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27 décembre 2012

Les théâtres d’opération britanniques

milguerres @ 14 h 41 min

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L’Empire britannique et la Grande Guerre

 

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Les théâtres d’opération britanniques

http://expositionvirtuelle.memoire1418.org/explorer/lempire-britannique-sur-le-continent/combats-et-combattants-sur-le-front-ouest/les-theatres-doperation-britanniques.html

En août 1914, le corps expéditionnaire britannique intervient en Belgique (Mons) et dans le Nord de la France (Le Cateau). Après un bref engagement dans la Marne et l’Aisne, ses troupes combattent à partir d’octobre à Messines, Armentières et lors de la première bataille d’Ypres.

En avril 1915, les Britanniques participent à la deuxième bataille d’Ypres au cours de laquelle les Allemands utilisent pour la première fois les gaz. En soutien à l’offensive française de mai 1915, ils sont aussi engagés au nord du canal de La Bassée (Festubert et Aubers). Le 25 septembre 1915, ils mènent une attaque, avec l’appui des gaz, dans le secteur de Loos.

Dès février 1916, les Britanniques relèvent les positions françaises en Artois. Ils tiennent désormais la ligne de front serpentant de la Somme à Ypres. 1916 est essentiellement marquée par l’offensive de la Somme lancée le 1er juillet. Les 19 et 20 juillet, les Australiens sont, quant à eux, impliqués dans la bataille de Fromelles.

Durant la bataille d’Arras, engagée le 9 avril 1917, les Canadiens s’illustrent en capturant la crête de Vimy. 1917 marque aussi l’engagement britannique en Belgique (troisième bataille d’Ypres) et en direction de Cambrai où les tanks sont utilisés.

Au printemps 1918, suite à l’offensive allemande, les Britanniques combattent dans les régions de la vallée de la Lys et des collines flamandes. Les contre-offensives alliées engagées à partir de l’été 1918 marquent toutefois le début du repli allemand, jusqu’à la victoire.

 

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La bataille d’Audregnies 24 août 1914

http://depont.skynetblogs.be/tag/bataille+d%27audregnies

retraite de Mons.jpg

La bataille d’Audregnies a lieu le 24 août 1914 pendant la retraite de l’armée anglaise que l’on nommera par la suite ‘la grande retraite’ ou ‘la retraite de la Marne’. Cet engagement fait suite à la bataille de Mons du 23 août 1914 où les alliés sont défaits par les troupes allemandes qui les poursuivent en application du plan Schlieffen (plan allemand d’invasion de la France via la Belgique).

La Ière armée allemande se lance donc à la poursuite de l’armée anglaise en retraite. C’est au cours de ce combat d’Audregnies qu’a lieu une charge du 9e lanciers et la destruction presque totale du régiment des Cheshire, qui, n’ayant pas reçu l’ordre de retraite, s’est accroché à ses positions jusqu’à être encerclé.

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Voir La légende des « Anges de Mons »

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Bataille de Mons du 22 au 24 août 1914

http://www.menfroid-dubus.org/article-17698728.html

La  bataille de la Sambre (dont nous vous avons remémoré un des actes dans notre billet sur la bataille de Collarmont) durait depuis trois jours. Les forces britanniques, qui n’étaient composées que de deux corps, le 3ème corps n’ayant pas terminé son débarquement, n’engagèrent l’action que le 23 août; le jour même où la cinquième armée française censée appuyer leur droite fléchissait.

Le 21, les généraux anglais croyaient encore l’ennemi allemand très loin d’eux. Le 22, en entendant le canon, ils s’imaginèrent même qu’il s’agissait de ceux de Namur assiégée. Mais le même jour, ils rencontrèrent de la cavalerie allemande devant les forêts de Soignies. La première armée allemande exécutait un mouvement enveloppant dont le haut commandement espérait beaucoup. Elle était de ce fait soutenue par une partie de la deuxième armée allemande. Ceux-ci, sachant qu’une fissure se produisait à la droite de l’armée britannique, y porta ses premiers efforts (pour mieux traduire, ils leur en envoyèrent plein la tronche). Les généraux anglais donnèrent l’ordre de creuser en hâte des tranchées, mais celles-ci creusées à la va vite étaient beaucoup trop courtes et presque toutes tournées dans le mauvais sens (c’est pas une blague, et j’aurais pas aimé être fantassin à un moment pareil ^^). D’ailleurs, le hommes manquaient des outils nécessaires et la plupart d’entre eux durent utiliser leurs gamelles ou même leurs mains (et dans des moments pareils, je ne pense pas qu’on se plaigne).
Les premiers coups de feu furent échangés le 23 août 1914 à 8h30, entre le 4ème Royal Fusiliers Anglais et les troupes allemandes. Ce matin là, il y avait du brouillard et de la pluie. Le temps clair revint vers 10h00. Les 1e et 2e divisions de cavalerie opèrent des reconnaissances à l’est de Mons vers les  Binche, Bray, Havré, Obourg. L’infanterie allemande est sur le point d’attaquer les britanniques entre Obourg et Nimy. Les Anglais, bien retranchés, abattent à bout portant les fantassins allemands qui attaquent en rangs serrés. Les britanniques défendent leurs positions avec acharnement et les maintiennent jusqu’à 11h.

Malgré un mauvais début britannique dans la bataille, les allemands se heurtèrent à une résistance qui l’étonna, dans son mépris invétéré et systématique de l’armée anglaise. En effet, il faut savoir que les allemands, par les critiques de Bismarck ne considéraient pas les anglais comme puissance militaire. Le jour où on demandait à Bismarck ce qu’il ferait si 100 000 soldats britanniques débarquaient dans le Jutland, il répondit: « Je les ferais arrêter par la gendarmerie ».

L’artillerie allemande pillona les positions britaniques depuis  Binche et de Bray vers les hauteurs d’Haulchin. En même temps, les Allemands s’engagent à l’ouest de Jemappes. A Mariette, une colonne allemande s’avance par le chemin immédiatement à l’est du pont. Elle est arrêtée avec des pertes sévères. Les Allemands amènent alors deux canons de campagne à 900 m du canal et ouvrent le feu sur les défenseurs du pont. En utilisant un bouclier d’otages, les Allemands s’établissent vers l’ouest de la route à 200 m du canal et dirigent un feu d’écharpe sur les défenseurs du pont. Le poste avancé au nord du pont se retire.

