Milguerres

  • Accueil
  • > Le texte du « Manifeste des 93″

21 novembre 2012

Le texte du « Manifeste des 93″

milguerres @ 16 h 10 min

 

   retour page d’Accueil Champs de bataille où les Australiens combattirent. fleche-boule8retour à la Grande GuerreChamps de bataille où les Australiens combattirent. fleche-boule8retour à Articles et évènements

 

Manifeste des 93

(source WIKIPEDIA et vu par http://www.editions-delcourt.fr/fritzhaber/spip.php?article244)

Le Manifeste des 93 (également intitulé Appel des intellectuels allemands aux nations civilisées) est un document daté du 4 octobre 1914 qui fut publié en Allemagne sous le titre Aufruf an die Kulturwelt / An die Kulturwelt ! Ein Aufruf (et traduit en français dans La Revue Scientifique du 14 novembre 1914). Il exprime, au début de la Première Guerre mondiale, une réaction des clercs allemands aux accusations d’exactions portées contre l’armée allemande suite à l’invasion de la Belgique.

Il fut signé par 93 intellectuels allemands (d’où son nom). On retrouve principalement dans cette liste des Prix Nobel, des scientifiques, des philosophes, des artistes, des médecins, et des enseignants de renommée internationale.

Contenu

Ce qui allait être la Première Guerre mondiale venait de commencer. Le premier choc fut la rapide offensive allemande à travers la Belgique neutre, stoppée près de Paris lors de la première bataille de la Marne en septembre 1914. La communauté internationale s’étant émue des atrocités allemandes en Belgique lors de l’invasion de ce pays, ce manifeste fut rédigé pour démontrer au monde entier le soutien sans équivoque des intellectuels allemands au Kaiser Guillaume II, à la cause de l’Empire allemand et à l’armée allemande.

Albert Einstein, qui avait été l’un des trois seuls savants allemands à signer une pétition pour la paix en 1913, refusa énergiquement de signer ce manifeste qu’il qualifia de « capitulation de l’indépendance intellectuelle allemande » .

Origine du texte

Le 10 septembre 1914, Erich Buchwald, un industriel, demande à Hermann Sudermann de réagir aux diffamations étrangères.

Initiatives semblables

En septembre 1914 des historiens d’Oxford signent Why we are at war.

En octobre 1914 vingt-deux recteurs d’universités allemandes signent un manifeste dénonçant les accusations portées contre l’Allemagne. Un autre manifeste est signé par 3016 professeurs d’université et d’écoles supérieures. Waldeyer fonde le Kulturband à Berlin.

Le 20 juin 1915, à l’initiative d’Arnold Seeberg, est signée par 352 professeurs de l’enseignement supérieur la « Pétition des intellectuels ».[réf. souhaitée]

Échos et effets

Le 21 octobre 1914, le New York Times publie Reply to the German Professors (de), réponse signée par 120 professeurs britanniques.

En France, le manifeste des 93 incita le ministère des Affaires étrangères à créer un service de la Propagande.

On lira dans le mémoire de Marie-Éve Chagnon cité ci-dessous (p. 124 et suiv.) la réaction des diverses Académies de France : fallait-il exclure les membres correspondants étrangers signataires de ce manifeste ? Les signataires, au fond, s’étaient prononcés à titre individuel ; fallait-il qu’une institution leur répondît ? L’Académie des sciences fut la plus hésitante.

Le texte du « Manifeste des 93″

Appel au monde civilisé.

En qualité de représentants de la science et de l’art allemand, nous, soussignés, protestons solennellement devant le monde civilisé contre les mensonges et les calomnies dont nos ennemis tentent de salir la juste et noble cause de l’Allemagne dans la terrible lutte qui nous a été imposée et qui ne menace rien de moins que notre existence. La marche des événements s’est chargée de réfuter cette propagande mensongère qui n’annonçait que des défaites allemandes. Mais on n’en travaille qu’avec plus d’ardeur à dénaturer la vérité et à nous rendre odieux. C’est contre ces machinations que nous protestons à haute voix : et cette voix est la voix de la vérité.

