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1 avril 2013

Le Débarquement du 6 juin 1944

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale  

Le Débarquement du 6 juin 1944

L’opération Neptune

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L’opération Neptune est le nom de code donné au débarquement en Normandie des troupes alliées en juin 1944 lors de la Seconde Guerre mondiale. Il précède la bataille de Normandie.

C’est la phase d’assaut de l’opération Overlord qui vise à créer une tête de pont alliée de grande échelle dans le nord-ouest de l’Europe et l’ouverture d’un nouveau front à l’Ouest.

Cette opération incluait de nombreux mouvements :

  • la traversée de la Manche par plusieurs milliers de navires ;
  • les opérations aéroportées la nuit précédente ;
  • les bombardements préparatoires aériens et navals des défenses côtières allemandes ;
  • le parachutage de milliers d’Américains au matin du 6 juin ;
  • le débarquement des troupes sur les plages (d’ouest en est) de Utah Beach et Omaha Beach (plus la prise de lapointe du Hoc) pour les Américains et Gold Beach, Juno Beach pour les Canadiens et Sword Beach pour les Anglo-Canadiens et Français libres du Commando Kieffer

Une fois les plages prises, l’opération se poursuit par la jonction des forces de débarquement et l’établissement d’une tête de pont sur la côte normande puis l’acheminement d’hommes et de matériels supplémentaires. Les jours suivants voient la mise en place des structures logistiques (ports, oléoduc) pour le ravitaillement du front et le débarquement de troupes supplémentaires. L’opération cesse officiellement le 30 juin 1944. Bien qu’il soit quelquefois affirmé que l’opération Neptune ne fut que la partie navale de l’opération Overlord, elle-même souvent limitée au seul débarquement Allié et à l’établissement des têtes de pont sur la côte normande, les sources historiques établissent clairement que l’opération Neptune est la partie débarquement et établissement d’une tête de pont côtière au sein de la plus vaste opération Overlord qui visait quant à elle à l’établissement d’une tête de pont de plus grande échelle dans le Nord-Ouest de l’Europe.

Avant et durant l’opération Neptune eut lieu l’opération Fortitude, nom de code collectif des opérations de désinformation et de diversion des Alliés dont le but était double :

  • d’abord dissimuler à l’état-major allemand le lieu réel du débarquement en Europe du Nord-ouest ;
  • ensuite, une fois le débarquement de Normandie effectué, faire croire qu’il ne s’agissait que d’un débarquement secondaire de diversion. Le premier objectif tactique était d’éviter un renforcement des défenses, ainsi qu’une concentration de troupes en Normandie. Il s’agissait ensuite d’éviter une arrivée trop rapide des renforts allemands dans les premiers jours suivants le débarquement. En particulier, il fallait tenir à l’écart les unités blindées de la XVearmée stationnées dans le Pas-de-Calais avant que les Alliés n’aient pu établir une tête de pont suffisamment solide.

L’opération Fortitude comprit deux volets :

  • l‘opération Skye (britannique) British Fourth Army, armée fictive basée à Édimbourg et en Irlande du Nord pour faire croire à un débarquement en Norvège ;
  • l’opération Quicksilver (américaine) : First United States Army Group (FUSAG), groupe d’armées fictif commandé par le général Patton pour faire croire à un débarquement dans le nord de la France.

Buts de l’opération Neptune

L’opération Neptune doit répondre à deux objectifs successifs : établir une tête de pont sur la côte normande puis y acheminer renforts et ravitaillement. Pour cela Neptune va s’articuler en plusieurs opérations :

  • Dans la nuit du 5 au 6 juin : actions aéroportées et traversée de la Manche par la flotte
    • Opérations aéroportées pour sécuriser le flanc est sur l’Orne et le flanc ouest ainsi que la sortie de plage à l’ouest dans le Cotentin.
      • Opération Tonga : parachutage et arrivée par planeur de la 6e division aéroportée britannique sur le flanc est du canal de Caen à la mer et à Ranville, près de la rivière Orne. Le but est de tenir le flanc gauche du secteur de débarquement, particulièrement les ponts pour empêcher les blindés allemands de rejoindre les plages mais permettre par la suite aux blindés britanniques de les utiliser. En effet la zone du débarquement était bordée à l’Est par le canal de Caen à la mer et par l’Orne. Le contrôle des deux ponts les plus proches de la zone de débarquement, le Pegasus Bridge et le pont de Ranville s’avérait un objectif stratégique.
      • Opérations Albany et Boston: parachutages de régiment des 101e et 82e divisions aéroportées américaines dans le nord-est du Cotentin. Elles furent précédées par la mise en place des pathfinders et suivies par l’atterrissage de planeurs de ces mêmes divisions (opération Chicago, Keokuk, Detroit et Elmira). Elles seront suivies par d’autres opérations parachutées le 7 juin. Leur but est de protéger le flanc ouest de la zone de débarquement et surtout de contrôler les sorties de plages d’Utah Beach. En effet, celle-ci, contrairement aux autres plages se trouvent sur un cordon littoral isolé par des marais et n’est reliée que par quelques routes à la péninsule du Cotentin.
    • Opération Dingsonopération Samwest : parachutages en Bretagne de 36 parachutistes français en 4 groupes.
    • Traversée de la Manche de la flotte de débarquement et des bâtiments d’appui naval avec préalablement les :
      • Opération gambit : positionnement de 2 sous-marins de poche pour baliser les plages Est
      • Opération maple : déminage des chenaux à travers la Manche
  • Jour J : Assaut et débarquement
    • Bombardement aérien puis naval des défenses allemandes sur la côte devant les plages de débarquement et des batteries de canons plus à l’intérieur des terres
    • Assaut sur les 5 plages de la côte normande : Utah Beach, Omaha Beach pour les Américains et Sword Beach, Juno Beach et Gold Beach pour les Anglo-Canadiens. S’y rajoutent l’escalade et la prise de la pointe du Hoc par les Rangers américains.
    • Une fois les plages et ses abords pris, elles doivent être nettoyées et des chenaux dégagées afin de permettre un débarquement de plus grande ampleur de troupes et de matériels
  • Jours suivants : Mise en place des structures de ravitaillement
    • 2 ports artificiels, projet Mulberry : Les alliés ont renoncé à prendre directement un port en eaux profondes. Pour pouvoir acheminer le ravitaillement, armements et troupes, ils vont mettre en place deux ports artificiels devant deux des plages prises.
    • Un oléoduc à travers la Manche, l’opération PLUTO

 File:Hms arethusa map.png

Déclenchement de l’opération

Message d’Eisenhower aux troupes d’assaut, le 5 juin 1944

Grand Quartier Général des Forces Expéditionnaires Alliées,

Soldats, Marins et Aviateurs des Forces Expéditionnaires Alliées ! Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la grande croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois. Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent. Avec nos valeureux alliés et nos frères d’armes des autres fronts, vous détruirez la machine de guerre Allemande, vous anéantirez le joug de la tyrannie que les nazis exercent sur les peuples d’Europe et vous apporterez la sécurité dans un monde libre.

Votre tâche ne sera pas facile. Votre ennemi est bien entraîné, bien équipé et dur au combat. Il luttera sauvagement.

Mais nous sommes en 1944 ! Beaucoup de choses ont changé depuis le triomphe nazi des années 1940-41. Les Nations-Unies ont infligé de grandes défaites aux Allemands, dans des combats d’homme à homme. Notre offensive aérienne a sérieusement diminué leur capacité à faire la guerre sur terre et dans les airs. Notre effort de guerre nous a donné une supériorité écrasante en armes et munitions, et a mis à notre disposition d’importantes réserves d’hommes bien entraînés. La fortune de la bataille a tourné ! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire !

J’ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n’accepterons que la Victoire totale !

Bonne chance ! Implorons la bénédiction du Tout-Puissant sur cette grande et noble entreprise.

Dwight D. Eisenhower

___________

Flotte en présence

Le commandement général de la Force navale expéditionnaire alliée, incluant le transport des troupes et l’appui feu naval sur les côtes est assuré par l’amiral britannique SirBertram Ramsay qui a été le responsable de la planification du débarquement en Afrique du Nord en 1942 et dont l’une des deux flottes participa au débarquement en Sicile l’année suivante. Cette force navale était divisée en deux Naval Task Forces :

  • une occidentale commandée par le contre-amiral américain Alan Kirk
  • une orientale commandée par le contre-amiral britannique Sir Philip Vian, vétéran du débarquement en Italie.

La flotte d’invasion était composée de 6 939 navires (1 213 navires de guerre, 4 126 navires de transport et 1 600 navires de soutien dont de nombreux navires marchands) provenant de huit marines différentes (principalement l’US Navy et la Royal Navy mais également plusieurs navires des flottes de pays du Commonwealth, de l’Armée française de la Libération, de la marine royale norvégienne, des navires polonais, néerlandais ou danois).

Traversée de la Manche

Le Débarquement du 6 juin 1944 600px-Allied_Invasion_Force

plan de la traversée

 

La mise en place de cette énorme flotte s’effectua dans tous les ports de la côte sud de l’Angleterre, de Plymouth jusqu’à Newhaven, dont il a fallu compléter les installations par 130 embarcadères supplémentaires.

Déplacer cette armada exigea la définition de quatre passages maritimes depuis les ports britanniques jusqu’à un carrefour au centre de la Manche appelé Spout ou Piccadilly Circus. De cette zone d’un diamètre de 10 milles marins, dix chenaux (2 par plage d’assaut) nettoyés par des dragueurs de mines et balisés de bouées lumineuses permettent aux bateaux (navires de ligne, chalands) d’arriver jusqu’aux 5 plages de débarquement. Les navires se positionnent à environ 10 milles au large des plages entre 2h00 et 3h00 du matin le 6 juin.

Couverture navale

Une part importante de l’opération Neptune était la protection des voies utilisées par les navires alliés et des plages contre la Kriegsmarine. Cela fut confié à la Royal Navy Home Fleet. Les Alliés percevaient deux menaces maritimes allemandes importantes :

  • L’attaque par de gros navires de surface stationnés en Norvège et en mer Baltique. Cette menace était sans doute surévaluée par les Alliés qui ne réalisaient pas, avant juin 1944, la grande faiblesse de la marine de surface allemande dont certains navires n’étaient pas en état de combattre, manquaient de carburant et les équipages d’entraînement, ces gros navires ne s’aventurant plus guère en mer (le Tirpitz réfugié dans un fjord de Norvège, un croiseur de bataille, le Gneisenau, hors d’état de combattre en réalité, les cuirassés de poche Admiral Scheer et Lützow et à cinq croiseurs). Le gros de la Home Fleet était rassemblé en mer du Nord, avec des navires de ligne récents et les porte-avions que l’Amirauté n’avait pas voulu engager dans la Manche à cause de la menace des mines. Elle devait s’opposer le cas échéant à une éventuelle sortie des forces navales de surface allemandes. Le canal de Kiel en mer du Nord avait aussi été miné préventivement (opération Bravado).
  • La seconde menace était les U-boots en provenance de l’Atlantique. Une surveillance aérienne fut mise en place à partir de trois petits porte-avions d’escorte et par le Costal Command de la RAF maintenant un cordon de sécurité jusqu’à très à l’ouest de la pointe des Cornouailles (Land’s End). Quelques U-boots furent repérés mais sans représenter de réels dangers.
  • Une troisième menace existait toutefois avec les unités de S-Boot, mais avec 20 vedettes lance torpilles opérationnelles en Manche et 9 en mer du Nord, c’était bien peu devant l’armada alliée.

