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17 mars 2013

Le putsch du 8 novembre 1942 à Alger

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voir également : document pdf à télécharger à partir de ce lien, témoignage de André Assus http://www.controverses.fr/pdf/n11/assus11.pdf
et

Le putsch du 8 novembre 1942 à Alger

 

Après une longue préparation, et en exécution d’accords passés secrètement à la conférence de Cherchell8,6,5,9,7 le 23 octobre 1942 entre la résistance algéroise et le commandement allié, 400 résistants12 français, dont les deux tiers étaient des Juifs8,6,5,9, ont neutralisé le 8 novembre 1942, les batteries côtières de Sidi-Ferruch et le 19e corps d’armée française d’Alger pendant une quinzaine d’heures. L’action des résistants d’Alger contre les Français fut baptisée quelques mois plus tard « putsch » par ses auteurs, lorsqu’ils s’avisèrent qu’il avait été exécuté un 8 novembre, c’est-à-dire le même jour que le putsch manqué qu’Hitler avait mené à Munich en 1923.
Ils avaient pour cela occupé, pendant la nuit, la plupart des points stratégiques13. Simultanément, l’un de leurs groupes, composé d’élèves du Lycée de Ben-Aknoun commandés par l’aspirant de réserve Pauphilet, avait réussi à arrêter le général Juin8,6,5,9 commandant en chef en Afrique, ainsi que l’amiral Darlan8,6,5,9, inopinément présent à Alger cette nuit-là.
Ce putsch, par lequel la résistance algéroise neutralisa pendant plusieurs heures les autorités civiles et militaires vichystes en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, allait d’abord avoir, sur le plan militaire, les deux conséquences essentielles recherchées :
le succès du débarquement allié ;
le retournement de l’armée d’Afrique, qui après trois jours de combat sanglant contre les alliés, terminera finalement la guerre dans l’autre camp.
Ce succès militaire de la résistance (Pieds-Noirs et Juifs) et du débarquement ne se révèlera qu’à la longue une réussite au plan politique après :
la neutralisation momentanée des autorités françaises par les résistants, suivie de leur capitulation,
la création à Alger du Commandement en chef français civil et militaire, qui maintient dans un premier temps la législation vichyste.
En effet cette nouvelle autorité, malgré le soutien de Roosevelt, sera ensuite contrainte à se démocratiser pour conduire l’effort de guerre contre l’Allemagne. Au point qu’après avoir fusionné, non sans peine, avec le Comité national français de Londres, elle passera en quelques mois sous l’autorité du général de Gaulle, devenu le seul dirigeant du Comité français de la Libération nationale.
La prise d’Alger par les résistants a donc été un véritable coup d’État, malgré ses résultats politiques différés, et l’un des rares cas réussis de coup d’État de civils contre des militaires. D’où son surnom local dans les mois suivants de « Coup du 8 novembre ».
Cette neutralisation pendant 15 heures d’un corps d’armée, par des civils, a souvent été occultée, mais comme le note Christine Levisse-Touzé14, elle a conditionné une des premières grandes victoires alliées sur le front occidental.
Cette opération a été remportée par des civils mal armés sur des généraux. Aussi ceux-ci n’ont-ils pu qu’en être humiliés, les uns pour s’être laissés arrêter à Alger, et les autres pour avoir tiré pendant trois jours sur les Alliés et livré sans combat la Tunisie aux Allemands, avant de se décider à reprendre la guerre contre l’Allemagne15.
Les diplomates et généraux américains ont eu tendance à omettre ou à minorer le rôle de la Résistance pieds noirs dans leurs relations ultérieures de l’opération Torch16.

