Le bombardement de Guernica
retour à la Seconde Guerre Mondiale
Chronologie et batailles de la Seconde Guerre mondiale
voir commentaire sur une anecdote de Picasso sur :
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Plusieurs versions qui impliqueraient le dictateur Franco sur cette horreur ! Que de civils massacrés, pendant le bombardement et sans oublier la pression sur tous ceux qui auraient oser proclamé la vérité. Hayet.
Le bombardement de Guernica, le lundi 26 avril 1937, fut un événement majeur et hautement symbolique de la guerre d’Espagne, qui contribua à internationaliser la médiatisation du conflit, par l’intermédiaire d’une intense propagande aussi bien des partisans des Nationalistes que des Républicains ; parmi ces derniers, le peintre espagnol Pablo Picasso a joué un rôle important avec son célèbre tableau Guernica représentant la population bombardée et exposé pour la première fois à l’Exposition internationale de Paris, du 12 juillet à la fin de l’année 1937.
La ville de Guernica avait une valeur symbolique, l’autonomie juridique et fiscale était représentée par l’arbre de Guernica où les rois de Castille allaient prêter serment de respecter les fors basques.
Un objectif stratégique militaire
En raison de l’apparente faible valeur stratégique militaire que représentait la ville et de l’énorme disproportion entre les capacités de riposte des défenseurs et la violence de l’attaque, ce bombardement a souvent été considéré comme un des premiers raids de l’histoire de l’aviation militaire moderne sur une population civile sans défense, et dénoncé pour cela comme un acte terroriste, bien que la capitale (Madrid) ait été déjà bombardée auparavant à de nombreuses reprises1.
Cependant, d’après certains historiens, Guernica aurait été un objectif militaire de première importance. Pío Moa affirme, sans pour autant s’en référer à de quelconques archives, que trois bataillons (7 000 hommes) des forces républicaines y stationnaient le jour du bombardement2.
Le bombardement de Guernica est célèbre pour avoir été le premier tapis de bombes et le premier bombardement alternant bombes explosives et incendiaires3.
Comme pour les autres interventions de la Luftwaffe pendant la guerre d’Espagne, un des objectifs avoués des dirigeants nazis était de tester les nouveaux matériels de guerre allemands avant de lancer de plus amples offensives en Europe4.
Le bombardement : déroulement des opérations
Le lundi 26 avril 1937, jour de marché, quatre escadrilles de Junkers Ju 52 de la Légion Condor allemande ainsi que l’escadrille VB 88 de bombardement expérimental (composée de Heinkel He 111 et de Dornier Do 17), accompagnées par des bombardiers italiens (Savoia-Marchetti SM.79) de l’Aviazione Legionaria et escortées par des avions de chasse allemands (Messerschmitt Bf 109), procèdent au bombardement de la ville afin de tester leurs nouvelles armes.
L’attaque commence à 17 h 30, aux bombes explosives puis à la mitrailleuse et enfin aux bombes incendiaires. Après avoir lâché quelque 50 tonnes de bombes incendiaires, les derniers avions quittent le ciel de Guernica vers 19 h 40. Après le massacre, 20 % de la ville était en flammes, et l’aide des pompiers s’avérant inefficace, le feu se propagea à 70 % des habitations.
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Les victimes : un bilan controversé
Le bilan officiel
Le nombre officiel de victimes, toujours maintenu depuis par le gouvernement basque, fait état de 1 654 morts et de plus de 800 blessés5. Il s’accorde avec le témoignage du journaliste britannique George Steer, correspondant à l’époque du Times, qui avait estimé qu’entre 800 à 3 000 des 7 000 habitants de Guernica périrent6.
D’après la BBC, l’historiographie récente parle plutôt de deux cents à deux cent cinquante morts et de plusieurs centaines de blessés7.
Dans España en llamas. La Guerra Civil desde el aire (2003), Josep Maria Solé y Sabaté et Joan Villarroya estiment le nombre de morts à trois cents8.
Raúl Arias Ramos, dans son ouvrage La Legión Cóndor En La Guerra Civil (2003) l’estime à deux cent cinquante9.
Enfin, une étude réalisée en 2008 par deux historiens de l’association Gernikazarra, Vicente del Palacio y José Ángel Etxaniz, donne un bilan de 126 morts10.