D’autres efforts furent faits pour sécuriser l’approche occidentale de la Manche contre des forces navales allemandes venant de Bretagne ou de la côte atlantique. Des champs de mines furent posés (opération Maple) pour forcer les navires ennemis à sortir hors de leur zone de protection aérienne et à se trouver dans des zones où les destroyers alliés pouvaient les attaquer. L’activité navale ennemie fut mineure mais le 4 juillet, quatre destroyers allemands furent coulés ou forcés de rejoindre Brest.

Le Pas-de-Calais fut fermé par des champs de mines, des patrouilles navales et aériennes, des contrôles radar et des bombardements efficaces des ports ennemis de la zone réduisant les risques de raids allemands. Les forces navales allemandes de la zone étaient d’ailleurs assez faibles mais pouvaient être renforcées depuis la mer Baltique. Mais cette flotte devait surtout servir à protéger le Pas-de-Calais où les Allemands attendaient le débarquement et aucune tentative de forcer le blocus allié ne se produisit dans ce secteur.

La couverture navale fut un succès, plus de 300 destroyers et escorteurs étaient chargés à l’entrée de la Manche de refouler les bâtiments légers et les U-boots Allemands. Il n’y eut pas d’attaque par ces derniers et seulement quelques tentatives par des navires allemands de surface, sans conséquences sur la flotte alliée. Les seules pertes de navires en mer furent le fait de mines ou de rares excursions aériennes allemandes après le 6 juin.

Appui naval

Il était assuré par les deux Task forces (Forces opérationnelles) :

  • La Western Task Force (occidentale) de l’US Navy. Elle réunissait 1 700 navires de débarquement, appuyés par 3 cuirassés, 9 croiseurs, dont ceux de l’Armée française de la Libération, le Georges Leygues et le Montcalm, 1 canonnière, 19 destroyers et plusieurs dizaines d’escorteurs et dragueurs.
  • L’Eastern Task Force (orientale) de la Royal Navy. Elle alignait 2426 navires de débarquement, 2 cuirassés, 11 croiseurs, 1 canonnière et 37 destroyers dont La Combattantedes ex-forces navales françaises libres et plusieurs dizaines de bâtiments légers.

Les forces alliées réservèrent à l’appui feu direct des plages de débarquement un ensemble impressionnant de 5 cuirassés, 20 croiseurs, 148 destroyers et près de 350 chalands de débarquement équipés pour la circonstance de roquettes, de canons ou de pièces antiaériennes pour le soutien direct et l’appui feu des troupes au plus près des plages de débarquements.

Cet appui-feu des bâtiments alliés se poursuivit les jours suivants, même une fois les plages prises, principalement pour réduire des batteries, de l’artillerie ou des unités allemandes situées plus à l’intérieur des terres, le feu étant alors déclenché sur demande des troupes alliées au sol.


WESTERN TASK FORCEForces U et ONavire amiral : croiseur AUGUSTA13 navires de ligne + 19 destroyers + 56 dragueurs de mines + 62 petits dragueurs + 12 frégates + 4 corvettes + 113 navires de mines

Liste des navires de ligne de la Force U – Utah Beach1
Nom Erebus Black prince Tuscaloosa Quincy Nevada Hawkins Enterprise Soemba
Nationalité anglais anglais américain américain américain anglais anglais hollandais
Type monitor croiseur croiseur croiseur cuirassé croiseur croiseur canonnière
Classe Erebus Bellona New orleans Baltimore Nevada Cavendish Emerald Flores
Fin fabrication 1916 1943 1934 1943 1918 1919 - 1926
Déplacement normal 8 000 5 600 10 136 14 472 27 500 9 750 7 300 1 475
Long. en m 123,4 147,8 179,2 205,2 175,3 184,4 173,7 45,5
Larg. en m 26,9 15,4 18,8 21,6 29,1 19,8 16,6 11,5
Tirant en m 3,6 5,1 6,9 7,3 8,7 5,9 5,6 3,5
Vitesse 14 32 32,7 33 20,5 30 33 15
Armement 2 x 381 mm 4 x 155 mm 9 x 203 mm 9 x 203 mm 10 x 356 mm 7 x 190 mm 4 x 105 mm 3 x 150 mm
- 2 x 152 mm 8 x 127 mm 12 x 127 mm 21 x 127 mm 6 x 76 mm 4 x 20 mm
Equipage 204 480 868 1039 864 712 850 132
Objectif Gatteville + La Pernelle Morsalines Quinéville Saint-Marcouf Azeville St-Martin Madeleine Utah beach
Liste des navires de ligne de la Force O – Omaha Beach1
Nom Texas Glasgow Leygues Montcalm Arkansas
Nationalité américain anglais français français américain
Type cuirassé croiseur croiseur croiseur cuirassé
Classe New York Town Galissonnière Galissonnière Wyoming
Fin fabrication 1914 1936 1937 1937 1912
Déplacement normal 27 000 9 100 8 214 8 214 26 000
Long. en m 172,3 170,1 179,5 179,5 169,9
Larg. en m 29,1 18,8 17,4 17,4 28,4
Tirant en m 8,7 6,5 5,3 5,3 8,7
Vitesse 21 32 31 31 20,5
Armement 10 x 356 mm 12 x 152 mm 9 x 152 mm 9 x 152 mm 12 x 305 mm
- 21 x 127 mm 8 x 102 mm 8 x 90 mm 8 x 90 mm 21 x 127 mm
Equipage 1042 748 764 764 1063
Objectif Pointe du Hoc Omaha beach Omaha beach Port en Bessin Omaha beach

EASTERN TASK FORCEForces G, J et SNavire amiral : Croiseur SCYLLA15 navires de ligne + 37 destroyers + 42 dragueurs de mines + 87 petits dragueurs + 19 frégates + 17 corvettes + 90 navires de mines + 2 sous-marins de poche

Liste des navires de ligne de la Force J – Gold Beach1
Nom Ajax Argonaut Emerald Orion Flores Belfast Diadem
Nationalité anglais anglais anglais anglais hollandais anglais anglais
Type croiseur croiseur croiseur croiseur canonnière croiseur croiseur
Classe Leander Dido Emerald Leander Flores Town Bellona
Fin fabrication NC NC 1926 NC 1926 1939 1944
Déplacement normal 7 270 5 600 7 300 7 270 1 475 10 055 5 600
Long. en m 159,1 147,8 173,7 159,1 45,5 176,5 147,8
Larg. en m 16,9 15,4 16,6 16,9 11,5 19,3 15,4
Tirant en m 6 5,1 5,6 6 3,5 6,5 5,1
Vitesse 32,5 32 33 32,5 15 32,5 32
Armement 8 x 152 mm 8 x 112 mm 7 x 152 mm 8 x 152 mm 3 x 150 mm 12 x 152 mm 8 x 112 mm
- 4 x 102 mm 5 x 102 mm 4 x 102 mm 4 x 20 mm 12 x 102 mm
Equipage 570 480 850 570 132 850 480
Objectif Longues Vaux Arromanches Mont Fleury Arromanches Ver Moulineaux

Force G – Soutien naval de JUNO BEACH assuré par les 11 destroyers de la zone. Pas de navire de ligne.

Liste des navires de ligne de la Force S – Sword Beach1
Nom Danae Dragon Frobisher Arethusa Mauritius Roberts Ramillies Warspite
Nationalité anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais anglais
Type croiseur croiseur croiseur croiseur croiseur monitor cuirassé cuirassé
Classe Danae Danae Cavendish Arethusa Fiji Erebus Royal Sovereign Queen Elizabeth
Fin fabrication 1918 1918 1920 1935 1941 1941 1916 1915
Déplacement normal 4 970 4 970 9 750 5 220 8 530 7 973 28 000 27 500
Long. en m 143,6 143,6 184,4 146,3 164 113,8 190,3 196,8
Larg. en m 13,9 13,9 19,8 15,6 18,9 27,4 27 27,6
Tirant en m 5 5 5,9 5 6 4,1 8,7 8,8
Vitesse 29 29 30,5 32,3 31,5 12,5 13 23
Armement 6 x 152 mm 6 x 152 mm 7 x 190 mm 6 x 152 mm 12 x 152 mm 2 x 381 mm 8 x 381 mm 8 x 381 mm
- 2 x 76 mm 2 x 76 mm 6 x 76 mm 4 x 100 mm 8 x 100 mm 8 x 100 mm 14 x 152 mm 14 x 152 mm
Equipage 450 450 712 500 920 442 908 925
Objectif Ouistreham Graye Riva bella Merville Houlgate Houlgate Bénerville Villerville

HOME COMMANDflotte de commandement1 navire de ligne + 20 destroyers + 50 corvettes + 292 navires de mines + 58 groupes anti-ss-marins


Appui aérien

L’aviation alliée apportait aussi son appui à l’opération Neptune. En assurant une couverture constante au-dessus de la flotte de débarquement et des plages, et surtout en complétant la préparation navale par un tapis de 4 000 tonnes de bombes sur les principaux sites de débarquement (avec plus ou moins de succès, très efficaces à Utah Beachmais un échec à Omaha Beach).

Pour le jour J, l’Air Chief Marshall Robert Mallory disposait de 7 500 avions de reconnaissance, chasseurs et bombardiers légers, qui, le cas échéant, pouvaient être renforcés par 3 500 avions de l’aviation de bombardement stratégique du Bomber Command.

Les Alliés ne disposeront de leur première piste d’aviation en Normandie que le 12 juin près d’Utah Beach, la prise de Caen et de l’aérodrome de Carpiquet dans les premiers jours de la bataille ayant échoué (Voir bataille de Caen).

Assaut sur les plages

Au début de l’opération Neptune, se déroula l’opération Gambit quand les sous-marins miniatures britanniques, les 2 X-Craft, vinrent se mettre en position près des plages pour guider la flotte d’invasion.

Les troupes d’assaut débarquèrent sur les 5 plages, désignées par les noms de code devenus célèbres : SWORD BEACH, JUNO BEACH, GOLD BEACH, OMAHA BEACH, etUTAH BEACH.

L’ordre de bataille était approximativement le suivant :

  • Le 1st Special Service Brigade comprenant les commandos britanniques No.3, No.4, No.6 et No.45 (RM) débarquent à Ouistreham dans le secteur Queen Red (à l’extrême gauche). Les hommes du No.Commando 4 sont renforcées par le 1st Troop et le 8e Troop (dont les 177 fusiliers marins français du commandant Kieffer) des 10e commandos interalliés.
  • La 3e division d’infanterie britannique et la 27e brigade cuirassée à Sword Beach, de Ouistreham à Lion-sur-Mer.
  • 41e (RM) commando (de la 4e Special Service Brigade avec les 46e (RM), 47e (RM) et 48 e(RM) commandos), débarque à la droite de Sword Beach.
  • La 3e division d’infanterie et la 2e brigade blindée de l’armée Canadienne, la 2de brigade cuirassée et le 48e (RM) commando à Juno Beach, entre Saint-Aubin-sur-Mer etCourseulles-sur-Mer.
  • Le 46e (RM) commando à Juno doit escalader la falaise à gauche de l’estuaire de l’Orne et y détruire une batterie (la puissance de feu de cette batterie étant apparue comme négligeable, le 46e commando est mis de côté comme une réserve flottante et débarque à Jour J+1).
  • La 50e division britannique et la 8e brigade cuirassée à Gold Beach, de La Rivière à Arromanches.
  • Le 47e (RM) commando sur le flanc Ouest de Gold beach.
  • Le 5e Corps US (1re division d’infanterie et 29e division d’infanterie) de l’US Army à Omaha Beach, de Sainte-Honorine-des-Pertes à Vierville-sur-Mer.
  • Le 2e bataillon de rangers US à la pointe du Hoc.
  • Le 7e corps US (4e division d’infanterie plus d’autres éléments) à Utah Beach, autour de Pouppeville et La Madeleine.