Il n’est pas vrai que l’Allemagne ait provoqué cette guerre. Ni le peuple, ni le Gouvernement, ni l’empereur allemand ne l’ont voulue. Jusqu’au dernier moment, jusqu’aux limites du possible, l’Allemagne a lutté pour le maintien de la paix. Le monde entier n’a qu’à juger d’après les preuves que lui fournissent les documents authentiques. Maintes fois pendant son règne de vingt-six ans, Guillaume II a sauvegardé la pair, fait que maintes fois nos ennemis mêmes ont reconnu. Ils oublient que cet Empereur qu’ils osent comparer à Attila, a été pendant de longues années l’objet de leurs railleries provoquées par son amour inébranlable de la paix. Ce n’est qu’au moment où il fut menacé d’abord et attaqué ensuite par-trois grandes puissances en embuscade, que notre peuple s’est levé comme un seul homme.

Il n’est pas vrai que nous avons violé criminellement la neutralité de la Belgique. Nous avons la preuve irrécusable que la France et l’Angleterre, sûres de la connivence de la Belgique, étaient résolues à violer elles-mêmes cette neutralité. De la part de notre patrie, c’eût été commettre un suicide que de ne pas prendre les devants.

Il n’est pas vrai que nos soldats aient porté atteinte à la vie ou aux biens d’un seul citoyen belge sans y avoir été forcés par la dure nécessité d’une défense légitime. Car, en dépit de nos avertissements, la population n’a cessé de tirer traîtreusement sur nos troupes, a mutilé des blessés et égorgé des médecins dans l’exercice de leur profession charitable. On ne saurait commettre d’infamie plus grande que de passer sous silence les atrocités de ces assassins et d’imputer à crime aux Allemands la juste punition qu’ils se sont vus forcés d’infliger à des bandits.

Il n’est pas vrai que nos troupes aient brutalement détruit Louvain. Perfidement assaillies dans leurs cantonnements par une population en fureur, elles ont dû, bien à contrecœur, user de représailles et canonner une partie de la ville. La plus grande partie de Louvain est restée intacte. Le célèbre Hôtel de Gille est entièrement conservé : au péril de leur vie, nos soldats l’ont protégé contre les flammes. Si dans cette guerre terrible, des oeuvres d’art ont été détruites ou l’étaient un jour, voilà ce que tout Allemand déplorera sincèrement. Tout en contestant d’être inférieur à aucune autre nation dans notre amour de l’art, nous refusons énergiquement d’acheter la conservation d’une oeuvre d’art au prix d’une défaite de nos armes.

Il n’est pas vrai que nous fassions la guerre au mépris du droit des gens. Nos soldats ne commettent ni actes d’indiscipline ni cruautés. En revanche, dans l’Est de notre patrie la terre boit le sang des femmes et des enfants massacrés par les hordes russes, et sur les champs de bataille de l’Ouest les projectiles dum-dum de nos adversaires déchirent les poitrines de nos braves soldats. Ceux qui s’allient aux Russes et aux Serbes, et qui ne craignent pas d’exciter des mongols et des nègres contre la race blanche, offrant ainsi au monde civilisé le spectacle le plus honteux qu’on puisse imaginer, sont certainement les derniers qui aient le droit de prétendre ait rôle de défenseurs de la civilisation européenne.

Il n’est pas vrai que la lutte contre ce que l’on appelle notre militarisme ne soit pas dirigée contre notre culture, comme le prétendent nos hypocrites ennemis. Sans notre militarisme, notre civilisation serait anéantie depuis longtemps. C’est pour la protéger que ce militarisme est né dans notre pays, exposé comme nul autre à des invasions qui se sont renouvelées de siècle en siècle. L’armée allemande et le peuple allemand ne font qu’un. C’est dans ce sentiment d’union que fraternisent aujourd’hui 70 millions d’Allemands sans distinction de culture, de classe ni de parti.

Le mensonge est l’arme empoisonnée que nous ne pouvons arracher des mains de nos ennemis. Nous ne pouvons que déclarer- à haute voix devant le monde entier- qu’ils rendent faux témoignage contre nous. A vous qui nous connaissez et, avez été, comme nous, les gardiens des biens les plus précieux de l’humanité, nous crions :

Croyez-nous ! Croyez que dans cette lutte nous irons jusqu’au bout en peuple civilisé, en peuple auquel l’héritage d’un Goethe, d’un Beethoven et d’un Kant est aussi sacré que son sol et son foyer. Nous vous en répondons sur notre nom et sur notre honneur.

