Milguerres

27 janvier 2013

Poche de Lille (1940)

milguerres @ 16 h 09 min

  retour page d’Accueil

 retour à la Seconde Guerre Mondiale

 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

Poche de Lille (1940)

La poche de Lille a résisté du 25 mai au 31 mai 1940 à l’encerclement de l’armée allemande commandée par le général Waeger durant la bataille de France.

Poche de Lille (1940) poche_10

Le groupement de l’armée française, chargé de la défense de Lille, sous les ordres du général Molinié établit son quartier général à Haubourdin et fit placer :
• Le général Alphonse Juin avec la 15e Division d’Infanterie Motorisée au Faubourg des Postes à l’entrée de la ville.
• Loos est tenu par la 1re Division d’Infanterie Motorisée commandée par le général Léon Jenoudet,
• L’est d’Haubourdin par la 2e division Nord-Africaine du général Pierre Dame
• L’ouest d’Haubourdin par la 5e division Nord-Africaine du général Mesny.
• Les débris de la 1re division Marocaine, durement éprouvée par les combats des jours précédents se placent à Lambersart sous les ordres du général Mellier avec une poignée de soldats britanniques du génie.

Les poches de résistance regroupent 35 000 à 40 000 soldats, soit 30 bataillons, 12 groupes d’artillerie, et 5 groupes de reconnaissance.

Le 28 mai en fin de matinée, après la capture du général Kuhn, dans le Faubourg des Postes, porteur des plans d’attaques allemands qui prévoient que les trois Panzer Divisionnen (4e , 5e et 7e) attaqueront le front ouest, la 7e division le nord, la 253e le nord-est, la 217e le sud-est et la 267e division le sud, le général Molinié et ses officiers, organisent alors une tentative de sortie. C’est un carnage. Le capitaine Philippe de Hauteclocque, avec l’accord de son supérieur, réussira à traverser les lignes allemandes et à rejoindre le 4 juin les positions françaises plus au sud sur le canal Crozat.

Les munitions épuisées, des centaines de morts civils et militaires, de blessés, les points de résistance cessent le combat les uns après les autres le 31 mai.

http://i14.servimg.com/u/f14/17/85/94/04/th/fleche26.gifA Haubourdin, les Allemands, sans nécessité et après la bataille, massacreront une partie des prisonniers nord africains.

Conséquences

Le général Molinié et le colonel Aizier négocient jusqu’à minuit une reddition dans l’honneur pour les défenseurs de Lille et de ses faubourgs.

Le samedi 1er juin sur la Grand Place les troupes françaises ainsi que quelques Anglais défilent en armes devant les Allemands et quelques civils sortis des abris1.

Le 2 juin, Adolf Hitler reprocha au général Waeger d’avoir marqué une pause dans sa progression vers Dunkerque et d’avoir rendu les honneurs aux Français. Il fut limogé sur le champ. Churchill dans ses mémoires estima que les défenseurs de Lille donnèrent cinq jours de répit à l’opération Dynamo (citation du livre du Colonel Rémy). « These Frenchmen, under the gallant leadership of general Molinié, had for four critical days contained no less than seven German divisions which otherwise could have joined in the assaults on the Dunkirk perimeter. This was a splendid contribution to the escape of their more fortunate comrades of the BEF » (Winston Churchill, The Second World War. vol. II. Their Finest Hour, Cassel & Co., 1949, p. 86).

note :

1 – ↑ (de) Der Spiegel, 16.05.1962 [archive]
source wikipedia

http://i14.servimg.com/u/f14/17/85/94/04/th/fleche26.gifA APPRONFONDIR : A Haubourdin, les Allemands, sans nécessité et après la bataille, massacreront une partie des prisonniers nord africains. ???

 

Je n’ai trouvé aucune trace qui relate ce massacre avec plus de précisions

 

seulement …
La honte noire (celle des Allemands…!) …
tiré de :
http://www.lyceelyautey.org/marocomb/articles.php?lng=fr&pg=70
LA RESISTANCE HEROIQUE DE LA PREMIERE DIVISION MAROCAINE A GEMBLOUX : LES 14 ET 15 MAI 1940

Christophe TOURON, professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Lyautey de Casablanca (1995-2007) et au Collège Royal à Rabat (2003-2007). …/…

Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, la propagande allemande se déchaîne contre les troupes coloniales françaises, présentées comme une masse de brutes conditionnées par les Français. Parallèlement un service de propagande, créé en 1934, courtise le monde arabe et surtout les mouvements nationalistes, en les encourageant à la révolte. Ce qui n’empêche pas la presse nazie de dénoncer, le 30 mai 1940, « cette sale racaille de couleur, sentant tous les parfums d’Arabie, contre laquelle doit se battre le brave soldat allemand ».

