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27 mars 2013

La machine à chiffrer Enigma

milguerres @ 22 h 36 min

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La machine à chiffrer Enigma

Espionnage

Les soldats se battaient sur les champs de bataille partout dans le monde, sous les bombes et les balles. Mais les services de renseignements de chaque pays se livraient à une autre guerre, une guerre intellectuelle cachée aux yeux du monde. Dans les années 40, la cryptographie atteint de nouveaux sommets, inimaginables seulement quelques années avant. Avec l’invention de nouvelles machines d’encodage, une nouvelle génération d’encodeur vit le jour.
La Pologne surveille son voisin

Les principales découvertes en matière de décodage et d’encodage eurent lieu avant même l’ascension d’Hitler au pouvoir. Dans les années 1920, la Pologne commença à intercepter des transmissions codées allemandes, elle rassembla une équipe de mathématiciens pour les déchiffrer. A ce moment là, les Allemands encodaient leurs messages avec une machine très sophistiquée nommée Enigma. Elle fut développée par Arthur Scherbius en 1918. Cette machine utilisait le principe suivant : trois roulettes rotatives qui permutaient les lettres plusieurs fois. Même si une puissance ennemie parvenait à voler une machine Enigma et à comprendre son fonctionnement, ils ne pourraient déchiffrer les messages sans savoir séquence d’encodage choisie par l’opérateur de la machine. Grâce à ce système, il y avait environs 15 milliards de séquences d’encryptage possibles, le code émit par Enigma était donc incassable. Du moins, c’est ce que croyaient les Allemands.

La machine Enigma
La machine à chiffrer Enigma sans-titre

Ils ont cependant commis une erreur cruciale dans la politique opérationnelle d’Enigma. Pour éviter des erreurs dues aux mauvais signaux radio ou aux interférences, les opérateurs allemands devaient transmettre la séquence d’encodage deux fois. C’est ce qui manquait aux mathématiciens polonais pour déchiffrer le code. Les mathématiciens Marian Rajewski, Henryk et Jerzy Róycki étaient les principaux chercheurs au Bureau Polonais de Chiffrage. Ils permirent à la Pologne de clairement lire les messages allemands dès 1933. Rajewski accumula tellement de connaissances sur la machine qu’il put en construire une lui-même. Mais la Pologne garda ses renseignements top-secret, sachant que si les Allemands avaient des doutes sur la sécurité de leur système, ils en développeraient un nouveau, ce qui obligerait les recherchistes à tout recommencer de zéro.
Le secret est divulgué

Lorsque Hitler annula son traité de non-agression avec la Pologne en 1939, les Polonais surent qu’ils devaient partager leur secret. Ils entrèrent en contact avec les services de renseignements britannique et français, ils leur apprirent qu’ils possédaient une machine à chiffrer allemande et qu’ils savaient comment déchiffrer les messages allemands. Ils fabriquèrent donc des répliques d’Enigma pour les Britanniques et pour les Français. Lorsque les troupes allemandes envahirent la Pologne cette année là, le centre de décryptage fut déménagé en France et à Bletchley Park, en Angleterre.

Lorsque les Allemands rajoutèrent deux rotors à la machine, le décryptage des messages devint beaucoup plus ardu. Au début de la guerre, 120 personnes travaillaient à Bletchley Park, plusieurs milliers y travaillaient en 1944. En Grande-Bretagne, le programme Enigma fut baptisée « Alan Turing Spearhead Ultra » (Fer de Lance Alan Turing). En 1940, les Britanniques pouvaient décoder les messages de la Luftwaffe, ceux de la marine furent brisés dès 1941.
La prise de l’U-33

La récupération de trois rotors Enigma sur l’U-Boat U-33 en 1940 aida grandement la recherche alliée. Le H.M.S Gleaner intercepta l’U-33 alors qu’il allait poser des mines dans un chantier portuaire britannique. Le Gleaner largua des mines sous-marines sur le sous-marin allemand, ce qui le força à faire surface. Le navire britannique percuta l’U-33 ce qui força le capitaine du sous-marin à ordonner le sabordage du navire. L’un des hommes de l’U-33 ne pu suivre l’ordre de jeter les rotors à l’eau, les Britanniques purent donc mettre la main sur ces précieuses pièces.

