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21 décembre 2012

Entrée en guerre du Canada

Classé sous — milguerres @ 13 h 22 min

 

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Entrée en guerre du Canada

http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre3

UNITES CANADIENNES (tableau tiré de wikipedia)

  • 1re Division canadienne (1914-1918)
  • 1st Hussars

  • 228e bataillon de Toronto
  • 2e Division canadienne

  • 3e Division canadienne

  • 48th Highlanders of Canada

  • Calgary Highlanders

  • Canadian Forestry Corps
  • Corps canadien

  • Fusiliers Mont-Royal

  • Le Régiment de Hull
  • Le Régiment de Maisonneuve
  • Les Fusiliers de Sherbrooke
  • Les Fusiliers du Saint-Laurent

  • Princess Patricia’s Canadian Light Infantry

  • Royal 22e Régiment
  • Régiment royal de Terre-Neuve

  • The Royal Canadian Dragoons
  • The Royal Canadian Hussars (Montreal)
  • The Royal Canadian Regiment

  • Voltigeurs de Québec

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En 1914, il alla de soi pour les Canadiens que le pays était en guerre à partir du moment où la Grande-Bretagne l’était et l’on vit la nation offrir, avec une spontanéité à peine croyable, son soutien à la mère-patrie. Sir Wilfrid Laurier parlait au nom de la plupart des Canadiens quand il déclara: « Il est de notre devoir de faire savoir à la Grande-Bretagne … que les Canadiens sont animés par un seul et même sentiment et font bloc derrière la mère-patrie. »

Demandant à la nation de donner le meilleur d’elle-même, le Premier ministre du Canada, Robert Borden, proposa l’aide de son pays à la Grande-Bretagne, qui accepta. On donna alors aussitôt l’ordre de mobiliser un corps expéditionnaire.

À l’époque, le Canada, dont l’armée régulière comptait seulement 3 110 hommes et la marine qui n’était qu’à ses débuts, était mal équipé pour se lancer dans une guerre mondiale. Cependant, les centres de recrutement virent bientôt affluer de tous les coins du pays des milliers de jeunes Canadiens. En l’espace de quelques semaines, plus de 32 000 hommes se trouvaient rassemblés au camp Valcartier situé près de Québec et, dans les deux mois, le premier contingent du corps expéditionnaire canadien s’embarquait pour l’Angleterre, formant le plus important convoi qui ait jamais traversé l’Atlantique. Fait également partie de ce convoi un contingent de Terre-Neuve, qui est toujours une colonie britannique indépendante. On avait déjà suggéré que le contingent terre-neuvien soit intégré au Corps expéditionnaire canadien, mais la proposition a été poliment mais fermement rejetée.

Une fois en Angleterre, les Canadiens passèrent un long et lugubre hiver à s’entraîner dans la boue et la bruine de la plaine de Salisbury. Au printemps 1915, on les jugea bons pour le front et eux-mêmes étaient pleins de mordant. Il ne peut rien y avoir de pire que Salisbury, pensaient-ils. Ils n’allaient pas tarder à réaliser à quel point ils se trompaient.

Le premier contingent canadien à arriver en France est le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, qui a été formé au début de la guerre avec uniquement d’anciens soldats de l’armée régulière britannique. Le « Princess Pats » comme on l’appelait, débarque en France en décembre 1914 avec la 27e Division britannique et combat près de Saint-Eloi et au Bois du Polygone, sur le saillant d’Ypres. Aujourd’hui, le monument commémoratif de leur bataillon est érigé sur les hautes terres de la crête de Bellewaarde.

Au début de février 1915, la 1re Division canadienne passe en France et est initiée à la guerre de tranchées par des vétérans de l’armée britannique. Après un bref entraînement, elle prend en charge une section de la ligne dans la région d’Armentières, dans les Flandres françaises. Ses rêves de gloire militaire s’évanouissent rapidement au contact de la crasse, de la maladie et de la mort.

source :

Entrée en guerre du Canada :http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre3

16 décembre 2012

Toutes les offensives entreprises

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Toutes les offensives entreprises

Toutes les offensives entreprises tableaux-scenes-de-guerre-18

images source : http://club.doctissimo.fr/langue-agile8/world-war-i-569394/photo/chateau-thierry-1918-19647425.html#photo-19647490-8c1-8433960-jpg

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Offensive du printemps ou Kaiserschlacht

L’offensive du Printemps, également connue sous le nom Kaiserschlacht, bataille du Kaiser, ou offensive de Ludendorff) est un terme utilisé pour faire référence aux séries allemandes de contre-attaque sur le front occidental du 21 mars au 18 juillet 1918 durant la Première Guerre mondiale. Les Allemands avaient en effet réalisé que leur seule chance restante de gagner la guerre était d’anéantir les Alliés avant que les États-Unis ne déploient suffisamment de troupes en Europe pour renverser le Reich. 50 divisions allemandes ont été par ailleurs redéployées sur le front occidental suite à la signature du traité de Brest-Litovsk avec la Russie révolutionnaire.

Plusieurs opérations allemandes furent mises au point : Michael, Georgette, Gneisenau et Blücher-Yorck. Michael constituait la principale attaque, qui était destinée à percer les lignes alliées, déborder les forces britanniques de la Somme à la Manche. Une fois que ceci aurait été réalisé, on espérait que les Français chercheraient des conditions d’armistice. Les autres offensives étaient subordonnées à Michael et ont été conçues pour détourner les forces alliées de l’offensive principale sur la Somme.

Chronologie de l’offensive

Offensive ou opération Michael

Bataille de la Lys (Georgette)

Bataille de l’Aisne (Blücher-Yorck)

Bataille du bois Belleau

 

Conclusions

Les objectifs stratégiques de l’offensive ont été insuffisants. Aucun objectif clair et simple n’a été établi avant le début de l’offensive et une fois que les opérations étaient en cours, les cibles de ces attaques ont été en constante évolution en fonction de la situation sur le champ de bataille. Les Alliés, en comparaison, ont concentré leurs forces principales sur des objectifs essentiels (les approches de ports de la Manche et la jonction ferroviaire d’Amiens).

Les Allemands ont également été incapables de s’approvisionner en fournitures et matériel assez rapidement. Toutes les offensives allemandes ont ainsi tourné court. En avril 1918, le danger d’une percée allemande était passée. L’armée allemande avait subi de lourdes pertes et ne disposait plus assez de main d’œuvre pour poursuivre l’offensive. En août 1918, les Alliés lancent une contre-offensive (offensive des Cent-Jours), en utilisant de nouvelles méthodes opérationnelles et en s’appuyant sur l’usage massif d’artillerie. La percée de la Ligne Hindenburg en septembre force l’Empire allemand à négocier un armistice le 11 novembre 1918.

 

sources :

Wikipedia

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11 décembre 2012

Histoire militaire de l’Australie pendant la Première Guerre mondiale

Classé sous — milguerres @ 9 h 32 min

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Histoire militaire de l'Australie pendant la Première Guerre mondiale 358819224

Histoire militaire de l’Australie pendant la Première Guerre mondiale
fleche17source Wikipedia

histoi13
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Australian_WWI_recruiting_poster.jpg
Affiche publicitaire proposant aux Australiens de s’engager pendant la Première Guerre mondiale.
Description Sourced from the Australian War Memorial Collection Database Created in 1916
Date 2006-08-20 (original upload date)
Source Originally from en.wikipedia; description page is/was here.
Auteur Original uploader was Hossen27 at en.wikipedia

 

 

Lorsque la Première Guerre mondiale éclata en 1914, tous les pays du Commonwealth, y compris l’Australie, ont été appelés à défendre la Grande-Bretagne. Comme pour la plupart des pays du Commonwealth, les sacrifices et les contributions à la guerre fournis par le pays allaient changer de nombreux aspects de l’histoire australienne. Les Australiens ont combattu en Nouvelle-Guinée allemande, en Turquie, en Palestine et sur le front occidental. Le débarquement de troupes australiennes à Gallipoli est reconnu comme l’un des moments forts de la création de l’histoire moderne de l’Australie. En outre, la Première Guerre mondiale a beaucoup fait pour mettre en évidence les différents points de vue des Australiens sur la conscription.

Déclenchement de la guerre

Quand la Grande-Bretagne déclara la guerre à l’Allemagne le 4 août 1914, l’Australie et les autres membres de l’Empire britannique furent automatiquement impliqués. Le 5 août 1914, le premier ministre Joseph Cook déclara la guerre entre l’Allemagne et l’Australie en disant « Quand l’Empire est en guerre, l’Australie l’est aussi. » (« When the Empire is at War, so also is Australia. »). Comme l’Australie était une colonie fondée par les Britanniques, ce point de vue reçut l’appui de tous les habitants du pays. Les Australiens affluèrent dans les centres de recrutement afin de lutter pour la défense du pays et de l’empire. Quand le premier ministre travailliste Andrew Fisher arriva au pouvoir en septembre 1914, Fisher réitéra la déclaration de Cook en disant: «Si le pire devait se produire », l’Australie « devrait rallier la Mère Patrie », « pour l’aider et la défendre jusqu’à son dernier homme et son dernier shilling » (« Should the worst happen », Australia would « rally to the Mother Country », « to help and defend her to our last man and our last shilling. »).

histoi14
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:ANMEF_flag_raising.jpg
Le lever de drapeau australien le 16 décembre 1914 à Angorum, Nouvelle-Guinée.
Description
English: Photograph of The raising of the Australian flag on 16 December 1914 in Angorum, New Guinea
Date 16 décembre 1914

La Nouvelle-Guinée allemande

En 1884, l’Allemagne avait colonisé la partie nord de la Nouvelle-Guinée et plusieurs groupes d’îles à proximité. Les Allemands utilisèrent la colonie comme une base de radio et la Grande-Bretagne demanda que les installations soient détruites parce qu’elles étaient utilisées par l’Escadron allemand de l’Asie de l’Est pour menacer les navires de la marine marchande passant dans la région. Peu de temps après le déclenchement de la guerre et suite à une demande du gouvernement britannique le 6 août 1914, la Force expéditionnaire terrestre et navale australienne (Australian Naval and Military Expeditionary Force ou ANMEF) fut formée. Ses objectifs étaient les stations allemandes de Yap dans les îles Caroline, Nauru et Rabaul, en Nouvelle-Bretagne. L’ANMEF comprenait un bataillon d’infanterie (1000 hommes) levé à Sydney et 500 réservistes marins et anciens marins qui servaient dans l’infanterie. L’ANMEF, commandée par le colonel William Holmes, réussit à atteindre son objectif de reddition des forces allemandes le 17 septembre 1914. Au cours de cette mission, l’Australie a subi sa première victime militaire : on estime que le marin WGV Williams fut le premier australien mort à la guerre. Les pertes de l’ANMEF furent légères, la plus importante étant la disparition d’un sous-marin australien au cours d’une patrouille au large de Rabaul le 14 septembre. À la suite de la prise de possession de ce territoire allemand, l’ANMEF servit de force d’occupation pour le restant de la durée de la guerre1,2.

La Première Force Impériale Australienne

La Première Force Impériale australienne, formée peu de temps après le déclenchement de la guerre, fut l’œuvre de William Throsby Bridges et de Cyril Brudenell Bingham White. La force devait regrouper tous les volontaires pour combattre outre-mer. À l’origine, elle était composée de la première Division australienne, soit les 1e, 2e et 3e Brigade. Une brigade de cavalerie légère, la 1e Brigade, fut également formée pour lui être incorporée. À l’origine, les commandants de brigade étaient Henry Maclaurin (1e Brigade), James McCay (2e Brigade) et E. Sinclair MacLagan (3e Brigade). La brigade de cavalerie était commandée par Henry George Chauvel, celle d’artillerie par le colonel Talbot Hobbs et les services de santé par Neville Howse3.

Les hommes de la Première Force Impériale Australienne (1e AIF) ont été sélectionnés sur des critères parmi les plus sévères de toutes les armées de la Première Guerre mondiale. Les recrues devaient avoir un tour de poitrine supérieur à 87 centimètres et une taille minimale de 168 centimètres. Elles devaient avoir entre 19 et 38 ans, bien que quelques hommes plus vieux jusqu’à 70 ans et beaucoup de jeunes aient réussi à se faire mobiliser. Bon nombre de ces sévères restrictions ont été levées plus tard dans la suite de la guerre lorsque l’obligation de recruter de nouveaux hommes est arrivée. Sur les 32 000 premiers soldats de l’AIF, 7 000 seulement survivront à la fin de la guerre2.

L’AIF a continué de croître tout au long de la guerre jusqu’à finir par former cinq divisions d’infanterie en Australie et une en Nouvelle-Zélande, deux divisions de cavalerie et d’autres éléments d’autres unités.

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Australian_11th_Battalion_group_photo.jpg
Les soldats du 11e bataillon posant devant la Grande Pyramide de Gizeh, le 10 janvier 1915, avant de débarquer à Gallipoli
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Group portrait of the Australian 11th (Western Australia) Battalion, 3rd Infantry Brigade, Australian Imperial Force posing on the Great Pyramid of Giza on 10 January 1915, prior to the landing at Gallipoli. The 11th Battalion did much of their war training in Egypt and would be amongst the first to land at Anzac Cove on April 25 1915. In the five days following the landing, the battalion suffered 378 casualties, over one third of its strength.

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(Note: La 6e Division australienne avait commencé à être formée en février 1917, lorsque, après les morts de la première bataille de Bullecourt et de la Bataille de Messines elle fut démantelée pour reformer les unités décimées.)

L’AIF a quitté en un seul groupe Albany, en Australie occidentale le 1er novembre 1914. L’AIF a été envoyée au départ en Égypte sous contrôle britannique pour y être formée avant d’être envoyée en France. L’infanterie qui formait l’Australian and New Zealand Army Corps (ANZAC) comprenait la 1re division australienne et la division néo-zélandaise et australienne. Plus tard, en novembre, le premier lord de l’Amirauté, Winston Churchill présenta ses premiers plans pour une attaque navale sur le détroit des Dardanelles. Le plan pour une attaque et une invasion de la péninsule de Gallipoli fut finalement approuvé par le gouvernement britannique en janvier 1915. Il fut décidé que les troupes australiennes et néo-zélandaises prendraient part à l’opération. L’objectif de l’invasion était d’ouvrir un autre front contre les puissances centrales et d’ouvrir le détroit du Bosphore, à l’entrée de la mer Noire, à la navigation russe.

Le plan d’invasion du 25 avril 1915 prévoyait que la 29e division devait débarquer au cap Helles à l’extrémité de la péninsule et progresser vers les forts de Kilitbahir. Les forces de l’ANZAC devaient débarquer au nord de Gaba Tepe sur le littoral égéen, d’où elles pourraient progresser à travers la péninsule et couper la route de Kilitbahir pour empêcher toute retraite ou arrivée de renfort.

Article principal : Le débarquement de la crique de l’ANZAC.

La 3e brigade de la 1e division australienne, commença à débarquer peu avant l’aube, à 4h 30 le 25 avril 1915. La zone de débarquement prévue était un large bande côtière à environ un mille au nord de Gaba Tepe. Pour des raisons qui sont débattues à ce jour, le débarquement eut lieu environ un mille et demi plus au nord que prévu dans une crique entre Ari Burnu au nord et Hell Spit au sud. La crique est aujourd’hui connue sous le nom de Anzac Cove (crique de l’ANZAC).

Les troupes firent face à un enchevêtrement de ravins et d’éperons rocheux qui descendaient des hauteurs de la chaîne Sari Bayır vers la mer. Le débarquement se heurta seulement à une légère opposition d’unités turques dispersées jusqu’à ce que Mustafa Kemal, commandant la 19e Division perçoive la menace posée par les débarquements, ramène à la hâte des renforts dans la région pour contrôler les sommets montagneux de la région.

Les combats pour le contrôle des hauteurs se déroulèrent sur la principale ligne de crête où les soldats de l’ANZAC et les Turcs s’affrontèrent près d’une butte appelée Baby 700. La butte a changé de mains à plusieurs reprises le premier jour avant que les Turcs, qui possédaient l’avantage de la hauteur en occupant Battleship Hill, en prennent finalement possession de façon définitive. Une fois l’avancée des troupes de l’Anzac arrêtée, les Turcs contre-attaquèrent en essayant de repousser les envahisseurs à la mer mais ne réussirent pas à les déloger des points qu’ils avaient conquis. Une vaste zone de tranchées fut rapidement créée et une guerre de position sanglante s’ensuivit jusqu’au mois d’août.

Après 8 mois de combats sanglants, il fut décidé d’évacuer toutes les forces de Gallipoli. Les forces de l’Anzac devaient être évacuées fin décembre, les dernières troupes devant quitter Suvla le 20 décembre 1915 avant l’aube. Les effectifs furent progressivement réduits à partir du 7 décembre et des tas de ruses furent développées afin de tromper les Turcs et les empêcher de découvrir que les Alliés étaient sur le départ. Pour l’une d’elles, les troupes australiennes durent maintenir un silence absolu pendant plus d’une heure jusqu’à ce que les Turcs trop curieux s’aventurent pour inspecter les tranchées, et à ce moment-là, les troupes ouvrirent le feu. Comme les rangs avaient été éclaircis dans les tranchées, on utilisa des fusils où la détente était bloquée par des casseroles percées remplies d’eau. L’ironie de cette opération fut que l’évacuation a été le plus grand succès des forces alliées de la campagne.

Liste des batailles auxquelles les Australiens ont pris part au cours de la campagne de Gallipoli:

Anzac Cove
Deuxième bataille de Krithia
Bataille de Sari Bair
Bataille de Lone Pine
Bataille de la Nek
Bataille de la colline 60 (Gallipoli)

L’Australie et la Nouvelle-Zélande commémorent l’Anzac Day par un jour férié le 25 avril chaque année pour honorer la bravoure et le sacrifice des membres de leurs troupes et de tous ceux qui ont servi le pays. Au cours de la bataille de Gallipoli, il y eut 28 150 victimes australiennes avec 8 709 morts et 19 441 blessés. Après que les troupes australiennes furent revenues en Égypte, l’AIF connu une expansion majeure. En 1916, les divisions d’infanterie commencèrent à se déplacer vers la France alors que les unités de cavalerie restaient dans la région pour lutter contre les troupes turques.

Egypte et Palestine

Les troupes australiennes des divisions de cavalerie de l’Anzac et de l’Australie ont pris part à toutes les grandes batailles de la campagne d’Égypte et de Palestine, dont la première fut la bataille de Romani.

Cette bataille eut lieu près de la ville égyptienne de Romani à 40 km à l’est du canal de Suez entre le 3 et le 5 août 1916. L’objectif de l’armée turque était de contrôler ou de détruire le canal de Suez, privant ainsi les Alliés de l’usage de la voie navigable et, ce faisant, aidant les puissances centrales. La Division de cavalerie de l’Anzac, commandée par le général Henry George Chauvel joua un rôle important au cours de la bataille. Les Turcs poussèrent d’abord la 1re Brigade de la division de cavalerie australienne à se retirer sur Wellington Ridge, puis le lendemain à l’aube, à se retirer de cette position de repli. Ils furent finalement repoussés par l’artillerie lourde de la 52e division britannique et d’autres unités de la division de cavalerie de l’Anzac. Le coût de bataille pour les alliés fut de 1 130 victimes -dont 202 morts- parmi lesquelles 935 étaient australiennes ou néo-zélandaises.

La bataille de Magdhaba a eu lieu près du minuscule avant-poste égyptien de Magdhaba dans le désert du Sinaï, à quelque 22 km d’El Arish, sur la côte méditerranéenne en décembre 1916. La cavalerie australienne avança jusqu’à El Arish le 21 décembre, mais elle trouva le poste abandonné par les Turcs qui s’étaient retirés le long de la côte sur Rafa et vers l’intérieur sur l’oued El Arish à Magdhaba; la division de cavalerie de l’Anzac, commandée par le général Chauvel, se dirigea sur Magdhaba dans la nuit du 22 décembre. L’assaut sur Magdhaba fut lancé par les 1re et 3e brigades de cavalerie australienne, la brigade de cavalerie de Nouvelle-Zélande et le corps Impérial de Chamellerie (Imperial Camel Corps) soutenus par trois batteries de l’artillerie à cheval. La ville fut prise à 16 h 30, il y eut 22 morts et 121 blessés.

À la suite de la victoire de Romani le 4 août, les forces britanniques passèrent à l’offensive dans le Sinaï. Toutefois, le rythme de leur avance était régi par la vitesse à laquelle la ligne de chemin de fer et la conduite d’eau pouvaient être construites à partir du canal de Suez. Dans la soirée du 8 janvier 1917, la division de cavalerie de l’Anzac commandée par le général de Chauvel partit d’El Arish vers Rafa où une forte garnison turque de 2 000 hommes était basée. Les forces d’attaque étaient composées de la 1re et 3e brigades de cavalerie australienne, de la brigade montée de Nouvelle-Zélande, de la 5e brigade britannique et de trois bataillons de la brigade de l’Imperial Camel Corps. Les troupes alliées prirent la ville à la tombée de la nuit. Elles eurent 71 tués et 415 blessés.

La première bataille de Gaza a eu lieu dans le sud de la bande de Gaza le 26 mars 1917. Aux environs de midi, deux brigades de cavalerie de la Division Anzac attaquèrent la bande de Gaza par le nord et l’est. À 6 heures, la position turque était devenue très fragile avec des troupes alliées encerclant la bande. Toutefois, par une décision qui consterna beaucoup de soldats britanniques, les commandants alliés décidèrent de se retirer, laissant la victoire aux Turcs. Une deuxième tentative fut faite pour s’emparer de la bande de Gaza, le 19 avril, date à laquelle les défenses turques étaient encore plus formidables et la mission des forces britanniques encore plus difficile. Cette bataille est maintenant connue sous le nom de Deuxième Bataille de la bande de Gaza. La division de cavalerie de l’Anzac ne joua qu’un rôle mineur dans cette bataille n’ayant seulement que 105 victimes sur les 5 917 victimes alliées. La deuxième bataille de la bande de Gaza fut une défaite désastreuse pour les forces alliées.

Une troisième attaque fut lancée sur la bande de Gaza entre le 31 octobre et 7 novembre 1917. Des unités de cavalerie australienne et néo-zélandaise prirent part à la bataille. La bataille fut un succès complet pour les Alliés. Le ligne Beersheba-Gaza fut complètement dépassée et 12 000 soldats turcs furent capturés ou se rendirent. Le moment critique de la bataille fut la prise de la ville de Beersheba, le premier jour, par la cavalerie australienne. La 4e brigade, sous les ordres du général de brigade William Grant, s’enfonça de plus de sept kilomètres dans les lignes turques, les bousculant et s’empara des points d’eau de Beersheba. Dans la prise de la ville, la 4e brigade fit prisonnier 38 officiers et 700 soldats et s’empara de quatre canons. Dans les deux régiments, seulement 31 hommes furent tués (dont deux officiers) et 36 hommes blessés (dont huit officiers).

Plus tard dans le conflit, les troupes australiennes aidèrent à repousser les forces turques de Palestine, en prenant part à la bataille de Mughar Ridge, à la bataille de Jérusalem et à la bataille de Megiddo. Le gouvernement turc signa un armistice le 28 octobre 1918 et capitula deux jours plus tard. L’Australie avait joué un rôle central dans la campagne du Sinaï et de Palestine, une campagne dont la grande majorité des hommes présents étaient australiens ou néo-zélandais.

Le front de l’ouest

Les divisions de la Première Force Impériale australienne commencèrent à être transférées d’Égypte en France en mars 1916. La première division à arriver fut la 2e suivie de peu de la 1re. Les 4e et 5e divisions quittèrent l’Égypte pour la France en juin 1916. La 3e division fut formée en Australie au cours du mois de mars 1916 et elle fut transférée en Angleterre pour entrainement en juillet 1916. En décembre 1916, elle s’installa en France, devenant la dernière division australienne à le faire. Dans un premier temps, les forces australiennes furent regroupées dans les corps de l’Anzac I et de l’Anzac II; le 1er novembre 1917, les divisions australiennes des deux corps de l’ANZAC furent transférées dans le corps australien.

Quatre divisions de l’Australian Imperial Force, les 1e, 2e, 4e et 5e, eurent leur baptême du feu au cours de la bataille de la Somme. La 5e l’eut au cours de la bataille de Fromelles, où elle fut placée sur le flanc gauche des assaillants. Au cours de la bataille de Fromelles la 5e division perdit 5 533 tués ou blessés ce qui la rendit indisponible pour de nombreux mois par la suite. La 1e division monta en ligne le 23 juillet 1916, pour prendre part à la prise de la ville de Pozières au prix de lourdes pertes avec 5 285 tués ou blessés. La 2e division arriva sur le secteur le 27 juillet et le général Gough, avide d’avancer, décida d’une attaque immédiate. Le 5 août, les brigades de la 2e division, épuisées, durent être relevées par la 4e division.

Après l’attaque sur Pozières, les Australiens furent appelés pour attaquer la ferme Mouquet attaque dont la tâche incomba à la 4e division, qui avait déjà perdu 1 000 soldats pour résister à la contre-attaque allemande, mais les deux 1e et 2e divisions remontèrent au combat, une fois de plus suivies par la 4e division. La 2e division eut 6 848 victimes et la 4e, 4 649. Comme cette bataille traînait, le Corps canadien prit la relève des Australiens. Au cours de la bataille de la Somme, les quatre divisions australiennes eurent au total 23 000 victimes. En octobre la 5e division remonta au front et rejoignit les 1e, 2e et 4e divisions sur la Somme, près de Flers.

En mars 1917 battant deux colonnes volantes des 2e et 5e divisions poursuivirent l’armée allemande qui se retiraient sur la ligne Hindenburg et reprirent la ville de Bapaume. Le 11 avril 1917, la 4e division attaqua la ligne Hindenburg lors de la première bataille de Bullecourt. La bataille fut un désastre pour l’armée australienne avec 1 170 prisonniers faits par l’armée allemande. En avril, les 1e et 2e divisions furent victimes d’une grande contre-attaque allemande près de la ville de Lagnicourt, mais l’attaque fut repoussée. Le 3 mai 1917, la 2e division participa à la deuxième bataille de Bullecourt, réussissant une percée. Plus tard, en mai, la 2e division fut relevée par la 1e qui fut relevée par le 5e.

L’Australian Flying Corps

L’Australian Flying Corps, l’ébauche de l’armée de l’air australienne, a été créé en mars 1914 et a connu sa première utilisation en Nouvelle-Guinée allemande, mais ce déploiement fut vite inutile, les colonies s’étant rendues rapidement, avant même que les avions soient opérationnels. Le premier vol opérationnel n’a eu lieu que le 27 mai 1915, lorsque l’aviation australienne fut invitée à aider l’armée indienne dans la protection des intérêts pétroliers britanniques dans ce qui est aujourd’hui l’Irak. L’aviation australienne se déploiera plus tard en Égypte, en Palestine et sur le front occidental pendant le reste de la Première Guerre mondiale. À la fin de la guerre, quatre escadrilles étaient en service actif.
Le Mesopotamian Half Flight

Le Mesopotamian Half Flight a été le premier groupe d’avions de l’armée de l’air australienne, l’Australian Flying Corps (AFC) à avoir connu le temps de guerre. Le 8 février 1915, le gouvernement australien reçut une demande d’assistance de son aviation venant du vice-roi de l’Inde. L’AFC n’en était encore qu’à ses débuts et ne put fournir suffisamment d’équipages et de personnel au sol que pour la moitié d’un escadron: l’unité est donc devenue la Mesopotamian Half Flight ou Australian Half Flight et le capitaine Henry Petre en a été le premier commandant. L’AFC s’embarqua pour Bombay et, le 20 avril 1915, il repartit pour Bassorah. Petre, le dernier pilote australien à avoir servi en Mésopotamie, quitta la région le 7 décembre 1915 et vola par étapes courtes jusqu’en Égypte, où il fut finalement incorporé dans le 1er escadron de l’AFC.
L’AFC sur le front occidental

L’Australie put déployer quatre escadrilles volants sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale tout en disposant de quatre autres escadrilles de formation.
Opérations de la marine royale australienne
Article détaillé : Histoire de la marine australienne.

Au début de la guerre, la Marine royale australienne (Royal Australian Navy ou RAN) disposait du croiseur de bataille Australie, des croiseurs légers Sydney, Melbourne et Brisbane (en construction), des destroyers Parramatta, Yarra et Warrego, et des sous-marins AE1 et AE2. Avec trois autres destroyers en construction, la marine au début de la guerre avait une force de frappe remarquable.

Sa première opération fut l’appui à la force expéditionnaire terrestre et maritime australienne pour l’occupation de la Nouvelle-Guinée allemande. La partie navale de la force comprenait les navires Australie, Melbourne, Sydney, Kanowna, Warrego, Encounter et le sous-marin AE1. La seule perte au cours de la campagne de Nouvelle-Guinée fut celle de l’AE1 le 14 septembre 1914. La première victoire de guerre de la RAN se produisit lorsque le croiseur Sydney coula le croiseur léger allemand, l’Emden, au large des îles Cocos dans l’océan Indien. Les navires australiens ont permis de fournir une couverture navale lors de l’ambitieux débarquement à Gallipoli et le sous-marin AE2 brisa le blocus des Dardanelles en harcelant la marine turque avant d’être détruit. Plus tard dans la guerre, la marine australienne a aidé la Royal Navy dans le blocus de la flotte allemande de haute mer.
Statistiques

Au cours de la Première Guerre mondiale, plus de 421 809 Australiens ont servi dans l’armée, 331 781 ayant servi à l’étranger. Les Australiens ont subi le plus haut pourcentage de victimes par combattant de toute l’armée de l’Empire britannique, 65 pour cent. Le coût financier de la guerre pour le gouvernement australien a été de 188 480 000£. Le tableau suivant indique le nombre de victimes australiennes pour cause de guerre.

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Causes de décès des victimes de guerre australiennes
pendant la 1e guerre mondiale
Tués à la guerre 53 993
Tués hors-guerre 7 727
Blessés au combat 137 013
Gazés 16 496
Prisonniers de guerre 3 647
Prisonniers de guerre décédés 109

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3 décembre 2012

Lettre à une mère

Classé sous — milguerres @ 23 h 56 min

 

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 Lettre à une mère

 source : http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t3529-le-11-novembre-2012#24523

 

Lettre à une mère  171209 « Dimanche 11 novembre 2012″

Au soir de ce 11 novembre 2012, et après avoir vu, transmis par France 24 quelques furtives images de la cérémonie qui s’est déroulée à l’Arc de Triomphe, présidée par un président de la République, au port de cravate négligé, bleuet à droite pour ne pas cacher sa Légion d’honneur à gauche (comme si on pouvait ignorer son existence),trop petit pour l’arche immense, je ne résiste pas à la tentation de publier de nouveau, ma lettre d’ailleurs , pour que les personnages qui y sont évoqués, donnent par delà la mort, un peu plus de grandeur au moment vécu ce matin. Ceux qui l’auraient déjà lue ne m’en voudront pas pour cette sorte de redondance. Les lieux sont exacts, les faits fictifs, mais le furent-ils vraiment?…

LETTRE A UNE MERE

Chère Madame,

Me voici un peu plus libre. J’ai passé mon examen, et n’ai plus qu’à attendre le résultat. Je profite de mes loisirs pour vous envoyer le récit de la Campagne de votre fils que je vous avais promis.

Nous partons de Melun le 25 août à midi. Dans la nuit était arrivé un ordre de départ pour mille hommes destinés à combler les vides laissés par les combats des 21, 22 et 23 août. René, Doisneau et moi sommes volontaires et dans la même section. Doisneau vient d’être nommé adjudant et commande la section et nous deux, encore sergents, sommes en serre-files, en route pour Troyes et ensuite, destination inconnue… Nous passons à Troyes dans la soirée. En gare, des trains remplis de blessés – première vision de la guerre. Profitant de l’arrêt, nous allons les voir. Par eux, nous avons les premiers récits des combats meurtriers qui ont fait rage pendant les trois journées fatales. Les allemands, qui avaient étudié notre manière de manœuvrer, nous attiraient par de faibles contingents fuyant devant nous. Quand nous pensions les atteindre à la baïonnette, nous tombions sur de formidables tranchées garnies d’hommes et hérissées de mitrailleuses qui fauchaient nos rangs. Les artilleurs, sur les quais, nous donnent de sages conseils : « Attention les p’tits gars, ne chargez pas comme des fous, attendez que nous ayons préparé le terrain ». Les commissaires de la gare écartent bien vite ces aimables conseilleurs… il ne faut pas que nous sachions ! Dans la nuit nous traversons le Camp de Châlons, le Camp de Mailly. Nous voici maintenant en Argonne et nous débarquons le 26 à 8 heures du matin à Dombasle-en-Argonne à 18 kilomètres de Verdun. Nous assistons à la retraite du corps d’armée. Devant nous défilent pendant des heures toutes les voitures, le Génie, les aéroplanes, les parcs. Les Chasseurs à pied du 8ème passent également, ils viennent de se battre et sont gris de boue séchée et de poussière. En même temps, sur la route encombrée, cheminent de longues files de grandes voitures assez semblables à des prolonges dans lesquelles les habitants ont entassé, à la hâte, ce qu’ils ont de plus précieux. Les vieillards et les petits enfants sont sur les voitures, les valides marchent à côté, peu ou pas d’hommes parmi eux. C’est l’exode des habitants chassés par l’envahisseur. Ils viennent d’Etain – en flammes – Ce tableau est navrant et, la rage au cœur, nous avons hâte de prendre contact avec l’ennemi. Nous partons enfin et après marches et contre marches nous arrivons, sous la pluie, à Avocourt à 9 heures du soir. Le lendemain 27, nous repartons. Il pleut encore. A Apremont nous fusionnons avec des unités d’active et nous y cantonnons. Ce soir-là, nous sommes quatre à dormir sur la paille dans une cuisine : René, Doisneau, Lévy et moi. Toute la nuit nous entendons le canon tonner au loin. Nous sommes versés à la 5ème compagnie dont le lieutenant Laborde prend le commandement. René et moi restons dans la section Doisneau. Nous avons alors les récits des combats précédents qui furent en effet terribles. Pour reprendre les hommes en main, on nous fait pivoter et manœuvrer sans repos. Le 28 à 8 heures du soir, nous rentrons pour cantonner à Charpentry. Pour le lendemain, ordre de se tenir prêts à partir à 3 heures du matin. Nous ne savons pas si nous aurons le temps de préparer la soupe. Nous sommes là, tous les cinq très déçus, causant en attendant le départ.. C’est donc cela la guerre. Il y a René, Doisneau, Lévy, Caillat et moi. Nous souhaitons nous battre bientôt et prenons nos adresses, nous promettant mutuellement de prévenir nos familles en cas de malheur.

