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28 avril 2013

L’économie tunisienne en 1945 – Robert Tinthoin

milguerres @ 20 h 13 min

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La Tunisie au gré des conflits

L’économie tunisienne en 1945

Robert Tinthoin 

source : L’information géographique  lien   Année   1946   lien Volume   10   lien Numéro   10-5   lien pp. 180-183 (http://www.persee.fr

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La Régence de Tunis, ouverte au monde moderne à la fin du XIXe siècle (1881),

ne possédait alors qu’un équipement économique rudimentaire et désuet.

 

I. — LE POTENTIEL ÉCONOMIQUE EN 1939

Avec l’aide de la nation protectrice, la Tunisie est parvenue, en 1939, à faire figure de nation moderne. C’était à la fois « un pays très jeune par sa formation et son équipement économique et très vieux par son histoire ».

Peuplée de 2.600.000 habitants (2) dont 8 % d’Européens (Français : 4,1 %, Italiens : 3,6 %) et 2,3 % d’Israélites, c’est un pays naturellement assez peu avantagé par une nature ingrate et aride. Sur une superficie totale de 125.000 km2, elle n’offre que 26 % de terres labourables et 8 % de bois et forêts contre 36 % de terres de parcours et 28 % de terrains improductifs. Contrairement à l’Algérie, elle ne possède pas de Tell littoral et les plis atlasiques s’y resserrent en laissant peu de place pour les plaines et les plateaux.

Son Agriculture est représentée par des produits méditerranéens (céréales, oliviers, vigne) et africains (dattes, alfa). La superficie cultivée en céréales a doublé depuis 1881 (9.700.000 ha en blé, 616.000 ha en orge), en 1939, grâce à la motoculture et à la pratique de la jachère travaillée. La Tunisie produisait en 1939: 2.160.000 qx de blé dur (3 fois plus qu’en 1881), 1.750.000 qx de blé tendre, dit « de force » (introduit depuis une trentaine d’années), 1.700.000 qx d’orge (augmentation du quart), 320.000 qx de céréales secondaires (avoine, maïs et sorgho, 11 fois plus).

Sous l’impulsion donnée par Paul Bourde, à partir de 1890, le nombre des oliviers a triplé (19 millions d’arbres), ils produisent 400 millions de kgs de fruits donnant 80 millions de kg d’huile. Le vignoble, peu important il y a 60 ans (1.200 ha), couvre en 1939 48.000 ha (40 fois plus) et produit 2 millions d’hectolitres de vin. Les plantations de tabac ont centuplé de superficie depuis 1891 (400 hectares). Les cultures maraîchères et fruitières étaient localisées presque exclusivement dans la zone Nord et Nord-Est, la basse vallée de Medjerda, le cap Bon et le Sahel (450.000 agrumes et 1.235.000 amandiers, plantés depuis 1881). Les oasis comptent 2.700.000 dattiers (la moitié en plus qu’en 1881) produisant 258.000 qx de fruits. Enfin, 900.000 ha de nappes alfatières — autrefois presque uniquement utilisées en terrains de parcours — donnent 1.290.000 qx d’a//a. Les forêts couvrent un million d’hectares, fournissant 45.000 qx de liège, 40.000 qx de bois de chauffage ou d’industrie, 130.000 mètres d’étais de mine. « La colonisation n’a pas entraîné une diminution des cultures indigènes : elle a surtout conquis des terres sur la brousse » (73.000 ha défrichés de 1921 à 1924).

La deuxième grande ressource de la Tunisie est Y élevage, qui a triplé d’importance en 60 ans : 2.740.000 moutons, 1.670.000 chèvres, 480.000 bovins, 300.000 équidés et 35.000 porcins en 1939.

Parmi les autres sources de richesse, les Mines (38 en activité en 1938) emploient 15.000 ouvriers extrayant 2.000.000 de tonnes de phosphates, 828.000 tonnes de fer, 31.000 tonnes de plomb et 3.500 tonnes de zinc, mercure et fluorine.

La PÊCHE, utilisant 3.800 barques de 10.000 tonneaux, montées par 15.000 hommes d’équipage, rapporte annuellement 200.000 kg d’épongé et 12 millions de kg de poisson.