Logistique

L’opération Neptune ne se limita pas seulement au transport des troupes d’assaut. Elle assura le ravitaillement des têtes de pont. Ce qui était une source d’ennui pour l’état-major allié à cause de l’absence de port en eau profonde disponible dans les premiers jours de la bataille de Normandie. Les Alliés ne pouvaient disposer que des petits ports de pêche de Port-en-Bessin et Courseulles dont la capacité d’accueil était minime, ce qui limitait l’ampleur du débarquement.

Ports artificiels

Pour résoudre ce problème, les Alliés conçurent d’« apporter leur port avec eux ». Quinze jours après le débarquement, débuta la mise en place de deux ports artificiels, lesMulberries face aux plages de Saint-Laurent-sur-Mer (Mulberry A, port américain) et d’Arromanches (Mulberry B, port britannique). Ces deux ports devaient être capables de permettre le débarquement de 6 500 véhicules et 40 000 tonnes d’approvisionnement par semaine. Une tempête détruisit le Mulberry A américain et endommagea le Mulberry B britannique et dans les faits, la majeure partie du débarquement du matériel et des troupes continua à se faire par les plages et par l’utilisation intensive et plus qu’initialement prévu des petits ports côtiers et ce jusqu’à la prise et la remise en marche du port de Cherbourg pour pouvoir acheminer du carburant, des munitions et des soldats en renfort.

Approvisionnement en carburant

L’approvisionnement en carburant était un des éléments vitaux de la réussite de l’opération Overlord. Les Alliés avaient estimé leurs besoins à 15 000 tonnes à J+41 (soit le 15 juillet) pour approvisionner en essence les 200 000 véhicules qui auraient déjà été débarqués2 mais également le kérozène des avions ou le mazout des navires de la zone. Pendant les 10 premiers jours, les Alliés faisaient échouer sur les plages des LCT remplis de jerricans d’essence2. En parallèle, deux points d’ancrage pour pétroliers étaient installés au large de Sainte-Honorine-des-Pertes et reliés à la côte et au mont Cauvin par des tuyaux souples2. Un terminal pétrolier sommaire était installé le long des jetées dePort-en-Bessin et relié lui aussi au Mont-Cauvin par un oléoduc2.

À partir du 15 juillet, ces systèmes d’approvisionnement dit mineurs devaient être remplacés par des systèmes de plus grand échelle à partir du port de Cherbourg reconquis. Le terminal pétrolier d’avant-guerre de la marine nationale de la digue de Querqueville devait être remis en marche avec l’accostage de gros pétroliers mais surtout avec la mise en place d’un oléoduc sous la Manche. Mais les importantes destructions allemandes du port ne permirent au premier pétrolier allié de n’accoster à Querqueville que le 25 juillet et la mise en place de l’oléoduc fut elle aussi retardée2.

Article détaillé : Opération PLUTO.

Il s’agissait de dérouler entre l’île de Wight et Querqueville, soit une centaine de kilomètres, dix tuyaux souples sous la mer (Pipe-Lines Under The Ocean ou PLUTO), ce qui n’avait encore jamais été fait dans l’Histoire2. Initialement, le premier tuyau devait entrer en fonctionnement le 18 juin, soit 12 jours après le débarquement. Mais la prise de Cherbourg plus tardive, le long nettoyage des eaux du port et le mauvais temps retardèrent sa mise en service de 6 semaines et il ne put rentrer en fonction qu’au début du mois d’août. Néanmoins, le manque de carburant ne se fit pas trop sentir, le front ne progressant pas ou peu2.

Le fonctionnement de PLUTO se révéla également insuffisant, chaque tuyau ne fournissant pas les 300 tonnes/jour initialement prévues2, obligeant les Alliés à poursuivre des débarquement de carburant sur les plages, à décharger dans le port de Courseulles-sur-Mer et à continuer de faire fonctionner le terminal de Port-en-Bessin2. Par la suite, avec l’avancée des Américains, PLUTO fut prolongé par un oléoduc terrestre jusqu’à Avranches2. Au mois d’aout, il sera redirigé vers la Seine et Paris. 7500 sapeurs américains aidés de 1500 prisonniers de guerre allemands participeront aux travaux de cet oléoduc2.

Notes et références

  1. ↑ a, b, c et d Yves Buffetaut, Navires du débarquement, Marines Editions, p. 55-66
  2. ↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Rémi Dequesnes, Normandie 1944 – le débarquement et la bataille de Normandie, Éditions Ouest-France, 2009, p. 178-181. Chap. Le Ravitaillement des armées en carburant

26 mars 2013

Le régiment de la Chaudière

Classé sous — milguerres @ 13 h 49 min

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Devoir de mémoire pour les Canadiens qui ont participé aux conflits de la France

Le régiment de la Chaudière

 

Insigne du Régiment de la Chaudière

Le document qui suit peut être visualisé ou téléchargé :

LE RÉGIMENT DE LA CHAUDIÈRE, octobre 2010 (version PDF, 740,38 Ko)


Colonel en chef : Sa Majesté La Reine

INSIGNE

Description

Deux mitrailleuses d’argent passées en sautoir, les bouches en haut, sommées d’une fleur de lis d’or soutenue d’un castor couchant au naturel, le tout environné d’un listel de gueules inscrit AERE PERENNIUS en lettres d’argent et chargé de deux feuilles d’érable du même.

Symbolisme

Les feuilles d’érable et le castor représentent le service au Canada. La fleur de lis, emblème de la province du Québec, était la figure centrale de l’insigne du Régiment de Beauce. Les mitrailleuses Vickers sont du type de celles qu’utilisait le régiment lorsque celui-ci est devenu un régiment de mitrailleuses en 1936. « AERE PERENNIUS » est la devise du régiment.

DEVISE

AERE PERENNIUS (Plus durable que le bronze)

MARCHES

« Sambre et Meuse » et « The Longest Day »

HONNEURS DE BATAILLE

Guerre de 1812

DÉFENSE DU CANADA – 1812-1815 – DEFENCE OF CANADA; CHÂTEAUGUAY

Distinction honorifique

Distinction honorifique non blasonnable DÉFENSE DU CANADA – 1812-1815 – DEFENCE OF CANADA

______________________________________________________

Seconde Guerre mondiale

Débarquement en Normandie

Caen

Carpiquet

Crête de Bourguébus

Faubourg de Vaucelles

Falaise

La Laison

Chambois

Boulogne, 1944

Calais, 1944

L’Escaut

Poche de Breskens

La Rhénanie 

Plaines du Waal 

La Hochwald

Le Rhin 

Emmerich-Hoch Elten

Zutphen;

Nord Ouest de l’Europe , 1944-1945.

LIGNÉE

Ce régiment de la Force de réserve vit le jour le 9 avril 1869 et regroupe les régiments suivants.

Le Régiment de la Chaudière vit le jour à Saint- Anselme, au Québec, le 9 avril 1869, lorsque le « The Provisional Battalion of « Dorchester » » fut autorisé.1 Il fut rebaptisé « 92nd « Dorchester » Battalion of Infantry » le 12 juin 1885.2 Le 1er août 1899, il se fusionna avec le « 23rd « Beauce » Battalion of Infantry » (voir ci-dessous), conservant la même désignation.3 Il fut rebaptisé : « 92nd Dorchester Regiment » le 8 mai 1900;4 « Le Régiment de Dorchester » le 29 mars 1920;5« The Beauce Regiment » le 15 mars 1921;6 « Le Régiment de Beauce » le 1er mai 1921;7 et « Le Régiment de Dorchester et Beauce » le 1er février 1932.8 Le 15 décembre 1936, il se fusionna avec le « 5th Machine Gun Battalion, CMGC » (voir ci-dessous) et fut rebaptisé « Le Régiment de la Chaudière (Mitrailleuses) ».9 Il fut rebaptisé : « 2nd (Reserve Battalion, Le Régiment de la Chaudière (Mitrailleuses) » le 7 novembre 1940;10 « 2nd (Reserve Battalion, Le Régiment de la Chaudière » le 1er avril 1941;11 et « Le Régiment de la Chaudière » le 24 avril 1946.12 Le 1er septembre 1954, il se fusionna avec « Le Régiment de Lévis » (voir ci-dessous), conservant la même désignation.13

Notes:

Lorsqu’il fut rebaptisé Le Régiment de Dorchester, le 29 mars 1920 (voir ci-dessus), il fut organisé en tant que régiment à deux bataillons. Le 1er Bataillon faisait partie de l’ordre de bataille de la Milice active non permanente tandis que le 2e Bataillon faisait partie de l’ordre de bataille de la Réserve. L’unité de réserve fut dissoute le 14 décembre 1936 (GO 3/37).

Le « The Beauce Regiment » fut dissous en vue de la réorganisation du 3 janvier 1921 et réorganisé la même journée (GO 80/21). Il s’agit de changements administratifs qui n’influent pas sur la lignée du régiment.

Le Régiment de Dorchester et Beauce fut dissous en vue de l’incorporation du 14 décembre 1936 et réorganisé le lendemain (GO 204/36). Il s’agit de changements administratifs qui n’influent pas sur la lignée du régiment.

Le « 23rd « Beauce » Battalion of Infantry » vit le jour à Sainte-Marie, au Québec, le 9 avril 1869, lorsque le « The Provisional Battalion of « Beauce » » fut autorisé.14 Il fut rebaptisé « 23rd « Beauce » Battalion of Infantry » le 19 mai 1871.15 Le 1er août 1899, il se fusionna avec le « 92nd Dorchester Battalion of Infantry », tel que décrit au paragraphe précédent.

Le Régiment de Lévis vit le jour à Lévis, au Québec, le 1er décembre 1902, lorsque le « 17th Regiment of Infantry » fut autorisé.16 Il fut rebaptisé : « Le Régiment de Lévis » le 29 mars 1920;17 « 2nd (Reserve) Battalion, Le Régiment de Lévis » le 12 mai 1942;18 et « Le Régiment de Lévis » le 7 novembre 1945.19 Le 1er septembre 1954, il se fusionna avec « Le Régiment de la Chaudière », tel que décrit au paragraphe précédent.

Notes:

Il n’y a aucun lien historique avec le « 17th Levis Regiment » de 1863 à 1901.

Lorsqu’il fut rebaptisé Le Régiment de Lévis, le 29 mars 1920 (voir ci- dessus), il fut organisé en tant que régiment à deux bataillons. Le 1er Bataillon faisait partie de l’ordre de bataille de la Milice active non permanente tandis que le 2e Bataillon faisait partie de l’ordre de bataille de la Réserve. L’unité de réserve fut dissoute le 14 décembre 1936 (GO 3/37).

Le Régiment de Lévis fut dissous en vue de la réorganisation du 1er octobre 1920 et réorganisé la même journée (GO 232/20). Il s’agit de changements administratifs qui n’influent pas sur la lignée du régiment.