Sous le déluge d’obus tirés par l’artillerie allemande, les Britanniques s’abritaient au mieux pour retarder les assauts de l’infanterie. Lors de ces combats, 5000 soldats allemands étaient mis hors combat, et l’armée britannique perdit 1500 hommes (dont 763 tués).

Les britanniques, avec courage et sang froid retardèrent pourtant au mieux l’armée allemande dans son enveloppement, permettant à la défense française de s’organiser et de re ressaisir après sa déconvenue de Charleroi.

Le Maréchal French (fallait vraiment choir celui-là pour aller se battre en France lol) reçut du grand quartier général français cette dépêche: « Trois corps d’armée allemands se dirigent vers vous. L’ennemi tente contre vous un mouvement d’enveloppement partant de Tournai (dingue, ils sont vraiment partout). Sur votre droite, nos deux divisions qui gardaient la Sambre à l’est de Maubeuge se replient et, sur la droite de notre 5ème armée, l’ennemi  occupe depuis hier les passages de la Sambre (bataille de Charleroi) entre Charleroi et Namur ».

Une fois de plus, l’unité d’action entre britanniques et français avait manqué. Les britanniques avaient trop tardé à soutenir les français, et les français à les renseigner. Là si je peux me permettre de critiquer un petit peu, les britanniques auraient peut être bougé leur c… un peu plus vite s’ils avaient eu les infos nécessaire à temps voulu. Les pauvres, ils imaginent les allemands à plus de 60 bornes alors qu’ils sont quasi face à eux!!!

Bref, le Maréchal French  donna ordre à ses troupes de se replier sur une ligne allant de Maubeuge vers Jenlain, au sud-est de Valenciennes. Position intenable à cause des maisons qui gêneraient l’artillerie.

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Bataille du Cateau

wikipedia

Fichier:Morts britanniques à la bataille de Le Cateau.jpg

Carte postale montrant des victimes britanniques au Cateau

La bataille du Cateau a lieu le 26 août 1914, au cours de la retraite menée par les troupes britanniques et françaises, suite aux batailles de Mons et Charleroi. Elle oppose les troupes du 2e corps d’armée britannique aux troupes de la Ire armée allemande. En grande infériorité numérique et matériel, les troupes britanniques bloquent pendant douze heures l’avancée de la Ire armée allemande au prix de lourdes pertes.

Disposition des troupes

En opposition aux ordres de retraite donnés par French, Smith-Dorrien, le commandant du 2e corps d’armée britannique décide de combattre les Allemands. La bataille se déroule dans une plaine ondulée parsemée de villages, traversée par une route rectiligne de Cambrai au Cateau. Elle coupe le champ de bataille du Nord Ouest, au Sud Est à Cateau. Une seconde route relie le Cateau à Saint Quentin dans un axe Nord Sud.

L’aile droite britannique est formée par la 5e division d’infanterie. La 14e brigade se place au Sud du Cateau tandis que la 13e brigade se trouve le long de la route de Saint Quentin. Le centre du dispositif est tenu par la 3e division d’infanterie, les 7e, 8e et 9e brigades situées respectivement à Caudry, Audencourt et Inchy au sud de la route Cambrai – Le Cateau. La 4e division d’infanterie tient l’aile gauche, les 10e, 11e et 12e brigades sont placées à Haucourt, Longsart et Fontaine-au-pire. À l’extrême gauche du dispositif britannique est présent la 84e division d’infanterie territoriale française et le corps de cavalerie Sordet qui couvrent la ville d’Arras. L’extrême droite du dispositif britannique est formée par le 1er corps d’armée britannique en retraite.
Le IIIe corps d’armée allemand, formé des Ve et VIe divisions d’infanterie, se trouve face au Cateau. Le IVe corps d’armée composé des VIIe et VIIIe divisions est placé au centre du champs de bataille, le IIe corps de cavalerie formé de trois divisions et une division du IVe corps d’armée de réserve sont face à l’aile gauche britannique.

Intention

En choisissant de combattre, Smith-Dorrien souhaite ralentir la progression et la pression de la Ire armée allemande sur le Corps expéditionnaire britannique. De son côté, Von Kluck, voit dans cette bataille la possibilité d’envelopper et d’anéantir la moitié des troupes britanniques.

La bataille

À l’aube du 26 août, une attaque allemande sur la gauche du dispositif britannique échoue. Durant la matinée, le centre du champs de bataille reste calme, malgré un bombardement d’artillerie réalisé par la VIIIe division d’infanterie et la IVe division de cavalerie.
les troupes allemandes concentrent alors leurs attaques sur la droite du dispositif britannique. Deux compagnies des Suffolks chargées de la liaison avec le 1er corps d’armée britannique rencontrent les troupes du IIIe corps d’armée allemand et doivent se replier sur Le Cateau rejoignant la 14e brigade. Les troupes allemandes s’infiltrent le long de la route Le Cateau – Saint Quentin et commencent un pilonnage meurtrier des King’s Own Yorkshire Light Infantry et les Suffolks de la 5e division d’infanterie britannique. Des renforts d’artillerie de la 15e brigade et d’infanterie de Manchesters et des Argylls sont envoyés sur l’aile droite britannique. Malgré de lourdes pertes les Britanniques tiennent toujours leur position, mais en milieu de journée la Ve division du IIIe corps d’armée allemande commence à produire son action et tente d’envelopper l’aile droite britannique.
En début d’après midi, le 2e corps d’armée britannique entame un mouvement de retraite par échelon, en commençant par l’aile droite. Malheureusement les King’s Own Yorkshire Light Infantry et les Suffolks ne sont pas prévenus à temps et sont détruits. Les batteries d’artillerie sont retirées canons par canons, ceux ne pouvant être transportés sont alors sabotés.
Sur l’aile gauche, la VIIe division du IVe corps d’armée allemand de réserve tente de déborder les troupes britanniques. Les troupes des 3e et 5e division de cavalerie du corps de cavalerie Sordet interviennent en utilisant l’artillerie et des escadrons à pieds pour ralentir l’enveloppement allemand et permettre aux Britanniques de se replier dans de bonnes conditions. Vers 18 heures, les troupes britanniques ne sont plus en contact avec l’armée allemande. Elle se retirent vers Saint-Quentin.