Enfin, à côté des Industries anciennes modernisées (tapis, cuirs brodés et carreaux de faïence ) et des industries artisanales familiales (soieries, brocarts, dentelles, dinanderies, poterie d’art, tissus de laine et de poil de chameau, tapis : 30.000 m2, chéchias : 600.000), des usines européennes ont été construites récemment.

En 1939, la Tunisie compte : 21 minoteries modernes, 113 fabriques de pâtes alimentaires, 550 moulins, 1.310 huileries, 4 distilleries d’essences et de parfums, des conserves de produits alimentaires, surtout de poissons (3). Des tanneries traitent mensuellement 36 tonnes de peaux de bovidés, de moutons et de chèvres, tandis qu’on extrait des carrières un million de tonnes de produits; les fabriques de chaux fournissent 50.000 tonnes et celles de ciment 45.000 tonnes de ciment par an.

L’Équipement routier, ferroviaire ET portuaire est représenté par 6.600 km de routes (contre 4 en 1881), 8.000 km de pistes carrossables; 2.100 km de voies ferrées (contre 200 en 1881), transportant 10 millions de voyageurs, 4.200.000 tonnes de marchandises, 200.000 km, trains d’autorails; 250 ha de ports assurant un trafic de 160.000 passagers, 4 millions et demi de tonnes de marchandises et recevant 1.500 navires entrés et sortis d’un tonnage de 10 millions de tonneaux. La Tunisie possède un parc automobile de 9 à 10.000 tonnes : 200 autocars et 700 voitures de louage. Unaéroport de Tunis enregistre : 2.300 départs et arrivées d’appareils qui transportent 10.000 passagers, 22.000 kg de courrier et 17.000 kg de marchandises. Il faut ajouter : 56.000 km de lignes téléphoniques et 17.300 km de lignes télégraphiques.

L’ÉQUIPEMENT hydraulique est assuré par le grand barrage de l’oued Kebir (20 millions de m3 de retenue), par le barrage de dérivation à vannes d’El Bathan sur la Medjerda pour irriguer la forêt d’oliviers de Tebourba (100.000 arbres), par 15.000 points d’eau aménagés et de nombreux puits artésiens forés (débit total : 2.743 1/sec). 70 % des centres urbains, groupant 90 % de la population citadine, bénéficient d’une distribution d’eau potable assurée par 1.800 km de conduites (une seule ville, Tunis, en 1881).

L’équipement Électrique dispose de 9 centrales fournissant une puissance de 57.300 kW et débitant annuellement 62 millions de kW, grâce à 1.400 km de lignes à haute tension et 800 km de lignes à basse tension.

Au point de vue Pétrole, on n’a procédé qu’à des recherches sporadiques de 1909 à 1931. A partir de cette dernière date, quelques résultats ont été obtenus dans la région de Bizerte (Djebel Kébir)), la Tunisie centrale (Aïn Rhelal), près de Sbeïtla (Djebel Zaouia).

L’effort réalisé pour la mise en valeur agricole et industrielle se traduit par une consommation douole des blés dur et tendre, d’orge, d huile et de viande de mouton, quadruple du sucre, témoignages de l’élévation certaine du niveau de vie.

D’autres faits tendent à illustrer cette amélioration : c’est la valeur annuelle des divers produits du sol et du sous-sol : un milliard de francs d’huile, 417 millions de produits miniers, 90 millions de dattes, 50 d’alfa, 46 de poissons, 6 de produits forestiers, 3.500.000 de produits industriels, 3.500.000 de conserves de poissons, 190 millions de recettes douanières. Il faut ajouter 50 millions de francs-or investis dans l’alimentation en eau potable, 200 millions dans les industries minières, les capitaux des sociétés d’électricité, de chemins de fer, de transports routiers, la valeur des bâtiments publics et privés… pour un total de 750 millions de francs.

La richesse de la Tunisie est attestée par une balance commerciale assez bien équilibrée : 1.560 millions de francs aux importations (950.000 tonnes de produits divers, houille, bois, riz, sucre) contre 1.355 millions aux exportations (3.175.000 tonnes de phosphates, produits divers, céréales, vins, huile d’olives).

Cette prospérité fut gravement compromise en 1942 par le blocus des côtes d’Afrique du Nord, l’invasion allemande et les opérations militaires, au point qu’un moment, l’activité économique du pays fut pratiquement arrêtée.