Sur les cinq, je resterai seul. Je viens en effet d’apprendre la mort de Lévy, au Bois de Grurie. Il avait déjà été blessé une fois et venait de repartir.

Enfin à 10 heures du matin, le ventre vide, et après avoir encore pivoté toute la journée, nous arrivons à la tombée de la nuit à Saint Julien-sous-les-Côtes. De là, on nous envoie prendre les avant-postes. Nous nous arrangeons pour rester ensemble, René, Doisneau et moi. La nuit est froide et l’humidité rend le froid plus pénible encore. Chacun sort ses provisions et nous soupons en commun à l’orée d’un bois où nous avons établi nos petits postes. Nous passons la nuit à nous relayer pour veiller puis nous recevons l’ordre de rejoindre l’unité.

Nous sommes le 30 août. La chaleur est accablante. Nous marchons toujours, laissant du monde en route. Le soir, vers six heures, le capitaine Savanne qui commande le bataillon, nous tient le discours suivant : « Une grande bataille vient de se livrer, les allemands sont battus et nous allons apporter notre concours pour transformer leur retraite en déroute ». Et nous voilà repartis, ardents quoique fourbus. Au bout de deux heures d’une marche forcée, nous arrivons sur le terrain. Là, nous recevons le baptême du feu. Le champ que nous avons à traverser est criblé d’obus de toute sorte ; un gros percutant tombe près de nous et ensevelit Doisneau qui se relève indemne -simple émotion. Nous sommes en rangs serrés et le commandant du bataillon se démène pour que nous restions en ordre sous la mitraille comme à l’exercice. Notre général de brigade est blessé au pied. Nous nous rangeons sur son passage et lui rendons les honneurs, sous le feu, en présentant les armes. Nous continuons notre marche en avant. La nuit est maintenant presque complète. Nous marchons sur des cadavres allemands. Au loin sonne la retraite allemande, lugubre, traînarde. Nous entendons la charge d’un de nos régiments qui se précipite sur les boches en hurlant. « En avant à la baïonnette », commande le capitaine Savanne. Il fait nuit noire. Ce que nous faisons est fou, il nous sera impossible de reconnaître l’ennemi. A ce moment notre chef fait sonner la charge par un clairon. Devant nous retentit la même sonnerie. « Nous les tenons » dit le capitaine et « voilà du renfort » crie-t-il. Comme nous allons atteindre le bois où nous pensons nous joindre à des forces amies, nous entendons des commandements en allemand. Une vive fusillade et le feu des mitrailleuses nous accueillent. Ce sont les boches qui ont sonné la charge pour nous attirer et nous sommes tombés dans leur piège. Une panique folle s’ensuit. Me ressaisissant, j’avise dans l’obscurité un vallonnement où je me couche à l’abri et je rassemble autour de moi un grand nombre de fuyards désemparés que je fais coucher également. La position est intenable car un régiment français qui croit à un retour offensif des boches nous tire sur le flanc droit. Je peux enfin, après de nombreuses émotions, rejoindre le point de rassemblement, semant encore pas mal de gens en route. Il est plus de minuit, nous faisons des tranchées et nous endormons sur place.

Vers trois heures du matin, réveillés par la fusillade suivie d’un feu d’artillerie très bien réglé, nous devons nous replier. Je retrouve une partie de la compagnie avec le lieutenant Laborde et René qui a pu s’en tirer dans les mêmes conditions que moi. Toute la journée, à Fossé, nous combattons l’un près de l’autre, échangeant de temps à autre nos impressions. Le soir, nous bivouaquons à 2 kilomètres en retrait de ce village. Nous n’avons pas été ravitaillés de deux jours. Nous retrouvons Doisneau et partageons ce qui reste de nos maigres provisions. Nous nous couchons côte à côte, nous serrant pour avoir moins froid, car si les journées sont torrides, les nuits sont extrêmement froides.

Nous partons le 1er septembre avant le jour. Nous reformons les sections très amoindries et nous sommes alors séparés. Je vais dans la section Lévy mais nous ne sommes pas loin l’un de l’autre. Nous défendons Apremont-en-Argonne où nous étions déjà passés le 27 août. Toute la journée, nous tirons sur les masses allemandes et couchons sur nos positions. Le lendemain nous continuons. Je m’installe avec Lévy dans le cimetière dont nous crénelons les murs. Doisneau défend une ferme et René une autre un peu plus loin. Toute la journée, leurs positions sont criblées d’obus. Le soir, ils partent avant moi et rejoignent la colonne. Je dors dans la forêt d’Apremont et les retrouve tous deux le lendemain sur la route de Clermont-en-Argonne. Là, notre commandant de bataillon, le capitaine Savanne, se casse la jambe en tombant de cheval. Le soir nous faisons la popote à Clermont et couchons tous trois dans une grange. Le 4 septembre, pas de combats. Après une longue marche de retraite, nous dormons cette fois-ci dans une grange à Waly. Le lendemain, nous refaisons une longue marche, toujours en retraite, et arrivons à Louppy-le-Château. Je prends la garde au poste de police sans avoir réussi à me débrouiller pour trouver de la nourriture, étant tenu de rester au poste. René, lui, a pu faire la popote avec Doisneau. Ils m’envoient de quoi me restaurer ainsi qu’une bouteille de mousseux, que j’accepte avec joie. Nous repartons à deux heures et demie le lendemain matin. Nous marchons vite, serrés de près par l’ennemi. A Laheycourt nous nous heurtons à lui par surprise et lui faisons face pour arrêter sa marche en avant. Toute la journée nous livrons un combat acharné. Nous essuyons pendant six heures un très violent feu d’artillerie. Nous dormons sur place et le lendemain, avant le jour, nous suivons la route de Bar-le-Duc. Nous prenons position sur des lisières de bois à environ huit kilomètres de cette ville, face à Fontenoy. Nous tenons bon et repoussons les attaques allemandes. René et moi commandons chacun un peloton de la 5ème compagnie et ne nous quittons plus, nos tranchées se faisant suite sur la même lisière. Il pleut sans arrêt depuis deux jours et nous sommes traversés. Impossible de faire du feu, les allemands sont trop près. Nous passons la journée du 8 à repousser des attaques partielles sur notre front et à démolir des patrouilles allemandes. Au 9ème emplacement, après avoir tiraillé toute la matinée, nous subissons vers midi une attaque que nous repoussons. Après nous avoir bombardés pour se venger, les allemands reviennent à la charge vers 4 heures. Nous les repoussons encore en leur infligeant de lourdes pertes. A ce moment nous recevons l’ordre de nous replier, René et moi décidons de ne pas bouger. Nous en avons assez de toujours battre en retraite. On nous en intime l’ordre une seconde fois. Nous demandons alors un ordre écrit qui nous est donné. Il faut obéir. Nous sommes furieux, les hommes aussi. Nous voyant sortir de nos tranchées, les allemands dirigent sur nous un feu violent. Nous nous en sortons et rejoignons le bataillon où nous sommes fort mal reçus. Arrive un ordre correspondant aux directives de Joffre de tenir les positions jusqu’au bout. Nous comprenons qu’il n’y a plus qu’à reprendre nos tranchées. Les hommes refusent. René et moi faisons de notre mieux pour entraîner nos hommes et réussissons à convaincre une vingtaine d’entre eux. Laborde, resté en arrière, rallie à nous peu à peu tous ceux qu’il peut empêcher de fuir. L’instant est critique, les boches sont là, à deux cents mètres, la tranchée juste au milieu… Qui arrivera le premier ? Nous tirons debout et en marchant sans songer à ceux qui tombent alentour. La tranchée est maintenant à dix mètres de nous, à plus de cinquante mètres des allemands. Nous faisons un feu d’enfer et ce qui reste de l’ennemi s’enfuit poursuivi par nos tirs. Nous sommes désormais maîtres du terrain. René et moi nous nous serrons les mains avec effusion, une fois encore nous sommes saufs.

Le soir nous sommes proposés comme sous-lieutenants et sommes nommés deux jours plus tard. Le lendemain, le 10, nous nous écartons un peu plus à droite pour laisser la place à des unités renvoyées à l’arrière. C’est une aubaine car les boches furieux de l’échec de la veille bombardent l’emplacement que nous venons de quitter. Ils tuent et blessent malgré tout beaucoup des nôtres. Nous sommes toujours trempés jusqu’aux os et n’avons rien de chaud dans le corps depuis dix jours. On s’habitue à tout et notre amitié nous réconforte. Les nuits sont de plus en plus fraîches et nous nous attendons à tout moment à l’attaque des allemands. Tous trois, avec Doisneau, nous passons de longues heures à veiller et à causer de nos familles et de Paris. Pendant ce temps nous oublions nos maux. Le 2 septembre, nous recevons l’ordre d’attaquer mais cette attaque ne se fera que lorsque le canon aura soigneusement battu le terrain en avant de nos positions.

Nous assistons au plus beau feu d’artifice qui soit. Pendant plusieurs heures les obus pleuvent sans arrêt devant nous, bouleversant les tranchées ennemies, faisant sauter les boches en l’air. Le mouvement d’offensive se fait sur la gauche. Nous restons sur place. Ce n’est que le lendemain, en avançant, que nous constatons les dégâts faits par nos 75. Il y a là des monceaux de cadavres, nous avançons sans combattre, l’ennemi est en pleine déroute. Nous trouvons des fusils, des casques et des équipements, il y a là également des munitions, cartouches et obus en nombre considérable. Le soir nous dormons en plaine, sous une pluie torrentielle et glaciale renforcée par un vent violent. Nos vêtements à peine secs des pluies des jours précédents que nous voilà à nouveau trempés. Nous repartons de bonne heure et traversons des villages pillés, brûlés, rasés. Les boches ne laissent que ruines sur leur passage. Tous les soirs devant nous, de grandes lueurs embrasent l’horizon. Ce sont les villages qui flambent. Ce soir du 13 septembre nous dormons dans une grange à Belval. Nous pouvons enfin faire du feu, nous sécher et nous réconforter. Le 14, nous repartons. Il pleut encore et nous sommes trempés à nouveau. Il n’y a pas d’ennemi en vue, la route est libre. Le soir nous pouvons dormir à nouveau dans une grange, à Froidos. Nous avons traversé de nombreux villages sans nous y arrêter. Tout est dévasté, il n’y a pas d’abri.

Le lendemain, après une longue marche, nous arrivons au bois de Cheppy au sud de Monfaucon. Nous recevons quelques coups de fusil, patrouillons devant nos positions, et après avoir reconnu les avant-postes ennemis, nous nous reposons dans le bois par une nuit pluvieuse. Le jour suivant, le 16, la pluie tombe sans arrêt. Nous sommes exténués et recevons un déluge incessante d’obus. La section de René est particulièrement éprouvée, mais nous restons sur nos positions. A ce moment, on nous fait relever par le 3ème bataillon pour nous mettre en repos, mais l’unité ne tient pas sous le feu et nous devons retourner à nos tranchées. Nous n’avons rien bu depuis deux jours, les bidons sont vides. Le ruisseau qui coule à proximité de nos lignes est plein d’animaux crevés et il est défendu d’utiliser cette eau. Toute la journée du 17 nous résistons sous une avalanche d’obus qui blessent et tuent nombre d’entre nous mais nous ne bronchons pas. A 8 heures du soir on nous donne l’ordre d’aller nous reposer à Avocourt, à quelques kilomètres en arrière. Nous y arrivons tard dans la nuit car la route est un véritable bourbier. A 2 heures du matin, nouvel ordre de départ. Nous n’avons pas eu le temps de nous reposer. La route est pénible et nous aurions préféré ne pas quitter nos tranchées. Nous allons reprendre position face à Monfaucon. La pluie n’a pas cessé, et la boue atteint le haut de nos chaussures. René commande alors la 5ème compagnie. J’ai la 6ème et Doisneau la 7ème. Nous nous installons à côté l’un de l’autre, sur des crêtes bombardées sans arrêt. Les 19 et 20 nous restons sur place. Nous sommes couverts de boue, les tranchées sont inondées et les nuits de plus en plus froides. Le canon tonne sans interruption du côté allemand et nous n’avons pas d’artillerie lourde pour leur répondre, mais ne bronchons pas. Enfin, le 21, on nous annonce que nous partons au repos. Nous faisons une longue marche très pénible, toujours dans la boue. Le colonel s’installe dans une ferme et nous à l’extérieur. Nous pouvons tout de même nous sécher et nous restaurer un peu, mais au début de la nuit il se remet à pleuvoir. Le matin du 22, départ précipité. Nouvelle attaque violente des allemands que nous repoussons. Enfin, le soleil brille. Ce n’est pas trop tôt, nous nous sentons à bout de forces et ce rayon de soleil nous fait le plus grand bien. Nous établissons nos tranchées au bord d’un chemin derrière une haie. René est un peu en avant, à la ferme de la Neuve Grange, mais sa position est intenable et il revient près de nous. L’endroit se trouve à Verny. Monfaucon, occupé par nous, est en avant d’Avocourt, tenu aussi par les nôtres. Devant nous se trouve un troupeau de moutons. J’ai appris ensuite que ces moutons étaient conduits par des allemands, des espions, et marquaient l’emplacement de nos positions. Les obus allemands s’abattent juste sur nos lignes et nous déplorons d’importantes pertes. Vers midi, Doisneau est sérieusement blessé à la cuisse. Caillat tombe mortellement frappé. L’endroit est mauvais mais nous y passons toute la nuit et tout le jour suivant. Le 23 sera le jour fatal à mon pauvre ami. Dans la matinée, alors qu’il est assis au bord de la tranchée, une balle perdue le frappe au côté. Il tombe évanoui. Ses hommes, dévoués, le transportent sur des fusils. Je vois le médecin qui me rassure en me disant qu’aucun organe vital n’est touché. Ce n’est que plus tard, en cherchant à avoir de ses nouvelles, que j’apprends qu’il a, à Clermont-en-Argonne, succombé à sa blessure. Son départ me cause une profonde tristesse. Ses hommes, auxquels il a toujours donné le plus bel exemple de courage, d’endurance et de bonne humeur malgré notre pénurie et nos misères, sont profondément affectés.

Je vous suis très reconnaissant de m’avoir offert son portrait. C’est désormais pour moi une précieuse relique, qui me permettra de conserver intact, le souvenir de mon cher frère d’armes.

Veuillez agréer, chère Madame, avec mes hommages, l’assurance de mes sentiments de sympathie.

Antoine Marquet, sous-lieutenant au 31ème d’infanterie à Melun.

 

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Les Mitrailleurs

Classé sous — milguerres @ 23 h 20 min

 

 

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 Maschinengewehre! Maschinengewehre!… (Mitrailleuses! Mitrailleuses!)

Les Mitrailleurs


par François De Tessan
Les Spécialistes dans la Bataille
source : http://www.greatwardifferent.com/Great_War/French_Soldier_6/Mitrailleurs_01.htm

Les Mitrailleurs bois_d11bois_d12

illustrations de Lucien Jonas

Le 29 février, au moment des grands chocs contre Verdun, on nous amena un prisonnier qui semblait à moitié fou. Sur un ton trahissant la hantise des épouvantables épreuves qu’il avait traversées, il répétait sans cesse: Maschinengewehre! Maschinengewehre!… (Mitrailleuses! Mitrailleuses!)

L’officier interprète qui l’interrogeait n’en put tout d’abord tirer que ce refrain. Il constata seulement que le prisonnier était un soldat du 105e régiment d’infanterie, appartenant à la 30e division. Un peu plus tard, quand la frayeur de l’Allemand se fut dissipée, on obtint des renseignements plus intéressants que le cri de « Maschinengewehre! », à quoi s’étaient jusque là bornés ses discours. Et voici en quels termes il le commenta après avoir remis de l’ordre dans ses idées:

« Le 26, dit-il, trois de nos bataillons furent lancés à l’assaut du bois de Chauffour. Nos chefs nous avaient promis que nous avancerions sans peine puisque – prétendaient-ils – l’artillerie avait tout détruit sur notre chemin… Notre progression commença bien sans la moindre alerte. Nous supposions que les Français avaient abandonné le bois ou qu’ils avaient été anéantis. Soudain, une compagnie de mitrailleuses, peut-être même deux compagnies – je ne sais pas au juste! – ouvrirent le feu sur nous… Terrible chose! Des rangs entiers s’écroulèrent. Tout autour de moi des cris atroces, des plaintes, des gémissements… Maschinengewehre! Nous étions pris de flanc. Plus de chefs! La plupart avaient été fauchés dès les premières rafales. Les sections hésitèrent. Des remous se produisirent parmi les groupes désemparés. A chaque mouvement de nouvelles victimes tombaient… Alors la panique chavira le cœur des plus braves. Ce fut le sauve-qui-peut… Le régiment se mit à tourbillonner sur lui-même comme pris de vertige, il fondit sous les balles françaises et disparut… Bien peu de mes camarades sans doute ont échappé au désastre!

» Moi, je m’étais aplati sur le sol et je faisais le mort, attendant d’être frappé à mon tour. Par miracle, je ne fus pas atteint. A la nuit, je me glissai dans le bois; mais, complètement désorienté, je me perdis. C’est seulement deux jours plus tard que, découvert par une patrouille française, je dus me rendre. J’ai cru à certaines heures que je perdais la raison. Il me semblait sans trêve entendre le sifflement des Maschinengewehre! »

Cet hommage à nos mitrailleuses et à ceux qui les servent avec tant d’efficacité ne peut que nous encourager. Nous avons l’outil bien en main. Les Allemands le reconnaissent volontiers. Un récit publié récemment par les Dernières Nouvelles de Leipzig n’est pas moins significatif. Lors de l’attaque du bois des Caures, deux bataillons s’avancèrent dans la partie occidentale du bois. La première ligne française avait été méthodiquement bouleversée et les défenses accessoires détruites. Les organisations de la ligne de soutien avaient été aussi presque anéanties. Cependant, il restait un blockhaus à peu près intact abritant une mitrailleuse. Un officier, qui était demeuré à son poste et qui était tout seul pour la servir, déclancha le tir contre les assaillants. Ceux-ci furent obligés de s’arrêter sur place. L’officier mitrailleur brûla un nombre considérable de cartouches, abattant tous ceux qui cherchaient à se lever pour lui donner l’assaut. Grâce à son sang-froid, les troupes, qui se croyaient déjà en possession de la position, furent immobilisées pendant un long temps.

Pour déloger le Français de son réduit, les Allemands tentèrent une attaque à la grenade qui n’eut pas davantage de succès. Finalement, ils eurent recours à un puissant flammenwerfer qui rendit la situation intenable au tenace officier. Il fut obligé de cesser le feu après avoir accompli son devoir jusqu’à la dernière minute et infligé des pertes nombreuses à l’adversaire.

Veut-on un autre exemple de la manière dont se comportent nos mitrailleurs sur le champ de bataille et de la science dont ils font preuve dans le combat? Il n’y a qu’à parcourir ces quelques notes d’un officier mitrailleur du …e régiment d’infanterie. Il va nous conter comment furent enrayées quelques attaques allemandes dans le secteur Doûaumont-Vaux au début de mars:

« Le 7, à midi, explique-t-il, commença un arrosage systématique d’obus de gros calibre sur les tranchées de première ligne, les ravins où s’abritaient les réserves, les cheminements intermédiaires. La violence de ce bombardement était supérieure à tout ce que nous avions subi en Artois dans les moments les plus pénibles. Mais, en dépit des accidents matériels et des pertes, en hommes, tout le monde conserva son flegme et exécuta la besogne ordinaire.

» Le 8, au petit matin, l’artillerie allemande nous prit derechef sous son feu. Cet écrasement de nos positions était prévu. Aussi, avions-nous d’avance choisi d’autres emplacements pour nos pièces. Dès qu’une mitrailleuse était bousculée et enterrée, nos hommes travaillaient à la dégager, la nettoyaient, la réparaient et bientôt elle était de nouveau en place prête à recevoir les Boches. Tous nos mitrailleurs souhaitaient l’attaque…

» Elle se déclancha sur le coup de 11 heures. A droite, l’ennemi déboucha en forces de la lisière Sud du bois d’Hardaumont et exerça sa pression à la jonction d’un de nos bataillons et du bataillon accolé du régiment voisin. Huit de nos pièces placées en i’ianquement saluèrent l’entrée en scène des tirailleurs allemands tandis que deux autres sections les mitraillaient de face. Quel spectacle! et quelle moisson! Instantanément, te sol fut jonché de cadavres. Les vagues ennemies, après avoir tournoyé, refluèrent désordonnées et mourantes vers le bois.

» A midi et quart, nouvelle attaque allemande d’environ trois compagnies sur un saillant où nous nous maintenions dans une position assez scabreuse. Les partis ennemis arrivèrent en utilisant le ravin Vaux-fort de Douaumont. Tandis que les fantassins passaient par les parties du terrain à angle mort, les mitrailleuses allemandes exécutaient des feux nourris sur nos parapets pour forcer les nôtres à se terrer. Les mitrailleurs français ne furent pas intimidés pour cela. Ils montèrent leurs pièces sur le parapet et ripostèrent avec entrain. La fusillade de nos tirailleurs s’alluma aussi. Les grenadiers se mirent de la partie. Ce fut une belle séance! Une fois de plus, la tentative allemande échoua et les sections ennemies furent refoulées après avoir été sérieusement amoindries. » Le lendemain 9, une section de mitrailleuses intervint heureusement dans le flanc droit des assaillants du fort de Vaux. Puis, au cours de la nuit, à 23 heures, nous eûmes une autre alerte. Trois ou quatre compagnies en formations denses et sur deux lignes marchèrent résolument sur nos tranchées et, malgré nos tirs, parvinrent jusqu’aux fils de fer. Là, elles furent incapables de progresser davantage. Nos mitrailleuses travaillèrent. Et, le lendemain, nous comptions 135 cadavres immédiatement en bordure de notre réseau! »

Il serait aisé de multiplier les extraits de ce genre où sont consignés les faits et gestes de nos mitrailleurs. Dans la bataille, les mêmes situations se répètent souvent et les lignes précédentes donnent une idée exacte et suffisante de la coutumière besogne des spécialistes de la « mitraille ». Aussi bien la mitrailleuse est devenue, au cours de cette guerre, l’arme la plus terrible du combat rapproché. L’expérience que nous avons acquise depuis 1914 nous a permis d’en tirer des effets de plus en plus meurtriers. Déjà, lors des offensives d’Artois et de Champagne, nos progrès étaient nettement apparus dans l’emploi tactique de la mitrailleuse. Les combats autour de Verdun n’ont fait qu’accentuer la valeur de nos compagnies de mitrailleurs. Si, au début de la campagne, les Allemands pouvaient se vanter de mettre en ligne un plus grand nombre de pièces que nous par régiment, il n’en est plus de même aujourd’hui. Nous avons rattrapé l’avance allemande et nous l’avons dépassée. L’excellence de notre matériel et son abondance nous ont procuré de sérieux avantages pendant la défense de Verdun. A maintes reprises, l’intervention des mitrailleuses a permis d’intimider l’ennemi, de retarder sa marche, de lui causer des pertes tellement cruelles qu’il devait attendre des renforts pour reprendre la progression. Et le temps ainsi gagné par nos mitrailleurs était exploité comme il convient par le commandement.

Il faut avoir été soumis au feu des mitrailleuses pour comprendre combien il est redoutable. On s’habitue – relativement, bien entendu – mais, enfin, on s’habitue aux marmitages les plus formidables. On regarde d’un œil familier les torpilles aériennes décrire leur courbe dans le ciel. Dans le corps à corps, une fois les premiers frissons passés, on réagit furieusement et la peur s’oublie. Après une certaine éducation, le froufrou des balles ne cause plus d’émotion. Mais la mitrailleuse, c’est autre chose… Le son mat qu’elle produit, ce son sans écho, d’une régularité obsédante, exerce sur les nerfs l’action la plus désagréable, – surtout la nuit. De très loin, on dirait le bruit étouffé d’une motocyclette et, quand les balles passent au-dessus de votre tête, vous croyez entendre mille petites faux coupant l’air. Un geste! et c’est votre existence qui est coupée-La mitrailleuse se révèle presque toujours par surprise. Plus son intervention est rapide, plus il y a de chances pour que son emplacement ne soit pas découvert. Elle envoie des rafales foudroyantes avant qu’on ait le temps de se retourner et d’apercevoir de quelle direction partent les coups. Quand on se trouve sous le feu de la mitrailleuse, il n’y a rien à faire qu’à s’aplatir en se faisant aussi mince que possible jusqu’à ce que le feu cesse. Et, pendant ces heures-là, car cela peut durer des heures, on médite intensément sur la fragilité de la vie humaine…

Si, avant une attaque en règle, les mitrailleuses ennemies qu’on a repérées n’ont pas été détruites par l’artillerie, par les canons de tranchées ou les torpilles, c’est folie que de charger contre elles. Une seule mitrailleuse, capable de tirer des centaines de projectiles à la minute, a sans peine raison d’un bataillon quand, devant elle, s’étend un beau champ de tir. Et il est si facile de dissimuler cet engin léger ou de le changer de place au dernier moment dans la bataille que les observations les plus tenaces, les photographies d’avions les plus détaillées sont impuissantes à prévenir ces fauchages meurtriers. C’est l’inconnu, le plus terrible inconnu du combat!

Quand il s’agit de prendre des maisons fortifiées, comme ce fut le cas à Carency, à Neuville-Saint-Vaast, à Loos où par les soupiraux des caves les mitrailleuses crachaient la mort, il faut savoir manœuvrer, user des canons à courte portée, écraser les pièces et les servants ennemis avant d’aborder l’obstacle… On devine tout ce qu’une mitrailleuse peut donner sur une position défensive. Une seule de nos pièces dans le secteur de Douaumont a tiré, du 25 février au 4 mars, 75.000 cartouches!

En même temps que nos fabriques d’armes ont développé la production des mitrailleuses, nous avons multiplié les écoles de mitrailleurs et les centres d’instruction. Le personnel de la « mitraille », officiers, servants, armuriers, est un personnel d’élite. On a dit avec raison que les Français avaient le « tempérament mitrailleur ».

C’est que l’à-propos, l’ingéniosité, l’initiative, qui sont les qualités de notre race, animent au plus haut degré nos compagnies de mitrailleurs. Elles ont un esprit de corps déjà très marqué. Quand on fait appel à l’amour-propre des soldats, on les mène là où l’on veut. A peine sont-ils spécialisés qu’ils ont la coquetterie de leur emploi. Il faut voir avec quelle fierté nos mitrailleurs parlent de leurs pièces! Ils les aiment, non seulement pour le beau travail qu’ils exécutent grâce à elles, mais pour elles-mêmes. Ils les aiment comme un horloger aime les rouages délicats et compliqués d’un chronomètre. Ils les aiment parce que ce sont des engins jolis et féroces, souples et robustes qu’on a plaisir à manier. Une mitrailleuse est une compagne vivante qu’on fait bavarder opportunément, une compagne vigilante dont on prend soin et à laquelle on s’attache, une compagne dont on ne se sépare que parce que la mort vous l’arrache des mains.

Une grande solidarité règne dans nos compagnies de mitrailleurs, groupés comme une famille autour de leurs pièces et prêts à les défendre jusqu’à la dernière extrémité. J’entends toujours ce cri du cœur d’un mitrailleur qui, ayant le bras emporté par un éclat d’obus, s’inquiétait: « La pièce! la pièce! Elle n’a rien au moins! »

Et, sur l’assurance que le dégât était insignifiant, il partit au poste de secours, le cœur plus tranquille, sans songer à son propre malheur.

Un de nos plus brillants techniciens, le capitaine Degua, m’a tracé dans une lettre un tableau réaliste de son existence au moment où il commandait une compagnie en Belgique. Il me contait entre autres cet épisode, qui aide à comprendre la psychologie des mitrailleurs:

« Je venais, disait-il, de subir un bombardement effroyable pendant huit heures auprès des hommes de ma première section. Sur douze mitrailleurs, il ne m’en restait que cinq. Les autres avaient été tués ou blessés. La fumée des obus et des gaz nous avait fortement éprouvés. Tous nous nous sentions la tête lourde, l’estomac serré, la gorge sèche… Transis de froid, nous nous efforcions cependant de maîtriser nos nerfs et de conserver tout notre calme pour le cas où les Boches paraîtraient.

» Soudain l’un des guetteurs s’écria: « Les v’là qui venant. » … Tous savez que nos gars du Berry ne poussent pas l’appel réglementaire « Aux armes! » Ils disent simplement dans leur langage paysan pour signaler les Boches: « Les » v’ià qui venant »… En effet, les Allemands étaient à 200 mètres de nous courant et bondissant dans notre direction. En une seconde notre torpeur fut dissipée. Je commandai: Première pièce, – feu!

» Clac! clac!… Deux cartouches. Et tout s’arrête… La deuxième pièce refuse de démarrer. Elle était gelée. Rien ne tournait. Les Boches avançaient toujours… Fatalité! Je sentis à ce moment où tous les camarades du régiment comptaient sur moi que, si je ne tirais pas, mon honneur de mitrailleur était absolument compromis. Je devais tirer, je devais arrêter les Boches, je devais empêcher un abordage dont les conséquences eussent été graves. Déjà les ennemis nous lançaient des grenades…

» Le sergent qui était près de moi alluma du papier sous la pièce froide. Mais ayant été aperçu, il fut tué net. De mon côté je m’empressai de démonter l’autre pièce, aidé de l’armurier… Ah! nous faisions vite! Les grenades pleu-vaient dru tout autour de nous et nous n’étions plus que trois hommes valides… En un clin d’oeil la culasse fut remontée… Une bande; j’arme… Les Boches sont à 10 mètres! Ça part. Sauvés! Je fauche, je fauche… les Boches s’écroulent… L’autre pièce se ranime et, elle aussi, entame la conversation avec ces messieurs, clac, clac, clac… Le chargeur enfourne toujours ses bandes et le fauchage se poursuit sans merci… Plus personne debout devant nous! Notre mission est remplie, Dieu merci! Mais quelles transes!… Nous pleurons de joie. Je saute d’allégresse dans ce qui fut une tranchée. Et pourtant quel paysage funèbre autour de nous, que de cadavres!

» Le soir vient. A la faveur de l’obscurité nos muletiers arrivent. Braves muletiers! Deux fois par nuit, ils nous apportent ainsi de quoi ravitailler les pièces et les servants.

» Et elles sont gourmandes, nos mitrailleuses. Les caisses de cartouches pèsent lourd… Les muletiers qui ont parfois 2 ou 3 kilomètres à parcourir à travers les boyaux ou par des cheminements pénibles soufflent et triment. Ils finissent toujours par nous rejoindre. Ils ont l’esprit de corps autant que ceux qui servent directement les pièces. Ils s’intéressent à notre action et sont aussi fiers que nous-mêmes de l’heureuse issue de la lutte. En voyant nos camarades tués, les muletiers pleurent; mais en apprenant la manière dont ils ont été Vengés, ils sèchent leurs larmes et manifestent leur orgueil d’appartenir à la première section… »

Rapporter tous les bons mots ou les traits de courage de nos mitrailleurs serait trop long. Leur héroïsme se répète sans cesse. Il s’exerce avec la même simplicité sereine chaque fois que ça chauffe. Regardons au hasard des combats. Voici le soldat Mariet, dont le chef de pièce et trois camarades sont tués ou blessés au cours d’un bombardement. La mitrailleuse a été ensevelie. Mariet la dégage et la nettoie tranquillement sous les marmites. Il remet le mécanisme en état. Le tir s’allonge et les Allemands surgissent. Notre tirailleur, bien qu’isolé dans son poste, ne s’émeut pas. Il place ses bandes et fait face à l’attaque, tout seul!

Le caporal Laurent, du …e bataillon de chasseurs, en manœuvrant sa pièce casse le levier d’armement. L’ennemi approche… Il continue à tirer en armant la mitrailleuse avec la pointe de sa baïonnette.

Et quelle belle attitude que celle du zouave Paldacei, du 3e régiment de marche! Au cours d’un mouvement de repli, Paldacei, en compagnie d’un autre zouave, emportait sa mitrailleuse qu’il ne voulait pas laisser tomber aux mains de l’ennemi. Les Allemands le serrant de près, il résolut de leur résister jusqu’au bout. Il sauta dans un trou d’obus et jeta un coup d’œil sur le champ de tir qui s’offrait à lui. Comme il n’avait pas de trépied, il demanda à son compagnon de lui prêter son épaule pour hausser la mitrailleuse à la hauteur désirable et, dans cette position, il commença à démolir les Allemands. A un moment donné, les deux compères, pour sauver la pièce, en vinrent au corps à corps avec les ennemis. Et Paldacei manœuvra tant et si bien qu’il ramena sa mitrailleuse intacte dans nos lignes.

Le sergent Martin, du …e d’infanterie, eut, le 26 février, une aventure à peu près pareille. Les Allemands ayant tourné la position qu’il occupait avec sa mitrailleuse, il s’évertua à la dégager à coups de grenades. Puis, quand les assaillants eurent reculé, il revint à sa pièce et continua à les massacrer proprement.

Ces gestes-là sont dans la vigoureuse tradition de nos mitrailleurs.

Et l’on peut dire: « Tels hommes, tels chefs. » L’histoire de l’officier mitrailleur du bois des Caures que nous ont fait connaître les Dernières Nouvelles de Leipzig n’est pas isolée. Nous en savons d’aussi émouvantes, comme celle du sous-lieutenant Pinault, du 2 tirailleurs de marche. Le 24 février, il se trouvait à la tête de deux sections qui avaient pris part à une rude contre-attaque menée contre des forces ennemies considérablement supérieures. Tout son personnel fut mis hors de combat, sauf un sergent auquel il ordonna de se retirer avec une de ses pièces. Resté seul et désireux de venger ses camarades, il continua le feu à bout portant avec la dernière pièce jusqu’au moment où il fut blessé…

Quel plus bel exemple offrirait-on de l’esprit de sacrifice et de la fraternité qui unit nos mitrailleurs quand sonnent les heures décisives!