Bilan

Cette bataille est très couteuse en hommes pour l’armée britannique. Des 40 000 Alliés ayant combattu au Cateau, 7 812 sont blessés, tués ou fait prisonniers. Plusieurs régiments britanniques sont complètement anéantis. De plus, 38 pièces d’artillerie sont perdues. La bataille du Cateau permet néanmoins de ralentir la progression de la Ire armée allemande et aux troupes britanniques de reprendre leur retraite. Cette dernière est ponctuée par une autre bataille d’arrêt, la bataille de Guise avant de s’achever le 6 septembre par le début de la bataille de la Marne.

 

La « course à la mer » (19 septembre au 15 octobre 1914)

Après la défaite de l’armée allemande sur la Marne et son repli sur l’Aisne, Elle se déroule en septembre et octobre 1914 dans les plaines du nord de la France, entre les Allemands et les Franco-Britanniques, manœuvre d’encerclement tentée qui se termine vers la frontière belge et les rivages de la Mer du Nord.

Début de la guerre de position en Artois, autour d’Arras qui durera deux mois, dans le seul but de protéger les ports de la Manche, et la liaison avec la Grande-Bretagne qui annoncera la guerre de tranchées . Des combats entre l’armée allemande et les unités françaises épuisées mal préparées, ne cédant pas : Arras ne tombera jamais aux mains de l’ennemi.

Le 14ème régiment d’infanterie territoriale résiste à la progression allemande en provenance de Picardie, qui, dans les environs de Bapaume, menace directement Arras. Il sera soutenu par le corps de cavalerie du général Conneau pour intervenir à l’ouest de Bapaume à partir du 27 septembre pour combler la brèche ouverte par la dislocation de plusieurs unités territoriales bousculées par l’infanterie allemande.

Des combats indécis se déroulent à Irles et à Courcelles-le-Comte, renforcés par les Dragons . Après avoir contribué à la fixation des Allemands sur une ligne Bapaume-Arras, les unités de cavalerie remontent vers le nord pour participer aux opérations de blocage des attaques allemandes sur Arras et Lens et tenter une manœuvre de débordement de l’aile droite allemande. Des renforts français affluent, entre le 29 septembre et le 2 octobre

Le 2 octobre, les Français subissent une puissante attaque à Monchy-le-Preux, aux portes d’Arras, et s’efforcent de contenir la progression allemande au nord de la ville en direction de Lens. Au même moment, des combats font rage à l’ouest de Bapaume entre la Garde prussienne et des unités françaises constituées de territoriaux, d’éléments de cavalerie et du 37ème régiment d’infanterie.

Des mêlées sauvages se déroulent dans plusieurs villages que les deux adversaires s’efforcent de fortifier de manière improvisée ; les Allemands s’emparent de Gommecourt le 5, mais le lendemain, ils échouent dans leur tentative de prendre Hébuterne, laissant 350 tués et 297 prisonniers sur le terrain.

En revanche, le 69ème régiment d’infanterie ne peut, les 7 et 8 octobre, investir Gommecourt que la Garde prussienne a transformé en réduit avec des tranchées profondes, des lignes de barbelés, des nids de mitrailleuses et de l’artillerie de campagne.

Le 10, les Allemands prennent Monchy-au-Bois, Hannescamps et une partie de Foncquevillers.

A partir du 11, une mêlée sanglante oppose les Français qui tentent de reprendre Foncquevillers, à des unités de la Garde prussienne et à un régiment bavarois ; le village doit être « nettoyé » maison par maison, en utilisant parfois des canons de 75 en tir tendu.

A partir du 14 octobre, les combats s’arrêtent entre Arras et Bapaume. Les Allemands ont entrepris de se retrancher derrière une ligne orientée nord-sud et d’édifier un réseau de positions défensives, sur les hauteurs et dans les ruines des villages. La guerre de tranchées a commencé.

 

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La Bataille de Messines

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Les batailles de La Bassée, Messines et Armentières (12 au 18 octobre 1914)

Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/comprendre-et-approfondir/batailles/les-batailles-de-la-bassee-messines-et-armentieres-12-au-18-octobre-1914.html

Après les combats sur l’Aisne, le corps expéditionnaire britannique se déplace vers le nord-ouest pour épauler l’aile gauche de l’armée française. Il se heurte alors à l’armée allemande, dans la phase finale et septentrionale de la « course à la mer ».

Transportées par autobus depuis Abbeville, les troupes britanniques sont venues se mettre en position entre Béthune et Ypres. Des renforts, regroupés à Saint-Omer ou se repliant d’Anvers, viennent les rejoindre. Le corps d’armée britannique s’efforce de former une ligne de front depuis Bixschoote, au  nord d’Ypres, jusqu’à La Bassée ; la cavalerie française s’est intercalée entre les deux corps d’armées situés les plus au sud, entre La Bassée et Armentières. Le paysage est plat, segmenté par de multiples fossés de drainage.

Le 12 octobre, les Français perdent le contrôle de Vermelles, à la lisière du bassin minier, ce qui oblige les Britanniques à faire mouvement au sud, pour tenter de combler la brèche. Des combats violents éclatent entre Britanniques et Allemands, à Givenchy-les-La Bassée et Cuinchy, sur les deux rives du canal, entre le 13 et le 17 octobre. Les Britanniques progressent d’une dizaine de kilomètres vers l’est et viennent buter sur la crête d’Aubers. Des contre-attaques allemandes les contraignent à reculer.

Plus au nord, les Britanniques sont parvenus à reprendre le Mont-des-Cats, le 13 octobre, puis Méteren et le Mont-Noir. Sous un temps pluvieux, interdisant la reconnaissance aérienne, ils poursuivent leur avance, prennent Bailleul, le Kemmel et Messines. Le 14, le front anglais est devenu continu, d’Ypres au canal de La Bassée. Le 17, ils contrôlent Armentières, alors que plus au nord, les Allemands font porter leur assaut sur les Français et les Belges, qui tiennent le saillant de Dixmude.

Les opérations de la mi-octobre 1914 sont les dernières menées sur le sol français selon les tactiques de la guerre de mouvement traditionnelle.

(Parmi les blessés de l’armée britannique, se trouve un certain Bernard Montgomery,  à Meteren).

Le 18 octobre 1914, l’ensemble du front ouest est devenu continu. Désormais, toute opération de contournement de l’ennemi est devenue impossible et la seule option qui subsiste désormais est la tentative de percée des défenses ennemies, très puissantes, par des attaques frontales… Si les batailles menées par les Britanniques dans le secteur de la Lys, en octobre 1914, sont les dernières batailles de la guerre de mouvement, celle qui se déroule à Ypres, du 19 octobre au 22 novembre, est la première de la guerre de positions.

