Milguerres

22 mars 2013

Opération Frankton

milguerres @ 21 h 36 min

 

 retour page d’Accueil

 retour à la Seconde Guerre Mondiale

 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

 

Opération Frankton operation-franktonL’opération Frankton est une opération militaire de la Seconde Guerre mondiale, menée par un groupe de dix hommes de la Royal Marines Boom Patrol Detachment, un détachement de commando de marine. L’opération qui commence le7 décembre 1942 par la mise à l’eau de cinq kayaks (dix hommes) au large de Montalivet a pour but l’attaque des navires de l’Axe, basés dans le port de Bordeaux.

 

Contexte

L’opération Frankton est conçue pour répondre aux désirs de Lord Selborne, ministre de la Guerre économique du gouvernement de Winston Churchill, qui demande, en mai 1942, qu’on prenne des mesures pour attaquer les navires de l’Axe, basés dans le port de Bordeaux, dont on sait qu’ils forcent le blocus entre la France et l’Extrême-Orient. Ces convois transportent des armes à destination du Japon et reviennent d’Extrême-Orient avec du caoutchouc.

Cette opération audacieuse par sa conception, par le soin de sa préparation et le courage de son exécution ne fut dépassée par aucune autre du même genre. Un officier allemand l’a décrite comme « le plus remarquable raid de commando de la guerre »[réf. nécessaire].

Le plan

Le plan consiste, en bref, à ce qu’un officier et onze autres hommes des Royal Marines remontent la Gironde dans de petits canots, ne circulant que pendant la nuit, et placent des mines limpets ou bâtons d’explosifs aimantés sur la ligne de flottaison des navires qu’ils trouveront dans le port de Bordeaux. Les canots seront amenés jusqu’à moins de neuf milles de l’embouchure de la Gironde dans un sous-marin effectuant son service normal de patrouille et n’auront pas besoin d’être spécialement conçus.

La mission

Dans la soirée du 7 décembre 1942, le sous-marin britannique HMS Tuna met cinq kayaks à l’eau (Catfish, Coalfish, Crayfish, Cuttlefish, Conger) et ses dix hommes d’équipage au large de Montalivet-Soulac (département de la Gironde). Le sixième kayak (Cachalot) ayant été déchiré lors de la mise à l’eau, l’équipage (William Ellery et Eric Fisher) rentre enAngleterre à bord du sous-marin. L’ensemble du commando devait remonter l’estuaire en se cachant le jour, poser des mines sur les navires qu’il trouverait et abandonner leurs canots arrivés à Bordeaux. Une des cinq embarcations (Conger) disparaît en passant les remous de l’embouchure, une seconde (Coalfish) chavire peu après, abandonnant les deux membres de l’équipage à leur sort. Les trois autres kayaks (Catfish, Cuttlefish, Crayfish) sont portés par la marée près du Verdon et obligés de se glisser entre le môle et quatre navires ennemis à l’ancre. Peu après, l’un des trois kayaks (Cuttlefish) disparaît. Les deux kayaks restants, le Catfish (Hasler/Sparks) et le Crayfish (Laver/Mills), ne peuvent naviguer que de nuit et avec une marée favorable. Il leur faut passer la journée cachés dans les broussailles de la berge. La nuit du 11 décembre 1942 vers 21 heures, les deux kayaks se préparent à exécuter la dernière phase de leur mission. Le Catfish se dirige vers les quais de la rive gauche du port de Bordeaux et réussit à fixer des mines magnétiques sur trois grands navires amarrés. Le Crayfish reste sur Bassens et pose ses mines sur deux navires amarrés dans le môle. La mission accomplie, les quatre hommes ont seulement quelques heures pour s’enfuir de la région. Les explosions commencent le 12 décembre 1942 à partir de 7 heures du matin.

Le repli

Les quatre hommes descendent la Gironde jusqu’à Saint-Genès-de-Blaye en profitant de la marée descendante et du courant, coulent leurs embarcations et s’enfoncent dans les terres pour entreprendre un voyage de 160 km en zone occupée à pied jusqu’à Ruffec (Charente). Pour plus de sécurité les deux équipes se séparent. Le 14 décembre 1942, l’un des deux groupes (Laver et Mills) est repéré et dénoncé, près de Montlieu la Garde. Ils sont arrêtés et malgré leur uniforme de l’armée britannique seront considérés comme des terroristes (et non des militaires). Ils sont fusillés en mars 1943 à Paris.