François De Tessan

 

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1 décembre 2012

La flotte de la Marine Russe

Classé sous — milguerres @ 18 h 24 min

 

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La flotte de la Marine Russe

source : http://www.naval-encyclopedia.com/premiere_guerre_mondiale/pages/russie/russie1914d.htm

 

La flotte de la Marine Russe  russeCuirassé Petr Veliki ( 1872 )

petr_veliki

Le Petr Veliki ( Pierre le Grand ) était sans conteste le plus vieux cuirassé Russe en service à l’époque. Il avait été en son temps le tout premier cuirassé Russe à tourelles et à vapeur seule, une mode lancée par la France et la Grande-bretagne. ( Pour le détail voir Navis19e ). En 1905-1906 il fut entièrement rebâti, avec de nouvelles machines et chaudères, deux cheminées, deux mâts légers, un haut franc-bord grâce à une coque entièrement reconstruite, un déplacement ramené à 9790 tonnes et un nouvel armement: Exit les antiques pièces de 305 mm originales, l’artillerie comprenait désormais 4 pièces de 203 mm sur le pont supérieur aux quatre coins, et 12 de 152 mm sur le pont inférieur en casemates. Le reste comprenait sur le pont principal des pièces de petit calibre. Il était en 1914 affecté à la flotte de la baltique, mais jouait un rôle secondaire, principalement de garde-côte et bâtiment-école du fait de sa vitesse faible et de son artillerie mesurée. En février 1917 il fut renommé Respublikanets, puis mis à la retraite et désarmé en octobre 1918. On s’en servit ensuite comme transport de mines et il fut renommé Barrikada. Il survécut ainsi jusqu’en…1959.

 Déplacement & Dimensions

 9790t standard ; 104 x 19 x 8,3 m

 Propulsion  2 hélices, 2 mach. VTE, 8 chaudières cyl., 10 000 cv. et 15 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 305, ponts 75, boucliers 120-76, casemates 120, ceinture 305 mm; Equipage 650 hommes.
 Armement ( Aurora, 1914 )  4 canons de 203 mm, 12 de 152 mm, 12 de 76 mm, 4 de 57 mm, 8 de 47 mm, 2 de 37 mm.

 

 

 

 

russeCuirassé Rostislav ( 1896 )

rostislav

Entamé à Nicolaiev en 1895 et achevé en 1898, le Rostislav était le sister-ship du Sissoi Veliki ( 1894 ). Il différait du premier, coulé à Tsushima, par quelques détails: Doté d’un tirant d’eau inférieur de près d’un mètre et d’un blindage allégé. Disposant de machines comparables, il n’était guère plus rapide. ( Voir aussi Sissoi Veliki sur Navis 19e ). Mais la plus grande différence avec le Sissoi Veliki était son armement principal ramené à 234 mm au lieu de 305. De fait, il était en 1914 d’une valeur guerrière discutable et était en réserve en août 1914 mais constituait une pièce importante de la flotte de la mer noire, et il fut à ce titre engagé de manière intensive en opérations, notamment pour pallier l’absence d’autres cuirassés plus modernes. Entre deux sorties, son armement fut changé sensiblement: On lui enleva ses tubes lance-torpilles, son artillerie tertiaire, au profit de 4 pièces de 75 mm AA. En 1917 il fut engagé contre le Yavuz ( ex-Goeben ) et les installations côtières Turques. Comme d’autres bâtiments de Sébastopol, sa carrière fut mouvementée: En avril 1918, il passait sous contrôle et pavillon Ukrainien. Il fut ensuite capturé par les Allemands lors de leur avance, puis par les Britanniques après la captitulation Allemande. Il fut ensuite partillement rendu inutilisabe pat le sabotage de ses machines en avril 1919 pour prévenir une capture par les Bolchéviques, recapturé par les Russes blancs appuyés par les alliés, lors de l’offensive de Crimée et utilisé comme batterie côtière, et sabordé définitivement le 16 novembre 1920 à Kerch.

 Déplacement & Dimensions

 10 140 t standard ; 107,2 x 20,7 x 6,7 m

 Propulsion  2 hélices, 2 mach. VTE, 12 chaudières cylindriques, 8700 cv. et 15,6 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 152 mm, ponts 51-65 mm, tourelles 254 mm, ceinture 254 mm; Equipage 650 hommes.
 Armement ( Aurora, 1914 )  4 canons de 254 mm, 8 canons de 152 mm, 4 canons de 76 mm AA.

 

 

 

russeCuirassé Slava ( Classe Borodino – 1903 )

borodino

Cette classe de puissants cuirassés, qui équipaient les trois flottes ( Baltique, mer noire, pacifique ) payèrent un lourd tribut à la guerre Russo-Japonaise: Sur ces 6 unités, lancées en 1901-1903 et achevées en 1904-1905, deux survécurent à la guerre, mais l’Orel était capturé par les Japonais et servit jusqu’en 1922 sous le nom d’Iwami. Seul le Slava était donc en ligne en 1914. Le Slava était le dernier de cette classe de bâtiments larges et lents dérivés du Tsessarevitch construit en France. Ces bâtiments taient donc très influencés par le design des cuirassés Français, arborant notamment cette fameuse section de coque en poire. Leur blindage était plus épais de manière générale, mais réparti d’une façon moins efficace ( ce qui pesa lourd dans leur comportement au feu ). Le Slava servait en Baltique. Il opéra notamment de nombreuses fois dans le golfe de Riga. On lui avait modifié ses canons principaux de manière à ce que leur hausse puisse aller jusqu’à 30°, comprensant le fait qu’ils n’étaient que de 40 calibres. Lors de son duel avec le König, ce dernier avaient des pièces de 305 mm calibre 50 mais une hausse de 16°, ce qui fait que le Slava pouvait l’atteindre de plus loin. Mais lors de la bataille de l’île de la lune, c’est la précision du tir Allemand et sa densité qui eut raison du cuirassés Russe: A 10 pièces contre 4, la partie était inégale. Percé au-dessus de la ligne de flottaison, et accusant de nombreuses voies d’eaux, le Slava coula lentement, alors qu’il était encore possible de le tracter à bon port. On décida de le saborder, les torpilles fatales venant d’un destroyer, le 17 octobre 1917.

 Déplacement & Dimensions

 13 516 t standard ; 121 x 23,2 x 8 m

 Propulsion  2 hélices, 2 mach. VTE, 20 chaudières Belleville, 16 300 cv. et 17,8 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 200, Ceinture 190, Tourelles 254-152 mm; Equipage 593 hommes.
 Armement  4 canons de 305, 12 canons de 152 mm, 20 canons de 76, 20 canons de 47 mm, 4 TLT 356 mm ( Surf. – SM

 

 

 

 

russeCuirassés classe Imperator Pavel ( 1906-07 )

imperatorpavel

Ces deux bâtiments ( Imperator Pavel I et Andrei Pervosvanni ) les derniers cuirassés classiques Russes. Ils furent entamés aux chantiers de la Baltique et à Galernii, pour servir dans la flotte de la baltique, et avaient étés conçus à la lumière de la guerre Russo-Japonaise. On avait avait fini avec l’influence Française ( mise à part les tourelles ) sur les conceptions de coque et de blindage, et ces deux unités, mises en chantier en avril 1903 et 1904 furent modifiés profondément en cours de route, ce qui explique leur lancement différé de trois ans. Ils ne furent achevés qu’en juillet et septembre 1910, à une date où les dreadnoughts avaient la faveur des amirautés. Leur protection était intégrale, sans coupures ou zones privilégiées, leur coque sans hublots, leur pont était continu et leur artillerie tertiaire regroupée en barbettes rehaussées sur le pont de batterie. Leurs mâts intégraient le système « en corbeille » développé aux USA qui leur donnait en théorie une grande résistance au vent tout en étant légers. ( En fait ils souffrirent trop de fortes vibrations, qui rendaient inopérants les efforts des régleurs de tir au sommet des mâts et furent remplacés plus tard par des mâts simples à partir de la hauteur des cheminées en 1916-17 ). Leur carrière en Baltique durant la grande guerre fut assez timide, et ils se virent retirerleurs artillerie de 47 mm au profit de deux pièces de 75 mm AA et la pose de filets antitorpilles. Après la révolution de février 1917, le Pavel I fut renommé Respublika, et resta à l’ancre à Kronstadt, inactif jusqu’à sa démolition en 1923. Le Pervosvanni fut de son côté très actif durant la révolution, aux mains des « rouges ». Il était à Kronstadt lorsqu’il fut attaqué le 18 août 1919 par des vedettes lance-torpilles Britanniques, et gravement touché par le CMB 88. On le débarrassa plus tard des ses 120 mm et il resta inactif jusqu’à sa démolition en 1924.

 Déplacement & Dimensions

 17 400 t standard ; 140,20 x 24,4 x 8,20 m

 Propulsion  2 hélices, 2 mach. VTE, 22 chaudières Belleville, 18 000 cv. et 17,5 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 203, ponts 100, Batterie 160, Tourelles 203-152, Ceinture 220 mm; Equipage 933 hommes.
 Armement  4 canons de 305, 14 canons de 203, 12 de 120, 8 canons 47 mm, 3 TLT 457 mm ( SM )

 

 

 

 

russeCroiseur-Cuirassés Rossia et Gromoboi ( 1896 )

rossia

Le Gromoboi en 1914.

Le Rossia, souvent confondu avec Gromoboi, très semblable, différait cependant de ce dernier par maints aspects qui justifient sa description séparée: Globalement, il s’agissait d’un dérivé du Novik, ce dernier étant un croiseur-cuirassé mixte ( voile et vapeur ), alors que les mâts du Rossia de disposaient que d’une voilure réduite. Il arborait quatre cheminées, et son mât avant, court, disposait d’une hune blindée. Son déplacement et sa taille atteignait des sommets, et la Royal navy, qui s’en inquiéta commanda les deux Powerful. Son armement original comprenait 12 pièces de 76 mm contre 24 sur le Gromoboi, ce dernier n’ayant que 4 pièces de 47 mm contre 20 sur le Rossia, et 4 de 37 mm contre 14 sur le Rossia. Leur répartition était également diférente, les pièces secondaires du Rossia étant en sabords latéraux, alors que celles du Gromoboi étaient en barbettes leur donnant un meilleur champ de tir. Par ailleurs le blindage de ceinture était inférieur sur le Gromoboi, ce dernier, construit dans la même forme des chantiers de la Baltique deux ans plus tard ( accepté en service en 1900 ) était sensiblement moins rapide. Les deux unités prirent part à la guerre Russo-Japonaise: Ils furent présents à la bataille d’Uslan et gravement touchés, mais résistèrent assez pour s’échapper à toute vapeur avec beaucoup de victimes. Revenant au port, ils furent surnommés « passoires en fer-blanc ». Leur protection fut jugé à postériori décevante. En 1906, on profita de leurs réparation pour les réarmer avec 6 pièces de 152 ajoutées, replacées en débords, et l’armement tertiaire ramené à 15 pièces de 76 mm et 2 de 37 mm, avec deux TLT au lieu des 5 d’origine sur le Rossia ( pour le Gromoboi, voir fiche ). Ils servirent en baltique durant la grande guerre et furent démolis en 1922.

 Déplacement & Dimensions

 13 220 t standard; 146,60 x 20,9 x 8,5 m

 Propulsion  3 hélices, 3 mach. VTE, 32 chaudières Belleville., 15 500 cv. et 20 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 305, ponts 75, casemates 120, ceinture 152 mm; Equipage 877 hommes.
 Armement ( Aurora, 1914 )  4 canons de 203 mm, 22 de 152 mm, 19 de 76 mm, 6 de 47 mm, 2 TLT 381 mm.

 

 

 

russeCroiseurs cuirassés classe Bayan II ( 1906 )

bayan

La classe Bayan compta au total 4 unités, bien que la première, le Bayan premier du nom, soit restée unique, construite à la Seyne à Toulon, et de design plus Russe que Français. Lancé en 1900, achevé en 1903, le Bayan participa à la guerre Russo-Japonaise un an plus tard et sauta sur une mine le 27 juillet, y survécut, mais fut ensuite coulé à Port Arthur par les Howitzer de 280 mm amenés sur les contreforts de la baie par les Japonais débarqués, le 8 décembre 1904. ( Voir Navis19e ). Il sera ensuite renfloué, réparé, servant dans la marine Impériale Nippone sous le nom d’Aso jusqu’en 1932, lorsque il fut coulé comme cible d’exercices. En 1905, à la suite de cette perte, l’amirauté commanda de nouveau un bâtiment identique à la Seyne, l’Admiral Makarof ( l’inventeur des fameux paillets qui sont utilisés pour maintenir les tôles lors de voies d’eaux ). Il fut lancé en mai 1906 et achevé en avril 1908, conformément à la lenteur typique des chantiers Français à cette époque, mais modifié, avec des casemates plus basses, un blindage modifié et les parties en bois remplacées par le l’acier. En Août 1905, deux autes unités identiques étaient entamés aux chantiers de la nouvelle-amirauté à St petersbourg. Il s’agissait du Bayan second du nom et du Pallada, lancés en août 1907 et novembre 1906 et achevés en décembre et février 1911. Plus modestes que les énormes Rossia et Gromoboi, moins armés, ils n’en étaient pas moins plus rapides, mieux protégés, et bien plus économiques. Ces trois navires étaient en ligne en 1914 en Baltique. En 1915, ils formaient la 1ere brigade de croiseurs. Le Pallada fut torpillé et envoyé par le fond par l’U26 le 11 octobre 1917, et le Bayan et le Makarof furent réarmés dans le même temps avec deux pièces de 75 ou de 48 mm AA, 1 de 203 et 4 de 152, leur 75 mm étant enlevés, et des rails pour porter 150 mines. Ils opérèrent jusqu’au Gotland. Le Bayan prit part à la bataille de l’île de la lune le 17 octobre 1917 et y fut gravement endommagé par les grosses pièces du cuirassé König. Laissés à quai sans entretien pendant la guerre civile, ils furent démolis en 1922.

 Déplacement & Dimensions

 7775t standard ; 137 x 17,5 x 6,5 m

 Propulsion  2 hélices, 2 mach. VTE, 26 chaudières Belleville, 16 500 cv. et 21 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 140, Ceinture 178, Tourelles 152 mm; Equipage 593 hommes.
 Armement  2 anons de 203, 8 canons de 152 mm, 20 canons de 75, 4 canons de 55 mm, 2 TLT 457 mm ( SM )

 

 

 

 

 

russeCroiseur-Cuirassé Rurik ( 1906 )

rurik

Le Rurik était l’une des grandes fiertés de la marine Russe en 1914. C’était certainement l’un des bâtiments les plus puissants et les plus modernes de sa catégorie, préfigurants par maints aspects les dreadnoughts à l’étude. Le nom vient du chef de la peuplade Viking des Rus établis à partir de 862 en formant le premier état Slave de Novgorod, son fils devenant le souverain de Kiev. Le précédent Rurik n’existait plus au moment de la mise sur cale du navire, aux Chantiers Anglais Vickers en août 1905: Le croiseur-cuirassé mixte de 1892 venait d’être coulé un an auparavant à Ulsan durant la guerre Russo-Japonaise. Par sa conception générale à la fois ramassée et largement dimensionnée, le projet du Rurik intérressait les chantiers Vickers comme terrain d’expérimentations, et tranchait sur les productions Russes précédentes ( il participa à la revue du spithead en 1909, chose rare pour un croiseur étranger ). Le blindage, sans être très important, était judicieusement réparti, formant d’ailleurs un double pont blindé avec coffrage au sein du bâtiment, qui ne possédait presque pas de point faible. Les résultats désastreux de la guerre Russo-Japonaise pesèrent lourd dans les recommandations Russes. Le nouveau Rurik fut lancé le 17 novembre 1911 et achevé en septembre 1908, puis accepté en service en juillet 1909, le temps de remédier à ses problèmes de barbettes. En 1911, sa silhouette changea quelque peu, un mât avant important étant monté, devenant plus tard tripode, avec un blockhaus de direction de tir installé en 1917, et une pièce de 40 mm AA. Le Rurik officiait depuis 1908 comme navire-amiral de l’escadre de croiseurs de la flotte de la Baltique. Il fut modifié pour porter des mines, jusqu’à 400 selon certaines sources. Il fut victime d’un échouage accidentel le 13 février 1915 au Gotland, puis fut frappé par une mine le 19 novembre 1916, endommageant gravement la partie arrière des oeuvres-vives. Il fut mis en réserve en 1918 et finalement démoli en 1923.

 Déplacement & Dimensions

 15 200 t standard ; 161,23 x 22,90 x 7,90 m

 Propulsion  2 hélices, 2 mach. VTE, 28 chaudières Belleville, 19 700 cv. et 21 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 203, ponts 75, tourelles 203-178-152, batterie 76, ceinture 104-152 mm; Equipage 750 hommes.
 Armement ( Aurora, 1914 )  4 canons de 254 mm ( 2×2 ), 8 de 203 ( 4×2 ), 20 de 120 mm, 4 canons de 47 mm, 2 TLT 457 mm ( SM )

 

 

 

 

russeCroiseurs classe Pallada ( 1899-1900 )

pallada

Ce fut sans doute la classe de croiseurs Russes de l’époque la plus connue, plus pour des raisons historiques que techniques. Le fait que l’Aurora, ancré aujourd’hui sur la Neva à Saint-Petersbourg ( aurora.org.ru/ ) ait été un des rares croiseurs de cette époque préservé y participe largement. Le Pallada et le Diana avaient étés commandés en 1895 aux chantiers Galernii ( l’Aurora en 1897 aux chantiers de la nouvelle Amirauté ). Beaucoup plus spacieux que le Svietlana de 1896, ils étaient également bien meix armés, avec une batterie de 76 mm en sabords et barbettes, et 8 pièces de 152 mm au lieu de 6. Ils étaient classés parmi les croiseurs protégés, et non cuirassés. Le Pallada, achevé en 1902, fut envoyé rapidement dans le pacifique. Il était à Port Arthur dans la nuit du 8 au 9 février 1904 lors de l’attaque des torpilleurs Japonais. Il survécut à un impact par miracle, mais ce fut pour se faire couler par les Howitzer déployés par l’infanterie Japonaise de l’armée de siège le 8 décembre. Après la prise de la ville, le Pallada fut renfloué, réparé sommairement , conduit au Japon pour de plus amples travaux et rebaptisé Tsugaru. Il était en ligne en 1914 dans la marine Impériale Nippone et fut démoli en 1923. Le Diana et l’Aurora étaient de leur côté en ligne dans la flotte de la Baltique, constituant la 2e brigade de croiseurs. L’Aurora possédait des boucliers sur ses pièces dès l’achèvement, et fut réarmé avec 2 pièces de 152 mm, perdant 4 pièces de 75 et ses Tubes lance-torpilles, ses mâts réduits. Le Diana en 1914 reçut une artillerie de 10 pièces de 130 mm et 4 de 75 mm, ses tubes lance-torpilles enlevés, et ses pièces de 37 mm enlevées plus tard au profit de deux pièces de 75 mm AA. En 1916 et jusqu’en février 1917, l’Aurora était à quai pour réarmement avec 4 pièces de 152 mm supplémentaires et une de 75 mm AA à la place des ses 37 mm. Tandis que le Diana fut réformé en 1918 et vendu en 1922, l’Aurora, noyauté par des éléments bolchéviques, donna le coup d’envoi de la révolution de février 1917, les mutins appuyant les révolutionnaires avec les canons du croiseur. Réarmé en 1923, il fut préservé en 1948.

 Déplacement & Dimensions

 6600-6800t standard ; 126,70 x 16,7 x 6,35-6,55 m

 Propulsion  3 hélices, 3 mach. VTE, 24 chaudières Belleville, 12 000 cv. et 19 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 152 mm, ponts 51-65 mm ; Equipage 576 hommes.
 Armement ( Aurora, 1914 )  10 canons de 152 mm, 20 canons de 76 mm, 8 canons de 40 mm, 3 TLT 381 mm ( SM )

 

 

 

russeCroiseur Askold ( 1900 )

askold

Ce grand croiseur protégé construit en Allemagne devint universellement connu par sa silhouette unique, du fait de ses cinq hautes cheminées, configuration encore jamais vue, mais signe également de sa grande vitesse. Il avait une coque à pont continu, de hauteur décroissante, une superstructure courte et tassée vers l’avant, et la plupart des pièces sur le pont plutôt qu’en barbettes. Sa batterie de 152 mm bien complétée en faisait un bâtiment redoutable.Il y avait un pont de protection de 51 mm courant sur toute la longueur avec des pentes de 76 mm et un glacis au-dessus des machines de 100 mm, et les tubes de munitions et les tubes lance-torpilles de 12 à 63 mm. Mis en chantier à Krupp en 1898 et achevé en 1901, il donna pleine satisfaction à ses commanditaires, et prit part à la guerre Russo-Japonaise: Il fut contrainte de fuir lors de l’action de l’île Ronde et se réfugia à Shanghai ou il fut interné. Rendu à la Russie, il fut ensuite affecté à l’escadre de sibérie, comme vaisseau-amiral en 1906. Il rallia ensuite le pacifique, puis de là la méditerranée au début de la guerre, effectuant un périple de 102 000 km, et oarticipa aux opérations des Dardanelles, surnommé par les alliés « paquet de Woodbines » ( des cigarettes alors en vogue chez les Anglais ). Il servit en Baltique ensuite, y étant affecté le 21 octobre 1916, mais fut modifié et transformé à Toulon puis en Grande-Bretagne sur le chemin, perdant toute son artillerie de 47 et 30 mm, tandis qu’on lui greffait deux pièces de 75 mm en poupe, deux 47 mm AA, 4 nouveaux TLT de 457 mm en place des anciens, deux rails de pont pour des mines et deux casiers à grenades ASM. Il n’arriva en fin de compte qu’en septembre 1917. Trois ois plus tard, il servait avec les « rouges ». Capturé par la Royal Navy, il servit à partir du 14 juin 1918 sous l’union Jack comme « Glory IV ». Il fut ensuite rendu aux sovietiques en 1921 et démoli en Allemagne.

 Déplacement & Dimensions

 5905t standard ; 133,20 x 15 x 6,20 m

 Propulsion  3 hélices, 3 mach. VTE, 9 chaudières Schultz-Thornycroft, 20 420 cv. et 23,8 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 152 mm, ponts 51-100 mm ; Equipage 576 hommes.
 Armement  12 canons de 152 mm, 12 canons de 76 mm, 8 canons 47 mm, 2 de 40 mm AA, 6 TLT 381 mm ( SM )

 

 

 

russeCroiseurs classe Bogatyr ( 1901-1903 )

bogatyr

Cette classe de croiseurs fut développée avant la guerre Russo-Japonaise, et entamés en 1898-1901 dans quatre chantiers afin de servir en mer noire ( Ochakov et Kagul, renommés plus tard Kagul et Pamiat Merkuria à la suite de la mutinerie du 12 novembre 1905 à Sébastopol ), et en Baltique ( Bogatyr et Oleg ). Leur armement était réparti en tourelles doubles à l’avant et à l’arrière et en barbettes latérales, et ils étaient mieux protégés que les autres croiseurs Russes. Le Bogatyr fut le seul construit en Allemagne ( à Vulkan, près de Stettin ). Il fut en service dès 1902. Seuls les Bogatyr et Oleg étaient opérationnels avant la guerre contre l’empire Nippon, et envoyés dans le pacifique, mais ils ne furent pas endommagés. Tous les quatre étaient en revanche en service en août 1914, les deux cités étant affectés en Baltique de nouveau, et les deux autres en mer noire. Ces derniers virent l’une des plus graves mutineries de la flotte, avec celle du Potemkine, l’Ochakov affrontant à l’ancre des bâtiments loyalistes et étant gravement touché. En 1907 on le renomma Kagul, ce qui obligea à renommer l’autre Pamiat Merkuria. Les deux unités de la Baltique affectés à la 1ere brigade de croiseurs, et en 1916 reçurent un nouvel armement comprenant 16 pièces de 130 mm dont 8 sur le pont principal, 4 en tourelles doubles et 4 en casemates, 4 de 75 mm AA et 100 mines. Durant la révolution, tous deux furent pris par les Bolchéviks et servirent jusqu’en 1919. L’Oleg fut coulé par la vedettes lance-torpille CMB-4 lors de l’attaque nocturne de la Royal Navy à Kronstadt le 17 juin. Le Merkuria fut réarmé avec 4 pièces de 152 mm ajoutées et deux de 75 mm AA au lieu de sa batterie initiale, mais pas le Kagul. Ce dernier fut renommé Ochakov sous pavillon rouge en 1917, mais ces deux unités arboraient le pavillon Ukrainien par la suite. Ils passèrent ensuite aux Allemands, puis aux Anglais, l’Ochakov renommé Kornilov opérant dans la flotte de Wrangel. Le Merkuria, recapturé, fut renommé Komintern et servit jusqu’en 1942.

 Déplacement & Dimensions

 5905t standard ; 133,20 x 15 x 6,20 m

 Propulsion  3 hélices, 3 mach. VTE, 9 chaudières Schultz-Thornycroft, 20 420 cv. et 23,8 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Blockhaus 152 mm, ponts 51-100 mm ; Equipage 576 hommes.
 Armement  12 canons de 152 mm, 12 canons de 76 mm, 8 canons 47 mm, 2 de 40 mm AA, 6 TLT 381 mm ( SM )

 

 

 

 

russeCroiseur Jemtchug ( 1903 )

jemtchug2

Bâtiment de la classe Izmurud ( Izmurud, Jemtchoug ), ce croiseur protégé dérivait du Novik de 1900, s’en déifférenciant principalement par les trois mâts au lieu d’un seul, une longueur sensiblement plus grande, un armement tertiaire modifié. Le Novik et l’Izmurud ayant été pardus lors de la guerre Russo-Japonaise, le Jemtchug était le seul survivant en ligne en 1914. Il était à ce moment basé à Penang en malaisie ( Nord-Ouest de la péninsule ), et fut surpris le 28 octobre 1914 en pleine nuit par l’Emden, le fameux croiseur corsaire Allemand détaché de l’escadre du Pacifique de Von Spee, qui, nanti d’une quatrième cheminée factice, se fit passer un bref moment pour un bâtiment Anglais avant d’ouvrir le feu à bout portant sur l’infortuné Croiseur Russe, au canon et à la torpille. Ce dernier dont l’équipage fut réveillé en sursaut n’eut à peine le temps de répliquer. Criblé de toutes parts, il sombra dans la rade et l’Emden put quitter Penang sans être inquiété… ( Voir aussi « l’odyssée de l’emden » )

 

 

 

russeDestroyers classe Puilki ( 1906 )

puilki

L’Imperator Alexander I en 1917.

La classe Pruitki constituait le fer de lance de la force de destroyers Russes à la veille de la guerre Russo-Japonaise, et encore en 1914. Au total 26 unités, construites à Crichton, Nevski, et Izhora furent mis en chantier entre 1896 et 1900. 4 furent affectés à leur achêvement,en 1898-1903 à la mer noire, 12 au pacifique ( convoyés par rail et assemblés par sections ), et le reste en Baltique. Ils dérivaient étroitement techniquement du Pruitki ( 1895 ) qui avait servi de prototype. Ils en avaient toutes les caractéristiques de taille et de déplacement, avec un tube lance-torpille en proue et un tube mobile à l’arrière. On leur adapta après la guerre de 1905 des rails pour 10 à 12 mines. Leur vitesse en revanche fut décevante par rapport au Pruitki. En 1904-1905 les 12 unités du Pacifique furent durement engagées: Deux furent coulés puis renfloués et intégrés à la marine Japonaise ( Fumizuki, Yamabiko ), trois autres coulés en bataille, et trois sabordés. Il en restait 4, basés à Vladivostock en 1914: Ils furent, comme les 8 derniers destroyers en service en baltique ( comme mouilleurs de mines ) et mer noire, démolis en 1921-22. En 1918, 5 furent capturés par les Finlandais et servirent jusqu’en 1930-39.

Déplacement et dimensions 220 tonnes standard, 240 tonnes PC; 57,91 x 5,64 x 2,3 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 4/8 chaudières Yarrow, 3800 cv, 27,5 noeuds max.
Blindage et Equipage Aucun ; 58 hommes.
Armement 1 canon de 76 mm, 3 de 47 mm, 2 TLT 381 mm.

 

russeDestroyers classe Bezstrashni ( 1900 )

beztrashni

Ce quatre destroyers ( à l’origine Delfin, Kit, Skat et Kasatka ), furent commandés à Schichau en 1898 et achevés en 1900. Caractérisés par leur éperon et leur haut franc bord aux standards Allemands, ils étaient bien armés, avec un 76 mm sur le gaillard d’avant, et 5 pièces de 47 mm réparties sur les côtés, et une à l’arrière. Les trois tubes lance-torpilles étaient en ligne et disposaient d’une torpille en recharge chacun. Ils furent ensuite réarmés en service avec deux pièces de 76 mm, les 47 mm jugés trop légers étant supprimés. Ils prirent part à la guerre Russo-Japonaise, le Bditelni étant sabordé pour éviter la capture à Port Arthur le 2 janvier 1905 et les trois autres internés à Kiao Chau après le 10 octobre. Ils furent rendus à la fin des hostilités à la Russie, et réaffectés à Vladivostock et en mer blanche. Ils eurent une carrière sans histoire et furent démolis en 1922.

Déplacement et dimensions 346 tonnes standard ; 62 x 6,7 x 2,9 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 4 chaudières Schichau, 6000 cv, 27 noeuds max.
Blindage et Equipage Aucun ; 64 hommes.
Armement 2 canons de 76, 3 TLT 457 mm ( en ligne ).

 

russeDestroyers classe Boiki ( 1902 )

boiki

Les destroyers de la classe Boiki furent construits à Nevski, Nikolaiev et Belgian Works, ces derniers étant destinés à la flotte de la mer noire, tous les autres à la baltique. Ils furent lancés en 1901-1904 et acceptés en service en 1902-1906. La totalité de la classe représentait 22 unités, ais une partie seulement était opérationelle à la veille de la guerre Russo-Japonaise. 7 au total furent perdus durant cette campagne, un capturé, et les autres étaient par conséquents encore en service en 1914. Techniquement il s’agissait de Puilki agrandis, et mieux armés ( 2 pièces légères et un tube lance-torpille supplémentaire. ). Un tube se trouvait dans l’étrave, les deux autres sur le pont en ligne et 6 torpilles en recharge. Après la guerre Russo-Japonaise, le tube d’étrave fut supprimé et les tubes de pont passèrent à 457 mm sur certaines unités. L’armement léger de son côté passa à 2 pièces de 76 mm seulement. Durant la guerre, 4 unités était à Vladivostock, 2 dans la Baltique, les autres en mer noire. Seul le Zhivuchi fut coulé, le 25 mars 1916, les autres subirent le contrecoup de la guerre civile. Ceux de la mer noire frent partie de la flotte de Wrangel, et un coulé en mer d’Azov. Le Bravi et le Zavidni survécurent jusqu’en 1930.

Déplacement et dimensions 350 tonnes standard ; 64 x 6,40 x 2,6 m.
Propulsion 2 hélices, 1 mot. VTE, 4 chaudières Normand. 5200 cv, 26 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 69 hommes.
Armement 2 canons de 76 mm, 2 TLT 381/457 mm.

 

russeDestroyers classe Lovki ( 1905 )

lovki

Il s’agissait d’une classe de 11 destroyers de faible tonnage commandés en France au titre du programme d’urgence à la veille de la guerre contre le Japon, aux chantiers Le Havre, Normand et La Seyne. Ils étaient de conception classique pour des destroyers Français, guère plus grands que des torpilleurs, mais ne furent délivrés qu’en 1906 à la flote de la baltique. Ils étaient tous en ligne en 1914, rééquipés de rails pour 10 mines. Ce fut l’une d’elles qui provoqua la perte de l’Ispolnitelni en décembre 1914, au cours d’une mission de mouillage de mines à Gotland, tandis que leur contitution chétive fut responsable du naufrage du Letuchi à cause d’un grain le même jour, en tentant de sauver les matelots du premier. Enfin, le Leitnant Burakov fut coulé au combat en 1917 en sautant sur une mine de l’UC15 aux îles Aaland. En 1918, un seul, le Metki, fut en mesure de rejoindre les Bolchéviks à Kronstadt, les autres étant gardés à quai sans équipage, avant d’être démolis en 1922.

Déplacement et dimensions 335tonnes standard ; 56,60 x 6,40 x 3,40 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 4 chaudières Normand, 5700 cv, 27 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 67 hommes.
Armement 2 canons de 76 mm, 2 TLT 457 mm, 10 mines.

 

russeDestroyers classe Ukraina ( 1905 )

ukraina

Le Kazanetz en 1916.

Cette classe de 8 bâtiments furent ordonnés au titre du plan d’urgence de 1904 aux chantiers Anglais Lange & Sohn. Ils étaient très grands aux standards anciens, mais étaient réputés manquer de stabilité. Leur dotation était d’un tube simple lance-torpilles entre les cheminées arrières et un banc double. Achevés trop tard pour prendre part à la guerre contre le Japon, ils entrèrent en service dans la flotte de la Baltique durant la grande guerre. Leur armement fut à ce titre modifié durant la guerre, avec le montage de 3 pièces de 102 mm, la suppression des 2 pièces de 76 mm et des 4 pièces légères de 47 mm, et l’ajout d’un Bofor 40 mm AA. Le Kazanetz fut le seul perdu en opérations, sautant sur une mine le 28 novembre 1916, 4 autres étant désarmés en 1922 et trois reconstruits et renommés, et participant à la seconde guerre mondiale comme canonnières sur la la Caspienne ( Rabochi, Altvater, Markin. ).

Déplacement et dimensions 580 tonnes standard- 640 T. PC.; 73,15 x 7,16 x 2,30 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE. 4 chaudières Normand, 7000 cv, 26 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 90 hommes.
Armement 3 canon de 102 mm, 1 de 40 mm AA Bofors, 3 TLT 457 mm.

