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17 mars 2013

Le massacre de la forteresse du Mont-Valérien

Classé sous — milguerres @ 16 h 30 min

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La forteresse du Mont-Valérien

 Voir également : Le réseau MANOUCHIAN 

La forteresse du Mont-Valérien1 est un fort polygone à cinq cotés, construit de 1840 à 1846. Il est l’un des seize forts construits autour de Paris.

Construite sur le mont Valérien1, colline culminant à 162 mètres, située à quelques kilomètres à l’ouest de Paris, sur les communes de Suresnes, Nanterre et Rueil-Malmaison, elle n’a pas été démolie.

Son adresse est : rue du colonel Delestre, 92151, Suresnes.

La forteresse est utilisée par les nazis pour y fusiller otages, résistants et Français libres parachutés sur le sol français4 :

  • 29 août 1941, Honoré d’Estienne d’Orves, Maurice Barlier et Jan Doornik.
  • 22 octobre 1941, cinq otages, en représailles après la mort de Karl Hotz.
  • 24 octobre 1941, Bernard Anquetil.
  • 15 décembre 1941, 70 otages dont 53 Juifs — dont 44 viennent du camp de Drancy5 — parmi lesquels se trouve Gabriel Péri.
  • 6 février 1942, deux habitants de Saint-Michel-en-l’Herm ayant tenté de faire évader des aviateurs britanniques.
  • 11 février 1942, André Bloch.
  • 23 février 1942, sept membres du réseau du musée de l’Homme : Vildé, Lewitsky, Nordmann, Ithier, Andrieu, Sénéchal, Walter.
  • 27 février 1942, Jean-Claude Chabanne.
  • 9 mars 1942, les sept condamnés à mort du procès du Palais-Bourbon.
  • 21 mars 1942, Georges Paulin.
  • 17 avril 1942, les 23 condamnés à mort du procès de la Maison de la Chimie, dont Bernard Laurent et Marcel Bertone. Exécution de Marcel Bourdarias et de Spartaco Guisco.
  • 23 mai 1942, Georges Politzer et Jacques Solomon.
  • 30 mai 1942, Arthur Dallidet et Jacques Decour.
  • 22 juin 1942, Gabriel Laumain.
  • 27 juillet 1942, Valentin Feldman. Il prononce le fameux « Imbéciles ! C’est pour vous que je meurs ! »6, qu’Emmanuel Mounier attribue cependant à Gabriel Péri.
  • 11 août 1942, Georges Bouzerait, Jean-Baptiste Douvrin, Nojme Zalkinow (père de Fernand Zalkinow) et Georges Victor Frémont.
  • 21 septembre 1942, Gaston Bussière et Marcel Lamant.
  • 26 février 1943, Lucien Dupont, Charles Grosperin, André Berthelot, Pierre Bolzer, Marcel Garcin, Georges Leblanc, Lucien Lefranc, Gabriel Rabot, Victor Recourat7
  • 15 juin 1943, Jules Dumont.
  • 17 septembre 1943, 19 brestois, pour avoir combattu les troupes allemandes d’occupation, dans les rangs des Francs-tireurs et partisans et commis de nombreux actes de sabotages dans le Finistère : Albert Abalain, Lucien Argouach, André Berger, Louis Departout, Yves Giloux (étudiant, né à Ouessant le 15 décembre 1921), Louis Le Bail, Paul Le Gent, Eugène Lafleur, Louis Le Guen, Paul Monot, Henri Moreau, Jean-Louis Primas, Jean Quintric, Albert Rannou, Albert Rolland, Étienne Rolland, Joseph Ropars, Jean-Marie Teuroc, Charles Vuillemin.
  • 2 octobre 1943, Martial Brigouleix.
  • 6 octobre 1943, Roger Rieckert, Jacques Massias, Jacques Delaunay et Marc Delaunay.
  • 21 février 1944, trois lycéens résistants du lycée Anatole-Le-Braz de Saint-Brieuc, ainsi que Missak Manouchian avec 21 résistants de son réseau dénoncés par l’Affiche rouge.
  • 7 mars 1944, André Chesnot.
  • 15 mars 1944, Bernard Chevignard.
  • 28 mars 1944, Frédéric De Jongh (père d’Andrée De Jongh).
  • 5 avril 1944, André Lamarre.
  • 11 avril 1944, Joseph Epstein.
  • 25 avril 1944, Raymond Collot.
  • 11 août 1944, 93 détenus du camp de Royallieu8.

