Les USA et la Grande Guerre
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- Les USA et la Grande Guerre – Sommaire
- L’intervention américaine dans la guerre de 1914-1918
- Les Américains au combat
- Les Batailles où combattirent les Américains
Les Américains et la Grande Guerre
source Wikipedia
Premiers engagements américains
Le déploiement et l’instruction des troupes américaines
La logistique américaine
Le débarquement US à Saint Nazaire
Offensive Meuse-Argonne
Pourparlers de paix
La situation des États-Unis pendant la Première Guerre mondiale est souvent mal connue et mal comprise en Europe. Lors du vote de la déclaration de guerre officielle, le 6 avril 1917, par le Congrès des États-Unis, ceux-ci sont déjà engagés aux côtés des démocraties et de nombreux citoyens américains combattent aux côtés – mais non au sein – de la Triple-Entente -> ( ->cliquez ici pour plus d’informations)
Alors que le traité de Brest-Litovsk sur le Front de l’Est permit aux Empires centraux de concentrer leurs forces sur un seul front et de disposer d’une supériorité numérique temporaire grâce à laquelle ils purent lancer des offensives importantes en France au printemps 1918, l’arrivée de l’American Expeditionary Force sur le terrain fut l’une des clés de la victoire de la Triple-Entente.
Lors de l’armistice, le 11 novembre 1918, environ 2 millions de soldats américains étaient en France répartis dans 42 divisions, dont 1 million déjà engagés dans les combats. Deux autres millions étaient aux États-Unis dans les camps d’entraînement. Les plans prévus par Foch, Pétain et Pershing pour 1919 prévoyaient l’engagement de 4,5 millions de soldats américains dans les offensives de la victoire qui les mèneraient au cœur de l’Allemagne.
C’est avant tout parce que cette guerre est fondée sur des principes que l’opinion publique américaine et les dirigeants américains prennent la décision, au printemps 1917, d’entrer dans la guerre. C’est la guerre du droit, de la liberté et de la démocratie, des valeurs qui sont le fondement des États-Unis.
Les raisons de l’engagement des États-Unis
À la suite de la déclaration par l’Allemagne, en janvier 1917, de la guerre sous-marine à outrance »1, qui étendait la guerre sous-marine aux navires neutres commerçant avec l’Entente et achevait de compromettre la liberté des mers ; et, dans une moindre mesure, de l’interception par les services de renseignements britanniques d’un télégramme adressé par le ministre allemand des Affaires étrangères, Zimmermann, à son ambassadeur à Mexico, qui lui demandait de négocier une alliance avec le Mexique tournée contre les États-Unis : « Une alliance sur les bases suivantes : faire la guerre ensemble, faire la paix ensemble, large soutien financier et accord de notre part pour la reconquête par le Mexique des territoires perdus du Texas». Le 23 février 1917, alors que la guerre sous-marine a débuté depuis près d’un mois, le ministre des affaires étrangères britannique, lord Balfour, communique le contenu du télégramme à l’ambassade des États-Unis. Le lendemain, le président des États-Unis, Woodrow Wilson, en prend connaissance et décide d’en informer son opinion publique par voie de presse. Le 1er mars, le télégramme fait la « une » de tous les quotidiens américains. L’émotion est alors immense. L’Amérique décide de défendre ses principes.
Woodrow Wilson demande au Congrès le 2 avril 1917 de déclarer officiellement la guerre à l’Empire allemand. Le 6 avril 1917, le Congrès américain vote « la reconnaissance de l’état de guerre entre les États-Unis et l’Allemagne ». Lorsqu’il dit dans le même discours2 : « L’Amérique doit donner son sang pour les principes qui l’ont fait naître… »3, c’est aux idéaux défendus par les Pères fondateurs des États-Unis, ceux qui sont écrits dans la Déclaration d’indépendance et dans la Constitution, qu’il fait référence4. L’idée américaine, la motivation de leur engagement pour « finir le job »5 en Europe, est de concrétiser l’idéal de leur création qui est inscrit sur le grand sceau des États-Unis d’Amérique : « Novus Ordo Seclorum » (« Un nouvel ordre dans l’Histoire »).
De plus, les États-Unis étaient réticents à s’engager aux côtés de l’Entente car celle-ci regroupait les démocraties occidentales (France et Grande-Bretagne) et la Russie, qui au niveau institutionnel ne différait pas de l’Empire allemand, elle organisait des pogroms contre les Juifs, elle opprimait les Polonais 6, elle était autoritaire et obscurantiste. La révolution russe met fin à son adhésion à l’Entente et encourage le rapprochement des États-Unis7.