Commence alors, sur le « front oublié » de la Lys, une période très éprouvante : le premier hiver dans des tranchées mal aménagées, avec un approvisionnement médiocre et des morts provoquées par de nouvelles méthodes, celles de la guerre de tranchées : tireurs d’élite, mines, artillerie, attaques meurtrières limitées sur des secteurs du front adverse. Parmi les premiers affrontements de cette guerre de tranchées, la défense de Festubert par les troupes indiennes, les 23 et 24 novembre 1914, et celle de Givenchy, les 20 et 21 décembre, constituent les répétitions, à petite échelle, de grandes épreuves à venir.

La bataille de Givenchy-les-La Bassée (18 au 22 décembre 1914)

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 Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

L e Corps indien, Les Britanniques lanceront une offensive plus au nord à Arras.
L’attaque commence le 19 décembre, à 3h10, entre le carrefour de La Bombe, près de Neuve-Chapelle, et le canal de La Bassée. Deux premières lignes allemandes, sont maîtrisées. Plus au nord, la brigade de Gharwal et les Ghurkas prennent 300 mètres de la ligne allemande devant Festubert. Mais l’ennemi s’est rapidement repris et lance des contre-attaques dans la matinée, artilleries, grenades à main À l’aube du 20 décembre, l’artillerie allemande pilonne les troupes indiennes sous les mines provoquant des pertes sur les lignes britanniques.

L’infanterie allemande progresse devant Festubert :800 soldats britanniques sont capturés. Le Corps indien, disloqué est remplacé par des renfort.

Menées sans objectif clair, avec des moyens insuffisants, les attaques britanniques de décembre 1914 en Flandre française ont abouti à de lourdes pertes (4 000 contre 2 000 pour les Allemands)
La nécessité d’enterrer les nombreux cadavres de camarades, tombés dans le no man’s land ou morts dans les cratères d’obus inondés, est l’une des raisons essentielles de la trêve qui se produit peu après, à Noël, dans ce secteur du front.

 

 

Les trêves de Noël 1914

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Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

Épisodes à caractère humaniste dans un épouvantable carnage, les trêves observées en plusieurs points du front, entre les troupes allemandes et alliées, sont une exception qui confirme la règle.

L’armée britannique, qui tient le front du sud d’Ypres au canal de La Bassée est, à la fin décembre 1914, composée des restes des unités qui ont été laminées lors de la Première bataille d’Ypres, en novembre. Les conditions de vie dans des tranchées encore très primitives sont devenues très éprouvantes, avec le froid de l’hiver et la pluie qui inonde le moindre point bas.

Les états-majors sont bien conscients de cette situation, qui pourrait provoquer une « léthargie » des combattants et compromettre ainsi le déclenchement de futures offensives.

Les attaques limitées, mais meurtrières, lancées autour d’Ypres et en Flandre française au cours du mois de décembre 1914, débouchent en certains secteurs du front sur des trêves spontanées, en particulier pour récupérer les blessés et les morts gisant sur le no man’s land. Le 24 décembre, en de nombreux points, les Allemands placent des sapins de Noël, avec des bougies et des lanternes en papier, sur le parapet des tranchées de première ligne. Progressivement, des chants de Noël résonnent des deux côtés et des échanges verbaux se produisent. En quelques endroits, les hommes sortent des tranchées et entreprennent de récupérer leurs morts sur le no man’s land. Des événements identiques se reproduisent, à une plus grande échelle, le jour de Noël.

Dans certains cas, les deux camps inhument simultanément leurs morts ; des échanges de petits présents et d’adresses se produisent parfois. Cependant, en d’autres secteurs du front, les combats continuent, notamment en raison de l’activité des tireurs d’élite.

Dans le secteur britannique, la trêve est observée par de nombreuses unités à Houplines, Bois-Grenier, Fromelles, Neuve-Chapelle, Richebourg-l’Avoué. Des cas similaires furent observés en secteur français, autour d’Arras.

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La bataille de la Crête d’Aubers (9 mai 1915)

http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/comprendre-et-approfondir/batailles/la-bataille-de-la-crete-daubers-9-mai-1915.html

Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

C’est le 24 mars 1915, quelques jours seulement après l’échec de Neuve-Chapelle, que Joffre sollicite officiellement French pour obtenir une participation britannique à la grande offensive qu’il prépare en Artois pour le début de mai. Il reçoit un accord complet.

L’objectif de l’offensive est de percer le front allemand au nord, la crête de Vimy, s’emparer des hauteurs de l’éperon de Notre-Dame-de-Lorette, pour finir de déboucher sur le bassin minier.

L’attaque britannique doit être déclenchée le lendemain de l’assaut français. Les plans alliés ne sont pas modifiés pour intégrer la nouveauté considérable que constitue la première attaque aux gaz lancée par les Allemands, à Ypres, le 22 avril.

Le secteur attribué aux Britanniques et unités indiennes est situé dans la plaine flamande, dans la zone de Neuve-Chapelle, déjà attaquée en mars.

Les Britanniques attaque au choix d’une brève (40 minutes), mais intense préparation d’artillerie, destinée à broyer les ceintures de barbelés, à disloquer la première ligne allemande et à frapper les points fortifiés de seconde ligne. L’aviation doit guider le tir et bombarder la zone arrière, en particulier les nœuds ferroviaires. Deux tunnels, d’une centaine de mètres, ont été creusés sous le no man’s land, afin de placer des mines d’environ une tonne sous la première ligne allemande.

En face, les Allemands, tirant les leçons de l’attaque de mars, ont entrepris de renforcer considérablement leurs défenses : mitrailleuses, placées pratiquement à l’horizontale et tirant par la fente de plaques d’acier, sont disposées pour couvrir l’ensemble du no man’s land.

Le 9 mai, le bombardement préparatoire britannique est déclenché à 5 heures. L’infanterie britannique sort de sa ligne à 5h30. L’espace à franchir est étroit, les hommes se trouvent devant des tirs de mitrailleuses, s’empalant dans les fils de fer barbelés. Dans le secteur d’attaque situé au sud, quelques groupes d’assaillants atteignent la première ligne, mais y sont immédiatement anéantis ou capturés. À 6 heures, ordre est donné d’arrêter l’assaut ; des centaines d’hommes se trouvent piégés dans le no man’s land, incapables d’avancer ou de rebrousser chemin. L’artillerie allemande riposte désormais et frappe aussi bien le no man’s land que les premières lignes britanniques.