L’historien controversé Pío Moa affirme que le Times, proche de Churchill, a volontairement exagéré le nombre de victimes et nié toute implication de l’aviation italienne (alors que celle-ci était avérée), afin de contrer les thèses pacifistes du parti britannique de gauche, le Labour Party, et convaincre l’opinion internationale qu’il fallait déclarer la guerre contre l’Allemagne d’Adolf Hitler, en insistant sur la menace que ce pays représentait.
Le journaliste Vicente Talón dans son « Arde Guernica » (San Martín, 1970), est arrivé à la conclusion qu’il n’y aurait pas eu plus de 200 morts, estimation reprise par Ricardo de la Cierva, puis, en 1987, par le général franquiste Jesús Salas Larrazábal, dans son livre intitulé Guernica (éd. Rialp), Pío Moa et même la chaîne de télévision publique allemande ARD en avril 199811.
Les chiffres avancés par Vicente Talón ne prennent pas en compte les morts de l’hôpital de Bilbao (592 personnes), mais c’est surtout, d’après Pío Moa, parce qu’il est difficile de distinguer les civils morts dans le bombardement des autres, parmi lesquels se trouvaient de nombreux combattants de la guerre d’Espagne.
Il a été prétendu que les photos des ruines de Guernica auraient pu être des photos de Madrid.
Selon Pío Moa
Après consultation des archives des deux camps de l’époque, pour expliquer sa révision du nombre de victimes liées au bombardement de Guernica, Pío Moa en est venu aux conclusions suivantes2 :
• Il n’aurait pas pu y avoir de mitraillage aérien dans le centre-ville en raison de l’étroitesse des rues.
• Il n’y aurait eu que trois vagues de bombardement de quelques minutes chacune, échelonnées entre 16 h 30 et 18 h 30.
• La ville n’aurait été bombardée que par des Junkers Ju 52, bombardiers légers.
• Le marché aurait été annulé à midi sur ordre de la municipalité.
• Les pompiers de Bilbao ne seraient intervenus que le lendemain vers 9 h 30, d’où l’extension de l’incendie. Ils auraient fait preuve, ainsi que la troupe républicaine, d’une passivité et d’une incompétence totale, qui expliquerait la destruction de Guernica à 71 %.
• Le chiffre des 592 morts à Bilbao serait une légende colportée par Euzko Deya en mai. Les chiffres retrouvés dans les archives seraient de 2 morts sur 30 blessés apportés.
• L’essentiel des victimes, comptabilisées au refuge Santa Maria, à l’asile Calzada et au dépôt de la route de Luno, n’atteindrait « que » le chiffre de 120 morts dont 50 non identifiés, selon les registres mortuaires de la commune.
Selon les archives russes
Les archives russes par le biais de l’historien Sergueï Abrossov, mentionnent 800 morts en date du 1er mai 1937. Il s’agit d’un chiffre certes incomplet qui ne prend en compte ni les personnes retrouvées ultérieurement sous les décombres, ni celles décédées plus tard de leurs blessures, mais sans doute objectif.
• Il convient de rappeler que les soviétiques étaient les seuls au monde à entretenir à l’époque une force aérienne stratégique composée essentiellement de bombardiers lourds Tupolev TB-1, R-6 et TB-3 dont l’état était bon mais qui devenaient obsolescents. L’ensemble leur coutait fort cher, d’autant plus que leur remplacement par le Tupolev ANT-42 était prévu : la validité de la doctrine de Douhet était donc sans cesse discutée au sein des E.M. Par conséquent, l’intérêt des conseillers militaires soviétiques présents en Espagne, était la récolte de données fiables et à usage interne quant aux effets dévastateurs de ce bombardement « de masse » grandeur nature, non pas à des fins de polémique.
• Ces archives révèlent en outre, des mitraillages des réfugiés de Guernica par les avions de chasse à l’extérieur des limites de la ville. Ce qui traduirait un acharnement, non pas une maladresse pour parachever l’effet de panique.
• Le trimoteur Ju-52 était pour l’époque un bombardier lourd, qui avait une grosse capacité d’emport dépassant 1 500 kg de bombes. Le Breguet XIX en service chez les républicains sur le Front Nord, n’en pouvait emporter que 400 kg.
