Les Italiens entrent dans le conflit
retour à la Seconde Guerre Mondiale
Chronologie de la Seconde Guerre mondiale
Les Italiens entrent dans le conflit
Le terme de bataille des Alpes désigne l’affrontement entre la France et l’Italie en juin 1940 dans le cadre de la bataille de France lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle oppose l’armée des Alpes, commandée par le général René Olry, au groupe d’armées Ouest italien, dirigé par le prince Umberto di Savoia, sur la crête des Alpes ; l’armée des Alpes doit ensuite également affronter le XVIe Panzerkorps allemand du général Erich Hoepner qui arrive du Nord et prend l’offensive dans la vallée du Rhône.
Le 10 juin 1940 quand l’Italie déclare la guerre, l’armée des Alpes du général Olry, ne dispose que d’environ 185 000 hommes1 répartis en trois divisions d’infanterie de réserve de type B, trois secteurs fortifiés (de la Savoie, du Dauphiné et des Alpes-Maritimes) et un secteur défensif (du Rhône) de la ligne Maginot, le tout appuyé par une forte artillerie de montagne (65 groupes). Parmi ces forces, il y a 84 sections d’éclaireurs-skieurs qui sont des troupes d’élites.
Les forts alpins sont essentiellement des modèles de type Séré de Rivières, construits à partir de 1880. Dès 1928, ils sont renforcés par de nouvelles constructions, essentiellement réparties dans les Alpes du Sud. L’on trouve également des ouvrages de la ligne Maginot alpine.
Cette armée a été victime de plusieurs ponctions importantes, d’abord à cause de la campagne de Scandinavie, puis de la défaite sur le front du Nord-Est. À la déclaration de guerre, elle fait sauter les routes, tunnels susceptibles d’être utilisés par le groupe d’armées Ouest du prince Umberto di Savoia. Les forces italiennes regroupent 22 divisions et plus de 300 000 hommes. Ce sont des forces peu entraînées, mal équipées et peu motivées.
Malgré tout ces forces lancent quelques attaques entre le 11 et le 19 juin. Elles sont repoussées. Des attaques aériennes italiennes sur Toulon et les aérodromes du secteur sont repoussées et l’aviation française attaque les terrains de Gênes et de Turin.
Le 21 juin, les Italiens sur ordre de Mussolini, lancent une violente attaque générale. À Menton le XVe corps italien est repoussé par les forces du secteur fortifié des Alpes-Maritimes (moins d’une division). Dans l’après-midi, quatre mortiers français de 280 mm ouvrent le feu du fort de l’Infernet sur le fort du mont Chaberton qui menace Briançon 17 km plus bas avec ses huit canons de gros calibre. Six des huit tourelles sont détruites. Une victoire acquise, suite à un remarquable succès technique de l’artillerie de montagne française commandée par le lieutenant Miguet.
Le 23, les Italiens s’empareront d’une petite partie de Menton. Partout ailleurs, les forces françaises résistent, bien qu’étant en infériorité numérique. Partout comme à la bataille de Pont Saint-Louis, les forces françaises se battent furieusement.
De plus, depuis le 15 juin, le général Olry a dû prélever des forces, notamment de l’artillerie pour préparer un second front, devant la menace allemande. En effet, le 15, les Allemands sont à Dijon. Il crée le groupement du général Cartier, avec des unités de bric et de broc, une division coloniale qui servait de réserve d’armée, des marins, quelques chars, de l’infanterie qui se sont repliées depuis le Nord-Est. Ce groupement est équipé avec du matériel de récupération. Les 30 000 hommes qui le composent vont être chargés de tenir sur trois lignes de défense successives : le Rhône, l’Isère, la Durance.