L’organisation du putsch
À Alger, le 6 novembre 1942, les principaux chefs de groupe de la résistance se rencontrèrent pour la première fois, au Q.G. de la conjuration, chez le professeur Henri Aboulker, au 26 de la rue Michelet : Jean Athias, André Morali-Daninos, Maurice Ayoun, Paul Ruff, Raphaël Aboulker et le capitaine Pillafort.
José Aboulker les présenta alors à Henri d’Astier de la Vigerie et au colonel Germain Jousse qui leur exposèrent les buts de la conjuration et les invitèrent à commencer la mobilisation de leurs hommes. Plusieurs se connaissaient de longue date mais ignoraient leur appartenance au même complot, tant le secret avait été rigoureusement respecté.
La résistance s’était engagée, à la conférence de Cherchell, à neutraliser, pendant au moins 2 heures, les éléments algérois du 19e corps d’armée, soit quelque 12 000 hommes, dont 5 000 à Alger (et une partie dans les garnisons de Blida et Koléa), sans parler de près de 2000 membres du Service d’ordre légionnaire, créé par Joseph Darnand, et du Parti populaire français de Jacques Doriot, directement armés par les commissions d’armistice de l’Axe. Simultanément devraient être réduites au silence les batteries du fort de Sidi-Ferruch, principal site du débarquement.
Pour atteindre ces objectifs, les résistants allaient pouvoir, grâce au colonel Jousse, major de garnison, retourner contre les autorités de Vichy leur propre plan « M.O. » (plan de maintien de l’ordre), destiné par ces dernières à repousser toute intervention alliée : ce plan visait en effet à faire occuper, en cas de débarquement, les différents points stratégiques par les membres du SOL de Darnand, porteurs de brassards spéciaux revêtus des lettres VP (Volontaires de Place), de façon à permettre aux forces de Vichy, sachant leurs arrières assurés, de porter tout leur effort contre les forces alliées et de les rejeter à la mer. Mais ce fut finalement le contraire qui advint, car ce furent les résistants qui, pourvus des brassards « VP » allaient appliquer le plan MO, à leur façon. Cependant, les armes promises à Cherchell (750 pistolets mitrailleurs Sten) avaient vainement été attendues sur les plages, par suite d’une mauvaise indication des points de livraison au commandant de la corvette britannique chargée de les débarquer. Les résistants ne disposèrent donc pour remplir leur mission que de vieux fusils Lebel cachés aux commissions d’armistice, grâce au colonel Jousse.
Les chefs de groupe repassèrent au QG le lendemain, 7 novembre, pour rendre compte des premiers résultats de leur mobilisation. Ces résultats s’annonçaient en baisse par rapport aux prévisions, en raison de l’absence des armes américaines promises. On ne misait plus sur 800 volontaires, mais sur 600 seulement. Ces chefs de groupe reçurent leurs ordres de mission et leurs dernières instructions en vue de rassembler leurs groupes dans la soirée, et d’aller ensuite occuper les points relevant de leurs différents secteurs et sous-secteurs. Les brassards officiels VP leur furent remis. Ils allaient les distribuer aux volontaires, avec leurs fusils, dans les véhicules qui allaient les transporter vers leurs objectifs. Les membres du cercle Géo Gras partirent pour la plupart du 11 rue Bab-Azoun, où habitaient Emile Atlan au 3e étage, et Raphaêl et Stéphane Aboulker au 4e étage (cousins de José et fils du Pr Charles Aboulker, célèbre chirurgien mort en 1938). Des armes étaient cachées chez Emile et Florence Atlan, armuriers rue de Chartres, dont l’armurerie avait du être fermée à la suite des lois raciales de Pétain.
Des auteurs17,18 ont décrit la participation d’un « groupe des cinq » purement imaginaire (ou « comité des cinq ») à cette action de Résistance, dont Jacques Lemaigre Dubreuil18,19Jean Rigault18,19, Jacques Tarbé de Saint-Hardouin18,19, le colonel Alphonse Van Hecke19 (nommé par Pétain à la tête des Chantiers de jeunesse en Afrique du Nord)18 et d’Henri d’Astier de la Vigerie20,19. Mais seul ce dernier, parmi les « Cinq », a véritablement unifié la Résistance en Afrique du nord8,21,22,9,23, tandis que le putsch d’Alger a été dirigé par le jeune José Aboulker23 et le colonel Germain Jousse24.
En fait, le 8 novembre 1942, trois des « Cinq » allaient disparaitre d’Alger, tandis qu’un autre, Lemaigre Dubreuil, allait attendre Giraud à Blida25. Seul Henri d’Astier était à Alger le jour du putsch et a participé aux arrestations et occupations de points stratégiques effectuées par José Aboulker, Germain Jousse, Bernard Karsenty et leurs 400 camarades. Par ailleurs, la participations des Chantiers de jeunesse dans cette action se limite alors à huit de leurs membres sur environ 400 résistants26.

La prise d’Alger par les résistants français
Finalement, seuls quelque 400 volontaires, dont les deux tiers étaient juifs, se présentèrent aux points de rendez-vous selon les groupes et sous groupes auxquels ils appartenaient (A, B, C, D, E, etc..). Leur effectif réduit ne les empêcha pas d’occuper presque tous les points stratégiques sans coup férir. Peu après 1 h 30 du matin, ces résistants, auxquels on avait distribué en cours de route les brassards officiels VP destinés normalement aux militants collaborationnistes, avaient atteint, puis occupé leurs objectifs : munis d’ordres de mission signés du général Mast ou du colonel Jousse, leurs chefs de groupe ou de secteurs, dans leurs uniformes d’officiers ou de sous-officiers de réserve, avaient relevé sans difficulté les différents postes de garde vichystes, et s’étaient installés dans les casernes, à l’arsenal, dans les centraux téléphoniques, dans les commissariats de police, au Gouvernement général, à la Préfecture et à Radio Alger.
Le jeune José Aboulker (22 ans), J. Karsenty, accompagné d’une vingtaine de camarades, avait occupé le commissariat central, vers 1 h 30 du matin, après l’installation préalable d’un nouveau commissaire central, nommé par le général Mast, en vertu de l’état de siège. Aboulker, accueilli par ce nouveau maître des lieux, le commissaire Esquerré, s’installa immédiatement au standard téléphonique, et y fit brancher la ligne officielle.
De là un contact suivi fut établi vers 1h50 avec les différents chefs de groupes, qui rendirent compte, les uns après les autres, de l’exécution de leurs missions respectives.