Ce bombardement a marqué les esprits non seulement à cause de l’ampleur du massacre mais aussi et surtout à cause de la valeur terroriste qui lui a été attribuée, du fait de l’apparente faible valeur stratégique militaire que représentait la ville et de l’énorme disproportion entre les capacités de riposte des défenseurs et la violence de l’attaque.
S’il a longtemps été considéré comme le premier raid de l’histoire de l’aviation militaire moderne sur une population civile sans défense, alors que la Légion Condor avait en fait déjà commencé en février 1937 à bombarder des civils12, c’est aussi parce que la valeur symbolique de la ville renforça le sentiment qu’il s’agissait d’un acte terroriste exemplaire de la répression des anti-franquistes.
Le 24 avril, selon l’O.D.B. établi par le conseiller Arjénoukhine, l’aviation républicaine du Front Nord n’alignait plus que 3 Polikarpov I-15, 2 « létov », 4 « breguet », 3 « gourdou » et 1 « koolhoven ».
Seuls les 3 premiers avions de la liste pouvaient avoir une quelconque valeur militaire, cependant combattant sans interruption depuis novembre 1936, les machines étaient tout aussi épuisées que leurs pilotes russes.
D’autant plus que le groupement leur faisant face alignait bien plus de 100 avions modernes.
Au 7 mai 1937, le commandement républicain malgré une situation difficile en Espagne centrale (l’aviation républicaine y combattait déjà à 1 contre 3), se décida tout de même à transférer 9 I-15 et 6 R-Zet par Toulouse, vers Santander.
Ces machines y seront d’ailleurs immobilisées par le Comité de Non-Intervention puis renvoyées désarmées en Aragon.
L’accusation des Républicains par Franco
Franco, sous la pression internationale faisant suite aux révélations du Times, affirme que la Luftwaffe n’aurait pu voler le 26 avril pour des raisons climatiques, et que la destruction de Guernica est due aux Basques républicains qui auraient incendié et dynamité la ville dans leur fuite, en s’appuyant sur la Dépêche Havas de Guernica. Ce mensonge du futur Caudillo fut plus tard reconnu unanimement.
En 2004, sur demande expresse d’un député basque, le gouvernement espagnol a même reconnu officiellement la responsabilité du gouvernement de l’époque13.
L’accusation des Nazis par les Franquistes
Une interprétation différente et plus tardive, émanant de Carlos Rojas et surtout de Ricardo de la Cierva, ne nie pas le bombardement, mais en fait porter l’entière responsabilité au régime nazi :
• À en croire le journal personnel du général allemand Wolfram von Richthofen, chef de la Légion Condor, le bombardement de Guernica a été décidé par le seul général allemand, et sans l’aval de Franco. Le général Emilio Mola avait d’ailleurs émis des consignes strictes à la Luftwaffe, interdisant les bombardements, a fortiori sur les civils. Certains articles de presse de l’époque publiés à Bilbao et certains témoignages semblent accréditer cette thèse.
• Même si cela ne prouve pas que les dirigeants franquistes n’étaient pas impliqués dans l’organisation de ce massacre, l’intérêt que portaient les Nazis à ce type d’action a été mis en exergue par l’historien de l’Espagne Bartolomé Bennassar : il cite dans une synthèse récente sur la Guerre Civile que lors des « conférences » que donna Göring, aux Américains qui l’avaient capturé à la veille de l’effondrement du régime nazi en 1945, le maître de la Luftwaffe affirmait que l’épisode de Guernica constituait pour les nouvelles techniques de bombardement des Heinkel He 111 qui y participèrent, le seul moyen de les tester en condition réelles et d’éprouver leur capacité incendiaire. D’un point de vue stratégique, la Luftwaffe expérimentait donc à Guernica de nouveaux types de bombardement terrorisant les populations, le tapis de bombes et le bombardement en piqué, utilisé pour le Blitz sur Londres. Cette thése est confirmée par Antony Beevor : « Il semble que, pour certaines raisons, le Gefechtbericht (rapport d’opérations) de la légion Condor pour cette journée a disparu » 14. Cet auteur renforce donc la thèse d’une « expérience majeure visant à évaluer les effets de la terreur aérienne » citant Gordon Thomas et Max Morgan Witts ainsi que plusieurs autres auteurs.
