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1 février 2013

Les massacres de tirailleurs sénégalais en juin 1940

milguerres @ 8 h 52 min

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171209 LES MASSACRES DE TIRAILLEURS «SÉNÉGALAIS» EN JUIN 1940 171209
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Le mois de juin 1940 fut un mois particulièrement effroyable pour les Tirailleurs «Sénégalais» qui combattaient sur le sol français.
Les troupes nazies, et en particulier la 2ème division SS «Totenkopf» («Tête de mort») et le régiment d’infanterie «Grossdeutschland», qui ne faisaient pas formellement partie de l’armée officielle allemande, la Wehrmacht) mais étaient placées sous les ordres du haut commandement de cette armée, avaient manifestement décidé de mettre en application sur le terrain les théories idéologiques du national-socialisme relatives à l’éradication des races dites impures. Sur ce registre, les Juifs et les Noirs, entre autres cibles, furent les groupes les plus visés. Dans son ouvrage «UNE SAISON NOIRE. Les massacres de tirailleurs sénégalais mai-juin 1940.», l’historien Raffaël SCHECK écrit: «La division SS «Totenkopf » («Tête de mort») fut formée en octobre 1939, à partir des régiments SS-Totenkopfverbände, chargés de garder les camps de concentration, en particulier Dachau. Elle acquit rapidement une réputation d’audace et de cruauté extrêmes au combat. Les SS, même si les spécialistes ont souligné l’incohérence et l’inorganisation de la formation idéologique, furent sans doute endoctrinés à coup d’imagerie raciste. Les Juifs occupaient une place centrale dans leur conception raciale du monde, mais on leur enseigna également que les Africains noirs étaient des êtres inférieurs, incapables de former une civilisation par eux-mêmes. L’hebdomadaire SS Das Schwarze Korps avait joué avant la guerre un rôle pionnier dans la campagne de diffamation contre la France «négrifiée»; il s’illustra au début du conflit en peignant les soldats noirs sous les traits de marionnettes manipulées par les Français, les Britanniques et leurs maîtres juifs. Quand GOEBBELS, fin mai 1940, appela à une campagne antifrançaise, Das Schwarze Korps se distingua par sa rhétorique enflammée et ses images déshumanisantes de soldats noirs. Le 6 juin, il affirmait: «Faisant montre d’une immense ignorance, d’un déni de responsabilité vis-à-vis de la mission de la race blanche, d’une dégoûtante infamie, les hommes de France ont recruté des animaux de la jungle. (…) Des hommes qui tirent une jubilation religieuse du meurtre été de la mutilation (comme d’authentiques rapports du front le prouvent), pour lesquels la satisfaction des appétits équivaut à servir Dieu, et qui se situent à un degré de développement guère plus élevé que celui du gorille: ces êtres sont conduits avec une indolence frivole sur les théâtres de la guerre.» Le 13 juin le journal accusait les soldats noirs de cannibalisme…»Les principaux massacresSi les unités nazies massacrèrent aussi des Blancs, y compris des civils, à l’instar de l’horrible destruction d’Oradour-sur-Glane perpétrée par la division «Das Reich», ou l’exécution de 97 prisonniers britanniques désarmés près de Béthune le 27 mai 1940, leurs cibles favorites furent les combattants noirs africains, et leurs camarades français blancs qui refusaient de les abandonner à leur funeste sort.