H. — LES DESTRUCTIONS

Le 8 mai 1942, lors de la libération du territoire tunisien, la situation était la suivante : Sousse, Gabès, Bizerte, Tunis, Sfax, Tebourba, Medjez el Bab, Béja et d’autres agglomérations, les ports de Bizerte, la Goulette, Tunis, Sousse et Sfax, des chemins de fer, des centrales électriques, des ponts, sont en partie détruits et ont souffert des bombardements aériens, les routes, les locomotives et le matériel roulant ont subi une usure anormale par suite des besoins militaires. Au total, 235 km de voies ferrées, 268 p’onts, 1.572 km de routes sont défoncés, 5 centrales sur 9 mises totalement hors d’usage, la puissance électrique disponible est tombée à 1.800 kW; 530 km de lignes de transport et de distribution électrique avariés, le tonnage utile disponible pour le transport des marchandises est descendu à 1.100 tonnes par des camions très fatigués, à 10 tonnes par jour par chemin de fer. Les moyens de transport en commun de voyageurs par rail et par route ont pratiquement disparu : il ne reste qu’un parc automobile de 1.000 tonnes et 95 autocars en mauvais état dont 35 irréparables.

L’économie tunisienne est épuisée. Tout manque dans les centres urbains. Les marchés sont vides. Les céréales sont sur champs. Les ateliers sont détruits ou réquisitionnés. Plus de carburant, plus de force motrice. Au taux actuel, on peut évaluer la perte subie par l’outillage public à plus de 3 milliards de francs et l’ensemble des destructions consécutives aux opérations militaires à environ 30 milliards.

III. — LES RECONSTRUCTIONS

L’œuvre à accomplir était immense et exigeait une action créatrice pour réaliser du neuf, selon les données les plus récentes de la science et de l’art, dans un esprit de rénovation et d’union entre les divers éléments tunisiens ou français, musulmans, juifs ou chrétiens de la Régence.

Les principaux services reconstructeurs s’inspirèrent de la technique de l’urbanisme et de l’équipement régional le plus moderne.

En décembre 1944, dix-huit mois après l’expulsion des Allemands, des plans d’urbanisme sont établis pour les cités détruites (4), l’outillage public reconstitué, les centrales électriques tournent à nouveau (5), les routes à grands parcours permettent une circulation aisée, les ouvrages d’art sont terminés ou en cours d’achèvement, les ports de Sfax et de la Goulette praticables, les liaisons téléphoniques et télégraphiques possibles, les silos et les piles à huile reconstruits en partie, les déblaiements achevés, les opérations de déminage poursuivis. Les besoins essentiels de l’économie civile et l’effort de guerre ont pu être satisfaits, la campagne oléicole assurée à Sousse et Sfax, l’exploitation des mines de lignite (6), du cap Bon et les industries essentielles mises en marche (7).

Un travail considérable reste encore à accomplir pour réparer les ruines accumulées par la guerre et l’on n’a encore rempli à cette date que le dixième de cette tâche.

IV. — LA REPRISE ÉCONOMIQUE

Pratiquement isolée par les événements, la Tunisie, durant les six mois d’occupation, avait vécu de ses modestes réserves sous la contrainte et repliée sur elle-même.

L’eau a été de tout temps, l’élément le plus précieux de la mise en valeur de la Tunisie, comme de tous les pays du Moghreb, à faible pluviométrie. De l’équipement hydraulique dépend le développement rapide de la production agricole tunisienne. Une nouvelle politique de l’eau doit s’inspirer des expériences historiques basées sur le captage des sources, le barrage des oueds à l’origine de leurs cônes de déjection par des ouvrages peu coûteux et le développement de zones d’épandage dans la plaine, l’aménagement des pentes en terrasses étagées retenues par des murs en pierre sèche. Elle doit tenir compte également de la technique moderne des grands barrages- réservoirs et des forages.

L’irrigation a un rôle social : seule les cultures irriguées peuvent permettre d’améliorer le régime alimentaire des populations indigènes, en mettant à leur disposition des denrées d’un volume, d’une diversité et d’un pouvoir nutritif accrus. Le but à atteindre est de développer de nombreux périmètres irrigables, de fertiliser des terrains encore incultes et de redistribuer les terres irrigables. 