Bernard Pauphilet, chargé de se rendre à la Villa des Oliviers, résidence du Commandant supérieur des troupes,
Jacques Zarmati, chargé d’occuper la Préfecture,
Paul Ruff, chargé du central téléphonique du Champ de Manœuvre,
le Colonel Jousse et Mario Faivre chargés de relever le commandant du 19e corps d’armée,
Lucien Adès, chargé d’accueillir le débarquement à Sidi- Ferruch,
Lemaigre-Dubreuil, chargé d’attendre à Blida le Général Giraud.
Seuls l’Amirauté et l’état-major de la Marine, à l’Hôtel Saint-Georges, n’avaient pu être pris en raison du manque d’effectifs. Néanmoins, les jeunes gens du lieutenant Cohen, chargés d’occuper l’état-major de place, allaient réussir à fermer l’entrée de l’amirauté pendant toute la nuit, tandis que le volontaire Rager, accompagné de 15 amis allait bloquer les issues de l’état-major de la Marine, où se trouvait l’amiral Moreau.
Pendant que tous les autres points stratégiques étaient occupés, un groupe de policiers résistants dirigé par le commissaire Achiary s’était chargé de neutraliser les personnalités civiles collaborationnistes. Dans le même temps, d’autres groupes de volontaires se chargeaient d’arrêter ou d’encercler dans leurs résidences les généraux au-dessus de trois étoiles (les généraux Juin, Mendigal, Koeltz, ainsi que l’amiral Fenard). Ainsi espérait-on faire passer automatiquement le pouvoir militaire au général Mast, en attendant l’arrivée de Giraud. Mais, lorsque le sous-lieutenant Imbert et son groupe avaient occupé l’état-major de division, ils n’y avaient pas trouvé le général Mast.
De son côté, vers 2 h du matin, le général de Montsabert chef de la garnison de Blida, rallié par Mast à la conspiration, se chargea d’intervenir, avec un détachement de ses tirailleurs algériens, à l’aérodrome de Blida. Il importait de neutraliser cet aérodrome du point de vue stratégique, et, de plus, c’était là que Giraud devait atterrir. Mais le nom de Giraud ne produisit aucun effet sur le colonel d’aviation Montrelay, qui refusa de laisser Montsabert s’y installer. C’est ainsi qu’un face-à-face menaçant s’établit pendant plusieurs heures à Blida, entre les soldats de l’armée de l’Air et les tirailleurs algériens de Montsabert. À Sidi-Ferruch, un autre des rares officiers d’active résistants, le colonel Baril, avait réussi à en faire occuper le fort par l’une de ses compagnies, et à en neutraliser les batteries contrôlant les plages. Si bien que les forces de débarquement alliées allaient pouvoir y prendre pied sans aucune perte. Le mot de passe était « whisky » et la réponse était « soda » Les autres points de débarquement se situaient à la Pointe Pescade, à l’entrée ouest d’Alger et sur les plages du Cap Matifou, de l’autre côté de la ville.

Les difficultés des forces de débarquement

C’est avant d’atteindre le rivage que de nombreux soldats du général américain Ryder allaient perdre la vie cette nuit-là. En effet, la mer fut agitée et la nuit très noire. Or, les pilotes des barges de débarquement, qui allaient ultérieurement faire leurs preuves en Normandie, n’avaient pratiquement subi aucun entrainement, faute de temps. Si bien que de nombreuses barges chargées de soldats lourdement équipés cognèrent les coques des navires, s’entrechoquèrent, ou furent mal amarrées sur les plages de débarquement et rejetées par la mer sur celles qui les suivaient. Aussi nombre de ces embarcations se retournèrent et coulèrent avec leurs occupants. De ce fait, les soldats survivants débarquèrent en nombre plus réduit que prévu, tandis que les barges de matériel furent jetées sur d’autres plages que celles où prenaient pied les soldats chargés de les utiliser.
Dans ces conditions, le général Ryder, qui pendant des heures ne disposa d’aucun véhicule, n’osa pas, malgré les objurgations des envoyés de la résistance, marcher immédiatement sur Alger. Et par la suite, lorsqu’il se mit en route, il se borna, conjointement avec ses forces débarquées à l’est de la ville, à encercler celle-ci par les hauteurs sans y pénétrer. En vérité, désemparé par ses pertes en mer, il ne parvint pas à admettre que quelques centaines de volontaires civils avaient réellement pu s’emparer d’une ville défendue par un corps d’armée. Du moins, le colonel Baril, qui avait aussi réquisitionné plusieurs camions les jours précédents, les mit-il à la disposition d’un commando britannique, qui put partir dans l’après-midi pour l’aérodrome de Blida. Il y parvint à point pour soutenir les hommes de Montsabert. Le colonel Montrelay accepta alors de neutraliser sa base. Mais Giraud n’arriva pas. Si bien que les résistants qui occupaient les points stratégiques allaient attendre sans son soutien, leur relève par les alliés.

Capture de Juin et Darlan par les résistants
Vers une heure du matin, le consul Murphy s’était rendu à la villa des Oliviers pour remettre un message du président Roosevelt au général Juin, commandant en chef en Afrique du Nord. Sa résidence avait été préalablement encerclée par un groupe de lycéens de terminale du lycée de Ben Aknoun, commandés par le jeune aspirant de réserve Pauphilet. Le message de Roosevelt demandait à l’armée d’Afrique d’accueillir les forces des États-Unis en amies et de se joindre à elles pour libérer la métropole. Furieux, il rejeta la demande de Murphy. Puis il ajouta que Darlan, son supérieur, étant à Alger c’était de toute façon à lui qu’il convenait de transmettre le message de Roosevelt. Darlan, en effet, avait été appelé à Vichy, la veille, pour venir d’urgence à Alger, au chevet de son fils Alain. Celui-ci, qui semblait à l’article de la mort, avait été installé dans le poumon d’acier de l’hôpital Maillot, à la suite d’une attaque de « paralysie infantile » (poliomyélite). Darlan rejoignit alors Juin à la villa des Oliviers, où les jeunes conjurés le laissèrent pénétrer. Entrant dans une violente colère, il rejeta, lui aussi, la demande de Roosevelt. Henri d’Astier survint peu après et informa les deux officiers généraux qu’ils étaient prisonniers, avant de se retirer.

