus grand intêrét chez les autorités de la Royal Navy. Mis sur cale début 1914 au titre du plan Tirpitz, le Bayern et le Baden furent lancés en 1915 et entrèrent en service fin 1916 et début 1917, trop tard pour participer aux grandes opérations navales, dont la bataille du Jutland. Le Baden sauta sur une mine dans le golfe de Riga, regagnant Kiel à grand-peine pour réparations, et n’en sortit qu’en 1921 pour servir de cible, et le Bayern, fut interné à la reddition de la flotte à Scapa Flow dans les Orcades, et s’y saborda comme le reste des unités mutinées le 21 juin 1919. Le Sachsen et le Wurtemberg suivants agrandis ne furent jamais achevés.
Déplacement & Dimensions |
28 070t, 31 700t PC; 180 x 30 x 8.50 m |
Propulsion | 4 turbines Parsons, 14 chaudières Schultz-Thornycroft, 48 000 cv. et 21 Noeuds max. |
Blindage, Equipage | Barbettes 350 mm, Batterie 170 mm, ceinture 350 mm; Equipage 1270 |
Armement | 8 canons de 380 mm ( 4×2 ), 16 canons de 150 mm en barbettes, 8 canons AA 88 mm Flak, 5 TLT 600 mm ( SM ) |
Destroyer V161 et classe V162 ( 1909 )
Cette unité de Vulkan à Stettin était la 13e unités de l’année fiscale 1907, mais annonçait aussi techniquement les V162. Le V161 disposait de deux turbines AEG et de chaudières standard, mais les dimensions et le tonnage étaient virtuellement identiques à celles des V150. Les canons de 88 mm étaient des KL/30 plutôt que des SKL/35. Le V161 survécut au conflit et fut attribué en dommages de guerre à la Grande-Bretaggne qui le fit démolir. La série V162 ne comprenait que 3 unités, lancés toutes trois en mai 1909. Elles étaient deux mètres plus longues et 10 cm plus large, et étaient dotées des mâmes turbines AEG. Le tonnage étant supérieur, la vitesse passait de 33 à 32 noeuds. En revanche, le rayon d’action était en nette augmentation, passant de 2815 à 3960 km. A partir de cette classe la marine impériale Allemande adoptait définitivement les turbines pour ses destroyers. Le V162 sauta sur une mine le 15 août 1916 et les deux autres furent démolis en 1920-21. Les S165 de Schichau suivants étaient virtuellement identiques.
Déplacement et dimensions | 639 – 739 tonnes PC, 73,9 x 7,9 x 3 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 Turbine AEG, 3 chaudière standard, 15 100 cv et 32 noeuds. |
Blindage et Equipage | Aucun et 84 hommes |
Armement | 2 canons de 88 mm, 3 TLT de 450 mm axiaux |
Torpilleurs de seconde classe T11-65 ( 1885-92 )
Ces anciens torpilleurs se subdivisaient en 5 séries de 17, 9, 9 15 et 10 unités ( S7-65 ) et 2 prototypes ( S32 et S42 ), tous venant de chez Schichau. Ils avaient tous deux tubes axiaux et une torpille de rechange, et deux petits canons revolvers Hotchkiss. Certains furent déclassés entre 1900 et 1910 et utilisés comme ravitailleurs et autres, et les autres modernisés et reconstruits, renommés T11 à T65. Durant les hostilités, 6 furent perdus au combat et 2 par collision. Trop menus, ils supportaient mal le gros temps.
