Milguerres

23 février 2013

Trotski

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 Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

Trotski 

Lev Davidovitch Bronstein est né en Ukraine dans une famille de paysans juifs. Marxiste et membre du parti ouvrier social-démocrate russe, il est arrêté en 1898 et déporté en 1900 en Sibérie, d’où il parvient à s’évader en 1902.

Ayant pris le nom de Trotski, il se réfugie à Londres. Il y rencontre Lénine et est coopté au comité de rédaction de l’Iskra (L’étincelle). Après la scission du parti entre les bolcheviks et les mencheviks, il adopte une attitude conciliatrice qui le rapproche de ces derniers. Arrêté de nouveau en Russie lors de la Révolution de 1905, il réussit encore une fois à s’évader et s’exile en Europe puis en Amérique. Il élabore avec Parvus la théorie de la« révolution permanente » (Voir trotskisme). 

Revenu à Petrograd, Léon Trotski prend une part active à la révolution russe d’Octobre 1917 et rejoint le parti bolchevique dans lequel il est élu au comité central. Il devient l’un des principaux collaborateurs de Lénine. Commissaire aux affaires étrangères puis commissaire à la guerre pendant la guerre civile, il crée l’Armée Rouge qui permet la victoire des Soviets.

En 1921, Trotski dirige l’écrasement de la révolte des marins de Cronstadt, ralliés aux socialistes révolutionnaires, adversaires des Bolcheviks.

Après la mort de Lénine, Léon Trotski s’oppose à la bureaucratisation du régime et à Staline qui réussit, avecZinoviev et Kamenev, à l’éliminer.
Exclu du parti communiste en 1927, il est expulsé d’URSS en 1929. 

Léon Trotski s’exile successivement en Turquie, en France, en Norvège, puis au Mexique où il continue à militer pour le communisme et la révolution internationale. Il fonde en 1938 la IVe Internationale, dite trotskiste. Celle-ci se réclame du léninisme et de la révolution permanente et mondiale, par opposition aux idées de Staline qui voulait édifier le socialisme dans un seul pays. Léon Trotski est assassiné à Mexico en 1940, probablement sur ordre de Staline.

Principales oeuvres :

  • 1905 (1909)
  • Ma vie (1929)
  • La Révolution permanente (1933)
  • Histoire de la Révolution russe (1931-1933)
  • La Révolution trahie (1937)
  • L’Ecole stalinienne de falsification (1937)

20 août 1940. Le crâne de Trotski se montre moins solide qu’un pic à glace.

Ramón Mercader, le tueur du NKVD, a été formé par sa maman, une révolutionnaire cubaine. Elle peut être fière de son gros bébé !

Le mardi 20 août 1940, Lev Davidovitch Bronstein, dit Léon Trotski, se lève sans savoir qu’il a rendez-vous dans l’après-midi avec un pic à glace. Car, s’il sait ses jours comptés du fait de Staline, il ignore encore la méthode. Il a déjà réchappé de plusieurs tentatives, et à chaque fois il a eu la surprise de la nouveauté. La dernière remonte seulement au 24 mai. Ce jour-là, il survit à un mitraillage nourri mené par le peintre mexicain David Siqueiros, fervent partisan de Staline. Et qui pour ce haut fait d’armes et d’autres (notamment durant la guerre d’Espagne) recevra le prix Lénine pour la paix en 1966… 

Depuis 1937, Trotski a trouvé refuge à Coyoacán, dans la banlieue de Mexico. Sa deuxième femme, Natalia Sedova, introduit dans la villa un élégant jeune homme, arrivé au volant d’une belle voiture et qui demande à parler à Trotski. Tout le monde le connaît dans la maison. Il s’agit d’un Canadien nommé Frank Jacson, un sympathisant qui fréquente les lieux depuis plusieurs mois. C’est le compagnon de Silvia Ageloff, soeur de l’une des secrétaires du leader révolutionnaire. Personne ne se méfie de lui, il se montre tellement sympathique, toujours prêt à inviter la maisonnée au restaurant, à prêter sa voiture. Natalia le fait donc entrer avec chaleur. 

Les deux gardes du corps américains de Trotski ne le fouillent même pas alors qu’il porte un épais imperméable peu adapté à la température estivale. S’ils s’étaient montrés un tant soit peu curieux, ils auraient découvert un pic à glace et un revolver glissés dans les poches du vêtement. Jacson a demandé un rendez-vous au révolutionnaire exilé pour lui présenter un texte consacré à la IVe Internationale. Les deux gardes du corps et Natalia étaient opposés à cette rencontre, mais Trotski les a rassurés en leur expliquant qu’il n’y en avait que pour quelques minutes.