Riposte vichyste
Peu après le départ d’Astier, Darlan laissa entendre que Pétain pourrait peut-être prendre une décision favorable et demanda à Murphy l’autorisation d’envoyer une lettre à l’amirauté, en donnant sa parole d’officier qu’elle n’aurait aucun caractère militaire. En réalité, tout en invitant l’amiral Leclerc, destinataire du message, à le faire parvenir télégraphiquement à Pétain, il lui donnait bel et bien, dans le dernier paragraphe de cette lettre, l’ordre de résister aux alliés. En outre, en demandant expressément l’envoi de son télégramme en « clair », c’est-à-dire sans le coder, il avertissait du même coup les services d’écoute allemands de l’intervention alliée. Murphy se laissa convaincre et donna son accord, mais le porteur de ce message s’arrêta en chemin au Q.G. de la résistance, au 26 de la rue Michelet. Là se trouvait le lieutenant abbé Cordier, compagnon d’Henri d’Astier, auquel il venait rendre compte de la neutralisation du Central militaire protégé. Or Cordier, comme les autres résistants, n’avait aucune confiance en Darlan. Aussi intercepta-t-il ce message. Mais une demi-heure plus tard, Darlan envoyait une seconde lettre à l’amirauté, avec l’assentiment renouvelé de Murphy, et celle-ci y fut directement portée. À la réception de cette lettre, apportée par un vice-consul américain, les forces navales de l’Amirauté ouvrirent immédiatement le feu sur le commando du colonel américain Swenson, qui venait de débarquer dans le port.
C’est pourquoi, vers trois heures du matin, des détonations retentirent dans le port, où deux destroyers alliés avaient réussi à s’introduire, et à débarquer sur l’une des jetées un détachement de 300 marines dirigés par le colonel Swenson. Le but de ce débarquement était de s’emparer du port, pour le maintenir intact, afin qu’il puisse immédiatement être utilisé pour débarquer les renforts alliés. L’artillerie de l’amirauté, en canonnant les bâtiments alliés, réveilla alors tout Alger. Quant à la gendarmerie maritime de Darlan, après avoir tué une douzaine de soldats alliés, elle ne parvint pas à l’emporter face aux commandos bien armés. C’est seulement beaucoup plus tard, que, avec l’aide des blindés du 5e chasseurs, les forces vichystes allaient pouvoir neutraliser le commando Swenson.

Arrestation des responsables vichystes
Le bruit des détonations avait réveillé la population. Alors beaucoup d’Algérois tentèrent de téléphoner pour s’informer. Mais les communications civiles avaient été coupées par les volontaires qui avaient occupé le central téléphonique. Aussi les personnalités locales, désireuses de s’informer, se retournèrent-elles vers les commissariats de police, où fonctionnait toujours la ligne officielle qui les reliait au commissariat central. Là, José Aboulker, Bernard Karsenty ou Guy Calvet qui recevaient leurs appels, leur répondaient que l’on avait besoin d’eux, et les invitaient à venir rapidement au commissariat central pour y organiser la riposte. Ces personnalités s’empressaient d’accourir et, à leur arrivée, les volontaires de garde les saluaient respectueusement. Après quoi, aussitôt entrés, ils étaient poussés dans les cachots, sous les quolibets des jeunes résistants.
C’est ainsi que le secrétaire général du gouvernement général Ettori, qui, en l’absence du gouverneur Châtel, dirigeait l’administration, vint spontanément se faire capturer par les résistants. Un autre officiel, le général Roubertie, passant par là, vint féliciter, au vu de leurs brassards VP, un groupe de volontaires pour leur bonne tenue. Ceux-ci le remercièrent de sa bienveillance et l’arrêtèrent. À la préfecture, le chef de la Légion Breuleux, réputé collaborationniste, vint lui aussi se mettre à la disposition de l’administration et subit le même sort.
Cependant, au fur et à mesure que le temps passait, les chefs des groupes de volontaires, inquiets de ne pas être relevés par les alliés, téléphonaient eux aussi au commissariat central pour demander des nouvelles. José Aboulker répondait à leur appels impatients en leur décrivant les étapes d’une lente et imaginaire progression américaine vers Alger.