Lyon étant déclaré ville ouverte, le groupement Cartier doit se replier après de durs combats dans le département de L’Isère à Chasselay. Dans la soirée du 20, Olry fait sauter les ponts. Malheureusement, au nord des Alpes, la région de Seyssel et Culoz est maintenant sous le contrôle du 2e groupe d’armées, en pleine débâcle, et les mêmes consignes ne sont pas appliquées. Malgré la résistance de quelques éléments, comme le vieux Fort l’Écluse, le groupement A du XVIe Panzerkorps du général Erich Hoepner composé pour l’essentiel d’éléments de la XIIIe division motorisée, parti de Bourg-en-Bresse, occupe Aix-les-Bains le 23 juin. Le groupement B (IIIe panzer) est stoppé à Voreppe, à une douzaine de kilomètres de Grenoble durant deux jours par l’artillerie française du général Georges Cartier, qui lui inflige de très lourdes pertes les 23 et 24 juin. Le feu nourri de deux batteries de 75 et huit pièces de 47 de marine installées sur les deux rives de l’Isère bloque les blindés allemands2. Une colonne motorisée allemande tente une manœuvre de débordement par le nord en enlevant le col de la Placette, mais reste bloquée dans sa progression vers Voreppe. La bataille des Alpes prend fin avec l’armistice du 24 juin 1940 signé entre la France et l’Italie. L’armistice en vigueur à partir du 25 juin à l’aube apporte une conclusion à cette bataille de Voreppe, qui a le mérite dans un ultime sursaut de permettre à la ville de Grenoble d’échapper à l’invasion.
Pertes italiennes : environ 6 000 hommes, environ 250 pour l’armée des Alpes, inconnues pour le groupement Cartier
Notes, sources et références sur wikipedia
1. ↑ Source : ministère de la Défense
2. ↑ Vital Chomel, Histoire de Grenoble, Éditions Privat, page 387.
• (fr) Giorgio Rochat, (trad. Anne Pilloud), « La campagne italienne de juin 1940 dans les Alpes occidentales », Revue historique des armées, no 250, 2008, p. 77-84, sur le site du Service historique de la Défense, rha.revues.org. Mis en ligne le 6 juin 2008, consulté le 24 octobre 2008.
• (fr) « Une bataille oubliée – Les Alpes 10 – 25 juin 1940 », Collection « Mémoire et Citoyenneté », no 6, ministère de la Défense, direction de la Mémoire du Patrimoine et des Archives, [lire en ligne sur le site du defense.gouv.fr] [PDF]
• (fr) Bernard et Raymond Cima, Michel Truttmann, Juin 1940 – La glorieuse défense du Pont Saint-Louis, éd. Cima, 1995 (ISBN 2-9508505-2-9 et 9782950850522) [lire en ligne sur le site maginot.org] [PDF]
• (fr) [PDF] « Les combats de l’Armée des Alpes en Savoie – Juin 40 ». Sur le site cheminsdememoire.gouv.fr, consulté le 20 novembre 2008.
• David Zambon, « L’heure des décisions irrévocables : 10 juin 1940, l’Italie entre en guerre », in Histoire(s) de la Dernière Guerre, n° 5, mai 2010.
1940, l’Italie fasciste entre dans la Seconde Guerre mondiale
par Philippe Foro
En déclarant la guerre à la France et à la Grande-Bretagne, le 10 juin 1940, « l’heure des décisions irrévocables a sonné » selon la formule de Mussolini lui-même. Le Duce pense pouvoir obtenir d’importants succès à moindres frais. Il compte mener une guerre parallèle à celle de l’Allemagne afin d’atteindre les objectifs stratégiques qui feraient de l’Italie la grande puissance du bassin méditerranéen. Pour quelles raisons l’Italie fasciste est-elle passée de la proclamation de la non-belligérance à quelques jours du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le 26 août 1939, à cause d’une préparation militaire jugée insuffisante pour un conflit survenu beaucoup trop tôt, à l’entrée de plain-pied dans celle-ci neuf mois plus tard ?