Participation américaine avant l’entrée en guerre
Dès août 1914, la politique officielle de stricte neutralité est contestée par un certain nombre de citoyens américains qui désirent manifester leur sympathie pour la France et ses alliés et les idées pour lesquelles ils combattent. En effet, la France représente alors la liberté qui lutte contre les monarchies autoritaires des Empires centraux.
Un manifeste signé par Blaise Cendrars, écrivain d’origine suisse, parut dans toute la presse appelant les étrangers résidant en France à s’engager dans l’armée française. De même la colonie américaine de Paris lance un appel à l’engagement volontaire dans l’armée française.
De jeunes américains, épris de liberté, habités par l’esprit d’aventure, étaient prêts à en découdre en s’engageant aux côtés de la France. Mais répondre à cet appel n’était pas aussi simple; les États-Unis n’étaient pas en guerre contre l’Empire allemand, et tout citoyen américain se mettant au service d’une puissance étrangère perdait ses droits et sa nationalité. L’ambassadeur des États-Unis à Paris leur souffla la solution : ils devaient soit s’engager comme combattants dans la Légion étrangère, soit comme non-combattants dans les services ambulanciers volontaires.
Les volontaires américains, environ une cinquantaine dont Alan Seeger, sont engagés au régiment de marche du 2e régiment étranger, qui est regroupé le 11 novembre 1915 avec le régiment de marche du 1er régiment étranger pour former le régiment de marche de la Légion étrangère, l’un des deux régiments les plus décorés de France8. Au début du mois d’octobre 1914, ils furent envoyés en campagne dans le secteur de Reims et en novembre ils comptaient leur premier tué. Participant à l’offensive de septembre 1915 en Champagne, ils y essuient de lourdes pertes. Par la suite certains quittent la Légion étrangère pour être incorporés dans un régiment français.
Les volontaires américains dans l’aviation
Parmi ces volontaires américains, beaucoup étaient issus des classes aisées, ils avaient l’habitude de venir en vacances en France, ils avaient les moyens financiers, plusieurs possédaient leurs propres avions et souhaitaient s’engager dans l’aviation. En avril 1916, un groupe d’Américains réussit à former, avec l’aide d’officiers français, l’Escadrille 124, « l’escadrille américaine » basée sur l’aérodrome de Luxeuil-Saint Sauveur à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).
Elle fut dès lors affectée sur différentes zones de combat dans l’Est de la France. Le 6 décembre 1916, l’Escadrille prend le nom officiel d’Escadrille La Fayette. Le 4 juillet 1917, de grandes cérémonies sont organisées à Paris à l’occasion de la fête nationale américaine pour célébrer l’entrée en guerre des États-Unis et l’arrivée en France des soldats américains. Une délégation de cette escadrille défile devant les statues de Washington et La Fayette, à Paris.
Le 15 août 1917, l’Escadrille La Fayette est citée à l’ordre de l’Armée9.
À partir de l’arrivée de l’AEF, les pilotes américains sont reversés dans l’American Air Service.
La puissance de l’économie américaine
L’Amérique de la Première Guerre mondiale n’est pas encore « l’arsenal des démocraties » qu’elle sera pendant la Seconde, cependant l’appui économique et financier des États-Unis se révèle décisif bien que son complexe militaro-industriel, hors construction navale, soit balbutiant.
Au niveau motorisation, des véhicules furent fournis en nombre aux Alliés par l’industrie automobile américaine alors de loin la plus puissante du monde, ainsi le Corps expéditionnaire britannique avait à la fin de cette guerre 18 984 ambulances et camions dérivés de la Ford T10.
Plus la guerre devient longue et totale, plus les pays de l’Entente ont recours aux Américains pour s’approvisionner en énergie, matières premières, produits industriels et alimentaires. La part des États-Unis dans les importations françaises passe ainsi de 10 % en 1913 avec 848 millions de francs à 30 % en 1916 avec 6 776 millions de francs11.
Durant les premières années de guerre, l’Entente emprunte 2,3 milliards de dollars alors que les banques américaines ne prêtent que 26 millions aux puissances centrales11. Après la déclaration de guerre, l’aide américaine joue un rôle décisif dans la victoire des Alliés. Les puissances de l’Entente obtiennent, d’avril 1917 à juin 1920, des prêts dont le montant total dépasse plus de dix milliards de dollars, leur permettant de maintenir et même d’augmenter leurs achats en produits alimentaires, matières premières et matériel de guerre.