La répression manquée du putsch

Les colonels, réveillés par les détonations du port, se rendirent compte de la coupure des lignes téléphoniques normales et de la présence de volontaires civils bloquant l’entrée de leurs casernes. Au lieu de réagir, il s’enfermèrent dans ces casernes, « en attendant les ordres », et pas un n’eut d’initiative avant 6 heures du matin.
Seul, le chef de cabinet de Juin, le commandant Dorange, partisan déclaré du régime de Pétain, fit preuve d’initiative lorsque, au retour d’une soirée, il eut la surprise de voir des civils armés monter la garde devant l’état-major de place. Ces civils portaient des brassards « V.P. » destinés à la mise en œuvre du plan « M.O. ». Or, si un tel plan avait été déclenché, même à titre d’exercice, Dorange aurait dû le savoir. Aussi s’adressa-t-il au lieutenant-médecin, qui commandait ces volontaires, et, après s’être fait reconnaître, lui demanda-t-il d’expliquer sa présence. Ce dernier, le lieutenant André Cohen, le fit dans les formes règlementaires, et lui présenta alors son ordre de mission signé du général Mast. Le nom de Cohen porté par cet officier, alors que tous les officiers juifs avaient été chassés de l’armée par le régime de Vichy, ne pouvait que paraître suspect au commandant Dorange. C’est pourquoi, lorsqu’il entendit les premiers coups de canons, ses soupçons devinrent certitude. C’est alors qu’il déclencha la répression.
Dorange dut pour cela rejoindre la caserne de la 7e légion de la Garde mobile, sur les hauteurs d’Alger, et demanda son intervention rapide. Le colonel Zwinglin, qui la commandait, se rendit alors vers 5h30 du matin, avec un escadron motorisé, à la villa des Oliviers, où résidait Juin. Là il surprit les jeunes résistants. Ceux-ci, qui avaient reçu comme les autres volontaires l’ordre de ne pas verser le sang français, ne résistèrent pas. Ils furent presque tous capturés et menacés d’être fusillés, ainsi que les représentants des États-Unis encore sur place.
Darlan et Juin avaient reçu un choc en constatant l’apparition subite de la marine américaine devant leurs ports d’Afrique du nord, alors qu’ils la croyaient hors d’état de lancer une attaque transatlantique avant plus d’un an. Mais ils furent plus encore démoralisés, lorsqu’ils se rendirent compte de leurs séquestration par de jeunes civils en armes. Aussi, passant d’un extrême à l’autre, surestimèrent-ils, pendant toute la nuit et la journée suivante, la force des résistants, ainsi que celle des forces alliées.
C’est pourquoi, une fois Darlan et lui-même libérés, Juin donna l’ordre à la Garde mobile, aux chars du 5e Chasseurs et au 13e Sénégalais de reconquérir, avant tout, les positions tenues par les volontaires. Aussi lancèrent-ils leur contre-offensive contre les volontaires civils, au lieu d’attaquer immédiatement les Américains encore présents sur les plages.
De plus, le sentiment d’insécurité de Juin fut tel qu’il alla s’installer à l’abri du Fort-L’Empereur pour y diriger dans les plus mauvaises conditions, la reconquête d’Alger, au lieu de se rendre au Palais d’hiver où se trouvait son Q.G. opérationnel normal. Il perdit en outre son temps à recevoir ses colonels qui, au lieu de se mettre à la tête de leurs troupes, vinrent justifier leur inaction. Quant à Darlan, en réponse à un télégramme lui offrant une aide de l’aviation allemande, il adressa à Vichy un télégramme demandant à la Luftwaffe de bombarder les transports alliés au large d’Alger.
Parallèlement, entre 3 h et 6 h du matin, le commando du colonel Swenson, débarqué dans le port avait remporté plusieurs succès. Aussi l’amiral Leclerc demanda-t-il, pour le réduire, des renforts qu’il ne reçut que progressivement. L’arrivée des premiers renforts permit d’abord le succès de la contre-offensive menée par les gendarmes maritimes de Darlan contre les résistants qui occupaient l’état-major de place, d’où ils bloquaient l’entrée de l’Amirauté depuis plusieurs heures : À 7 h 30, renforcés par des Sénégalais qui avaient bouché toutes les issues, les gendarmes de Darlan attaquèrent les résistants français. Ceux-ci qui s’étaient d’abord refusé à riposter, furent tirés au fusil mitrailleur et obligés de faire feu à leur tour avec leurs faibles moyens, pour ralentir leurs adversaires. Les marins mitraillèrent même ceux qui tentaient de s’échapper en se jetant à la mer. Finalement les volontaires furent capturés et enchaînés, sans soins pour les blessés, dans les cachots barbaresques de l’Amirauté. Par contre, face aux commandos américains bien armés, les marins de Darlan reculèrent d’abord jusqu’à ce que, vers 11 heures, ils aient reçu le renfort du 5e Chasseurs et de ses automitrailleuses, auxquelles s’étaient joints 2 chars.
Auparavant, deux groupes d’automitrailleuses du 5e Chasseurs étaient d’abord venus vers 7 heures encercler la Grande poste, commandée par le lieutenant Jean Dreyfus et le volontaire Boillat, inspecteur des postes, tandis que les Gardes mobiles de Zwinglin, accompagnés de Dorange, toujours en civil mais mitraillette au poing, s’étaient présentés devant le 19e corps. Ce poste était tenu par le Capitaine Pillafort, résistant et vieux baroudeur.