 

russeDestroyers classe Bukharski ( 1905 )

emil_bukharski

Ces quatre unités furent construites en Russie ( chantiers Helsingfors et Putilov ) sur des plans préparés par Schichau et des machines fournies par ce dernier. Ils étaient assez comparables aux Bditelni quoique bien plus grands et mieux armés. Leur artillerie secondaire se montait à 6 pièces de 55 mm. Ils étaient en revanche plus lents de 2 noeuds mais leur haute coque était bien plus marine que le standard des « Hochseetorpedoboote » Allemands. Dès 1914, on les réarma avec 2 pièces de 102 mm cal. 60, et plus tard, ils reçurent en complément une pièce AA de 37 mm, et des rails pour 20 mines. Ils servaient en Baltique, au sein de la 1ere puis de la 5e escadrille de destroyers, avec les Gaidamak. Le Dobrovoletz sauta sur une mine Russe en 1916, le Moskvityanin, aux mains des Bolchéviks, fut coulé au canon par l’escadre blanche de la Caspienne en 1919. Les deux autres furent furent renommés Sverdlov et Liebnecht en 1925 et servirent dans la marine Soviétique jusqu’en 1937-38.

Déplacement et dimensions 570 tonnes standard ; 72 x 7 x 2,4 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 4 Schultz-Thornycroft, 6500 cv, 25 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 99 hommes.
Armement 2 canons de 102 mm, 6 de 55 mm, 3 TLT 381 mm, 20 mines.

 

russeDestroyers classe Gaidamak ( 1905 )

gaidamak Amurietz en 1912.

Ces quatre unités furent construites en Allemagne ( Gaidamak et Vsadnik à Krupp-Germania ), et en Russie ( Amuretz et Ussurietz chantiers Broberg Helsingfors ) sur des plans préparés Germania et des machines et matériels fournies par Krupp. Ils étaient très différents des autres destroyers d’origine Germanique, avec leur proue droite et leur haut franc-bord, et portaient deux de leurs pièces de 55 mm en barbettes à l’avant, ce qui n’était pas courant. Achevés en 1906 ( 1907 pour l’Ussurietz ), ils furent affectés en Baltique et réarmés à la veille de la guerre, recevant deux pièces de 102 mm tandis que leurs 55 mm étaient éliminés, de même que les barbettes avant. On les équipa aussi de rails pour 25 mines et en 1916 ils reçurent une pièce de 37 mm AA. Le Gaidamak fut endommagé par une mine en 1915 et en 1918, plus ou moins désactivé. Les trois autres servirent avec les rouges pendant la guerre civile et furent renommés en 1922. Le Zhelesniakov ex-Amuretz fut retiré du service dès 1933, mais aparemment sruvécut jusqu’en 1950, les deux autres servires de canonnières et navires d’instruction jusquà la fin des années 20. ( Sort inconnu ).

Déplacement et dimensions 570 tonnes standard ; 72 x 7 x 2,4 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 4 Schultz-Thornycroft, 6500 cv, 25 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 99 hommes.
Armement 2 canons de 102 mm, 3 TLT 381 mm, 25 mines.

 

russeSubmersibles classe Kasatka ( 1904 )

katsaka Kazatka en 1914 ( 1/200e à venir )

Ces 6 submersibles construits aux chantiers de la Baltique à Saint-Petersbourg avaient étés conçus par l’ingénieur en chef Bubnov, sur la base et l’expérience du Delfin. Il s’agissait du programme d’urgence à l’aube de la guerre Russo-Japonaise. La manque d’argent fit que l’un de ces submersibles fut financé par souscription publique. Le Riche Maréchal Sheremetev lui légua son nom. Le manque de moteurs fit qu’on les équipa d’une seule hélice et un seul moteur, et seul le Kasatka fut prés à temps pour être envoyé dans le Pacifique. Ils souffrirent de leur conception hâtive, accusant des problèmes d’étanchéité et de comportement en plongée auxquels ont répondit par l’ajout de ballasts externes. Tous les autres furent transférés en à Vladivostock entre septembre et décembre 1904, opérationnels en mars et mai 1905. Ils virent un service difficile, autant par leurs défauts que par le gros temps, et furent entièrement reconstruits autour d’un nouveau diesel-électrique et avec un grand kiosque. Ils pouvaient plonger à 25 brasses. Le Nalim et le Skat furent réarmés avec un 47 mm et transférés en 1915 en mer noire, et rayés des listes en mars 1917. Ils portèrent les couleurs Ukrainiennes avant de se voit capturés par les Allemands, puis transférés aux Anglais, et sabordés en 1918. Toujours en 1915 les quatre autres du Pacifique furent tranférés en Baltique, trois transférés en Caspienne, et démolis en 1922.

Déplacement et dimensions 153 surface / 177 tonnes plongée ; 33,5 x 3,7 x 3,4 m.
Propulsion 1 hélice, 1 diesel, 1 mot. elect. 120/90 cv, 8/5 noeuds surface/plongée, RA 1296 km.
Blindage et Equipage Aucun ; 24 hommes.
Armement 4 Torpilles externes Drzewiecki, 1 ML Maxim.

 

russeSubmersibles classe Beluga ( 1905-07 )

beluga ( 1/200 en préparation )

Commandés en urgence avant la guerre Russo-Japonaise aux chantiers Nevski de St petersbourg, ces 7 unités ( Beluga, Losos, Peskar, Shchuka, Som, Sterlyad et Sudak étaient conçues sur un design de John Holland sous licence. Typiques, ils étaient petits, lents en surface, d’un faible rayon d’action ( 1083 km ), mais relativement rapides en plongée. Construits en sections préfabriquées convoyées par rails, deu unités, le Som et le Shchuka arrivèrent à pied d’oeuvre à Vladivosock en avril et novembre 1905, effectuant des patrouilles. Les autres arrivèrent peu après. Le Losos et le Sudak futent ensuite transférés en mer noire en 1907, et les autres rejoignirent ensuite la flotte de la Baltique. Ils furent à cette occasion rééquipés de diesels. Durant la grande guerre, deux unités, le Som et le Shchuka furent affecté quelques mois en mer noire, les autres étant réarmés avec un 47 mm. En 1916 il fut décidé de les retirer du service, le Som étant perdu en mer suite à une collision avec un cargo Allemand. Toutes ces unités se trouvaient alors affectées à Reval et Sébastopol. Les 4 unités de Reval furent sabordés par les Russes pour éviter leur capture par les Allemands, tandis que deux autres ( Sudak et Losos ) à Sébastopol étaient réaffectés à la marine Ukrainienne. Ces derniers furent capturés par les Allemands, repris par les Anglais en novembre 1918, mais sabordés le 26 avril 1919 pour éviter leur capture par les « rouges ».

Déplacement et dimensions 105 surface / 122 tonnes plongée ; 20 x 3,5 x 2,9 m.
Propulsion 1 hélice, 1 mot. essence, 1 mot. elect. 160/70 cv, 8,5/6 noeuds surface/plongée, RA 1083 km.
Blindage et Equipage Aucun ; 22 hommes.
Armement ( origine ) 1 ML Maxim, 1 TLT 381 mm ( proue ).

russeSubmersibles classe Karp ( 1908 )

karp ( 1/200 en préparation )

Ces trois unités 100% Allemandes ( construites à Germaniawerft, à Kiel ) furent commandées par l’amirauté en 1904 avec le programme d’urgence destiné à contrer la menace Nippone. Ils furent dessinées par l’ingénieur en chef de Germaniawerft, l’Espagnol D’Equevilley, ancien bras droit de maxime Laubeuf. Ils servirent également de banc d’essai pour le tout premier U-Boote, l’U1. Cette classe qui comprenait les Karp, Kambala et Karas avait 7 ballasts et une double coque, et pouvait plonger à 16 brasses. Les moteurs au Kérosène étient jugés bien plus fiable et efficaces que des moteurs à essence. Leur armement par contre était plus spécifiquement Russe. Lancés en 1907, plus tard que l’U1 alors que ce dernier fut entamé à la lumière du design des Karp, ils ne furent opérationnels qu’en 1908, après leur transfert via le rail à Sévastopol en mer noire. Le Kambala fut perdu en exercices en étant abordé violemment par le cuirassé Rostislav, et les deux autres, inactivés après février 1917, puis temporairement Ukrainiens, se sabordèrent le 26 avril 1919 par les Britanniques qui les avaient capturés pour empêcher leur recapture par les « rouges ».

Déplacement et dimensions 207 surface / 235 tonnes plongée ; 39,6 x 2,7 x 2,5 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. kerosene, 2 mot. elect. 400/200 cv, 10/8,5 noeuds surface/plongée, RA 2315 km.
Blindage et Equipage Aucun ; 28 hommes.
Armement 1 TLT 457 mm ( proue ), 2 Torp. Externes Drzewiecki.

 

russeSubmersibles classe Kaiman ( 1908 )

kaiman ( 1/200 en préparation )

Quatre unités du type Américain Lake, très inspirés pa le USS Protector, furent commandés aux chantiers Crichton de St Petersbourg en 1906. On les designa également pour servir dans le pacifique au large des côtes Nippones, aussi leur rayon d’action et leur armement était augmenté. Cette classe comprenait les Kaiman, Krokodil, Drakon et Alligator. Ils ne furent acceptés en service qu’en 1911, car en 1910 leur construction avait révélé de si nombreux défauts et vices de forme que l’amirauté refusa des les payer, mais les fit saisir pour éviter que les chantiers ne les revendent à l’étranger, et les fit modifier profondément. Entre autres, une modification des pompes leur permit de plonger en 3 minutes au lieu de 10 initialement, la suppression d’une section de cylindres sur les appareils moteurs qui leur fit conomiser du poids ( surpoids relevé de 12 tonnes ), et les fit réarmer avec deux torpilles Drzewiecki de surface, et au début de la guerre, avec une pièce de 47 mm ( 37 mm sur le Drakon ) et une mitrailleuse. Ils furent affectés en 1913 à la 2e, puis 3e flotille de submersibles de la Baltique, opérant contre le trafic Allemand en 1914-15 ( capturant et coulant des cargos ) mais en 1916 leurs équipages furent affectés sur d’autres unités plus modernes et ils restèrent inactifs à quai, avant d’êtres sabordés le 25 février 1918 pour éviter leur capture par les « rouges ». Les caractéristques suivantes sont d’origine:

Déplacement et dimensions 409 surface / 482 tonnes plongée ; 40,2 x 4,3 x 4,9 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. essence, 2 mot. elect. 1200/400 cv, 10,5/7 noeuds surface/plongée, RA 1944 km.
Blindage et Equipage Aucun ; 34 hommes.
Armement 4 TLT 457 mm ( 2 proue et 2 poupe ).

 

russeSubmersible Minoga ( 1908 )

minoga ( 1/200e en préparation ).

Le Minoga fut conçu par Bubnov, du bureau d’étude des chantiers de la Baltique à Saint-Petersbourg à partir d’une demande de l’amirauté datant de 1906. Il fut conçu à la lumière des Kasatka déployés pendant la guerre Russo-Japonaise à Vladivostock. A coque simple, il combinait des réservoirs et ballasts externes, mais pas de torpilles externes. Il pouvait plonger rapidement à 16 brasses, et innovait par l’adoption de diesels, d’ailleurs forts complexes par leur système de transmission. Il se révéla de ce fait peu fiable aux essais. Il servit dans la 1ere flotille de submersibles de 1910 à 1913, puis la 4e pendant la guerre. Enfin, en 1918 il fut transféré en Caspienne, et désarmé en 1922.

Déplacement et dimensions 123 surface / 144 tonnes plongée ; 32,6 x 2,8 x 2,8 m.
Propulsion 1 hélice, 2 mot. diesels, 1 mot. elect. 240/70 cv, 11/5 noeuds surface/plongée, RA 1111 km.
Blindage et Equipage Aucun ; 22 hommes.
Armement 1 canon de 37 mm, 1 ML, 2 TLT 457 mm ( proue ).

russeSubmersible Akula ( 1907 )

akula

L’Akula était un submersibles conçu par l’ingénieur Bubnov au chantier Metal Works de Saint-Petersburg, dérivé du Minoga plus léger à la même époque, issus techniquement des bâtiments de 400 tonnes de Lake ( 1905 ). Nettement plus grand que le Minoga, il possédait également un armement très supérieur. Mais la plus grande avancée concernait la propulsion, permettant une plus grande vitesse submergée et un rayon d’action triple. Durant ses essais toutefois, son moteur électrique de 225 cv se montra capricieux, vibrant et sous-puissant, il fut donc remplacé par un modèle de 300 cv et de nouveaux arbres d’hélices. Bien qu’à coque unique et ballasts rapportés, il plongeait à 25 brasses ( « fathoms » – envergure des bras, soit 25 x 6 pieds, 150 pieds soit 45,7 mètres. ) et était sans conteste l’un des meilleurs submersibles Russes d’avant la guerre. Opérant en Baltique en 1914, il n’effectua que peu de sorties, mais torpilla ( et rata ) le cuirassé côtier Beowulf. Opérant près de Windau, il sauta sur une mine le 28 novembre 1915 et sombra rapidement.

Déplacement et dimensions 370 surface / 475 tonnes plongée ; 56 x 3,7 x 3,4 m.
Propulsion 3 hélices, 3 diesels, 1 mot. elect. 900/300 cv, 10,6/6,6 noeuds surface/plongée, RA 3520 km.
Blindage et Equipage Aucun ; 34 hommes.
Armement 1 canon de 47, 2 ML maxim, 4 TLT 457 mm ( 2 proue, 2 poupe ), 4 Torpilles externes Drzewiecki, 4 mines.

russeSubmersible Krab ( 1912 )

krab

Le Krab n’est qu’un submersible parmi d’autres développé en Russie. Pourtant, c’est le premier submersible mouilleur de mines construit au monde. Designé par l’ingénieur Naletov du bureau d’étude du chantier naval de Nikolayev, il était destiné à la flotte de la mer noire. Sa construction fut longue, car dès 1908, ses plans étaient prêts et il était sur cale. Mais de nombreux changements intervinrent de telle sorte qu’il ne fut finlement mis en service en 1915. A cette époques les Allemands déployaient déjà de larges quantités de U-Bootes du modèle UC plus moderne. Il était très large ( rapport de 1/6 ) et profond ( tirant d’eau de 4 mètres ), et armé de deux tubes en proue et deux torpilles externes Drzewiecki en plus de son artillerie. Ses 30 mines étaient hébergées dans deux grands tubes latéraux et mouillées par l’arrière, sur une « chaîne » électrique. Il pouvait plonger à 25 brasses. Sa première mission fut de créér un champ de mines devant le Bosphore. La canonnière Turque Isa Reis sauta sur une de ses mines. Il effectua une seconde mission analogue puis un autre champ de mines devant Varna, qui coula et endommagea les torpilleurs Bulgares Shumni et Strogi. En avril 1918 il fut un temps au service de la « marine Ukrainienne », mais passa ensuite aux mains des Allemands, puis des Anglais, puis sabordé le 26/04/19.

Déplacement et dimensions 512 surface / 740 tonnes plongée ; 52,8 x 4,3 x 3,9 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. gazoline, 2 mot. elect. 1200/400 cv, 11,8/7,1 noeuds surface/plongée, RA 3130 km.
Blindage et Equipage Aucun ; 50 hommes.
Armement 1 canon de 75, 2 ML, 2 TLT 457 mm ( proue ), 2 Torpilles externes Drzewiecki, 30 mines.

 

russeSubmersibles classe Narval ( 1914 )

narval ( 1/200 en préparation )

Ces trois unités furent les plus grands submersibles Russes de la guerre, avec plus de 1000 tonnes à pleine charge en plongée. Le Narval, le Kit et le Kashalot furent odonnés aux chantiers Nevski de Nikolayev pour la mer noire, au programme de 1911. D’un design mixte de type Holland à double coque, capables de plonger à 25 brasses, avaient un agencement interne de ballasts complexes, avec notamment un réservoir de plongée à compression spéciale, en cas d’écrasement, et un coffrage interne totalement hermétique. Excellents, ils se contituèrent un beau tableau de chasse en opérations, avec 8 cargos et 75 caboteurs coulés à leur actif. Ils divergeaient en armement, le Narval ( plus lourd et plus rapide d’un noeud ) n’ayant pas de canons mais deux mitrailleuses, et 4 torpilles externes. Le Kashalot n’avait qu’une mitrailleuse et le Kit aucune. Ils connurent le sort de beaucoup d’autres unités Russes de la mer noire: Pendant un temps Ukrainiennes, puis capturés par les Allemands, repris par les Anglais et sabordés pour éviter leur prise par les Bolchéviques en avril 1919.

Déplacement et dimensions 105 surface / 122 tonnes plongée ; 20 x 3,5 x 2,9 m.
Propulsion 1 hélice, 1 mot. essence, 1 mot. elect. 160/70 cv, 8,5/6 noeuds surface/plongée, RA 1083 km.
Blindage et Equipage Aucun ; 22 hommes.
Armement 1 canon de 75, 1 de 63 mm, 1 ML Maxim, 4 TLT 457 mm ( proue et poupe ), 8 torpilles externes Drzewiecki.

 

russeTorpilleurs classe Polangen ( 1894 )

torpileurs_polangen

Ces 20 torpilleurs furent construits à Critchton, Izhora, Nevski et Nikolaiev pour la flotte de la mer noire. Ils dérivaient du Pernov, construit chez Normand en 1892 sur le modèle du Dragon. Ils différaient par les mâts, les quatre de Nikolaiev en ayant trois, et les autres deux. Ils différaient aussi par les chaudières, après leur service, deux étant dotés de modèles Yarrow, et 8 convertis au mazout, et différaient aussi en vitesse, le plus lent peinant à atteindre les 20 noeuds. Ils furent acceptés en 1895-97. Deux seulement furent envoyés dans la flotte de la mer noire. Les autres étaient basés en Baltique. Ils reçurent très vite une numérotation, du 119 au 273 ( 119,120, 127-142, 270-273 ). Tous n’étaient pas en service en 1914, mais seulement 9, les autres ayant étés réformés dès 1911, ou en 1913. Trois autres seront rayés en 1914 et un perdu le 28 août à la suite d’une collision fatale en exercices.

Déplacement et dimensions 623 tonnes standard ; 42 x 4,5 x 2,06 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 2 chaudières Du Temple, 2000 cv, 23 noeuds max.
Blindage et Equipage Aucun ; 21 hommes.
Armement 2 canons de 37 mm Revolver, 3 TLT 381 mm.

 

russeTorpilleurs classe 212 ( 1901 )

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Ces deux torpilleurs ( N°212 et 213 ) furent construits sur commande spéciale chez Crichton, sur un design de chez Yarrow. Leurs particularités étaient d’être plus hauturiers que les autres, et de disposer de deux petits blockhaus, à l’avant et à l’arrière. Ils avaient à l’origine 3 pièces de 37 mm Revolver, et trois tubes lance-torpilles de 381 mm, mais furent réarmés avec 2 pièces de 76 mm et deux tubes en un banc unique. On les équipa de rails pour les mines, et c’est comme tels qu’ils servirent durant la grande guerre au sein de la flotte de la baltique. Le premier fut démoli en 1921 et le second en 1925.

Déplacement et dimensions 186 tonnes standard ; 52,3 x 5,25 x 1,5 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 4 chaudières Yarrow, 3800 cv, 24 noeuds max.
Blindage et Equipage Aucun ; 26 hommes.
Armement 2 canons de 76 mm, 2 TLT 381 mm.

 

russeDragueurs de mines rapides ( 1902-04 )

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Il n’y avait qu’une poignée de torpilleurs en service dans la marine Russe en 1914, alors que c’est le pays qui en alignait le plus en 1904 avec la France, dont des centaines de torpilleurs côtiers légers, les Minonoski. Ces torpilleurs en ligne en 1914 étaient 2 unités de la classe Anakria ( 1895, 100 tonnes ), 2 Bierke ( 1892, 81 tonnes ), le N°256 ex-Kotka de la classe Dago ( 1891, 101 tonnes ), 6 Pernov ( 1897-99, 120 tonnes ), le N°104 ( ex-Sestroresk, 1894, 80 tonnes ), les 2 Ussuri ( 1902, 186 tonnes ) et les 8 Cyclone ( 1902-04 ). Sur ce total, la plupart des bâtiments furent reconvertis en dragueurs/mouilleurs de mines rapides. Ce fut le cas du Cheka, ex-N°132 ( cl. Anakria ), le N°142 ( cl. Pernov ) converti pendant la guerre et coulé à Kronstadt, et trois de la mer noire réarmés pour l’occasion ( 2 canons de 37, 1 ML, 2 TLT ), puis en 1916 déclassés comme navires de liaison. Ce fut aussi le cas des 2 Ussuri ( 2 canons de 37 mm, 2 ML, 2 TLT ), et des Cyclone, tous reconvertis en 1914 ( voir fiche ), soir 15 navires au total. Tous les autres furent utilisés comme navires de liaison partiellement désarmés.

Caractéristiques: Classe Cyclone ( Ou N°214-223, copies des Cyclone Français construits sous licence à Nevski et Crichton. )

Déplacement et dimensions 150 tonnes standard ; 41 x 4,6 x 1,7 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 2 chaudières Normand, 3700 cv, 29 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 28 hommes.
Armement 2 canons de 47 mm, 2 ML Maxim, 2 TLT 381 mm, 20 mines.

 

 

russeCanonnières classe Gilyak ( 1906 )

gilyak

Quatre canonnières de haute mer furent construites pour la flotte de la Baltique. Bien que de dimensions inférieures au Khivinetz de 1905, elles n’en étaient pas moins redoutables. Elles marquaient aussi leur différence par leur cheminée unique, leur tour blindée, leur gaillard d’arrière enlevé au profit de deux rails pour 20 mines chacuns sur le pont, et une artillerie secondaire réduite. Les Gilyak, Bobr, Sivuch et Korietz, mis en service en 1908, étaient en ligne en 1914. Le Sivuch opérait dans le golfe de Riga le 19 août 1915 lorsqu’il fut surpris par le dreadnougt Posen et coulé rapidement par ses salves. Le Korietz qui l’accompagnait fut également touché mais parvint à s’échapper, pour venir s’empaler sur des récifs. Immobilsé, ne pouvant être dégagé et de crainte qu’il ne soit capturé, son équipage le saborda le landemain. Les deux autres survécurent à la guerre. Le Bobr avait été capturé par les Allemands, servant comme Bieber, puis donné près l’armistice en 1919 à la petite marine Estonienne ( Lembit, servant jusqu’en 1927 ), le Gilyak étant capturé par les Finlandais, servant jusqu’en 1922.

Déplacement et dimensions 875 tonnes standard ; 66,50 x 11 x 2,4 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 4 chaudières Belleville, 900 cv, 12 noeuds.
Blindage et Equipage limité à 50 mm; 140 hommes.
Armement 2 canons de 120, 4 de 76 mm, 40 mines.

russeCanonnières classe Kubanetz ( 1896 )

kubanetz

6 canonnières furent commandées pour la flotte de la mer noire en 1885, mises en en chantier en 1886 à Sebastopol et Nikolayev, lancées en 1887 et achevées en 1889-1890. Conformément aux classes Korietz et Sivuch précédentes, de canonnières mixtes ( voiles et vapeur ), l’armement principal était puissant ( pièces de 203 mm ). Cependant la construction se révéla plus fragile, et la protection était loin de l’excellence. Les bâtiments originaux avaient trois mâts avec un gréément de Schooner, et filaient 12 à 14 noeuds. Quand aux pièces lourdes, elles n’étaient pas sur le pont mais en barbettes latérales, ce qui limitait leur efficacité. En 1911, deux unités furent désarmées, et une troisième en 1914. Le Kubanetz, le Teretz et le Donetz étaient en ligne en 1914, reconstruits avec un seul mât, une passerelle agrandie, et réarmées ( voir fiche ), tandis que leurs anciennes chaudières étaient remplacées. Le Donetz fut torpillé à l’ancre à Odessa par le submersible Turc Gayret, mais fut renfloué, réparé, et remis en service. Il survécut jusqu’en 1919, coulé de nouveau par les Britanniques. Les deux autres furent renommés Znamya Sozialisma et Krasni Kuban après la révolution, le premier servant de ravitailleur pendant la seconde guerre mondiale et l’autre de bâtiment-base pour hommes-grenouilles.

Déplacement et dimensions 1224 tonnes standard- 1400 T. PC.; 67,2 x 10,7 x 3,8 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE. 4 chaudières Belleville, 1800 cv, 16 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 180 hommes.
Armement 2 canon de 152 mm, 1 de 120, 2 de 76 mm AA.

 

 

russeMonitors fluvaux classe Shkval ( 1916 )

shkval

Les grands fleuves Russes se prêtaient à l’utilisation de monitors et autres bâtiments blindés d’eau douce. Les Shkval étaient parmi les plus impressionnants d’entre eux. Ces 8 bâtiments furent construits par sections aux chantiers de la Baltique à Saint-Petersbourg et achevés à Khabarovsk en 1911 après y avoir été convoyés par rail, pour servir sur l’Amur à la frontière Chinoise. Il s’agissait des Shkval, Groza, Shtorm, Smerch, Taifun, Uragan, Vikhr, et Vyuga. Leurs pièces de 152 mm étaient en tourelles simples avant et arrière, et les 120 mm en tourelles doubles en échelon. Leur carrière fut agitée. Ils étaient en réserve en 1914 dans un état proche du délabrement, et connurent des sorts très divers: Le Shkval fut capturé par les Japonais et devint le Sun Yat-Sen, et les autres furent repris en main au début des années vingt, modifiés, et intégrés à la nouvelle marine Soviétique, participant à la seconde guerre mondiale.

Déplacement et dimensions 946 tonnes standard.; 71 x 12,8 x 1,40 m.
Propulsion 4 hélices, 4 mot. diesels. 1000 cv, 11 noeuds.
Blindage et Equipage Ceinture 114, Tourelles 114, Blockhaus 50 mm; 117 hommes.
Armement 2 pièces de 152 mm, 4 de 120 mm, 7 mitrailleuses.

 

russeCanonnières cuirassées classe Kamyk ( 1908 )

kalmyk

Sept canonnières cuirassées construites à Sormovo sur la Volga furent assemblées par sections à Khabarovsk-Ossipovski pour servir sur l’Amur, le long de la frontière de la Chine et de la Corée. En 1914, ils étaient inactivés, et laissés à l’abandon sans équipage. Ils conurent des sorts divers après la guerre: trois furent capturés par les Japonais, deux sabordés et un utilisé jusqu’en 1925, puis rendu en 1927 aux Russes qui le renommèrent, le reconstruirent et l’utilisaient encore en 1941, de même que deux autres. Un dernier fut démoli dès 1922. Les Buryat étaient basés sur la même coque.

Déplacement et dimensions 244 tonnes standard ; 54,5 x 8,2 x 1 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mach. VTE, 2 chaudières, 480 cv, 10 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 63 hommes.
Armement 2 canons de 120 mm, 1 de 47 mm Howitzer, 4 ML Maxim.

russeCanonnières fluviales classe Buryat ( 1907 )

buryat

Ces trois unités de 200 tonnes ( portant des noms de minorités Soviétiques d’Asie ) furent entamées à Sormovo, sur la Volga, et achevées à Khabarovsk sur l’Amur, sur lequel ils servirent. Ils étaient basés sur la coque des Kalmyk ( 7 canonnières blindées conçues pour l’Amur également ), avec un tirant d’eau réduit de 30 cm, et une vitesse supérieure d’un noeud. L’armement était un peu plus limité, mais l’habitabilité largement supérieure. Présents sur l’Amur oriental durant la révolution, ils tombèrent sous le contrôle des Japonais en 1920 dans la tourmente de la guerre civile. Le Buryat et le Mongol furent ainsi capturés en 1920 après une tentative de sabordage, remis aux standards Japonais et servirent jusque dans les années 50 ( nom et sort inconnus ). L’Orochanin, laissé à l’abandon depuis 1917, fut dans un tel état qu’il fut démoli en 1922.

Déplacement et dimensions 193 tonnes standard ; 54,5 x 8,2 x 0,7 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE. 480 cv, 11 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 66 hommes.
Armement 2 canons de 75 mm, 4 ML maxim.

russeMouilleurs de mines classe Amur ( 1906 )

amur

Ces deux mouilleurs de mines furent construits à Baltic Works ( St petersburg ) à partir de 1905 pour remplacer les deux bâtiments du même nom ( 1898 ) perdus pendant la guerre Russo-Japonaise. Ils semblaient identiques, si ce n’est les dimensions, avec une largeur accrue et un tirant d’eau diminué, des machines donnant une vitesse légèrement inférieure, mais avec un stock de charbon supérieur, et l’armement, largement renforcé: Au lieu d’une batterie de 76 mm, on les dota d’une pièce de 120, en renfort, et au début de la guerre, on les dota d’une batterie complète de 9 pièces de 120 mm pour un seul 76 mm, monté en affût AA. ils n’avaient pas de tube lance-torpille et ils n’emportaient qu 320 mines au lieu de 500. Ils furent lancés en 1906 et 1907, achevés en 1909-1910. Le Yenissei, opérant en Baltique, effectua de nombreuses missions, notamment dans le golfe de Finlande, et fut torpillé et coulé par l’U26 le 4 juin 1915. L’Amur survécut à la guerre, puis à la guerre civile, et fut transformé en navire-école, rôle qu’il tint jusque dans les années cinquante.

Déplacement et dimensions 2926 tonnes standard ; 91,44 x 14 x 4,42 m.
Propulsion 2 hélices, 2 mot. VTE, 12 chaudières Belleville, 4700 cv, 17 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun ; 318 hommes.
Armement 1 canon de 120, 11 de 76 mm, 320 mines.

source : http://www.naval-encyclopedia.com/premiere_guerre_mondiale/pages/russie/russie1914d.htm

 

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Les Bâtiments de la Flotte Austro-hongroise

Classé sous — milguerres @ 14 h 00 min

 

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 Les Bâtiments de la Flotte Austro-hongroise

source :  http://www.naval-encyclopedia.com/premiere_guerre_mondiale/pages/autriche_hongrie/marine_austr_hong1914_3.htm

 

Les Bâtiments de la Flotte Austro-hongroise  autrichCuirassés côtiers classe Monarch (1894-95)

Le Wien en 1914.

La marine Austro-Hongroise entama un véritable renouveau avec l’arrivée du nouvel ingénieur en chef et directeur des constructions navales, Siegfried Popper. Ce dernier avec un budget limité, conçut un nouveau type de cuirassé destiné à renforcé la flotte qui ne comprenait jusque là que 9 cuirassés côtiers hors d’âge. Les derniers étaient des cuirassés à vapeur seule et à tourelles-barbettes remontant à 1887. Les Monarch s’inspiraient des Siegfried construits pour la marine Allemande peu avant, mais étaient mieux armés et bien plus lourds. Leur artillerie était inférieure à celle d’un cuirassé, puisque se limitant à 4 pièces de 240 mm, calibre secondaire pour bien des croiseurs-cuirassés de l’époque. C’était aussi un recul par rapport aux cuirassés précédents. Le blindage en revanche était épais et soigné, et leur condition côtière convenait à une utilisation limitée à l’adriatique.

Le Monarch fut mis en chantier en juillet 1893 à Pola et le Wien et le Budapest à STT ( Trieste ) en février 1893. Ils furent lancés en 1894 ( Monarch, Wien ), et 1895 ( Budapest ) et achevés en avril 1898. Ils ne furent que succintement modifiés avant la grande guerre, étant équipés à l’origine de 2 canons de 70 mm L/15 Uchatius pour appuyer des opérations de débarquement, et en 1917, le Wien et le Budapest reçurent un canon de 70 mm sur affût AA.

En 1914 ces navires formaient la 5e division, mais restaient en réserve. Ils ne virent pratiquement pas le feu jusqu’en 1917 où l’on envisagea de les utilisé pour effectuer des bombardements côtiers de soutien à l’offensive terrestre. Le Wien fut le premier à être préparé en ce sens et fut conduit à Muggia dans la baie de Trieste avant de prendre la mer, lorsque la nuit du 9-10 décembre 1917, il fut assailli par la vedette lance-torpilles Italienne MAS 9 commandée par Luigi Rizzo ( qui coula aussi le dreadnought Szent Istvan ), et coulé. Après cet autre exploit, Rizzo fut définitivement consacré héros de la nation.

Le Budapest était retiré du service début 1918 et servait de caserne flottante pour la base des submersibes de Pola, lorsqu’on le reprit en main en mai-juin pour une transformation afin d’effectuer des bombardements côtiers: On démonta sa tourelle pour y installer un Howitzer Krupp de 380 mm, mais lorsqu’il fut prêt à apareiller pour sa première mission, l’armistice était signée. En 1920, il fut attribué à la Grande-Bretagne qui en fit session à l’Italie, laquelle le ferrailla. Enfin le Monarch était ancré à Cattaro lorsqu’en février 1918 une mutinerie prit place à son bord. Il fut mis en réserve puis utilisé comme navire-caserne, avant d’être transféré à la Grande-Bretagne en 1920 en dommages de guerres, laquelle le céda à son tour à l’Italie pour démolition.

autrichCuirassés classe Habsburg (1900-1902)

L’Harpad en 1914.

Après les trois Monarch, en 1898, le directeur des constructions navales Siegfried Popper étudia la conception de cuirassés de haute mer, les premiers depuis le Tegetthof de 1878. Malheureusement, les faibles crédits alloués pour sa construction engendrèrent un navire inférieur aux autres cuirassés de l’époque: Sur le plan du tonnage, d’abord, il ne revendiquait que 8200 tonnes à standard, alors qu’à la même époque, les Wittelsbach Allemands en revendiquaient 12 700, les Borodino Russes 13 500, les République Français 14 600, et les Duncan Britanniques 13 700. Ce faible tonnage engendrait des limites de résistance de la coque à une artillerie puissante, tel le standard « normal » de cette époque, le 305 mm. On dût y renoncer pour ne pas compromettre la solidité de la coque et opté, après avoir un court moment étudié l’acquisition de 280 mm Krupp, des pièces de 240 mm déjà mises à l’épreuve avec les Monarch, mais disposées en une tourelle simple et une double, au lieu des deux doubles attendues.

Avec une artillerie de ce calibre, le blindage fut également établi en conséquence et se trouvait être sensiblement plus faible que sur bien des cuirassés contemporains. Enfin, la faible taille de la coque sous-entendait une limitation d’espace disponible pour les chaudières, mais ceci n’eut pas de conséquences en termes de vitesse. Avec 19,6 à 19,8 noeuds, ces cuirassés se trouvaient par contre avantagés. Le Habsbug, le Harpàd et le Babenberg furent entamés à STT à partir de 1899, lancés entre 1900 et 1902 et mis en service en 1902-1904. Entre autres particularités, ils arboraient leur artillerie secondaire en barbettes à deux étages les rendant très reconnaissables. Cette configuration fut délaissée par la suite. L’artillerie principale comprenait trois pièces Krupp de 40 calibres C97, les 150 mm étaient également des Krupp de 40 calibres C96, les 70 mm étaient des Skoda de 45 calibres et les 47 mm des Skoda de 44 et 33 calibres à tir rapide.

