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18 mars 2013

Opération Fall Blau

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

Opération Fall Blau fall-blu

L’opération Fall Blau (« cas bleu ») est une offensive de la Wehrmacht sur le front de l’Est au cours de l’été 19422. Lancée le 28 juin 1942, elle sera renommée opération Braunschweig (en français : opération Brunswick) le 30 juin 19423.

L’offensive est nommée ainsi car les plans de guerre allemands étaient des « cas ». Cette opération est la continuation de l’opération Barbarossa qui n’avait pas rempli tous ses objectifs l’année précédente. Le Groupe d’armées Sud(Heeresgruppe Süd) de la Wehrmacht fut divisé en deux groupes d’armées : Le A et le B (Heeresgruppe A et B). L’offensive allemande devait résoudre deux problèmes : La résistance acharnée de l’Armée rouge qui occupait une position défensive à l’ouest de la Volga (une importante voie de ravitaillement fluviale) et le manque d’essence ensécurisant les champs de pétrole du Caucase.

L’opération était risquée car les groupes d’armées allemands devaient accomplir deux objectifs, dans une zone peu développée à des milliers de kilomètres de l’Allemagne et en affrontant cinq fronts soviétiques (similaires aux groupes d’armées allemands). Ceux-ci étaient du nord au sud : Le Front de Voronej, le Front sud-ouest, le Front du Don, le Front de Stalingrad et le Front Transcausien. De plus pour atteindre les champs pétrolifères de Bakou, l’armée allemande devait franchir les monts du Caucase.

Initialement l’offensive allemande connut des succès considérables. Cependant, la victoire soviétique lors de la bataille de Stalingrad força le repli des troupes de l’Axe qui passèrent près de la destruction totale lors de l’opération Saturne.

 

Contexte stratégique

À partir de l’automne 1941, Hitler est parfaitement conscient de l’échec de la stratégie qui a présidé à la réalisation de l’opération Barbarossa4. Il assigne donc à la Wehrmacht un nouvel objectif, la conquête du Caucase, de ses réserves de pétrole, puis, au-delà, des champs de pétrole irakiens, devant se réaliser entre novembre 1941 et septembre 19425, dans un contexte marqué par la phase finale du processus aboutissant à l’entrée en guerre des États-Unis6; ainsi, l’offensive au Sud, malgré son caractère hasardeux, qui frappe les généraux allemands7 est placée dès le départ dans la perspective d’une stratégie mondiale de lutte contre Alliés7.

La question était de savoir où frapper :

  • Sur le front Nord, l’Armée rouge avait pu stopper l’avancée allemande en deux points vitaux : Léningrad et Moscou, mais Léningrad subit un siège et le front n’était qu’à 100 km de Moscou. Cependant la Wehrmacht n’avait plus les moyens de lancer une offensive sur toute la longueur du front. Moscou et Léningrad étaient des proies tentantes mais symboliques pour Hitler, d’autant que les Soviétiques avaient massé leurs meilleures unités sur ce secteur.
  • Sur le front Sud, l’avancée allemande avait été plus brutale puisque toute l’Ukraine — hormis une partie de laCrimée — et certaines villes russes (Koursk, Orel, Belgorod, etc.) étaient tombées en seulement six mois. Les Allemands parvinrent à conserver ici une supériorité matérielle sur les Soviétiques, et eurent toujours l’avantage de l’initiative. C’est donc sur ce front que se déroula l’offensive d’été.

L’opération devait initialement s’appeler « Siegfried », d’après le héros germanique. Cependant, Hitler se rappelant du nom grandiloquent de la précédente opération en Russie, Barbarossa, et de ses résultats décevants, se rabattit sur le nom plus modeste de « Plan Bleu ».

Les facteurs qui menèrent à la création de Fall Blau furent :

  1. Le terrain favorable aux unités blindées et motorisées dans la steppe du Kouban, au sud-ouest de la Volga.
  2. La nécessité de capturer les champs de pétrole du Caucase et en particulier ceux de Bakou.
  3. La capture de la ville industrielle de Stalingrad et de l’importante voie de ravitaillement qu’est la Volga.

Cependant, depuis le 30 novembre 1941, les Allemands butaient sur Sébastopol. La prise de ce port-forteresse en Crimée était un préliminaire du plan Bleu.

Le plan

L’offensive devait être menée dans le sud de la Russie, dans la région du Kouban. Les groupes d’armées participant à cette offensive étaient :

  • Groupe d’armées A, sous le commandement de Wilhelm List (Campagne du Caucase)
    • La 4e Armée roumaine
    • La 1re Armée de Panzer
    • La 17e Armée
    • La 11e Armée
  • Groupe d’armées B, sous le commandement de Maximilian von Weichs (Campagne de la Volga)
    • La 2e Armée hongroise
    • La 8e Armée Italienne
    • La 3e Armée Roumaine
    • La 4e Armée de Panzer
    • La 2e Armée
    • La 6e Armée

Soit un total de 88 divisions. Sur ces 88 divisions, 28 étaient étrangères et loin d’égaler les troupes allemandes en termes d’équipement, de commandement ou de moral. De plus, sur les 60 divisions allemandes, seules 9 étaient blindées. La disproportion des moyens et des objectifs est clairement visible, car il y a 600 km entre Kharkov et Stalingrad et1 000 km entre le Don et Bakou. Il aurait fallu des forces plus importantes, mais Hitler avait déjà dû réduire à 85 divisions les troupes qui tenaient les 2 000 km de front depuis laCarélie jusqu’à Voronej.