Le « 5th Machine Gun Battalion, CMGC » vit le jour à Québec, au Québec, le 1er juin 1919, lorsque le « 5th Machine Gun Brigade, CMGC » fut autorisé.20 Il fut rebaptisé « 5th Machine Gun Battalion, CMGC » le 15 septembre 1924.21 Le 15 décembre 1936, il se fusionna avec « Le Régiment de Dorchester et Beauce », tel que décrit au paragraphe précédent.

Notes:

La « 5th Motor Machine Gun Brigade, CMGC » fit partie de l’ordre de bataille de la Réserve à compter du 1er juin 1920 (GO 104/20). L’unité de réserve fut dissoute le 14 décembre 1936 (GO 3/37).

Le « 5th Machine Gun Battalion, CMGC » fut dissous en vue de l’incorporation du 14 décembre 1936 et réorganisé le lendemain (GO 204/36). Il s’agit de changements administratifs qui n’influent pas sur la lignée du bataillon.

Perpétuations

« 1er Bataillon de la Milice d’élite incorporée », « Cavalerie légère de Dorchester », et « 1reDivision de Lotbinière (1812-1815) »

Site du Quartier général

Lévis, Québec

 

HISTORIQUE OPERATIONNEL

Seconde Guerre mondiale

Le Régiment de la Chaudière (Mitrailleuses) mobilisa le « Le Régiment de la Chaudière (Mitrailleuses), CASF » pour le service actif le 1er septembre 1939.22 Il fut rebaptisé : « Le Régiment de la Chaudière, CASF » le 24 mai 1940;23 et « 1st Battalion, Le Régiment de la Chaudière, CASF » le 7 novembre 1940.24 Il s’embarqua pour la Grande-Bretagne le 21 juillet 1941.25 Lors du Jour « J », le 6 juin 1944, il débarqua en Normandie, en France, en tant qu’élément de la 8e brigade d’infanterie de la 3e division d’infanterie canadienne, et combattit dans le Nord-Ouest de l’Europe jusqu’à la fin de la guerre.26 Le bataillon outre-mer fut dissous le 15 janvier 1946.27

Subséquemment, le régiment mobilisa le « 3rd Battalion, Le Régiment de la Chaudière, CIC, CAOF » le 1er juin 1945, pour servir avec les troupes d’occupation canadiennes en Allemagne.28Le bataillon fut dissous le 24 avril 1946.29

Des détachements de Le Régiment de Lévis furent mobilisés pour le service le 26 août 1939 et furent mis en service actif le 1er septembre 1939, sous l’appellation de « Le Régiment de Lévis, CASF (Details) », fournissant des services locaux de protection.30 Les détachements mobilisés pour le service actif furent dissous le 31 décembre 1940.31 Des détachements du régiment furent mobilisés une nouvelle fois pour le service le 1er janvier 1941, sous l’appellation de «Details of 1st (Reserve) Battalion, Le Régiment de Lévis ».32 Ils furent rebaptisés « Details of 2nd Battalion, Le Régiment de Lévis » le 12 mai 1942.33 Les détachements mobilisés pour le service actif furent dissous le 31 mai 1943.34

Subséquemment, le régiment mobilisa « 1st Battalion, Le Régiment de Lévis, CASF » pour le service actif le 12 mai 1942.35 Il servit au Canada dans un rôle de défense territoriale, en tant que composante du District militaire no. 5.36 Le bataillon fut dissous le 15 octobre 1943.37

 

DRAPEAU CONSACRÉ

Le Régiment de la Chaudière

DRAPEAU DE CAMP

Le Régiment de la Chaudière

Musée Le Régiment de la Chaudière – Le Musée en images

1. MGO 9 Apr 69. Formé de quatre compagnies indépendantes d’infanterie autorisées selon les dates suivantes : « No. 1 Company » (An Infantry Company at Sainte-Claire, 18 décembre 1868); « No. 2 Company » (An Infantry Company at Saint-Anselme, 18 décembre 1868); « No. 3 Company » (An Infantry Company at St. Isidore, 18 décembre 1868); et « No. 4 Company » (An Infantry Company at Sainte-Justine de la Trappe, 8 janvier 1869) /Formed from four independent infantry companies authorized on the following dates: ‘No. 1 Company’ (An Infantry Company at Sainte-Claire, 18 December 1868); ‘No. 2 Company’ (An Infantry Company at Saint-Anselme, 18 December 1868); ‘No. 3 Company’ (An Infantry Company at St. Isidore, 18 December 1868); and ‘No. 4 Company’ (An Infantry Company at Sainte-Justine de la Trappe, 8 January 1869).

2. MGO 15/85.

3. Les Ordres Généraux, ou les textes de séances du rapport Annuel de la Milice, ne comportent aucune date d’autorité pour le fusionnement en 1892. La date du 1er août 1899 correspond toutefois aux sources de 1899 mentionnées précédemment ainsi qu’aux Regimental Establishments of the Active Militia including the Permanent Force for the Financial Year 1899-1900) / No authority date for amalgamation in 1899 is contained within the applicable General Orders or Annual Militia Report sessional papers. However, the date of 1 August 1899 is consistent with the aforementioned sources of 1899 and the Regimental Establishments of the Active Militia including the Permanent Force for the Financial Year 1899-1900).

4. MO 105/1900.

5. MO 96/20.

6. GO 77/21.

7. GO 137/21.

8. GO 15/32.

9. GO 204/36.

10. GO 42/41.

11. GO 122/41.

12. GO 400/45; et/and GO 85/46.

13. CAO 76-3, Pt ‘B’, Supp Issue No. 420/55.

14. MGO 9 Apr 69. Formé de cinq compagnies indépendantes d’infanterie autorisées selon les dates suivantes : « No. 1 Company » (An Infantry Company at Saint-Vital-de-Lambton, No. 1, 18 décembre 1868); « No. 2 Company » (An Infantry Company at Alymer, 18 décembre 1868); « No. 3 Company » (An Infantry Company at Saint-François, 18 décembre 1868); « No. 4 Company » (An Infantry Company atSaint-Vital-de- Lambton, No. 2, 8 janvier 1869) et « No. 5 Company » (An Infantry Company at Sainte-Marie, 6 février 1869) / Formed from five independent infantry companies authorized on the following dates: ‘No. 1 Company’ (An Infantry Company at Saint-Vital-de-Lambton, No. 1, 18 December 1868); ‘No. 2 Company’ (An Infantry Company at Aylmer, 18 December 1868); ‘No. 3 Company’ (An Infantry Company at Saint- François, 18 December 1868); ‘No. 4 Company’ (An Infantry Company at Saint-Vital-de-Lambton, No. 2, 18 December 1868); and ‘No. 5 Company’ (An Infantry Company at Sainte-Marie, 6 February 1869).

15. MGO 13/71.

16. GO 124/02.

17. MO 96/20.

18. GO 309/42; et/and GO 42/41.

19. GO 400/45.

20. GO 47/19; et/and GO 1/20.

21. GO 117/24.

22. GO 135/39.

23. GO 184/40; et/and GO 50/41.

24. GO 42/41.

25. Jacques Castonguay, Armand Ross et Michel Litalien, Le Régiment de la Chaudière 1869-2004, (Lévis, 2005), p. 156.

26. Ibid, passim.

27. GO 85/46.

28. GO 319/45.

29. GO 201/46.

30. GO 124/39; et/and GO 135/39.

31. GO 44/41.

32. GO 44/41; GO 42/41; et/and GO 125/39.

33. GO 42/41; et/and GO 309/42.

34. GO 301/43.

35. GO 309/42; et/and GO 42/41.

36. Colonel C.P. Stacey, Histoire officiel de la participation de l’Armée canadienne à la Seconde Guerre mondiale, Volume 1, Six Années de guerre (Ottawa, 1955), p. 557; et/and G.E. Marquis, Le Régiment de Lévis, Historique et Album, (Lévis, 1952), pp. 192-201.

37. GO 15/44.

Avis sur les notes en bas de page : Le texte contenu dans cette page est fourni tel qu’il figure dans le document d’origine et il ne peut être modifié. Comme certaines notes font référence à des annotations qui n’existent que dans une seule des deux langues officielles, il se peut que les numéros ne correspondent pas dans le contenu que vous visionnez. Aux fins de clarification, nous vous invitons à vérifier la note en bas de page correspondante dans la page en anglais.

source : http://www.cmp-cpm.forces.gc.ca/dhh-dhp/his/ol-lo/vol-tom-3/par2/rc-fra.asp

 

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 retour à la Seconde Guerre Mondiale

23 février 2013

Bataille de la Poche de Falaise

Classé sous — milguerres @ 22 h 59 min

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 retour à la Seconde Guerre Mondiale

 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

Bataille de la Poche de Falaise

La Poche de Falaise ou Poche de Chambois – Mont-Ormel ou encore Poche de Falaise-Argentan pour les Anglo-Saxons, fut le théâtre de la dernière opération de la bataille de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette opération se déroula du 12 au 21 août 1944 dans une zone située entre les quatre villes normandes de Trun, Argentan, Vimoutiers et Chambois pour s’achever près de Falaise.
La bataille de la poche de Falaise est une victoire stratégique pour les Alliés. Confinés en Normandie pendant deux mois, ils projettent enfin leurs forces dans tout le nord de la France, et manquent de peu l’encerclement de deux armées allemandes avec leurs dizaines de divisions.
En cela, la victoire est peu concluante et a occasionné une controverse entre Américains et Britanniques qui dure encore aujourd’hui.

Bataille de la Poche de Falaise 657593FALAISE
888554344pxPochedeFalaise2
Carte de la bataille de Normandie

Après le débarquement de Normandie du 6 juin 1944, la guerre s’enlise côté américain devant Saint-Lô dans la bataille des haies, et côté Anglo-Canadien dans la bataille de Caen ; la progression est difficile vers Falaise.
Le maréchal Bernard Montgomery se bat avec une armée anglo-canadienne à coup d’opérations limitées et violentes. Faisant face à la majorité des moyens blindés de la Wehrmacht1, sur un terrain (de bocages normands) défavorable à l’offensive motorisée, la progression britannique est lente et coûteuse.

L’opération Cobra du 25 juillet 1944, coup de tonnerre planifié par le général Omar Bradley, libère soudainement toute la 3e armée du général Patton après cinquante jours de petites avancées2. Le 1er août 1944, la percée d’Avranches permet le jaillissement des divisions américaines vers la Bretagne, seconde étape du plan Overlord. Il devient vite évident que, devant la faiblesse de la 7e armée allemande, une occasion unique se présente d’asséner un coup massif à la Wehrmacht. Une réunion entre Bradley et Montgomery, le 2 août 1944, parvient à la conclusion qu’un seul corps d’armée américain, avec le concours de la Résistance française, serait suffisant pour nettoyer la Bretagne3. D’autre part, on décide que le général Patton devrait s’assurer les passages de la Loire au sud, « et se tenir prêt à se lancer vers l’est (Paris) avec de puissantes forces blindées et motorisées »3.
Contre toute logique militaire, plutôt que de se replier en ordre sur les coupures fluviales après la percée américaine, Adolf Hitler imagine une offensive sur Mortain. En décidant cela, il pousse en effet l’armée allemande vers la destruction4. Le Führer a pris personnellement en charge les opérations militaires à l’Ouest depuis l’attentat du 20 juillet 1944, car il a perdu toute confiance dans les militaires de ses états-majors. Il n’écoute plus aucun avis, ni aucune mise en garde5. C’est donc un plan complet de la main d’Hitler qui est adressé au maréchal von Kluge. La contre-attaque de Mortain, lancée le 7 août 1944, est un échec cuisant pour les Allemands, qui laissent une partie de leurs forces très dangereusement en pointe.