Liste des signataires :

Adolf von Beeyer, Excellence, professeur de chimie à Munich
Peter Behrens, professeur à Berlin
Emil von Behring, Excellence, professeur de médecine à Marbourg
Wilhem von Bode, Excellence, directeur général des musées royaux de Berlin
Aloïs Brandl, professeur, président de la société Shakespeare à Berlin
Lujo Brentano, professeur d’économie nationale à Munich
Justus Brinkmann, professeur, directeur du musée de Hambourg
Johannès-Ernst Conrad, professeur d’économie nationale à Halle
Franz von Defregger, à Munich
Richard Dehmel, à Hambourg
Adolf Deissmann, professeur de théologie protestante à Berlin
Friedrich-Wilhem Doerpfeld, professeur à Berlin
Friedrich von Duhn, professeur d’archéologie à Heidelberg
Paul Ehrlich, Excellence à Francfort-sur-le-Mein
Albert Ehrard, professeur de théologie catholique à Strasbourg
Carl Engler, Excellence, professeur de chimie à Carlsruhe
Gerhart Esser, professeur de théologie catholique à Bonn
Rudolf Eucken, professeur de philosophie à Iéna
Herbert Eulenberg, à Kaiserwerth
Henrich Finke, professeur d’histoire à Fribourg
Emil Fischer, Excellence, professeur de chimie à Berlin
Wilhelm Foerster, professeur d’astronomie à Berlin
Ludwig Fulda, à Berlin
Eduard von Gebhardt, à Dusseldorf
J. -J. de Groot, professeur d’ethnographie à Berlin
Fritz Haber, professeur de chimie à Berlin
Ernst Haeckel, Excellence, professeur de zoologie à Iéna
Max Halbe, à Munich
Gustav-Adolf von Harnack, professeur, directeur général de la bibliothèque royale de Berlin
Gerhart Hauptmann, à Agnetendorf
Karl Hauptmann, à Schreiberbau
Gustav Hellmann, professeur de météorologie
Wilhelm Herrmann, professeur de théologie protestante à Marbourg
Andreas Heusler, professeur de philologie norvégienne
Adolf von Hildebrand, à Munich
Ludwig Hoffmann, architecte municipal à Berlin
Engelbert Humperdinck, à Berlin
Léopold, comte Kalckreuth, président de la Ligue allemande des artistes à Eddelsen
Arthur Kampf, à Berlin
Fritz-August von Kaulbach, à Munich
Theodor Kipp, professeur de jurisprudence à Berlin
Félix Klein, professeur de mathématiques à Goettingue
Max Klinger, à Leipzig
Aloïs Knoepfler, professeur d’histoire ecclésiastique à Munich
Anton Koch, professeur de théologie catholique à Tubingue
Paul Laban, Excellence, professeur de jurisprudence à Strasbourg
Karl Lamprecht, professeur d’histoire à Leipzig
Philipp Lenard, professeur de physique à Heidelberg
Maximilien Lenz, professeur d’histoire à Hambourg
Max Liebermann, à Berlin
Franz von Listz, professeur de jurisprudence à Berlin
Ludwig Manzel, président de l’Académie des Arts de Berlin
Joseph Mausbach, professeur de théologie catholique à Munster
Georg von Mayr, professeur de sciences politiques à Munich
Sebastian Merkle, professeur de théologie catholique à Wurtzbourg
Eduard Meyer, professeur d’histoire à Berlin
Heinrich Morf, professeur de philologie romane à Berlin
Friedrich Naumann, à Berlin
Albert Neisser, professeur de médecine à Breslau
Walter Nernst, professeur de physique à Berlin
Wilhem Ostwald, professeur de chimie à Leipzig
Bruno Paul, directeur de l’École d’Art Industriel de Berlin
Max Planck, professeur de physique à Berlin
Albert Plohn, professeur de médecine à Berlin
Georg Reicke, à Berlin
Max Reinhardt, professeur, directeur du Théâtre-Allemand à Berlin
Aloïs Riehl, professeur de philosophie à Berlin
Karl Robert, professeur d’archéologie à Halle
Wilhelm Roentgen, Excellence, professeur de physique à Berlin
Max Rubner, professeur de physique à Berlin
Fritz Schaper, à Berlin
Adolf von Schlatter, professeur de théologie protestante à Tubingue
August Shmidlin, professeur d’histoire ecclésiastique à Munster
Gustav von Schmoller, Excellence, professeur d’économie nationale à Berlin
Reinhold Seeberg, professeur de théologie protestante à Berlin
Martin Spahn, professeur d’histoire à Strasbourg
Franz von Stuck, à Munich
Hermann Sudermann, à Berlin
Hans Thoma, à Carlsruhe
Wilhelm Trubner, à Carlsruhe
Karl Vollmoeller, à Stuttgart
Richard Voss, Berchtesgaden
Karl Vossler, professeur de philologie romane à Munich
Siegfried Wagner, à Bayreuth
Wilhelm Waldeyer, professeur d’anatomie à Berlin
August von Wassermann, professeur de médecine à Berlin
Félix von Weingartner,
Théodor Wiegand, directeur du musée de Berlin
Wilhelm Wien, professeur de physique à Wurtzbourg
Ulrich von Willamowitz-Moellendorff, Excellence, professeur de philologie à Berlin
Richard Willsttaeter, professeur de chimie à Berlin
Wilhelm Winelband, professeur de philosophie à Heidelberg
Wilhelm Wundt, Excellence, professeur de philosophie à Leipzig