En 1940, le souvenir de la « Honte noire », entretenu par la propagande nazie, reste donc présent chez de nombreux soldats allemands. Relatant la capture de prisonniers marocains en Belgique, en mai 1940, le caporal chef Matthias, cité précédemment, conclut son témoignage, publié en 1941 dans un journal de la Wehrmacht, en disant « (…) que sur pied, les gaillards puent comme la peste ! » Manière peu respectueuse d’évoquer des hommes qui ont été aussi braves à Gembloux. Ces propos illustrent le mépris, voire le dégoût de l’ennemi pour ces combattants « indigènes », qui suscitent également peur et méfiance.

Dans ce contexte de haine raciale, de crainte et de revanche, les Allemands se montrent à plusieurs reprises sans pitié pour les combattants de l’armée française originaires d’Afrique du Nord et des colonies.

Ainsi, les premiers instants de captivité se révèlent fatals pour des centaines de tirailleurs sénégalais et quelques dizaines de combattants marocains, en dépit des protections prévues par la convention de Genève pour tout prisonnier de guerre. Le sergent Ennergis, tirailleur marocain fait prisonnier à Lille, fin mai 1940, rapporte ce témoignage poignant : « J’ai vu des Allemands fusiller sur place des Sénégalais. Beaucoup de mes camarades marocains l’ont été aussi parce que les Allemands savaient que nous étions volontaires, contrairement aux Algériens qui étaient des appelés. Je n’ai eu la vie sauve que grâce à mon jeune âge, en faisant croire aux Allemands que les Français avaient voulu enrôler de force mon père et que j’avais pris sa place pour le sauver. »

Outre le préjugé racial des Allemands, les 18 000 soldats marocains capturés doivent en effet assumer leur enrôlement volontaire, source d’hostilité supplémentaire de la part de certains militaires nazis lorsqu’ils en sont informés.

Le 30 mai 1940, à Febvin-Palfart dans le Pas-de-Calais, 32 combattants marocains prisonniers sont lâchement assassinés, dans des conditions obscures, par des soldats SS (abréviation de « Schutzstaffel », échelon de protection, les SS constituent une organisation militarisée et fanatisée du parti nazi). Ces prisonniers semblent avoir été tués alors qu’ils se trouvaient en transit. Exténués par une marche forcée et refusant peut-être d’aller plus loin, « (…) les malheureux durent creuser leur tranchée avant d’être exécutés, puis jetés pêle-mêle dans leur tombe, enchevêtrés les uns dans les autres. Ils furent recouverts par le dernier que les monstres exécutèrent, sa funèbre besogne terminée, et abandonnèrent sur le terrain face contre terre (…) Ils appartenaient au 254e régiment d’artillerie divisionnaire. 32 corps furent extraits de la tranchée et 15 seulement furent identifiés (…) Tous portaient le coup de grâce avec la nuque fracassée (…) ». C’est ainsi que le maire du village de Febvin-Palfart, rapporte ce drame, en 1971, au cours de l’inauguration d’un monument communal élevé à la mémoire de ces soldats marocains, victimes de la barbarie nazie.

Les marches qui mènent les prisonniers « indigènes » vers les camps de regroupement peuvent ainsi se révéler périlleuses, comme l’illustre aussi le témoignage d’Ousman Aliou Gadio, un tirailleur sénégalais : « On nous a capturé le 20 juin au matin, ils nous ont emmenés à Lyon, on a trouvé là-bas les Français, les Marocains, les Algériens, tout le monde dans un bâtiment, un hangar. On est resté là quatre jours et ils nous ont dirigés sur Dijon, alors on a marché à pied. Ils ont tué 7 marocains avant d’arriver à Dijon. Tous ceux qui ne pouvaient plus marcher, ils tiraient sur lui (…) ».