Relations et réorganisations alliées

Cette fin de bataille de Normandie se déroule sous fortes tensions entre Alliés britanniques et américains, voire entre Anglais et Canadiens. Les opérations se prolongent depuis beaucoup trop longtemps sans vraie victoire stratégique. Au plus haut niveau politique, les interrogations sont multiples. Des conflits larvés se font jour et gangrènent la confiance mutuelle qui avait prévalu jusqu’ici. Par ailleurs, le nombre de divisions placées sous l’autorité de la 1re armée américaine allant croissant, la situation commence à être difficilement gérable pour le général Bradley6. Aussi, le général Dwight Eisenhower, commandant en chef du théâtre d’opérations Europe (ETO) profite-t-il de la victoire américaine d’Avranches pour réorganiser le commandement allié.
Jusqu’alors, l’ensemble des opérations terrestres avait été pris en main par le général Bernard Montgomery, chef du 21e groupe d’armées. Eisenhower crée le 12e groupe d’armées et met à sa tête le général Omar Bradley, jusqu’ici chef de la 1re armée américaine. Courtney Hodges est nommé commandant de la 1re armée américaine. Montgomery reste commandant en chef des forces terrestres, mais le général Dwight Eisenhower s’apprête à prendre sa place, afin d’être en position d’arbitre des deux commandants de groupe d’armées7. Enfin, le débarquement de la 4e division blindée canadienne permet aux Canadiens de gagner leur autonomie par la création d’une armée forte de deux corps d’armée, dont un canadien à deux divisions blindées et deux divisions d’infanterie8.

Situation du haut commandement allemand

Le contexte est marqué par la confusion issue des complexités d’organisation de la Wehrmacht. Le maréchal von Kluge est un fidèle d’Hitler. À ce moment de la bataille, il combine les rôles de commandant du groupe d’armées B et de commandant en chef des forces armées à l’Ouest9. Soupçonné d’être impliqué dans le complot du 20 juillet contre Hitler, il agit avec un zèle extrême et fait tout pour s’affranchir des soupçons du Führer. Aussi, tous les ordres qu’il reçoit sont-ils traités à la lettre, sans aucune forme d’interprétation, aboutissant au final aux pires catastrophes. Pendant la journée du 15 août 1944, à l’occasion d’une inspection dans la poche, suite à une attaque aérienne sur son petit convoi d’accompagnement et la destruction du véhicule de communication10, il disparaît sans donner de nouvelles, réapparaissant au QG du général Eberbach à la nuit tombée ; il a fallu 16 heures au convoi pour parcourir 80 km10. Les soupçons de trahison sans aucun fondement11,10 pèsent de plus en plus sur le Feldmarschal, finalement révoqué le soir du 17 août par Hitler10. Walter Model, le pompier de service12, en provenance du Front de l’Est, le remplace au pied levé dès le 18 août 1944, au pire moment de la bataille. Von Kluge est convoqué à Berlin pour s’expliquer, destination qu’il n’atteindra jamais, car, au cours du trajet, il se suicide au cyanure, le 19 août, au bord de la route, laissant une lettre assez prophétique adressée à Hitler13.

Autre personnage, le général Heinrich Eberbach est en charge de la 5e armée blindée. Il fait face aux Anglo-Canadiens, qui pressent pour capturer Falaise.
En opposition aux ordres reçus, il refuse de libérer trois divisions de panzers pour la contre-attaque de Mortain, considérant comme imminente l’attaque contre ses propres positions14. Dès avant la fin de la contre-attaque allemande sur Avranches, l’opération Totalize démarre face à ses troupes, lui donnant raison après-coup. Mais ce refus d’obtempérer l’amène à la disgrâce aux yeux d’Hitler, qui le relègue au commandement d’un corps d’armée blindé (Panzergruppe Eberbach). Le général SS Sepp Dietrich le remplace à la tête de la 5e armée blindée15. Le général SS Paul Hausser commande de son côté la 7e armée allemande au grade d’Oberstgruppenführer (général de corps d’armée). Premier général de la Waffen-SS à commander une armée, il est haï par le haut commandement du fait de sa promotion trop rapide. Son armée est littéralement vaporisée par l’opération Cobra, qui le laisse avec des restes de divisions à gérer16. En résumé, le commandement en chef est donc confié à un fidèle d’Hitler en plein milieu de la bataille, le général Model, et les deux armées sous son autorité, à deux généraux de la Waffen-SS, signe clair de la défiance d’Hitler envers la Wehrmacht.
Forces en présence[modifier]

Les Alliés sont organisés en deux grandes forces, l’une anglo-canadienne et l’autre américaine. Les Allemands, après leur échec de Mortain, ont des forces très affaiblies, mais encore combattives.

Ordre de bataille lors de la bataille de la poche de Falaise

Ce qui suit est l’ordre de bataille des forces militaires en présence lors de la bataille de la Poche de Falaise, qui eut lieu du 12 au 21 août 1944 lors de la Seconde Guerre mondiale.

Forces Allemandes

L’ensemble des forces allemandes participant à la bataille de la Poche de Falaise font partie de l’OB West sous les ordres du Generalfeldmarschall Walter Model.
Les unités allemandes ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. Elles sont totalement usées par les deux mois de combats en Normandie. Sur le papier, la Wehrmacht aligne 28 divisions dont 10 blindées, mais on sait qu’il ne s’agit plus, dans la plupart des cas, que de débris. On estime qu’elle n’est forte qu’au maximum de 250 000 hommes et 250 chars pour faire face aux Alliés dans cette ultime bataille en Normandie1.

363104800pxOrgaGerm
Organisation et composition de l’armée allemande

5e Panzer Armee
La 5e Panzer Armee est sous les ordres du General der Panzertruppen Heinrich Eberbach
1er SS-Panzerkorps sous les ordres du General der Infanterie Joseph Dietrich
1re Panzerdivision SS Leibstandarte Adolf Hitler
12e Panzerdivision SS Hitlerjugend
Heinrich Eberbach
2e SS Panzer Korps sous les ordres du General der Infanterie Willi Bittrich
9e Panzerdivision SS Hohenstaufen
10e Panzerdivision SS Frundsberg
277e division d’infanterie
47e Panzer Korps sous les ordres du General der Infanterie Hans von Funck
2e Panzerdivision
116e Panzerdivision
276e division d’infanterie
326e division d’infanterie
86e Korps sous les ordres du General der Infanterie Dietrich von Obstfelder
21e Panzerdivision
16e Luftwaffen-Feld-Division
346e division d’infanterie
711e division d’infanterie

7e Armee
La 7e Armee est sous les ordres du General der Panzertruppen Paul Hausser
84e Corps d’armée sous les ordres du General der Infanterie Dietrich von Choltitz

Panzer Lehr Division
2e Panzerdivision SS Das Reich
17e Panzergrenadier Division SS Götz Von Berlichingen
5e Luftwaffen-Feld-Division
91e Luftland Division
243e division d’infanterie
275e Luftland Division
343e division d’infanterie

25e Corps d’armée sous les ordres du General der Artillerie Wilhelm Fahrmbacher
77e Luftland Division
265e division d’infanterie
266e division d’infanterie
319e division d’infanterie
343e division d’infanterie
2e Falschirm division
Ce corps d’armée se trouve en Bretagne, et ne participe donc pas à la bataille de la Poche de Falaise

Forces Alliées

12e Groupe d’Armée
Le 12e Groupe d’Armée est sous les ordres du Général Omar Bradley

691917800px12eGA
Organisation et composition de l’armée américaine

1e US Army sous les ordres du général Courtney Hodges
7e corps du général Lawton Collins
3e Armored Division
1re Infanterie Division
4e Infanterie Division
9e Infanterie Division
30e Infanterie Division
19e corps du général Charles Corlett
2e Armored Division
28e Infanterie Division
3e US Army sous les ordres du général Georges Patton
8e corps du général Troy Middleton
6e Armored Division
2e Infanterie Division
8e Infanterie Division
29e Infanterie Division
83e Infanterie Division
12e corps du général Gilbert Cook
4e Armored Division
35e Infanterie Division
15e corps du général Wade Haislip
2e Division Blindée Française
5e Armored Division
79e Infanterie Division
90e Infanterie Division
20e corps du général Walton Walker
7e Armored Division
5e Infanterie Division
80e Infanterie Division

21e Groupe d’Armée
Le 21e Groupe d’Armée est sous les ordres du Général Bernard Montgomery

454034770px21eGA
Organisation et composition de l’armée britannique

1re Armée canadienne sous les ordres du général Henry Crerar
1er corps du général John Crocker
3e Infanterie Division
51e Highland Division
6e Airborne Division
2e Corps canadien du général Guy Simonds
1re division blindée polonaise
5e Division blindée canadienne
2e Division d’infanterie canadienne
3e Division d’infanterie canadienne
2e Armée Britannique sous les ordres du général Miles Dempsey
8e corps du général Richard O’Connor
Guards Armoured Division
11e Armoured Division
15e Scottish Division
12e corps du général Neil Ritchie
49e West Riding Division
53e Welsh Division
59e Scottish Division
30e corps du général GC Bucknal
7e Armoured Division
43e Wessex Division
50e Northumbrian Division
Notes
↑ Martin Blumenson, La Libération

Alliés

Depuis la réorganisation d’août, le 21e groupe d’armées du général Montgomery est organisé en deux armées distinctes : la 2e armée britannique du général Sir Miles Dempsey et la 1re armée canadienne du général Harry Crerar. L’armée britannique est forte de trois corps d’armée à trois divisions chaque. L’armée canadienne est constituée de deux corps d’armée. Ces forces totalisent 16 divisions, dont cinq blindées, soit 240 000 hommes et 1 500 blindés17. Ce début du mois d’août voit l’engagement de la 1re division blindée polonaise du général Maczek, juste débarquée le 31 juillet.

Le 12e groupe d’armées du général Omar Bradley est organisé en deux armées de la même manière : la 1re armée américaine du général Courtney Hodges à deux corps d’armée et la 3e armée américaine du général George Patton à quatre corps d’armée. Les Américains disposent ainsi de 21 divisions, dont 6 blindées, y compris la 2e division blindée française du général Leclerc, soit 320 000 hommes et plus de 2 000 blindés.
Bien que très fortement affectées par la guerre d’usure qu’elles viennent de subir, les troupes alliées restent quasiment à 100 % de leur capacité grâce à la puissance du système de ravitaillement allié18. Le moral est très haut depuis la victoire de Patton et son échappée en Bretagne. Le soldat allié sent que la victoire décisive est à portée. Les forces alliées totalisent ainsi 37 divisions dont 11 blindées, ou près de 600 000 hommes et 3 500 chars, y compris les unités rattachées (brigades et bataillons divers)19. La supériorité numérique alliée est donc totale, sur terre comme dans les airs.
Allemands[modifier]
Après la réforme organisationnelle du 6 août, précédant l’offensive allemande sur Avranches, deux armées allemandes sont en ligne face aux Alliés. Les unités qui les composent ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, totalement usées par les deux mois de combats en Normandie. Elles ne consistent plus, pour la moitié d’entre elles, qu’en groupements tactiques (Kampfgruppe) totalisant moins de la moitié (parfois moins du quart) de leur force initiale ; l’appellation de division doit donc être relativisée dès lors qu’elle s’applique au camp allemand. Le général allemand Hausser estime que la bataille de Normandie a détruit pratiquement huit divisions allemandes en juillet20.
Cela dit, la force allemande de Normandie encore en place début août 1944 reste une puissance respectable, encore correctement équipée en blindés et moyens antichars, dont environ 100 canons de 88 mm et 75 mm devant Falaise21.