« Ne le tuez pas ! »

Voici donc Jacson introduit dans le bureau, il dépose son imperméable sur la table avant de tendre son texte à Trotski, qui baisse la tête pour le lire. L’occasion est trop belle. Le jeune homme extrait vivement le pic à glace de la poche de l’imperméable pour le ficher avec force au-dessus de la tempe droite de son hôte. On l’a bien compris, ce sympathique Frank Jacson n’est autre qu’un tueur du NKVD, dont le vrai nom est Ramón Mercader. 

L’agent de Moscou est très, très décevant, car il a salopé le boulot : Trotski ne meurt pas sur le coup. Ah, s’il avait été recruté dans la banlieue d’Amiens… Le leader communiste hurle comme un cochon qu’on égorge tout en se raccrochant à son meurtrier pour l’empêcher de lui porter le coup de grâce. En entendant le bruit, les deux gardes du corps se précipitent dans la pièce, tombent à bras raccourcis sur Jacson-Mercader qu’ils vont tuer quand Trotski les arrête d’une voix blanche : « Ne le tuez pas ! Cet homme a une histoire à raconter. » Dans la pièce contiguë, Natalia voit son époux titubant s’encadrer dans la porte. « Sa figure était couverte de sang, ses yeux bleus brillaient sans ses lunettes et ses bras pendaient mollement à ses côtés », relate-t-elle. Craignant encore pour sa vie, le tueur hurle : « Ils m’ont obligé à le faire : ils se sont emparés de ma mère ! »

Mensonge, bien entendu. D’autant que c’est justement sa mère, fervente communiste, qui en a fait un tueur. En 1913, Ramón naît à Barcelone d’une mère appartenant à la haute aristocratie cubaine, mais devenue révolutionnaire. Elle participe à la guerre d’Espagne dans les rangs des rouges, puis devient la maîtresse de Leonid Eitingon, tueur du NKVD. Le petit Ramón embrasse naturellement les idées de maman, qui fait de lui un mignon petit tueur. Il aurait ainsi descendu une vingtaine de trotskistes espagnols. En 1937, il est appelé à Moscou pour parfaire sa formation d’agent secret. Il se dit que c’est sa propre mère, Maria Caridad, et son compagnon qui lui ont ordonné d’abattre Trotski. Quelle méthode adopter ? La force ou la ruse ? Ramón décide de solliciter le dieu Éros, de s’introduire dans l’intimité de sa victime en usant de ses charmes.

Ruse

Celle qu’il a décidé de séduire est une jeune Américaine d’origine russe, Silvia Ageloff, assistante sociale à Brooklyn et dont la soeur est une des secrétaires de Trotski. En juin 1939, Silvia effectue un séjour dans la capitale française où Ramón s’arrange pour la rencontrer. Profitant d’un physique avantageux, il n’a pas de peine à séduire la petite trotskiste sur Facebook. Il se présente à elle comme Jacques Mornard, fils d’un diplomate belge. Quand elle retourne à New York, il la suit, prétextant l’amour… Il prend alors l’identité de Frank Jacson, un homme d’affaires canadien, expliquant à Silvia qu’il est en cavale, car il refuse d’accomplir son service militaire. Elle gobe le tout, et l’hameçon avec. 

Il s’agit désormais pour lui de s’infiltrer dans l’entourage de Trotski qui vit donc à Mexico. Ramón prétexte des affaires pour s’y rendre en octobre 1939 et convainc Silvia de le suivre. C’est ainsi que le loup s’introduit dans la bergerie. Pourtant, la jeune femme n’est pas totalement idiote : avant d’aller à la villa avec Ramón, elle prévient Trotski que son fiancé est rentré au Mexique avec un faux passeport. Mais les consignes de sécurité auprès du vieil homme sont plutôt lâches. Ramón peut donc ainsi ficher son pic à glace dans le crâne de sa cible.

Sitôt après l’attentat, le premier examen est effectué sur place par le docteur Wenceslao Dutrem, un immigré espagnol, célèbre pour avoir inventé l’Erotil, un précurseur du Viagra. Il constate une paralysie du bras droit et des mouvements désordonnés du bras gauche. Après de longues minutes, une ambulance finit par arriver pour conduire le blessé au Cruz Verde Hospital. Trois heures après l’agression, il subit une trépanation. Les chirurgiens découpent une ouverture de 5 centimètres sur 5 dans le crâne pour retirer les fragments osseux qui ont pénétré dans la matière grise. Mais, bientôt, la pression intracrânienne et l’oedème sont tellement importants que le cerveau commence à s’évader par l’ouverture. Le lendemain, mercredi 21 août, Trotski n’a toujours pas repris connaissance. Après une hémorragie, son état devient critique en fin de journée. Vers 19 h 25, après une dernière injection d’adrénaline, Lev Davidovitch Bronstein meurt. Il a 60 ans. Ses dernières paroles : « Dites à nos amis : je suis sûr de la victoire de la IVe internationale. »

Pendant ce temps, Mercader a été amené au poste de police. Pas question d’avouer la vérité. Il a été prévu qu’il se fasse passer pour un militant trotskiste ayant assassiné son leader, histoire de décrédibiliser la IVe Internationale. D’où cette histoire abracadabrantesque qu’il sert à la police comme quoi il a tué Trotski car celui-ci ne voulait pas le laisser épouser Silvia. Cela ne trompe pas grand monde. La justice mexicaine le condamne à 20 ans de prison. Libéré en 1960, il se rend d’abord à La Havane, où il est reçu par Fidel Castro, puis gagne l’URSS, où il est fait héros de l’Union soviétique. 