UNE CAPTIVITE EPROUVANTE DANS LES FRONTSTALAGS DE 1940 A 1944

Après leur victoire sur la France, les Allemands continuent de focaliser une partie de leur propagande sur les troupes « indigènes » de l’armée française, en des termes toujours aussi défavorables. C’est notamment le cas d’un reportage photos en couleurs, publié dans un numéro de la revue Signal, qui montre des prisonniers maghrébins en train d’égorger une vache selon les rites musulmans puis se partageant la viande. Gestes anodins mais mis en scène de telle sorte qu’ils doivent susciter l’aversion du lecteur, conforté par les commentaires de la revue : « Notre correspondant a pris une vue de l’abattage et du repas, qui donnent une idée des mœurs des troupes coloniales françaises. »

Redoutant les maladies tropicales et la contamination raciale, les autorités du Reich nazi décident de ne pas transférer ces soldats « indigènes » sur leur territoire, comme c’est alors le cas pour les autres détenus militaires français. Pour ne pas « souiller le sol allemand », les prisonniers maghrébins, noirs africains ou indochinois sont donc internés pour la plupart en France, dans des camps appelés Frontstalags. Ceux qui ont été envoyés initialement en Allemagne ou en Pologne sont transférés à leur tour dans ces lieux de détention, où les conditions de vie se révèlent très éprouvantes.

En effet, le ravitaillement y est souvent déplorable malgré les envois de colis postaux organisés par des œuvres caritatives comme l’œuvre des Secours aux prisonniers de Guerre qui est créée dès juillet 1940 au Maroc. Houcine Benyahia, tirailleur au 1er RTM, garde en mémoire ses « mauvais souvenirs [de captivité], comme lorsque nous étions 7 prisonniers à nous partager un seul pain au repas ! » Les hommes internés dans les Frontstalags doivent survivre dans un dénuement total, exposés aux mauvais traitements de leurs gardiens et à des travaux agricoles ou industriels exténuants. Les mauvaises conditions d’hygiène et la tuberculose aggravent les souffrances quotidiennes. Enfin, les balles allemandes s’ajoutent parfois à cette oeuvre de déshumanisation…

Au Frontstalag n° 231, à Airvault dans les Deux-Sèvres (à 50 km de Poitiers), l’un des médecins français, qui séjournent au camp, révèle le drame dont il a été le témoin : « Des tirailleurs marocains ayant tenté de s’évader s’empêtrèrent dans les barbelés. Surpris par les sentinelles, celles-ci, au lieu de les reprendre et alors qu’ils imploraient grâce, les assassinèrent sans pitié à coups de revolver et de mitraillettes. Le soir, c’est 3 ou 4 cadavres que les médecins français eurent à enlever dans les fils de fer (…) Au cours des obsèques, le rite musulman fut pour leurs gardiens, une occasion de divertissement sadique et de prises de photos. » Lorsque l’armée allemande évacue ce camp, elle laisse, enfouis sous les débris des baraquements, les corps de 26 combattants marocains morts durant leur détention ! Emue, la population locale offre à chacun de ces malheureux une sépulture décente, en attendant l’inauguration, en 1945, d’un monument et d’une nécropole nationale en leur mémoire.

Au début de l’année 1943, les prisonniers « indigènes » de l’armée française connaissent une nouvelle injure à leur statut, puisque l’Allemagne remplace leurs gardiens allemands, réquisitionnés pour combattre les Soviétiques sur le front est… par leurs anciens compagnons d’armes de l’armée française, obéissant au régime collaborateur de Vichy !

En fonction du bon vouloir des autorités allemandes, la population française offre une aide active et fraternelle à ces prisonniers, en leur apportant des vivres, des soins et un peu de réconfort. Certains facilitent même les évasions des Frontstalags.

De nombreux soldats d’Afrique du Nord et des colonies, qui ont fui leur captivité, rejoignent alors les rangs de la Résistance française intérieure contre les forces d’occupation allemande. On compte, par exemple, une cinquantaine d’Africains dans le maquis du Vercors. Forts de leur expérience militaire antérieure, ces soldats maghrébins, d’Afrique noire ou d’Indochine, sont d’un soutien précieux pour les maquis des Forces françaises intérieures (FFI). Ils s’illustrent par leur courage et leur dévouement dans les coups de force contre l’occupant, allant parfois au bout de leur destin.

C’est ainsi que le 19 août 1944, dans le sud-ouest de la France, le soldat Lahcene ben Oukrine, le sergent Mohamed ben Tayeb et le caporal Saïdi Salah, membres des FFI, tombent héroïquement sous les balles allemandes. Leurs dépouilles reposent de nos jours dans une des Nécropoles nationales dédiées à la Résistance française, à Chasseneuil-sur-Bonnieure en Charente (à 35 km d’Angoulême).