L’armée allemande pèche encore et toujours sur le plan logistique, avec une capacité faible d’approvisionnement en munitions et une incapacité quasi complète à remplacer les pertes en hommes et matériels. Le moral des soldats allemands de cette période de la guerre était en général faible, encore amoindri par l’échec de la contre-attaque de Mortain. Certaines unités connaissent même des redditions massives pendant la progression rapide des Américains après la percée d’Avranches.
Seules quelques unités fanatiques de la Waffen SS ont une capacité de rétablissement moral leur permettant de contre-attaquer efficacement22. L’articulation de l’armée allemande est la suivante23 :
La 5e armée blindée du général Eberbach comporte quatre corps d’armée pour un total de 12 divisions dont 4 divisions blindées ;
La 7e armée du général Hausser composée de quatre corps d’armée aligne 16 divisions dont 6 blindées.
Ainsi, sur le papier, la Wehrmacht aligne 28 divisions dont 10 blindées, mais on sait qu’il ne s’agit plus, dans la plupart des cas, que de débris. On estime qu’elle n’est forte qu’au maximum de 250 000 hommes et 250 chars pour faire face aux Alliés dans cette ultime bataille en Normandie19.

Physionomie du champ de bataille

Le champ de bataille de la poche de Falaise est un quadrilatère dont les quatre angles sont initialement les villes de Condé-sur-Noireau, Flers, Argentan et Falaise. Les dimensions de ce rectangle sont de 40 km sur 20 km. Ce rectangle est divisé par deux coupures fluviales d’importance, orientées sud-nord : l’Orne à l’ouest et la Dives au centre. Ces deux cours d’eau ont creusé des vallées encaissées bordées de fortes dénivellations, canalisant les mouvements vers les routes. Les ponts et passages divers deviennent rapidement des objectifs stratégiques. Trois routes permettent des déplacements est-ouest : Falaise-Vire, Argentan-Flers et la petite départementale Argentan-Vire, qui est la voie d’évacuation principale de la Wehrmacht. Cette dernière route traverse une hauteur escarpée au nord-est de Trun, le Mont-Ormel, secteur stratégique dont la valeur n’échappe pas aux belligérants. Falaise constitue la limite nord du bocage normand. Le terrain des combats est ainsi semé de champs ouverts, et donc moins propices aux actions défensives, hormis dans les agglomérations adjacentes.

Les plans : le dilemme après la percée

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Carte physique du secteur des combats de la poche de Falaise

Les Alliés sont au courant de l’état catastrophique des forces allemandes, ainsi que de l’incapacité du commandement allemand à les renforcer. En effet, le groupe Ultra, spécialisé dans le décodage d’Enigma, alimente le haut commandement allié en informations secrètes, de nature à déjouer tous les plans allemands18. C’est sur cette base que la contre-attaque allemande vers Avranches a pu être déjouée ; c’est aussi à l’aide de ces informations décisives que les Alliés décident d’encercler les Allemands.
Le haut commandement allié est pris dans le dilemme classique d’une armée qui perce subitement un front fixe : exploiter ou encercler ? Le commandement allemand avait connu cette expérience difficile sur le Front de l’Est, notamment en 1941, en choisissant l’encerclement au détriment de l’exploitation lointaine24. C’est un casse-tête car un général ne dispose en effet jamais de suffisamment d’effectifs pour atteindre les deux objectifs simultanément (encerclement et poursuite). Le premier réflexe du commandement allié est d’exploiter, puisque la 3e armée américaine du général Patton lance déjà des pointes en Bretagne puis aussi vers le Mans19. Aussi, les informations reçues à la fois d’Ultra et de la reconnaissance aérienne occasionnent un changement de plans. Un consensus émerge rapidement au sein du haut commandement allié afin d’envisager l’encerclement des forces allemandes situées à l’ouest de la Dives25.

Les intentions anglo-canadiennes : objectif Falaise puis fermeture de la poche

Le 21e groupe d’armées sort juste de l’opération Totalize. Cette action opérationnelle avait été lancée le 7 août 1944, après la capture du mont Pinçon par la 43e division d’infanterie britannique. Le IIe corps canadien du général Guy Simonds26, appuyé sur sa gauche par la 1re DB polonaise s’élance plein sud. Au prix de très violents combats incluant des bombardements massifs par l’artillerie et l’aviation, les Canadiens parviennent à s’approcher à 10 km de Falaise, mais sont stoppés par la résistance acharnée des soldats de la 12e division blindée SS le 10 août 194427. Ceux-ci savent parfaitement utiliser le terrain coupé de haies du bocage normand28.

Afin de poursuivre l’offensive, le général Montgomery a pour ambition de rouler vers la Seine, via un très large encerclement29. Le 10 août, il expose son plan30 à Bradley et Eisenhower, mais la décision est prise de réaliser un mouvement en pinces vers Argentan et Falaise. Le vainqueur d’El Alamein met immédiatement au point une nouvelle opération, baptisée Tractable, dont le départ est prévu le 14 août. L’objectif est de s’emparer de Falaise le plus vite possible afin de couper les routes de retraite allemandes. L’objectif secondaire doit permettre de gagner les passages sur la Dives afin d’empêcher tout reflux allemand vers la Seine. Le commandement anglo-canadien a désormais de bonnes chances de réussite, puisque le front allemand devant lui est dégarni au profit des secteurs qui font face aux Américains31.

Les intentions américaines : objectif Argentan, mais pas plus loin

Depuis le 1er août 1944, la 3e armée américaine s’extrait de Normandie et se répand en Bretagne et en Mayenne. Après la libération du Mans, l’ordre est donné au XVe corps américain d’effectuer un crochet vers le nord, objectif Argentan.
Le général Bradley, que le contexte politique[Lequel ?] des offensives inquiète , respecte une certaine délimitation du terrain d’attaque. Il craint une collision meurtrière entre les Canadiens qui avancent via un axe nord-sud, et les troupes du général « Ham » Wade Haislip, à la tête du XVe Corps. Les forces américaines ne doivent pas dépasser une position située un peu au nord d’Argentan19.
Plans allemands[modifier]
Le maréchal von Kluge se rend parfaitement compte des intentions des Alliés, que ceux-ci cherchent à l’encercler. Il le rapporte à Hitler dans des messages nombreux et constants32. Alors que le Führer exige la reprise de la contre-offensive sur Avranches, les troupes de Patton capturent Alençon le 12 août. C’est une importante contrariété pour les Allemands, car la cité normande est la principale base logistique de la 7e armée. Dès lors, le haut commandement allemand n’a plus d’autre choix que la retraite. Mais c’est sans compter sur la rigidité d’Hitler qui refuse obstinément toute retraite. Il n’accepte que quelques ajustements du front, toujours enfermé dans son univers personnel, coupé de toutes les réalités33. Ce sont donc deux armées allemandes ligotées qui doivent se battre contre une tentative d’encerclement par quatre armées alliées décidées à obtenir une victoire décisive.
Le déroulement de l’offensive et la situation dans la poche du 12 au 16 août 1944[modifier]

La poche de Falaise est déjà totalement délimitée le 12 août 1944. De la forme d’un U allongé de 30 km, l’ouverture de 9 km de large se trouve orientée à l’est. À cette date Falaise, Argentan, Flers et Condé-sur-Noireau délimitent son espace.

Situation alliée au sud

Le 12 août, le XVe corps d’armée américain lance son offensive vers le nord afin de contribuer à la fermeture de la poche. Ceci selon les ordres de Patton qui avait exigé que ses troupes atteignent la ligne Sées-Carrouges dès que possible34. Les 5e DB et 79e DI américaines occupent Sées alors que la 2e DB française du général Leclerc, appuyée de la 90e DI américaine, s’empare d’Alençon.
C’est un coup très dur pour les Allemands, car Alençon forme un centre de ravitaillement important de la 7e armée allemande.
La situation logistique de ces troupes, déjà déplorable, ne peut que devenir désespérée.
Afin de contrer cette grave menace, le nouveau groupement blindé (Panzergruppe) Eberbach est concentré afin de contre-attaquer vers Alençon, reprendre la ville, et détruire les forces blindées alliées du secteur35. Sur le papier, les forces en présence sont impressionnantes avec cinq divisions blindées et une division d’infanterie36. La réalité est évidemment loin de ces chiffres et donne une fausse impression de puissance.
Le 13 août, la 2e division blindée allemande37 se met en marche sur deux colonnes vers le sud. Mais en raison de la couverture aérienne alliée, elle n’atteint pas ses objectifs. Elle se retrouve en pointe à Rânes le 14 août et perd le contact avec le groupement blindé Eberbach, sans avoir menacé en quoi que ce soit la progression alliée38. Le groupement blindé Eberbach se replie dès lors sur Argentan afin de défendre la ville.
Patton décide d’engager le XXe corps d’armée américain à droite du XVe corps, afin de couvrir le flanc droit de l’attaque.
À cette fin, la 80e DI américaine est poussée vers Bourg-Saint-Léonard.
Au même moment, les Ve, VIIe et XIXe corps américains solidifient leurs fronts afin de repousser uniformément les Allemands vers le fond de la poche39.
Sans en référer au général Montgomery, le général Bradley arrête ses troupes juste au sud d’Argentan le 13 août, au moment où elles allaient se jeter sur la ville pratiquement sans défenses40.
Considérant que l’ennemi est très faible entre la Dives et la Seine, et qu’une bonne partie des Allemands a réussi à s’enfuir41, il souhaite consacrer une part du XVe corps américain à une progression plein Est avec Dreux pour objectif primaire. Cette division des forces va avoir des conséquences funestes sur le plan initial et la fermeture de la poche42.

La situation alliée au nord

L’opération Tractable est lancée le 14 août à la mi-journée. Cette fois, la détermination est totale chez les Canadiens et les Polonais : on ne s’arrêtera pas à Falaise capturée mais on poursuivra dans la foulée sur Argentan, Monty ayant été très clair sur les objectifs : capturer Trun43. Une fois de plus, une masse blindée est mise en place, avec de l’infanterie montée dans des chars sans tourelles44. L’ensemble se met en marche derrière un écran de fumigènes destiné à aveugler les défenseurs. L’infanterie allemande est totalement submergée.
La rivière Laizon est rapidement franchie, et le premier rideau antichar ennemi forcé en fin d’après-midi. À la tombée de la nuit, les pointes de la 3e division canadienne ne sont plus qu’à 5 kilomètres de Falaise45. Une diversion canadienne opérée par la 2e division d’infanterie devait attirer les réserves allemandes. Mais un groupement tactique de la 12e division blindée SS46, renforcé d’une dizaine de pièces de 88 mm, barre le passage sur la dernière crête avant Falaise. Des notes de briefing sont capturées sur un officier canadien tué, lesquelles indiquent clairement l’axe d’offensive allié. La feinte n’a pas pris. De nuit, des patrouilles atteignent la route de Falaise à Saint-Pierre-sur-Dives. Toutefois, les Allemands résistent toute la journée du lendemain 15 août avec l’acharnement du désespoir47. Pendant ces événements, la 1re division blindée polonaise parvient à franchir la Dives à Jort, ce qui constitue un exploit. En somme, une assez bonne journée pour la 1re armée canadienne.