L’autre groupe (Hasler et Sparks), aidé par la Résistance Française puis les réseaux Catalans et Républicains espagnols, rejoignent Gibraltar le 1er avril 1943, en passant parBlaye, Donnezac, Saint Germain de Vibrac, Saint Même les Carrières, Saint-Preuil, Ruffec (18 décembre 1942), bois de Benest, Marvaux (où ils restent cachés 42 jours),Roumazières, Limoges, Lyon, Marseille, Perpignan, Bañolas, Barcelone, Madrid et enfin Gibraltar.

Bilan de l’opération

Les mines ont explosé, quatre cargos, le Tannenfels, le Dresden, l’Alabama et le Portland, sont très sévèrement endommagés. Un sperrbrecher et le pétrolier Cap Hadid sont également touchés. Les pompiers français du port, sous l’autorité de l’ingénieur Raymond Brard alias colonel Raymond du Réseau Triangle-Phidias, sont immédiatement appelés, et selon un rapport français, ils ont contribué délibérément à aggraver les dommages en inondant les navires avec leurs lances afin de les faire chavirer.

État des navires

Le cargo Tannenfels donne fortement de la bande et ne tarde pas à sombrer. L’arrière du cargo Dresden, dont le blindage et l’arbre porte-hélice ont été transpercés, coule par le fond. Le cargo Alabama fut troué par les cinq limpets collés. Le cargo Portland est sérieusement endommagé, le feu causant beaucoup de dégâts. Ultérieurement, le Tannenfels, l’Alabama et le Portland seront écopés avec l’aide de plongeurs, remontés et mis en cale sèche pour subir d’importantes réparations. On ne sait pas avec précision ce qui arriva ausperrbrecher et au pétrolier Cap Hadid.

Le destin des hommes du commando

Des dix hommes qui ont participé à la mission, seul le Major H.G. « Blondie » Hasler et le caporal William Sparks en ont réchappé. Sur les huit autres 2 sont morts noyés, 6 sont capturés, puis fusillés. Ils faisaient partie des Royal Marines Boom Patrol Detachment, un des groupe des Commandos britanniques.

  • Kayak Catfish (Poisson-chat) :
    • Major H.G. « Blondie » Hasler (chef du commando),
    • Marine William E. Sparks londonien.

La mission accomplie, ils descendent la Gironde jusqu’à Saint-Genès-de-Blaye, coulent leur embarcation et s’enfoncent dans les terres et entreprennent un voyage, en zone occupée, à pied jusqu’à Ruffec (Charente). Aidés par la Résistance Française puis les réseauxCatalans et Républicains espagnols, ils rejoignent Gibraltar le 1er avril 1943.

  • Kayak Coalfish (Morue noire) :
    • Sergent Samuel Wallace, soldat de métier qui avait 12 ans de services. Célibataire irlandais originaire de Dublin.
    • Marine Robert Ewart, Écossais ayant habité Scone, Alloa puis Glasgow, était employé dans une usine de textiles. Lorsque la guerre éclata, il s’engagea dans les Royal Marines Boom Patrol Detachment.

Le Sergent Wallace et le Marine Ewart sont capturés le 8 décembre 1942 à la Pointe de Grave et fusillés sur ordre de l’Amiral Julius Bachmann dans la nuit du 11 au 12 décembreaprès de longs interrogatoires sans avoir parlé. Leur exécution a eu lieu à Blanquefort (Gironde, à proximité du château de Dehez servant aujourd’hui de lieu de commémoration. Le lieu de l’exécution est à situer dans l’enceinte du lycée jouxtant le domaine Dehez mais n’a rien à voir avec ce dernier alors occupé par un détachement italien. Le bunker servant de commémoration de nos jours est un dépôt de munitions italien.

  • Kayak Crayfish (Écrevisse) :
    • Caporal Albert Frédéric Laver, soldat de métier qui avait servi sur le Rodney l’année précédente contre le Bismarck, torturé et fusillé en mars 1943 à Paris.
    • Marine W.N. Mills, 21 ans, originaire de Kettering, employé dans un magasin d’article de sport, servit dans la défense civile avant de s’engager dans les Royal Marines. Torturé et fusillé en mars 1943 à Paris.