Le choix de placer la tourelle double en chasse répondait également à l’absence de blindage à l’arrière. Le ceinture était haute de 2,44 m, au niveau de la ligne de flottaison, se prolongeant sur l’éperon à une épaisseur de 100 mm. L réduit était renforcé par deux traverses de 220 mm, et le pont du réduit cenral était de 63 mm. Les doubles casemates étaient protégées par 125 mm de blindage. Les casemates centrales avaient un encorbellement plus prononcé qui, ajouté à la forme de la coque à cet endroit, permettait un tir à angle de 180°. L’appareil moteur se composait de deux machines à quatre cylindres et à triple expansion, le faible poids du navire permettant ces vitesses élevées, dépassant allègrement les 20 noeuds aux essais. Sur deux bâtiments on avait d’ailleurs éliminé du poids supplémentaire un supprimant un pont en 1911. L’autonomie se limitait à 3200 milles marins, du fait notamment d’un emport de 800 tonnes de charbon seulement, mais découlant logiquement d’une utilisation en Adriatique.

En 1914, ces trois unités formaient la IVe division de ligne au sein de l’escadre d’active. Le nom ne reflétait pas leur activité justement, car en dehors du Habsburg qui effectua une sortie de bombardement d’Ancône, après les premières opérations de bombardement de la côte Monténégrine des trois cuirassés, ils restèrent ancrés à Pola jusqu’en 1918. En 1917, on les déclassa comme bâtiments de défense côtière. En 1919, le traité de paix les fit attribuer à la Grande-Bretagne qui les fit démolir en Italie en 1921.

 Déplacement & Dimensions

 8230 t standard, 8800 t PC; 114,5 x 19,8 x 7,46 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines VTE, 16 chaudières Belleville, 15 000 cv. et 19,5 n. max.
 Blindage, Equipage  Ceinture 220, tourelles 280, casemates 210, ponts 40, blockhaus 200 mm-; Équipage 638
 Armement  3 canons de 240, 12 de 150, 10 canons de 70, 8 de 47 mm, 2 TLT flancs SM 450 mm.

autrichCuirassés classe Erzherzog Karl (1903-1905)

L’Herzerzog Ferdinand Max en 1914.

Misant sur des budgets plus conséquents, le directeur des constructions navales de l’amirauté, Friedrich Popper, put développer une série de trois bâtiments nettement plus importants que les Habsburg. Malheureusement, il restait limité dans ses choix du fait de l’étroitesse des bassins de construction de STT, le seul chantier d’importance de la côte, et les budgets ne prévoyaient pas de les agrandir. De ce fait, ces trois unités, plus lourdes de 2000 tonnes, plus grandes, restaient très compactes, et de ce fait étaient bien protégées, mais leur artillerie restait limitée à des pièces Krupp de 40 calibres de 240 mm, considérées comme des pièces secondaires. Les trois Herzerzog étaient donc encore une fois, même avec le bénéfice d’une pièce supplémentaire, – ce qui était le moindre vu leur augmentation de tonnage – inférieurs à leurs homologues d’autres nations.

Leur blindage était plus faible au niveau central de la ceinture, sur les tourelles, les casemates, mais il était supérieur au niveau des ponts et de la tour de comandement. Par contre, l’espace disponible sous la ligne de flottaison ( 7,51 m de tirant d’eau ) autorisaient la pose de machines compactes et puissantes, leur permettant d’atteindre 20,5 noeuds, ce qui était supérieur à la plupart des cuirassés de l’époque. Leur armement secondaire par contre était nettement plus puissant ue sur les habsburg puisque l’on passait de 12 pièces de 150 mm à 12 de 190 mm, qui complétaient assez bien celles de 240 mm. Leur calibre tait suffisamment différent encore pour pouvoir distinguer aux télémmètres leurs gerbes respectives et de régler le tir en conséquence. Encore une fois leur armement tertiaire était emblématique des pré-dreadnoughts, avec des pièces de 70 mm, des Vickers de 47 mm en calibre 33 et 44, des 37 mm revolver Vickers et des mitrailleuses de 8 mm Skoda. Tout cet arsenal était dévolu à la lutte contre les destroyers et torpilleurs. En 1916, on leur ajouta à tous trois une pièce Skoda de 70 mm de 45 calibre antiaérienne.

Les trois cuirassés, formant la 3e division de ligne, effectuèrent quelques sorties de bombardement côtier après la déclaration de guerre, mais la survenance de la flotte alliée en Adriatique les contraignit à se replier à Pola. Au moment de la déclaration de guerre de l’Italie, le 23 mai 1915, les trois Herzerzog sortirent en même temps que le reste de la flotte pour effectuer un bombardement massif de la côte Italienne. On avait renoncé à les envoyer aux Dardanelles soutenir les Turcs, sachant qu’il s’agirait probablement d’un sacrifice. De ce fait, ils restèrent inactifs à Pola jusqu’à la capitulation, dans un état assez médiocre du fait paradoxalement, que même inactifs, on les garda toujours prêts, sans prendre le temps des les envoyer en cale sèche. Capturés par les Yougoslaves, ils devinrent à la suite du traité de paix des compensations en dommages de guerre, à l’Angleterre qui les revendit immédiatement et les fit démolir par l’Italie en 1920.

 Déplacement & Dimensions

 10 472 t standard; 126,2 x 21,8 x 7,5 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines 4 cyl. VTE, 20 chaudières Belleville, 18 000 cv. et 20,5 n. max.
 Blindage, Equipage  Ceinture 210, tourelles 240, casemates 150, ponts 55, blockhaus 220 mm-; Équipage 700.
 Armement  4 canons de 240, 12 de 190, 12 de 70, 6 de 47, 4 de 37, 4 ML 8 mm, 2 TLT flancs SM 450 mm.

autrichCuirassés classe Radetzky (1908-1910)

En février 1906, le Dreadnought sortait des chantiers de Portsmouth. A la même date, les trois Herzerzog étaient en achêvement. Ces dernier portaient 4 pièces de 240 mm et déplacaient 10 000 tonnes contre 10 de 305 mm et 20 000 tonnes pour le premier. Cette simple comparaison illustrait le fossé existant entre les constructions Austro-Hongroises de l’époque, sévèrement amputées par des coupes budgétaires, et qui aggravait déjà la rupture entre dreadnoughts et pré-dreadnoughts. L’amirauté, à présent dirigée par l’amiral Montecuccoli, était consciente de devoir étudier une nouvelle génération de cuirassé. Dès le lancement du Herzerzog Friedrich, on lança l’étude d’un nouveau type de cuirassé, devant s’intégrer dans un plan massif de réarmment comprenant 12 cuirassé modernes, 4 croiseurs-cuirassés et 8 croiseurs légers. Entre le 25 et le 29 septembre, une réunion fut décidée pour se prononcer sur les plans du futur cuirassé. 5 plans furent étudiés, Monteccucoli et l’état-major penchant pour un design de cuirassé ayant 4 pièces de 305 mm et 8 de 190, tandis que Popper, directeur de la construction navale, avait opté pour une configuration de 6 pièces de 305 mm réparties en deux doubles avant/arrière et deux simples latérales. Finalement, on trancha pour le premier projet, sachant que les cales de STT à Trieste ne pouvaient recevoir un navire de plus de 16 000 tonnes. Quelques modifications furent apportées au plan, notamment le remplacement des pièces de 190 mm par des pièces de 240 mm en deux tourelles doubles, à l’instar des King Edward VII Britanniques. On évacua définitivement les projets intermédiaires armés de pièces Krupp de 280 mm Allemandes, en effectuant des essais prouvant que les 305 mm avaient des avantages décisifs en matière de choc d’impact et de portée. On avait pas par contre pris en compte le fait, qui fut également vraie pour les cuirassés pré-dreadnoughts d’autres pays ayant cette configuration intermédiaire, que les gerbes des 254 et des 305 mm étaient trop proches et entraînaient une certaine confusion dans le réglage du tir. L’armement secondaire fut établi définitivement à 100 mm, et l’armement tertiaire comprenait deux pièces de 66 mm, bien plus rapides que les 70 mm, pour appuyer des débarquements. On retrouvait 5 pièces de 47 mm distribués en 4 de calibre 44 et 1 de calibre 33, et pas de mitrailleuses. Cette simplification relative avait des avantages en termes de formation des équipages et de standardisation. En matière de taille de coque, les dimensions généreuses autorisaient, tout en restant dans la limite des 15 000 tonnes, des machines plus puissantes, mais toujours pas de turbines. Un bon compromis fut trouvé, notamment en sacrifiant partiellement la protection, et les trois cuirassés pouvaient soutenir 20,5 noeuds. Ceci restait inférieur aux Regina Elena Italiens ( 21,5 voire 22 noeuds ) mais supérieur aux Danton Français ( 19,5 noeuds ) et aux cuirassés Anglais en général. Au final, l’Erzherzog Ferdinand Max fut mis en chantier en septembre 1907, le Radetzky en novembre, et le Zrinyi en janvier 1909. Ils furent achevés respectivement en juin 1910, janvier et septembre 1911. A la même époque, on mettait en chantier en Grande-Bretagne des dradnoughts armés de 10 pièces de 343 mm. Les Radetzky, malgré leurs qualités, étaient en retard d’une génération. Leur protection modeste et leur armement imposant les rendit quelque peu instables, sujets au roulis, et leur protection sous-marine, destinée à amenuiser les effets de l’explosion d’une mine, étaient basés sur des calculsmathématiques de F. Popper, sans tests préalables, et généra une double coque relativement ténue, conçue pour étaler le choc d’une mine standard de 100 kgs. Comme les autres, ces cuirassés furent dotés de filets antitorpilles déployés au mouillage, mais qui aggravaient leur relative instabilité. Fer de lance de la flotte avant l’arrivée des dreadnoughts de la classe Viribus Unitis, les Radetzky formaient la 2e division de ligne en 1914. En dehors de bombardement côtiers en août 1914 ( côte Monténégrine ) et en mai 1915 sur la côte Italienne, ils restèrent à Pola jusqu’à la capitulation. Le Radetzky et le Zrinyi furent un temps interné à Split sous bonne garde de l’US Navy, et après le traité de St Germain attribués à l’Italie qui les fit démolir en 1921, le Herzerzog F. Ferdinand en 1926.

 Déplacement & Dimensions

 14 500 t standard, 15 850 t PC; 138,8 x 24,6 x 8 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines 4 cyl. VTE, 12 chaudières Yarrow, 19 800 cv. et 20,5 n. max.
 Blindage, Equipage  Ceinture 230, tourelles 250-200, casemates 120, ponts 60, blockhaus 250 mm-; Équipage 890.
 Armement  4 canons de 305, 8 de 254, 20 de 100, 2 de 66, 5 de 47, 3 TLT flancs et poupe SM 450 mm.

autrichCuirassés dreadnoughts classe Tegetthof ( 1911-14 )

Derniers cuirassés Austro-Hongrois, ils furent aussi de loin les plus impressionants et les plus célèbres. En 1908, l’amirauté était consciente de son retard sur les marines étrangères, qui toutes avaient suivi la Grande-bretagne dans cette course au gigantisme. Alors que les Radetzky, excellents bâtiments, étaient entamés, elle se résolut à opter également pour un dreadnought comme nouveau standard de cuirassés: Le 20 février 1908, déjà, Monteccucoli affirmait la nécéssité de développer de nouveaux cuirassés de plus de 18 000 tonnes. L’élément déterminant dans ce choix fut le lancement par les Italiens du Dante Alighieri et de la mise en chantier de 4 autres unités. En octobre 1908, le bureau naval de l’amirauté offrit un prix aux architectes et ingénieurs de l’empire, se réservant 6 mois pour étudier soigneusement les plans ainsi récoltés. En mars 1909, STT délivra une sélection de 5 plans, prévoyant toutes des tourelles doubles. Mais à ce moment, les Italiens firent connaître leurs propres plans concernant le Dante Alighieri, et optaient clairement pour des tourelles triples.

En conséquence l’amirauté ordonna une nouvelle étude. Dans le même temps, les alliés Allemands, par permission spéciale de l’empereur, dévoilaient à l’amirauté Austro-Hongroise les plans de leurs Kaiser alors en prévision. Mais on choisit finalement d’étudier un design propre, influencé largement par les Italiens, voisins et rivaux. En juin 1909, la construction du premier dreadnought Italien fut entamée, alors que les fonds alloués à la construction des dreadnougts Austro-Hongrois nétaient même pas encore discutés ( l’approbation devait être votée en novembre ). Les cales de STT venaient d’être libérées avec le lancement des deux premiers Radetzky, aussi à la fois pour éviter un chômage technique des ouvriers et pour gagner du temps, l’amiral Montecucoli convia le chantier à entamer la construction des deux premières unités sans attendre le vote du budget. de fait, la construction du Viribus Unitis et du Tegetthof commença en juillet en septembre 1910, alors même que les fonds, contre toute attente, avaient étés refusés pour des motifs politiques. Monteccucoli s’engagea alors activement dans une campagne de propagande au bénéfice de ses navires dont la construction avait lieu à crédit. 32 millions de couronnes furent ainsi alloués sans garantie dans la construction des deux premiers dreadnoughts.

Ce n’est qu’en mars 1911 qu’il fut décidé une nouvelle réunion de la commission du parlement destiné à voter les fonds dans le courant de l’année. Dans le même temps, l’achèvement du Dante Alighieri, la confirmation de quatre autres bâtiments Italiens, et la mise en chantier des Courbet Français, basés en méditerranée, apporta du crédit à la démarche de Monteccucoli. Finalement les fonds furent approvés au budget de 1911, et reconduits en 1912 pour deux autres bâtiments, qui seront le Prinz Eugen ( mis en chantier à STT en janvier 1912 ), et le Szent Istvan ( mis sur cale le même jour aux chantiers Danubius de Trieste, flambants neufs, et conçus pour des dreadnoughts de la génération suivante, de 25 000 tonnes. Techniquement, ces navires étaient les premiers en service au monde à disposer de tourelles triples ( Le Dante Alighieri n’était pas encore opérationnel quand le Viribus Unitis fut accepté en service, en décembre 1912 ), qui plus est, en réussissant à monter pas moins de 12 pièces sur une coque de faible dimensions et d’un tonnage limité à 20 000 tonnes en standard.

Les plans définitifs portaient la marque de F. Popper, retiré de la direction des constructions navales à l’amirauté et qui opérait come consultant depuis 1907 pour STT. Il effectua la synthèse des différents projets et arriva à concevoir un navire encore une fois assez compact et puissamment armé. Cependant la protection était encore quelque peu sacrifiée à la vitesse, notamment la protection sous-marine assez rudimentaire. Ils avaient un pont continu, qui donnait aux pièces principales et secondaires une haute situation, favorable à leur efficacité dans le gros temps, mais le point métacentrique restait haut et la stabilité criticable. Ceci fut démontré superbement avec le chavirage express du Szent istvan après son torpillage. Leur artillerie secondaire s’établissait au standard adopté par d’autres marines, 150 mm, et leur artilleie tertiare était standardisés avec des pièes de 66 mm. Leurs tubes lance-torpilles passaient au nouveau standard de 533 mm, et avec cette fois un tube en proue. Ils faisaient appel pour la première fois à des Turbines, sous licence Britannique Parsons, et couplées naturellement à des chaudières Yarrow ( le Szent Istvan fit appel à des turbine AEG-Curtiss et à des chaudières Babcok & Wilcox ). Avec 20,3 à 20,5 noeuds, ils se situaient dans la norme. Ils n’embarquaient que 2000 tonnes de charbon, ce qui n’était pas un problème en adriatique.

Ces cuirassés furent achevés chaque année, le Viribus Unitis en décembre 1912, le Tegetthof en juillet 1913, le Prinz Eugen en juillet 1914 ( opérationnel en août ), et le Szent Istvan en décembre 1915 seulement. ( Ce dernier subit le contrecoup de la guerre, l’envoi au front d’une partie des ouvriers, le manque de matériaux stratégiques, la survenance de nouvelles priorités ). Naturellement, ces quatre navires ancrés à Pola formaient le fer de lance de la marine Austro-Hongroise, au sein de la 1ere division de ligne. Modernes et redoutables, ils furent les plus actifs cuirassés de la marine: En aôut, les trois premiers bombardèrent et mirent en pièces les fortifications et batteries côtières de Cattaro ( actuellement Kotor au Monténégro ) et d’autres objectifs de la côte. Il se réfugièrent à Pola puis effectuèrent une autre sortie lors de la déclaration de guerre de l’italie en mai 1915, bombardant des objectifs de la côte Italienne. En juin 1918, on les fit sortir de l’inaction pour tenter un raid contre le barrage d’Otrante, dans lequel ils formaient l’ossature de la force navale déployée, mais le Szent Istvan fut torpillé et coulé le 10 près le l’île de Premuda par la vedette lance-torpille Italienne MAS15 et toute l’opération fut annulée. Le 1er novembre 1918, alors que les navires passaient officiellement sous contrôle Yougoslave, des hommes-grenouilles Italiens, aprés avoir pénétré dans la rade de Pola, posaient une mine portative sur la coque du Viribus Unitis, provoquant la destruction de celui-ci. Il chavira et coula rapidement. Le Tegetthof fut attribué à l’Italie en dommages de guerre et cellec-i le fit démolir en 1922. Le Prinz Eugen fut alloué à la France qui s’en servit de navire-test désarmé, puis de cible pour ses cuirassés: Il fut ainsi envoyé par le fond le 28 juin 1922 à Toulon. Certains de ses canons auraient dit-on étés conservés et utilisés par les Allemands pour garnir des blockhaus du mur de l’atlantique en 1943-44. Les dreadnoughts de cette classe n’étaient que les premiers d’un vaste plan s’étalant sur dix ans, et devaient êtres suivis par les 4 « Tegetthof améliorés », remplaçant officiels des vieux Monarch. Leurs coques numérotées VIII à XI devaient êtres posées à STT et Danubius entre juillet 1914 et juin 1916 mais ils furent annulés ( voir projets ).

Un excellent lien à signaler: http://www.viribusunitis.ca/model.htm

Caractéristiques:

 Déplacement & Dimensions

 20 000 t, 21 600 T PC, 152,5 x 27,3 x 8,9 m

 Propulsion  2 hélices, 2 turbines Parsons, 12 chaudières Yarrow, 27 000 cv. et 20,3 n. max.
 Blindage  Ceinture 280, casemates 180, réduit 50, tourelles 280, blockhaus 280, ponts 48 mm.
 Armement  12 canons de 305 mm (4×3), 12 de 150 mm, 20 de 66 mm, 4 TLT de 533 mm ( SM ).
 Equipage  1087

autrichCroiseur-cuirassé Kaiserin und Königin Maria Theresia ( 1893 ).

( 1906 )

Le KuK Maria Theresia ( en abrégé ) fut le premier croiseur-cuirassé Austro-Hongrois. Avant lui, la seule expérience de la flotte en matière de croiseurs était les deux croiseurs protégés de la classe Kaiser Franz Joseph I. Il va sans dire que les ingénieurs s’en inspirèrent largement. Pour autant, ce croiseur fit appel dans sa conception à des influences Britanniques: Plusieurs chantiers dont Camell Laird, Fairfield, Napier, et l’incontournable Vickers-Armstrong furent contactés. Mais pour gagner du temps le croiseur non encore nommé, fut mis en chantier le 6 octobre 1891 chez STT de Trieste. Il fut réarmé trois fois: Lors de sa conception originale, il devait comprendre 6 pièces de 150 mm et 14 de 47 mm, mais on jugea trop modest cette dotation, d’autant qu’on comptait lui faire assurer le rôle tenu par un cuirassé. Son lancement se fit le 28 avril 1893 et il fut accepté en service en novembre 1894 avec un armement de 2 pièces de 240 mm Krupp de 35 calibres , 8 pièces Krupp de 150 mm de 35 calibres à tir rapide, 12 Skoda de 47 mm 44 calibres et 6 autres Hotchkiss de 33 calibres, 2 pièces Skoda de 66 mm pour appuyer les débarquements, de type Howitzer ( 15 calibres ), et quatre tubes lance-torpilles formant une défense en losange ( flancs, proue et poupe ). Il fut entièrement reconstruit en 1906 et 1910, perdnant ses épais mâts militaires, et réarmé à l’occasion de manière plus modeste ( voir fiche ci-dessous ), toutes ses pièces de 150 mm étant remises sur le pont principal. Son blindage n’était pas excessivement important, ne dépassant pas 100 mm alors que le calibre de ses pièce était bien supérieur, et magré tout ce gain de poids lui permettait que de tenir 19,35 noeuds, des performances identiques à celles des cuirassés auxquels il était sensé échapper faute e les combattre. Enfin, il fut critiqué pour son exiguité. Il était stationné à Sebenico ( actuellement Sibenik en Croatie ) en 1914 et participa aux bombardements contre le Monténégro, puis retourna au port jusqu’en 1916 comme garde-côte. En janvier 1917 il fut démobilisé et conduit à Pola où il servit de ponton utilitaire, ses pièces étaet débarquées et transférées à l’armée de terre qui les utilisèrent sur le front.

 Déplacement & Dimensions

 5400 t standard – 6000 t PC. – 113,7 x 16,25 x 6,8 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines TE 3 cylindres, 12 chaudières, 9775 cv. et 19,3 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Tourelles 100, casemate 80, ceinture 100, blockhaus 50, ponts 57 mm ; Equipage 475
 Armement 2 pièces de 190, 8 de 150, 14 de 47, 2 de 77 Howitzer, 4 de 37, 4 TLT 445 mm SM ( flancs, av-ar ).

autrichCroiseurs légers classe Panther et SMS Tiger ( 1885-87 ).

Ces trois croiseurs sont regroupés dans la même fiche car procédant de la même philosophie: En 1884, l’amirauté décida de commander deux croseurs béliers-torpilleurs à la Grande-Bretagne pour étudier la construction étrangère, en l’occurence Britannique, alors réputée mondialement. Elle passa donc commande aux chantiers Arsmtrong Elswick qui répondirent avec un design habituel de petit croiseur protégé d’export. Le Panther fut mis en chantier en octobre 1884 et le Leopard en janvier 1885. Ils furent lancés respectivement en juin et septembre 1885 et acceptés en décembre 1885 et mars 1886. Avec leur déplacement de 1557 tonnes, leur armement limité à deux pièces de 120 mm en barbettes, et quelques pièces de 47 mm de 44 calibres dont 6 revolver, leurs 4 tubes lance-torpilles de faible calibre ( 350 mm ), leur valeur militaire était égale à celle de simples canonnières. Néammoins, les ingénieurs impériaux tirèrent quelques enseignements qu’ils appliquèrent à la construction d’un navire à STT, le SMS Tiger.

Ce dernier fut entamé en octobre 1886, lancé en juin 1887 et accepté en mars 1888. Il était plus grand et plus lourd ( 1657 tonnes ), et était inspiré par le croiseur léger HMS panther. Il possédait deux canons de 120 mm en barbettes, et 10 de 47 mm dont 6 revolver, ainsi que les habituels 4 TLT de 350 mm. Il n’était pas plus rapide. Ces trois navires étaient déjà désuets en 1909: On s’appliqua à moderniser les deux Panther en 1909-1910, en supprimant leurs tubes lance-torpilles et leurs canons de 120 mm. Par la suite, le Panther fut utilisé comme garde-côte à Cattaro et en 1917 il fut converti en navire-école des cadets sous-mariniers. Le Leopard fut réduit à une équipage de canonniers, et utilisé à partir de mars 1914 comme garde-côtes à Pola. Enfin, le Tiger fut converti en yacht de l’amirauté en 1905 sous le nom de SMS Lacroma. Son armement fut réduit à 6 pièces de 47 mm. En 1915 il fut complètement désarmé, et en 1918, capturé par les Yougoslaves. Comme les deux autres, il fut ensuite démoli en Italie. Les caractéristiques qui suivent sont celles du Panther en 1914:

 Déplacement & Dimensions

 1560 t standard ; 73,2 x 10,4 x 4,3 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines VEC 2 cylindres, 16 chaudières, 5950-6400 cv. et 18,5 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Ponts 12 mm ; Equipage 92
 Armement 10 canons de 47 mm.

autrichCroiseurs protégés classe Kaiser franz Joseph I ( 1889-90 ).

Les seuls croiseurs modernes jusqu’alors construits pour la marine Austro-Hongroise étaient les deux Panther de 1885 venant des chantiers Anglais Armstrong-Elswick et typiques de ce genre d’unité économique d’export. Ils furent répliqués par STT avec le Tiger en 1887, mais l’amirauté désirait un nouveau type de bâtiment de construction locale. Désignés comme « croiseurs béliers-torpilleurs » ils étaient prévus pour embarquer les pièces lourdes standard de la flotte ( des canons Krupp de 240 mm ), recevoir un blindage plus conséquent et être plus rapides. Concernant le blindage, ce dernier n’était pas plus épais que 90 mm aux endroits les plus sensibles, et de ce fait, la coque se montra trop peu protégée et trop légère pour encaisser les salves des pièces de 240 mm. Le Kaiser Franz Joseph I fut entamé à STT en janvier 1888 et le jumeau le Kaiserin Elisabeth à Pola en juillet 1888. Ils furent lancés respectivement en mai 1889 et septembre 1890 et mis en service en juillet 1890 et janvier 1892. Le temps de construction excessif du Kaiserin Elisabeth conduisit l’amirauté à ne plus confier de constructions importantes aux chantiers de Pola, qui se vit cependant gratifier de la construction des trois croiseurs légers classe Zenta peu aprés. Leur stabilité et leur fragilité de structure posant problème, les deux unités furent reconstruites en 1905-1906: On supprima leus pièces de 240 mm ( origine: 2 pièces de 240 ( 1×2 ), 6 de 150, 2 de 70, 9 de 47, 3 de 37 mm, 4 TLT 400 mm SM (av, ar, flancs ))., remplacées par des pièces de 150 mm en tourelles simples. Leur artillerie secondaire fut également diminuée. Le Kaiser franz Joseph I fut jugé désuet en 1914 et utilisé comme garde-côtes, ancré à Cattaro. En 1917 il fut totalement désarmé et devint un bâtiment-base. Attribué à la France en dommages de guerre, il coula en octobre 1919 au large de Kumbor dans la baie de Cattaro. Le Kaiserin Elisabeth était de son côté ancré à Tsing Tao en Chine en 1914. Sa batterie fut démontée au profit de la batterie côtière « Elisabeth », défendant un secteur de la colonie contre les Japonais. Il fut sabordé deux jours aprés la reddition du port, le 2 novembre 1914.

 Déplacement & Dimensions

 3970 t standard – 4500 t PC. – 103,70 x 14,75 x 5,70 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines HE 3 cylindres, 12 chaudières, 8450 cv. et 19 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Tourelles 90, réduit 30, ceinture 57, blockhaus 50, ponts 38 mm ; Equipage 367
 Armement 2 pièces 150 C40 barbettes, 6 de 150, 14 de 47, 2 de 70 Howitzer, 4 TLT 400 mm.

autrichCroiseurs légers classe Zenta ( 1897-1900 ).

Les trois Zenta furent les derniers croiseurs légers développés par l’empire avant les excellents Admiral Spaun. Ils étaient dans leur conception très proches des croiseurs d’export Britanniques Armstrong Elswick, avec leur armement principal en barbettes avant et arrières et deux pièces de gaillards sous boucliers, et une artillerie secondaire importante. Leur silhouette avec un gaillard d’avant et un gaillard d’arrière surélevés et leur symétrie générale était aussi typique. lls furent construits touts trois à Pola dans le même bassin, à un an d’intervalle, le suivant étant entamé après le lancement du précédent. Le Zenta fut accepté en service en mai 1899, l’Aspern en mai 1900 et le Szigetvàr en septembre 1901. Ils formèrent la 5e division d’éclairage en 1914. Tous trois menèrent une escadrille de destroyers lors des bombardements du Monténégro en août. Le Zenta fut à ce titre coulé par des cuirassés Français le 18 août 1914. Il y eut 173 morts, mais 139 hommes parvinrent à regagner la côte à Podgorica où ils furent fait prisonniers. ( Voir l’action d’Antivari ). Les deux autres furent mis en réserve dès 1917 et désarmés en 1918. L’Aspern servait de ponton à Pola et le Szigetvàr servait de navire-école des torpilleurs, puis plus tard de ponton et de cible. Tous les deux furent attribués à la Grande-Bretagne en réparations, et ces derniers les firent démolir en Italie en 1920. ( Voir aussi illustration sur l’artillerie Austro-Hongroise ).

 Déplacement & Dimensions

 2313 t standard – 2400-2600 t PC; 98 x 11,73 x 4,2 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines VTE 4 cylindres, 8 chaudières, 8160 cv. et 20,8 noeuds.
 Blindage, Equipage  Ponts 25 mm, ceinture 50 mm, blockhaus 50 mm, casemates 35 mm; Equipage 308
 Armement 8 canons de 120 mm, 10 de 47 mm ( 8 Skoda, 2 Hotchkiss ) 2 ML 8 mm, 2 TLT 450 mm flancs.

autrichCroiseur-cuirassé SMS Kaiser Karl IV ( 1898 ).

Partant du principe que le KuK Maria Theresia avait été un semi-échec, le nouveau directeur de la construction navale, Friedrich Popper décida de créér un nouveau croiseur-cuirassé inspiré cette fois des concepts utilisés pour le Habsburg. Il en résultat un navire bien plus grand, plus stable et bien mieux protégé, tout en étant plus rapide. Le Sankt Georg qui suivit lui est souvent assimilé quoique qu’il soit nettement plus grand, et ces deux navires marquaient un air de famille évident avec les trois cuirassés de la classe Herzerzog Karl. Ils gardèrent leur armement bien proportionné jusqu’à leur mise à la retraite, notamment leurs deux pièces de 240 mm, ce alors même que le KuK Maria Theresia troquait en 1906 celles-ci pour des 190 mm plus raisonnables.

Le SMS Kaiser Karl IV fut entamé à STT en juin 1896, lancé en octobre 1898 et achevé en avril 1900. Comme de coutue, il possédait deux Howitzer de 70 mm 15 calibres, e deux pièces de 47 mm Hotchkiss revolver de 33 calibres. Il possédait aussi deux mitrailleuses lourdes Skoda de 8 mm. A bien des égards, il s’agissait d’un excellent navire, quoique faiblement armé aux critères internationaux. Ils participa au bombardement du Monténégro en août 1914, puis aux bombardements de la côte Italienne en mai 1915. Il effectua d’autres sorties depuis Pola jusqu’en 1918. Il fut cédé en réparations à la Grande-bretagne qui le rétrocéda à son tour à l’Italie qui le fit démolir en 1920.

 Déplacement & Dimensions

 6170 t standard – 6865 t PC. – 119 x 17,27 x 6,8 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines VTE 4 cylindres, 16 chaudières, 12 000 cv. et 20,8 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Tourelles 200, casemate 80, ceinture 220, blockhaus 200, ponts 60 mm ; Equipage 535
 Armement 2 pièces de 240, 8 de 150, 18 de 47, 2 de 77 Howitzer, 2 ML 8 mm, 2 TLT 450 mm SM ( flancs ).

autrichCroiseur-cuirassé SMS Sankt Georg ( 1903 ).

Après la sortie du Kaiser Karl IV, l’amirauté impressionnée par le nouveau bâtiment commanda immédiatement une réplique améliorée au chantier STT de Trieste. Le Sankt Georg ( Saint Georges ) était donc étroiement dérvé du premier dont il retirait une apparence similaire, mais les différences étaient nombreuses: Il était plus long de 5 mètres, plus large de 2 mètres, plus puissant – et par conséquent plus rapide, frisant les 23,8 noeuds aux essais, tandis que son blindage fut légèrement diminué par endroits, augmenté pour d’autres ( comme le réduit central, les tourelles ), et mieux réparti. Mais surtout son artillerie principale était groupé en une tourelle double à l’avant tandis que l’artillerie secondaire était renforcée par 5 pièces de 190 mm, aux côtés de 4 de 150 mm. Ces premières étaient groupées à raison de 4 en barbettes centrales, deux tirant en chasse et deux en retraite, avec un débattement de plus de 90° permettant un tir latéral, et la cinquième en une tourelle unique à l’arrière, tirant en retraite. Cette suprématie du tir en chasse était une vieille habitude commune également à l’Italie et à d’autre pays.

Les pièces de 150 mm Skoda de 40 calibres étaient réparties en quatre barbettes à l’avant et à l’arrière du pont de batterie, l’armement léger réparti entre le pont supérieur, les superstructures es passerelles et les mâts militaires. Contrairement au KuK maria Theresia, ces derniers ne posèrent pas de problèmes de stabilité et furent conservés sur le Sankt Georg comme sur le kaiser Karl IV. Le Sankt Georg fut finalement lancé le 8 décembre 1903 et mis en service le 21 juillet 1905. Comme le Kaiser Karl IV il fut très actif, participant à toutes les opérations de la marine Austro-hongroise. On lui ajouta un canon de 77 mm AA Skoda de 50 calibres en 1916. Il fut offert en réparations à la Grande-bretagne qui le fit démolir en Italie en 1920.

 Déplacement & Dimensions

 7300 t standard – 8070 t PC. – 124,30 x 19 x 6,8 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines VTE 4 cylindres, 16 chaudières, 15 000 cv. et 22 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Tourelles 210, réduit 190, ceinture 165, blockhaus 200, ponts 50 mm ; Equipage 630
 Armement 2 pièces de 240 ( 1×2 ), 5 de 190, 4 de 150, 8 de 47, 2 de 77, 2 de 37, 2 ML 8 mm, 2 TLT 450 mm SM ( flancs )

autrichCroiseurs légers classe Admiral Spaun ( 1909-13 ).

