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23 mars 2013

Opération « Chastise »

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

 

 

Opération « Chastise »

L’attaque des barrages allemands par la Royal Air Force.

(Texte – A. Lutz)

Texte tiré du document pdf ->    fichier pdf Le bulletin des Ailes n°10

J’ai passé cet été mes vacances en Allemagne, non loin des barrages de l’Eder et de la Möhne, en plein centre de l’Allemagne. Ces noms ne sont pas inconnus pour les amateurs d’histoire aéronautique. En effet, dans la nuit du 16 au 17 mai 1943, une formation de bombardiers britanniques Lancaster, menée par le Wing Commander (Lieutenant-colonel) Guy Gibson détruisait les barrages sur la Möhne et l’Eder.

La destruction de ces barrages devait priver d’électricité et faire chuter la production industrielle de la Ruhr, coeur de l’Allemagne industrielle. L’attaque fut décidée début 1943. Pour frapper ce grand coup, la Royal Air Force (RAF) dut surmonter un grand nombre de problèmes techniques.

 

Opération « Chastise » chastise

 

 Premièrement, ces barrages étaient de véritables monstres que les bombes britanniques les plus lourdes ne pouvaient détruire. De plus, les barrages étaient protégés par des filets anti-torpilles. L’ingénieur anglais Barnes Wallis de la firme Vickers-Armstrongs développa alors une bombe à ricochets spécialement étudiée pour ces barrages : la bombe Upkeep pesait 4,19 tonnes, dont 2,29 t d’explosif Torpex. Elle ressemblait à un gros tonneau. Lâchée au-dessus du lac de barrage, elle rebondissait sur la surface de l’eau, au-dessus des filets anti-torpilles, jusqu’au mur de retenue, où elle coulait et explosait à la base du mur. Plusieurs bombes étaient nécessaires pour ébranler l’ouvrage, la force de l’eau devant faire le reste.

Deuxièmement, il fallait un avion capable d’emporter cette bombe : le plus puissant bombardier de la RAF, le Lancaster Mk.III, était tout désigné pour. Mais plusieurs importantes modifications étaient nécessaires : la tourelle supérieure et une partie du blindage furent enlevées pour gagner du poids, les trappes de la soute à bombes furent enlevées pour pouvoir emporter la bombe.

Troisièmement, il fallut mettre au point une technique de largage : en effet, la bombe devait être larguée à une vitesse, une distance et une altitude bien précises pour ne pas rebondir trophaut et heurter l’avion largueur ou ne pas assez rebondir et ne pas atteindre le barrage. Barnes Wallis calcula que l’avion devait survoler l’eau à une vitesse comprise entre 386 et 402 km/h et à 18 m exactement. Après de nombreux essais, un système tout simple fut trouvé : deux faisceaux lumineux émis sous l’avion se croisaient exactement à 18 m. Il « suffisait » donc d’amener le point de croisement des faisceaux sur la surface de l’eau. Un dispositif de visée avec 2 branches qu’il fallait caler sur les tours du barrage fut conçu pour déterminer la distance exacte de largage avant le barrage. De plus, la bombe devait être larguée avec une vitesse de rotation de 500 t / mn. Un châssis avec un moteur dut ainsi être également conçu.

 

File:Mohne Dam Breached.jpg

Barrage de Möhne après l’attaque

Enfin, pour mener à bien une telle mission, il fallait un chef expérimenté et des hommes entraînés. Ce fut le Wing Commander Guy Gibson qui fut choisi et qui put à son tour choisir ses hommes. Une unité fut également créée pour l’occasion, le Squadron 617.

La réalisation de la bombe se déroula parallèlement à l’entraînement des hommes. Les deux furent durs et rapides car la période idéale pour le bombardement des barrages, c’est-à-dire le moment où, alimentées par la fonte des neiges les eaux seraient à leur plus haut niveau, se situait à la mi-mai. Les conditions météos furent optimales dans la nuit du 16 au 17 mai 1943, la RAF lança donc l’opération « Chastise ».

Le raid était composé de 19 appareils en 3 formations devant foncer sur ses objectifs de nuit à une altitude comprise entre 22 et 36 m pour passer sous la couverture radar :

Le groupe 1, composé de 9 appareils et mené par Gibson, avait pour cible principale le barrage de la Möhne et pour cible secondaire, s’il restait des bombes, celui de l’Eder.

Le groupe 2, composé de 5 appareils, avait le barrage de la Sorpe pour cible.

Le groupe 3, qui était un groupe de réserve composé de 5 appareils également, devait décoller 2 h plus tard pour attaquer les barrages non détruits ou ceux d’Ennepe, Diemel ou Schwelm.