L’offensive allemande se composait de trois attaques dans le sud de la Russie :

  • La 4e Armée de Panzer, commandée par Hermann Hoth (transféré du Groupe d’armées Nord), et la seconde Armée, soutenues par la deuxième armée hongroise attaqueraient depuis Koursk vers Voronej pour sécuriser le flanc nord de l’offensive sur le fleuve Don.
  • La 6e Armée, commandée par Friedrich Paulus avancerait en direction de Stalingrad depuis Kharkov
  • La Première Armée de Panzer soutenues par la 17e Armée et la 4e Armée roumaine progresseraient en direction de l’embouchure du Don

Ces offensives devaient déboucher sur des encerclements massifs de troupes soviétiques.

Pour réaliser la prise de contrôle des champs pétrolifères du Caucase, une armée composées de troupes rapides est constituée à partir janvier 19427, pour être en mesure de descendre le Don, puis de contrôler, sans forcément la prendre, la ville de Stalingrad, le but étant, au minimum, de limiter les possibilités de mouvements soviétiques à partir de la ville7 ; ce nœud de communication contrôlé, les troupes rapides auraient pour consigne de foncer sur le Caucase, puis au-delà7. Même aux yeux de Hitler, la prise de contrôle des champs de pétrole du Caucase en 1942 représente la dernière chance du Reich de gagner le conflit, tout en affaiblissant durablement les capacités productives des territoires soviétiques non occupés8.

Les opérations

 

File:Eastern Front 1942-05 to 1942-11.png

Avancée allemande du 7 mai au 18 novembre 1942

L’offensive allemande commença le 28 juin 1942 et partout les forces soviétiques durent reculer. Le 5 juillet, les unités avancées de la 4e Armée de Panzer atteignirent le Don près de Voronej et furent mêlées à la bataille pour prendre la ville. L’Armée rouge en coinçant la 4e Armée de Panzer put gagner du temps pour se repositionner. Ainsi, lorsque les pinces de l’offensive se refermèrent, elles ne trouvèrent que des trainards et des unités d’arrière garde, qui convainquirent Hitler que l’Armée rouge était au bout du rouleau. Cependant celle-ci avait appris de ses erreurs de l’année précédente et se repliait au lieu d’essayer de conserver des positions intenables. On a longtemps cru que ce repli s’était effectué en bon ordre, mais les archives russes indiquent que la situation était plus chaotique. Dans certains cas, elle était entièrement hors de contrôle9. L’ordre fut restauré au fur et à mesure que l’Armée rouge approchait de la Volga.

Division du Groupe d’armées Sud

Croyant que la menace soviétique avait été éliminée, le besoin impérieux d’essence et l’envie de réaliser tous les objectifs ambitieux du Cas Bleu poussèrent Hitler à effectuer une série de changements :

  • Réorganiser le Groupe d’armées Sud en deux groupes plus petits : le A et le B
  • Ordonner au Groupe d’armées A d’avancer vers le Caucase et de capturer les champs de pétrole (Operation Edelweiss)
  • Ordonner au Groupe d’armées B d’avancer vers la Volga et vers Stalingrad (Operation Fischreiher)

Les succès initiaux de la 6e Armée furent tels qu’Hitler ordonna à la 4e Armée de Panzer de soutenir la 1re Armée de Panzer pour traverser le Don inférieur. Ce soudain redéploiement d’une armée entière causa d’énormes problèmes logistiques dans cette zone peu développée. Les encombrements qui en résultèrent ralentirent l’avancée des Groupes A et B et permirent à l’Armée rouge de consolider ses défenses. De plus, devant la tournure favorable de l’offensive, Hitler décida de ranimer le combat au nord et envoya l’un de ses meilleurs officiers, Erich von Manstein, qui venait de recevoir son bâton de maréchal pour la prise de Sébastopol, pour terminer le siège de Léningrad.

La campagne du Caucase – Groupe d’armées A

Le Groupe d’armées A reprit la ville de Rostov le 23 juillet après de violents combats urbains mais sans encercler l’Armée rouge. Une fois le Don franchi, l’avance faiblit du fait des ordres d’Hitler de séparer la 4e Armée de Panzer. Les combats se déroulèrent sur un large front. La 17e Armée (avec des éléments de la 11e Armée) avançait vers la mer Noiretandis que la 1re Armée de Panzer traversait un Kouban largement abandonné par l’Armée rouge. Le 9 aout, elle atteignit les contreforts du Caucase et la ville pétrolière de Maïkop, avançant de 500 km en moins de deux semaines. Néanmoins les Soviétiques avaient eu le temps de saboter les puits de pétrole et le rendement de ceux-ci resta faible durant l’occupation allemande.

