Ligne Maginot
retour à la Seconde Guerre Mondiale
Chronologie de la Seconde Guerre mondiale
24 février
Le plan jaune, Fall Gelb, est mis au point le 24 février 1940 par le haut commandement militaire allemand. Il s’agit du plan d’attaque sur le front de l’ouest des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg. Il est en trois points : une armée fixe les troupes françaises sur la ligne Maginot, une seconde attaque les Pays-Bas en faisant croire au gros des troupes, et une autre armée doit traverser les Ardennes pour atteindre rapidement la Meuse.
Ligne Maginot – Histoire. «Fall Gelb» contre «Plan Dyle».
Document réalisé par Raymond et Christophe Cima, à partir d’éléments d’origines diverses : SHAT Vincennes – « comment s’est joué notre destin » (livre/thèse du Général Koeltz Hachette 1957) – « Papiers Paul Reynaud » (Archives du Quai d’Orsay) – « L’idéologie de l’offensive dans le plan Schlieffen » (Institut de Stratégie Comparée – Thomas Lindemann) – « La préparation jusqu’au 10 mai 1940 du raid de la 7e armée française vers Breda » (Institut de Stratégie Comparée – Didier Tanguy) « L’idéologie de la « défensive » et ses effets stratégiques » (Philippe Garraud. Revue française de science politique 5/2004 Vol.54) etc.
http://www.maginot.org/histoire/plan_jaune_fr.htm
INTRODUCTION
Vue d’ensemble de la stratégie employée par les allemands («Fall Gelb» : Plan Jaune) et par les français («Plan Dyle-Breda») au cours des premiers jours de l’attaque allemande du 10 mai 1940. Ceci pour répondre à la question suivante : la Ligne Maginot aurait-elle plus souffert des attaques verbales et des dénigrements français postérieurs au 10 mai 1940 que des assauts allemands ?
Il faut rappeler que la défaite française, par sa rapidité, a stupéfait l’opinion publique internationale. Et, alors que cette dernière réclamait un bouc émissaire, on lui en a présenté plusieurs dont, tout particulièrement, la Ligne Maginot
Le «Fall Gelb» est le nom de code allemand qui désigne l’ensemble du dispositif à mettre en œuvre pour attaquer la France (après la Pologne). Ce plan, élaboré dès 1939, a subi de nombreux remaniements jusqu’à son application le 10 mai 1940.
Après de longues hésitations, non sur la fait de passer par les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, mais sur les moyens à mettre en œuvre et leur disposition sur le terrain, les allemands adoptent enfin le plan définitif le 24 février 1940.
Le moment venu, trois groupes d’armées allemandes feront en même temps mouvement :
-Au Nord, le groupe B, passera la frontière des Pays-Bas et se dirigera vers la Mer du Nord et les plaines belges.
-Sur sa gauche, le groupe A, le plus puissant de tous, passera les frontières de Belgique et du Luxembourg et son fer de lance, via les Ardennes, se dirigera droit sur Sedan, le point faible de la défense française.
-Enfin, à l’Est du Luxembourg, le groupe C, tout en se mettant hors de portée de tir de la Ligne Maginot, protègera le flanc gauche de l’ensemble du dispositif.
Ensuite, la percée sur Sedan étant effective, contrairement au plan Schlieffen qui prévoyait de marcher sur Paris, le Fall Gelb prévoit de prendre à revers les troupes massées sur la frontière franco-belge.
Dès le début de l’offensive allemande du 10 mai 1940 le plan Dyle-Breda est appliqué à la lettre et ne subit aucune modification jusqu’au 13 mai, date à laquelle le Haut commandement français s’aperçoit enfin que les allemands ne sont pas en train de rééditer le plan Schlieffen mais qu’ils passent en force par les Ardennes, débouchent sur Sedan très mal défendue et qu’ils risquent ainsi de s’ouvrir la possibilité d’isoler les armées franco-britanniques avancées en Belgique.