Sabotages allemands aux États-Unis
Le réseau d’espionnage de l’Empire allemand dirigé par Franz Von Rintelin effectua plusieurs sabotages sur le territoire des États-Unis alors encore neutre pour empêcher la livraison de matériel américain aux puissances de l’Entente.
Dans le New Jersey, le 1er janvier 1915, un incendie eut lieu à la fonderie d’acier Roebling à Trenton.
L’incident le plus spectaculaire eut lieu le 30 juillet 1916 lorsque le dépôt de munitions de Black Tom Island à Jersey City fut détruit. La déflagration fut suffisante pour briser les vitres sur une distance de 40 kilomètres, on estime généralement sa force à 5,5 sur l’échelle de Richter et l’explosion endommagea la Statue de la Liberté à tel point que la visite du bras et de la torche du bâtiment en est depuis lors interdite. Les pertes humaines sont estimées entre 4 et 7 victimes et les dégâts à 20 millions de dollars de l’époque soit 400 millions de dollars valeur 2010.
Après l’explosion de Black Tom, le 11 janvier 1917, un incendie eut lieu à la Canadian Car and Foundry dans le comté de Bergen qui fabriquait des obus pour la Russie impériale, la destruction de 300 000 obus de 76 mm rasèrent le site12.
Ces sabotages firent beaucoup pour augmenter l’animosité du peuple américain contre l’Allemagne.
L’arrivée des forces américaines
Le 14 mai, le maréchal Joseph Joffre et le secrétaire à la Guerre des États-Unis, Newton D. Baker (en), signent un accord qui prévoit :
- L’envoi d’un corps expéditionnaire (AEF) dont la France fournira les armements et munitions en contrepartie de l’envoi des matières premières nécessaires à leur fabrication.
- Une avant-garde de 16 à 20 000 combattants sera transportée en France début juin. Le général Pershing est placé à la tête de l’American Expeditionary Force (AEF).
- Aussitôt que possible les États-Unis enverront 50 000 hommes appartenant aux unités techniques (service automobile, chemin de fer, routes, santé, subsistances, etc.) pour préparer l’arrivée du gros des troupes.
Arrivée de Pershing
Le 13 juin 1917, 177 Américains, dont le général John Pershing, commandant en chef du corps expéditionnaire désigné après la mort subite du général Frederick Funston en début d’année, et le capitaine George Patton, débarquent à Boulogne-sur-Mer dans la liesse populaire. « Avec leurs uniformes de drap olive, leurs feutres à larges bords, leurs ceintures à pochettes multiples, cette allure de jeunes cow-boys de l’Ouest américain, ils apportaient une note de pittoresque inédit dans nos décors de guerre » relate le journal L’Illustration.
Le général Pershing, placé à la tête de l’American Expeditionary Force (AEF), a reçu les consignes suivantes du président Wilson :
- Mise sur pied d’une armée américaine indépendante.
- L’instruction, commencée en Amérique, se terminera en France. Quatre divisions d’infanterie sont mises immédiatement à l’instruction. L’instruction des unités américaines dans la zone des armées sera assurée par des unités combattantes françaises.
Les Français et les Anglais pensaient intégrer les soldats Américains dans leurs unités et sous leur commandement. C’est la question de « l’amalgame » qui va préoccuper les relations entre alliés jusqu’à la fin de la guerre. Une des premières missions confiées à Pershing par Wilson est de mettre sur pied une armée américaine indépendante.
Lafayette we are here
Le 4 juillet 1917, une cérémonie est organisée pour les premiers soldats de l’AEF arrivés à Paris au cimetière de Picpus sur la tombe de La Fayette, « le héros des deux mondes ». À cette occasion le capitaine Charles E. Stanton de l’état-major du général Pershing prononce un discours resté célèbre.
« Je regrette de ne pas pouvoir m’adresser à la gentille population française dans la belle langue de son loyal pays.
Le fait ne peut pas être oublié que votre nation était notre amie quand l’Amérique s’est battue pour son existence, quand une poignée d’hommes courageux et patriotes ont été déterminés à défendre les droits de leur Créateur leur avait donné — que la France en la personne de La Fayette est venue à notre aide en paroles et en actes.
Ce serait de l’ingratitude de ne pas se souvenir de cela et l’Amérique ne fera pas défaut à ses obligations…
Par conséquent, c’est avec une grande fierté que nous embrassons les couleurs en hommage de respect envers ce citoyen de votre grande République, et ici et maintenant dans l’ombre de l’illustre mort nous l’assurons de notre cœur et notre honneur pour donner à cette guerre une issue favorable.
Lafayette nous sommes là ! »