Le croiseur léger Admiral Spaun fut mis en chantier à Pola en mai 1908 dans l’optique du nouveau plan d’armement, qui spécifiait outre les cuirrassés, 8 croiseurs éclaireurs. Huit ans s’étaient écoulés depuis l’achêvement du dernier des Zenta. Aussi, les leçons des prédécents échecs avaient étés retenus. De plus la commission navale chargée d’étudier la commande d’un navire de 3500 tonnes insista sur le rôle essentiel de ce bâtiment, dont la principale qualité mise en avant était la vitesse. On eut recours fort logiquement aux turbines et la coque devait permettre d’aménager le nombre de chaudières nécéssaire pour obtenir une puissance et une vitesse supérieure aux croiseurs de l’époque, quitte à sacrifier protection et armement. L’empire n’ayant pas d’expérience des turbines, on commanda directement à la Grande-Bretagne, un lot de six turbines Parsons, dont deux de croisière, naturellement couplées avec 16 chaudières Yarrow à tubes d’eau, pour quatre hélices. La longue coque garantissait une excellente hydrodynamique. Mais ce bâtiment lancé en 1909 et achevé en 1910 fut considéré comme un prototype de série. Le début de sa carrière fut donc incertain car le navire fut souvent immobilisé pour des réglages et des problèmes de structure et de propulsion. On ne retint pas sa configuration de propulseurs.

En 1911, la première des trois autres unités de série, SMS Saida, fut entamée à CNT de Montfalcone. Quand aux Helgoland et Novara, ils furent lancés en 1912 et 1913 aux chantiers Danubius, de Fiume, seul le Saida étant accepté en service avant la guerre ( 1er août 1914 ). Le Helgoland entra en fonction le 29 et le Novara en janvier 1915. Ils étaient renforcés, dispposaient de turbines Allemandes AEG ou locales Mems-Pfenniger, et recevaient deux canons de 100 mm supplémentaires. En 1916, il reçurent un canon de DCA de 66 mm, et trois bancs doubles de TLT de 533 mm dont un en poupe. Tous furent très actifs, participant à nombre d’opérations où leur rapidité fut un avantage. L’Admiral Spaun fut attribué en 1918 à la Grande-Bretagne et démoli en Italie. Les Saida et Helgoland furent attribués aux Italiens, servant jusqu’en 1937 ( Venezia et Brindisi ), et le Novara devint le Français Thionville, désamé en 1932.

 Déplacement & Dimensions

 3500 t standard, 4010 t PC; 130,6 x 12,8 x 5,3 m

 Propulsion  2 hélices, 2 turbines, 16 chaudières Yarrow, 30 178 cv. et 27 noeuds max.
 Blindage, Equipage  Ponts 20 mm, ceinture 60 mm, boucliers 40 mm, blockhaus 50 mm; Equipage 340
 Armement 9 canons de 100 mm, 1 de 47 mm.

autrichDestroyers de 2e classe ( 1887-96 )

Le SMS Planet ( 1889 ) Cliquez pour voir le Trabant au 1/200e et les autres destroyers.

Entre 1887 et 1905, pas moins de 8 destroyers furent commandés à différents chantiers pour tester le design idéal afin d’entreprendre une série homogène de bâtiments. Le Meteor, les Blitz et Comet, sister-ships, furent commandés aux chantiers Allemands Schichau à Elbing. Ils déplaçaient 425 et 435 tonnes, filaient 17 noeuds pour le premier, 21 pour les deux autres, et étaient armés de 8-9 pièces de 47 mm et 2 TLT simples de 450 mm dont un en proue. Le Planet fut le premier d’une « classe » de 4 prototypes très proches en dimensions et en apparence quoique venant tous de chantiers différents. Il s’agissait du Planet ( Palmer à Newcastle ), Trabant ( STT ), Satellit ( Schichau ), et Magnet ( Schichau ), lancés en 1889, 1890, 1892, 1896. Ils déplaçaient de 525 à 616 tonnes, filaient de 19 à 24 noeuds, et étaient armés invariablement de 2 TLT de 450 mm, 6-8 pièces revolver de 47 mm et 1-2 de 70 mm. Quand au Huszàr, lancé en 1905 chez Yarrow à Londres, il est décrit dans la fiche correspondant à la série.

Tous ces destroyers étaient actifs en 1914, quoique ayant une valeur militaire bien plus faible que les Tàtra. Ils furent surtout utilisés pour la défense côtière ou comme dragueurs de mines ( Planet, Trabant en 1915 ) et connurent des destin différents: Les trois premiers ainsi que trois autres furent attribués à l’Italie en 1920, un à la France, et prestement démolis, le Magnet étant endommagé gravement par un torpillage de submersible, perdant sa poupe. Il survécut et elle fut reconstruite. Deux autres furent rééquipés en chaudières modernes. Les caractéristiques suivantes sont celles du Planet ( 1889 ):

 Déplacement & Dimensions

 525t standard, 590 t PC; 64 x 7 x 2,8 m

 Propulsion  2 hélices, 2 machines VTE, 6 chaudières Yarrow, 3000 cv. et 19 noeuds max.
 Blindage, Equipage  aucun; Equipage 84
 Armement 8 canons de 47 mm, 2 de 70 mm, 2 TLT 400 mm.

autrichTorpilleurs classe Huszàr ( 1905 )

huszar_red

Les Destroyers de la classe Huszàr étaient parmi les plus répandus de la flotte en 1914. Le prototype de cette série de 13 unités, Huszàr premier du nom, fut perdu sur un écueil en 1908 et par conséquent remplacé par un second du même nom en 1910. Tous furent lancés entre 1905 et 1910 et leurs équipage avaient encore une courte expérience au moment de l’ouverture du conflit. Il s’agissait en fait de simples torpilleurs de haute mer à rayon d’action et tonnage supérieur, et ce choix reflétait la difficulté de la double Monarchie à sortir du schéma traditionnel d’une marine de défense côtière. En 1913 leurs canons de 47 mm furent remplacés par 5 pièces de 66 mm.

A part le Streiter, perdu lors d’une collision en mars 1918, et le Wildfang qui sauta sur une mine en 1917, tous survécurent au conflit et furent transmis au titre des réparations à l’Italie, à la France et à la Grêce, qui s’empressèrent de les démolir en 1920.

Caractéristiques:

 Déplacement & Dimensions

 390 tonnes, 68.4 x 6,3 x 1,90m

 Propulsion  4 chaudières Yarrow à tubes d’eau, 2 hélices, 3000 cv. et 28.5 Noeuds max.
 Equipage  70
 Armement  1 canon de 66, 7 canons de 47mm, 2 TLT de 450mm.

autrichDestroyers classe Tàtra ( 1912-17 )

En mai 1910, l’amirauté commanda un design de nouveau destroyer de 800 tonnes équipé de turbines at capables de dépasser 32 noeuds, aux chantiers Danubius, CNT, STT et même Vulcan à Stettin. Finalement, Danubius, en Hongrie, fut choisi pour favoriser le vote des Hongrois en faveur du budget de 1911 pour la construction des nouveaux dreadnoughts. Porto Ré ( aujourd’hui Kraljevica ), une division des chantiers, se vit ainsi confier la construction de 6 bâtiments d’un nouveau genre. Les Huszàr avec leur pont continu et bas n’étaient guère autre chose que des torpilleurs de haute mer adaptés à l’Adriatique. Les Tàtra changeaient la donne avec pour la première fois un gaillard d’avant surélevé d’un pont, améliorant notablement la tenue en mer. Ces navires étaient susceptibles de pouvoir intervenir par tous les temps et d’avoir un rayon d’action bien supérieur. Ils étaient aux essais capables d’atteindre et même de dépasser la vitesse spécifiée au contrat, soit 32,5 noeuds, et avaient un combustible mixte charbon/mazout pour gagner de la place. Ils revendisquaient 20 600 cv contre les 6000 seuelement des Huszàr. On mesure ainsi la progression accomplie.

Ces navires ( Tàtra, Balaton, Csepel, Luia, Triglav et Orjen ) furent lancés en 1912-13, et furent très actifs. Le Liua et le Triglav sautèrent sur des mines au large de Durazzo, tandis que les quatre autres furent attribués à l’Italie et continuèrent à servir en tant que Fasana, Zenson, ( démolis en 1923 ), Muggia ( perdu dans une tempête en 1929 ) et Pola ( renommé Zenson et désactivé en 1937 ). Le succés des Tàtra fit beaucoup pour une nouvelle commande aux même chantiers en 1914 de 6 unités, mais la guerre interrompit ce prpcess et la commande fut ramenée en 1916 à quatre unités ( Triglav, Lika, Dukla et Uzsok ) notamment pour remplacer les pertes; Ces derniers avaient un gaillard d’avant allongé de deux mètres, et deux affûts de 66 mm en configuration AA. Ils furent acheévs tard et peu actifs, puis attribués à l’Italie en 1920 ( Grado, Cortellazo, Montfalcone, rayés en 1937-39 ) et à la France ( Matelot Leblanc, rayé en 1936 ). Quatre autres unités armées de pièces de 120 mm furent commandées en décembre 1917, mais jamais entamées.

 Déplacement & Dimensions

 850 t standard, 1000 t PC; 83,5 x 7,8 x 3 m

 Propulsion  2 hélices, 2 turbines AEG-Curtiss, 6 chaudières ( 2 mixtes ), 20 600 cv. et 32,6 noeuds max.
 Blindage, Equipage  aucun; Equipage 114
 Armement 2 canons de 100 mm, 6 de 66 mm, 1 ML Skoda 8 mm, 4 ( 2×2 ) TLT 450 mm..

autrichTorpilleurs de haute mer classe Natter ( 1896-99 )

Le Natter

En 1914, une escadrille de 6 torpilleurs de haute mer anciens était également en service. Il s’agissait d’une série de 4 unités construites à Yarrow en 1898-99, du Natter ( Schichau, 1896 ), et du Viper ( Yarrow, 1896 ). En 1914 ils étaient surrannés, le Natter servant de torpilleur de défense côtière à Pola, et les bâtiments Yarrow attachés à une escadrille côtière également à Pola. Ils devinrent des dommages de guerre pour la France et la Grande-Bretagne, mais furent promptement démolis.

 Déplacement & Dimensions

132 tonnes, 46,50 x 4,70 x 2,30 m

 Propulsion 2 hélices, 2 mach. VTE, 2 chaudières, 2000 cv. et 24,5 n. max.
 Equipage 21
 Armement 2 canons de 47 mm revolver, 3 TLT de 450 mm ( 1 en proue ).

autrichTorpilleurs côtiers de 1ere classe ( Bussard et prototypes, 1886-89 )

Sperber Rabe

La plus importante série de torpileurs déployés en 1914 était celle des Bussard, construits à raison de 20 unités dans trois chantiers, Pola ( la majorité ), Schichau, et STT ( 5 et 6 ). Le Weihe fut le seul rayé des listes en 1911, mais en 1914 ils étaient obsolètes. Ils avaient étés précédés par les deux Adler de Yarrow ( 1884 ), rayés des listes en 1911, et les deux Sperber ( 1884, convertis au mazout en 1905 ) qui servirent de prototypes. Ces petites unités dépendantes de la météo furent réparties en escadrilles de défense des ports, Pola, Cattaro, Fiume, Trieste. En 1920 ils furent distribués à l’Italie en dommages de guerre, laquelle les fit démolir en 1920, et 4 à la Yougoslavie, qui servirent encore quelques temps..

 Déplacement & Dimensions

88 tonnes, 39,90 x 4,80 x 1,90 m

 Propulsion 2 hélices, 2 mach. VTE, 2 chaudières, 1000 cv. et 19 n. max.
 Equipage 16
 Armement 2 canons de 37 mm revolver, 2 TLT de 450 mm ( 1 en proue ).

autrichTorpilleurs de haute mer classe Kaiman ( 1905-09 )

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En 1914, le gros des torpilleurs de haute mer de qualité était constitué de bâtiments de la classe Kaiman, qui succédaient aux errements des Natter ( Schichau ) et les quatre Cobra construits chez Yarrow en 1896-99. L’amirauté passa commande une nouvelle fois d »un prototype chez Yarrow. Le Kaiman fut lancé et délivré en 1904 et était plus grand et nettement plus marin que les torpilleurs précédents. Une série fut alors lancée chez STT et Danubius ( Fiume ) afin de répartir également la production entre Hongrois et Autrichiens. 23 unités sortirent des chantiers, les derniers acceptés en service en février 1910, mais en novembre 1913 ils reçurent les nouvelles dénominations chiffrées ( série TB 51T pour les navires de Trieste, et TB 64F pour ceux de Fiume ). En mai 1917 on simplifia l’appelation, et la série devint connue comme TB 50. Jugés excellents, ils firent grand service jusqu’en 1918. Quatre furent transférés à la Yougoslavie après la guerre, utiisés jusqu’en 1928, et les autres attribus à la Grane-Bretagne qui les fit démolir.

 Déplacement & Dimensions

210 tonnes, 56,90 x 5,40 x 1,40 m

 Propulsion 2 hélices, 2 mach. VTE 4 cyl., 2 chaudières, 3000 cv. et 26,5 n. max.
 Equipage 38
 Armement 4 canons de 47 mm revolver, 3 TLT de 457 mm, 1 ML 8 mm Skoda en 1915.

autrichTorpilleurs de haute mer classe TB 74T ( 1913-14 )

Les torpilleurs de haute mer les plus modernes de la flotte étaient les huit unités de la classe TB 74 T ( nouvelle appelation en 1913 ). Ils furent étudiés dès 1910 par l’amirauté, sur un déplacement de 275 tonnes et sur des bases très spécifiques comme la possibilité de pouvoir joindre le détroit d’Otrante depuis Cattaro en 10 heures à plein régime ( 30 noeuds ), dans le cadre du scénario envisagé concernant le blocus du détroit par l’ennemi. STT remporta le contrat, mais les navires concernés étaient les premiers de cette taille équipés de turbines, qui leurs causèrent au début des pannes à répétition. Marins, ils mettaient à profit la surélévation du gaillard d’avant à la manière des Hochseetorpedoboote Allemands. Lorsque leurs problèmes de propulseurs furent réglés ( 4 étaient opérationnels en août 1914 ), ils furent très activement employés pour l’escorte, la chasse aux submersibles, le draguage de mines et survécurent à la guerre. Quatre furent attribués à la Roumanie ( rayés en 1927 ), et quatre à la Yougoslavie ( rayés en 1939, mais deux furent capturés par les Italiens. Un fut coulé en 1945 et l’autres retourna dans la marine Yougoslave, servant jusqu’en 1959… ).

 Déplacement & Dimensions

262 tonnes, 57,80 x 5,80 x 1,50 m

 Propulsion 2 hélices, 2 turbines Parsons, 2 chaudières TE Yarrow , 5000 cv. et 28 n. max.
 Equipage 41
 Armement 2 canons de 66 mm, 2 TLT de 450 mm, 1 ML 8 mm Skoda.

autrichTorpilleurs de haute mer classe TB 82F ( 1914-16 )

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Les bons résultats des TB 74T conduisirent l’amirauté à poursuivre la série en commandant 16 autres unités aux chantiers Danubius à Fiume ( d’ou le « F » de l’appelation, abandonnée en mai 1917 ). La série allait du TB 82 au TB 97 ). Extérieurement, leur principale différence résidait dans leur deux cheminées, reflétant le choix de turbines AEG-Curtiss, mais ils étaient aussi plus longs d’un mètre, et la plupart furent équipés en 1917 de nouveaux affûts AA pour leurs pièces de 66 mm de 30 calibres. Ils furent acceptés en service entre juillet 1915 et décembre 1916 et furent très actifs. Ils n’enregistrèrent aucune perte au combat, et après la guerre, furent attribués à la Roumanie ( 3, dont un perdu durant la seconde GM ), à la Yougoslavie ( 4, capturés par les Italiens en 1941 ), et d’autres vendusdont 6 au Portugal, encore actifs en 1938-40, et 3 à la Grèce, qui en perdit 2 en 1941. Le Cer Yougoslave servit jusqu’en 1963, un indicateur de la bonne qualité de leur construction…

 Déplacement & Dimensions

244 tonnes – 267 PC, 58,80 x 5,80 x 1,50 m

 Propulsion 2 hélices, 2 turbines Parsons, 2 chaudières TE Yarrow , 5000 cv. et 28 n. max.
 Equipage 41
 Armement 2 canons de 66 mm, 2 TLT de 450 mm, 1 ML 8 mm Skoda.

autrichTorpilleurs de haute mer classe TB 98M ( 1914 )

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Ce nouveau type de torpilleurs de haute mer fut développé après le lancement de la seconde série Tb 82 F. Le M était en rapport avec le chantier dont ces trois navires sont issus, CNT de Montfalconen et ils procédaient de la même philosophie que les précédents. CNT avait cependant modifié le design, puicque ces bâtiments étaient plus gtands et sensiblement plus lourds, ainsi que plus rapides grâce à de nouvelles turbines de construction locale Melms-Pfenniger. Leur armement restait inchangé en revanche leur apparence différait notablement, avec un gaillard d’avant plus long et rabaissé. Tous trois, mis en service en 1915 et début 1916, virent une activité importante, comme tous les autres bâtiments légers de la flotte. En 1920, ils furent vendus à la Grèce et renommés Kyzikos, Kios et Kidonaï. Ils furent tous trois coulés en 1941 lors des offensives de la Luftwaffe durant la campagne des Balkans.

 Déplacement & Dimensions

250 tonnes – 265 PC, 60,40 x 5,60 x 1,50 m

 Propulsion 2 hélices, 2 turbines MP, 2 chaudières TE Yarrow , 5000 cv. et 29,5 n. max.
 Equipage 41
 Armement 2 canons de 66 mm, 2 TLT de 450 mm, 1 ML 8 mm Skoda.

autrichTorpilleurs côtiers classes TBI et TBVII ( 1909-10 )

tbxi

Les Torpilleurs côtiers vieillissants de la flotte ( 1880 pour certains ), devaient trouver un remplacement d’urgence. L’amirauté avait envisagé trois projets avant de retenir des moteurs avec chaudières à tubes Yarrow. Deux séries furent construites, 6 unités chez STT (1909-10) et 6 chez Danubius, à Fiume (1910-11). Ils étaient de bons marcheurs et particulièrement stables et fiables en mer formée. De ce fait, ils donnèrent toute satisfaction durant le conflit, opérant de nombreuses mission d’escorte, de chasse aux mines et aux submersibles. Le TB XI ( ci-dessus ) fut l’objet d’une mutinerie de son équipage le 5 octobre 1917. Les officiers furent faits prisonniers, et le navire rallia l’Italie, où il fut incorporé et servit sous ce drapeau jusqu’en 1925, au sein des douanes Italiennes. Les autres survécurent au conflit et furent attribués en dommage de guerre et tous sauf un, démolis début 1920.

 Déplacement & Dimensions

116 tonnes, 44.2 x 4,3 x 1,20m

 Propulsion 2 chaudières Yarrow TE, 2 machines 3-cylindres, 1 hélice, 2500 cv. et 28 n. max.
 Equipage 20
 Armement 2 canons de 47mm, 2 TLT de 450mm.

autrichU-1 ( 1909 )

u1

Premier submersible de la marine Austro-Hongroise, l’U1 et son jumeau U2, étaient issus des plans de l’ingénieur Américain Thomas Lake. Leurs machines à essence d’origine étaient sous-puissantes et furent rapidement remplacées. Les procédures d’immersion étaient particulièrement laborieuses, au point qu’il leur fallait 8 minutes pour plonger. De ce fait, ils ne virent jamais le feu, étant versés dans l’entraînement des équipages à Pola jusqu’en janvier 1918, date de leur mise au rebus. Ils furent cédés à l’Italie en 1920, qui s’empressa de les faire démolir.

 Déplacement & Dimensions

 220-277 tonnes, 30.8 x 4,8 x 3,90m

 Propulsion  2 moteurs électriques, et deux diesels, 2 hélices, 200/720 cv. et 6/10.3 n. max.
 Equipage  17
 Armement  1 canon démontable de 37mm, 3 TLT de 450mm ( deux proue, un poupe ).

autrichClasse U-3 ( 1909 )

u1

Alors que les premiers submersibles Austro-Hongrois étaient d’origine Américaine, de brevet Lake, les deux suivants furent commandés en Allemagne à Germaniawerft et permirent de tester l’avance technologique de ce pays. L’U3 et l’U4, délivrés en 1908 étaient à double coque et ballasts internes. Aux essais, leurs dérives posèrent des problèmes de conception et durent êtres refaits. Globalement ils furent toutefois satisfaisants, contrairement aux submersibles précédents et largement mis en oeuvre durant la guerre: L’U3 fut coulé par le destroyer Bisson après un attaque ratée du Città di Catania, et après avoir été éperonné et contraint à faire surface en août 1915. L’U4 coula le croiseur-cuirassé Giuseppe Garibaldi le 18 juillet 1915 et de nombreux autres navires. Il fut cédé la France en 1919 et démoli en 1920.

 Déplacement & Dimensions

 240-300 tonnes, 42.3 x 4,5 x 3,8 m

 Propulsion  2 hélices, 2 mot. élect., et deux mot. ess., 2 hélices, 600/320 cv. et 12/8.5 n. max.
 Equipage  21
 Armement  2 TLT de 450mm ( proue, 3 torpilles ).

autrichClasse U-5 ( 1909 )

Après avoir essayé Lake et Germaniawerft, l’amirauté Austro-Hongroise se tourna vers Holland. Elle commanda deux unités, et une troisième en option, aux chantiers Whitehead installée à Fium qui produisait des design Holland sous licence. Le montage industriel faisait que les modules de base étaient asemblés aux USA et achevés à Fiume, ce qui posa des problèmes de structure. L’U5 et l’U6 furent lancés en 1909, et l’U7 ( rebaptisé U12 ) finalement lancé en 1911. Ce dernier fut offert à la vente aux Autrichiens qui le refusèrent après leurs déboires avec les U5 et U6, et l’achetèrent alors qu’il était encore invendu en août 1914. Les tubes lance-torpilles étaient mobiles et avaient des trappes d’ouverture en feuille de trèfle. L’U5 sauta sur une mine en 1917 mais il fut récupéré et réparé. On lui ajouta une nouvelle passerelle de type Allemand et un canon de 75 mm. L’U6 tenta de pénétrer dans le barrage d’Otrante et fut pris dans un filet. Son équipage l’évacua après l’avoir sabordé. L’U12 sauta sur une mine en tentant de forcer l’entrée de Venise en août 1916.

 Déplacement & Dimensions

 240-273 tonnes, 32,1 x 4,2 x 3,9 m

 Propulsion  2 hélices, 2 mot. élect., et deux mot. ess., 2 hélices, 500/230 cv. et 10,7/6 n. max.
 Equipage  19
 Armement  2 TLT de 450mm ( proue, 4 torpilles ).

autrichClasse U-10 ( 1915 )

Les U-7 – U11 ayant étés trop grands pour être construits par tronçons acheminés à Pola par rail, ils ne gagnèrent jamais l’adriatique ( on était en novembre 1914 ). Ils furent revendus à l’Allemagne et rejoignirent la Hochseeflotte. Par contre, les chantiers AG Weser proposèrent de construire des UB1 en sections démontables, qui du fait de leur tonnage réduit pouvaient êtres acheminés par rail jusqu’à Pola et assemblés sur place. Cinq unités furent ainsi commandées en avril 1915, et ce furent d’abord les U10 et U11 qui entrèrent en service en juin-juillet 1915 avec un équipage Allemand et un officier Autrichien, puis les U15, 16 et 17 en décembre 1915 cette fois avec un équipage entièrement Austro-Hongrois. Ils reçurent tous un canon de 37 mm, puis de 47 mm en novembre 1917, l’U11 recevant un 66 mm. L’U16 torpilla en octobre 1916 le destroyer Nembo, mais fut éperonné par le cargo Borminda et sabordé. L’U10 sauta sur une mine en juillet 1918, fut récupéré et conduit à Trieste, mais jamais réparé. Les autres, accordés à l’Italie, furent démolis à Pola en 1920.

 Déplacement & Dimensions

 125 -140 tonnes surf./plongée, 27, 9x 5,2 x 2,7 m

 Propulsion  1 hélice, 1 diesel, 1 mot. élect., 260/120 cv. et 6,5/5,5 n. max.
 Equipage  17
 Armement  2 TLT de 450mm ( proue, 4 torpilles ).

autrichSMS U-14 ( 1912 )

L’un des meilleurs submersibles Austro-Hongrois fut l’U14, dont la « double vie » est une histoire intéressante: Il s’agissait en effet à l’origine du submersible Français Curie ( classe Brumaire, type Laubeuf, 1912 ). Le Curie fut envoyé en Adriatique dès 1914 pour surveiller les sorties de la flotte et du trafic marchand, mais tenta également de pénétrer dans Pola pour torpiller les plus belles unités de la flotte. Le 20 décembre 1914, il y était presque parvenu mais se fourra dans un filet et ne put s’en dégager. Il fut ensuite découvert et canonné jusqu’à sa destruction. Il fut renfoué dès janvier 1915, envoyé au chantier de Pola pour être réparé et modifié. Entre autres, on lui ajouta un nouveau kiosque de type Germanique, un canon de 88 mm, et deux Diesels Allemands. Il fut accepté en service ennovembre 1916 après essais et sous le commandement de Georg Ritter Von Trapp ( rendu plus tard célèbre par le cinéma ), eut un beau tableau de chasse. Il fut attribué à la France après la guerre et servit jusqu’en 1928 sous son ancien nom…

 Déplacement & Dimensions

 263 – 300 tonnes surf./plongée, 36,1 x 4,4 x 3,7 m

 Propulsion  2 hélices, 2 diesels, 2 mot. élect., 284/280 cv. et 9,2/5,8 n. max.
 Equipage  22
 Armement  2 TLT de 500 mm ( proue, 4 torpilles ), 1 canon de 88 mm, 1 ML 8 mm.

autrichClasse U-20 ( 1916 )

Quatre submersibles furent produits à Whitehead de Fiume en 1915, sur des plans conçus au départ pour une commande Danoise, celle des Havmanden en 1912. Leur design était donc inspiré de la licence Holland, mais leur délai de construction fut considérable, du fait de l’attribution de leur construction à de nombreux sous-contractants Autrichiens et Hongrois. Les U20 et 21 à Pola, les U22 et 23 à UBAG. Ils étaient opérationnels en octobre-novembre 1917 et leur campagne active fut courte et sans succés. L’U23 fut coulé en dirgigeant une attque dans le passage d’Otrante contre un convoi Italien en février 1918, l’U20 fut torpillé par le submersible Italien F12 devant l’estuaire du Tagliamento en juillet 1918, et les deux autres cédés à l’Italie et à la France et promptement démolis.

 Déplacement & Dimensions

 173 – 210 tonnes surf./plongée, 38,8 x 4 x 2,8 m

 Propulsion  1 hélice, 1 diesel, 1 mot. élect., 450/160 cv. et 12/9 n. max.
 Equipage  18
 Armement  2 TLT de 450 mm ( proue, 4 torpilles ), 1 canon de 66 mm, 1 ML 8 mm.

autrichClasse U-27 ( 1916-17 )

La série la plus « prolifique » et de loin la meilleure de la marine Austro-Hongroise fut celle des U27, conçus sur la base de licence Allemande du type UBII. L’ordre fut donné à Pola le 12 octobre 1915 et pas moins de 8 unités furent entamées, dont deux aux chantiers Danubius à Fiume. Ils furent lancés en 1916-17 et opérationnels en 1917, l’U41 étant agrandi de 77 cm pour loger les diesels de l’U6, endommagé au combat mais récupéré. Ils se constituèrent en peu de temps un excellent tableau de chasse, l’U27 coulant un destroyer et 33 cargos, l’U28, sous les ordres du Cdt. Zdenko Houdecek, un destroyer et 11 cargos. L’U30 fut coulé dans le détroit d’Otrante en 1917, les autres alloués après guerre à l’Italie et démolis à Fiume et Venise.

 Déplacement & Dimensions

 264 – 300 tonnes surf./plongée, 36,9 x 4,4 x 3,7 m

 Propulsion  2 hélices, 2 diesels, 2 mot. élect., 270/280 cv. et 9/7,5 n. max.
 Equipage  23
 Armement  2 TLT de 450 mm ( proue, 4 torpilles ), 1 canon de 75 mm, 1 ML 8 mm.

autrichClasse U-43 ( 1917 )

Les deux derniers submersibles Austro-Hongrois à entrer en service furent l’U43 et l’U47, du type UBII, construits à Weser en 1916 et convoyés par rail Pola, assemblés sur place, et entrant en service sous pavillon et équipage Allemands. Ils furent vendus le 21 juin 1917 à la marine Austro-Hongroise, mais ne furent pas longtemps actifs. Après l’armistice, ils furent offerts en dommages de guerre à la France et démolis in situ en 1920.

 Déplacement & Dimensions

 263 – 300 tonnes surf./plongée, 36,1 x 4,4 x 3,7 m

 Propulsion  2 hélices, 2 diesels, 2 mot. élect., 284/280 cv. et 9,2/5,8 n. max.
 Equipage  22
 Armement  2 TLT de 500 mm ( proue, 4 torpilles ), 1 canon de 88 mm, 1 ML 8 mm.

autrichAvisos-torpilleurs classe Zara ( 1879-83 )

Ces quatre élégants avisos, au gréément de barquentin, étaient au sein de la marine Austro-Hongroise classés comme navires porte-torpilles, à une époque ou le torpilleur proprement dit était encore au stade expérimental. Cependant, dès leur achêvement, ils furent jugés plus utiles comme yachts d’agrément que comme navires de guerre. Trop lents pour leur premier rôle et trop exigus. Les deux premiers, Zara et Spalato, étaient issus de Pola et de STT. Le Sebenico issu de Pola en 1882 était plus grand ( 882 tonnes ), et n’avait qu’un mât, et le Lussin ( STT en 1883 ) était encore plus grand ( 995 tonnes, 80 mètres de long ). Ils furent tous réarmés avant 1914, et occupèrent des rôles d’instruction pour la flotte, sauf le Lussin, désarmé en 1910 et utilisé comme yacht de l’amirauté, rééquipé avec deux Diesels MAN. En 1916 il formait des sous-mariniers à Pola. Tous les quatre furent cédés à l’Italie qui les fit démolir.

Caractéristiques: Zara, ( instruction des cadets de la flotte à Pola ) 1917:

 Déplacement & Dimensions

838 tonnes, 62,7 x 8,20 x 3,70 m

 Propulsion 1 hélice, 1 mach. HTE 2 cyl., 2 chaudières, 2600 cv. et 14,3 n. max.
 Equipage 32+50
 Armement 2 canons de 66 mm, 4 de 47 mm, 2 TLT 350 mm.

 

 

 

autrichMouilleur de mines SMS Chamaleon ( 1913 )

Ce bâtiment spécifiquement conçu dans ce rôle fut entamé aux chantiers de Pola et lancé en 1913. Son artillerie était composée de pièces Skoda de 90 mm en affûts standards, placés sur les flancs, et dux pièces sur affûts AA, également de 45 calibres, sur les deux gaillards. Il était opérationnel au moment de la guerre et servit amplement. Il était bien plus efficace que les autres mouilleurs de mines, bâtiments civils trasformés ou torpilleurs déclassés. En 1920 il fut démobilisé, transféré en dommages de guerre à la Grande-Bretagne qui le fit démolir en Italie.

 Déplacement & Dimensions

1100 tonnes – 1165 PC, 87 x 9,20 x 2,70 m

 Propulsion 2 hélices, 2 mach. VTE 4 cyl., 2 chaudières Yarrow , 5500 cv. et 20,8 n. max.
 Equipage 154
 Armement 4 canons de 90 mm dont 2 AA, 300 mines C12.

autrichDestroyers classe Tàtra ( 1912-17 )

En mai 1910, l’amirauté commanda un design de nouveau destroyer de 800 tonnes équipé de turbines at capables de dépasser 32 noeuds, aux chantiers Danubius, CNT, STT et même Vulcan à Stettin. Finalement, Danubius, en Hongrie, fut choisi pour favoriser le vote des Hongrois en faveur du budget de 1911 pour la construction des nouveaux dreadnoughts. Porto Ré ( aujourd’hui Kraljevica ), une division des chantiers, se vit ainsi confier la construction de 6 bâtiments d’un nouveau genre. Les Huszàr avec leur pont continu et bas n’étaient guère autre chose que des torpilleurs de haute mer adaptés à l’Adriatique. Les Tàtra changeaient la donne avec pour la première fois un gaillard d’avant surélevé d’un pont, améliorant notablement la tenue en mer. Ces navires étaient susceptibles de pouvoir intervenir par tous les temps et d’avoir un rayon d’action bien supérieur. Ils étaient aux essais capables d’atteindre et même de dépasser la vitesse spécifiée au contrat, soit 32,5 noeuds, et avaient un combustible mixte charbon/mazout pour gagner de la place. Ils revendisquaient 20 600 cv contre les 6000 seuelement des Huszàr. On mesure ainsi la progression accomplie.

Ces navires ( Tàtra, Balaton, Csepel, Luia, Triglav et Orjen ) furent lancés en 1912-13, et furent très actifs. Le Liua et le Triglav sautèrent sur des mines au large de Durazzo, tandis que les quatre autres furent attribués à l’Italie et continuèrent à servir en tant que Fasana, Zenson, ( démolis en 1923 ), Muggia ( perdu dans une tempête en 1929 ) et Pola ( renommé Zenson et désactivé en 1937 ). Le succés des Tàtra fit beaucoup pour une nouvelle commande aux même chantiers en 1914 de 6 unités, mais la guerre interrompit ce prpcess et la commande fut ramenée en 1916 à quatre unités ( Triglav, Lika, Dukla et Uzsok ) notamment pour remplacer les pertes; Ces derniers avaient un gaillard d’avant allongé de deux mètres, et deux affûts de 66 mm en configuration AA. Ils furent acheévs tard et peu actifs, puis attribués à l’Italie en 1920 ( Grado, Cortellazo, Montfalcone, rayés en 1937-39 ) et à la France ( Matelot Leblanc, rayé en 1936 ). Quatre autres unités armées de pièces de 120 mm furent commandées en décembre 1917, mais jamais entamées.