Au nord, l’attaque se déroule selon un scénario similaire. Cependant, une partie des assaillants s’empare de la première ligne allemande sur trois portions séparées, de faible largeur ; l’explosion des mines, à 5h40, permet aux Britanniques de s’appuyer sur les cratères pour s’emparer de la ferme Delangre, transformée en réduit fortifié. Mais les coups de l’artillerie ennemie sur le no man’s land et la grande confusion qui règne sur le champ de bataille, empêchent toute progression sensible. Malgré les ordres de Haig pour relancer l’attaque, les officiers présents sur le terrain lui font savoir que c’est impossible.

Haig, informé des succès initiaux des Français à Vimy, et se fondant sur des rapports qui sous-estiment les pertes britanniques, ordonne de reprendre l’attaque au sud de Neuve-Chapelle. Après plusieurs reports, liés à la confusion et à l’arrivée difficile des renforts sous le feu ennemi, le bombardement reprend à 3h20. Les soldats d’élite Black Watch, de la 1re Brigade de la Garde, partent à l’assaut à 3h57. Certains d’entre eux atteignent la première ligne allemande où ils sont tués ou capturés ; une poignée, qui parvient à la seconde ligne, subit le même sort.

Au soir du 9 mai, la situation est totalement bloquée : les groupes de soldats qui ont pu s’établir sur certains points de la première ligne allemande sont totalement isolés et exposés à l’artillerie ennemie. Le chaos est tel, sur les routes d’accès au front et dans les tranchées de communication, que l’hypothèse d’une relance de l’attaque au crépuscule est abandonnée par Haig.

Pendant la nuit du 9 au 10, les groupes établis dans les lignes allemandes (200 à 300 hommes au total) entreprennent un repli périlleux à travers le  no man’s land.

Au matin du 10, toute hypothèse de reprise de l’offensive est abandonnée, en raison de l’insuffisance des stocks d’obus et, surtout, de l’ampleur des pertes subies ; il faudra trois journées pour assurer le transfert des blessés du 9 mai vers les ambulances de la 2e ligne. En une seule journée de combat, les Britanniques ont perdu 11 000 hommes (tués, blessés ou disparus), l’un des taux de pertes les plus élevés de toute la guerre, en particulier pour les officiers.

La bataille de Neuve-Chapelle fut donc un complet désastre pour l’armée britannique. Haig en tire une leçon principale : la nécessité de bombardements longs et méthodiques avant toute nouvelle attaque, avec des canons de gros calibres. Toute idée d’offensive surprise est donc abandonnée. La totalité des offensives lancées jusqu’à la fin 1917 le sera donc selon le même modèle, sans la moindre efficacité.

 

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La bataille de Festubert (15 au 27 mai 1915)

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Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

La « bataille de Festubert » désigne une série d’actions confuses, engagées par des troupes britanniques, indiennes et canadiennes, sur le secteur de front situé en Flandre française, à l’ouest de Lille, entre le 15 et le 27 mai ; ces attaques constituaient, six jours après le désastre enregistré à Neuve-Chapelle quelques kilomètres plus au sud, la contribution britannique à la grande offensive française sur la zone de Vimy-Lorette, au moment où celle-ci s’enlisait après des succès initiaux spectaculaires.

Les Britanniques acceptent également de relever une division française au sud du canal de La Bassée, afin de permettre à leur allié de concentrer ses forces.

La préparation d’artillerie dure trois jours ; 433 canons, de divers calibres, tirent 100 000 obus sur un front de 5 km en partie inefficace : obus défectueux. Le désordre aboutit à la mort de nombreux soldats dans les deux camps.
Le 15 mai deux divisions d’infanterie, en majorité de soldats indiens contraignent l’ennemi à se replier sur la seconde ligne.

18 mai Un nouvel assaut, confié à des unités canadiennes, est déclenché , échouant à l’arrivée de renforts allemands et des pertes infligées par l’artillerie.

Une troisième série d’attaques, entre le 20 et le 24, aboutit à la prise des ruines du village de Festubert.

Au total, en douze jours d’efforts, l’armée britannique n’a progressé que d’un kilomètre, sur une faible largeur de front. Lorsque l’offensive est définitivement arrêtée, le 27 mai, les Britanniques ont enregistré 16 000 pertes, sans avoir pu aider, de façon significative, l’offensive française sur Vimy.

Si beaucoup de soldats ont été victimes de l’artillerie et des mitrailleuses, d’autres ont péri dans des corps à corps ; certains sont morts noyés dans les tranchées et les fossés de drainage inondés.

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La (troisième) bataille d’Artois (septembre 1915)

http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/comprendre-et-approfondir/batailles/la-troisieme-bataille-dartois-septembre-1915.html

Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

L’offensive combinée franco-britannique en Artois de septembre 1915, dirigée par le général Foch, concerne 32 km de front, tenus par la VIe Armée allemande, entre La Bassée et Arras. Elle doit se produire de façon simultanée avec l’attaque majeure menée par l’armée française, en Champagne. Si la préparation d’artillerie doit conserver l’ensemble de ce secteur, l’attaque d’infanterie comprendra deux axes distincts, séparés par un espace de 4 km devant Lens et Liévin, où aucune action d’envergure n’est programmée : au sud, la 10e Armée française engage 17 divisions d’infanterie (et 2 de cavalerie, pour exploiter la percée espérée) ; au nord, la 1re Armée britannique doit attaquer, avec 6 divisions d’infanterie, dans le bassin minier, entre le canal de La Bassée et le village de Loos. Les objectifs stratégiques de Joffre sont vagues mais extrêmement optimistes : la percée doit permettre à la cavalerie de se ruer, en quelques jours, jusqu’à Mons, en Belgique, distante de 80 km…

Le plan d’attaque de Joffre est extrêmement simple : il consiste d’abord à écraser les positions ennemies par quatre jours de bombardements ininterrompus, avec un final apocalyptique de quatre heures juste avant que l’infanterie sorte des tranchées. L’assaut doit être massif et continu, les réserves ayant été acheminées au plus près du front.

