Les Canadiens au cours d’autres campagnes
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Prélude à la bataille de la Somme
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La cote 70 et la bataille de Lens
La troisième bataille d’Ypres et de Passchendaele
324 Chars à la Bataille de Cambrai
Les Canadiens au cours d’autres campagnes
http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre18
Bien que le plus gros de l’effort de guerre canadien ait été concentré sur le Corps d’armée canadien posté sur le front ouest, des Canadiens ont aussi combattu dans d’autres campagnes et d’autres entreprises. Sur le nombre de 150 000 troupes canadiennes qui se trouvaient en France et en Belgique, au moment de l’Armistice, près de 40 000 ne relevaient pas de Currie. Elles comprenaient la brigade de cavalerie, qui faisait partie directement des formations anglaises, ainsi que les hommes qui ont participé aux opérations navales et aériennes.
En Europe de l’Ouest, une petite armée de Canadiens est très active dans des unités spécialisées. Des brigadiers forestiers coupent dans des forêts d’Angleterre du bois dont on a un urgent besoin, et construisent des aéroports pour les avions des Forces alliées. Ceux qui pratiquent des tunnels travaillent dans des conditions très difficiles, où ils doivent creuser de vastes systèmes de tunnels, prendre part à une terrifiante guerre souterraine, placer et surveiller des explosifs. Les bataillons préposés à la construction de lignes de chemin de fer, souvent exposés à une pluie d’obus, aménagent la plupart du réseau de voies ferrées secondaires britanniques sur le front ouest et s’occupent de son entretien. L’un de ces bataillons est envoyé en Palestine afin de reconstruire les ponts de chemin de fer de la vallée Yarmuk, qui ont été détruits par les Turcs.
Des garnisons canadiennes de l’infanterie et de l’artillerie servirent aux Bermudes et à Sainte-Lucie; certaines unités hospitalières canadiennes postées en Méditerranée prirent soin des blessés de la campagne de Gallipoli; de petits groupes d’ingénieurs canadiens pilotèrent des barques sur le Tigre et l’Euphrate, en Mésopotamie, et des instructeurs canadiens formèrent des troupes aux États-Unis.
Environ six mille officiers et soldats de la future province de Terre-Neuve servirent dans les Forces anglaises, en Égypte et à Gallipoli, sur le front ouest, ainsi que dans la marine. Parmi les Terre-Neuviens qui servirent outre-mer, il y eut de nombreux morts, dont 1 305, pour tous les grades, dans le Royal Newfoundland Regiment, ou plus de 20 p. 100. De plus, 179 Terre-Neuviens furent perdus en mer.
Lorsque les troupes canadiennes étaient en train de fêter l’Armistice, à Mons, d’autres soldats canadiens combattaient contre les Forces communistes, sur la rivière Dvina, au sud d’Arkhangelsk, dans le nord de la Russie. Plus de cinq cent Canadiens furent envoyés occuper les ports de Mourmansk et d’Arkhangelsk afin d’empêcher les Allemands de s’en emparer et d’ouvrir un nouveau front.
Un autre contingent canadien, beaucoup plus considérable, celui-là, fut envoyé en Sibérie, sur le flanc est de la Russie. À peu près quatre mille hommes en tout s’embarquèrent pour Vladivostok, en octobre 1918. Grâce à l’Armistice, il ne fut plus nécessaire d’ouvrir un nouveau front, et ces troupes furent retirées au mois d’avril 1919.
Quarante autres Canadiens servirent sur un troisième théâtre de Russie. Durant l’été de 1918, ils se joignirent à une Mission britannique connue sous le nom de « Dunsterforce », qui occupa le port de Bakou, sur la mer Caspienne, afin de protéger les champs pétrolifères contre les Turcs.
Ici, au pays, la guerre exigeait des efforts qui allaient de pair avec les initiatives militaires d’outre-mer. La guerre de 1914-1918, contrairement aux guerres précédentes, a dû faire appel non seulement à des armes et à des hommes, mais aussi aux populations civiles tout entières. Bien que les Canadiens restés au pays n’aient pas eu à subir les ravages directs de la guerre, ils eurent quand même à porter certains fardeaux et à endurer certaines souffrances au cours de ce conflit. Que ce soit sur les fermes ou dans les usines, il y eut de nombreux sacrifices de la part des Canadiens pour l’effort de guerre.
Amiens
http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/amiens-f.aspx
La bataille d’Amiens marqua le début de la fin pour les armées allemandes. Une force alliée puissante, dont les troupes canadiennes et australiennes furent le fer de lance, réussit presque à percer les lignes ennemies le 8 août, repoussant les Allemands de plusieurs kilomètres.
Préparatifs secrets
Après les offensives allemandes infructueuses du printemps 1918, les Alliés se regroupèrent et contre-attaquèrent le long du front occidental. Préparée en secret et soutenue par une importante opération de contre-espionnage afin de tromper les Allemands sur l’emplacement réel des troupes de choc canadiennes et australiennes, l’attaque qui eut lieu à Amiens allait s’avérer le plus grand succès de la guerre.