Cet « Appel des Intellectuels allemands aux Nations civilisées » a été publié dans La Revue Scientifique,
1er juillet – 31 décembre 1914, pages 170-172.

_________________________________________________________________________

Manifeste des 93 vu par David V

lundi 19 novembre 2007   http://www.editions-delcourt.fr/fritzhaber/spip.php?article244

Le texte du « Manifeste des 93″ manifeste-des-93-300x230 

Dans la traduction de l’époque, présentée par Louis Dimier dans un ouvrage intitulé L’Appel des Intellectuels Allemands, paru à chaud, dans le courant de 1915, on peut lire cette avertissement :

Nous donnons le document offert au public, de trois manières : l’original allemand au verso, la version officielle française au recto de la page en face, une traduction exacte du texte allemand en bas des pages.

Ce qui fait que cette traduction a paru nécessaire, c’est que la version officielle française est par endroit assez infidèle. Par exemple, quand l’original allemand parle des « crimes » des Belges, cette version dit « atrocités ». Quand l’original allemand se contente d’appeler les Belges « assassins », cette version ajoute au nom d’assassins le nom de « bandits ». Quand l’original allemand dit : « Positivement la France et l’Angleterre avaient résolu de la violer (la neutralité belge) », cette version dit : « Nous avons la preuve irrécusable que la France et l’Angleterre étaient résolues à violer cette neutralité » ? Quand l’original allemand dit : « Le monde en a sous les veux les preuves authentiques », cette version dit : « Le monde entier n’a qu’à juger d’après les preuves que lui fournissent les documents authentiques ». Etc., etc.

Ce sont autant do nuances différentes, et quelquefois plus que des nuances : presque des énonciations. On peut demander la cause de ces changements. Peut-être la trouvera-t-on si l’on fait réflexion que tous tendent au même but, qui est de forcer le ton du morceau. En passant de l’allemand au français, l’un et l’autre émanés d’eux et signés de leurs noms, les intellectuels ont cru devoir enfler la voix. Ils ont pensé que les peuples do langue allemande, naturellement mieux disposés pour eux, auraient besoin qu’on criât moins fort, mais qu’en parlant à ceux de langue française, il convenait d’en ajouter. En deux endroits ces additions, faisant mention de « documents » et de « preuve irrécusable », constituent en fait un mensonge.

Une seule altération paraît plus délicate. Parlant de la civilisation allemande : « C’est pour la protéger, dit l’original allemand, que, né d’elle, le militarisme s’est formé. » La version officielle française supprime « né d’elle ». Est-ce inadvertance ? est-ce dessein de cacher que le militarisme allemand sort de la prétendue civilisation allemande, de laisser croire qu’il lui est extérieur, apporté du dehors, qu’il n’existe que parce qu’il fallait bien la protéger ? Je laisse au lecteur à décider.

 

    retour page d’Accueil Champs de bataille où les Australiens combattirent. fleche-boule8retour à la Grande GuerreChamps de bataille où les Australiens combattirent. fleche-boule8retour à Articles et évènements

Les commentaires sont desactivés.

Ostduvalderoost |
Nikeairjordan99 |
Donsipeny |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Cercle Généalogique de la D...
| Nikefrair
| Soldeburberryk