Le bombardement français est déclenché le 25 septembre 1915, entre Angres et Arras, quelques heures après le début de l’attaque britannique sur Loos. L’infanterie française sort des lignes à 12h45. La poussée est lente, mais au matin du 28 septembre, les Français atteignent la cote 140, au sommet de la crête de Vimy, obligeant les Allemands à une contre-attaque massive.

Le 30 septembre, Joffre décide d’arrêter l’offensive en Champagne, dont l’échec est désormais patent. Le 11 octobre, un dernier effort des Français pour contrôler l’ensemble de la crête de Vimy est brisé.

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La bataille de Loos (25 septembre – 19 octobre 1915)

http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/comprendre-et-approfondir/batailles/la-bataille-de-loos-25-septembre-19-octobre-1915.html

Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

Après les combats du printemps 1915 (Vimy, Lorette, Neuve-Chapelle, Festubert, Ypres), en août 1915, la 3e Armée, nouvellement constituée, s’installe de la Somme à Hébuterne, au sud du Pas-de-Calais. Entre mai et septembre 1915, une quinzaine de divisions de la « Nouvelle Armée » arrivent en France et en Belgique.

La bataille de Loos, de septembre – octobre 1915, constitue le volet britannique de la grande attaque alliée en Artois lancée par Joffre simultanément avec l’offensive française principale, en Champagne. Le commandant en chef français estime alors que la supériorité numérique dont dispose alors temporairement son armée doit permettre la percée décisive.

les Britanniques ont pour objectif le bassin minier dans le secteur de Loos-Hulluch, situé en contrebas, sur la plaine de Gohelle. Le général Haig , malgré les pertes, a, concentré six divisions, (malgré que troupes épuisées, insuffisance d’obus) se fiant au nombre de 7 pour 1. Par l’ampleur des effectifs engagés, la bataille de Loos constitue l’un des plus gros efforts offensifs britanniques depuis le début du conflit : elle est d’ailleurs qualifiée de « Big Push » par ses initiateurs.

250 000 obus sont lancés sur les défenses allemandes sans réel effet. Avant le lancement de l’assaut d’infanterie, au matin du 25 septembre 1915, les Britanniques libèrent 140 tonnes de gaz au chlore contenues dans 5 000 cylindres placés en première ligne, en complément d’un barrage d’artillerie jugé insuffisant. Première utilisation du gaz de combat par les Alliés après la terrible frappe inaugurale allemande à Ypres, en avril, l’attaque britannique à Loos vise à annihiler la première ligne allemande, où les combattants ne disposent alors que de masques très primitifs. Or, les caprices du vent retournent les gaz, en plusieurs points, vers les tranchées anglaises : il n’y a que sept morts, mais plus de 2 600 hommes ont été touchés et mis hors de combat ; initialement, les Allemands sont frappés de panique et ont près de 600 hommes gazés. 75 000 fantassins britanniques s’élancent des tranchées.

La zone sud de l’attaque enregistre, le premier jour, un succès spectaculaire : les assaillants, partiellement masqués par des écrans de fumée, s’emparent du village de Loos de la « Colline 70 » et avancent vers Lens. Mais la progression doit être stoppée, faute de munitions et en raison de l’arrivée tardive des renforts ; les Allemands reprennent la « Colline 70 »…

 Le lendemain, le 26 septembre, les renforts allemands arrivent en masse pour combler les brèches.

Les Britanniques lancent alors une attaque, sans bombardement préalable : c’est un carnage, la plupart des hommes étant fauchés par les mitrailleuses. Les Britanniques commencent à abandonner certaines des positions prises la veille. Les combats se poursuivent plusieurs jours, de façon sporadique, notamment autour de la « Redoute Hohenzollern », avant que l’état-major anglais n’ordonne la retraite, établissant ainsi le constat d’un très grave échec.

Une nouvelle tentative d’attaque, le 13 octobre, avec à nouveau l’emploi des gaz, aboutit aux mêmes résultats désastreux : en dix minutes, la 46e Division perd 180 officiers et 3 583 hommes devant la « Redoute Hohenzollern » !

Cette fois, l’échelle des pertes britanniques est exceptionnellement élevée : 50 000 blessés, tués, ou disparus (20 000 morts au minimum). Parmi eux, le fils unique de Rudyard Kipling, le grand écrivain, chantre de l’engagement britannique dans la Grande Guerre. Inconsolable, Kipling parcourra les routes de la Gohelle pendant des années après le conflit, pour tenter de retrouver le corps, sans succès. Identifiés en 1991, les restes de John Kipling reposent aujourd’hui au Saint-Mary’s Advanced Dressing Station Cemetery, à Haisnes.

Plusieurs nouvelles unités, engagées pour la première fois, furent totalement disloquées. Les pertes furent particulièrement fortes parmi les troupes écossaises et les officiers. Les pertes allemandes furent inférieures de moitié à celles de l’adversaire. Parallèlement, à l’échec britannique à Loos, les offensives françaises en Artois et en Champagne s’achèvent par de cruelles désillusions après des espoirs initiaux.

La conséquence principale de l’échec de Loos fut le remplacement du général French au poste de commandant en chef de l’armée britannique par Haig, le 19 décembre 1915. Malgré les épreuves subies, la « Nouvelle armée » est en plein essor lorsque commence l’année 1916. L’attaque allemande à Verdun entraîne une nouvelle extension du front tenu par les Britanniques à l’ouest : à partir de mars 1916, il court désormais d’Ypres à la Somme, les troupes françaises ayant abandonné l’Artois pour plonger dans le chaudron infernal de Verdun.

Il est effarant de constater que les graves erreurs commises par le haut commandement britannique lors de la bataille de Loos ne furent pas prises en compte et furent donc répétées lors du premier jour de la bataille de la Somme, qui aboutit, ce 1er juillet 1916, au plus grand désastre de toute l’histoire militaire britannique.

La violence de la bataille de Loos peut se mesurer au très faible nombre de soldats britanniques tués lors du premier jour de l’attaque, le 25 septembre 1915, qui ont une tombe connue : 2 000 sur 8 500.

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L’offensive allemande sur la crête de Vimy (21 mai 1916)

http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/comprendre-et-approfondir/batailles/loffensive-allemande-sur-la-crete-de-vimy-21-mai-1916.html

Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

L’attaque allemande de grande envergure contre l’armée française, à Verdun, à partir du 21 février 1916, intervient alors que l’armée britannique s’est fortement renforcée pendant l’hiver, avec l’arrivée d’une dizaine de nouvelles divisions sur le front ouest. Afin de soulager les Français, il est décidé de remplacer la 10e Armée française en Artois par des unités britanniques et de préparer une offensive de très grande ampleur, dans la Somme.