 

La campagne de Stalingrad – Groupe d’armées B

À la fin juillet, la 6e Armée reprit son offensive et vers le 10 aout, elle avait nettoyé la rive occidentale du Don. Cependant, la résistance soviétique continuait et retardait l’avancée du Groupe d’armées B.

La 6e Armée franchit finalement le Don le 21 aout permettant au Groupe d’armées B d’établir une ligne défensive dans la boucle du Don avec les armées hongroise, italienne et roumaine. La ville de Stalingrad n’étant plus qu’à 60 km, la Luftwaffe lança une série de bombardements aériens qui tuèrent 40 000 personnes et transformèrent la ville en un tas de ruines. La prise de la ville devait se faire après un encerclement. La 6e Armée avançait vers le nord (Frolovo) tandis que la 4e Armée de Panzer avancerait par le sud (Kotelnikovo). Cette manœuvre créa un saillant dans la zone comprise entre le Don et la Volga. Deux armées soviétiques (62e et 64e, chacune égales à un corps d’armée allemand) entrèrent dans le saillant et le 29 aout, la 4e Armée de Panzer lança une grande offensive à la base du saillant vers Stalingrad. La 6e Armée fit de même, mais une forte contre-attaque soviétique permit à la majeure partie des forces soviétiques de se replier vers Stalingrad.

Jusqu’alors, Gueorgui Joukov avait assumé le commandement de la défense de Stalingrad comme envoyé de la STAVKA et en septembre, il monta une série d’offensives destinées à retarder les tentatives de la 6e Armée pour prendre Stalingrad.

Pendant ce temps, des forces soviétiques continuaient d’être envoyées au sud pour renforcer les défenses de la ville et à l’est de la Volga pour préparer une contre-offensive. À la mi-septembre, la 6e Armée atteignit les faubourgs sud de la ville. Ce fut le début de la bataille de Stalingrad.

La bataille de Stalingrad et ses conséquences

La bataille de Stalingrad commença par des succès allemands. Après de rudes combats de rue, la Wehrmacht avait pris le contrôle de 90 pour cent de la ville à l’ouest de la Volga, tandis que la Luftwaffe entravait les efforts soviétiques pour soutenir les défenseurs. La Wehrmacht fut néanmoins incapable de réduire les dernières poches de résistance, ce qui força la 6e Armée à dégarnir ses flancs pour continuer le combat. Le 19 novembre, l’opération Uranus balaya les armées hongroises, italiennes et roumaines retranchées autour de la ville et encercla la 6e Armée dans Stalingrad. Ce fut le début d’un long siège dans lequel les efforts allemands pour lever le siège échouèrent et menèrent à la destruction de la 6eArmée.

Poursuivant le succès d’Uranus, l’Armée rouge déclencha l’opération Saturne, une version réduite d’un plan plus vaste visant à couper le Groupe d’armées A toujours présent dans le Caucase du reste de la Wehrmacht. Cette opération menaça quand même le Groupe d’armées A qui dut lentement se replier à travers le Kouban. Les restes du Groupe d’armées B formèrent le Groupe d’armées Don sous le commandement d’Erich von Manstein. La Troisième bataille de Kharkov peut être considérée comme le dernier épisode de Fall Blau.

 

File:Eastern Front 1942-11 to 1943-03.png

Avancée des contre-offensives soviétiques du 19 novembre 1942 à début mars 1943.

Conclusion

L’offensive voulue par Hitler avait des objectifs bien trop ambitieux et fut perturbée tant par ses propres décisions que par sa sous-estimation de l’Armée rouge et de ses commandants. L’opération montre des parallèles avec l’opération Barbarossa : après un début foudroyant permettant la capture vastes territoires, elle s’avéra finalement incapable de réaliser ses objectifs, la conquête de Stalingrad et de Bakou.

Fall Blau a donc échoué : tous les gains obtenus furent perdus au cours de l’hiver 1942-1943. Seule la péninsule de Taman resta occupée jusqu’à son évacuation le 9 octobre 1943.

L’été de l’année suivante (1943), Hitler et ses généraux allaient planifier l’opération Citadelle pour exploiter un saillant laissé par l’ennemi : aucun effet de surprise dans ce plan.

 

Notes et références

  1.  Army Group A was under direct command by the OKH from 10 September 1942 until 22 November 1942 when von Kleist took over the command
  2.  pp.58-59. Woods, Wiest, Barbier
  3.  Kriegstagebuch des Oberkommandos der Wehrmacht (journal de marche de la Wehrmacht)
  4.  C.Baechler, Guerre et exterminations à l’Est, p.219.
  5.  C.Baechler, Guerre et exterminations à l’Est, pp.219-220.
  6.  C.Baechler, Guerre et exterminations à l’Est, p.218.
  7. ↑ abcd et e C.Baechler, Guerre et exterminations à l’Est, p.220.
  8.  C.Baechler, Guerre et exterminations à l’Est, p.222.
  9.  Michael Jones, Stalingrad: How the Red Army survived the German onslaught, Casemate, 2007.
source wikipedia 

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