Les chefs de groupe, informés de la contre-offensive vichyste, téléphonèrent alors au Commissariat central pour demander ce qu’ils devaient faire. Une lourde responsabilité pesa alors sur José Aboulker, leur chef de 22 ans. Il y fit face en répondant aux chefs de groupes que leur opération était réussie, puisque les alliés avaient, grâce à leur action, débarqué sans opposition et progressaient tout autour d’Alger. Dans ces conditions, il n’y avait pas lieu de résister, mais simplement de n’abandonner leurs positions que le plus tard possible, en essayant de parlementer pour gagner du temps. Ainsi serait retardée d’autant la mobilisation des forces vichystes et leur réaction contre les forces alliées.
À la Grande Poste, un premier tir de mitrailleuse des hommes de Juin, auquel les volontaires ne répondirent pas, prit fin à 8 heures. Un parlementaire du 5e Chasseurs s’approcha alors de la poste. Jean Dreyfus vint alors à sa rencontre, et fut sommé de se rendre. Il rejeta l’ultimatum ainsi formulé, et exhorta son interlocuteur à reprendre le combat contre l’Allemagne, seul véritable ennemi. Après quoi Dreyfus se retourna pour rejoindre ses camarades. C’est alors que l’adjudant-chef Constant du 5e Chasseurs lui tira une balle dans le dos. Les camarades de Dreyfus, le voyant s’écrouler, quittèrent alors leur position, pour venir à son secours, et les vichystes en profitèrent pour réoccuper la Grande Poste.
Le sacrifice de Jean Dreyfus n’avait pourtant pas été vain. En effet, à l’heure où le 5e Chasseurs assiégeait les volontaires mal armés retranchés dans la Grande Poste, alors que ce régiment aurait dû garder, selon le plan « M.O », l’aéroport de Maison-Blanche, cet aérodrome, le plus important d’Algérie, fût occupé sans résistance, à 7 h 30, par le 39e d’infanterie des États-Unis. Ce succès joint à la neutralisation de l’aérodrome de Blida par Montsabert, privait les forces vichystes de toute possibilité d’intervention aérienne (39 bombardiers et 50 chasseurs) contre les Alliés.

Au 19e corps, le Colonel Zwinglin invita lui-aussi les volontaires à se rendre. Mais Pillafort, tenu en joue par les fusils mitrailleurs de 2 gardes mobiles, rejeta lui aussi l’ultimatum et informa Zwinglin de la venue du général Giraud. Dorange voulut alors attaquer, mais Zwinglin adjura Pillafort de se rendre, pour lui éviter la mort dans un combat perdu d’avance. Pillafort répondit alors qu’il préférait mourir que se rendre et tous ses compagnons firent de même. Alors commença un marchandage de longue haleine. Pour le faire durer, des volontaires sortaient du bâtiment par l’arrière et se présentaient ensuite à l’entrée principale, en affectant de venir de l’extérieur, et en annonçant une arrivée des Alliés de plus en plus proche.
Après quoi les résistants obtinrent un délai d’une heure pour libérer leurs prisonniers, qu’ils s’employèrent à relâcher le plus lentement possible. Le général Koeltz qui sortit le premier, hurla qu’il fallait fusiller les volontaires. Entre temps, les derniers prisonniers étaient sortis, et c’est alors qu’il fut annoncé que Giraud parlait à Radio-Alger27. En réalité, c’était le Docteur Raphaël Aboulker, cousin de José, qui avait remplacé à la Radio Giraud – toujours présent à Gibraltar – et lu un discours censé être prononcé par ce dernier. Ce discours, qui se terminait par le slogan « Un seul but la victoire », dont Giraud se prévaudrait par la suite, allait passer sur un disque de Radio-Alger pendant plusieurs heures. L’appel n’eut cependant pas l’effet escompté par les Alliés, qui avaient surestimé l’impact de son nom28.
Après avoir entendu ce discours, les volontaires et les gendarmes entonnèrent ensemble la Marseillaise, et le colonel Zwinglin annonça, passant outre aux protestations de Dorange, que les gardes mobiles arrêtaient les hostilités contre les volontaires. Mais, lorsqu’il se retira, arrivèrent derrière lui les auto mitrailleuses du 5e Chasseurs, venues de la Grande Poste, où le lieutenant Dreyfus venait de trouver la mort. Après une discussion entre le commandant du 5e Chasseurs et Pillafort qu’il connaissait, un arrangement fut conclu. Aux termes de celui-ci chacun devrait se retirer de ses positions, et le 19e corps rester vide. Les volontaires de la Grande poste et du 19e corps, ainsi libérés, allèrent alors établir des barrages dans Alger, pour empêcher l’armée de se mobiliser, ou renforcer le Commissariat central.

Vers 10 h 30, Zwinglin, ayant apparemment changé d’avis, se présenta devant la préfecture, avec son escadron, et tenta d’en obtenir la reddition. Les chefs de groupe, Jacques Zermati et Sadia Oualid, en avertirent José Aboulker au Commissariat central. Celui-ci vint alors en renfort, lui-même, avec un groupe de résistants répartis dans cinq voitures, et reprit la négociation avec le colonel. Le but était toujours de retenir les gardes mobiles un maximum de temps, au profit des alliés. Or Aboulker portait en évidence, accrochée à l’épaule, une mitraillette Sten que Murphy lui avait remise, comme échantillon des 750 autres qui auraient dû être livrées, mais que les conjurés avaient vainement attendues sur les plages.
Zwinglin, qui n’avait jamais vu d’arme de ce modèle, interrogea à ce sujet Aboulker qui lui répondit qu’une grande partie des volontaires en disposait. Le colonel, qui n’avait pas envie de faire massacrer ses hommes par les civils retranchés derrière les murs très solides de la préfecture et disposant de tels engins, devint plus enclin à la négociation. Au terme de celle-ci, il fut convenu que les volontaires se retireraient « avec les honneurs de la guerre ». En conséquence de quoi les deux groupes volontaires se replièrent en bon ordre avec leurs armes et deux fusils-mitrailleurs « récupérés »… pour aller renforcer leurs autres compagnons, au Commissariat central.