Leurs compagnons d’armes, restés prisonniers dans les Frontstalags, sont libérés pour la plupart en 1944, au fur et à mesure de l’avancée des Alliés. Ils sont alors regroupés dans des centres de transit afin de retrouver leur foyer. Mais cette libération ne marque pas toujours la fin du calvaire pour les soldats « indigènes ». En effet, les conditions sanitaires de leur hébergement provisoire demeurent souvent mauvaises, du fait de l’incurie des services qui en ont la charge. Enfin lors du retour au pays, il arrive que l’attitude de l’administration coloniale à l’égard de ces ex-captifs rappelle qu’ils restent des sujets de la France et non des citoyens français à part entière. Ce traitement inégal atteint son paroxysme dans le drame malheureux de Thiaroye au Sénégal, le 1er décembre 1944 : dans un climat houleux, des dizaines de tirailleurs sénégalais tombent alors sous les balles françaises pour avoir réclamé leur arriéré de solde, correspondant à leur période de détention dans les Frontstalags !

La captivité des 18 000 soldats marocains de « l’an 40 » et des dizaines de milliers d’autres combattants « indigènes » de l’armée française n’a pas connu d’épilogue aussi tragique.
Mais elle est restée dans son ensemble une épreuve redoutable, voire fatale, du fait des terribles souffrances morales et physiques infligées à ces « prisonniers de couleur » dans les Frontstalags.

Christophe TOURON, professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Lyautey de Casablanca (1995-2007) et au Collège Royal à Rabat (2003-2007).

 

Réaction de  JJ

http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t3916-poche-de-lille-1940#27824

Attention aux manipulations, politiques ou autres, dans cette malheureuse affaire de Thiaroye. Si la France n’a pas lieu d’être fière de cet épisode, il faut quand même relativiser les choses.
Je possède un bon dossier sur ce sujet et, à sa lecture, on constate que les choses ne sont pas aussi simple que relatées dans l’exposé de Monsieur Touron.
L’administration coloniale, mais pas seulement elle, s’est certes montrée maladroite en faisant des promesses inconsidérées, mais il faut savoir que:
- cette affaire se passe en décembre 1944. A cette époque, la guerre n’est pas terminée, et la France est dans un état qui est loin d’être brillant. Elle dépend, pour ses relations maritimes, du pool de transport mis en place par les anglo-saxons. Le rapatriement des Tirailleurs n’est pas la priorité de cet organisme, c’est la raison du délai imposé à cette opération. C’est une des causes du mécontentement de ces hommes
- pour les Tirailleurs, faits prisonniers en 1940, la France a perdu la face, et ils ont pu constater la « supériorité » de l’armée allemande
- les autorités allemandes leurs ont remis des Marks, mais aussi beaucoup de Francs français. Hors ces deniers étaient faux (méthode classique chez les Allemands, voir l’affaire Cicéron). Les Marks seront changés en Métropole contre des Francs. Mais, à l’arrivée à Dakar, le trésor refuse l’échange des faux Francs contre des billets de la banque centrale de l’AOF. Ce qui provoque la fureur des Tirailleurs…
- dans un but de désorganisation de l’armée coloniale, c’était encore la guerre, les Allemands, en plus de la distribution de fausse monnaie, avaient formé des « meneurs », qui se révéleront impossible à raisonner
- beaucoup de ces hommes avaient réussi à se procurer des armes, et commencé à en faire usage
- enfin, suprême maladresse de l’administration, au lieu de faire encadrer les tirailleurs par des officiers et sous-officiers de l’armée coloniale, qui savaient leur parler, et qu’ils respectaient, on les à remis entre les mains de gendarmes.
Il ne faut donc pas s’étonner de la mauvaise tournure qu’ont pris les évènements. Il est arrivé un moment ou la situation est devenue ingérable, et ou il à fallu ouvrir le feu (limité, 500 coups ont été tirés, mitrailleuse et fusils). Bilan 35 tués, et autant de blessés. Terrible, mais bien loin des affirmations délirantes de certains, et du film « Camp de Thiaroye », ou les auteurs font un parallèle avec Dachau, et qui se termine par un bain de sang, 1280 tués…
34 mutins seront condamnés, le 5 mars 1945, à des peines de prison, mais les 12 encore enfermés seront graciés deux ans plus tard par le Président Vincent Auriol.
JJ

 

  retour page d’Accueil

 retour à la Seconde Guerre Mondiale

 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

Les commentaires sont desactivés.

Ostduvalderoost |
Nikeairjordan99 |
Donsipeny |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Cercle Généalogique de la D...
| Nikefrair
| Soldeburberryk