 

Léon Trotski, du neuf sur le «vieux»

CRITIQUE

Dans une biographie fouillée, l’historien britannique Robert Service démythifie le leader révolutionnaire.

Par MARC SEMO

Nul n’en doute plus parmi les historiens, Léon Trotski fut, avec Lénine, l’autre grand protagoniste de la révolution russe d’octobre 1917. Voire le principal. Revenu à Saint-Pétersbourg de son exil américain dès avril 1917, il pousse à la prise du pouvoir. «Sans nous deux, la révolution n’aurait pas été ; la direction du Parti bolchevique aurait empêché son accomplissement», rappelait-il encore dans son journal en 1935, pourfendant l’attentisme de Zinoviev, Kamenev et Staline. Et Trotski avait déjà été, lors de la révolution de 1905, le héros du soviet de Saint-Pétersbourg.

Orateur enflammé, révolutionnaire visionnaire, implacable chef de guerre et grand écrivain - «parmi ses contemporains politiques, Churchill fut le seul à l’égaler» -, Trotski, de son vrai nom Lev Davidovitch Bronstein, a été négligé par les biographes. Les staliniens ont vomi leurs calomnies. Les sympathisants de sa cause, tel Isaac Deutscher, auteur d’une trilogie, ou des militants trotskistes comme l’historien Pierre Broué lui ont certes consacré des livres importants.«Mais l’un et l’autre ont occulté un grand nombre de questions délicates sur lesquelles il eut été cependant nécessaire de s’arrêter»,souligne Robert Service, professeur d’Oxford qui se situe dans la mouvance d’une nouvelle génération d’historiens britanniques, tel Simon Sebag Montefiore, auteur d’un extraordinaire Staline, la cour du tsar rouge (Perrin).

L’ouverture des archives après la chute du Mur, les découvertes de sources et de textes personnels inédits - «Trotski détestait jeter» -offrent une nouvelle lecture du rôle et de la personnalité de celui qui fascina la plupart de ceux qui le croisèrent. «Il est à tout point de vue un fils de pute, mais le plus grand juif depuis Jésus Christ», notait ainsi Robert Bruce Lockhart, chef de la mission britannique à Moscou pendant la révolution.

Il y a donc le mythe. Le «Vieux», comme l’appelaient ses fidèles, incarne toujours pour ceux qui se réclament de son héritage, mais aussi bien au delà, le rêve fracassé d’un communisme libérateur, une révolution trahie devenue un système d’oppression. La réalité est moins brillante. «Trotski aspirait à la liberté de discussion, d’organisation et d’élection, il exaltait les vertus de l’autolibération prolétarienne, mais ces paroles ne reflétaient absolument pas son comportement durant sa période de gloire, entre 1917 et 1922, au cours de laquelle il écrasa l’opposition, celle du Parti comme celle des syndicats», écrit Service, soulignant que «Staline, Lénine et Trotski avaient bien plus de points communs que de différences». Nombre de textes évoqués dans le livre le montrent.

Mais il y a surtout la personnalité de Trotski, intellectuel brillant, volontiers dandy et polémiste hors pair. Un leader souvent arrogant,«égocentrique mais ne doutant pas que sa ferveur et son éloquence lui assureront la victoire», note l’historien. Méprisant les manœuvres d’appareil, refusant le poste de numéro 2 que lui offrit un Lénine sur le déclin, sous-estimant Staline qu’il estimait médiocre, Trotski perdit la bataille pour le pouvoir. Contraint à l’exil, traqué, il survécut dès lors en bonne partie de sa plume. Lorsqu’il écrivait son histoire de la révolution russe, il collait les chapitres sur un rouleau de papier qu’il déroulait afin d’en vérifier l’équilibre et le rythme, détestant l’idée de présenter à ses lecteurs un passage ennuyeux.

Trotski de Robert Service Ed. Perrin, 620 pp., 27 €.

sources :

http://www.toupie.org/Biographies/Trotski.htm

http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/20-aout-1940-le-crane-de-trotski-se-montre-moins-solide-qu-un-pic-a-glace-19-08-2012-1497267_494.php

http://www.liberation.fr/livres/01012369686-leon-trotski-du-neuf-sur-le-vieux

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