Lorsqu’Aboulker y rejoignit son P.C., vers 12 h, il apprit que Pillafort était en difficulté à la Colonne Voirol, à la sortie sud d’Alger. Il partit immédiatement le rejoindre avec Bernard Karsenty et un groupe mobile.
Pillafort y avait d’abord été arrêté par des gendarmes qui ne réalisaient pas leur imprudence. Il avait alors rapidement renversé la situation et installé un barrage où, à son tour, il arrêtait les personnalités vichystes tentant de fuir vers l’intérieur. C’est ainsi que furent capturés, entre autres fuyards, l’amiral Moreau, préfet maritime, et le secrétaire général de la préfecture Ordioni. Après quelques heures, le groupe redescendit avec ses prisonniers, au Commissariat central qui tenait toujours, dans le centre d’Alger.
D’autre part, à 12 h 15, ordre avait été donné aux volontaires du Central téléphonique, menacés par 6 auto mitrailleuses, ainsi qu’à ceux de Radio-Alger d’évacuer ces édifices. Puis vers 12h30 le même ordre fût donné au groupe du Palais d’été du Gouverneur. Les autres points occupés par les volontaires furent évacués à leur tour en début d’après-midi. Mais leur base principale, le Commissariat central, allait rester entre leurs mains jusqu’à la reddition de Juin et Darlan aux alliés, au début de la soirée. Mais le Commissariat central restait entre les mains des résistants, et allait tenir jusqu’au soir, sans que les forces vichystes n’osent tenter de le reprendre, alors que cette position, la plus stratégique de toutes, contrôlait le principal axe de communication d’Alger. Devant cet édifice, Pillafort et Aboulker avaient installé un nouveau barrage sur le boulevard Baudin, et enrayaient, sur cet axe essentiel à la traversée d’Alger, toute mobilisation des troupes de Vichy. D’autres arrestations continuèrent à être effectuées sur ce barrage, où Bernard Karsenty, armé d’une carabine automatique que lui avait offert le général Clark à Cherchell, avait capturé une douzaine de S.O.L. de Darnand qui tentaient de se mobiliser. Pillafort, de son côté, arrêtait, les uns après les autres, plusieurs véhicules militaires, y compris même deux autos-canons, dont les occupants se rendirent sans difficulté. Les volontaires avaient immédiatement mis ces pièces en batterie, bien en évidence, face à l’entrée du Commissariat central.

Mais, peu avant 16 heures, un nouveau véhicule approcha : Pillafort lui fit signe de stopper. C’est alors qu’entrouvrant une portière, l’officier qui s’y trouvait, le colonel Jacquin tira sans sommation une rafale de mitraillette dans le ventre de Pillafort. Celui-ci réussit à riposter avant de s’écrouler, et tous les volontaires présents vidèrent leurs armes sur Jacquin. Fort heureusement, leurs balles épargnèrent de justesse le chauffeur du colonel, qui n’était pour rien dans cet incident. Celui-ci, décomposé, sortit alors de son véhicule et put s’en aller. José Aboulker, qui était étudiant en médecine, prit alors Pillafort dans sa voiture et l’emmena d’urgence à la clinique Solal. Faute de médecins ce dimanche, il y réalisa lui-même l’anesthésie et assista le chirurgien qui fit l’opération. Mais le cas était désespéré et Pillafort allait mourir deux jours plus tard.
C’est seulement vers 18 h, donc après la capitulation d’Alger, que le commissariat central, dernier point stratégique tenu par les volontaires, fut librement évacué par ceux-ci, sans que les vichystes aient tenté de le récupérer. Auparavant, les résistants libérèrent volontairement tous leurs prisonniers. Leur dernier poste avait été tenu 16 heures au lieu des 2 prévues, avec l’aide des agents de police, dont la plupart s’étaient joints aux résistants. Juin, qui surestimait le nombre et la force des putschistes, n’avait rien tenté pour s’emparer de cette position clé. Il ne pouvait toujours pas concevoir, en effet, que si peu de conspirateurs munis de si peu d’armes aient suffi à immobiliser ses milliers de soldats, et à le capturer. Ainsi, peu avant 17 h, les vichystes n’avaient-ils toujours pas repris le contrôle complet d’Alger, au centre de laquelle subsistait la base la plus forte des volontaires.
De leur côté, les hommes du général Ryder, profitant de la concentration exclusive des forces de Vichy contre la résistance et le commando de l’amirauté, avaient achevé l’encerclement d’Alger sans opposition, et commençaient à y pénétrer. Vers 16 h 30, deux de leurs tirs de mortier atteignirent le Fort-L’Empereur.