 

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La bataille de la Somme (1916)
Wikipedia

La bataille de la Somme désigne une confrontation opposant les Britanniques et les Français aux Allemands en 1916 lors de la Première Guerre mondiale, dont ce fut l’une des batailles les plus sanglantes.

Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, au nord de la France, dans un triangle entre les villes d’Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume.

Il s’agit de l’une des batailles les plus meurtrières de l’histoire humaine (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060 000 victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus.

La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l’armée britannique, avec 58 000 victimes dont 19 240 morts. La bataille prit fin le 18 novembre 1916.

La « bataille d’Arras » du printemps 1917 est l’une des principales offensives engagées par l’armée britannique sur le front ouest, à l’échelle de la bataille de la Somme ou de la « 3e bataille d’Ypres ».
Restée aux mains des Alliés mais située à quelques kilomètres du front pendant toute la durée de la guerre, et formant un saillant dans les lignes ennemies, la ville d’Arras a été, à partir d’octobre 1914, la cible de l’artillerie allemande. L’hôtel de ville et son beffroi, emblèmes de la cité médiévale ont été détruits et une grande partie des quartiers centraux fortement endommagés.
À partir de février 1916, Arras, qui ne conserve plus qu’une faible partie de sa population civile, devient une ville anglaise, dans laquelle l’administration est bilingue.

 

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La bataille d’Arras (avril 1917)

http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/comprendre-et-approfondir/batailles/la-bataille-darras-avril-1917.html

Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

Les plans alliés pour 1917

À la suite de la conférence tenue à Chantilly le 16 novembre 1916, où les états-majors alliés ont décidé des grandes orientations militaires de l’année 1917, le général Nivelle, qui vient d’être nommé commandant en chef de l’armée française, et son homologue britannique, Haig, jettent les bases d’une action commune pour rompre le front allemand.

La ville d’Arras, située en zone britannique, est pressentie pour constituer la base de départ d’une offensive de diversion. Cette action, combinée avec une attaque d’envergure dans le secteur français, devait attirer les troupes de réserve allemandes quelques jours avant le déclenchement de l’assaut français et faciliter ainsi la rupture des lignes ennemies en Champagne dans le secteur du Chemin des Dames.

Dès lors, les Britanniques préparent les plans d’attaque pour une opération qui doit être déclenchée au début d’avril 1917, le principal souci du haut commandement étant de concentrer des troupes en grand nombre sans attirer l’attention de l’adversaire. Afin d’éviter les grandes hécatombes survenues au cours des batailles de Verdun et de la Somme, l’année précédente, l’état-major britannique élabore une méthode innovante : un vaste réseau souterrain (environ 20 km), dont l’aménagement est confié aux tunneliers néo-zélandais, doit permettre aux troupes de surgir devant les premières lignes ennemies sans avoir subi de lourdes pertes en traversant le no man’s land.

Les préparatifs de l’offensive de printemps

La fin du mois de mars voit l’achèvement de ces travaux souterrains, les plus importants jamais réalisés par l’armée britannique dans ce domaine. À la veille de la bataille d’Arras, les caves et carrières sous la ville peuvent héberger plus de 24 000 hommes, soit l’équivalent de la population civile avant le début du conflit. Le réseau est constitué de deux artères principales : la première, située sous la route de Cambrai, est dévolue aux Écossais de la 9e division d’infanterie – qui utilisent, pour baptiser les galeries, des noms évoquant le pays natal : Carlisle, Glasgow… – et aux Anglais de la 35e division – qui honorent Manchester, Liverpool, ou Chester, villes d’où sont originaires une bonne partie des soldats constituant l’unité. La branche des souterrains sous le quartier de Ronville devient, à compter du 12 février 1917, la sphère exclusive des Néo-Zélandais se trouve par conséquent dotée de noms de grandes villes des antipodes, comme Wellington. Au total le réseau souterrain compte 19 km de galeries.

Pour répondre aux besoins élémentaires des hommes, des cuisines sont aménagées. L’approvisionnement en eau est assuré par des canalisations ou des puits. L’ensemble des galeries est doté d’un éclairage électrique. Des latrines pour officiers et hommes du rang sont installées dans chaque salle. Sans satisfaire pleinement aux règles sanitaires très strictes en usage dans l’armée anglaise pour l’installation de ses campements provisoires, les carrières souterraines d’Arras offraient en revanche, par rapport à la vie habituelle des tranchées, une grande sécurité, malgré la proximité du front, et un relatif confort aux hommes avant leur montée aux lignes.

Cependant, le principe de réalité a conduit les Britanniques à aménager, dans une carrière située sous le carrefour de la rue du Temple et de la rue de Saint-Quentin, un véritable hôpital, appelé « Thompson’s Cave » du nom de son concepteur, capable d’accueillir 700 blessés. Il est muni de tous les services nécessaires au personnel médical, à savoir de salles d’attente – d’où l’on peut répartir au mieux les blessés – d’une salle d’opérations, de lieux de repos pour les brancardiers et de réserves, ainsi qu’une morgue. Des panneaux indicateurs permettent un accès aisé à ces divers services. L’ensemble de la structure est doté d’un éclairage électrique.

Si l’utilisation de ce vaste réseau souterrain demeure le point le plus original du plan de bataille, les attaquants tablent également sur une préparation d’artillerie d’une intensité exceptionnelle. Les objectifs ont été méthodiquement reconnus au cours des nombreux survols aériens, mais aussi au cours des raids menés en terrain ennemi, et ce depuis la fin de l’année 1916. Les plus importants de ces coups de main impliquèrent plusieurs centaines d’hommes ; leur but était de tester la capacité de résistance de l’adversaire, mais aussi de collecter le maximum d’informations sur la structure en profondeur des défenses allemandes. À l’issue de ces opérations de reconnaissance, des maquettes de grandes dimensions avaient été confectionnées, afin de permettre aux futurs assaillants, jusqu’à l’échelon des compagnies, de se familiariser avec le terrain dans lequel ils allaient évoluer.