Au total, c’est plus d’un millier d’exécutions d’otages et de résistants qui se déroulèrent au Mont-Valérien4. Au 30 décembre 2008, le site internet du ministère de la Défense indiquait un total de 1014 fusillés identifiés9.

Les exécutions se déroulaient dans une clairière située en contrebas de la chapelle où ils étaient enfermés avant leur exécution10.

Ce sont tous des hommes, âgés d’au moins 16 ans. Le manuel de droit criminel de la Wehrmacht interdit de condamner à mort les enfants de moins de 16 ans et de fusiller les femmes. Par exemple André Kirschen, âgé de 15 ans, faisant partie des accusés du procès de la Maison de la Chimie, est condamné à la déportation. Olga Bancic, condamnée en même temps que les hommes de l’Affiche rouge, est conduite en Allemagne pour y être décapitée11.

Le 18 juin 1960, le général de Gaulle a inauguré au Mont-Valérien le Mémorial de la France combattante, où reposent 16 corps de combattants, originaires de France et des colonies, symbolisant les différentes formes des combats pour la Libération.

 

 

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notes et références WIKIPEDIA

  1. ↑ a et b Typographie selon le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, 2007 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 89 et 93
  2. ↑ « Commune : Saint-Cloud » [archive], sur le site des Archives départementales des Yvelines,cg78.fr, consulté le 31 décembre 2008.
  3. ↑ Sa plus forte pièce d’artillerie est « La Valérie », un canon de calibre 24 et d’un poids de 16 tonnes.
  4. ↑ a et b « Les fusillés du Mont-Valérien 1939−1945 » [archive], witzgilles.com.
  5. ↑ , « La rafle du 20 août 1941 et l’ouverture du Camp de Drancy » [archive], sur le site du Conservatoire historique du camp de Drancy, camp-de-drancy.asso.fr, consulté le 30 décembre 2008.
  6. ↑ Fabienne Federini, « Journal de guerre – Imbéciles, c’est pour vous que je meurs – Un ouvrage de Valentin Feldman (Tours, Éditions Farrago, 2006 » [archive], sur liens-socio.org, consulté le 8 février 2010.
  7. ↑ Arsène Tchakarian, Les Fusillés du Mont Valérien, édité par le Comité national du souvenir des fusillés du Mont-Valérien, 1991
  8. ↑ « Le camp de Compiègne-Royallieu 2/3 – Les exécutions » [archive], sur le site de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre [archive] (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 3 janvier 2009.
  9. ↑ « Fusillés du Mont-Valérien » [archive], sur le site memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, consulté le 30 décembre 2008.
  10. ↑ « Le Mémorial du Mont Valérien – Site du Mont Valérien ; lieu des martyrs de la Résistance et Mémorial de la France Combattante » [archive], sur le site de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 30 décembre 2008 : « […] Amenés de l’extérieur en camion pour leur exécution, ils étaient enfermés dans une chapelle désaffectée, puis conduits dans une clairière située à une centaine de mètres en contrebas. Leurs corps ont été ensuite dispersés dans les cimetières de la région parisienne. »
  11.  Benoît Rayski, L’Affiche rouge : 21 février 1944, Éditions du Félin, 2004, p. 116
L’Affiche rouge 
L’Affiche rouge est une affiche de propagande placardée en France dans le contexte de la condamnation à mort de 23 membres desFTP-MOI de la région parisienne, suivie de leur exécution, le 21 février 1944.

 

 Le massacre de la forteresse du Mont-Valérien affich12

 

Description

L’affiche comprend :

  • une phrase d’accroche : « Des libérateurs ? La Libération ! Par l’armée du crime » ;
  • les photos, les noms et les actions menées par dix résistants du groupe Manouchian :
    • « Grzywacz – Juif polonais, 2 attentats »,
    • « Elek – Juif hongrois, 8 déraillements »,
    • « Wasjbrot (Wajsbrot) – Juif polonais, 1 attentat, 3 déraillements »,
    • « Witchitz – Juif polonais, 15 attentats »,
    • « Fingerweig – Juif polonais, 3 attentats, 5 déraillements »,
    • « Boczov – Juif hongrois, chef dérailleur, 20 attentats »,
    • « Fontano – Communiste italien, 12 attentats »,
    • « Alfonso – Espagnol rouge, 7 attentats »,
    • « Rajman – Juif polonais, 13 attentats »,
    • « Manouchian – Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés » ;
  • six photos d’attentats ou de destructions, représentant des actions qui leur sont reprochées.

