L’accord financier anglo-américain Pierre Uri
retour à la Seconde Guerre Mondiale
Chronologie de la Seconde Guerre mondiale
PRÊT-BAIL LOI DU (1941)
Armel MARIN
Loi promulguée le 11 mars 1941 autorisant le président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, à aider le Royaume-Uni, sans entrer dans la guerre, par le prêt, la location ou la vente de tout matériel militaire jugé nécessaire et contre un remboursement différé.
La loi du prêt-bail (Lend Lease Act) eut une influence considérable sur le cours de la Seconde Guerre mondiale. Les Américains purent alors devenir « l’arsenal des démocraties ». De plus, la loi autorisait le président à distribuer du matériel militaire à tout pays dont la défense serait jugée nécessaire à celle des États-Unis. Washington mettait au point une assistance maritime au Royaume-Uni, qui assurait l’acheminement de ce matériel. Dès mai 1941, la Chine bénéficia du prêt-bail.
L’agression de Pearl Harbor limita l’aide pour 1942 à 16 p. 100 du total de la production américaine.
Il s’agissait essentiellement d’armes, d’avions, de matières premières, d’équipements industriels et de denrées alimentaires. En 1942, 4 389 chars et 6 847 avions furent fournis aux Britanniques. L’U.R.S.S. fut admise au bénéfice du prêt-bail en juin 1942. Les marines anglaise et américaine assurèrent le transport de New York à Mourmansk (7 000 km environ). Cette route du Nord étant difficile et dangereuse, les Britanniques tentèrent d’emprunter une voie plus sûre, plus longue, qui, du golfe Persique, atteindrait l’U.R.S.S. à travers l’Iran, État neutre. L’aide américaine à l’U.R.S.S. s’éleva à 11 millions de dollars (sur un total de 50 millions d’aide) qui ne furent pas remboursés. Aux armes et aux munitions s’ajoutèrent des médicaments et des produits divers. Par la seule route du Nord, de juillet 1943 à mars 1944, passèrent 5 000 tanks, 7 000 avions, 7 000 camions.
À la conférence de Téhéran (28 nov.-1er déc. 1943), Staline déclara à Roosevelt que, sans les livraisons américaines, il aurait perdu la guerre.
Armel MARIN
http://www.universalis.fr/encyclopedie/loi-du-pret-bail/
L’accord financier anglo-américain
Pierre Uri
Politique étrangère Année 1946
Volume 11
Numéro 1
pp. 5-24 - http://www.persee.fr/
Les accords anglo-américains signés à Washington le 6 décembre 1945, approuvés par la Chambre des Communes le 13 décembre, par la Chambre des Lords le 18 décembre, ne seront vraisemblablement pas soumis au Congrès avant le mois de mars ou d’avril. Ils se présentent comme un ensemble complexe, dont lord Keynes, dans son discours à la Chambre Haute, a fait ressortir les trois aspects et la liaison logique : « Une esquisse d’organisation à long terme du commerce mondial et des changes sur une base multilatérale et non discriminatoire ; des propositions à court terme pour une prompte reconversion de la zone sterling dans la même direction ; et une offre d’aide financière des Etats-Unis pour permettre à la Grande-Bretagne de surmonter les difficultés immédiates de transition qui, autrement, rendraient impraticables les projets à court terme et retarderaient la participation et la collaboration avec les États-Unis dans un effort pour amener le reste du monde à se ranger à la politique à long terme esquissée. » L’habileté de cette présentation est qu’elle fait figurer l’organisation du commerce mondial comme l’essentiel, le prêt comme une condition accessoire. La situation de l’Angleterre, les préoccupations du gouvernement britannique, mais aussi bien les attaques de l’opposition américaine suggèrent de renverser l’ordre des facteurs. Au centre se situe le prêt de 3 750 millions de dollars et le règlement définitif du prêt-bail, assorti d’un crédit supplémentaire de 650 millions de dollars. Ces facilités, soumises à des conditions financières remarquablement avantageuses, ont pour contre-partie des engagements précis de politique monétaire, une renonciation anglaise au contrôle des changes sur les paiements courants et à l’organisation actuelle du bloc sterling, l’obligation de négocier des arrangements et des réductions de créances avec les pays détenteurs de balances sterling bloquées. Elles impliquent en outre l’adhésion de la Grande-Bretagne aux institutions de Bretton Woods, elles requièrent une approbation et un soutien du gouvernement britannique aux projets américains d’organisation du commerce international. Ces liaisons rendent compte de la structure des textes présentés aux Assemblées.
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