L’emploi d’armes nouvelles avait également été prévu : le char d’assaut, pour la seconde fois après un essai balbutiant dans la Somme et, surtout, une toute récente invention due au capitaine Livens. Il s’agissait d’un tube propulseur, capable de projeter des bonbonnes de gaz à grande distance, qui permettait ainsi à l’utilisateur de s’affranchir des caprices du vent pour utiliser des gaz de combat.

Le 6 avril, le moral des assaillants est au beau fixe, avec l’annonce de l’entrée en guerre des États-Unis.

Z day

Le lundi 9 avril 1917, à 5h30 du matin, après un bombardement intensif de quatre jours, destiné à annihiler toute action des forces adverses, la 1re armée britannique, constituée des quatre divisions canadiennes sous les ordres du général Horne, s’élance à l’assaut du plateau de Vimy. La maîtrise de cette crête doit permettre à la IIIe armée du général Allenby de progresser en direction de Douai, important nœud de communications, et de libérer la région minière. Cette armée a également comme objectif prioritaire le village de Monchy-le-Preux, situé à quelques kilomètres à l’est d’Arras, qui commande l’accès à la vallée de la Scarpe et peut constituer une entrave pour une seconde branche de l’offensive, en direction de Cambrai cette fois, autre centre vital pour le système militaire allemand. Quant à la Ve armée du général Gough, placée au sud du dispositif offensif, elle a pour tâche principale la prise du village de Bullecourt, puissant point d’appui stratégique allemand intégré dans la ligne Hindenburg.

Les deux premiers jours de la bataille d’Arras se traduisent par de nets succès tactiques des Britanniques qui, avançant sur les deux rives de la Scarpe,  progressent de plus de 5 km et s’emparent des villages de Thélus, Farbus, Saint-Laurent-Blangy, Feuchy, Athies, Fampoux, Tilloy-les-Mofflaines et Neuville-Vitasse. La conquête  de la crête de Vimy permet à l’artillerie anglaise de dominer les villages de Givenchy-en-Gohelle, Vimy, Willerval et Bailleul-Sire-Bertoult, jusqu’alors de véritables nids de canons allemands, contraignant l’ennemi à les abandonner. Le village et la colline de Monchy-le-Preux, transformés en forteresse par les Allemands,  sont investis, après d’âpres combats, dans la journée du 11 avril. Le lendemain, Wancourt et Héninel tombent à leur tour entre les mains des troupes alliées.

Cette avance rapide oblige les Allemands à un repli stratégique sur leur 2e ligne de défense. L’arrivée d’importants renforts leur permet ensuite de lancer de vigoureuses contre-attaques, dès le 14 avril, et d’enrayer l’offensive britannique. Ainsi, comme cela s’est déjà produit lors des offensives alliées précédentes, la brèche du premier jour effectuée avec de faibles pertes n’a pu être exploitée. Dès lors, la bataille d’Arras s’enlise dans des combats locaux mais néanmoins meurtriers, devant Arleux (28-29 avril), Fresnoy (3-4 mai), Rœux (13-14 mai).

Dans le même temps que se déroulent les attaques britannique et canadienne devant Arras, l’offensive principale lancée par les Français au Chemin des Dames aboutit à un cuisant échec, qui fait vaciller l’armée tout entière. Malgré les revers subis, le Field Marshall Haig persévère pendant plusieurs semaines à lancer des attaques devant Arras, sur une ligne Gavrelle–Rœux–Guémappe–Fontaine-les-Croisilles. Ces opérations, destinées à retenir un maximum de soldats ennemis afin de soulager les troupes françaises, visent également à constituer un nouveau front, au tracé cohérent et donc défendable.

Un bilan coûteux

Le bilan de la bataille d’Arras semble à première vue favorable pour les Britanniques : ils ont fait 20 000 prisonniers, saisi un important stock d’armes, et enregistré des gains de terrain sensibles, permettant le recul de la zone de combat sur une profondeur d’une dizaine de kilomètres et le désenclavement de la ville d’Arras, soumise depuis octobre 1914 aux bombardements allemands.
Mais ces résultats à caractère tactique ont été obtenus au prix de pertes très élevées. Un peu plus de 100 000 Britanniques ont été mis hors de combat durant les mois d’avril et mai 1917 devant Arras. Le total des pertes, du côté allemand, est plus difficile à évaluer faute de sources fiables, mais peut être estimé à un nombre équivalent.

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324 Chars à la Bataille de Cambrai

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Offensive ou opération Michael

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 L’offensive allemande (1918)

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L’offensive victorieuse des Alliés (août-novembre 1918)

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Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

…/…Alors que d’autres offensives se déroulent plus au sud, dans la Somme et l’Aisne, les Britanniques et les Canadiens attaquent et libèrent Cambrai, en deux jours (8-9 octobre 1918). La ligne Hindenburg est désormais largement transpercée et c’est maintenant une « bataille de poursuite » qui s’engage contre une armée allemande en cours d’effondrement interne. Dès lors, l’avance britannique se déroule sur un large front, en Flandre, en Artois et en Picardie. Lille et Douai sont libérés le 17 octobre. Si bon nombre d’unités allemandes sont en pleine débandade, d’autres, notamment des Stosstruppen, mènent de très violents combats d’arrière-garde, ainsi  lors de l’entrée des Britanniques et des Canadiens dans Valenciennes (1er et 2 octobre) ; ces combats semblent préfigurer la véritable guérilla urbaine que Ludendorff envisage un temps d’organiser en cas d’entrée des troupes alliées sur le territoire du Reich.

C’est au cours de l’un de ces affrontements, pour franchir le canal de la Sambre, que Wilfred Owen, le plus grand poète qu’ait produit la Grande Guerre, est tué, près d’Ors (Nord), le 4 novembre 1918, une semaine avant l’Armistice et la victoire finale des Alliés.

Ce même 4 novembre, la ville du Quesnoy (Nord) est le théâtre d’un épisode très particulier de cette période chaotique : les soldats néo-zélandais s’emparent de la ville – dont la garnison allemande refusait de se rendre – en prenant d’assaut les remparts de Vauban à l’aide d’échelles…

sources

Wikipedia

http://expositionvirtuelle.memoire1418.org/explorer/lempire-britannique-sur-le-continent/combats-et-combattants-sur-le-front-ouest/les-theatres-doperation-britanniques.html

http://depont.skynetblogs.be/tag/bataille+d%27audregnies

http://www.menfroid-dubus.org/article-17698728.html

 

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