La mise en page marque une volonté d’assimiler ces dix résistants à des terroristes : la couleur rouge et le triangle formé par les portraits apportent de l’agressivité ; les six photos en bas, pointées par le triangle, soulignent leurs aspects criminels.

La Bibliothèque nationale de France conserve trois exemplaires de l’affiche dans trois formats différents dont les formats 152 x 130 cm, et 118 x 75 cm1.

L’affichage partout dans Paris fut accompagné par la diffusion large d’un tract reproduisant :

  • au recto, une réduction de l’affiche rouge ;
  • au verso, un paragraphe de commentaire fustigeant « l’Armée du crime, contre la France »2.

Les dimensions de ce tract sont de 22 x 26 cm3.

Cette affiche a été créée par le service de propagande allemande en France.

 

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Il y a 70 ans, l’Affiche rouge
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Affiche-rouge/p-27532-Il-y-a-70-ans-l-Affiche-rouge.htm

Le 21 février 1944 étaient fusillés au Mont-Valérien (près de Paris) le résistant communiste d’origine arménienne Missak Manouchian et vingt-et-un de ses camarades, combattants immigrés des réseaux « FTP-MOI ». Placardée au même moment par milliers sur les murs des villes françaises, l’ »affiche rouge » de la propagande voulait inspirer l’horreur de leur cause et la répulsion de leurs origines. Elle allait se retourner contre les bourreaux.

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L’exécution de combattants du groupe Manouchian, le 21 février 1944, au Mont-Valérien. Prise par un soldat allemand, la photo a été authentifiée grâce aux recherches de Serge Klarsfeld.

Armée des ombres

La genèse de ce que la police – avant l’histoire – appellera le « groupe Manouchian » se confond avec celle de l’organisation FTP-MOI. La MOI (main d’œuvre immigrée) est née dans les années 1920. C’est un mouvement civil impulsé par un Parti communiste français soucieux d’étendre son influence parmi les millions de travailleurs arrivés dans l’Hexagone, fuyant leur pays d’origine pour des raisons économiques ou politiques. Les FTP (Francs tireurs partisans), eux, sont l’organisation de résistance créée fin 1941 – à la rupture du pacte germano-soviétique – par le Parti communiste français. Née dans le même temps, sa branche FTP-MOI procède des deux. Elle est en contact direct avec Jacques Duclos qui représente de fait le Komintern (Internationale communiste).

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Qui a trahi Manouchian ?
Le témoignage d’Adam Rayski

Qui a trahi Manouchian et son groupe de résistants ? En 1985, l’historien Stéphane Courtois et Mosco Boucault réalisent un documentaire, « Des terroristes à la retraite ». Ce long métrage, qui met en scène Simone Signoret en voix-off, accuse la direction de l’époque du Parti communiste français (PCF) d’avoir lâché sinon vendu le groupe Manouchian. Ancien résistant membre des FTP-MOI, longtemps membre du parti communiste avec lequel il rompt en 1957 mais aussi historien, Adam Rayski remet ces accusations à leur place dans un entretien à la revue « l’Histoire (1985). Extraits.

L’Histoire : Avant d’être fusillé, Manouchian, dans sa dernière lettre,  pardonne à tous, « sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau  et ceux qui nous ont vendus ». Qui est le traître ?

Adam Rayski : Dans l’esprit de Manouchian il s’agissait de Joseph Davidovitch, commissaire politique des FTP-MOI1 depuis juin 1943. Manouchian était son subordonné et ne l’a accepté qu’à contrecœur. En octobre, Davidovitch disparaît. Par une fuite de la préfecture, nous avons appris qu’un résistant dont le signalement correspondait à celui de Davidovitch avait craqué, était passé aux aveux. Il sillonnait Paris en voiture avec les policiers français pour piéger les camarades sur leurs lieux de rendez-vous. A la suite d’une évasion simulée, il devait infiltrer la MOI et remonter jusqu’à la direction clandestine du Parti. Après les coups de filet de mars 1943 –  140 camarades arrêtés –, la police s’était déjà  bien infiltrée. En janvier 1944, ce sont deux adjoints de Duclos qui tombent. Davidovitch a contribué à mieux cerner l’organigramme clandestin.  Sa trahison ne fait plus aucun doute.