 Déplacement & Dimensions

 850 t standard, 1000 t PC; 83,5 x 7,8 x 3 m

 Propulsion  2 hélices, 2 turbines AEG-Curtiss, 6 chaudières ( 2 mixtes ), 20 600 cv. et 32,6 noeuds max.
 Blindage, Equipage  aucun; Equipage 114
 Armement 2 canons de 100 mm, 6 de 66 mm, 1 ML Skoda 8 mm, 4 ( 2×2 ) TLT 450 mm..
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source :  http://www.naval-encyclopedia.com/premiere_guerre_mondiale/pages/autriche_hongrie/marine_austr_hong1914_3.htm

La Flotte Italienne

Classé sous — milguerres @ 10 h 14 min

 

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La Flotte Italienne ( 1914-1918 )

source :  http://www.naval-encyclopedia.com/premiere_guerre_mondiale/pages/italie/marine_ital1914.htm

La Flotte Italienne fleche-bouleVoir Les Bâtiments de la Flotte Italienne

duilio

Le cuirassé Caio Duilio à son entrée en service en 1915. ( Image Wikipedia LDD )

A l’instar de l’Allemagne, l’Italie est issue d’une construction politique unifiée récente. Elle devançait cependant celle de sa voisine du Nord de près de dix années, puisque le Royaume fut proclamé le 17 mars 1861. Dès lors, la marine Italienne était née, fruit du regroupement des unités disparates du Duché de Bourbon, de Sardaigne, de Toscane, Papales et Siciliennes. En 1861 donc, la flotte Italienne était constituée à partir majoritairement de la marine de Sardaigne – de loin la plus puissante avec celle de Bourbon – et de la marine Napolitaine, très bien équipée. Sous l »impulsion du Comte de Cavour, unificateur de la péninsule, appuyé par Garibaldi, la marine Sarde/Piémontaise devient la plus moderne de méditerrannée. On peut mettre à son crédit les premiers cuirassés Italiens. Mais durant les années qui suivent la guerre d’unification, c’est l’Autriche qui devient l’ennemi. La Bataille de Lissa, que les Autrichiens considèrent avoir remporté, reste un souvenir cuisant pur les Italiens, malgré l’énorme potentiel naval dont elle bénéficiait. ( Voir fiche, La flotte Italienne en 1866 ).

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Après Lissa, les budgets et surtout la confiance qu’on accordait à la marine furent largement décroissants. On doit à Augusto Riboty en 1871 la volonté de redonner du sang neuf à sa flotte. Il le fit superbement notamment en ordonnant la série de cuirassés Duilio et Italia, armés de pièces d’artillerie formidables ( inégalées ), modernes et rapides, capables de surprendre les Britanniques eux-mêmes. On dit également plus tard, à l’ingénieur Cuniberti d’excellents navires, dont les derniers cuirassés pré-dreadnoughts, faute de n’avoir pu exprimer pleinement ses idées faute de budget. Ses quatre Regina Elena, les derniers pré-dreadnoughts Italiens, furent pourtant considérés comme les meilleurs de la catégorie, grâce à un armement secondaire redoutable. Il exposa dans un article de Jane’s fightning Ships* resté célébrissime les plans du navire de ligne Idéal, une sorte de croiseur-cuirassé doté d’un armement très lourd. L’amirauté, après les enseignements de Tsushima, s’y était intérressée, et construisit ce navire: Ce fut le HMS Dreadnought, premier cuirassé monocalibre.

En 1894-95 toutefois, les revers en Afrique se portèrent encore en défaveur de la marine, et il faudra attendre le ministère de Carlo Mirabello pour qu’un nouveau plan ambitieux soit voté. Les fonds étaient encore modestes, et la construction des unités lourdes s’en ressentit, avec des délais de 7 ans parfois, presque dix ans entre les premiers dessins et les essais, ce qui rendait désuets ces navires entrant en service. Toutefois, ils étaient distribués en classes homogènes, et de qualité certaine. Numériquement, L’Italie avait à faire face potentiellement aux Turcs, aux Grecs, aux Autrichiens, mais son tonnage était largement en mesure de faire face à ces trois menaces. Les Grecs n’avaient jamais eu de sérieuses inimitiés avec les Italiens, et de plus ces derniers ne disposaient que d’une flotte de garde-côtes. Il en était tout autrement avec les turcs, dont la marine jadis si puissante était encore une menace pour toute la méditerrannée Orientale, la mer noire. En adriatique, c’était bien entendu l’Autriche-Hongrie la grande rivale, et les Italiens cherchaient depuis Lissa à obtenir réparation de l’outrage qu’ils avaient subi de la part du contre-amiral Tegetthoff. Cette rivalité n’avait pourtant pas lieu d’être sur le plan politique puisque l’Italie faisait partie de la triple entente depuis 1885 ( Allemagne-Italie-Autriche-Hongrie ).

 

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En 1914, cette marine se situait au 7ème rang mondial, devant la Tuquie et l’Autriche-Hongrie, devant l’Espagne et la Hollande, mais derrière les flottes Françaises, Japonaises, Russes, Allemandes, Américaines et Britanniques. Elle pouvait compter sur le papier 17 cuirassés, 32 croiseurs, 33 destroyers, une cinquantaine de torpilleurs et une poignée de submersibles. Toutefois de ces forces il fallait retrancher les plus anciens croiseurs (1885), trop petits et plus vraiment adaptés à la rapidité des opérations navales modernes, les plus anciens cuirassés, utilisés comme gardes-côtes ou même batteries portuaires à quai, ou les torpilleurs, souvent hors d’âge. Ces torpilleurs de seconde classe n’étaient pas de construction nationale, mais provenaient des trois grands spécialistes de l’époque: Vosper-Thornycroft en Grande-Bretagne, Normand en France, et Schichau en Allemagne. Ses croiseurs étaient assez légers pour la plupart, et à part les San Giorgio de 1911, étaient inférieurs en tonnage et armement à leurs équivalents dans les autres marines. Ses Dreadnought par contre, commençés un peu tard par rapport aux autres Nations, excepté l’Autriche-Hongrie, étaient tout à fait modernes et intégraient des tourelles triples, à l’instar des bâtiments Américains et Russes contemporains.

*La revue d’Alfred Jane, sujet Britannique, complémentaire du Brassey’s naval annual, le célèbre recueil d’articles de tactique et de stratégie navale, Jan’es figtning ships étant plutôt une sorte d’annuaire des flotte de guerres de l’époque, avec descriptions précises des derniers navires sortis, mais intégrant aussi des articles techniques, dont ceux d’ingénieurs de réputation mondiale dont des Italiens.

 

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Cuirassés: -Pré-dreadnoughts: Dandolo, Classe Ruggiero di lauria (3) (défense côtière), Re Umberto (3), Amiraglio di Saint Bon (3), Regina Margherita (2), Regina Elena (4). -Dreadnoughts: Dante Alighieri, classe Cavour (3), 2 autres en achêvement classe Duilio et 4 super-dreadnoughts ( V. « constructions de guerre » )

Croiseurs: -Croiseurs cuirassés: Marco Polo, classe Vettor Pisani (2), classe Garibaldi (3), classe Pisa (2), Classe San Giorgio (2). -Croiseurs protégés: , Piemonte, classe Umbria (5), Calabria, Libia, 2 autres en construction. -Mouilleurs de mines: classe Partenope et autres (5), légers classes Agordat (2), Quarto, classe Bixio (2). Croiseur-école et GQG flottant Etna.

Destroyers: Fulmine, classe Lampo (6), classe Nembo (6) classe Soldati (10), classe Indomito (6), classe Ardito (2), classe Audace (2).

Torpilleurs: Haute mer: Classe Sirio (6), Pegaso I (4), Condore, Pelicano, Gabbiano, classe Orione (4), classe Pegaso II (16), classe PN I (36), 30 autres en construction.

Côtiers Type Schichau (environ 10).

Submersibles: Delfino, Glauco (6), Foca, Medusa (6), Atropo, Nautilus (2), Pullino (2), Alfa (2).

Canonnières: Guardiano, Brondolo (2), Caboto.

Divers: -Batteries flottantes, QG flottant ( Croiseur Giovanni Bausan )

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Tonnage 1914: Tonnage supplémentaire 14-18:
Cuirassés: 21 Cuirassés: 2
Croiseurs: 27 Croiseurs: 6
Destroyers: 32 Destroyers: 24
Torpilleurs: 80 Torpilleurs: 26
Sous-marins: 21 Submersibles: 48
Divers: 8 Divers: 478

Constructions de guerre:

Sa production de guerre se caractérise surtout par un large recours aux unités légères: Des destroyers, des submersibles, des canonnières de bombardement côtier, mais surtout une véritable horde de vedettes lance-torpilles MAS ( Motoscafi Anti Somergibli ), largement utilisés comme patrouilleurs anti-submersibles, lesquels infestaient l’adriatique et s’offraient impunément de somptueux tableaux de chasse. Ces unités lance-torpilles, célèbres avec leurs moteurs puissants, leur construction légère, ajouté à l’audace individuelle, firent merveille.

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Cuirassés: -classe Caio Duilio (2), 2 autres en construction, classe Caracciolo ( jamais achevés ).

Croiseurs: Il s’agit de bâtiments légers, éclaireurs de la classe Alessandro Poerio(3), Carlo Mirabello(3), Aquila (4), et à la fin de la guerre, trois autres furent entamés, classe Leone. Trop petits comme croiseurs mais bien dimensionnés comme destroyers, ils sont classés comme tels après la guerre.

Destroyers: classe Pilo (8), Audace ( ii ), classe Sirtori (4) classe La Masa (10), d’autres en début de construction en 1918, classe Palestro (4), classe Generali (6), et en projet classe Curtatone (4). ( v. NAVIS2GM )

Torpilleurs: Côtiers Type PN II et III (37).

Submersibles: Classe Provana (4), Classe Micca (6), Argonauta, Classe F (21), Classe N (6), Classe H (8), Classe X (2).

Canonnières: 10 réquisitionnés ou achetés ( voir « canonnières » ), 4 autres d’escorte en projet.

Divers: Dragueurs de mines: Classe RD ( 21 durant la guerre, 30 autres en construction )
-Monitors Alfredo Capellini, Faa’di Bruno, Montfalcone, Monte Cucco, Monte Santo (2), Vodice, Carso, Pasubio, Padus, et 4 en chantiers classe Monte Grappa.
-Vedettes lance-torpilles type MAS ( 422 en tout dont plus de 380 pendant la guerre ).
-42 Croiseurs auxiliaires ( paquebots armés ) dont 17 furent coulés
-6 Yacht armés, 9 Daous armés ( Libye ), Porte-hydravions Europa.

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Opérations (1914-18):

La question mérite d’être posée: Que ce serait-il passé si l’Italie s’était définitivement engagée aux côtés des empires centraux? En effet, en août 1914, sa position était ambigüe. Elle affichait des revendications du côté de la France ( Nice, la Savoie, la Tunisie ), mais aussi du côté de son allié supposé et voisin, l’Autriche-Hongrie, pour des territoires dans les Alpes et l’Adriatique. Lorsque la flotte combinée Franco-Britannique entra en adriatique, l’amiral de Lapeyrère fit en sorte de faire croiser sa flotte près des côtes Italiennes, afin de jouer un rôle dissuadant. En matière d’équilibre des forces, l’engagement de la marine Italienne au côté de la flotte Austro-Hongroise auarit certainement été difficile à gérer pour les forces alliées présentes: Avant l’affaire des Dardanelles, la Royal Navy ne disposait sur place que d’un poignée de bâtiments ( deux croiseurs de bataille, d’ailleurs sollicités rapidement dans la traque de Von Spee dans l’atlantique, et deux croiseurs-cuirassés, mais pas un seul navire de ligne, même ancien. ) et en vertu de l’accord passé avec le gouvernement Français, la marine Française se voyait confier le commandement en chef des opérations navales en méditerranée, la Royal Navy se réservant la mer du Nord.

Le poids de la marine Italienne était numériquement inférieur à celui de la marine Française, mais en 1915, les deux flottes réunies ( Italie et Autriche-Hongrie ) auraient disposé de 9 dreadnoughts contre 7 pour les Français, et il ne fallait pas compter sur la possibilité que la Royal Navy ne se sépare dans l’immédiat d’un seul de ses précieux dreadnoughts ( ce qu’elle fera pourtant en envoyant le Queen Elisabeth aux Dardanelles en 1915 ). En matière de cuirassés « classiques », les deux flottes auraient aligné 22 unités contre 23 pour les Français. En matière de croiseurs enfin, ils en auraient aligné 35 contre 36 à la France. On le voit, les forces étaient comparables, et les premières araient eu le désavantage de devoir coordonner leurs actions. Toutefois cette question fut tranchée par un traité secret conclu à Londres entre la triple entente et l’Italie, le 26 avril 1915. Ce dernier offrait à l’Italie en échange de son engagement aux côtés des alliés des territoires en adriatique et aux Balkans, pris à l’Autriche-Hongrie et à la Turquie.

Le président du conseil Antonio Salandra aux vues plutôt neutres comme la majorité de la population, en dépit des manifestations de nationalistes portées par le poète Gabriel d’Annunzio, ou de Mussolini qui militent pour reprendre les « terres irrédentes ». Le traité secret vient à la connaissance du public en même temps qu’une dénociation de la triplice le 3 mai et Salandra voit son gouvernement renversé par le parlement. C’est le Roi Victor-Emmanuel, favorable à la guerre, qui le rappelle. Le 24 mai 1915, l’Italie s’engage définitivement en déclarant la guerre à l’Autriche-Hongrie. La marine s’impliqua alors largement durant le conflit contre un ennemi localisé sur la côte est de l’adriatique, l’Autriche-Hongrie. Cependant, il n’y eut jamais de véritable bataille rangée entre les deux flottes, sinon des sorties et quelques accrochages ponctuels, ainsi que des actions isolées mais marquantes par leurs résultats spectaculaires.

Faute d’un affrontement décisif, ‘amirauté Italienne se rabattit sur les submersibles et surtout sur les unités légères du type MAS dont ils firent un usage considérable. La guerre des mines fut aussi une priorité, et les nombreux « RD » sont là pour en témoigner. De nombreuses tentatives furent faites pour forcer la rade de Pola. Les projets de dynamitage de la flotte des Habsburg, véritable manifeste de bravoure individuelle, fut un défi permanent. Passer notamment les pesants filets en mailles d’acier mouillées en travers des passes nécéssitala construction d’engins singuliers comme la vedettes chenillée Grillo, une sorte de réponse au problème des barbelés à terre pour les Fantassins.
Enfin, la marine Italienne fit grand usage de « monitors », en particulier à la fin de la guerre. Certains en étaient de véritable, comme le Faà di Bruno, équipé des canons du Carracciolo alors en construction suspendue, d’autres étaient de simples pontons ou barges équipées de lourdes pièces de marine. Ils bombardèrent les installations côtières mais aussi appuyèrent les troupes Italiennes sur la ligne de front près de la côte.

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source :  http://www.naval-encyclopedia.com/premiere_guerre_mondiale/pages/italie/marine_ital1914.htm

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29 novembre 2012

La HOCHSEEFLOTTE

Classé sous — milguerres @ 23 h 24 min

 

 

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La HOCHSEEFLOTTE fleche-boule4VOIR LES BATIMENTS DE LA HOCHSEEFLOTTE

hochseefottepet

  1. La HOCHSEEFLOTTE ( 1888-1919 )
  2. La Hochseeflotte en opérations

 source : http://www.naval-encyclopedia.com/pages/vingtieme-siecle/marines/premiere-guerre-mondiale.php

hochseeflotte

1 – La Hochseeflotte en août 1914.

fleche-boule4VOIR LES BATIMENTS DE LA HOCHSEEFLOTTE

La Hochseeflotte, littéralement « flotte de haute mer », était le principal instrument du Kaiser Guillaume II, bien servi par Von Tirpitz, pour asseoir sa capacité à disposer d’un empire colonial. Afin de s’opposer aux deux grandes puissances maritime traditionnelles d’alors, la France et la Grande-Bretagne, une flotte d’un exceptionnel tonnage fut mise en chantier à partir de 1897. Les chiffres sont à ce titre particulièrement éloquents: Si le premier Reich fut fondé en 1870, la flotte Allemande d’alors se limitait à une collection hétéroclite d’unités héritées des différents Royaumes Germaniques: 5 cuirassés, 5 croiseurs lourds et 4 légers. Elle ne mit en chantier ses premiers torpilleurs qu’à partir de 1875, et encore s’agissait-il de prototypes. Son accroissement fut lent, et les unités lourdes construites avant 1895 étaient principalement des gardes-côtes cuirassés, à l’instar des flottes Scandinaves. La montée sur le Trône de Guillaume II en 1890, nettement moins enclin à suivre la voix de prudence du célèbre conseiller de son père, Otto Von Bismarck, désirait une confrontation directe aux grandes puissances sur terre aussi bien que sur mer. Le développement d’une flotte était la condition sine qua non aux nouvelles ambitions du Reich. C’est Von Tirpitz, nommé secrétaire d’état en 1897, qui fit voter la construction l’année suivante de 19 cuirassés, 8 cuirassés côtiers, 12 croiseurs cuirassés et 30 croiseurs moyens et légers, qui devaient tous entrer en service avant 1903. Mais deux ans plus tard, ce projet fut prolongé jusqu’en 1920, incluant cette fois 38 cuirassés, 14 croiseurs lourds, 34 moyens et légers, et 96 destroyers.

Ce plan de réarmement était drastique: En matière d’unités de ligne, on trouvait en programmes assez de cuirassés, de Dreadnoughts et de croiseurs de bataille pour sérieusement inquiéter la Home Fleet, au terme d’une escalade industrielle dans laquelle la Grande-Bretagne semblait pour la première fois commencer à douter de sa supériorité. La Hochseeflotte s’est ainsi hissée en à peine 10 ans au second rang mondial.

La Hochseeflotte mettait en ligne en août 1914:

I- Navires de ligne

A-Cuirassés:
8 cuirassés côtiers de la classe Siegfried ( 1890 ), 2 cuirassés classe Brandenburg ( 1891 ), 4 classe Kaiser Friedrich III ( 1896 ), 5 classe Wittelsbach ( 1900 ), 5 classe Braunschweig ( 1902 ), et 5 classe Deutschland, mais aussi des dreadnoughts, ou cuirassés monocalibre, les 4 classes Nassau ( 1908 ), les 4 classe Helgoland ( 1909 ), et enfin les 5 classe Kaiser ( 1911 ). Si les Helgoland sont des Nassau agrandis, les Kaiser ont une disposition d’artillerie en échelon qui diffère assez fortement. Il est important de noter que ces pièces principales sont de 280 mm ( 11 pouces ), contre 305 mm ( 12 pouces ) en standard dans la Royal Navy jusqu’aux Helgoland. Avec les kaiser sont les seuls à posséder des pièces de 305 mm. En face, la Royal Navy affichait des pièces de 343 à 356 mm. Mais la philosophie Allemande était de privilégier la protection au détriment de la puissance de feu.

B-Croiseurs de bataille:
En matière de croiseurs de bataille, la Hochseeflotte n’affiche pas autant de bâtiments que la Royal Navy ( 5 unités contre 9 ), mais c’est l’une des rares Nations à en posséder: La France, les Etats-unis ou l’Italie n’en ont aucun. Ils seront fréquemment au combat et prouveront leur grande efficacité. Le Blücher ( 1908 ) est une sorte de copie très allégée du Nassau, le Von Der Tann ( 1909 ) a un arrangement différent d’artillerie, les deux Moltke ( 1910 ) et le Seydlitz ( 1912 ) peuvent s’apparenter aux Kaisers.

II-Croiseurs:

Les croiseurs lourds de la Hochseeflotte sont non seulement plus petits que leurs homologues Britanniques contemporains ( Les deux Scharnhorstde 1906 et leurs 12 300 tonnes contre les Warrior ou Minotaur de plus de 13 500 tonnes, disposant de 6 pièces de 234 et 4 de 190 mm contre les 8 pièces de 210 mm des premiers. ), mais aussi moins nombreux et moins protégés. Ils ne brilleront pas particulièrement au combat, les deux Scharnhorst ayant une victoire facilement acquise aux Falklands en 1914 ( la bataille de Coronel ). Il y avait en service les 5 Victoria Luise ( 1897 ), le Fürst Bismarck ( 1897 ), le Prinz Heinrich ( 1900 ), les 2 Prinz Adalbert( 1901 ), les 2 Roon ( 1903 ) et enfin les 2 Scharnhorst ( 1906 ).

Les croiseurs légers comprenaient des unités légères anciennes, telles le Gefion ( 1893 ), le Hela ( 1895 ), le Kaiserin Augusta ( 1892 ), utilisés comme patrouilleurs ou navires-écoles, mais aussi les 10 Gazelle ( 1898-1902 ), et les 7 Bremen ( 1903-1905 ), ainsi que les plus modernes croiseurs légers classe Königsberg ( 5 unités, 1905 ), Dresden ( 2, 1907 ) qui allaient se rendre célèbres, dans le pacifique, les 4 Kolberg ( 1908 ), les 4 Magdeburg ( 1911 ), les 2 Karlsruhe ( 1912 ), et les deux croiseurs mouilleurs de mines classe Albatros ( 1907 ).

 

III-Unités légères:

Sous ce terme se cachent des unités qui, jusqu’en 1915, peinent à soutenir la comparaison avec leurs homologues Britanniques. Depuis le lancement du destroyer Russe, le Novik ( le concept de contre-torpilleur est aparemment espagnol, avec de Destructor de 1989 ), qui instaurait en 1911 de nouveaux critères de jugement les destroyers devenaient des unités d’un tonnage et d’un autonomie dites « d’escadre », alors que jusqu’ici les contre-torpilleurs lancés par tous ces pays n’étaient que des torpilleurs de haute mer mieux armés, des unités presque côtières.

Les Britanniques les considéraient à juste titre et avec dédain comme des « torpilleurs de haute mer ». C’était d’aileurs le terme officiel utilisé par les Allemands, littérallement ‘Hochseetorpedoboote’. Ils devaient êtres suffisamment grands pour opérer avec la flotte, mais pas trop pour pouvoir n’être commandés que par un seul officier -une exigence de Tirpitz qui en disait long sur les pénuries d’effectifs de la flotte.

Les destroyers Allemands, à partir du plan de 1900, devaient êtres construits à raison d’une demi-flottille ( 6 unités ) par année fiscale, totalisant à terme 8 divisions ou flottilles. 16 demi-escadrilles étaient programmées.

Les premiers dataient de 1898: Il s’agissait de navires de 388 tonnes construits par Schichau, précédé par l’achat et l’étude d’un navire acheté à Thornycroft ( D10 ) en 1896. Schichau construisit 12 puis 6 autres navires améliorés ( de 388 à 400 tonnes ): Les S90-107. Germanierft prit le relai, avec ses 6 G108 (1900). Puis les séries Schichau continuèrent, avec trois groupes de 6 unités, S114, 120, 126. Le S125 (1903) était le plus grand de tous, un prototype annoncant les navires de 1905-06. Il fut suivi par la classe S138 (12, 1906), Germaniawerft délivrant ses G132 et le G137. (6 navires). Les Chantiers AG Vulcan reçurent commande de 10 autres navires (V150) et délivrèrent le prototype V161 en 1908. Il fut suivi des trois V162 (1909), des 11 V180 (1909), des 6 V1 (1911), et des 6 V25 (1914). Schichau construisirent les 4 S165 (1910), les 4 S176 (1910), les 12 S13 (1911) et les 6 S31 début 1914.
Enfin, Germania compléta ces effectifs par ses G169, G192, G7, 19 navires entre 1908 et 1911.

Les Torpilleurs n’étaient pas récents, à défaut d’être encore nombreux en service: Ils dataient d’entre 1886 et 1898. Tous construits par Schichau (T11-T65 ex- »S » et T66-89), à part les deux G88 et 89 de Germania. Ils étaient menés par des « conducteurs d’escadrille », sorte de grands torpilleurs côtiers, les D1-9 également construits par Schichau entre 1886 et 1894. ( Seconde classe pour les T11-65, première pour les T66-89 ).Il faut noter que Schichau avait construit 4 destroyers pour la Chine en 1898, qui lui revinrent par leur capture en 1900 lors de l’opération alliée contre les forts de Taku. par conséquent, l’un d’eux resta en service portant la bannière à l’aigle prenant le même nom de Taku, dans le comptoir Allemand de Tsing Tao, et fut perdu lors des bombardements du siège Japonais en 1914.

Les sous-marins Allemands qui allaient jouer un si grand rôle durant la grande guerre  dérivaient tous de l’U1 (1906), sorti en même temps que le colossal Dreadnought, comme un symbole de la condamnation à plus ou moins brêve échéance de ces géants… Mais en remontant loin dans le passé on trouve le Brandtaucher, construit par le célèbre ingénieur Bavarois Wilhelm Bauer en 1850, et qui fut perdu lors de sa première plongée. Il ne convainquit pas les autorités malgré les améliorations apportées par son géniteur, et il fallut attendre 1891 pour qu’un nouveau prototype soit essayé sans succès par Howaltswerke, comme son successeur en 1897. En 1902, l’ancien assistant-ingénieur de Laubeuf, l’Espagnol d’Ecquevilley-Montjustin, fut engagé par Friedrich Krupp aux chantiers de Germaniawerft qu’il venait de racheter à Kiel. Le Forelle, qu’il conçut était largement inspiré du Narval, et connut un grand succès, notamment à l’exportation ( les 3 « Karp » pour la Russie, les U3 et U4 Austro-Hongrois, le Kobben Norvégien ). Cependant Von Tirpitz ne prêtait guère d’attention à ce type d’unité, et il attendit de se faire remmettre un rapport d’inspection qui démontrait les immenses possibilités de cette nouvelle arme pour lancer la construction de l’U1 à Germaniawerft. L’autre Chantier de Kiel, les arsenaux impériaux, reçurent aussi commande de l’U2 en 1908. Mais le départ de l’ingénieur espagnol rapprocha les deux chantiers qui menèrent ensemble les études de conception des deux U3 (1909, construits à Dantzig). Les chantiers de Dantzig et ceux de Germania se partagèrent les unités suivantes U5 ( 4 unités ), U9 (4), U13 (3), U16 (7), U17 (2), U19 (4), U23 (4), U27 (4), U31 (11), les derniers terminés fin 1913-courant 1914. Environ 40-47 Unterseeboote au total étaient disponibles. Les très grandes séries allaient démarrer un peu plus tard durant le conflit.

Les canonnières en service étaient peu nombreuses, du fait de la faiblesse des possessions Allemandes dans le monde. Néammoins, on rescensait les 3 canonnières coloniales mixtes ( gréément de corvette ) classe Wolf (1878), les 3 Habitch (1879), les Hay et Eber (1881-1887), mais aussi les canonnières à vapeur seule classe Iltis (6 navires, 1898), et la canonnière fluviale Otter (1909) basée en Chine.

 

Tonnage 1890:

 Cuirassés 13
 Croiseurs 23
 Torpilleurs 30
 Divers 15

Tonnage 1914:

 Navires de ligne

47

 Croiseurs

57

 Destroyers
 Torpilleurs + sous-marins

Bien que les volumes soient moins importants pour les unités lourdes ( cuirassés et croiseurs de bataille ), on assiste à un effort de production considérable quoique inférieur à celui mené par la Grande-Bretagne et les USA, très présents à partir de 1917. L’arme la plus redoutable alignée sera l’Unterseeboote, instrument destiné à faire plier la Grande-Bretagne en brisant ses relations commerciales et son approvisionnement.

I- Navires de ligne

    A-Cuirassés:

Il s’agit bien entendu de Dreadnoughts, et de la poursuite du plan de Tirpitz. Les premiers sont de la classe König ( 4 unités, lancées en 1914 -septembre- et janvier-fév. 1915 pour les autres, terminés en 1915-16. ). Ils possèdent cette fois un nouvel arrangement d’artillerie, en 10 pièces de 305 mm répartis dans l’axe, à l’instar des unités Britanniques des classes King Georges V, Orion et Iron Duke. Mais les anglais sont passés entre-temps au calibre 343 puis 356 mm.
Avec les deux Bayern et ceux qui devaient suivre, les deux Sachsen, le retard est comblé: Le calibre passe à 380 mm comme sur les Queen Elisabeth et Resolution, en quatre tourelles doubles. Ces derniers bâtiments sont d’un design commun, et sont les meilleurs dreadnought Allemands et les derniers cuirassés construits avant les deux Bismarck de 1940-41, qui en récupèrent d’ailleurs l’essentiel.
Le Bayern et le Baden sont lancés en 1915 et terminés en juin 1916 et février 1917. Ils ne participeront donc pas à la fameuse bataille du Jutland. Le Sachsen et le Würtenberg sont lancés en novembre 1916 et juin 1917 et prévus pour achêvement en 1918, mais les travaux furent retardés et finalement abandonnés.
Il était prévu également une nouvelle génération de cuirassés dits « rapides » ( 26 noeuds contre 21 sur le Bayern ), L20 Alpha, un projet de navire dépassant 50 000 tonnes et armés de pièces de 420 mm. Leur construction devant démarrer au 11 septembre.

    B-Croiseurs de bataille:

Les derniers croiseurs de bataille Allemands sont les meilleurs au monde et serviront d’exemple à nombre de marines pour concevoir leurs premier cuirassés rapides à la fin des années 30. Les Britanniques ne s’y trompèrent pas d’ailleurs, et renflouèrent pour étude détaillée le Hindenburg. On dit que le Nelson et le Rodney auraient été un subtil mélange d’influences propres et de détail empruntés pour la protection, l’arrangement des machines, etc… Ces navires étaient si bien protégés comme le démontra superbement Jutand, qu’on peut les considérer comme une première tentative de concevoir un « super-dreadnought ».

Après le Seydlitz, dernier croiseur de bataille à pont à décrochement, on passe aux deux Derrflinger, lancés en 1913 et achevés en novembre 1914 pour le premier et mars 1916 pour le second. Ils arborent en effet une coque à pont continu, « flush deck ». Ces navires à leur sortie sont les plus grands et les plus puissants en service avec 30 000 tonnes en charge. Le Hindenburg, lancé en août 1915 et achevé en octobre 1917, peut être considéré comme un sister-ship. Il est cependant légèrement plus grand, plus rapide, et mieux protégé.
Le Hindenburg est aussi le prototype de la classe Mackensen, comprenant 4 bâtiments mis en chantier en 1915 et lancés pour deux d’entre eux en 1917.Ils sont nettement plus grands et passent au calibre 350 mm. En projets, on trouve des navires encore plus impressionnants, répliques aux Repulse Britanniques, la classe Yorck, devant compter trois unités dont seul le premier fut entamé en juillet 1916 et abandonné. Ils devaient atteindre 39 000 tonnes et posséder 8 pièces de 380 mm.

II-Croiseurs:

Seuls des croiseurs légers deront construits: Il s’agit des 2 Graudenz ( 1914-15 ), 2 Pillau ( 1914-15 ), des 2 Brummer mouilleurs de mines ( 1916 ), des 2 Wiesbaden ( 1915 ), des Königsberg-II ( 4 unités, 1915-16 ), et Cöln-II ( 2, 1918 ). Ces derniers marquaient un pas avec 7500 tonnes à pleine charge de 155 mètres de long pour 8 pièces de 150 mm. Les deux dernières classes étaient nommées d’après les unités coulées au début du conflit. La classe Cöln comprenait initialement 10 navires, mais seuls 2 furent achevés sur les 7 lancés.

III-Unités légères:

La construction de destroyers s’est poursuivie, mais avec un certain souci vers la fin de la guerre d’arriver à des navires aux standards Britanniques et Russes. Dès 1915, une classe un peu atypique, B 97, est conçue à Saint-Petersburg pour la flotte Tsariste, le chantier étant sous-traité par Blohm et Voss à Hambourg, et naturellement en août 1914, ces quatre unités Russes furent saisies et achevées aux standards Allemands pour incorporation. Ils étaient presque deux fois plus lourds que les autres unités et furent les seuls à être officiellement appelés « Destroyers » ( Zestörer ). Les G 101 étaient du même acabit, mais conçus pour la marine Agentine et de même incorporés. Il faudra attendre 1918, avec la classe S 113, pour voir la construction des premiers vrais destroyers Allemands. Nombre de leurs successeurs ne furent jamais terminés.

En matière de torpilleurs, environ 80 furent construits, allant des minuscules unités côtières de la classe A 1 aux A 56, en passant par les A 26, conformes aux plus anciens destroyers en service.

La force Allemande de U-Boote fut bien entendu le pivot de la Hochseeflotte dans l’atlantique mais également le reste des mers. Son succès ne doit pas seulement aux 370 unités mises en service durant le conflit -une paille par rapport aux 1400 de la seconde guerre mondiale- mais au manque d’organisation des alliés, au moins au début de la guerre, pour y faire face. On retiendra qu’ils n’ont pas permis en effet d’asphyxier la Grande-Bretagne, et ce malgré la guerre sous-marine sans restrictions lancée en février 1917, mais ils ont eu de beaux succès aux combats, avec des scores que n’atteindront jamais les capitaines de sous-marins durant les années 40. Il s’agit par exemple de Lothar Von Arnaud de la Périère, un « as » avec 194 victimes à son tableau de chasse, et 454 000 tonnes de navires coulés, dont seulement 4 à la torpille, mais également de l’U9 du commandant Weddingen, qui envoya par le fond en moins d’une heure, les croiseurs-cuirassés Britanniques Hogue, Cressy et Aboukir.

12 427 000 tonnes seront envoyées par le fond jusqu’en novembre 1918, dont 12 404 000 pour la Grande-Bretagne seule. Au plus fort de cette « première » bataille de l’atlantique, entre 60 et 90 U-Bootes opéraient de concert, et entre 178 et 199 furent coulés pour toute la guerre.
Il est à noter aussi qu’une forte proportion d’unités lancées, les UB et UC étaient de petits submersibles côtiers aptes au mouillage de mines ou à la défense, mais impropres à effectuer de longues croisières dans l’Atlantique, domaine réservés des « océaniques ».

Tonnage 1914-18:

 Cuirassés

13

 Croiseurs

23

 Destroyers

30

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2 -La Hochseeflotte en opérations

http://www.naval-encyclopedia.com/pages/vingtieme-siecle/marines/premiere-guerre-mondiale.php

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La III escadre de ligne de la Hochseeflotte en mer ( Photo Wikipedia DP ).

Que dire de l’usage qui fut fait de cette arme formidable, la plus puissante jamais alignée par un pays d’Europe continentale avant la marine soviétique des années 60-90?… L’essentiel des évênements vont se dérouler en 1914: Coup sur coup, les Allemands tentent la nuit même de la déclaration de guerre, de miner les grands estuaires dans une opération assez audacieuse et fort risquée ( voir l’affaire du Königin Luise ).