La non-belligérance italienne a des effets assez immédiats. Dès le 16 septembre, l’ambassadeur français François-Poncet propose à Galeazzo Ciano, ministre des Affaires étrangères, l’ouverture de négociations afin de résoudre les litiges franco-italiens. Si cette ouverture diplomatique ne se concrétise pas, elle montre que l’Italie est l’objet d’attentions particulières. Sur le plan économique, la non-belligérance apporte également des avantages. Des accords commerciaux franco-italiens sont conclus en septembre 1939 et mars 1940, l’Italie vendant pour 2,5 milliards de francs d’avions, de navires, de camions et de munitions. La Grande-Bretagne n’est pas en reste avec un accord commercial signé en janvier 1940. L’homme fort de cette période semble être Ciano. Le ministre des Affaires étrangères dispose d’une influence accrue par les événements de l’été. Son influence apparaît au moment des changements, le 30 octobre, au sein de la direction du PNF et du gouvernement. Le pro-allemand Starace est remplacé à la direction du Parti par le jeune Ettore Muti. Des proches de Ciano entrent au gouvernement tels Alessandro Pavolini au ministère de la Culture populaire et Renato Ricci promu ministre des Corporations. Alors que le 7 décembre, le Grand Conseil approuve la politique de non-belligérance, Ciano prononce, le 16, un discours devant la Chambres des Faisceaux et des Corporations au cours duquel, tout en réaffirmant l’alliance avec l’Allemagne, il dresse une liste de griefs. Il souligne que celle-ci avait donné son accord, en mai, pour une période de quatre à cinq ans de paix, alors que Ribbentrop, lors de leur rencontre de Salzbourg, avait repoussé toute possibilité de compromis diplomatique au profit de la guerre. De plus, il note que le pacte germano-soviétique n’a pas eu l’agrément de l’Italie.
« Il y a 72 ans le 10 Juin 1940 »
(Matteo Arrotta)
Convaincu que, pour s’asseoir à la table des vainqueurs il suffisait quelque centaines de morts, Mussolini tirait le fameux coup de poignard au dos de la France, déjà battu sur le champ, dans moins de 15 jours, par l’Armée allemande.
Contre une France agonisante et un Royaume Unis impuissant l’Italie fasciste était certaine de ne pas rencontrer aucune résistance. En réalité, grâce à un climat presque hivernal, à un territoire qui mieux se prestait à la défense que à l’offense et à un extraordinaire système de fortification sur toute la frontière (auquel est dédié notre projet « La route des canons » ) les projets italiens vont bientôt échouer.
Aussi les civils furent touché à partir dès premiers jours de la guerre: les premiers bombardements anglais sur l’Italie causèrent les premiers victimes à Turin et à Gènes et le bombardement italien sur Marseille a provoqué plus de 100 morts et autant blessés.
A la fin de la brève campagne (qui sur le terrain est durée seulement trois jours, du 21 au 24 Juin) les Italiens eurent 631 morts, 616 disparus et 2.631 blessés, les français, de leur coté, eurent 37 morts et 41 blessés.
Le souvenir de ce dramatique épisode doit nous faire comprendre l’importance d’une Europe unie et, donc, des Eurorégions, qui, encore plus des intérêts économiques, nous ont permis, et ils nous permettront dans le futur, de préserver le bien le plus important, la Paix.
(Matteo Arrotta)
Documentaire fiction sur les débuts de la seconde guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes. Réalisation Frédéric DAUDIER et Thierry MARIA. Diffusée sur France 3 Méditerranée
sources :
-image : Le Journal Du 11 Juin 1940 : L’ Italie Déclare La Guerre : http://www.priceminister.com/offer/buy/139532801/fac-simile-le-lournal-du-11-juin-1940-l-italie-declare-la-guerre.html
-Wikipedia
-1940, l’Italie fasciste entre dans la Seconde Guerre mondiale http://www.radici-press.net/storia-49-50/1940-l-italie-fasciste-entre-dans-la-seconde-guerre-mondiale
-Il y a 72 ans le 10 Juin 1940 : http://medalp.eu/fr/?p=2377
-youtube