Au soir du 8 novembre, Juin obtint de Darlan l’autorisation d’ordonner le cessez-le-feu, ce qui permit aux troupes alliées de pénétrer dans Alger sans trop de problèmes29. Ainsi le débarquement, très compromis à Oran et au Maroc, comme on le verra, par la violente contre-attaque des forces vichystes, venait-il de réussir à Alger, centre stratégique de l’Afrique du Nord, grâce à la résistance française. Du même coup, les Alliés disposaient, le soir même du 8 novembre, d’un grand port intact, où troupes et matériels allaient pouvoir immédiatement débarquer sur une grande échelle.
Mais ce premier cessez-le-feu concernait seulement Alger : Darlan et Juin, désormais entre les mains des Alliés, allaient refuser pendant trois jours de donner l’ordre de cessez-le-feu à leurs subordonnés d’Oran et du Maroc, où le combat fratricide et sanglant entre Français et Alliés allait se poursuivre inutilement. Ce fut seulement à suite des pressions particulièrement vigoureuses du général Clark qu’ils finirent, trois jours plus tard sous la menace, par ordonner le cessez-le-feu à leurs subordonnés d’Oran et du Maroc.

NOTES
↑ a, b, c, d et e Rapport de José Aboulker, chef de l’opération, Les Cahiers Français, Londres, août 1943 et Rapport de Bernard Karsenty, participant direct de la conférence de Cherchell (intégré au Rapport de José Aboulker), p. 10-13.
↑ a, b, c, d et e Yves Maxime Danan, La Vie politique à Alger de 1940 à 1944, L.G.D.J., Paris, 1963, p. 69-74, p. 127 et 129.
↑ a, b, c, d et e Robert Aron, Grands dossiers de l’histoire contemporaine, « Le premier complot d’Alger (7-8 novembre 1942) », éd. Librairie Académique Perrin, Paris, 1962-1964 ; rééd. CAL, Paris, p. 213, 215-218 ; nota : les références de Robert Aron sont (citées p. 213 et 222) : Robert Murphy, Un diplomate parmi les guerriers, éd. Robert Laffont (titre original : Diplomat among warriors) ; les Mémoires du général Mast ; Chamine, Suite française, tome I, « la conjuration d’Alger », Albin Michel, 1946 ; Danan, L’exercice du pouvoir en A.F.N du juin 1940 à novembre 1942, Mémoire D.E.S de Science politique ; « Témoignages verbaux ou documents particuliers recueillis dans les archives familiales ».
↑ a, b, c, d, e et f Christine Levisse-Touzé, L’Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945, Albin Michel, Paris, 1998, p. 226-228, p. 235 et 239.
↑ a, b, c, d, e et f Alain Griotteray, 1940 – La naissance de la résistance, éd. Fernand Lanore, coll. « Histoire », Paris, 2008, 115 p. (ISBN 2851573640 et 9782851573643), [lire en ligne [archive]], p. 107-110 ; dont p. 108 : « Je détiens le texte original des accords de Cherchell [...] »
↑ (en) Bruce Allen Watson, Exit Rommel : The Tunisian Campaign, 1942-43, Stackpole Military History Series, 2007 (ISBN 978-0-8117-3381-6), p. 50
↑ 8 novembre 1942. Débarquement en Afrique du Nord [archive]
↑ Robert Aron, Grands dossiers de l’histoire contemporaine, op. cit., p. 221.
↑ Robert Aron, Grands dossiers de l’histoire contemporaine, op. cit., p. 219.
↑ Christine Levisse-Touzé, op. cit.
↑ Cf. notamment : Yves Maxime Danan, La Vie politique à Alger, de 1940 à 1944, L.G.D.J., Paris, 1963, p. 128-129.
↑ Cf. notamment : Robert Murphy, Un diplomate parmi les guerriers, Robert Laffont, Paris, 1965.
↑ Chamine, La conjuration d’Alger, Albin Michel, Paris, 1946 et Gabriel Esquer, 8 novembre 1942, jour premier de la Libération, Charlot, Alger, 1946.
↑ a, b, c, d et e Robert Aron, Grands dossiers de l’histoire contemporaine, op. cit., p. 211, 218-219.
↑ a, b, c, d et e « Henri d’Astier de la Vigerie » [archive], sur le site de l’Ordre de la Libération, ordredelaliberation.fr, consulté le 11 mars 2010.
↑ Robert Aron, Grands dossiers de l’histoire contemporaine, op. cit., p. 210 et 215.
↑ Yves Maxime Danan, La Vie politique à Alger, de 1940 à 1944, L.G.D.J., Paris, 1963, p. 128-129
↑ Rapport de José Aboulker, chef de l’opération, Les Cahiers Français, Londres, août 1943
↑ a et b Robert Aron, Grands dossiers de l’histoire contemporaine, op. cit., p. 210.
↑ Robert Aron, Grands dossiers de l’histoire contemporaine, op. cit., p. 210, 213 et 219.
↑ Les Cahiers Français, Londres août 1943, p. 22.
↑ Rapport de José Aboulker, chef de l’opération publié en août 1943, à Londres par Les Cahiers Français, et cité en bibliographie, selon lequel, en p. 47 : « [...] la participation des Chantiers de Jeunesse à l’opération du 8 novembre a comporté, outre d’Astier, [...] le chef Watson, le chef Beyler, et 6 jeunes chefs » ; voir aussi en p. 26.
↑ Basil Henry Liddell Hart, Histoire de la Seconde Guerre mondiale, op. cit., p. 332.
↑ Basil Henry Liddell Hart, Histoire de la Seconde Guerre mondiale, op. cit., p. 331-332.
↑ Pierre Montagnon, La France coloniale, tome II, Pygmalion-Gérard Watelet, 1990, p. 57.

source wikipédia : Opération Torch

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