L’Histoire : Et quels sont ceux qui ont vendu ?

Adam Rayski : Une certitude : Manouchian ne pouvait soupçonner les communistes. Pour Mélinée, sa veuve, il est mort communiste. « Vendre » est le mot de la terminologie résistante et de la presse clandestine pour désigner la Collaboration et Vichy, surtout après Montoire. A son procès, quand Manouchian déclare : « Vous avez vendu votre conscience et votre âme  à l’ennemi », il s’adresse avec mépris à un parterre de gestapistes français et de journalistes collaborateurs. (…)

L’Histoire : Que pensez-vous de la thèse de la « tricolorisation » du Parti ? Certains historiens prétendent que le PC, soucieux de redorer son blason cocardier, aurait sacrifié délibérément les combattants « Manouchian » aux noms trop juifs et à l’accent yiddish si peu national…

Adam Rayski :Le groupe Manouchian n’était pas comme ça. suspendu en l’air. Il était en interconnexion avec tous les rouages du Parti. On ne pouvait livrer sélectivement Manouchian sans mettre en danger toutes les organisations dans la mouvance du Parti. Dans l’hécatombe de mars 1943, il y avait beaucoup de Français de pure souche. Il n’y a qu’à lire le rapport de  police du 3 décembre 1943, établi après la chute de Manouchian : « 67 arrestations, 14 Français aryens, 4 Français juifs, 19 étrangers aryens, 30 étrangers juifs. ».

L’Histoire : y a-t-il une responsabilité du PCF dans la chute du groupe Manouchian ?

Adam Rayski : En mai 1943, devant le bilan des pertes des organisations juives, j’ai demandé le repli. le transfert de notre direction dans la zone Sud. Le Parti a refusé, qualifiant cette attitude de « capitu1arde ». Le PC voulait continuer à frapper dans la capitale, avec ce qui restait son unique bras séculier : les FTP-MOI. Stratégiquement, la direction, pour affirmer sa suprématie vis-à-vis de Londres et du Conseil national de la Résistance, désirait capitaliser les actions d’éclat de la MOI. La direction nationale juive est partie in extremis pour Lyon, mais les FTP ont continué à lutter sur place avec acharnement. Le Parti a sous-estimé l’impératif de la guérilla urbaine – savoir décrocher – et a tiré un rendement politique maximum des coups d’éclat de la MOI. A terme, c’était donc bien une grave erreur politique. La part de responsabilité du PC dans les arrestations de résistants – dont les 23 de l’Affiche rouge – est indiscutable. Mais ne parlons pas à propos du Parti de trahison ; ne parlons pas non plus d’abandon et encore moins de sacrifice prémédité.

 

 

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L’Affiche rouge
poème de Louis Aragon (1955)

20.02.2014
Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE

Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

 
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Presse vichyssoise
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Rapport d’activité des FTP-MOI

Mise en scène

Figurant parmi les « procès » retentissants de l’occupation, celui du groupe désigné s’ouvre le 15 février 1944 dans un grand hôtel parisien devant une cour militaire allemande. En guise de public, une presse collaborationniste excitée qui voit en Manouchian, « ce garçon basané au regard fuyant », « l’homme aux 150 assassinats ». Ses « complices » sont présentés stupides ou monstrueux, animés de motifs crapuleux. La sentence sans surprise – la mort pour tous, en fait déjà décidée – est « prononcée » le 21 février et exécutée le jour même. Plus que le simulacre de justice ou le châtiment sinistrement banal – une quarantaine d’autres combattants des FTP-MOI seront fusillés plus discrètement dans les semaines suivantes – , c’est pourtant une affiche qui se trouve au cœur de la mise en scène.

Imprimée, selon des estimations, à près de 15 000 exemplaires – et aussi reproduite dans des tracts – elle sera largement diffusée à Paris et dans plusieurs grandes villes. « Des libérateurs ? », interroge t-elle avec la présentation, sur les vingt-trois condamnés, de dix visages choisis notamment pour la consonance rugueuse du nom qui leur est associé. Réponse en forme de slogan : « la libération par l’armée du crime ! ». La teinte sanglante de l’affiche doit accroître l’effroi. Ses diagonales parodient le V de la victoire.