On prévoit l’aménagement de 50.000 hectares dans la région de Kasserine (8), 40.000 ha dans la basse vallée de la Medjerda et la région de Tunis, 1 millier d’ha dans la région de Gabès, dans le centre, la plaine à l’Ouest de Kairouan, au cap Bon, dans la plaine de la Foussana, la vallée de l’oued Marouf.

La Production agricole a subi les incidences des événements. Depuis 1940, on constate une régression marquée des superficies emblavées (près de 50 %), par suite de l’extension des zones minées, de la sécheresse persistante, du manque de matériel, de pièces de rechange, de carburants, de superphosphates, entraînant une préparation insuffisante du sol et une diminution des rendements. La situation semble devoir s’améliorer par l’importation de carburants, tracteurs et pièces de rechange et par une pluviométrie accrue.

Malgré la guerre, les plantations d’oliviers ont augmenté. On compte actuellement 22 millions d’arbres dont 14 millions en production, ce qui entraîne une progression constante du volume d’huile produite.

Atteint massivement par le phylloxera en 1936, le vignoble tunisien est en voie de reconstitution. Grâce aux efforts des arboriculteurs et des maraîchers, les cultures d’arbres fruitiers et de légumes ont dépassé 15.000 ha en 1 944, avec une production évaluée à 120.000 tonnes.

Les réquisitions, surtout sous l’occupation allemande, la pénurie des fourrages à cause de la sécheresse et diverses difficultés ont amené une diminution de 15 % de l’ensemble du cheptel depuis 1942. On s’efforce d’y porter remède par la protection, l’amélioration et la reconstitution du troupeau, la création de points d’eau, l’augmentation de la production fourragère et l’aménagement de réserves fourragères pour les années de disette.

L’équipement ferroviaire actuel a permis, en 1946, le transport d’un nombre double de voyageurs par rapport à 1939, malgré une réduction sensible du parcours des trains (12 millions de voyageurs par an contre 6); mais, parallèlement, le transport des marchandises n’atteint plus que le quart du trafic total. Pour l’avenir, on prévoit le renforcement des voies pour augmenter la vitesse des trains surtout sur les lignes impériales, l’acquisition de matériel neuf, notamment d’autorails et de Tocotracteurs électriques (9).

V. — CONCLUSION

Cruellement atteinte dans ses œuvres vives par la guerre portée sur son territoire, la Tunisie s’est rapidement ressaisie, grandie par l’épreuve qui a stimulé les énergies et modernisé les méthodes en vue d’assurer un? remise en état rapide et une rénovation génératrice de richesse.

Dès l’avant-guerre, la stabilité politique et sociale de la Tunisie avait été troublée par son intégration dans la vie économique européenne. Les habitudes ancestrales, nourries de l’esprit conservateur islamique et le développement de l’artisanat familial, ont été bousculées par la circulation accélérée des richesses, l’introduction de méthodes agricoles et industrielles nouvelles. Il en est résulté des inconvénients : le développement d’un prolétariat urbain et minier, la transformation des classes sociales, mais aussi des avantages : la revalorisation de la terre et de ses produits grâce à la colonisation agricole, l’accession de la petite bourgeoisie et la formation d’une élite intellectuelle moderne. L’étroitesse des débouchés réservés à cette élite, le sentiment de communauté islamique, un certain racisme exacerbé et le développement d’un particularisme local, le tout développé par la civilisation française, ont parfois égaré l’élite urbaine tandis que les masses rurales bédouines restaient assez calmes, satisfaites par l’amélioration de leur niveau de vie, la paix intérieure et le respect de leurs traditions dans le cadre du protectorat.

La guerre a retourné la situation. L’élite et la petite bourgeoisie ont observé à notre égard une attitude franche, loyale et sympathique. Depuis la libération, une sage politique de réformes a rétabli une atmosphère de compréhension réciproque. La France cherche a reconnaître la part qui revient au Tunisien dans la direction du pays mais lui demande de s’adapter et collaborer avec les éléments européens sous sous l’égide de la culture française. 

Robert Finthoin.