Ce plan de fauchage contre des armées qui sont elles-mêmes en train de réaliser une prise en tenaille fait penser à une partie de jeu de Go que l’on pourrait qualifier de « belle » si l’on n’était pas ici dans la réalité.
Le Fall Gelb est extrêmement osé car, si le général Gamelin ne suit pas son idée fixe (Ardennes infranchissables et plan Schlieffen qui devrait être réitéré) et si les belges ne pensent pas comme Gamelin, les armées alliées et belges ont aisément la possibilité de bloquer les divisions blindées allemandes qui se faufilent sur les routes étroites et souvent encaissées du Nord Luxembourg et des Ardennes.
Les allemands ont gagné !…
Conclusion
Et la ligne Maginot ?
Après ces quelques rappels historiques, n’oublions pas le but initial de notre document, qui est de répondre à la question suivante : la Ligne Maginot aurait-elle plus souffert des attaques verbales et des dénigrements français postérieurs au 10 mai 1940 que des assauts allemands ?
Nous pouvons constater que, tant en 1914 qu’en 1940, les allemands ont été fortement dissuadés d’attaquer les zones fortifiées. La fortification a ainsi permis de canaliser l’ennemi vers des terrains prévisibles d’affrontement. Qu’ensuite cette canalisation ait été mal exploitée par les armées françaises, n’est-ce pas un autre sujet, indépendant de ses fortifications qui n’ont donc pas démérité ?
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1 (Les historiens sont très divisés quant à la paternité de ce Fall Gelb, souvent aussi appelé Plan Manstein, (Hitler, Général Manstein, Général Brauchitsch). A ce sujet on pourra lire avec intérêt le livre-thèse du Général Koeltz « Comment s’est joué notre destin » Éditions Hachette 1957.
2 (Fall Gelb et Plan Dyle sont tout aussi risqués l’un que l’autre. L’Histoire a montré que le premier des deux (ou la convergence des deux) a terrassé l’armée française en peu de temps.
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Intervention de Mr MOULINS (honorable membre et auteur de www.fortiff.be
sur le forum : http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t3900-ligne-maginot-fall-gelb-contre-plan-dyle#27489
« J’ai parcouru tous les ouvrages, pris des dizaines de millier de photos!
Ce que je pourrais en dire ne serait rien à côté de ce que j’en ignore.
Mais la conclusion de Raymond Cima (un ami de longue date) est, bien entendu,la bonne.
La Ligne Maginot a parfaitement rempli ses missions, qui était de mettre la France à l’abri d’une attaque surprise, et de couvrir la mobilisation.
Nul ne peut nier que l’attaque du 10 mai 1940 était tout sauf une surprise…
Le problème de la France de 1940, c’est qu’elle avait un excellent bouclier, mais une épée beaucoup trop courte.
Et cette épée a été mal employée. J’en ai déjà parlé, en évoquant la désastreuse opération Bréda, qui a envoyé une partie de nos meilleurs unités dans une aventure sans retour, en Hollande.
Si nous avions disposé de ces divisions de la 7e armée en réserve, les choses auraient peut-être tourné différemment.«
JJ
photo communiquée par JJ
Le bloc 6 de l’impressionnant ouvrage du Hochwald, en Alsace, est le symbole de la résistance des ouvrages de la Ligne.
Attaqué par l’arrière, et bombardé sans répit, par l’artillerie lourde et par les Stuka, il a gardé inviolé le morceau de
territoire français qu’il défendait. Ici, de nos jours…
photo communiquée par JJ
Ici, après l’armistice, avec des « touristes ». Malgré le bouleversement du terrain, ses trois canons de 75 Mle 29 sont intacts.
JJ
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sources
http://www.maginot.org/histoire/plan_jaune_fr.htm
http://www.linternaute.com/histoire/annee/evenement/1940/1/a/59586/elaboration_du_plan_jaune.shtml