Ce fut le cas de huit officiers français et de deux de leurs Tirailleurs (Faya LANO et Aka TANO) dont les corps furent retrouvés dans une fosse commune par un paysan au bois d’Airaines dans la commune de Cressonsacq, dans l’Oise. Il s’agissait du Commandant BOUQUET, des Capitaines SPECKEL, RIS, et des Lieutenants BROCARD, ERMINY, PLANCHON, ROTELLE et ROUX. Tous, y compris les deux Tirailleurs «Sénégalais», appartenaient au 24e Régiments des Tirailleurs Sénégalais (RTS) intégrés à la 4ème Division d’Infanterie Coloniale (DIC) comme le 16e RTS, qui perdit un millier d’hommes, dont plus de six cents Tirailleurs en juin 1940 entre Cressonsacq et Erquinvillers. Ces Tirailleurs, faut-il encore le préciser, furent dans leur très grande majorité systématiquement exécutés sommairement à la mitrailleuse. Le 7 juin déjà, pas très loin de là, dans la Somme, le Capitaine N’TCHORÉRÉ, d’origine gabonaise, avait été froidement abattu par un soldat allemand tout simplement parce qu’il exigeait d’être traité en officier français; par une cruelle ironie du sort, son fils était tombé au combat le même jour, à quelques kilomètres de là. Le 12 juin dernier, nous avons été quelque 800 personnes, civiles et militaires (dont des Saint-Cyriens parmi lesquels de jeunes Africains), à nous retrouver au Bois d’Airaines, et ensuite à la nécropole de Cambronne-lès-Ribecourt à l’initiative du dynamique maire de Cressonsacq, M. POTELLE, pour participer aux cérémonies commémoratives du 70e anniversaire de ces tragiques événements. Le lendemain 13 juin, une «visite du circuit Oise de la 4ème DIC» organisée par Michel DUFOUR (Président de l’association «Picardie Mémoire») pour les descendants des Tirailleurs de Juin et de la Maison d’Afrique de Toulouse voyait la participation de plusieurs dizaines d’Africains.

Entre le 17 et le 21 juin 1940, 43 Tirailleurs, dont des éléments des 15e , 16e et 24e RTS furent fusillés à Clamecy dans la Nièvre, dans des conditions qui suscitent encore des interrogations.

Mais les massacres les plus cruels et les plus ignominieux perpétrés à l’encontre des Tirailleurs «Sénégalais» eurent lieu le 20 juin 1940 dans la région lyonnaise, dans un périmètre compris entre Montluzin, Chasselay et Lissieu. 188 d’entre eux furent tirés à la mitrailleuse, leurs corps étant ensuite écrasés par les chenilles des chars nazis.

Grâce à la générosité d’un administrateur français, Jean MARCHIANI, qui acheta de sa poche le terrain où furent massacrés la majorité de ces pauvres combattants, leurs corps, disloqués pour la plupart, ne furent pas jetés dans une fosse commune, mais furent inhumés dignement dans une nécropole connue aujourd’hui sous le nom de «Tata Sénégalais» de Chasselay.

En tant qu’Africain, j’ai été profondément ému le 20 juin dernier à Chasselay – tout comme je l’ai été au Bois d’Airaines huit jours plus tôt – lors des manifestations officielles commémorant le 70e anniversaire des massacres. Madame Nora BERRA, Secrétaire d’État chargée des Aînés. Je me suis rendu à quel point la fraternité d’armes, voire la fraternité tout court qui liait les Tirailleurs «Sénégalais» à leurs chefs et à leurs camarades français était quelque chose de fort, de sincère, d’éternel.

L’action des anciens des Troupes de Marine (corps auquel étaient rattachés administrativement les Tirailleurs «Sénégalais») continue inlassablement de raviver cette fraternité chaque année, grâce à l’action d’hommes comme Michel CARBONNIER, les différentes associations d’Anciens Combattants, et surtout le Général de corps d’Armée Pierre LANG, Président de la Fédération Nationale des Anciens d’Outre-mer et Anciens Combattants des Troupes de Marine, et du Comité National des Traditions des Troupes de Marine.

À tous, ainsi qu’aux dizaines de milliers de Français anonymes qui aidèrent d’une manière ou d’une autre les Tirailleurs «Sénégalais» dans leur malheur, je m’arroge le droit de rendre un vibrant hommage, au nom de l’Afrique tout entière.

Samuel MBAJUM

http://www.afriquedebout.com/181-les-massacres-des-tirailleurs-senegalais.htm

 

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