…/…
VOIR EN LIGNE
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Affiche-rouge/p-27532-Il-y-a-70-ans-l-Affiche-rouge.htm#

« Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s´abattant »

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lettre écrite par Marcel Rayman le 21 février 1944 à Fresnes adressée à sa tante, son oncle et ses cousines.

“Ma chère tante, oncle et cousines, Au moment où vous lirez cette lettre je ne serai plus. Je vais être fusillé aujourd’hui à 15 heures. Je ne regrette rien de ce que j’ai fait. Je suis tout à fait tranquille et calme, je vous aime tous et j’espère que vous vivrez heureux. Vous remettrez les quelques mots suivants à Maman et à Simon s’ils reviennent un jour, comme je l’espère. Ma chère tante, j’aurai voulu te revoir, ainsi que ma dernière petite cousine Elise, que je n’ai presque pas vue; je suis réuni en ce moment avec trois de mes camarades ayant le meme sort que moi. Nous venons de recevoir un colis de la Croix-Rouge et nous mangeons comme des gosses toutes les choses sucrées que j’aime tant. Je vous embrasse tous une dernière fois, ma tante, mon oncle, ma petite Fernande, ma petite Madeleine et aussi ma petite Elise. Ici, on est tous en joie. Je suis sûr que cela vous fera plus de peines qu’à nous. MARCEL.”

http://l-afficherouge-manouchian.hautetfort.com/a_propos_des_lettres_de_fusilles/

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SOURCE WIKIPEDIA

Voir également : Le réseau MANOUCHIAN 

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Résistance … la lutte contre le mal

3 mars 2013

Le réseau du musée de l’Homme

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Résistance … la lutte contre le mal

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Le réseau du musée de l’Homme

(1940 – 1942) Un mouvement de résistance contre l’Allemagne nazie L’offensive éclair des troupes allemandes en France, lancée le 10 mai, se termine par une victoire complète du IIIe Reich et un désastre pour les Alliés. Pourtant, après l’appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940, et la signature de l’armistice, le 22 juin, des hommes et des femmes refusent de se résigner et choisissent de combattre l’Allemagne nazie. Parmi ces pionniers de la résistance, trois personnes qui travaillent à Paris au musée de l’Homme, Boris Vildé, Anatole Lewitsky et Yvonne Oddon, fondent dès l’été 1940 un réseau de lutte clandestine, le réseau du musée de l’Homme, dont l’épopée se terminera tragiquement deux ans plus tard sous le coup de la répression nazie.

I – 1940 : le réseau du musée de l’Homme, un pionnier des mouvements de résistance contre l’Allemagne nazie L’année 1940 voit l’émergence des premiers mouvements et groupes de résistance issus des réactions spontanées d’hommes et de femmes qui n’acceptent pas l’armistice. Ces premiers mouvements vont s’organiser et se mettre en place tout au long de l’année, tant en zone nord qu’en zone sud. Ils agissent aussi bien dans le domaine du renseignement que des filières d’évasion et s’appuient souvent sur la publication clandestine d’un journal destiné à informer et combattre les propagandes adverses. Été 1940 – Fondation du réseau du musée de l’Homme qui devient en quelques mois un important mouvement de résistanceDès l’été 1940, le réseau du musée de l’Homme est mis en place par trois personnes qui travaillent dans ce musée parisien : Boris Vildé, un jeune linguiste, Anatole Lewitsky, un anthropologue, et Yvonne Oddon, la bibliothécaire. 

Ils développent leur organisation en recrutant d’autres résistants, en majorité des intellectuels et des avocats, puis en s’associant à différents groupes qui se sont créés spontanément, à l’instar du groupe du musée de l’Homme. Le réseau s’accroît rapidement grâce aux relations personnelles entretenues par les membres des différents noyaux. Ainsi, le premier à rejoindre le groupe est René Creston, sociologue au musée de l’Homme, qui connaît et recrute Albert Jubineau, avocat membre d’un groupe anti-occupation au Palais de justice, lequel entre en relation avec Séjournan, également fondateur d’un groupe anti-allemand, tandis que Vildé rencontre, grâce à son beau-père, le professeur Fawtier. À la fin de l’année 1940, ils sont rejoints par le groupe de Sylvette Leleu, des enseignants de Béthune et l’avocat André Weil-Curriel qui a fondé avec Léon Maurice Nordmann et Albert Jubineau un autre groupe clandestin, Avocats socialistes.

