Qui est le soldat inconnu que l’on célèbre le 11 Novembre ?
retour page d’Accueil retour à la Grande Guerre
retour à Articles et évènements
VERSION 1
Histoire du Soldat inconnu
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Soldat_inconnu
Dès 1916, lors de son discours du 6 novembre 1916 au cimetière de l’Est à Rennes, le président du Souvenir français de Rennes, François Simon, eut l’idée de placer un soldat inconnu au Panthéon. Il proposa ainsi de choisir le corps d’un soldat français tombé au champ d’honneur et non identifié.
Le 12 juillet 1918, le député Maurice Maunoury soumet l’idée d’élever un tombeau à un soldat anonyme. Cette même année, il est également proposé à Clemenceau le transfert symbolique au Panthéon du corps d’un combattant. Cette idée est adoptée par les députés réunis à l’Assemblée nationale le 12 novembre 1919.
Mais une campagne de presse propose l’inhumation d’un soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. Finalement le 2 novembre 1920, un projet de loi est déposé par le gouvernement et voté à l’unanimité par le Parlement. Il comporte deux courts articles :
- Article 1er : Les honneurs du Panthéon seront rendus aux restes d’un des soldats non identifiés morts au champ d’honneur au cours de la guerre 1914-1918. La translation des restes de ce soldat sera faite solennellement le 11 novembre 1920.
- Article 2 : Le même jour, les restes du Soldat inconnu seront inhumés sous l’Arc de Triomphe.
La décision
Le 8 novembre, les députés réunis en session extraordinaire adoptaient la loi concernant « la translation et l’inhumation des restes d’un soldat français non identifié ». Encore fallait-il placer dans un lieu symbolique et d’accès facile le corps de ce combattant qui représenterait tous les soldats morts au combat non identifiés.
Une tâche ardue
Chaque commandant des huit secteurs tenus pendant la guerre (Artois, Somme, Île-de-France, Chemin des Dames, Champagne, Lorraine, Verdun et les Flandres) reçut comme instruction de « faire exhumer dans un endroit qui restera secret le corps d’un militaire dont l’identité comme française est certaine mais dont l’identité personnelle n’a pu être établie ». Mission pour le moins compliquée, si difficile qu’il fut impossible dans un des secteurs de désigner un corps avec certitude qu’il soit bien français.
Le 10 novembre 1920, en fin de matinée, ce sont huit cercueils, recouverts d’un drapeau tricolore, qui sont alignés dans une galerie souterraine de la citadelle de Verdun transformée en chapelle ardente.
Un bouquet pour un cercueil
Suivant un cérémonial bien établi, le soldat Auguste Thin, du 132e RI, vêtu d’un uniforme neuf, se trouve devant deux rangées de quatre cercueils en présence du ministre des Pensions André Maginot, qui lui demande, en lui présentant un bouquet de fleurs, de le déposer sur un des huit cercueils qui sont ici. « Celui que vous choisirez sera le Soldat inconnu, que le peuple de France accompagnera demain sous l’Arc de triomphe ».
Il a choisi
La suite est narrée par un journaliste de l’époque. « Un silence écrase les poitrines. Anxieuse attente, le soldat blême qu’il était devenu rouge la démarche raide, il a fait le tour des huit cercueils. Il a tourné une première fois très vite, sans s’arrêter, puis au second tour, brusquement, il a déposé son bouquet sur le troisième cercueil de la rangée de gauche. Un murmure s’élève, soulageant les cœurs : « C’est fini, il a choisi ». » Le soldat Auguste Thin, avait effectué son choix en additionnant les 3 chiffres composant le numéro de son régiment : 132. C’est ainsi qu’il a déposé son bouquet sur le sixième cercueil, comme il en témoigna plus tard :
« Il me vint une pensée simple. J’appartiens au 6e corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c’est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6e cercueil que je rencontrerai. »
Hissé sur de solides épaules le cercueil fut ensuite transporté à la gare sur l’affut d’un canon de 75, tiré par un attelage, puis chargé à bord d’un train en direction de Paris. Dans la nuit il arrivait dans la capitale, où il était déposé place Denfert-Rochereau dans une chapelle ardente. Avant de gagner l’Arc de Triomphe, il fut porté au Panthéon où le président de la République Raymond Poincaré prononça une allocution. Puis placé sur un canon de 155, il est acheminé vers sa dernière demeure où il est béni par l’archevêque de Paris puis déposé sous la voûte centrale de l’Arc de Triomphe, au milieu d’une foule immense, qui voit passer un des siens.