Le repli de Laver et Mills s’est achevé près de Montlieu La Garde où ils sont dénoncés, arrêtés par la gendarmerie qui les remet aux autorités d’occupation. Enfermés à Bordeaux avec Mackinnon et Conway, puis transférés à Paris au début de janvier, tous les quatre sont torturés et exécutés le 23 mars 1943. Gardés en vie pendant trois mois, sans doute parce que les services de renseignement allemands cherchaient à savoir par qui ils avaient été aidés durant leur repli, le Caporal Laver, le Marine Mills, le lieutenant Mackinnon et le Marine Conway sont morts sans avoir parlé.

  • Kayak Cuttlefish (Seiche) :
    • Lieutenant John MacKinnon (commandant en second),
    • Marine James Conway, 20 ans, originaire de Stockport dans le Cheshire, livreur de lait.

Le Lieutenant Mackinnon et le Marine Conway, ayant poursuivi seuls leur route sur la Gironde atteignent l’Ile Cazeau puis le Bec d’Ambès où leur embarcation coule, après avoir éperonné un obstacle sous-marin. Ils se replient à travers l’Entre-Deux-Mers jusqu’à Cessac où un couple de Français, M. et Mme Jaubert les hébergent trois jours à la métairie deSeguin. Après avoir quitté leurs hôtes, ils cherchent à gagner l’Espagne. Capturés par la gendarmerie française près de La Réole, le 28 décembre 1942, ils sont remis aux autorités allemandes qui les emmènent à Bordeaux où ils retrouvent Laver et Mills, puis transférés à Paris au début de janvier. Tous les quatre sont exécutés le 23 mars 1943.

  • Kayak Conger (Congre) :
    Le kayak chavire en traversant la barre au large de Soulac.

    • Caporal George Sheard, disparu dans la nuit du 7 au 8 décembre 1942, son corps n’a jamais été retrouvé.
    • Marine David Moffatt, né à Belfast, élevé dans le Yorkshire. Noyé, le corps de David Moffatt est découvert le 17 décembre 1942 près de La Pallice, sur Le Bois-Plage-en-Ré(ile de Ré) avec le kayak.
  • Kayak Cachalot (Cachalot) :
    • Marine William Ellery, londonien,
    • Marine Eric Fisher, originaire de West Bromwich dans la banlieue de Birmingham, réparateur de machine d’imprimerie,

Ils sont rentrés en Angleterre à bord du sous-marin HMS Tuna après que leur kayak a été déchiré lors de la mise à l’eau.

L’exécution des six Royal Marines pris en uniforme, en application de la directive secrète d’Hitler du 18 octobre 1942 concernant les commandos, constitue un crime de guerre dont l’Amiral Raeder eut à répondre au procès de Nuremberg en 1946 et l’Amiral Julius Bachmann au procès de Hambourg en 1948.

Commémorations

Le souvenir des héros de l’Opération Frankton est commémoré chaque année en France, notamment à Bordeaux, à Blanquefort, à Saint Georges de Didonne et à Ruffec.

Des plaques commémoratives ont été posées en Entre-Deux-Mers à Baigneaux et à Cessac. Hélas celle de Cessac, implantée au bord d’une piste cyclable, en vue de la métairie des Jaubert, a été vandalisée. Dans le cadre d’un projet de déplacement du monument aux morts de la guerre de 14-18, la municipalité de 2011, propose de poser une seconde plaque contre le mur de la mairie, au nouvel emplacement des commémorations.

 

File:Monument opération Frankton.JPG

Monument rendant hommage aux participants de l’opération Frankton à Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime).

File:Operation Frankton plaque 02 20060401.JPG.JPG

Text on public display describing the British Royal Navy’s World War II Operation Frankton of December 1942. St-Georges-de-Didonne, France.

File:Mark 2 canoe Cockle.jpg

Mark 2 Cockle canoe as used in Operation Frankton identified as Cachalot

 retour page d’Accueil

 retour à la Seconde Guerre Mondiale

 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

Les commentaires sont desactivés.

Ostduvalderoost |
Nikeairjordan99 |
Donsipeny |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Cercle Généalogique de la D...
| Nikefrair
| Soldeburberryk