Le 16 août, la 2e division d’infanterie canadienne attaque brusquement Falaise par l’ouest et surprend la petite garnison allemande. Au soir, toute la ville est aux mains des Canadiens, à l’exception de l’École normale qui ne cède que le lendemain du fait de la résistance acharnée de cinquante Hitlerjugend fanatisés, seuls trois survivants sont capturés. Comme la situation est favorable, le général Simmonds décide que la 4e division blindée a désormais Trun pour objectif, en conjonction avec les Polonais. Le général Crerar ordonne son Ier corps vers Lisieux tout en le renforçant de la 7e division blindée britannique.
Les deux pinces de la tenaille alliée ne sont plus désormais séparées que par 19 kilomètres.

Les Allemands

« Cette journée a été la plus atroce de ma vie » — Adolf Hitler48.
S’exprimant le soir du 15 août 1944 en conférence avec ses officiers, le Führer a vu tous ses ordres de la journée contrariés par les événements, les uns après les autres47. La grande affaire du jour avait été le début de l’opération Anvil-Dragoon, le débarquement de Provence dans le sud de la France. L’ouverture d’un troisième front49 à l’Ouest marque un tournant dans la bataille de France. Ce même jour, les mauvaises nouvelles du front normand n’ont cessé de s’accumuler. Les jours précédents, l’ensemble de la 7e armée se trouvait encore à l’ouest de l’Orne avec les restes d’une quinzaine de divisions. Hitler espérait encore contre-attaquer une nouvelle fois en direction d’Avranches. Il refusait jour après jour toutes les demandes de repli. Mais comment admettre qu’une contre-attaque de vingt divisions soit lancée à nouveau, alors que loin derrière, « l’ennemi s’affaire à nouer le nœud coulant avec lequel il va l’étrangler » 50? Finalement en fin de journée, Hitler renonce à cette opération sans espoir de succès, et accepte, sous la pression des événements, de replier ses troupes derrière l’Orne. Mais n’est-il pas trop tard ?
Le 16 août, le maréchal von Kluge, juste avant son départ, donne l’ordre de retraite générale à la 7e armée11. Dès son arrivée, le maréchal Model confirme immédiatement l’ordre de son prédécesseur, et le complète en incluant le groupement blindé Eberbach. La situation dans la poche devient difficile du fait de la raréfaction des voies de retraite. Seuls quatre ponts restent accessibles pour le franchissement de l’Orne51. Cette concentration de colonnes est une aubaine pour l’aviation alliée qui se jette sur ces cibles faciles. Rappelons que la grande majorité des moyens de transport allemands de cette époque est encore largement hippomobile. Les chevaux sont victimes de ces combats et leurs cadavres remplissent littéralement certaines zones des combats. Les rares forces encore actives à la disposition du général Hausser effectuent quelques combats de retardement qui permettent de contenir les Américains au sud. La situation est bien plus grave face aux Canadiens.

Vers un Stalingrad en Normandie ? 17 au 21 août 1944

Pour rappel, la bataille de Stalingrad d’octobre 1942 à janvier 1943 avait provoqué l’annihilation complète de la 6e armée allemande du maréchal Paulus. Les Allemands y perdirent définitivement environ 230 000 hommes, plus le matériel d’une douzaine de divisions et la capture d’un maréchal et de 25 généraux. Peut-on établir un parallèle entre cette véritable victoire stratégique soviétique et la bataille de Falaise ?

Hésitations alliées

Vissé sur les directives de l’opération Overlord, le commandement allié suit le plan Cossac de 1943 qui prévoit une progression relativement lente mais systématique vers l’Allemagne52. Une frontière imaginaire existe entre les Américains et les Anglais, laquelle ne doit pas varier, même devant les événements favorables de début août 1944. Le général Bradley décide, de ce fait, de ne pas effectuer d’effort important au delà d’Argentan, afin de pousser rapidement vers la Seine53. Dans l’esprit du stratège américain, il revient à la 1re armée canadienne de fermer la poche. D’autant que « la majorité des forces de la 7e armée allemande avait dû s’échapper », pense-t-il. Aussi, une partie du XVe corps américain54 est-il dirigé vers Dreux dès le 15 août. La 2e division blindée française et la 90e division d’infanterie sont laissées face à Argentan en flammes, toujours occupée par la 116e division blindée du groupement Eberbach.

Le 16 août, le maréchal Montgomery appelle le général Bradley pour lui proposer que les Canadiens et les Américains se rencontrent sur une zone entre Trun et Chambois55. Immédiatement, Patton donne l’ordre aux 80e et 90e divisions d’attaquer entre Argentan et le Bourg-Saint-Léonard en direction de Chambois afin de couper la route de Falaise à Gacé. Mais la résistance acharnée des débris de la 116e division blindée allemande met en échec l’action de la 90e division américaine. Ce qui permet aux Allemands d’évacuer plusieurs unités tout au long de la nuit du 16 au 17 août 1944.
Au nord, la 1re armée canadienne repasse à l’attaque le 17 août. La 4e DB canadienne et la 1re DB polonaise sectionnent la 21e division blindée allemande56, et foncent droit devant en direction de Trun par un large mouvement tournant qui prend les Allemands par surprise57. Malgré la violence de l’attaque et la détermination des troupes alliées, Trun résiste encore une journée.

Les Allemands résistent efficacement

Au soir du 17 août 1944, la nasse renferme encore la 7e armée allemande, une part de la 5e armée blindée ainsi que le groupement blindé Eberbach, qui semblent tous sur le point d’être capturés. Seuls deux corps d’armée de la 5e armée blindée restent hors du piège. Ainsi, ce sont 100 000 Allemands qui sont encore entassés dans la poche58. L’analyse américaine, concluant à une évacuation quasi-totale de la poche par les Allemands autour du 15 août, était donc fausse59. Quoi qu’il en soit, en fin de journée, le franchissement de l’Orne par la 7e armée allemande est achevé avec les plus grandes difficultés.
Le 18 août, le maréchal Model, nouveau commandant en chef à l’Ouest, prévoit une contre-attaque du IIe corps blindé SS depuis Vimoutiers vers Trun. Ceci pour laisser encore une porte de sortie au maximum d’unités allemandes encerclées60.
Pendant ce temps, les Canadiens investissent Trun. Un détachement du régiment des Argyll & Sutherland Highlanders of Canada de la 4e division blindée canadienne, parvient à prendre pied à Saint-Lambert-sur-Dive plus au sud, à mi chemin entre Trun et Chambois61. Les Canadiens peuvent dès lors, observer les mouvements de retraite allemands sur l’une des dernières routes encore ouverte. Cette route passe sous les feux de l’artillerie canadienne et de l’aviation, qui réalisent un carnage62. Il reste encore à ce moment les débris de 20 divisions allemandes dans la poche63.

Le 19 août, une partie de la 1ère DB polonaise du général Maczek occupe Mont-Ormel, la très importante cote 262, qui commande l’ensemble du secteur. L’objectif de l’autre partie de sa division est Chambois, afin de fermer la poche une bonne fois pour toutes. Les combats sont très meurtriers, le village étant attaqué sur trois côtés. Mais les Allemands réussissent à résister une partie de la journée. Le village est attaqué une nouvelle fois par le sud, par des éléments de la 90e division d’infanterie américaine épaulés par le groupement tactique Langlade de la 2e DB française. La résistance allemande cède en fin d’après-midi, et les deux armées alliées font enfin leur jonction. Les Polonais et les Américains ont réussi à éviter toute méprise et tombent dans les bras les uns des autres64. Mais la poche n’est pas encore hermétiquement close.

Et les Polonais ferment la poche

Mais les Allemands refusent toujours de céder. Le 20 août, le maréchal Model lance sa contre-attaque décidée deux jours plus tôt. Depuis cette décision, les dernières possibilités pour les Allemands de s’échapper avaient disparu (Trun, Saint-Lambert-sur-Dives et Chambois). Or, comme les Alliés semblent occuper leurs objectifs de manière assez légère, l’opération pourrait avoir de bonnes chances de succès. En fait, ce plan n’a plus aucune réalité puisque, dans le temps écoulé, à la fois Trun et Chambois ont été renforcés par les Alliés. Impossible d’espérer dégager ces villages. L’assaut se reporte donc plus à l’est, sur Mont-Ormel. 

Les unités polonaises du 10e régiment blindé et du 8e régiment d’infanterie légère65 qui l’occupaient, sont rapidement isolées. Mais les Polonais, eux-mêmes encerclés, résistent farouchement pendant deux jours entiers. Des parachutages de vivres et de munitions assurent la continuité de cette résistance. La contre-attaque du IIe corps blindé SS permet à plusieurs milliers d’hommes de passer la Dives à gué, et de s’extraire de la poche. Mais, c’est la dernière tentative allemande de dégagement de ses troupes encerclées. Désormais, la porte est close.
Le 21 août, le sort en est bien jeté. Les unités allemandes encore en état à l’extérieur de la poche de Falaise font mouvement de retraite vers la Seine, dont certains passages en amont et en aval de Paris sont déjà occupés par les pointes motorisées alliées66. Celles qui restent à l’intérieur n’ont plus d’autre solution que de se rendre en masse aux Alliés.

Le bilan

Une victoire stratégique alliée incontestable

Stratégiquement, c’est une victoire importante. Deux armées allemandes sont très affaiblies, l’espace géographique est brutalement occupé et rien ne semble pouvoir arrêter la furia des divisions du général Patton. Déjà, les patrouilles motorisées britanniques et américaines gagnent des têtes de pont sur la Seine, et Paris se soulève en attendant l’arrivée des chars libérateurs. En trois semaines de combats depuis la percée d’Avranches, les données de la bataille de France ont totalement changé. Les Alliés reprennent l’initiative, et les Allemands, bousculés, ne sont plus en mesure d’opposer une quelconque résistance organisée. Une victoire rapide des Alliés en Europe semble possible.

Une victoire opérationnelle contrastée

Qu’ont fait les Alliés de la brillante percée de Patton à Avranches le 31 juillet ? Sur un plan opérationnel, ils ont été incapables de refermer la poche que les Allemands ont eux-mêmes constituée en contre-attaquant à Mortain.
La poche pouvait-elle être fermée plus tôt ? Oui, disent les historiens pratiquement à l’unanimité67. Et les mêmes sont dubitatifs quant aux causes de cette incapacité. Il y a eu ici une défaillance, un moment de doute, que les Allemands ont utilisé à leur avantage.
D’une manière générale, les Alliés semblent avoir surestimé la puissance de leur aviation d’appui au sol. Certes, elle est responsable d’une forte proportion des pertes allemandes de la poche, mais n’a pu empêcher l’évacuation des armées allemandes.
Globalement, deux tiers de la VIIe armée sont parvenus à sortir de la nasse66, même si une bonne partie de l’armement lourd et des véhicules a dû être abandonnée.