Arrivés à proximité de l’objectif, les Lancaster du 1er groupe foncèrent au-dessus de l’eau tandis que les mitrailleurs s’efforçaient de détruire les projecteurs en ajustant leurs rafales. Ils réussirent à placer plusieurs bombes contre le barrage qui céda.

Quelques appareils encore armés de leur bombe se dirigèrent vers le barrage de l’Eder, moins défendu par la Flak, mais très encaissé et recouvert de brume. Là encore l’attaque fut couronnée de succès et le barrage fut atteint.

Le groupe 2 et des appareils du groupe 3 attaquèrent le barrage de la Sorpe puis celui de l’Ennepe, mais ne réussirent qu’à les endommager.

Les conséquences immédiates de la rupture des barrages furent effroyables : des milliers de morts, des usines, maisons, ponts emportés. Des mines furent inondées, des chemins de fer détruits. L’aérodrome de Fritzlar, en aval de l’Eder, fut ravagé par les eaux. La production industrielle de la Ruhr diminua effectivement, tout comme celle d’eau potable.

Cependant, les conséquences à plus long terme furent moindre qu’escomptées : les dégâts furent rapidement réparés, la production reprit progressivement, l’aérodrome de Fritzlar reprit vite ses activités. Mais l’opération avait eu un effet positif sur le moral des forces alliées et avait montré que le centre même de l’Allemagne n’était plus à l’abri des appareils alliés.

Les pertes furent lourdes : 8 appareils sur les 19 sont détruits ou abattus par la Flak, soit 53 des 133 membres d’équipages.

En l’honneur de cette mission, le Squadron 617 fut baptisé « Dambusters », les « Briseurs de barrage ». Sur son insigne, représentant un barrage rompu, figure sa devise (en français) : après moi, le déluge.

Cette unité célèbre existe toujours de nos jours, est stationnée sur la base de Lossiemouth en Ecosse et est équipée de Tornado GR4.

Assis sur le pont supérieur du bateau qui nous emmenait en août dernier vers le barrage de l’Eder, je pensais aux bombardiers Lancaster qui étaient passés à peine plus de 10 m au-dessus de ma tête et à près de 400 km /h sur le même axe, encadrés par les reliefs et les mitrailleurs des bombardiers en train d’essayer de détruire les projecteurs.

J’ai alors mieux mesuré l’audace de cette opération menée en plein coeur de l’Allemagne et le courage de ces équipages.

 

 

Le principe du largage
 bounci10

Conçu dans les années 30 par le Docteur Barnes Wallis , la bombe rebondissante appelée aussi « Upkeep » était une bombe comme son nom l’indique rebondissante qui servait à détruire des barrages . Cette bombe de 4190 kg était larguée à partir de bombardier modifiés Avro Lancaster . Elle avait une longueur de 1.52 m et un diamètre de 1.27 m chargée de 2290 kg d’explosifs Torpex qui devait exploser à une profondeur de 9 m, et, si elle n’explosait pas, un mécanisme d’autodestruction entrait en action après 90 secondes . Les premiers essais de cette bombe furent réalisés pendant l’hiver 1942 à Chesil Beach près de Weymouth avec un Vickers Wellington . Les premières bombes entrèrent en service au sein de la RAF en avril 1943 et servirent au cours de l’opération Chastise .

Principe :

Une fois larguée du bombardier à une altitude de 18 m et à environ 425 m de distance du barrage, la bombe rebondissait plusieurs fois à la surface du plan d’eau, avant d’aller percuter la digue puis coulait le long de celle-ci et enfin explosait à une profondeur de 9 m en créant un onde de choc telle quelle fissurait le barrage en entrainant sa destruction.

Sur les appareils que la Flak avait détruit il a été récupéré une des bombes intactes et, après examen de celle-ci ils fabriquèrent leur propres bombes rebondissante d’environ 290 kg qui devait être larguée à partir de Focke-Wulf Fw-190 mais cela ne donnera aucun résultat satisfaisant .

La bombe anti-navire :

Wallis conçu une autre bombe: la Highball, sur la base du même principe que la Upkeep sauf qu’elle devait couler un navire et non détruire un barrage . C’était une bombe sphérique qui fut embarquée principalement sur des De Havilland DH-98 Mosquito à raison de deux exemplaires par appareil.

source :

  •  lien pdf sur le net : [PDF]
Le bulletin des Ailes n°10.pdf - Ailes Historiques du Rhinwww.aileshistoriquesdurhin.fr/app/.../Le+bulletin+des+Ailes+n°10.pd...Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat

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