L’erreur accidentelle invoquée par un pilote allemand
Adolf Galland, pilote de la Légion Condor arrivé en Espagne le 8 mai 1937, a admis en 1953 que la ville avait été bombardée par les avions allemands, mais « par erreur ». Selon Galland, la Légion Condor avait été chargée de détruire le pont Rentería, utilisé par les républicains, mais comme la visibilité était mauvaise et les équipages sans expérience, le pont était resté intact, et c’est la ville proche qui avait été gravement affectée.
Cependant, comme l’a fait remarquer l’historien Southworth, « les bombes incendiaires n’ont pas été chargées par erreur » dans les avions, et l’objectif réel du bombardement était par conséquent, de toute évidence, la population de Guernica, et non le pont.
Notes et références
1. ↑ Miguel Angel Sanz, Mémoires d’un p’tit gars des faubourgs de Madrid, Pilote de chasse de la République, TMA Éditions, juin 2005, (ISBN 9782915205060)
2. ↑ a et b La Nouvelle Revue d’Histoire no 25 (juillet-août 2006).
3. ↑ Patterson 2007, p.30 [archive].
4. ↑ Hermann Göring a déclaré, le 14 mars 1946, au Procès de Nuremberg, que l’aide militaire à Franco avait pour double objectif la lutte contre l’expansion du communisme et l’essai technique de la Luftwaffe : « I urged him [Adolf Hitler] to give support [to Franco] under all circumstances, firstly, in order to prevent the further spread of communism in that theater and, secondly, to test my young Luftwaffe at this opportunity in this or that technical respect. »
5. ↑ Gérard Brey, « La destruction de Guernica [archive] », Tiempo de Historia, nº 29, avril 1977.
6. ↑ Voir aussi le premier article de George Steer [archive] (les chiffres alors évalués à « des centaines »)
7. ↑ (en) « The legacy of Guernica » [archive], news.bbc.co.uk, le 26 avril 2001.
8. ↑ Solé i Sabaté, Josep Maria et Villarroya, Joan, España en llamas. La Guerra Civil desde el aire, Temas de Hoy, 2003 (ISBN 9788484603023)
9. ↑ Arias Ramos, Raúl, La Legión Cóndor En La Guerra Civil, La Esfera de los Libros, 2003 (ISBN 9788497341370)
10. ↑ (es) « Refugios de vida para Gernika » [archive], elcorreo.com, le 27 avril 2008.
11. ↑ Bombardeo de Gernika. Críticas al «revisionismo» en el 61º aniversario [archive].
12. ↑ En février 1937, la Légion Condor, appuyée par la Marine insurgée nationaliste a mitraillé et bombardé des colonnes de réfugiés civils pendant une dizaine de jours sur la route entre Málaga et Almería. Les historiens actuels avancent les chiffres de 100 000 à 150 000 réfugiés civils fuyant Málaga sur le point d’être prise par les troupes italiennes alliées aux nationalistes. Ces faits n’ont été révélés que tardivement à travers des publications historiques, des expositions de photos de l’époque et des vidéos basées sur les archives de l’Armée italienne (cf. Neila Majada & Bueno Pérez : Carretera Málaga-Almería -febrero de 1937-, 2006)
13. ↑ Rapport de 2004 des [archive] Cortes Generales
14. ↑ voir Antony Beevor p. 421
http://mai68.org/spip/spip.php?article2369
Le 26 avril 1937, la petite ville de Guernica, symbole des libertés basques, est détruite par l’aviation allemande (la légion Condor) au service de Franco. Pour la première fois dans l’histoire militaire, une agglomération civile est entièrement rasée sous un déluge de bombes au phosphore. Ces dernières sont des bombes incendiaires, ce qui permit à Franco de faire croire que c’étaient les anarchistes qui avaient détruit Guernica par le feu !