À un cheveu d’une percée
L’offensive à Amiens fut un assaut surprise basé sur une approche interarmes de la guerre. L’infanterie attaqua derrière un barrage roulant d’artillerie, avec le soutien de chars, de la cavalerie, de véhicules blindés et d’une force aérienne tactique.
Le 8 août, jour où les forces alliées connurent le plus de succès dans les combats sur le front occidental, les Canadiens avancèrent de 13 kilomètres à travers les défenses allemandes. Mais les Allemands envoyèrent rapidement des renforts sur le champ de bataille pour empêcher une percée des Alliés, et dès lors les combats devinrent plus difficiles et plus meurtriers, particulièrement parce que les forces assaillantes avançaient au-delà de la portée de leurs canons. Dans la nuit du 11 août, la plupart des opérations offensives avaient pris fin.
Le « jour noir » de l’armée allemande
Amiens, qu’un de ses commandants qualifie de « jour noir » de l’armée allemande, ébranla la confiance des Allemands dans l’issue de la guerre et remonta le moral des Alliés.
La plupart des commandants alliés avaient précédemment prédit que la guerre se poursuivrait encore pendant une bonne partie de 1919 et peut-être même jusqu’en 1920. Amiens prouva qu’après quatre années de guerre d’usure l’armée allemande flanchait et était plus proche de la défaite que personne ne l’avait prévu.
D’autres attaques délibérées lancées au cours des mois suivants rendirent la bataille extrêmement meurtrière. Les Canadiens perdirent plus de 11 800 hommes en tout, et de ce nombre près de 4000 au cours de la seule journée du 8 août.
Arras et le Canal-du-Nord, 1918
http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/arras-canal-nord-f.aspx
Les victoires chèrement acquises d’Arras et du Canal-du-Nord demeurent parmi les plus meurtrières, mais aussi les plus impressionnantes de celles auxquelles participa le Corps canadien au cours de la Première Guerre mondiale.
Les Canadiens en première ligne de l’attaque
Après la victoire d’Amiens, les commandants alliés s’entendirent pour lancer une offensive interarmées le long du front occidental contre l’armée allemande qui, pour la première fois de la guerre, semblait vulnérable. La campagne qui s’ensuivit, appelée les « Cent Jours » (d’août à novembre 1918) se termina par la défaite des forces allemandes dans l’ouest.
Au cours de la première de ces attaques, les Canadiens furent le fer de lance de l’offensive de la Première Armée britannique sur le front d’Arras à travers la ligne Drocourt-Quéant (ligne D-Q), et le long du canal du Nord Canal-du-Nord, pour s’emparer de la ville de Cambrai. Une opération réussie aurait dû déborder la célèbre ligne de défense allemande Hindenburg, les obligeant à reculer. Mais les positions ennemies sur la ligne D-Q et le long du canal du Nord étaient solidement tenues et profondes, hérissées de mitrailleuses, et il n’allait pas être facile de s’en emparer.
Victoires meurtrières
Les Canadiens lancèrent leur attaque le 26 août. Les premiers bombardements d’artillerie pulvérisèrent les positions allemandes, mais une bataille acharnée qui allait durer toute une semaine causa plus de 11 000 pertes chez les Canadiens. Les troupes canadiennes réussirent finalement à percer la ligne Drocourt-Quéant solidement fortifiée le 2 septembre.
Après presque un mois de planification et de préparation, le Corps canadien attaqua de l’autre côté du canal du Nord au cours d’une autre opération à haut risque, le 27 septembre. Protégé par un plan de feu complexe et le travail des ingénieurs, le Corps traversa le canal et enfonça les défenses ennemies, finissant par s’emparer le 9 octobre de centres de résistance comme le bois de Bourlon et Cambrai.
L’armée allemande bat en retraite
Les batailles d’Arras et du Canal-du-Nord coûtèrent 30 000 hommes aux Canadiens, mais contribuèrent à faire tomber les dernières positions défensives de l’armée allemande. Après que les Canadiens et d’autres troupes alliées eurent traversé le canal du Nord, les forces allemandes battirent totalement en retraite. La fin de la guerre était proche.
Mons
http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/mons-f.aspx
Les Canadiens s’emparèrent de la ville belge de Mons le dernier jour de la guerre, le 11 novembre 1918.
De retour à Mons
Le dernier mois de la guerre, les forces alliées progressèrent sur tous les fronts. Les Canadiens, qui avaient perdu plus de 40 000 tués et blessés depuis le mois d’août, se rapprochèrent de Mons, ville d’une très grande valeur symbolique. C’est de là que des troupes britanniques avaient organisé une retraite aux combats épiques aux premiers jours du conflit, retardant l’avancée des Allemands vers Paris, mais elles en ressortirent terriblement éprouvées. Maintenant, les Canadiens avaient la possibilité de prendre Mons le dernier jour de la guerre.
Violents combats dans Mons
L’armée allemande, bien que battue, livra un dur combat d’arrière-garde en se repliant vers Mons. Les troupes canadiennes prirent Valenciennes après une coûteuse bataille de deux jours, les 1er et 2 novembre, et le 10 novembre ils avaient atteint les faubourgs de Mons.