Auguste Thin
Auguste Thin faillit ne jamais entrer dans l’histoire, il aurait pu rester un jeune engagé de 19 ans, à qui le 10 novembre 1920 il ne restait que trois mois de service à accomplir. Mais le soldat pressenti, « un ancien poilu de deuxième classe, le plus méritant possible » qui devait désigner l’un des cercueils exposés dans une galerie de la citadelle de Verdun pour être inhumé, le lendemain, tombant malade à quelques heures de la cérémonie, il est impératif de trouver un autre deuxième classe ayant fait la guerre. C’est alors que le soldat Auguste Thin est désigné.
Fils d’un soldat mort pour la France, Auguste Thin est commis épicier, il s’est engagé à Lisieux le 3 janvier 1918, à l’âge de 19 ans. Il participe dans les rangs du 243e régiment d’infanterie à la contre-attaque en Champagne où il est gazé. Quelques mois après, il se retrouve à l’Hartmannswillerkopf, puis à l’Armistice, à Guebwiller. En novembre 1920, il est à Verdun à la caserne Niel, soldat du 132e RI.
L’exemple de la France suivi par les alliés
La Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie, les États-Unis, le Portugal, la Roumanie et le Canada comptent aussi parmi les pays qui ont édifié un monument à la gloire de leur soldat inconnu tombé sur les champs de bataille d’Europe.
Dans le cas du Canada, c’est en mai 2000 que les restes d’un soldat canadien non identifié mort au cours de la Première Guerre mondiale a été rapatrié de France et inhumé dans une tombe spéciale devant le monument commémoratif de guerre à Ottawa. La Commonwealth War Graves Commission, qui s’occupe des sépultures des membres des forces du Commonwealth morts au cours des Première et Seconde Guerres mondiales, avait choisi la dépouille d’un soldat non identifié dans le cimetière situé dans les environs de la crête de Vimy, lieu et site d’une célèbre bataille1 canadienne lors de la Grande Guerre.
L’hommage poétique
Le monde entier disait : la France est en danger ;
Les barbares demain, camperont dans ses plaines.
Alors, cet homme que nous nommions « l’étranger »
Issu des monts latins ou des rives hellènes
Ou des bords d’outre-mer, s’étant pris à songer
Au sort qui menaçait les libertés humaines,
Vint à nous, et, s’offrant d’un cœur libre et léger,
Dans nos rangs s’élança sur les hordes germaines.
Quatre ans, il a peiné, saigné, souffert.
Et puis un soir, il est tombé dans cet enfer…
Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arche immense,
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé
N’est pas cet étranger devenu fils de France
Non par le sang reçu mais par le sang versé ?
Pascal Bonetti, 1920
Extraits de « Légion notre mère, anthologie de la poésie légionnaire 1885-2000 », Éditions Italiques, ministère de la Défense.
VERSION 2
source : http://sebsforum.forumsactifs.com/t513-qui-est-le-soldat-inconnu-que-l-on-celebre-le-11-novembre
Chaque 11 novembre, le président de la République dépose une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu, inhumé sous l’Arc de Triomphe à Paris depuis 90 ans.
Symbole des combattants morts pour la France, ce célèbre inconnu a été désigné au hasard, le 10 novembre 1920.
Jean-François Jagielski, auteur de l’ouvrage Le Soldat inconnu, invention et postérité d’un symbole, revient sur les circonstances de ce choix. « On a ramené huit corps de huit champs de bataille à la citadelle de Verdun et on a désigné un soldat de base – qui s’appelait Auguste Thin – pour désigner le soldat inconnu ». Ces corps avaient été exhumés dans huit régions du front, dans les zones les plus meurtrières de la Première guerre mondiale.
Le soldat hésite, visiblement ému, avant de se mettre en marche, accompagné du ministre des Pensions et d’officiels. « On a placé les huit cercueils sans aucune marque distinctive et on a demandé à ce soldat de se promener au milieu ». Auguste Thin appartenait au 6e corps, et choisit donc le 6e cercueil. « Il a finalement déposé un bouquet de fleurs pour désigner le Soldat inconnu. » Un bouquet d’oeillets blanc et rouge.
Le cercueil part immédiatement pour Paris. L’histoire du Soldat inconnu est en marche.
COMPLEMENT
Le soldat Auguste Thin désignant le Soldat Inconnu, en présence d’André Maginot,
à Douaumont (Meuse), pour les cérémonies du 11 novembre 1920.
© Maurice Anger / Roger-Viollet
L’inhumation
Après que le deuxième classe Auguste Thin fit son choix le 10 novembre 1920, le cercueil du soldat inconnu quitta Verdun dans la foulée sous escorte militaire. Il fut transporté à Paris par train et veillé toute la nuit place Denfert-Rochereau. Le cercueil fit une entrée solennelle sous l’arc de Triomphe le 11 novembre 1920, mais ne fut mis en terre que le 28 janvier 1921.
La tombe a été profanée le 23 août 1927 par des communistes lors d’une émeute, cela été une des raisons évoquées par les Croix-de-Feu au moment de leur création
La flamme
La flamme jaillit d’une gueule de canon placée au centre d’un bouclier de bronze, d’où rayonne une frise de glaives ciselés.
Suite à l’idée de faire brûler une flamme en permanence, idée émise début 1921 par le sculpteur ariégeois Grégoire Calvet, puis en octobre 1923 par l’écrivain-journaliste Gabriel Boissy, Jacques Péricard proposa de faire ranimer celle-ci chaque jour par des anciens combattants et l’opinion publique soutint ce projet. L’architecte Henri Favier dessina la bouche à feu (gueule d’un canon braqué vers le ciel, encastré au centre d’une sorte de rosace représentant un bouclier renversé dont la surface ciselée est constituée par des glaives formant étoile) qui fut réalisée par le ferronnier d’art Edgar Brandt. La flamme sacrée sous l’arc de Triomphe fut ainsi allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 à 18 heures par André Maginot, ministre de la Guerre, tandis que les troupes du 5e régiment d’infanterie présentaient les armes et que la musique jouait la Marche funèbre de Chopin. Le 81e régiment d’infanterie de ligne (surnommé « régiment de la flamme ») ranimait chaque année, en déléguant un piquet d’honneur, la flamme du Soldat inconnu. Ce régiment, transféré à Montpellier en 1983 et devenu régiment de manœuvre de l’École d’application de l’infanterie, a été dissous en 1995
Le « ravivage de la flamme » sur la tombe du Soldat Inconnu a lieu depuis chaque soir à 18h30. Il est assuré par le Comité de la flamme (représentant 760 associations d’anciens combattants) ou des associations dont le civisme est reconnu, selon un cérémonial précis : défilé jusque sous l’Arc de Triomphe, porteurs de gerbes en tête, suivis des porte-drapeaux et des membres de l’association ; disposition ordonnancée autour de la Dalle Sacrée, mise en place du drapeau de « La Flamme », du clairon et du tambour de la Garde Républicaine ; montée du Commissaire de la Flamme et des présidents d’Associations accompagnée par la sonnerie « La Flamme » pour la dépose de gerbes ; ravivage par un glaive qui ouvre un peu plus la trappe de la flamme pendant que la sonnerie « Aux Morts » retentit, que les drapeaux s’inclinent et qu’une minute de silence est observée ; signature du Livre d’Or, salutations des membres alignés le long de la Dalle, écoute au « pied » de la Tombe de l’hymne « Honneur au Soldat Inconnu » ; raccompagnement aux chaînes par le Commissaire de service alors que la musique sonne « La Flamme »
retour page d’Accueil retour à la Grande Guerre
retour à Articles et évènements