 

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Notes 

(1) Nous avons consulté notamment : L’œuvre de la France en Tunisie. Imprimerie Laporte. Tunis, 1941, in-8, 47 p., nombreuses illustrations, 1 carie h.-t. — Tunisie 45. Imp. Artypo, Aloccio, Bascone et Muscat, Tunis, 1Q45, in-4″, 75 p., 72 grav. h.-t. — R. F. Présidence du Conseil. Direction de la Statistique générale et de 3a documentation. Annuaire statistique, 54e vol., 1938, Paris, Imp. nat., 1939, in-S, section 6 C, Tunisie, p. 270-276.

(2) De 1921 à 1936, la population a augmenté de plus de 475.000 habitants.

(3) Livrant, suivant la pêche, 100.000 à 400.000 kg de thon à l’huile, 10.000 à 80.000 kg de thon salé, plus 1 80 de 150,000 kg de poissons divers à l’huile, 140.000 kg de poisson salé,

(3 bis) D’autres résultats modérés sont attendus pour l’avenir, mais il faudra un très gros effort en techniciens, capitaux et matériel. Ministère Economie nationale. Evolution de la situation économique française, Paris, 1946, n° 58, pp. 27-28. 1 S 1

(4) Dans Tunis, ville bâtie au-dessus de la boue conquise sur le lac, les lotissements suburbains se sont développés le long du golfe, depuis la Marsa jusqu’à Hammam Lif. On prévoit le maintien à Tunis du cent/e des affaires et du centre de commerce à proximité de la ville arabe, création de groupements urbains résidentiels, zone de repos et d’agrément le long du golfe, protection du site de Carthage, zones de travail intellectuel et portuaire.. A Blzerte, la nouvelle ville se développe à proximité d’une plage bien exposée et d’une forêt de pins, vers le lac.

(5) Pour l’avenir, on prévoit l’équipement de 150 millions de kWh sur un total de 350 millions que roule annuellement la Medjerdah. Dans trois à sept ans, on achèvera l’aménagement de l’oued el Lil (barrage de Ben Métir : 50 millions de m:i; trois usines de 14 millions de kWh; envoi à Tunis de 100.000 m3 d’eau potable; 8.000 ha irrigables) et celui de l’oued Mellègue (barrage de Kzar ez Zit : 400 millions de m3; 90.000 volts alimenteront Tunis et les mines du Centre tunisien; 40.000 ha irrigables). Construction de nouvelles centrales hydroélectriques alimentées par de vastes réservoirs, d’un réseau de transport et de distribution d’énergie électrique et d’interconnexion régionale et impériale (avec l’Algérie), augmentation de la puissance des centrales thermiques de la Goulette, Sfax, Gabès et Gafsa. (Ministère Economie nationale, Evolution de la situation économique française, Paris, 1946, n° 60, p. 29.)

(6) L’exploitation, commencée au cours de la guerre 1914-1918, a été reprise en 1939; on prévoyait une production de 300 tonnes par jour pour 1941 et 300.000 tonnes par an pour l’avenir. Une nouvelle usine de distillation devait en tirer de l’essence, semi-coke, brais, goudron et soufre.

(7) Par rapport à la valeur moyenne de 1942, le tonnage kilométrique mensuel des chemins de fer pour les marchandises atteint 40 %, le total des transports routiers et ferroviaires 70 %, le nombre mensuel de places kilométriques par route 41 %, la production d’énergie électrique 88 %, la production des lignites 6.000 tonnes 1 82 par jour contre 300 en 1941.

(8) Le plan d’aménagement rural de la région de Kasserine fournit un exemple typique. On compte mettre en valeur un périmètre de 50.000 ha où l’on pourra irriguer 4.000 ha qui nourriront une population quatre à cinq fois supérieure à la population actuelle du territoire. L’aménagement des pentes en terrasses permettra de planter oliviers et arbres fruitrers en laissant 10.000 ha de pâturages et 4.000 ha de cactus. Ce périmètre produira annuellement : 31.700 quintaux de céréales. 630 tonnes d’huile d’olive. 875.000 kg de viande, 1.600.000 kg de légumes, 2 millions de kg de fruits.

(91 Revue de la vie tunisienne, n » 14, lev. 1946, pp. 17 et 18, A. de Kluguenau. 183

source : http://www.persee.fr

 

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