En effet, dès le 27 avril, à 21 h, la radio franquiste proclame : « Nos aviateurs n’ont reçu aucun ordre pour bombarder cette population (…). Ce sont les rouges [1] qui, dans l’impossibilité de contenir l’avance de nos troupes, ont tout détruit (…). » Et d’ajouter avec un aplomb incroyable : « Il n’y a pas d’aviation allemande ou étrangère en Espagne nationaliste (…). Nous n’avons pas brûlé Guernica (…). »
Le 29 avril, vers midi, les Franquistes entrent dans Guernica et font visiter, sous bonne escorte, les ruines de la ville aux correspondants de presse étrangers. Les articles de ceux-ci sont soumis à censure. Sous la menace des mitraillettes, tous envoient dans leurs pays respectifs des articles expliquant comment et pourquoi les anarchistes ont brûlé Guernica ! Tous les journaux Européens ou presque reprennent alors cette thèse. Sauf un journal anglais. Bien sûr, la plupart des rédactions ne furent pas dupes mais marchèrent tout de même dans la combine parce que tous les États du monde étaient alliés avec Franco contre la révolution espagnole.
Picasso lui-même, qui, à l’annonce du bombardement, a peint son « Guernica » pour le pavillon espagnol de l’Exposition internationale de 1937 à Paris, sera un instant saisi par le doute tant la propagande franquiste, puissamment relayée par celles des nazis allemands et des fascistes italiens, fera des ravages.
Bien sûr, au moins dès la sortie de la guerre, la vérité fut dite partout… Sauf en Espagne !
En effet, en Espagne, quiconque essayait de dire que c’était Franco qui avait demandé à Hitler d’envoyer sa légion Condor (aviation) bombarder Guernica avec des bombes incendiaires était immédiatement emprisonné, torturé et passé par les armes. Sa famille se taisait de peur de suivre le même chemin.
Il fallait que dans leur ensemble les Espagnols croient que c’étaient les anarchistes qui avaient commis un horrible et grandiose attentat terroriste à Guernica, afin de justifier la dictature franquiste : « La dictature franquiste est là pour éviter que les anarchistes recommencent ce qu’ils ont fait à Guernica ! »
Ce n’est que très progressivement que les espagnols apprirent la vérité. Vers 1960, ils eurent le droit de savoir que c’étaient les Allemands qui avaient brûlé et massacré Guernica. Mais officiellement, Hitler l’avait fait sans demander l’avis de Franco, sans même le prévenir !
Quelques années plus tard, les Espagnols eurent le droit de savoir que Franco avait été mis au courant par Hitler, que Franco avait refusé qu’un tel crime soit commis, mais qu’Hitler n’avait tenu aucun compte de son avis.
Encore quelques années et les Espagnols surent que Franco avait donné son accord à Hitler.
Bien sûr, pendant toutes ces années, quiconque s’aventurait à dire toute la vérité subissait immédiatement la répression la plus dure.
Il fallut la mort de Franco pour que les Espagnols aient enfin droit à toute la vérité : Franco avait demandé lui-même à Hitler de bombarder Guernica, de brûler cette ville et de faire un maximum de morts ; il lui demanda de la bombarder avec des bombes incendiaires [2] afin de pouvoir faire croire aux Espagnols que c’étaient les anarchistes les coupables ! pour affaiblir les révolutionnaires, et pour justifier la prise du pouvoir par Franco, ainsi que sa future dictature !
NOTES :
1°) Franco assimilait les anarchistes aux « rouges », alors que pourtant c’étaient très essentiellement les anarchistes (drapeau noir, ou noir et rouge) qui menaient la lutte contre son coup d’État militaire. Cela ne présentait pas seulement l’avantage de simplifier les choses, surtout, ça faisait de la pub subliminale auprès des personnes qui voulaient se battre contre Franco : elles étaient incitée à leur propre insu à se diriger vers le Parti « communiste » plutôt que vers les anarchistes ! Franco savait bien que le Parti « communiste » était infiniment moins dangereux pour le pouvoir que les anarchistes. Et nous, nous savons bien que Staline a trahi la révolution espagnole.
2°) Il n’y a pas besoin d’une aviation moderne avec des bombes modernes pour brûler totalement une ville. Il était envisageable de faire croire que c’étaient les anarchistes qui avaient brûlé Guernica, mais personne n’aurait pu croire que les anarchistes avaient bombardé cette ville ! C’est pourquoi la légion Condor devait utiliser des bombes incendiaires.
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