Peu après, les chercheurs de Bletchley Park cassèrent les codes d’Enigma, les Britanniques partagèrent leurs connaissances avec leurs alliés américains (en retour, les Américains partagèrent leurs connaissances sur le cryptage japonais). En 1943, les Alliés pouvaient suivre de près les mouvements allemands sur terre, sur mer et dans les airs. Les Alliés purent garder ça secret, les Allemands continuèrent donc à croire que le code Enigma était toujours incassable.
La fin de l’histoire

Ce succès en matière de renseignements militaires influença énormément le cour de la Seconde Guerre mondiale. La capacité des Alliés à déchiffrer les transmissions de la marines italiennes, effectuées avec Enigma, leur donna l’avantage lors de la bataille de Matapan (au large de la Crête), cette victoire clef écarta la menace italienne de la Méditerranée. Les informations décodées permirent également de connaître à l’avance les mouvements des troupes de Rommel en Afrique du Nord. Cela permit aux Alliés de l’empêcher de rentrer en Égypte et de contrôler la côte méditerranéenne d’Afrique du Nord. Le décryptage permit aussi aux Alliés d’apprendre que les fusées V1 étaient fabriquées à Peenemünde en Allemagne, ce qui donna lieu à un raid sur ces usines. Cela permit de libérer la voix pour l’Opération Overlord et pour l’invasion de la France en août 1944

enigma


Arthur Scherbius
Arthur Scherbius (20 octobre 1878 – 13 mai 1929) était un ingénieur en électricité allemand. En 1918, il brevète une machine de chiffrement basé sur des rotors, elle portera plus tard le nom d’Enigma.
Scherbius est né à Francfort en 1878. Fils d’un homme d’affaires, il étudie l’électricité au collège technique de Munich et s’inscrit ensuite au collège technique de Hanovre où il termine ses études en mars 1903. L’année suivante, il écrit sa thèse sur un système de turbine et reçoit son doctorat en ingénierie.
Scherbius travaille ensuite pour plusieurs entreprises en Allemagne et en Suisse. En 1918, il fonde son entreprise, « Scherbius & Ritter » à Berlin et invente différents objets : des moteurs asynchrones, des coussins électriques ou encore des corps-chauffant en céramique. Ses contributions font que son nom est resté dans le domaine des moteurs asynchrones : on parle du principe de Scherbius pour désigner l’utilisation de machines tournantes au lieu de convertisseurs de puissance.
Le 23 février 1918, il dépose un brevet pour sa machine de chiffrement et commence à la commercialiser. Au début, la machine n’est pas destinée à un usage militaire. Scherbius achète aussi les droits d’un autre brevet, une machine de chiffrement inventée par Hugo Koch et breveté en 1919. Les affaires sont difficiles et l’entreprise est réorganisée à deux reprises durant les années 1920. En 1923, Scherbius vend la première version, l’Enigma-A. Trois autres versions commerciales vont suivre, et l’Enigma-D devient le modèle le plus répandu.
La marine allemande s’intéresse à sa machine et adopte le modèle D d’Enigma. Elle y apporte des modifications en 1926. En 1929, l’armée allemande utilise à son tour la même variante commerciale et modifie son mécanisme. Les deux machines des forces allemandes se ressemblent à quelques détails près. À partir de ce moment, son usage est étendu à toute l’organisation militaire allemande et une grande partie de la hiérarchie nazie. La marine allemande surnomme Enigma la machine M. Ces machines évolueront encore pour devenir les diverses Enigma de la Seconde Guerre mondiale avec notamment l’ajout de rotors pour renforcer la sécurité.
Scherbius n’aura pas l’occasion de voir le succès de sa machine. Il décède en 1929 dans un accident d’attelage.

Sources : http://www.secondeguerre.net/hisetpo/gu/hp_machineenigma.html
http://historizo.cafeduweb.com/lire/11988-enigma-machine-crypter-seconde-guerre-mondiale.html
Wikipedia

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