Des contacts sont également établis avec d’autres groupes de résistants, comme celui de l’ambassade américaine, le groupe Walter, le groupe de Bretagne et celui des Aviateurs. Enfin, le groupe entretient une coopération avec le colonel de La Rochère, le colonel Hauet et Germaine Tillion. Les filières d’évasion, le renseignement et la presse clandestine Le réseau « élargi » du musée de l’Homme est lié à plusieurs autres équipes et s’engage dans de multiples activités, dont trois principales : les filières d’évasion, le renseignement et la publication d’un journal clandestin, « Résistance ». Deux filières d’évasion sont organisées vers l’Angleterre, l’une par la Bretagne, l’autre par l’Espagne, disposant de relais à Bordeaux, à Perpignan, à Toulouse ou encore en Dordogne. Il faut en effet trouver des « caches » sûres, des guides et des passeurs pour franchir la ligne de démarcation, la frontière espagnole… Elles sont d’abord empruntées par les prisonniers de guerre français et anglais évadés, puis par tous ceux qui se sentent menacés ou veulent rejoindre Londres. L’activité « renseignement » nécessite également l’instauration de tout un réseau de collecte et d’acheminement d’informations à destination de Londres. Les informations à caractère militaire sont transmises par divers canaux comme l’ambassade des États-Unis ou la légation hollandaise. La troisième grande activité du réseau concerne la presse clandestine. Dès le mois d’août 1940, il produit et diffuse des tracts comportant des nouvelles issues de la presse étrangère provenant de l’ambassade américaine ou de la BBC. Puis le réseau crée un journal clandestin intitulé Résistance.

Le journal clandestin Résistance (décembre 1940 / mars 1941) Le réseau du musée de l’Homme se transforme en un « Comité national de Salut public » avec l’aide du professeur Paul Rivet, le directeur du musée, puis lance un journal ronéotypé Résistance, auquel vont participer : Marcel Abraham, ancien directeur de Cabinet de Jean Zay au ministère de l’Éducation nationale ; Claude Aveline et Jean Cassou, écrivains, membres du groupe Français libres de France. En septembre 1940, Jean Cassou avait déjà rédigé un tract intitulé « Vichy fait la guerre », tiré par le groupe du musée de l’Homme à plusieurs milliers d’exemplaires. Jean Paulhan et Jean Blanzat, écrivains qui participent à sa rédaction à partir de 1941. De décembre 1940 à mars 1941, le journal Résistance diffuse cinq numéros : Le premier numéro paraît le 15 décembre 1940 sur quatre pages 21 X27 cm. Son éditorial débute en ces termes : « Résister ! C’est le cri qui sort de votre coeur à tous, dans la détresse où vous a laissé le désastre de la Patrie. C’est le cri de vous tous qui ne vous résignez pas, de vous tous qui voulez faire votre devoir. » Ce bulletin comporte également des informations sur l’évolution de la guerre et engage ses lecteurs à l’action en se proposant de coordonner l’activité de ceux qui veulent agir. Les textes sont écrits dans l’appartement des Martin-Chauffier puis chez les éditeurs Albert et Robert Émile-Paul, sous couvert d’une association littéraire, le « Cercle Alain-Fournier ». Dactylographiés par Agnès Humbert, ils sont ronéotés d’abord au musée de l’Homme puis chez Jean Paulhan. Le deuxième numéro paraît le 30 décembre 1940 sur six pages. Il contient le texte intégral de l’appel lancé le 18 juin de Londres par le général de Gaulle, publié sous le titre « L’heure d’espérance », ainsi qu’une revue de presse intitulée « Dans la presse illégale » qui cite notamment le numéro 4 de Pantagruel, un autre journal clandestin. Le troisième numéro paraît le 31 janvier 1941. Il est en grande partie consacré à la position des États-Unis. Le quatrième numéro paraît le 1er mars 1941. Le cinquième et dernier numéro paraît à la mi-mars. Il est entièrement rédigé par Pierre Brossolette.