Bilan humain et matériel

Il ne sera sans doute jamais possible de dresser un bilan exact des pertes allemandes de cette bataille. Les hypothèses les plus courantes font apparaître environ 5 000 à 6 000 morts, 30 000 à 40 000 prisonniers et une perte matérielle estimée à 5 000 véhicules68. Nous voilà loin d’un Stalingrad en Normandie. Les atermoiements alliés auraient permis la fuite d’environ 100 000 Allemands.
Certains auteurs ont pu contester ces chiffres, jugés bas69. Mais la résistance ultérieure des Allemands, et la contre-attaque des Ardennes ont montré que les Allemands avaient pu extraire une bonne partie de leurs unités, et surtout de leur encadrement. Seul un cinquième des commandants de corps et généraux de division ont en effet été capturés70.
Les Canadiens enregistrèrent le plus lourd tribut allié avec près de 18 000 morts. Les Polonais ont été très éprouvés dans cette bataille avec 1 500 morts pour la seule 1re division blindée. D’une manière générale, les forces américaines ont eu des pertes mineures, n’ayant pas porté l’effort principal de la bataille.
Controverses liées à la bataille de la poche de Falaise[modifier]

Le demi-échec relatif des Alliés68 dans cette bataille a donné lieu à certaines joutes, parfois vindicatives pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Divers points ont été évoqués par mémoires interposés des acteurs concernés.
Lenteurs britanniques ?[modifier]
Le reproche constant fait à Montgomery71,72 dans la campagne de France de 1944 est sa lenteur d’action73 et son manque de mordant74. L’examen des faits montre une propension effective du général Montgomery à ne pas pousser à l’extrême ses forces. Il a toujours affirmé que cela avait été pour ménager ses hommes. Le souvenir des boucheries de la Première Guerre mondiale était encore vivace dans les années 1940. Par ailleurs, il est clair à l’examen du déroulement de la bataille de Normandie, que la 2e armée britannique a fait face aux meilleures unités de la Wehrmacht, et à pratiquement toutes les divisions blindées allemandes. Ce qui a eu pour effet de contrarier toute velléité offensive britannique. Ce reproche est donc toujours discuté aujourd’hui.

Manque de vision stratégique américaine ?

Le reproche a aussi été fait au général Bradley de ne pas avoir poursuivi son offensive au delà d’Argentan autour du 15 août 1944. Il aurait eu en effet potentiellement l’occasion de percer radicalement dans le dos des armées allemandes, en concentrant l’intégralité du XVe corps américain de part et d’autre d’Argentan. Au lieu de cela, il a laissé Patton diviser les forces du général Haislip72. Il aurait voulu courir deux lièvres à la fois : encercler les Allemands et gagner des têtes de pont sur la Seine. Il aurait aussi respecté à la lettre les frontières inter-armées définies à l’avance, et aurait refusé de les transgresser, de peur que les armées alliées ne s’entretuent en se rencontrant. Enfin, il se serait basé sur des informations non fiables indiquant que dès le 15 août, la grande majorité des unités allemandes avaient déjà quitté la nasse. Ce qui ne faisait plus de l’encerclement une priorité.
Nombreux sont les historiens qui stigmatisent cette attitude du général américain, considérant que les Alliés ont manqué une occasion importante de capturer l’intégralité des armées allemandes coincées dans la poche. D’autant qu’une vision plus large des choses, avec l’adoption du plan Montgomery d’encerclement sur la Seine, avait des chances de succès. La responsabilité américaine semble ici engagée75.

Faible enthousiasme de la division Leclerc ?
Un autre reproche fait aux Alliés, et, ici, particulièrement aux Français, consiste dans le peu d’allant dont aurait fait preuve le général Leclerc devant les demandes d’engagement de la 2e DB à Argentan76. Patton et Bradley se firent l’écho d’un acte de désobéissance du général Leclerc au général Haislip, afin de préserver sa division. En effet, dès le 15 août, les Français envisageaient de foncer sur Paris pour libérer la capitale qui se préparait à l’insurrection77. L’exemple de celle de Varsovie et de sa répression meurtrière par les troupes nazies sous l’œil passif des Russes est dans tous les esprits à ce moment-là.
De leur côté, les défenseurs de Leclerc affirment que c’est la division des forces du XVe corps qui a empêché la capture d’Argentan et la fermeture rapide de la poche, et non pas la prétendue mollesse d’une seule division.

Notes et références
1. ↑ Major L. F. Ellis, Victory in the West, p. 267.
2. ↑ La moyenne de progression quotidienne est de 500 m.
3. ↑ a et b Martin Blumenson, La Libération, p. 651.
4. ↑ Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe, p. 257.
5. ↑ Général Paul Hausser, Activité de la VIIe armée allemande du 1 au 5 août 1944
6. ↑ Martin Blumenson, La Libération p. 486.
7. ↑ Olivier Wieviorka, Histoire du débarquement, p. 340.
8. ↑ John Keegan, Six armées en Normandie, p. 281.
9. ↑ Postes occupés avant lui respectivement par Rommel et von Rundstedt
10. ↑ a, b, c et d Antony Beevor, D.Day et la bataille de Normandie, p. 499-502.
11. ↑ a et b Max Hastings, Overlord, p. 302.
12. ↑ John Keegan, Six armées en Normandie, p. 290.
13. ↑ Chester Wilmot, Lutte pour l’Europe, p. 228.
14. ↑ John Keegan, op. cit.
15. ↑ Hans Eberbach, Panzergruppe Eberbach
16. ↑ Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe
17. ↑ Ken Ford, Falaise 44, p. 24.
18. ↑ a et b John Keegan, Six armées en Normandie
19. ↑ a, b, c et d Martin Blumenson, La Libération
20. ↑ Panzer Lehr, 5e division de parachutistes, 17e Grenadiers blindés SS, 77e, 91e, 243e, 275e et 352eDI. Source : Paul Hausser, MS-B#179
21. ↑ Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe, p. 262.
22. ↑ Max Hastings, Overlord, p. 277.
23. ↑ Martin Blumenson, La Libération, carte IX
24. ↑ En mai 1940, l’objectif dans la bataille de France avait été l’encerclement et avait été totalement réussi, comme on le sait. Par contre, en juin-juillet 1941, les Allemands avaient été placés devant le même dilemme après les percées blindées de Guderian et Kleist : pousser directement sur Moscou ou encercler, notamment à Kiev et Smolensk. En tentant de faire les deux, le commandement allemand avait échoué finalement.
25. ↑ Major Ellis, Victory in the West, p. 429.
26. ↑ Simonds était le général canadien le plus expérimenté, car il avait commandé deux divisions, une en Sicile et l’autre en Italie, avant de prendre le commandement du 21e corps canadien en janvier 1944.
27. ↑ Max Hastings, Overlord, p. 301.
28. ↑ Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe, p. 258.
29. ↑ Olivier Wieviorka, Histoire du débarquement, p. 329.
30. ↑ La paternité du plan d’encerclement est controversée, Bedell Smith affirmant que Bradley et Eisenhower en parlèrent déjà ensemble le 8 août.
31. ↑ Olivier Wieviorka, Histoire du Débarquement, p. 288.
32. ↑ Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe p. 274.
33. ↑ Max Hastings, Overlord, p. 176.
34. ↑ Martin Blumenson, La Libération, p. 717.
35. ↑ Général L. Freiherr von Luettwitz, l’attaque d’Alençon par la 2. Panzerdivision
36. ↑ 2e Panzer, Leibstandarte, 116e Panzer, 9e Panzer, Panzer Lehr, 708e DI
37. ↑ Forte d’environ 3 000 à 4 000 hommes, 25 à 30 chars
38. ↑ Général L. Freiherr von Luettwitz,l’attaque d’Alençon…, op. cit.
39. ↑ Martin Blumenson, La Libération, p. 720.
40. ↑ Martin Blumenson, La Libération, p. 731.
41. ↑ Ce que la reconnaissance aérienne alliée n’avait pas confirmé
42. ↑ Max Hastings, Overlord, p. 290.
43. ↑ Major L. F. Ellis et al., Victory in the West
44. ↑ un blindé surnommé Kangaroo
45. ↑ Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe, t. 2, p. 275.
46. ↑ 500 grenadiers et 15 chars.
47. ↑ a et b Major L. F. Ellis et al., Victory in the West, p. 431.
48. ↑ À relativiser car Hitler était coutumier de ce type de généralité définitive. Dans Martin Blumenson,La Libération, p. 753.
49. ↑ Il existait un front Italien depuis 1943.
50. ↑ John Keegan, Six armées en Normandie, p. 286.
51. ↑ Au Mesnil-Hermei, Sainte-Croix-sur-Orne, Putanges et un passage à l’ouest de Montgaroult.
52. ↑ John Keegan, Six armées en Normandie, p. 292.
53. ↑ Martin Blumenson, La Libération, p. 732.
54. ↑ 5e DB et 79e DI américaines
55. ↑ Martin Blumenson, La Libération, p. 735.
56. ↑ Hans von Luck, Panzer Commander, p. 204.
57. ↑ Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe, t. 2, p. 278.
58. ↑ Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe, t. 2, p. 280.
59. ↑ Martin Blumenson, La Libération, p. 740.
60. ↑ Major L. F. Ellis et al., Victory in the West, p. 444.
61. ↑ Ken Ford, Falaise 44, p. 73.
62. ↑ Le major Curie, son commandant, reçoit la première Victoria Cross de l’armée canadienne en Europe de l’Ouest pour son action à Saint-Lambert-sur-Dive.
63. ↑ John Keegan, Six armées en Normandie, p. 306.
64. ↑ John Keegan, Six armées en Normandie, p. 308.
65. ↑ Soit 1 500 hommes et 80 chars.
66. ↑ a et b Chester Wilmot, La lutte pour l’Europe, t. 2, p. 282.
67. ↑ Nota : Wilmot, Keegan, Hastings, Blumenson, Ford, Wievioka
68. ↑ a et b Olivier Wieviorka, Histoire du débarquement en Normandie, p. 337.
69. ↑ Eddy Florentin, Stalingrad en Normandie
70. ↑ Martin Blumenson, La Libération, p. 807.
71. ↑ Lire les mémoires de Patton et Bradley.
72. ↑ a et b Antony Beevor, D.Day et la bataille de Normandie, p. 520-521.
73. ↑ Antony Beevor, D.Day et la bataille de Normandie, p. 513.
74. ↑ C’est en partie en réponse à cette critique qu’il lance l’opération Market-Garden en septembre 1944.
75. ↑ Martin Blumenson, La Libération, p. 862.
76. ↑ Antony Beevor, D.Day et la bataille de Normandie, p. 497-498.
77. ↑ Antony Beevor, D.Day et la bataille de Normandie, p. 531-532.

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

15 janvier 2013

Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

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Chronologie de la Seconde Guerre mondiale 

1933 /1945

 

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  • Début des lois anti-juifs en Allemagne avec le boycott des magasins juifs.
  • 30 janvier Hitler est nommé chancelier du 3 ème Reich par le président Hindenburg.
  • 28 février Incendie du Reichstag. Hitler accuse les communistes et fait interdire le parti communiste allemand (KPD).
  • 23 mars Hitler se fait accorder les pleins pouvoirs par le parlement.

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  • 30 juin Nuit des longs coûteaux où les S.A. (Section d’Assaut La Sturmabteilung) sont asssassinés par les S.S. (Sections Spéciales).
  • 2 août Suite au décès du président Hindenburg, Hitler se proclame Reichsführer, chef suprême de l’Allemagne.

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  • Les lois de Nuremberg ôtent la citoyenneté allemande aux juifs et leur interdisant tout contact sexuel avec les allemands de race pure, dite Aryenne.

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  • 7 mars  Remilitarisation de la Rhénanie.
  • Novembre L’axe Rome-Berlin unissant l’Allemagne et l’Italie est proclamé.

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  • Avril Bombardement de Guernica (Espagne) par l’armée Franco aidée de la flotte aérienne allemande (Luftwaffe). Ce bombardement est un vol d’essai pour l’armée aérienne neuve de l’Allemagne nazie.

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