Des rumeurs couraient selon laquelle la guerre prendrait bientôt fin, mais le général Currie avait ordre de prendre la ville, et les troupes canadiennes se frayèrent donc un passage au matin du 11 novembre. Les civils belges les accueillirent en libérateurs.
La guerre prend fin
Le dernier soldat canadien à mourir au combat lors de la Première Guerre mondiale fut le soldat George Price, du 28e bataillon, tué par un tireur d’élite allemand au nord-est de Mons à peine quelques minutes avant l’Armistice. La guerre prit fin à 11 h, le 11 novembre 1918.
http://collections.civilisations.ca/public/objects/common/webmedia.php?irn=3109517
Cette peinture représente des civils belges et des soldats canadiens manifestant leur joie sur la place de la ville de Mons, peu après la libération de la ville. L’Allemand mort au premier plan témoigne de la violence des combats qui firent rage à Mons et aux environs durant deux jours avant l’Armistice le 11 novembre, à 11 h.
Le retour à Mons (The Return to Mons)
Peinture par Inglis Harry Jodrel Sheldon-Williams
Collection d’art militaire Beaverbrook
MCG 19710261-0813



Le 11 novembre 1918, quelques courtes minutes avant 11 heures et la fin de la guerre, les armées allemandes battent en retraite vers les hauteurs de Ville-sur-Haine. Un régiment canadien, normalement caserné à Mons, atteint le canal du Centre. Un certain Georges PRICE, du 28ème bataillon d’infanterie, originaire de Nouvelle-Ecosse, franchit le pont-levis et atteint la première habitation.
Les Allemands s’étaient cachés dans les habitations voisines et le long d’un sentier proche du côté nord du canal.
C’est de ce sentier qu’un tireur d’élite tire très inutilement les dernières munitions de la « grande guerre » et abat Georges PRICE d’une balle dans la poitrine. Un homme du quartier essaye courageusement de relever le soldat canadien ;
une dame sort de sa maison et reçoit de ses mains une fleur de tissu qu’il avait dans sa poche, maintenant maculée de son sang.
George Price décède quelques instants plus tard sous leurs yeux.
Dans les minutes qui suivent, la fin de la guerre est annoncée.
George Price n’a vraiment pas eu de chance…
Un mémorial a été érigé par ses camarades en 1968; déplacé deux fois à la suite d’importants travaux d’aménagement, il se trouve actuellement au pied de la grande passerelle pour piétons qui passe au-dessus du canal du Centre et qui a été inaugurée en 1991. Cette passerelle s’appelle d’ailleurs passerelle Georges PRICE: son assise nord se situe à l’endroit où est tombé le courageux soldat canadien.
Le corps du soldat canadien repose au cimetière de Saint-Symphorien, après avoir été enlevé de celui de Ville-sur-Haine où il avait d’abord été inhumé.
Le Corps expéditionnaire sibérien
http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/siberian-force-f.aspx
Dans le cadre de l’intervention alliée, le Canada envoya plusieurs contingents de soldats en Russie en 1918 pour soutenir les forces « blanches » du gouvernement contre les « Rouges » révolutionnaires.
La révolution et la guerre civile en Russie
À la fin de 1918, le tsar de Russie Nicolas II avait été destitué par les révolutionnaires bolcheviques qui avaient ensuite signé une paix séparée avec l’Allemagne, plongeant la Russie en pleine guerre civile. Les « Rouges » menés par Vladimir Lénine se battaient pour conserver le pouvoir contre les forces « blanches » représentant la dynastie des Romanov récemment déposée et d’autres forces conservatrices et nationalistes.
Les Canadiens contre le bolchevisme
En 1918, les anciens alliés de la Russie tsariste envoyèrent des troupes dans le nord de la Russie, aux environs de Murmansk et d’Arkhangelsk pour soutenir les « Blancs », pour surveiller les approvisionnements qui avaient été précédemment envoyés au gouvernement tsariste et pour aider à la réouverture d’un front oriental contre les puissances centrales. Le gouvernement du Canada accepta d’envoyer
4000 soldats supplémentaires pour aider les Britanniques et les autres troupes anti-bolcheviques en Sibérie. Le Canada et la plupart des pays occidentaux considéraient le bolchevisme comme une menace à long terme contre leur propre gouvernement, mais, à court terme, ils souhaitaient seulement que la Russie s’implique à nouveau dans la guerre contre l’Allemagne et l’Autriche.
Une courte intervention et un échec
L’intervention des Alliés en Sibérie fut de courte durée et, en fin de compte, constitua un échec. Dans la plupart des secteurs, les forces plus nombreuses et extrêmement motivées des « Rouges » parvinrent progressivement à l’emporter sur les « Blancs » désorganisés et mal commandés, alors que les gouvernements occidentaux, las de la guerre, perdaient tout intérêt dans le combat et ramenaient leurs troupes au pays. Le Corps expéditionnaire sibérien était de retour au Canada en 1919, ayant perdu 24 hommes.
http://collections.civilisations.ca/public/objects/common/webmedia.php?irn=5192842
Source :
textes :
http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre18