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10 novembre 2013

9e Régiment de Dragons

Classé sous — milguerres @ 18 h 13 min
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HISTORIQUE SUCCINCT
du 9e Régiment de Dragons
(par le Lieutenant colonel (H) Henri Azema)

http://cavaliers.blindes.free.fr/rgtdissous/9dragonsh.html

Levé le 14 septembre 1673 à partir des dragons de gentilshommes (Danjeau) par le Marquis Charles Paul de Beauffremont il prend le nom de régiment de Beauffremont-Dragons qu’il conservera jusqu’en 1685. Racheté en 1696 il devient Payrac-Dragons, du nom de son nouveau propriétaire. En 1699, repris par une branche des Beauffremont il prend le nom de Listenois-Dragons avant de devenir en 1773 Lorraine-Dragons.
Sous l’Ancien régime:
Sous les anciennes dénominations de la royauté, le régiment participe aux guerres de Hollande (1673-1678), contre la ligue d’Augsbourg (1688-1697), de la succession d’Espagne (1701-1713), de la guerre de succession de Pologne (1733-1735), d’Autriche (1740-1748), à la guerre de Sept Ans (1756-1763).
Après la révolution, en 1791, le régiment prend le nom de « 9e régiment de dragons ».

Les guerres de la révolution et de l’Empire:

   1791: Le régiment, après les massacre de la « Glacière », est envoyé à Avignon le 16 octobre pour rétablir l’ordre.
   1793: En compte à l’armée des Alpes, le 9e dragons positionné à Vienne est dirigé Lyon le 9 août où il participe au siège de la ville tenue par des dissidents fédéralistes. Après la chute de la ville, le régiment quitte le quartier Varin et réintègre l’armée de Kellermann mi-octobre 1793.
   1794-96: Il est à l’armée d’Italie de Buonaparte. Il combat à Mondovi le 21 avril 1796, ce sera ensuite Calderio, le Passage du Mincio puis, Arcole le 16 novembre 1796 où il favorise la prise du pont sur l’Alpone en prenant à revers les troupes autrichiennes.
   1797: Il participe, le 14 mars, à la bataille du Tagliamento puis au siège de Mantoue qui capitule le 31 juillet.
   1799: Le 26 mars, le 9e dragons combat à Véderio au sein de l’armée Suchet, subit un échec et est fait prisonnier. Partiellement libéré 4 mois après, les restes du 9e dragons avec son colonel rentrent en France et se reconstitue à Paris.
   Le 10 novembre 1799, le régiment sous les ordres du colonel Sebastiani est une des 3 unités qui participe au coup d’état du 18 brumaire.
   1800: Le 9e dragons fait partie de l’Armée de réserve de Dijon créée par décret en date du 8 mars pour renforcer l’armée de Masséna en difficulté en Italie. Il est à Seurre le 5 avril avant de s’installer fin avril à Saint-Jean-de-Losne. Il est avec le 8e dragons à la brigade Rivaud.
   Le 5 mai, la division de cavalerie qui comprend le 11e hussards, le 15e chasseurs, le 3 e de cavalerie et le 9e dragons fait mouvement sur Genève par Bourg, Nantua Carouge; le régiment se positionne le 14 mai à Nyons. Après la passage du col du Gand-Saint-Bernard, mené par le 1er consul Buonaparte il combat contre les autrichiens à Montebello le 9 juin . A l’armée Kellermann, 2e brigade Champeaux, il est engagé à Marengo le 14 juin où il repousse de nombreuses attaques et où ses charges forcent la victoire un moment indécise.
   1801: Le 12 juin, il combat en Toscane et se fait remarquer à Castel-Franco.
   1803: En prévision d’une action sur l’Angleterre les forces françaises se rassemblent. Les 1er, 3e, 8e et 9e dragons sont stationnés dès le 14 juin au camp de Compiègne.
   1804: Le régiment aux ordres du colonel Maupetit stationne, pour les 1er et 2e escadrons à Pont-Sainte-Maxence, l’escadron de dépôt, les 3e et 4e escadrons à Versailles.
   1805: Le 9e dragons est à la Grande Armée, à la 3e division de cavalerie il fait partie de la 1e brigade de dragons avec les 5e, 8e dragons du général Boyer. Le 27 août, il reçoit ordre de marcher sur l’Allemagne. Après avoir franchi le Rhin, il combat victorieusement le 8 octobre contre les autrichiens à Wertingen puis s’illustre à Austerlitz le 2 décembre.
   1806: Durant la campagne de Prusse, il combat à Iéna le 14 octobre puis participe le 26 octobre à la prise du village de Zehdenick, après une charge de cavalerie menée par Murat.
   1807: En campagne en Pologne, le 9e dragons, aux ordres du colonel Girardin, est engagé le 3 février à Jonkowo, le 6 à Hoff puis à Eylau le 8 février où le 9e dragons et les escadrons de Murat chargent à plusieurs reprises pour dégager l’infanterie et forcer les russes à une nouvelle retraite. Ce sera ensuite Friedland le 14 juin et Koenigsberg où il entre le 16 juin 1807.
   Les nombreux combats des guerres de la révolution et de l’Empire valent au régiment d’inscrire sur son étendard les noms de
    »Arcole 1796″ – « Marengo 1800″ – « Austerlitz 1805″- « Eylau 1807″.
   1808: Dirigé sur l’Espagne le régiment combat à Burgos le 7 novembre 1809.
   1809: Le 9e dragons est engagé à Talavera-de-la-Reina les 27 et 28 juillet et le 19 novembre à Occana.
   1810: Il participe au siège de Cadix en avril puis à la bataille de Busaco le 28 novembre.
   1811: En prévision de la campagne de Russie, l’Empereur réorganise l’Armée; le 9e régiment de dragons change d’appellation et devient le 4e régiment de lanciers.
   1812: Sous cette nouvelle dénomination le régiment se distinguera en 1812 lors de la campagne de Russie à la Moskova, Mojaisk et Winkowo.
   1813: Durant la campagne d’Allemagne il est à Leipzig et Hanau.
   1814: Il participe aux combats Champaubert et Vauchamps lors de la campagne de France.
   Après l’abdication de l’Empereur le régiment prend l’appellation de régiment de Lanciers de Monsieur titre qu’il ne conservera que dix mois.
   1815: Les cent jours:
   Le 1er mars 1815 Napoléon quitte l’île d’Elbe. Le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés reprennent les hostilités et très vite il faut réorganiser l’armée. Le 9e régiment de dragons retrouve son nom mais une ambigüité subsiste car c’est sous le nom de 4e lanciers qu’il combattra à Waterloo.
   En 1815 à bataille de Waterloo, sous le commandement du Colonel Brio, le régiment (4e lanciers) anéanti les dragons anglais du général Ponsonby, tué par le Maréchal-des-logis Orban, qui sauve également le drapeau du 45e de ligne.

Restauration:
Fin Juin 1815, peu après la seconde abdication de l’Empereur, le régiment est dissous. Les hommes sont transférés au régiment de chasseurs de Vendée qui deviendra 10e dragons en 1825.

   1816-24: Sous la IIe restauration, recréé sous le nom des dragons de la Saône, il participe en 1823 à l’expédition d’Espagne. Sous les ordres du colonel Vilatte et combat avec succès à San-Juan-Del-Puerto.
   1825: Après la dissolution des « Dragons de la Saône » le régiment retrouve son appellation de 9e régiment de dragons. Il ne gardera cette dénomination que trois mois et deviendra le 1er janvier 1826 « 9e régiment de cuirassiers ». A la même date, le 21e régiment de chasseurs à cheval dissous, prend le nom de « 9e régiment de dragon » et reste en garnison à Epernay.
   1826: Le 1er janvier il devient le 9e régiment de cuirassiers, le 21e régiment de chasseurs perdant son nom, constitue le 9e régiment de dragons actuel. Il est à cette date en garnison à Epernay.

La guerre de 1870:

   Le 1er août, le 9e dragons est en compte à l’armée du Rhin du général Barrail. Il est commandé par le colonel Reboul, et fait partie, avec le 1er dragons, de la 1èrebrigade.
   Le 16 août, il se distingue à la bataille de Rezonville (Division Forton); le régiment surpris par une attaque prussienne, se débande avant de se reformer et de s’illustrer en chargeant la brigade Bredoww.
   Après la capitulation de l’Empereur Napoléon III à Sedan le 2 Septembre, il retrouve sa garnison d’Epernay. Il restera en champagne jusqu’en 1914 avec un intermède en 1896 à Lunéville.

La guerre 1914–1918:

   Le 9e régiment de dragons, en garnison à Epernay, appartient à la 7e brigade de dragons, 1er corps de cavalerie (Général Sordet), 5e division (avec le 29e dragons), Ve armée, pour une période s’étalant du mois d’août au mois de novembre 1918.
   Il est composé de quatre escadrons.
   1914:
   Le 31 juillet, le régiment est placé en couverture à Boulzicourt dans les Ardennes jusqu’au 4 août, puis il est envoyé en opérations dans les Ardennes belges/ Martelange, Bastogne, Huy, Hotton, sur la frontière luxembourgeoise, face aux escadrons de hulans. Il participe ensuite à la retraite générale de la Marne et de la Somme du 23 au 27 août 1914. Transporté par VF à Nantueil le Houdain le 12 septembre, il participe à la bataille de l’Ourcq , patrouille sur les arrières ennemis en forêt de Compiègne et Villers Cotteret, puis est engagé à Templeux le 15 et Bohain le 16 septembre.
   La course à la mer:
   Engagé dans la bataille Picardie : il combat à Nurlu le 23, Péronne le 25, puis glissant en Artois ce sera les combats de Noyelles le 28 et de Lens le 4 octobre. La bataille des Flandres le voit combattre du 7 au 9 novembre à Lestrem, Gorgues, Vieille Capelle, Ypres avant d’être engagé sur l’Yser à partir du 17 puis à Steenstraate, Boesinghe, Langemarck.
   Retiré du front il s’installe en réserve vers Hertzeele le 9 novembre 1914 avant d’être placé en repos du 13 décembre au 5 février 1915 à Wermhoult.
   1915:
   Le 7 février, le régiment fait mouvement sur Auxi le Château pour une période de repos et d’instruction. En mai des éléments à pied sont employés dans les tranchées à Wailly et Perles au Bou.
   Du 4 au 29 août, il fait mouvement sur Avesne le Comte; non engagé il retourne à Auxi le Château où il est aux tranchées à Notre-Dame-de-Lorette et Neuville-Saint-Waast.
   Le 21 septembre par VF le régiment fait mouvement vers Sézanne où il est en repos avant de rejoindre la région de Chalons où il est engagé le 2 octobre à Souain.
   Le 23 octobre, placé en repos à Esternay il retourne aux tranchées le 17 juillet à la ferme des Marquises.
   1916:
   Retiré du front et transporté par VF dans le secteur de Lunéville, il est placé dans le secteur situé entre Embermenil et la Saône.
   1917:
   Placé en couverture sur la frontière Suisse, il rejoint le camp du Valdahon en janvier 1917 jusqu’en avril puis, celui de Villersexel. Il retrouve les tranchées de Coucy-le-Château, d’avril 1917 à mars 1918.
   1918:
   Pendant la grande offensive allemande de 1918 et la contre-offensive française et alliée, le régiment est en position sur la Somme, à Roye et Montdidier du 26 mars au 27 mai. Retiré du front il se reconstitue à Montmirail du 6 juin au 2 juillet. A partir du 15 juillet il est engagé dans la région d’Epernay reprend Montvoisin et Oeuilly les 17 et 18 juillet.
   Retiré du front le 22 juillet, il est déplacé en Argonne le 21 septembre 1918. Le 22 octobre il est positionné à Vitry le François. C’est à Gondrecourt que l’armistice le trouve le 11 Novembre 1918.
   Les noms de « L’Yser 1914″ – « L’Avre 1918″ – « Reims 1918″ viendront s’ajouter à l’étendard.

Guerre 1939–1945:

   1939:
   A la déclaration de guerre le régiment est dissous à Epernay. Il donne naissance le 23 août 1939 à deux groupes de reconnaissance d’infanterie: le 3e et 92e GRDI et un groupe de reconnaissance de corps d’armée: la 10e GRCA.
   1944:
   Il est recréé à partir des éléments de la résistance (Le 5eescadron entre autres est constitué de volontaires du maquis des Chênes de la Marne); il se nomme alors « 9e régiment de dragons FFI » et participe à la protection des arrières alliés en décembre 1944 dans la région de Soissons, lors de l’offensive de Von Rundstedt dans les Ardennes.
   Existant de fait dans le soissonnais il est de droit reconstitué à Paris le 1er janvier 1945.
   1945:
   Le 16 janvier, du 3e escadron FFI nait le 1er escadron. Dirigé sur Tarbes, il s’installe au Quartier Larrey. Ayant reçu des renforts en personnel après le 8 mai, il se prépare à un départ pour l’Indochine et devient « Régiment de Marche de Chars de la 2e D.B. ». Il est commandé par le lieutenant-colonel Divary.

L’Indochine:
Le régiment embarque le 10 octobre 1945 sur le paquebot « l’Oronte » à Marseille et débarque à Saigon le 3 novembre 1945 sous le nom de « Régiment de marche du 9e dragons ».
Il combat dans la province de Tay-Ninh au nord-ouest de Saigon près de la frontière du Cambodge et a quelques accrochages avec le Viet-Minh à Go Dau HA entre Saigon et Tay-Ninh.
Le 1er avril 1946, il fait partie de la 1ère brigade d’Extrême-Orient et devient « Groupement d’unités d’armes lourdes » (GUAL/BEO) commandé par le lieutenant-colonel Divary.
Le 1eraoût 1946, il est basé au Tonkin où le régiment est une nouvellement fois dissous. Ses personnels sont mutés au 1er régiment de chasseurs à cheval.

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Bauffremont_Dragons_9e_regiment_quartiers_Epernay_1914_.jpg ‎(500 × 319 pixels, file size: 33 KB, MIME type: image/jpeg)
Français : Quartiers du 9e regiment de dragons à Epernay en 1914. Le nom de tradition de ce régiment est Bauffremont Dragons.

source texte : http://cavaliers.blindes.free.fr/rgtdissous/9dragonsh.html
source image : wikipedia

http://i14.servimg.com/u/f14/17/85/94/04/th/fleche26.gif

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http://military-photos.com/9drag.htm

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http://military-photos.com/9drag.htm

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http://military-photos.com/9drag.htm

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Historique du 9e régiment de dragons depuis son entrée en campagne,


le 1er août 1914, jusqu’au 11 novembre 1918,


date de la signature de l’armistice ,


rédigé par M. le lieutenant-colonel Picaud

http://i14.servimg.com/u/f14/17/85/94/04/th/fleche26.gif

a lire intégralement et télécharger sur

http://fr.calameo.com/read/0021527569c3c430aef13

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Titre : Historique du 9e régiment de dragons depuis son entrée en campagne, le 1er août 1914, jusqu’au 11 novembre 1918, date de la signature de l’armistice , rédigé par M. le lieutenant-colonel Picaud
Auteur : Picaud, Lieutenant-Colonel
Éditeur : H. Charles-Lavauzelle (Paris)
Provenance : bnf.fr

 

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12 janvier 2013

Le 7e régiment de chasseurs à cheval

Classé sous — milguerres @ 21 h 17 min

 

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La Tunisie au gré des conflits

 Le 7ème chasseurs dans la campagne de Tunisie

Le 7e régiment de chasseurs à cheval tunisia_fb_mw

Le 7e régiment de chasseurs à cheval

Source wikipedia

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Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914 1918
avec olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939 1945.

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Insigne régimentaire du 7e RCC

Le 7e régiment de chasseurs à cheval est un régiment de cavalerie de l’armée française.

Historique


Création initiale :

• 1727 : Compagnies Franches
Filiation :
• 1745 : Volontaires Royaux
• 1747 : Légion Royale
• 1779 : 1er Régiment de Chasseurs à Cheval
• 1784 : Chasseurs des Alpes
• 1788 : 7e Régiment de Chasseurs à Cheval (Douai). Appelé également Chasseurs de Picardie
• 1814 : Chasseurs d’Orléans
• Les Cent-Jours : Le régiment reprend le no 7.
• 16 juillet 1815 : Dissous à Strasbourg par Ordonnance royale.
• 1816 : Chasseurs de Corrèze
• 1825 : 7e Régiment de Chasseurs à Cheval
• 1831 : Dissous (2e Chasseurs)
• 19 février 1831 : 7e Régiment de Chasseurs à Cheval
• 1939 : Dissous (donne naissance aux 2e G.R.C.A.1, 6e G.R.C.A.2, 1er G.R.D.I.3, 15e G.R.D.I.4, 66e G.R.D.I.5, 73e G.R.D.I.6.
• 1940 : 7e Régiment de Chasseurs à Cheval (Nimes)
• 1942 : Le régiment est dissous suite à l’invasion de la zone libre par les Allemands.
• 1er juin 1963 : Le 7e Régiment de Chasseurs d’Afrique prend l’appellation 7e Régiment de Chasseurs.
• 1er juin 1964 : Le 7e Régiment de Chasseurs prend l’appellation de 5e Régiment de Dragons.
• 1er juillet 1964 : Le 29e Régiment de Dragons, rentré d’Algérie début mai 1964, prend la dénomination 7e Régiment de Chasseurs (Arras).
• 30 juin 1993 : Dissous.
Garnisons
• Mars 1788-1792 : Douai
• 1802-1803 : Brest
• 1817-1818 : Libourne
• 1825-1830 : Nîmes
• 1830-1838 : successivement Sarreguemines, Maubeuge, Chartres, Poitiers, Belfort.
• 1838-1848 : Carcassonne
• 1848-1862 : Arras
• 1862-1865 : Libourne
• 1873-1874 : Libourne
• 1874-1913 : Rouen (caserne Richepanse)
• 1913 – septembre 1939 : Évreux
• Septembre 1940-27 novembre 1942 : Nîmes
• Juin 1963 – mai 1964 : Friedrichshafen
• Juin 1964 – juin 1993 : Arras
Chefs de corps
• Chefs de corps de l’Ancien Régime.
• Légion Royale
1747: de CHABOT la SERRE
1759: de CHABOT
1760: de MELFORT
1761: de VALLIERE
1763: de NICOLAI
1765: de COIGNY
1774: de LAUZUN
• 1er Régiment de Chasseurs
1779: de CELLIER
1780: de GLINGLIN
• Chasseurs des Alpes
1784: de la PERRONAYS
• 7e Régiment de Chasseurs de Picardie
1788: le DUCHAT de RURANGE de REDERQUIN
• Chefs de corps de la Révolution et Empire
1789: de CONTADES
1791: d’AIGUILLON
1792: SCHEGLINSKI
1793: MEMEZ
1794: de MONTBRUN
1799: de LAMUNEE
1801: de LAGRANGE
1807: Hippolyte Marie Guillaume de PIRÉ
1809: BOHN
1812: DELAITRE
1813: de VERDIERE
• De la Restauration, Monarchie de Juillet, Second Empire, IIIe République jusqu’à la Première Guerre mondiale.
• Chasseurs d’Orléans
1815: de ROCHAMBEAU
• Chasseurs de Corrèze
1816 : MERMET
1820 : d’ARGOUT
1822 : de WIMPFEN
7e Régiment de Chasseurs à cheval.
1831: JOURDAN
1838: GUIBOUT
1843: BIZIAUX
1847: Gustave Olivier Lannes de Montebello
1851: BERGEG de CASTELLANE
1854: de MIRANDOL
1856: DUMAS
1858: SAVARESSE
1859: d’ESTIENNE de CHAUSSEGROS
1864: DELEBEC
12 août 1866 – 3 octobre 1870: THORNTONT
1870: MIEULET de RICHUBONT
1885: du HAMEL de CHANCHY
1891: DOREAU
1896: SIBONE de la MORUIERE
1899: du BOIS de MEYRIGNAC
1900: FABRE
1901: MENEUST
1902: BESSET
1907: MATUSZYNSKI
Chefs de corps de la Première Guerre mondiale
1914: REY
1916: VERDELHAN des MOLLES
1917: PASCAL
1918: ALQUIER-BOUFFARD
• Chefs de corps entre-deux-guerres
1919: MEAUDRE
1920: DELAAGE de CHAILLON
1925: SAGOT
1931: PETIET
1934: JACOTTET
1936: de MONTMORIN de SAINT-HEREM
1938 – août 1939 BRENET
• Chefs de corps depuis la Seconde Guerre mondiale
Septembre 1940 – 1942 : SCHOTT
15 février 1964 – 1er juin 1964 : LCL Philippe DUPLAY
1er juillet 1964 -1966 : COL Jérôme LÉVESQUE
1966-1968 : COL Paul GUILLAUT
1968-1970 : COL René MASSIAS
1970-1972 : COL LEJEUNE
1972-1974 : LCL DUMESNIL-ADELÉE
1974-1976 : COL Bernard de BRESSY de GUAST
1976-1978 : COL de BELLOY de SAINT-LIÉNARD
1978-1980 : COL Robert BATON
1980-1982 : COL Bernard BONAVENTURE
1982-1984 : COL Bernard DURIEUX
1984-1986 : COL Christian LORIFERNE
1986-1988 : COL PACORET de SAINT-BON
1988-1991 : COL François HUDAULT
1991-1993 : COL Louis d’ASTORG
Campagnes
Ancien Régime
• 1745-1748: Guerre de Succession d’Autriche
• 1756-1763: Guerre de Sept Ans
• 1769: Corse7
Guerres de la Révolution et de l’Empire
• 1792-1794: Armée du Rhin
• 1793-1797: Guerre de Vendée
• 1798-1799: Italie
• 1804-1807: Grande Armée
• 1806 : Campagne de Prusse et de Pologne
o 14 octobre : Bataille d’Iéna
• 1807 :
o 8 février : Bataille d’Eylau
• 1809: Allemagne
• 1810-1811: Espagne et Portugal
• 1812: Campagne de Russie
o Bataille de Polotsk
• 1813 : Campagne d’Allemagne
o 16-19 octobre : Bataille de Leipzig
• 1814: Campagne de France
Restauration
• De la Monarchie de Juillet, du Second Empire puis de la IIIe République jusqu’à la Première Guerre mondiale.
• 1823-1824: Expédition d’Espagne
• 1832: Siège de la citadelle d’Anvers
• 1858: Conquête de l’Algérie par la France
• 1859: Campagne d’Italie
• 1870-1871: Guerre franco-prussienne de 1870
• 1881: Protectorat français de Tunisie

Première Guerre mondiale
Le 7e Régiment de Chasseurs à cheval garnison Sézanne Sampigny (Rouen 1910) rattachement au 6e Corps Évreux 1914. Pendant la Première Guerre mondiale, le 7e régiment de chasseurs à cheval appartient à la 5e division d’infanterie (France).
• Offensive en Belgique – Retraite (du 5 août 1914 au 5 septembre 1914).
• La bataille de la Marne du 5 septembre 1914 au 24 octobre 1914.
• Opérations sur l’Yser (du 24 octobre 1914 au 4 décembre 1914). Rendant hommage à l’opiniâtre résistance du Régiment, le Général commandant la Brigade citait, le 5 novembre, à l’ordre le Colonel REY et le 7e Chasseurs « pour la façon brillante dont ils ont tenu leurs tranchées malgré une vive attaque allemande qui avait fait plier deux tranchées à leur gauche ».
• Campagne d’hiver en Champagne (du 6 décembre 1914 au 10 mai 1915).
• Opérations en Artois (du 12 mai 1915 au 25 octobre 1915).
• Campagne d’hiver 1915-1916 dans la Somme (du 25 octobre 1915 au 25 mars 1916). Le 25 octobre, le 3e Corps passe de la Xe Armée à la VIe s’embarque pour se rendre dans la région de Moreuil. Le 27 octobre, un groupement de cavalerie est constitué sous les ordres du Colonel Rey. Il comprend les six escadrons du 7e Chasseurs, le 8e Escadron du 11e régiment de hussards, le 5e et 6e Escadrons du 20e régiment de dragons, remplacés le 19 novembre par les 7e et 8e Escadrons du 14e régiment de hussards. Le groupement cantonne dans la zone sud d’Amiens à l’est de Breteuil. À partir du 11 novembre, le groupement constitue un détachement de 350 cavaliers à pied et une section de mitrailleuses, sous le commandement d’un Capitaine et de quatre Lieutenants.
• Opérations devant Verdun et sur les côtes de Meuse (du 1er avril 1916 à mars 1917).
• Opérations au Chemin-des-Dames (de mars 1917 au 1er août 1917).
• Somme, Mailly, Touraine, Champagne (d’août 1917 à avril 1918).
• Deuxième bataille de la Marne (du 20 juin 1918 au 25 août 1918).
• Opérations du 1er Escadron de la Vesle au camp de Sissonne (du 4 septembre 1918 à novembre 1918).
• Opérations du 3e Escadron dans l’Oise avec la 6e D.I. (de juin 1918 au 8 septembre 1918) .
• Opérations du 4e Escadron avec la 5e D.I. (du mois de juillet jusqu’à l’Armistice) .

Seconde Guerre mondiale
En 1939, le 7e Régiment de Chasseurs tient garnison à Évreux. Partiellement motorisé, il appartient à la Cavalerie non endivisionnée.
Il relève du 3e Groupement de Cavalerie, Compiègne, avec les 6e et 7e Groupe d’Automitrailleuses de Compiègne et de Saint-Omer.
Le Groupement de Cavalerie est destiné à former à la mobilisation des Groupes de Reconnaissance. Aussi, dès la déclaration de guerre, le 7e Régiment de Chasseurs disparaît-il en tant que tel pour se répartir et donner naissance à six Groupes de Reconnaissance :
• 2e Groupe de Reconnaissance de Corps d’Armée (2e GRCA),
• 6e Groupe de Reconnaissance de Corps d’Armée (6e GRCA),
• 1er Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie (1er GRDI),
• 15e Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie (15e GRDI),
• 66e Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie (66e GRDI),
• 73e Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie (73e GRDI).
1940: 7e régiment de chasseurs à cheval (Nîmes).
1942: Le régiment est dissous suite à l’invasion de la zone libre par les Allemands.

Décorations
sa cravate est décorée :
• Croix de Guerre 1914-1918 avec une étoile de bronze.
• Croix de Guerre 1939-1945 avec trois palmes.
• Médaille d’or de la Ville de Milan.
• Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945.

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La Tunisie au gré des conflits

 Le 7ème chasseurs dans la campagne de Tunisie

26 novembre 2012

Les crimes des Conseils de guerre : Les quatre caporaux de Suippes texte de 1925

Classé sous — milguerres @ 10 h 14 min

 

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SOLDATS FUSILLES POUR L’EXEMPLE

D’autres noms pour l’exemple

 

Les crimes des Conseils de guerre

(Le texte semble daté de 1925)

Les quatre caporaux de Suippes

Les crimes des Conseils de guerre : Les quatre caporaux de Suippes texte de 1925  fussiles-de-suippes-conseil-de-crimes-de-guerre

source : http://www.ville-sartilly.com/uploads/media/quatrecaporauxsouain.pdf

En février 1915, le 336e régiment d’infanterie avait pris part aux violents combats de Perthes. En mars, on le retrouve néanmoins en première ligne au moulin de Souain.

7 mars 1915
Le 7, après une préparation d’artillerie insuffisante – suivant le témoignage du commandant Jadé, ancien officier du 336e et actuellement député du Finistère (en 1925) – on lance en avant la 24e compagnie, dont les effectifs sont très réduits.
Elle est aussitôt rejetée dans ses tranchées avec des pertes sérieuses.
Cet échec ne décourage pas à l’état-major.
Deux heures plus tard, après une brève canonnade, on fait sortir la 21e compagnie, commandée par le commandant Dubois.
Celle-ci est à son tour également repoussée.
Dans la nuit, le capitaine Jadé, de la 18e compagnie, reçoit l’ordre d’attaquer par surprise à 4h30 du matin les tranchées ennemies, qui, la veille, n’ont pu être prises.
Mais la compagnie de première ligne qui doit relever la 18e n’a pas été prévenue à temps. Un certain flottement se produit au moment de son arrivée, et le capitaine Jadé, qui avait donné l’ordre d’attaque pour 5 heures est obligé de le reporter à 5 h 30.
À 5 heures cependant, l’artillerie française commence à tirer contre les tranchées ennemies.
À 5 h 30, à l’instant où la 18e compagnie essaye de sortir de sa tranchée, les compagnies voisines, ignorant le coup de main qui allait être tenté, lancent des fusées.
Dès lors, l’opinion du capitaine Jadé est faite. Il recommande à ses hommes de ne pas bouger, va trouver à quelque distance en arrière le commandant de bataillon.
« Vous m’avez donné l’ordre d’attaquer par surprise, lui dit-il, j’estime que la surprise était en effet la condition de l’attaque. Attaquer maintenant n’est plus possible. Ce serait faire tuer peut-être 50 hommes de ma compagnie. J’ai pris sur moi de ne pas sortir.
Mais comme je ne veux pas que vous puissiez considérer cela comme une lâcheté, je suis prêt, si vous me l’ordonnez, à monter sur le tremplin. »
Le commandant se rend aux raisons du capitaine Jadé.
Il n’insiste pas.
9 mars 1915
Le surlendemain, 9 mars, l’ordre est donné à une autre compagnie, la 21e, de se préparer à sortir.

Quant à la 18e compagnie, elle devra suivre la première vague d’assaut, se placer entre la tranchée de départ et les tranchées allemandes éventuellement prises, puis, là, AU MILIEU DE LA PLAINE, AU GRAND JOUR, commencer des travaux, amorcer des boyaux vers l’avant et l’arrière.
La 21e compagnie quitte les tranchées de réserve à 4 h du soir pour gagner les tranchées de départ.
Pendant de longues heures, les hommes ont sous les yeux les cadavres de leurs camarades tombés dans les attaques précédentes, les uns deux jours plus tôt, les autres il y a six mois. Nul spectacle n’est plus démoralisant.
Lorsque vient l’heure d’une sortie que les combattants savent d’avance condamnée à l’insuccès, des protestations s’élèvent.
« Nous préférons être fusillés, disent-ils, mais enterrés que de rester là-bas à pourrir sur le bled. Au moins nous aurons sauvé du massacre les camarades de la 22e, qui doivent marcher derrière nous. »
Le capitaine pour les entraîner crie : en avant !
Il est suivi seulement de l’aspirant Germain et de quelques sous-officiers qui, d’ailleurs, ne tardent pas, sous la violence du feu ennemi, à revenir dans la tranchée.
À l’arrière, où l’on s’est rendu compte de ce qui se passe, mais où l’on ne veut pas se rendre compte de l’impossibilité où se trouvent les malheureux soldats de faire mieux, le général commandant la 60e division donne l’ordre à l’artillerie de tirer sur la tranchée, de tuer tous ceux qui ont obéi et ceux qui n’ont pas obéi.
Cet ordre sauvage, le colonel Bérubé, commandant l’artillerie divisionnaire, refuse de l’exécuter.
« Que le général de division le signe » répond-t-il à l’officier qui est venu le lui transmettre de vive voix.
Le général n’a pas le courage de prendre cette responsabilité, mais il fait prévenir que l’attaque devra être reprise par la 21e compagnie.
Après quoi, prenant le nom d’un caporal et de quatre soldats par section, on leur demande de se porter en avant – il fait encore jour – pour couper les fils de fer barbelés.
Les caporaux Maupas, Girard, Lefoulon et Lechat, se trouvent au nombre des victimes ainsi sacrifiées, car c’est à une mort inutile et certaine qu’on les envoie. Toute la compagnie, qui s’en rend compte, est en proie à une indicible émotion. Lechat avait été volontaire la veille pour une mission périlleuse.
Plusieurs de ses camarades, révoltés de l’injustice qui lui est faite, s’offrent pour le remplacer.
Vain héroïsme.
Les quatre caporaux et leurs hommes se révoltent-ils ? Point ; ils essayent d’obéir ; ils se portent en avant. Mais les fils de fer sont à 150 mètres. L’impossibilité d’y arriver est manifeste.
Ils se terrent dans des trous d’obus.
L’aspirant Germain court jusqu’à l’endroit où se trouvent blottis les quatre hommes et le caporal de sa section. Il les exhorte à un effort dernier. Mais ce ne sont plus, suivant son expression même, que de « véritables loques ». Ils ont atteint la limite de l’endurance humaine. Ils ne peuvent bouger.
À la nuit, caporaux et soldats regagnent la tranchée.
10 mars 1915
Dans l’après-midi du 10 mars, la 21e compagnie est relevée et dirigée sur Suippes, où, aussitôt, on incarcère les caporaux Maupas, Girard, Lefoulon, Lechat et une trentaine de soldats, en les informant qu’ils sont inculpés de refus d’obéissance devant l’ennemi.
Le régiment est consterné.
——
16 mars 1915
Le 16, la Cour martiale se réunit. Seul, le colonel président est un combattant. Ses assesseurs, bien qu’officiers de carrière, appartiennent à des services de l’arrière.
Quelques officiers ont été appelés à témoigner. Mais systématiquement, on a refusé d’entendre ceux qui ont demandé à déposer.
Le commandant du bataillon auquel appartient la 21e compagnie plaide chaleureusement la cause des accusés.
Il est à chaque instant interrompu. Il est injurié. Peu s’en faut qu’on ne le rende responsable.
Un témoin, avocat d’un barreau de province, qui, officier de complément au 336e, assistait à cette hideuse comédie judiciaire, a écrit avant de mourir glorieusement sur le champ de bataille :
« Ces hommes, pris presque au hasard, furent simplement traduits en Conseil de Guerre. Trente-deux furent acquittés sur la déclaration d’un adjudant, d’après laquelle il ne croyait pas qu’ils aient entendu l’ordre de : en avant ! Et quatre furent condamnés à mort (les caporaux).
L’adjudant a été pris en grippe par le général de division qui a interdit formellement une proposition faite précisément pour lui, paraît-il, pour le grade de sous lieutenant.
Les témoins furent pris parmi les chefs qui avaient passé les trois jours dans les caves. Mais on s’est bien gardé de faire appeler les quatre seuls officiers dont j’étais, qui avaient passé les trois jours auprès des hommes, et qui seuls auraient pu dire la vérité. L’affaire a été truquée d’un bout à l’autre.
Je le dis en toute conscience : LES QUATRE CAPORAUX SONT MORTS ASSASSINÉS
Ce témoignage n’est pas unique.
Le capitaine R., qui assistait à l’audience présidée – il faut retenir ce nom pour l’exécration des honnêtes gens – par le colonel MARTHENET, en fait le récit suivant :
« Je me rendis à la séance et j’entendis déposer le capitaine Equilbey qui commandait un bataillon aux 336e. Le capitaine Equilbey exposait au Conseil combien l’attaque se présentait mal et faisait valoir les difficultés d’exécution. Il faisait sa déposition en homme loyal et droit, et avec d’autant plus d’indépendance que le bataillon incriminé n’était pas le sien.
Je remarquai que, presque à chaque mot, il était interrompu par le président du Conseil de guerre et qu’il avait grand peine à faire sa déposition. Je ne voulus pas rester plus longtemps dans cette salle, où les témoins avaient tant de difficultés à déposer, et sortis. »
M.L. dit à son tour :
« C’est en conversant avec le capitaine Equilbey, de l’état-major du régiment, que j’appris la mise en accusation. Je ne pus, à mon grand regret, assister à l’audience du Conseil de guerre où s’était rendu le capitaine Equilbey pour défendre la cause du caporal Maupas, qu’il connaissait particulièrement et estimait beaucoup.
C’est en termes indignés et douloureusement sympathiques qu’il m’apprit la fatale nouvelle. Rien n’avait pu sauver Maupas et ses trois malheureux compagnons, ni la défense du capitaine Equilbey, ni la déclaration du colonel Bérubé, commandant l’artillerie divisionnaire, dont la conscience se révoltait à l’idée de s’associer à une infamie et qui s’écria : ce ne sont pas là les vrais coupables. Il faut chercher plus haut. »
(Par contre, il y eut un réquisitoire impitoyable, très favorablement écouté. Au sujet du lieutenant Morvan, l’accusateur initial, M.L. s’exprime ainsi : « le lieutenant Morvan, l’accusateur de Maupas, poursuivi par la vindicte de ses camarades, s’enferma dans sa chambre pour y cacher sa honte »)

M.M. dépose :
« il m’a été affirmé que le colonel Bérubé, commandant le 7e R.A.C., aurait dit au général Reveilhac, à l’issue du Conseil de guerre : C’EST UN ASSASSINAT. Cette parole fut la cause de son limogeage immédiat. Le témoignage de ce colonel, s’il vit encore, serait précieux. »
M.Q. dit enfin :
« J’assistai à une partie des débats : j’en sortis avec l’impression que tous les juges, presque tous ignorants de ce que pouvait être une tranchée de première ligne, OBÉISSAIENT À UN ORDRE EN CONDAMNANT QUATRE CAPORAUX À LA PEINE DE MORT. »
À la vérité, quelques instants après son impitoyable arrêt, le Conseil de guerre, pour couvrir sa responsabilité, signa un recours en grâce. Mais il ne fut pas suivi d’effet.
(À Suippes où eut lieu l’exécution, on dit que celle-ci fut pressée par le général Reveilhac qui craignait de voir arriver la grâce. « En effet, l’ordre de surseoir à l’exécution arriva quelques instants après que les quatre malheureux caporaux fussent tombés » — lettre de M.Ch.F. à la Ligue des Droits de l’homme.)
L’exécution était fixée au lendemain.
——
Le 10 mars, avant sa comparution devant la Cour martiale, le caporal Maupas avait adressé à sa femme la lettre suivante, dont nous voulons que l’on dise si elle mérite mépris ou respect :
« Me voilà réveillé encore une fois, ayant plutôt l’air d’un mort que d’un vivant. Mon coeur déborde, tu sais; je ne me sens pas la force de réagir. C’est inutile, c’est impossible.
J’ai pourtant reçu hier les deux boîtes que tu m’as envoyées, contenant sardines, beurre, réglisse, figues, pommes et mon beau petit sac, et les belles cartes, j’étais heureux ; mais je me suis tourné vers la muraille et de grosses gouttes, grosses comme mon amour pour les miens, ont roulé, abondantes et bien amères.
Dans ces moments où je songe à tout ce qui se passe d’horrible et d’injuste autour de moi, sans avoir une ombre d’espoir, eh bien, tu sais, je suis entièrement déprimé.
Je n’ai plus la force ni de vouloir, ni d’espérer quoi que ce soit.
Je ne vais pas continuer, ma pauvre Blanche, je ne vais pas continuer, je te ferais de la peine et je pleurerais encore.
Aujourd’hui je vais savoir le résultat de l’affaire.
Comme c’est triste. Comme c’est pénible. Mais je n’ai rien à me reprocher, je n’ai ni volé, ni tué ; je n’ai sali ni l’honneur, ni la réputation de personne. Je puis marcher la tête haute.
Ne t’en tracasse pas, ma petite Blanchette. Il y a bien assez de moi à penser à ces tristes choses. C’est pénible, attendu qu’à mon âge, ni dans la vie civile, ni dans la vie militaire, je n’ai dérogé à mon devoir.
Pour quiconque n’a pas d’amour propre, ce n’est rien, absolument rien, moins que rien.
Moi qui ai du caractère, qui m’abats, qui me fait du mauvais sang pour rien, eh bien, tu sais ma bonne petite, j’en ai gros sur le coeur.
Il me semblait pourtant que depuis mon enfance, j’avais eu assez de malheur pour espérer quelques bons jours. C’est ça la vie ? Eh bien ce n’est pas grand-chose ! Que de gens comme moi ont un foyer et ne sont plus ! Des petits-enfants appelleront souvent leur papa, une femme adorée qui se rappellera un mari dévoué ! C’est bien quand je songe à ces tristes choses !
Allons courage ! Courage, mon petit bonhomme ! Soutenons-nous ! Aimons-nous !
J’embrasse ton beau petit sac, ta bonne lettre, ta carte, tes cheveux. Tout cela est là dans un petit coin de mon sac. Je l’ouvre souvent ce vieux sac pour y voir mes objets chers qui sont une partie de toi et de mon petit Jean. Pauvre petite !
Allons, courage mon petit soldat !
Je me serre bien dur contre toi !
Ne me quitte pas et veille bien sur moi !
Embrasse bien fort ma Jeannette !

Que je t’aime mon Dieu ! Et que je pleure ! »

Cette lettre, d’une si émouvante simplicité, est-ce la lettre d’un lâche ?
——

Le capitaine Jean Jadé, auquel il a été fait allusion au cours de ce tragique récit, a précisé devant la Chambre des Députés les conditions dans lesquelles l’ordre d’attaque avait été donné et les condamnations prononcées :
« Le 7 mars, dit-il, on donne l’ordre à la 21e compagnie de prendre la première ligne et de se préparer à sortir.
Ici commence le drame ; la 21e compagnie prend les tranchées de départ à huit heures du matin. Les hommes sont exténués par les combats de Perthes, par les séjours en première ligne au moulin de Souin. Ils ont devant eux la plaine immense, un glacis remontant vers les lignes allemandes, semé de cadavres en tenue bleue, des camarades tués dans les attaques de septembre.
Dans cet état de fatigue et de tension nerveuse, ils attendent jusqu’à quatre heures du soir l’ordre d’attaquer.
À quatre heures du soir, l’ordre d’attaquer est donné. Les hommes à ce moment-là, – nous ne pouvons pas les empêcher de se rendre compte de ce qu’ils ont devant les yeux – jugent l’inutilité de l’attaque.
Les officiers de la compagnie franchissent le parapet criant : en avant ! Les hommes refusent de sortir. Ils disent : « nous préférons être fusillés, mais être enterrés, que de rester à pourrir là-bas, sur le bled. Ainsi, nous aurons au moins sauvé du massacre les camarades de la 22e, qui doivent attaquer après nous. »

On en rend compte à l’arrière.
À ce moment, le général qui commandait la 60e division donne l’ordre, vous entendez bien, de tirer dans la tranchée française, de tuer par conséquent les hommes qui étaient sortis, les gradés qui étaient sortis, en même temps que ceux qui avaient refusé.
Le colonel Bérubé, qui commandait l’artillerie divisionnaire, a refusé d’exécuter cet endroit (Applaudissements). Il a exigé un ordre écrit que le général de division n’a pas eu le courage de signer. »
M. Ferdinand Buisson : « le colonel Bérubé a déclaré plus tard que ce qui s’était passé là était un assassinat. »
M. Jean Jadé : « c’est l’unanimité des hommes, des sous-officiers et des officiers du régiment qui vous diront que CETTE AFFAIRE A ÉTÉ UN VÉRITABLE ASSASSINAT. Mon camarade, le sous-lieutenant Bordy, qui avait pris à ma place le commandement de la compagnie, car, dans la matinée, j’avais été blessé grièvement, a été blessé grièvement en effectuant une reconnaissance, puisqu’il a subi une amputation en allant porté aux premières lignes la menace de cet ordre de faire tirer l’artillerie française.
Par suite, le commandement prévient la 21e compagnie que les pertes n’étant pas suffisantes, il y aura lieu de recommencer l’attaque. À ce moment, on fait prendre à la compagnie le nom d’un caporal et de quatre hommes par section auxquels on donne l’ordre formel de se porter en avant, d’aller couper les fils de fer. »
M. Balanant : « en plein jour ? » (Exclamations)
M. Jean Jadé : « en plein jour ! »
M. Pierre Deyris : « c’est formidable ! »
M. Jean Jadé : « ces hommes étaient des braves ! Le Caporal Lechat, qui est parmi les fusillés, avait été, la veille, volontaire pour une mission périlleuse. Et quand il reçut cet ordre, ses camarades, les autres caporaux, sont intervenus auprès du commandant de compagnie en disant : « Lechat a effectué une mission périlleuse la nuit dernière, nous demandons de le remplacer. »
Vous le voyez, nous avons affaire non seulement à des braves, mais à des hommes de coeur.
Ces hommes reçoivent l’ordre de se porter en avant, d’aller couper les fils de fer en plein jour.
Nous devinons immédiatement les mobiles qui ont inspiré cet ordre. On n’osait pas faire comparaître toute une compagnie devant le Conseil de guerre, alors on a donné un ordre formel à quelques hommes, de façon à pouvoir justifier l’inculpation de refus d’obéissance.
Ces hommes auraient pu rester dans la tranchée ; ils ont essayé d’obéir. Ils se sont portés en avant, ils ont vu les fils de fer à 150 mètres, ils ont compris l’impossibilité d’aller les couper. Ils savaient que c’était la mort certaine. Il y a tout de même quelquefois un instinct de conservation qui empêche les hommes d’aller au-delà de la limite de leurs forces (Applaudissements).
Ils se sont terrés dans un trou d’obus.
On les fait comparaître devant un Conseil de guerre.
Au Conseil de guerre, constitué par des officiers de l’arrière, dans lequel le colonel président était seul combattant, un certain nombre d’officiers ont été appelés.
Quelques officiers du régiment ont demandé à être entendus.
Refus formel du président du Conseil de guerre d’entendre ces officiers.
Le commandant du bataillon, officiers de l’active, a été entendu. Il a apporté un témoignage loyal. Il a essayé d’innocenter les inculpés en exposant les conditions dans lesquelles avaient été commandées les attaques.
Sa déposition a été hachée d’injures et d’interruptions.
Le sous-lieutenant Germain, de la 21e, dont la conduite cependant dans cette affaire avait été magnifique, a vu aussi sa déposition hachée d’interruptions, et l’on a essayé de le mettre en contradiction avec ses propres déclarations.
Le Conseil de guerre a impitoyablement condamné à mort les caporaux Maupas, Lefoulon, Gérard et Lechat.
Puis il a signé un recours en grâce.
Malgré cela, l’exécution a été fixée au lendemain. Elle a eu lieu dans les vingt-quatre heures et je crois savoir, sans pouvoir l’affirmer, que l’ordre de surseoir à l’exécution est arrivé un jour ou deux après.
L’exécution a eu lieu dans des conditions abominables.
Le régiment tout entier y a assisté. L’officier qui commandait les officiers de la compagnie et tous les hommes pleuraient.
Le régiment était entouré de dragons dans la crainte d’une révolte. »
——
Ce serait mentir de dire que ces faits n’ont pas causé à la Chambre une émotion d’autant plus vive qu’ils lui étaient exposés par un ancien combattant dont il n’était possible de mettre en doute ni la sincérité, ni le courage.
Mais ce serait mentir aussi de ne pas dire que cette émotion s’est vite apaisée, de sorte que ce débat tragique s’est grotesquement terminé sur quelques propos du gluant M. Ignace, une lourde pirouette de Bonnevay, et une impudente déclaration de Barthou, à cette date Ministre de la Guerre : « je ne peux pas promettre de sanctions ».
Donc, contre les officiers incapables qui, de l’arrière, envoyaient les soldats à une mort inutile, le représentant de l’armée au gouvernement ne peut pas promettre de sanctions. Pourquoi ? Sont-ils trop ?
Dans tous les cas, il y a un fait précis qui exigerait un châtiment sévère si l’autorité supérieure avait en quelque mesure le sentiment de son devoir : c’est l’ordre donné par le général de division de tirer sur la tranchée.
Que cet ordre fut criminel en soi, ce n’est pas ce que je veux discuter ici. Je dis seulement : ou il était justifié où il ne l’était pas.

S’IL N’ÉTAIT PAS JUSTIFIÉ, LE GÉNÉRAL, EN LE DONNANT, A COMMIS UNE TENTATIVE D’ASSASSINAT.
S’IL ÉTAIT JUSTIFIÉ, LE GÉNÉRAL, EN REFUSANT DE PRENDRE LA RESPONSABILITÉ DE L’ÉCRIRE, A FORFAIT À SON DEVOIR.
Se réservait-il donc, si des comptes lui étaient demandés plus tard, de nier son ordre qu’il refusait de le signer ?
Le colonel Bérubé a très noblement désobéi. Par quelle lâcheté suprême ne l’a-t-on pas poursuivi ?
N’est-il pas manifeste qu’on ne l’a pas osé parce qu’il était plus difficile de faire fusiller un colonel que d’humbles soldats, et parce que les débats auraient montré la misère intellectuelle et morale du chef ?
La Chambre, cependant, n’a pas même demandé le nom du général qui, en mars 1915, commandait la 60e division.
Et la Chambre non plus n’a pas fait la remarque que dans l’odieux Conseil de guerre qui a envoyé quatre braves à la mort, tout s’est passé comme si le Conseil, cette fois aussi, avait CONDAMNÉ PAR ORDRE.
Mais, plus révoltante encore que l’assassinat, est la ruse par laquelle on s’est efforcé de le justifier : cette épouvantable et basse rouerie qui consiste à exiger l’inexécutable pour avoir prétexte à frapper.
« Nous devinons immédiatement », a dit, on s’en souvient, le capitaine Jadé.
Ils devinent quoi, ces combattants ?
Eh bien, que l’on donne à d’autres combattants une mission au-dessus des forces humaines, en escomptant qu’elle ne sera pas remplie et que l’on trouvera prétexte, dans leur impuissance, à les assassiner également.
OR, C’EST UN PROCÉDÉ D’AGENT PROVOCATEUR.
Le chef qui a eu cette pensée et l’a exécutée a atteint le dernier degré d’ignominie.
« Je ne peux pas promettre de sanctions » a déclaré cependant Barthou…

Et la Chambre, unanime, ne s’est pas levée pour les exiger !
Cette même Chambre, qui, l’avant-veille, malgré les supplications ardentes d’officiers mutilés, avait refusé d’amnistier l’abandon de poste dans un moment où tout le front était un poste, a permis à un ministre de découvrir des crimes irrémissibles.
Quel spectacle !

Au 336e d’infanterie, il y avait des braves gens et des misérables. Ce sont les braves gens que l’on a fusillés.
La Cour Suprême allait-elle au moins réhabiliter la mémoire des victimes ? On l’aurait pu croire à la lecture de l’arrêt de renvoi, rendu par la Chambre des Mises en Accusation de la Cour d’appel de Rennes le 1er octobre 1921.
Après avoir reconnu que la 21e compagnie du 336e n’était pas sortie de la tranchée et n’avait pas exécuté l’ordre d’attaque qui lui avait été donné, la Cour s’est posée cette question : « l’ordre donné à cette malheureuse unité était-il matériellement exécutable  » ? Dans la négative, le crime de refus d’obéissance apparaît comme impossible et ne saurait être retenu contre des hommes de la compagnie. C’est dans ce sens que, courageusement, la Chambre des Mises en Accusation n’a pas hésité à se prononcer.
Il est également certain, dit la Cour, que le 10 mars 1915 les hommes de la 21e compagnie, qui devaient se porter en avant, étaient très fatigués par quatre journées de tranchées, en première ligne ; ils étaient découragés par les attaques récentes dont ils avaient constaté et regretté l’insuccès ; ils avaient sous les yeux les cadavres de leurs camarades tombés dans les sorties récentes ou remontant à novembre et décembre ; ils voyaient intacts les fils de fer allemands. Ils savaient que l’ennemi était en éveil ; ils recevaient dans leur tranchée quelques obus français par suite d’un tir mal réglé ou de défectuosité de munitions. Bref, il est incontestable qu’ils devaient se trouver dans un état de dépression physique et morale très accentué et le fait est attesté par le plus qualifié pour en témoigner, par le lieutenant Morvan qui commandait leur compagnie.

Ce lieutenant a dit à l’instruction :
« A ce moment-là, aucun de mes hommes n’avait plus la force morale voulue pour une attaque ».

Puis il a maintenu qu’il avait déclaré devant le Conseil de guerre :
« Mes hommes étaient fatigués ; ils étaient comme des sacs ou des cadavres. Ils étaient démoralisés par les attaques précédentes qui avaient échoué ; mes hommes n’avaient plus de volonté ». Et il ajoute :
« mes hommes étaient tellement inertes et hébétés que, quand j’ai donné l’ordre en avant, j’en ai hissé quelques-uns sur le parapet, ils retombaient tous comme des masses dans la tranchée ».

Cette appréciation a été confirmée à l’instruction par le témoignage du sous-lieutenant Gracy :
« Les hommes n’avaient plus le ressort moral suffisant pour faire le sacrifice de leur vie, et du premier coup d’oeil, nous vîmes qu’aucune puissance au monde ne ferait sortir la 21e compagnie »

Appréciant le courage des quatre condamnés, la Cour reconnaît que :
« Les renseignements fournis sur les quatre condamnés sont excellents à tous égards, et ils avaient antérieurement donné des preuves de bravoure. Ils n’étaient animés d’aucun esprit calculé d’indiscipline. Ils ont failli dans un moment d’abattement qu’ils n’ont pu surmonter, et que les circonstances ambiantes expliquent trop. »

Et le magistrat de Roanne de conclure :
« La mémoire des quatre fusillés de Suippes émerge de la tombe sous un jour favorable. Un de leurs juges du Conseil de Guerre souhaite leur réhabilitation. Dans ces conditions précipitées, il importe, en invoquant le motif suivant, de ne pas arrêter le cours de la justice, ni la marche vers la vérité.

Considérant que la volonté, intelligente et libre, est un élément essentiel de toute infraction à la loi pénale, qu’il ne semble pas que, dans leur état de dépression physique et morale, les quatre caporaux Girard, Lefoulon, Lechat et Maupas, aient eu la volonté nécessaire, pour obéir le 10 mars 1915 à l’ordre reçu de leur commandant de compagnie de marcher contre l’ennemi ; qu’à cet égard, il existe tout au moins un doute dont ils auraient à bénéficier, qu’impressionnés vraisemblablement par le souci de faire des exemples dans une période critique de la guerre, et peu familiarisés avec le droit pénal, les juges du Conseil de guerre apparaissent avoir été dominés par le fait de non obéissance alors qu’ils devaient s’attacher en outre à l’élément intentionnel du crime ; que, dans ces conditions, la sentence rendue est sujette à faire l’objet d’un nouvel examen au point de vue de réformation :

Par ces motifs :
La Chambre des mises en accusation reconnaît qu’il y a lieu de décision nouvelle au sujet de l’affaire sus-visée.
Ordonne en conséquence, le renvoi du recours et de la procédure à la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation pour qu’il soit statué définitivement sur le fond par cette juridiction de jugement. »
Qu’allait faire dans ces conditions la plus haute juridiction du pays ? Reprendre purement et simplement ces attendus présentant sous son véritable jour l’affaire des quatre caporaux de Suippes ? Du tout.

M. le conseiller Lecherbonnier, chargé du rapport, s’était cependant déclaré favorable à la révision.

Les conclusions de Monsieur l’avocat général Wattine paraissaient devoir entraîner la cassation des scandaleuses condamnations. Il disait, ce haut magistrat :
 » La disposition exceptionnelle de l’article 20 de la loi du 29 avril 1921, permet d’envisager le point de fait sous toutes ses faces. C’est ainsi qu’à la faveur de cette disposition, on est amené à rechercher quelle était la situation morale des condamnés au moment où ils ont refusé le service qui leur a été imputé. Avaient-ils alors une conscience suffisante de leurs actes pour qu’on doive les considérer comme pleinement responsables ?

Non, répond sans hésitation aucune l’avocat général Wattine, s’appuyant sur les dépositions des chefs des pauvres victimes, les représentant au lendemain de l’attaque, exténués, découragés, démoralisés. « 

« En présence de ces témoignages, écrit-il, on est autorisé semble-t-il, à demander à la Chambre Criminelle de décider que les quatre fusillés de Souin n’avaient plus conscience de leurs actes au moment où ils ont opposé une résistance passive aux ordres de leurs chefs et de réformer pour ce motif la décision qui les a condamnés.

C’est dans cet ordre d’idées que nous demandons à la Cour de tenir compte, autrement que ne l’on fait les juges du Conseil de guerre, de l’état de dépression allant jusqu’à l’inconscience dans laquelle se trouvaient les condamnés dans la fatale journée du 10 mars 1915. Il est, du reste, constaté que jusque-là ils avaient été de bons soldats. Lorsqu’ils ont failli, c’est dans un moment d’abattement qu’ils n’ont pu surmonter. Il n’est pas excessif de considérer qu’à ce moment ils étaient irresponsables. »

En conséquence, le Procureur général requiert qu’ il plaise à la cour de :

 » Réformer la décision du conseil de guerre de la 60e division d’infanterie en date du 16 mars 1915 « 

La Cour de Cassation n’en a pas tenu compte. Tant pis pour la justice ! Mais ce qui reste, c’est l’arrêt de Rennes : « La mémoire des quatre fusillés de Suippes émerge de la tombe sous un jour favorable ». Il faut s’en souvenir !

—–

Dix ans ont passé. Aucune des quatre victimes n’a été réhabilitée.
Cependant
- La veuve de Sicard a reçu le titre de médaille militaire conférée à son mari à titre posthume. La citation est la suivante, datée du 24 décembre 1922 :
 » Sicard Louis — Victor — François, caporal, brave, dévoué, tombé le 17 mars 1915 en accomplissant brillamment sans devoir devant Suippes « 
- La famille Lechat a reçu le diplôme attribué aux familles des soldats morts au champ d’honneur.
- M. Lefoulon a obtenu le transport gratuit des restes de son fils.
- Mme Maupas et les trois autres familles des fusillés ont bénéficié pendant plusieurs années des avantages qui, en fait, supposent l’innocence des fusillés et exigent, en droit, leur réhabilitation officielle.

Enfin, le Conseil Général de la Manche, dans sa séance du 5 septembre 1923, a émis le voeu que le nom de Maupas figurât sur le monument élevé à l’École Normale de Saint-Lô à la mémoire des instituteurs morts pour la France.
Pour différentes raisons, ce dernier hommage a été différé. Pourtant, tout permet de penser que la réparation prochaine n’en sera que plus éclatante.
La loi du 3 janvier 1925 autorise, en effet, la Cour de Cassation à reprendre, toutes Chambres réunies, les affaires précédemment rejetées par la Chambre criminelle.

Le Garde des Sceaux a transmis à la Cour le dossier des quatre fusillés, établi de nouveau par la Ligue des Droits de l’Homme.

Souhaitons que cette fois justice sera faite !

———————–

Les 4 hommes furent finalement réhabilités en mars 1934
Les crimes des Conseils de guerre
Les quatre caporaux de Suippes- Document
suippe11

source récit  : http://chtimiste.com/batailles1418/combats/suippes.htm

drapeau-france-107

version : source : http://www.ville-sartilly.com/uploads/media/quatrecaporauxsouain.pdf

LES 4 CAPORAUX DE SOUAIN

FUSILLÉS POUR L’EXEMPLE

Des tranchées au poteau d’exécution
La 21ème Compagnie du 336ème Régiment d’Infanterie de Saint-Lô avait prouvé sa bravoure lors des premiers combats de Champagne. Depuis septembre 1914, elle est dans les tranchées, à Souain, face aux Allemands et elle attaque, baïonnette au canon, pour déloger un ennemi situé sur les hauteurs et
fortement armé de mitrailleuses
Une attaque est prévue le 9 mars 1915. Ceux qui essaient de sortir sont immédiatement tués, les autres ne sortent pas. Autre attaque le 10 mars 1915 : mêmes conditions, mêmes résultats, la 21ème
Compagnie ne sort pas. Le lieutenant Morvan, commandant la Compagnie, porte plainte pour « refus d’obéissance ».
La Compagnie est relevée et dirigée vers Suippes où siège le Commandement qui considère que cette défection est « un refus d’obéissance en présence de l’ennemi », passible de l’article 218 du code de Justice Militaire. Le général Réveilhac, commandant de la 60ème division, donne l’ordre de « désigner six
hommes dans chaque section de la 21ème Cie parmi ceux qui ne sont pas sortis, en choisissant dans les
plus jeunes classes, et six caporaux ».
- Le 15 mars 1915, 6 caporaux et 18 soldats sont mis aux arrêts.
- Le 16 mars, le conseil de guerre est réuni.
- Les 18 soldats sont relaxés, 2 caporaux sont disculpés grâce au témoignage de leur sergent qui affirme n’avoir ni reçu, ni donné l’ordre de sortir.
- Les sergents des caporaux Maupas, Lefoulon, Girard et Lechat ne peuvent témoigner : l’un est blessé et l’autre a été tué. Les 4 caporaux sont condamnés à mort.
- Le 17 mars, à 13 heures, les 4 hommes tombent sous les balles françaises devant leurs camarades à Suippes.

Le 1er avril 1915, le lieutenant Chapey commandant de la 17ème Cie du même régiment écrit au sujet du conseil de guerre « Les témoins furent
pris parmi les chefs qui avaient passé les 3 jours dans les caves. Mais on prit bien garde de faire appeler les 4 seuls officiers, dont j’étais, qui
avaient passé les 3 jours auprès des hommes et qui, seuls, auraient pu dire la vérité. L’affaire a été truquée d’un bout à l’autre, je le dis en toute
conscience : les 4 caporaux sont morts assassinés ».
Les 4 caporaux Louis Girard, Lucien Lechat, Louis Lefoulon et Théophile Maupas seront réhabilités le 3 mars 1934 par une Cour spéciale de Justice Militaire.

Sartilly, lieu de mémoire

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Mme MAUPAS

Cette réhabilitation est le résultat d’un combat de 19 ans, mené par Blanche Maupas, veuve du caporal Maupas. Avec courage et obstination,
aidée par la soeur du caporal Lechat, Eulalie, et soutenue par de nombreuses associations dont la Ligue des droits de l’Homme, Blanche
Maupas surmontera tous les obstacles.
Le hasard fait que Blanche Maupas qui avait commencé, dès 1915, un dossier en vue de la révision du conseil de guerre du 16 mars, est
nommée directrice de l’école des filles de Sartilly en septembre 1922. Elle pense terminer sa carrière dans ce bourg. Elle le quittera le 1er février
1926 mais ces trois années suffiront pour que ce chef-lieu de canton bien tranquille devienne l’un des rares lieux qui maintiennent le souvenir des
exactions commises par les conseils de guerre du conflit 1914-1918.
Son passage à Sartilly est marqué par plusieurs événements d’importance :
- 9 août 1923 : réinhumation de son mari dans le cimetière de Sartilly.
- 16 décembre 1923 : accord du conseil municipal pour l’inscription de Théophile Maupas sur le monument aux morts de Sartilly.
- 16 octobre 1924 : réinhumation du caporal Lechat à Le Ferré (35).
- 20 septembre 1925 : inauguration du mémorial dédié aux 4 caporaux de Souain, sur la tombe du caporal Maupas.

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Blanche Maupas et sa fille Jeanne au
cimetière de Sartilly en 1923

Les réinhumations de Maupas et Lechat et l’inauguration du mémorial donnent lieu à d’imposantes manifestations (5 000
personnes en 1925) dont la presse se fait largement l’écho.
Ce soutien populaire ne suffira pas à rendre rapidement justice aux 4 caporaux. En 1926, une troisième requête de révision est rejetée. Il faudra attendre le 3 mars 1934 pour que la mémoire des
caporaux Girard, Lechat, Lefoulon et Maupas soit réhabilitée par la Cour spéciale de Justice Militaire.
En 1962, Blanche Maupas meurt à Avranches. Elle est enterrée à Sartilly près du Mémorial aux caporaux de Souain. Ce lieu de mémoire, hautement symbolique, est chaque année un lieu de
recueillement lors des cérémonies commémoratives du 8 mai et du 11 novembre.
Nous vous invitons à saluer la mémoire de Blanche et des 4 caporaux au cimetière de Sartilly en passant devant l’école Blanche Maupas et en empruntant la rue Théophile Maupas.
Sartilly n’a pas oublié ceux qui ont eu le courage de lutter pour la Justice et la Réhabilitation. En janvier 2006, son conseil municipal a demandé à l’unanimité l’inscription du Mémorial aux
fusillés de Souain à l’inventaire supplémentaire des Monuments

Historiques.
Pour en savoir plus
Jacqueline LAISNE
· Pour l’honneur de Théo et des caporaux de Souain fusillés le 17 mars 1915. Ed. Isoète 1996
· Fusillés pour l’exemple, les caporaux de Souain, le 17 mars 1915. Ed. Alan Sutton 2002

fussiles-de-suippes-commemo

http://www.ville-sartilly.com/uploads/media/quatrecaporauxsouain.pdf

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Les crimes des Conseils de guerre : Vingré texte de 1925

SOLDATS FUSILLES POUR L’EXEMPLE

D’autres noms pour l’exemple

20 novembre 2012

La Grande Guerre 1914-1918

Classé sous — milguerres @ 15 h 59 min

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La Grande Guerre 1914-1918

La Grande Guerre 1914-1918 171209

  1. La triple entente
  2. Le Traité de Brest-Litovsk
  3. Organisation et Chronologie
  4. Les Uniformes de la Grande Guerre
  5. fleche-boule2Historiques des Unités de l’Armée Françaises
  6. Historique du 8e bataillon de Chasseurs à pied, pendant la guerre 1914-1918
  7. La composition des Armées à partir de 1914
  8. Emplacement des troupes françaises en 1913 – 1914
  9. Les nouveaux Régiments de Tirailleurs – 1914-1920
  10. Le 9ème Régiment de Dragons et leur Historique de 1914 à 1918 
  11. L’empire colonial allemand
  12. La présence navale française dans le Pacifique
  13. Le partage du Pacifique en 1914
  14. « Les premiers combats du ciel »
  15. L’armée blindée
  16. L’évolution des armes portatives-1916
  17. La lettre du 4 septembre 1917 relative au classement  des vestiges de guerre dans la Somme – Gwladys Longeard
  18. Collection Cartes Grande Guerre
  19. Les Grands Noms de la Grande Guerre
  20. Ils étaient bien là, ces hommes ! (en cours de mise à jour)
  21. Ceux que l’on pourrait damner ! (en cours de mise à jour)
  22. Toutes les offensives entreprises
  23. Le front d’Orient : 1915 – 1919
  24. Les journaux de marches et opérations (JMO) des unités de la mission française près des forces américaines RHA REVUES 
  25. fleche-boule2La Guerre sur Mer
  26. fleche-boule2Les Batailles
  27. fleche-boule2Les USA et La Grande Guerre
  28. fleche-boule2Les Etats du Dominion et la Grande Guerre
  29. fleche-boule2La Belgique et la Grande Guerre
  30. fleche-boule2La Tunisie et la Grande Guerre
  31. fleche-boule2Les Spahis et la Grande Guerre
  32. fleche-boule2Les femmes et la Guerre
  33. fleche-boule2Dossier sur les Mutineries de 1917
  34. fleche-boule2L’Empire Ottoman : un conflit pour des accords
  35. fleche-boule2Les Zouaves          Le livre d’or des Zouaves       
  36. Nos zouaves : historique, organisations, faits d’armes, les régiments, vie intime (BNF)
  37. Les Chinois oubliés
  38. De l’Enfer au Paradis, les hôpitaux de l’arrière en 1916
  39. Les représailles contre les civiles et la déportation
  40. Les chiens de Guerre
  41. Les pigeons au combat
  42. L’animal au cœur de l’expérience combattante source BNF
  43. C’est arrivé le 15 août 1914 (bombes sur le hangar de Zeppelins)
  44. Le Lieutenant Touzet du Vigier: Cinq jours pour marquer l’Histoire
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  57. fleche-boule2Les conséquences de la Guerre
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