II – 1941 / 1942 : La répression nazie s’abat sur le réseau du musée de l’Homme En janvier 1941, Léon Maurice Nordmann est arrêté pour diffusion du tract Résistance. Le 10 février, c’est le tour de Anatole Lewitsky et Yvonne Oddon puis, le 26 mars, de Boris Vildé et, le mois suivant, de Agnès Humbert et Pierre Walter. Dix-neuf personnes qui sont ainsi arrêtées dans le cadre de « l’affaire du musée de l’Homme ». Cette première série d’arrestations ne met pas pour autant un terme aux activités du réseau. D’autres groupes, comme le groupe La Rochère ou le groupe Hauet, prennent le relais jusqu’à ce que ceux-ci soient eux-mêmes touchés en juillet 1941. Été 1941 – Germaine Tillion dirige le réseau du musée de l’Homme Germaine Tillion prend la tête de l’organisation et assure la continuité des activités du réseau, notamment en matière de renseignement, jusqu’à son arrestation, en août 1942. 1942 – La fin d’une épopée tragique Le 8 janvier 1942, le procès des dix-neuf membres du réseau arrêtés en 1941 s’ouvre après plusieurs mois d’instruction, devant une cour militaire allemande présidée par le capitaine Ernst Roskothen. Le procès se conclut par dix condamnations à mort, des déportations, des peines d’emprisonnement et quelques acquittements ou relaxations. Exécutions : le 23 février 1942, les sept hommes condamnés à mort sont exécutés au Mont-Valérien, puis enterrés au cimetière d’Ivry. Ce sont Léon Maurice Nordmann, Georges Ithier, Jules Andrieu, René Sénéchal, Pierre Walter, Anatole Lewitsky et Boris Vildé. Déportations : la condamnation à mort de Yvonne Oddon, Sylvette Leleu et Alice Simmonet est commuée en déportation. Emprisonnements : Émile Muller et Agnès Humbert sont condamnés à cinq ans d’emprisonnement en Allemagne, Jean-Paul Carrier et Élisabeth de la Bourdonnaye, respectivement à trois ans et six mois de prison. Acquittements, relaxes : Jacqueline Bordelet, Albert Jubineau, Daniel Héricault, René-Georges Étienne sont acquittés. Henri Simmonet est relaxé.

Août 1942 L’arrestation de Germaine Tillion met fin au réseau du musée de l’Homme Après l’arrestation de Germaine Tillion, le 13 août 1942, les « survivants » du groupe rejoignent pour la plupart le réseau Manipule puis Ceux de la Résistance, tous deux fondés et dirigés par Jacques Lecompte-Boinet. « … Une nuit de février, ce fut Lewitsky qu’on arrêta. Il fallut quitter une zone pour l’autre, s’en aller travailler ailleurs, Lyon, Toulouse. Vildé se trouvait alors à Marseille. Il accourut. En apprenant ce que nous appelions « l’accident » de Lewitsky, il décida de remonter à Paris. Je nous revois sur la place Carnot, devant Perrache, et sur le quai même de la gare, le suppliant de remettre une expédition aussi folle. Je n’ai pas le courage d’évoquer le reste. Son arrestation fantastique, l’interminable instruction – un an -, les dix condamnations à mort, Fresnes, le Mont-Valérien, Vildé demandant à mourir le dernier… «  Claude Aveline, Souvenir de ténèbres, article paru dans le journal Franc-Tireur du 11 septembre 1944, retraçant la fin tragique du réseau du musée de l’Homme.

 Le réseau du musée de l'Homme reseau

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Musée de l’Homme, palais de Chaillot. Source : Collection particulière

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Boris VILDE. Source : SHD

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Anatole LEWITSKY. Source : SHD

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Yvonne ODDON. Source : SHD

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Pierre WALTER. Source : SHD

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Sylvette LELEU. Source : SHD

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Plaque commémorative dédiée à la mémoire des victimes de guerre, musée de l’Homme. Source : Collection particulière

Source : Collection « Mémoire et citoyenneté », N° 5, Publication Ministère de la défense/SGA/DMPA

http://www.cheminsdememoire.defense.gouv.fr/?q=fr/le-reseau-du-musee-de-lhomme

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