Déplacement et dimensions | 96-450 tonnes standard, 37,7-44,3 x 4,8-5 x 2,2-2,7 m. |
Propulsion | 1 hélices, 1 mach. TE, 2 chaudières standard, 830-1570 cv et 19-22 noeuds |
Blindage et Equipage | Equipage 16-20 |
Armement | 2 canons de 37 mm, 2 TLT 450 mm. |
U1 (1906)
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Le tout premier U-Boote ( « unterseeboote – bateau sous-marin » ) Allemand – qui allait en fabriquer et en mettre en oeuvre plus que toutes les autres Nations dans l’histoire – avait été précédé par l’unique « Brandtaucher » construit à Kiel en 1850 par l’illustre ingénieur Barvarois Wilhelm Bauer pour le compte de la Prusse ( voir Navis19e ). Ce brillant précurseur, unique sur le continent, déjà construit entièrement en acier appartenait cependant aux brillants prototypes. En 1900, Guillaume II n’avait pas d’autres ambitions que de doter son empire d’une Hochseeflotte capable d’en découdre avec la Royal Navy de son cousin Edouard VII d’Angleterre. Les sous-marins en étaient à priori exclus. Si deux autres submersibles furent également expérimentés en 1891 et 1897, le premier U-Boote moderne fut défini aux chantiers Howaldswerke par l’ingénieur Espagnol d’Ecquevilley, ancien ingénieur de l’équipe de Gustave Laubeuf, son bras droit. Il est donc normal que ce premier engin porte d’évidentes similitudes avec le « Narval ». Comme lui c’était un « torpilleur submersible », bon marcheur en surface. Malgré les réticences de Tirpitz, le département dédié de la Reichsmarineamt fut autorisé à poursuivre les recherches entamées avec le Forelle, porusuivies avec les trois « Karp » vendus à la Russie. L’U1 disposait de moteurs Körting à Kérosène, performants et endurants. Il avait cependant une évacuation amovible qui entraînait des manoeuvres de rabattage assez longues avant toute plongée. Néammoins, ce navire qui effectua des tests jusqu’à la fin de sa courte vie active ( 1919 ) fut un brillant précurseur. Il fut rayé des listes, mais so constructeur l’acheta, bien conscient de l’mportance historique qu’avait pris ces unités symboliques en 1919, et en fit don au musée de Munich. Il y réside toujours.
Déplacement & Dimensions |
238t/283t ( surface/plongée ). 42,4 x 3,8 x 3.2 m |
Propulsion | 2 hélices, 2 mot. kérosène, 2 mot. elect. 400/400 cv. et 10,8/8,7 noeuds surf./plong.. |
Blindage, Equipage | Equipage 12 |
Armement | 3 TLT 450 mm ( proue ) |
Canonnières classe Bussard (1888-93).
Le SMS Comoran en 1914.
La classe Bussard comprenait à l’origine 6 bâtiments classés à l’époque comme des croiseurs de 4e classe. Il s’agissait de navires destinés au service outremer, à voile ( gréément de barquentin ) et vapeur, bien armés pour leur taille, et qui différaient entre eux. Le Bussard et le Falke ( 1888 et 1890 ) furent radiés en 1913. Les Seeadler, Condor et Cormoran du second groupe ( 1892 ) avaient un tirant d’eau plus important. Le Condor et le Seeadler furent radiés en 1914 mais encore utilisés comme pontons utilitaires. Le Seeadler sauta sur une mine dans lla Jade en 1917. Il ne doit pas être confondu avec l’autre Seeadler, un fameux corsaire à voile Allemand qui sévissait à la même époque contre des vapeurs isolés sur les côtes Africaines. Le Cormoran par contre était à l’ancre à Tsing Tao, la colonie Allemande de Chine, mais son état général incita son commandant à le faire saborder le 28 septembre 1914 plutôt que de prendre la mer ( sa faible vitesse en aurait fait une proie facile, et il aurait probablement été capturé. ). Le dernier de la série, le Geier ( 1894 ), était un peu plus grand que les autres et plus fin de ligne. Il n’était armé que de 2 tubes lance-torpilles de 450 mm. Il était ancré à Honolulu ( Hawaii ) en août 1914, et pas inquiété par la neutralité des USA, ce qui changea en 1917: Il fut capturé, puis se saborda le 21 juin 1918.
Déplacement & Dimensions |
1834 t; 82,6 x 12,7 x 5,35m |
Propulsion | 2 hélices, 2 machines HTE, 4 chaudières, 2800 cv. et 15,5 noeuds max. |
Blindage, Equipage | aucun; Equipage 161. |
Armement | 8 canons de 105 mm. |
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