En méditerrannée, le Goeben et le Breslau sont à la merci de la Royal Navy, des marines Française et Italiennes. Gibraltar contrôlant la sortie vers l’Atlantique, l’amiral Souchon, commandant le Goeben, un grand croiseur de bataille flambant neuf, ne pouvait espérer en partant de Port-Saïd ( Egypte ) forcer le passage pour rentrer en Allemagne. Car l’Egypte et le canal de Suez étaient également verrouillés à toute tentative de rallier Von Spee via un long détour dans l’océan Indien et le pacifique. Il ne restait que la solution du combat -desespéré- ou de trouver refuge dans des eaux amies -Ottomanes-, puisque les flottes Britanniques, Françaises et Italiennes l’attendaient au passage. Ce qui fut salué plus tard comme un exploit, le Goeben réussit à échapper à ses poursuivant et à pénétrer dans le Bosphore pour rallier la mer Noire et Constantinople. Là, les deux navires changèrent de pavillon, le Goeben devenant officiellement le Yavuz Sultan Selim à la fin de la guerre.

Enfin, la flotte Allemande du Pacifique présente à Tsing Tao, sous le commandement de l’amiral Von Spee, dût son salut à un départ précipité de la base, vers laquelle la menace des flottes Japonaises, Russes et Britanniques, pesait lourdement. Von Spee fera parler de lui malgré ses navires anciens, obtenant de beaux succés aux malouines contre Cradock, avant d’en subir le contrecoup. L’Emden se sépara de l’escadre pour mener une guerre de corsaire mémorable. En Afrique, c’est port de Dar-el-Salaam, base avancée de la colonisation Allemande, qui est sous l’épée de Damoclès des forces alliées. Le Königsberg va lui aussi mener une guerre de corsaire, avec moins de succès que dans le pacifique

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28 novembre 2012

LA 1ère BATAILLE DE LA MARNE

Classé sous — milguerres @ 10 h 44 min

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LA 1ère BATAILLE DE LA MARNE : 5 – 12 septembre 1914

source : http://www.mondement1914.asso.fr/bataille-de-la-marne

fleche-boule7voir également les Taxis de la Marne

fleche-boule7Quelques photos de la Marne

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Communiqué de JOFFRE au Ministère de la Guerre
13 septembre 1914

« Notre victoire s’affirme de plus en plus complète. Partout l’ennemi est en retraite. Partout les Allemands abandonnent des prisonniers, des blessés, du matériel. Après les efforts héroïques dépensés par nos troupes pendant cette lutte formidable qui a duré du 5 au 12 septembre, toutes nos armées surexcitées par le succès exécutent une poursuite sans exemple par son extension… Le gouvernement de la République peut être fier de l’armée qu’il a préparée. »

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source image  : http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t2789-la-marne

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source image  : http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t2789-la-marne

LA PREMIÈRE BATAILLE DE LA MARNE : Pour mener la guerre déclarée le 3 août 1914, Joffre est le commandant en chef de la première armée de masse, issue de la conscription. Pour la première fois de notre histoire militaire, nos soldats savent lire et écrire. Ils ont aussi reçu une formation civique et militaire.

Le peuple belge résiste, l’armée belge repliée à Anvers, harcèle l’arrière garde de la première armée allemande de von Klück.

Les Britanniques sont battus à Mons, les Français sont battus sur la Sambre et à Charleroi. A partir du 12 août 1914, les Russes ouvrent un front en Prusse orientale, ce qui entraîne l’envoi vers l’Est de l’Europe, de troupes allemandes qui se dirigeaient sur Paris.

altLe 23 août, parce qu’il a besoin de temps et d’espace, Joffre décide la retraite. Le 6 septembre, Joffre lance l’Ordre du jour aux armées françaises épaulées par les Britanniques.  » ….. On se fera tuer sur place plutôt que de reculer …. « .

Le texte est gravé intégralement sur le monument national de Mondement. Ce fut le plus formidable redressement de notre histoire militaire. Des soldats français, britanniques et allemands s’affrontèrent sur un front de 300 km, de Senlis à Verdun. Ce fut la semaine la plus meurtrière de la Grande Guerre. Joffre fut le stratège de la plus grande bataille de tous les temps qu’il nomma la Marne.

- La reprise du village et du château de Mondement par les fantassins du 77 RI et les zouaves du général Humbert, le 9 septembre au soir, marque l’arrêt des combats à l’ouest de la grande bataille.

- l’invasion allemande fut stoppée.

- la première tentative de domination allemande sur l’Europe fut repoussée. La Marne fut une de ces batailles d’arrêt qui ont jalonné notre histoire, ce fut aussi une victoire.


A PROPOS DE LA BATAILLE DE LA MARNE.

Par le colonel Marc NEUVILLE

 

Le colonel NEUVILLE fut professeur d’histoire à l’École de Saint Cyr, Conservateur du Musée des Invalides. Actuellement Président de l’association des Amis du Fort de la Pompelle à Reims, il nous livre quelques réflexions sur la bataille de la Marne.

Ce texte ne se veut ni le récit exhaustif de la bataille de la Marne, ni même le récit des combats des premiers jours de septembre 1914. Ce ne sont que quelques réflexions sur cette bataille où les képis rouges, dans un ultime sursaut, ont fini par bousculer les casques à pointe.

Comparaison d’abord avec cette autre grande bataille que fut Verdun.

La Marne et Verdun.

Pour la génération des fils des combattants de 14, nourrie de récits guerriers, le plus souvent âtroces et même parfois cocasses, tout l’esprit de la France en armes, paraissait s’être incarné dans le nom magnifié de Verdun. Le courage individuel y avait été porté à un point inimaginable. Une lecture moins passionnée de l’Histoire m’incline à bouleverser l’échelle des valeurs combattantes, en voyant plutôt dans la bataille de Verdun, une défaite allemande plutôt qu’une victoire française. Le sort de la guerre n’a pas basculé à Verdun.
Il n’y a en effet de victoire que dans l’offensive, j’en appelle pour soutenir ma thèse, aux ombres formidables de Turenne, Napoléon, Foch et Juin.
La défensive statique ou dynamique, lors d’une retraite, ne peut être acceptée que comme la préface incontournable à la reprise de l’offensive.
En attaquant dans un pays hostile et mal connu, l’ennemi prend tous les risques, allonge ses lignes de communication et doit assurer sa sécurité envers toutes les formes de résistance.

En reculant à travers un pays connu et partisan, l’armée amie se rapproche de ses bases et de ses renforts, elle a le choix des positions favorables, pour freiner l’avance de l’adversaire et elle peut concentrer ses moyens en épiant son essoufflement, de façon à le bousculer et reprendre ainsi l’initiative.
Or ce schéma correspond, à peu de chose près au déroulement de la Bataille de la Marne qui constitue, elle, une authentique victoire.

bataille-marne-molkte

 

La direction suprême allemande : le Comte von Moltke.

Nous savons aujourd’hui que la formidable machine de guerre allemande de 1914, qui paraissait sans faille, était, en fait, affligée de deux faiblesses capitales, qui aidèrent à la victoire françaises, mais qui ne pouvaient pas être prise en compte dans l’évaluation du rapport des forces établi par l’Etat-major français.
A sa tête un homme brillant, von Moltke, ami du souverain, cultivé et splendide soldat du temps de paix. Il se révéla aux jours de l’action, inerte et incapable d’imposer sa volonté à ses commandants d’armées. Ceux-ci en profitèrent pour afficher au grand jour, leurs ambitions et leurs rivalités et pour malmener à leur guise le plan général d’opérations. Son succès reposait sur leur discipline intellectuelle mâtinée d’une pointe d’initiative, à condition qu’elle ne remette pas en cause la volonté initiale du chef.
En l’absence morale et intellectuelle du chef ( et parfois aussi matérielle…), le carcan de sa pensée vola en éclats et les initiatives fusèrent de toutes parts, plus malencontreuses les unes que les autres et sans aucune coordination au sommet.

Or ces grands subordonnés, jaloux les uns des autres, étaient en charge d’un plan d’opération qui depuis sa première formulation par le général von Schlieffen, avait été édulcoré et affaibli sous prétexte d’amélioration par son successeur von Moltke.

 

 

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Le Plan allemand : le plan von Schlieffen.

Partant du principe que les Français étaient plus immédiatement dangereux que leurs alliés russes, le plan Schlieffen jetait à travers la Belgique, au mépris de tous les traités, la grande majorité de l’armée allemande. En un seul grand mouvement tournant, elle devait se rabattre à l’ouest de Paris, pour conquérir la capitale et prendre à revers l’armée françaises, dont on pensait qu’elle serait engagée dans l’offensive en Lorraine annexée.
Heureusement pour nous, à partir de 1906, von Moltke, influencé par le renouveau russe et par le souci d’améliorer le plan de son prédécesseur, dégraissa peu à peu l’aile marchante allemande. Cela se réalisa au profit de la défense de la Prusse Orientale et d’une contre offensive en Lorraine, devant précipiter la défaite française.
Toutes ces divisions soustraites à l’action principale allemande, sous prétexte de la compléter compromettaient sa réussite. Elles symbolisaient le dos tourné par von Moltke au principe de l’unité d’action qui, depuis le fond des temps, veut que l’on applique le maximum de ses moyens sur l’effort principal de son plan, quitte à pratiquer quelques impasses sur les directions secondaires.
Ainsi dénaturé, le plan allemand, de surcroît peu ou pas dirigé, portait en lui-même le germe de son échec. Cependant il fut bien près de réussir et l’on peut frémir rétrospectivement sur ce qui se serait produit, si le schéma initial avait été appliqué en toute rigueur.
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La stratégie de Joffre. Heureusement pour nous, le général Joffre était tout l’opposé de son vis à vis le général von Moltke. Il tint en main nos armées bousculées, pour sauver Paris et éviter l’encerclement de nos forces. Il lui fallut pour cela ne pas céder au pessimisme des mauvaises nouvelles, réagir au mieux devant les initiatives ennemies et même prévoir celles-ci assez tôt pour les contrarier. L’échec du choc initial en Lorraine et la poussée allemande en Belgique le contraignent à redresser vers le nord l’axe de nos troupes.
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Lorsque la poussée allemande contenue heureusement autour de Verdun par Sarrail, renonce à investir Paris, il lui apparaît qu’une contre manœuvre peut être envisagée, à condition de déplacer le centre de gravité de nos armées.

 

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L’armée Foch, la 9ème armée.

Joffre a prélevé sur les armées de Lorraine les divisions qui vont rejoindre la 6ème armée de Maunoury et ensuite la 9ème armée de Foch. L’armée allemande risquait alors en prenant la forme d’une poche, de disjoindre la 4ème armée de Langle de Cary et la 5ème armée de Franchet d’Esperey.
Cette armée Foch, créée sur l’Aisne va demeurer au centre de notre dispositif, d’abord dans la retraite, puis dans la contre-offensive ; c’est elle qui va se trouver au point crucial de la bataille entre Sézanne et Mailly-le-Camp.
Le retraite ordonnée s’accomplit dans un désordre inévitable, si on songe aux innombrables voitures hippomobiles séparées de leurs unités et faisant demi-tour parfois au contact de l’ennemi.
Abandonnant Reims et ses forts, intacts et désarmés, l’armée Foch jalonne l’avance des armées de von
Bülow et von Hausen qui passent la Marne et s’enfoncent en Brie Champenoise entre le 1er et le 4
septembre.
L’armée Maunoury, la 6ème armée. L’ensemble des armées françaises n’a été ni rompu, ni encerclé, pendant cette épouvantable retraite. Joffre décide de lancer la nouvelle armée Maunoury dans le flanc de l’aile marchante allemande, constituée par l’armée de von Klück.
Mais la surprise de cette action de flanc, ne peut jouer. Von Klück jusque là imprudemment engagé au sud de la Marne, décide de se couvrir à l’ouest, en faisant rétrograder une partie de ses forces face au camp retranché de Paris.

 

 

Ce sont ces deux forces qui se heurtent de front, aux environ de Meaux, le jour de la mort du Lieutenant Charles Péguy, tué à la tête de ses hommes, le 5 septembre 1914. La contre manœuvre de Joffre semble donc être un échec, mais en fait elle va déclencher toute une série d’actions qui conduiront à la victoire.
A l’inverse von Moltke, qui se tient loin de l’action, contrôle mal ses commandants d’armées qui se comportent en rivaux.

 

 

Von Klück et von Bülow font voler en éclat le plan allemand.

Puisqu’il faut enfoncer le flanc allemand, Joffre va tenter de stopper l’avance ennemie et lancer une contre-offensive frontale.
Il sera aidé par la désunion qui règne entre von Klück et von Bülow. Chacun court après le succès, créant entre eux une brèche où risque de se lancer le corps expéditionnaire britannique qui vient de cesser sa longue retraite.

 

 

La situation des deux armées.

Les forces en présence sont d’égale valeur et les malencontreuses décisions allemandes, ont mis les effectifs qui s’affrontent au même niveau.

On peut pousser plus loin la comparaison en disant que les deux cavaleries, aussi brillantes l’une que l’autre, ont fait également faillite, dans leur missions de reconnaissance et de poursuite et que cela va malheureusement continuer.
alt
1870 ou 1914 ? L’uniforme des fantassins français avait peu changé

Les deux artilleries disparates par la présence d’artillerie lourde dans les rangs allemands, ont été très efficaces. Leurs engagements, dépassant en ampleur et en intensité ce qui avait été prévu, ont épuisé leurs coffres et elle ne pourront plus jouer un rôle aussi important dans les derniers jours de la bataille.
Les services divers sont généralement dépassés par les évènements. Les blessés sont trop nombreux, le ravitaillement est impuissant à satisfaire les besoins des unités qui tenteront de vivre sur le pays.
La solde n’est pas payée. Le courrier inexistant. L’information est volontairement nulle pour éviter la propagation de quelques mouvement de panique et ces deux millions de combattants, face à face, réduits à leurs propres ressources, ne se doutent pas que les plans de leur Etat-major viennent de faire faillite et que d’eux seuls, va dépendre le sort de leur pays tout entier.

La fin de la bataille.

Tandis que l’aile droite allemande recule, en se dissociant au centre, les Saxons de von Hausen pèsent de tout leur poids sur le mince rideau de troupes de Foch et de Langle de Cary. Le 8 septembre, tout en tenant tête au Kronprinz à Verdun, Sarrail parvient à faire glisser vers de Langle de Cary un corps d’armée pour le soutenir. Cela va permettre à ce dernier de soulager Foch en étendant sa gauche jusqu’à Mailly.

 

Bataille de la Marne 6 au 12 septembre 1914 Maurupt (Marne)
Champ de bataille à l’est de Pargny-les-saulx


Cependant les 8 et 9 septembre, alors qu’à l’est les allemands sont contenus, alors qu’à l’ouest ils reculent, au centre, ils portent à l’armée Foch les coups les plus durs. Pour renforcer sa droite, Foch fait glisser la 42ème division de Grossetti vers l’est de son front d’armée. Au passage, au large de Mondement, Grossetti engage son artillerie pour soutenir la division marocaine du général Humbert. Vers 16 heures, la 42ème division est à Connantre. Les Allemands se retirent.
Von Hausen est, à son tour, entraîné par le repli général de l’armée allemande. Pour paraphraser la boutade bien connue de Joffre (1) :ça n’est peut être pas entre Mondement et Mailly-le-Camp, le 9 septembre 1914, que la bataille de la Marne a été gagnée, mais c’est sûrement là qu’elle aurait été perdue… Si l’œil du chef et l’exceptionnelle ténacité des soldats français n’avaient pas réussi à tenir, juste un peu plus de temps que l’ennemi n’était capable de l’assaillir. et ces fantassins, épuisés, affamés, brûlés par le soleil, dont certains ont accompli durant le mois d’août, trente kilomètres par jour, vont repartir en avant, pour une poursuite qui va les payer de leur fatigue.
Les vainqueurs de la Marne, ce sont bien ces soldats français, unis autour de leurs chefs et de leurs drapeaux, forts de ce que leurs parents et leurs maîtres leur avaient mis dans le cœur et qui, toutes classes confondues, formèrent l’inébranlable rempart de la Patrie.

(1)  » Je ne sais pas qui a gagné la bataille de la Marne, mais je sais qui l’aurait perdue « Joffre


 

LA BATAILLE DE MONDEMENT -
Texte de Mireille Domenichini d’après  » La bataille de Mondement » d’Elie Chamard, 77°RI

 » Si des millions de Français restent une nation libre et fière, c’est certes grâce à l’admirable concours, entre le 6 et le 12 septembre, des 6 armées qui combattaient de l’Ourcq à la Meuse; mais c’est le 9 septembre plus précisément encore, à l’héroïque effort d’une poignée de soldats, jetés par Foch sur Mondement. »

Louis Madelin

Le château de Mondement commandait la crête qui séparait les allemands de la plaine de champagne, voie royale pour atteindre Paris.
Ce  » pivot  » devint le 9 septembre 1914, le point chaud où les régiments de la division marocaine, renforcés par 2 groupes du 49° RAC et par le 77° RI , menèrent un combat légendaire.
C’est au crépuscule, lorsque le général Humbert, à son quartier général de Broyes, reçut le message du colonel Lestoquoi : « Je tiens le village et le château de Mondement. Je m’y installe pour la nuit », que l’on a pu considérer que la grande bataille commencée le 5 septembre était pratiquement gagnée.

La bataille de Mondement

1) – 8 septembre 1914.

2) – 9 septembre 1914

3) – La prise du village et du château par le capitaine Purgold et le 164° Hanovrien.

4) – La reprise du château et du village par le 77° RI, les deux groupes du 49° RAC et les éléments organiques de la division marocaine.
- La patrouille Ceccaldi 9 h.
- Le 77° RI.
- Le 49° RAC.
- Les éléments de la division marocaine 14 h 30
- L’escarmouche que les allemands appelleront la 3° attaque française 16 h 30
- L’artillerie française 18 h 00
- Evacuation du château par les allemands 18 h 30.
- Prise du château vide par le 77° RI quelques minutes plus tard.

LE 8 SEPTEMBRE 1914 : La journée des malentendus
Le général Humbert a reporté son PC (poste de commandement) du château de Mondement au château de Broyes.L’aile gauche de la 9° Armée de Foch tient farouchement les hauteurs de Mondement et de Soizy-aux-bois. Si l’ennemi ouvre une brèche, la 9° armée toute entière cédera. Le centre sera enfoncé.Le général von Emmich de son PC de Baye, commande le XI° Corps actif. Il ordonne qu’un assaut de grande envergure se développe contre l’aile gauche de la 9° Armée et en particulier contre Mondement défendu par la division Marocaine.Le soir du 8 septembre, le général Humbert transmet au Lieutenant-Colonel Fellert qui commande le 2° régiment mixte de Zouaves et de Tirailleurs : « La division du Maroc reconstituera sur le front : croupe du Poirier – Mondement – Corne Est du bois à 1 km au Sud de Reuves, le barrage qu’elle a mission impérieuse d’imposer à l’ennemi… Le Régiment Fellert (3 bataillons) se tiendra entre Mondement et les boqueteaux de Montgivroux. La compagnie divisionnaire du Génie sera mise à disposition du Lieutenant-colonel pour la défense de son secteur.
On se retranchera solidement, on se défendra à outrance… Mais on aura soin de ne laisser personne dans le village proprement dit. Disposez vos unités de façon à vous relier à droite avec le général Blondlat, à gauche avec la régiment Cros. » Cet ordre va générer la suite des événements. Le lieutenant colonel Fellert considère qu’il ne doit pas occuper le village et le château.
Ce « malentendu » dans l’interprétation d’un ordre sera sévèrement critiqué par le général Réquin en 1930. Il écrira dans la revue militaire française : « Le régiment Fellert aurait quand même pu et dû de lui-même occuper le bastion du château de Mondement. »
Le lieutenant colonel Fellert donne l’ordre aux zouaves du bataillon Modelon de creuser des tranchées en avant du village de Mondement et non dans le village.
Malheureusement, ce bataillon est à l’autre bout du champ de bataille à la crête du Poirier. Le lieutenant colonel Fellert l’avait prêté pour le 8 septembre au lieutenant colonel Cros qui, en accord avec la division a compris qu’il pouvait le garder aussi le 9 septembre.
Il y a un trou dans nos lignes à la hauteur du village et du château de Mondement. Seuls les tirailleurs et les zouaves se trouvent aux abords du village.
« Il va résulter de tout ceci un chassé croisé d’ordres et de contre-ordres dont certains n’atteindront pas les destinataires. »Sur ordre de von Bülow, le Général von Emmich, commandant le X° corps doit attaquer Soizy-aux-Bois, Mondement avec la XIX° et la XX° Division.
C’est le 164° Hanovrien qui est chargé de la prise du village de Mondement et du château.
Il fait Brigade avec le 79° sous les ordres du colonel von l’Estocq.
Le colonel von Lamsdorf remet au Capitaine Purgold, qui commande le 2° bataillon, l’ordre suivant : »Son excellence von Emmich attache la plus grande importance à la prise de Mondement, et ordonne que le 164° hanovrien s’empare du village et du château à tout prix, quelles que soient les pertes. » Les malentendus vont aussi exister dans le camp allemand.Le colonel von l’Estocq qui commande la 39° Brigade dont dépend le 164° Hanovrien, prépare une attaque de nuit pour le 8 au soir à 23 heures.
Devant l’état d’épuisement de ses hommes, il reporte l’attaque le 9 Septembre à 6 heures du matin. Mais il oublie de prévenir le 79°, dont 5 compagnies se mettent en marche à 23 heures. Le commandant Satchow qui commande le 79° apprend par un adjudant que le 164° est resté à Oyes. Il fait revenir ses hommes à leur point de départ.
Le 9 Septembre 1914 au matin : Prise du village et du château de Mondement par les Allemands.L’attaque allemande est reportée le 9 septembre à 5 heures du matin.
Cette fois-ci le capitaine Purgold qui commande le 2° bataillon du 164° Hanovrien est averti à temps. A son bataillon, sont attachés:
- la 11° Compagnie, la section de mitrailleuse insérée dans la 8° compagnie.
- les 5, 6, 7, 8 et 11° en première ligne,
- la 7° en échelon, en arrière et à droite.Le 1er bataillon du capitaine Grave est à gauche avec la section de mitrailleuses, affectée à la 3° compagnie, les 1°, 2°, 3° en arrière et à gauche. Il doit soutenir l’attaque du 2° bataillon.
Le reste du régiment, soit 3 compagnies du 3° bataillon (capitaine Meyer) et une section de mitrailleuses, forme la réserve à Oyes avec le lieutenant colonel von Herzbruch, chef de corps du 164° Hannovrien.
Enfin la 3° compagnie du 10° bataillon de pionniers se tient dans le village en réserve de brigade.
Vers 2 heures du matin, le capitaine Purgold fait dire au capitaine Grave que, quelles que soient les circonstances, il partirait au lever du jour et qu’il comptait sur lui pour appuyer son mouvement.A son PC de Baye, von Emmich s’impatiente. Il faut briser la charnière de Mondement.

5 h 00

Le capitaine Purgold part à l’attaque un peu avant 5 heures du matin le 9 Septembre avec un effectif de 900 hommes.
A 500 m du village, il voit des zouaves, sortis de leurs tranchées qui se dégourdissent. C’est le bataillon Jacquot. Purgold fait ouvrir le feu. Des zouaves tombent, dont le capitaine Clos.
Aussitôt notre artillerie : groupe Goyot du 49° (en position à l’étang de la Petite Morelle) et le groupe Geiger en batterie au Nord du bois de Mondement pilonnent Oyes, Villevenard et Saint-Prix.Le 79° et le 3° bataillon du 164° sont cloués sur place à Oyes, ils ne pourront jamais aller soutenir Purgold.
Les allemands installent des mitrailleuses au carrefour des routes de Mondement-Reuves-Oyes. De nombreux zouaves sont fauchés. Mais une fusillade partie des vergers ouest occasionne des pertes sévères : l’attaque allemande est bloquée à 500 m de Mondement.

7 h 30

Le capitaine Purgold réclame un renfort et de l’artillerie. Les batteries allemandes à coups de 150, bombardent le château. Le lieutenant colonel Fellert est tué près de la ferme ouest de Mondement.
Nos canons de 75 font mouche sur les fantassins allemands.
Purgold fait transmettre un croquis de la situation et une note réclamant des renforts au colonel resté à Oyes, il termine en écrivant :  » Je compte être en possession de Mondement dans une heure. » Il est 7 h 30.
 » En avant ! » Le lieutenant Naumann atteint vers 8 heures la ferme nord-est du village. Le sous-lieutenant de réserve Dettmer arrive avec ses hommes au mur nord du parc du château, il franchit par les brèches l’enceinte.

8 h 15

Mondement tombe aux mains du 164° Hanovrien.
Le sous-lieutenant Dettmer organise la défense du château et ferme les grilles. Le capitaine Purgold et une trentaine d’hommes se sont emparés de la grosse ferme au sud-ouest du village. Il fait mettre deux mitrailleuses en position dans le grenier.
La reprise du village et du château par les Français
. Le capitaine Clarion envoie une patrouille de 4 zouaves. L’ennemi les fusille à 50 m du château.

9 h 00

La patrouille Ceccaldi.Le capitaine Durand dispose ses zouaves à la lisière du bois d’Allemant. Il reçoit l’ordre de son chef de bataillon, le commandant Lagrue, d’attaquer le château. Celui-ci, d’après le lieutenant-colonel Lévêque n’est pas occupé par l’ennemi. Méfiant, le capitaine Durand déplace sa compagnie vers l’Ouest à 200 m du château et n’entend s’approcher qu’avec prudence.
Il envoie une patrouille: la 2° section du sergent-major Ceccaldi. Les zouaves sont accueillis par des coups de feu. La 2° section est décimée. Dans le repli, les survivants entraînent la 16° compagnie qui les appuyait. Les pertes sont sévères.
Le capitaine Durand va rendre compte personnellement au général Humbert de ce qu’il a fait et vu.L’artillerie allemande est déchaînée, elle bombarde les bois, hors de portée de nos propres batteries, nos pertes sont terribles.
C’est l’heure la plus tragique, l’ennemi, quand il voudra, pourra parvenir à Broyes et Allemant.
Le général Humbert appelle au secours. Le général Dubois va répondre avec sa 42° Division, le général Grossetti ensuite avec le 77° RI.
L’attaque du 77° RI, colonel LESTOQUOI et de la 16°compagnie de zouaves du capitaine DURAND.
Le général Humbert communique au colonel Lestoquoi du 77° RI : « Toutes affaires cessantes, dirigez un bataillon sur Allemant, deux bataillons sur Broyes, je vous attend à Broyes. »Le 2° bataillon du commandant de Beaufort, sous les ordres du colonel Eon 35° Brigade arrive à Allemant.

Le 1° bataillon du commandant de Merlis et le 3° Bataillon du capitaine de Courson de la Villeneuve arrivent à Broyes.
10 H 30
La 42° Division du général Grossetti a détaché les groupes Ménétrier et Aubertin des 2° et 3° batterie du 61° RAC (régiment d’artillerie coloniale). Ces groupes sont disposés à la sortie de Broyes vers Mondement. Le colonel Boichut qui a eu l’idée de prêter ses canons dirige le tir sur le château et le village. Mais sans ligne téléphonique, le tir est approximatif. Le colonel Boichut, le « virtuose du 75″ dirige en personne mais vers 11h 15 une salve atteint une section du 16° bataillon de chasseurs prêtés par la 42° division. Déprimé par la casse que lui a causé cette salve d’artillerie, le 16° bataillon de Chasseurs replie ses avant-postes. Dès lors, la bataille de Mondement va se jouer entre l’infanterie allemande du 164° hanovrien et l’infanterie française du 77° RI épaulé par les zouaves.
13 h 15
Une patrouille conduite par le colonel Lestoquoi et le capitaine de Courson de la Villeneuve est accueillie par des coups de fusil tirés du village.
13 h 30
Le général Humbert transmet : « Instruction pour le 77° : S’emparer de Mondement, reconnaître la lisière nord-ouest du bois d’Allemant. »Le colonel Lestoquoi demande énergiquement une préparation d’artillerie. La 2° batterie du groupe Schneider canonne Mondement, mais est vite à cours de munitions.
Les bataillons Lachèze et Lagrue du 1° Régiment de Marche des Zouaves sont sous le feu meurtrier qui part du château.
Le commandant de Beaufort du 77° RI tente d’avancer d’une cinquantaine de mètres. Les pertes sont sanglantes. Il décide d’utiliser la route Broyes-Mondement comme axe d’attaque par le sud.
Le général Humbert se dirige vers Mondement : – « Alors commandant de Beaufort, le château n’est pas pris? Qu’attendez-vous ? » – « Mon général c’est une forteresse, il faut un bombardement d’artillerie. » – « C’est bon, nous allons faire donner l’artillerie et vous attaquerez, c’est l’ordre ! Il faut absolument reprendre le château. »Dans le château, 250 hommes autour des sous-lieutenant Dettmer et Naumann et du lieutenant Lefevre et d’autres officiers ont reçu des cartouches et sont installés près des fenêtres garnies de matelas et de tables.A 14 h 20, l’artillerie française pilonne le château pendant 10 minutes. Les canons de 75 provoquent 2 ou 3 brèches dans le mur du potager.
A 14 h 30, le 2° bataillon partira : la 5° compagnie en tête, colonne par quatre, la 7° suivra à 400 m et la 8° se dirigera vers la droite pour essayer par le Nord-Est de prendre le château à revers.
La 6° compagnie restera à la lisière du bois. Les zouaves feront la liaison avec les autres bataillons du 77° RI qui attaqueront.
Le commandant de Beaufort charge le prêtre soldat Gallard de donner l’absolution à ceux qui le souhaitent.
14 h 30
La charge héroïque
. Le lieutenant Génois part le premier avec dans sa compagnie de nombreux réservistes qui arrivent de Cholet.

Le commandant de Beaufort appelle à ses côtés le clairon Marquet, il met ses gants blancs, prend son bâton et s’écrie:  » En avant, mes enfants, pour la France, chargez! »
D’un seul bond la 5° compagnie, derrière son chef, arrive au mur du potager. Pas de coups de feu. Le lieutenant Génois s’élance vers la grille : « Rendez-vous! » crie-t-il ! Les tirs commencent, les autres compagnies arrivent sur la route.
Le commandant de Beaufort se dirige vers l’une des brèches, le clairon Marquet est blessé. Le commandant de Beaufort s’arrête près d’un arbre, il est tué net d’une balle en plein front.
Le fantassin Durand s’apprête à franchir la brèche, l’adjudant-chef Parpaillon  » vieux médaillé  » lui dit: « arrête, laisse moi passer.». Une balle le touche en plein coeur. Le capitaine Secondat de Montesquieu, ganté de blanc, le sabre au clair se dirige vers le mur avec le soldat Atle. Une même balle les tue tous les deux. Le sergent-clairon Marquet se dresse, porte son clairon à ses lèvres sanglantes et dans un suprême effort sonne les dernières notes de la charge et meurt. Il n’y a aucun corps à corps, l’ennemi fait feu derrière les fenêtres. A l’Ouest du château, les 1° et 3° section qui restent de la 16° compagnie du capitaine Durand essaient d’escalader la grille. Ils tombent en tas ou restent suspendus tout sanglants aux barreaux de fer. Les ordres de repli sont donnés, la charge héroïque a duré 30 minutes.
16 h 30

Ordre de canonner le château. Le général Humbert transmet au colonel Lestoquoi: « reprendre l’attaque par tout le régiment. » Le colonel Lestoquoi exige d’abord des canons pour tirer à  » la bricole  » sur le château. Il surveille, abrité derrière un arbre les brancardiers qui se font tirer dessus. Il fait alors mettre la baïonnette au canon à ses hommes. Pendant ce temps, notre artillerie tire sur le village. L’artillerie allemande répond. Les documents ennemis, étudiés après la guerre, indiquent que les allemands ont pris les brancardiers pour des officiers entraînant leurs troupes. Ils appelleront cette escarmouche la 3° attaque française de 16 h 30. 

17 h 45
Le capitaine Naud a fait amener 2 pièces de 75 et 2 caissons à 300 m du château, au Sud. Les troupes doivent s’élancer, une nouvelle fois à l’attaque du château à 18 h 30. Les 4 compagnies du premier bataillon marcheront sur le village. Le 2° bataillon s’élancera dans le potager. Les zouaves du capitaine Durand assureront la liaison entre les bataillons du 77° RI.
18 h 00
Un cinquième obus tombe sur l’aile sud. A la bricole, le colonel Lestoquoi fait tirer une trentaine d’explosifs. Tous ces obus à la mélinite portent. Les toitures flambent. Les allemands évacuent les étages supérieurs. Le capitaine Purgold de la ferme ouest apprend que son régiment a quitté Oyes et qu’il se replie vers Etoges. Il est abandonné avec ses hommes. Il donne l’ordre d’évacuer le village et le château. Le lieutenant Lefevre quitte le château le dernier, n’y laissant qu’un seul blessé grave. Quelques instants plus tard, le colonel Lestoquoi, le lieutenant Courson de la Villeneuve, le capitaine Beziers franchissent la grille avec le 3° bataillon. « Je tiens le village et le château de Mondement. Je m’y installe pour la nuit.» annonce le colonel Lestoquoi au général Humbert.
18 h 30: la fin des combats.
Les blessés du 164° hanovrien seront faits prisonniers à l’ambulance de Congy. Les autres soldats commenceront la retraite de la Marne. Les Français quitteront Mondement le 10 septembre après avoir enterré et rendu les honneurs aux morts et évacué les blessés sur l’hôpital de Sézanne. Elie Chamard est un ancien du 77° RI où il a servi pendant les 50 mois de la guerre. Ennemi des légendes, il a recoupé toutes les informations pour publier son livre:  » La bataille de Mondement » en 1939. Il est entré en relation avec le capitaine Purgold, le lieutenant Naumann, le lieutenant Lefèvre qui commandaient les troupes allemandes du 164° Hanovrien à Mondement. Ceux-ci ont approuvé le travail d’Elie Chamard. C’est son travail que nous avons retenu, après recoupage avec d’autres sources.

Document Mondement 1914.

 

source : http://www.mondement1914.asso.fr/bataille-de-la-marne

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